AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maurice Renard (116)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les mains d'Orlac

Les mains d'Orlac a été publié en 1920. Il s'inscrit dans le mouvement du merveilleux scientifique. C'est un classique du genre, maintes fois adapté.

La quatrième de couverture dévoile un peu trop l'intrigue à mes yeux. Mieux vaut donc éviter de la lire.

Niveau intrigue, on suit Rosine, épouse de Stéphane Orlac, un pianiste de génie, victime d'un accident de train. Le jeune homme est amené dans la clinique d'un médecin aussi génial que controversé. A son retour à la maison, sa convalescence va être marquée de phénomènes aussi étranges qu'inquiétants.

Rosine est une jeune femme attachante, parfaite petite épouse qui s'inquiète pour son mari. Elle décide d'enquête pour découvrir le fin mot de l'histoire. J'ai plus de réserves sur son mari, que je trouve peu sympathique. J'ai beaucoup aimé M. De Crochans, personnage fantasque qui apporte sa bienveillance et sa complicité à la pauvre Rosine.

L'intrigue se lit avec plaisir, et le dénouement offre une explication plausible et logique au mystère qui nous occupe depuis l'accident de train.

Merci aux éditions Archipoche pour cette chouette lecture d'un classique un peu oublié.
Commenter  J’apprécie          150
L'homme truqué

Dès les années 20, Maurice Renard imagine de la bionique moderne. Au-travers du témoignage posthume d'un médecin mystérieusement retrouvé mort, on apprend comment un soldat rendu aveugle pendant la Première Guerre Mondiale revient soudainement avec des "yeux électriques" greffés à la la place de ses organes morts. Comment ensuite, les scientifiques ennemis qui avaient pratiqué cette expérimentation cherchent par tous les moyens à remettre la main sur ces bijoux technologiques échappés avec leur prisonnier.

C'est une nouvelle que je trouve assez anticipatrice pour l'époque, marquée bien sûr par le traumatisme de la Grande Guerre et de ses hordes de mutilés. Une nouvelle fantastique fort bien écrite qui se double d'une enquête sur la mort du médecin. Un OLNI* très intéressant.



* Objet Littéraire Non-Identifié
Commenter  J’apprécie          152
Château hanté

Une nouvelle de Maurice Renard qui nous emmène au château de Sirvoise, un monument de Pierre et d'histoire.

Acheté pour une bouchée de pain, cette demeure réserve bien des surprises à son nouveau propriétaire, " bien mal acquis ne profite jamais " et c'est hélas ce qui va lui arriver.

Une écriture du début du 20ème siècle qui n'est pas sans rappeller d'autres auteurs classiques du genre.

Lecture plus drôle que terrifiante.
Commenter  J’apprécie          140
Les mains d'Orlac

Une très bonne découverte avec ce roman de Maurice Renard.

A la suite d'un accident de train, un pianiste réputé, Stephen Orlac, voit sa vie bouleversée. Ses nombreuses blessures l'ont transformé : il a dû subir une grave opération au cerveau, il boite et surtout, il n'arrive plus à jouer du piano!

C'est un désastre, à la fois psychologiquement et financièrement.

Sa femme Rosine lui est pourtant d'un soutien sans faille, comme son vieil ami le chevalier de Crochans mais rien n'y fait et Stephen semble s'enfoncer dans une dépression de plus en plus profonde.

J'ai beaucoup aimé la narration de ses tourments, la place non négligeable accordée à l'épouse, une femme forte et battante, pleine de ressources et de sang froid, la part sympathique des effets surnaturels qui s'insèrent dans le récit.

Deux bémols toutefois : quelques passages bien longs et le happy end final qui gâche tout!

Merci à #Net Galley et aux éditions Voolume.
Commenter  J’apprécie          140
Les plus belles histoires de peur

Cet ouvrage, paru en 1942, est un cri d'horreur poussé à travers la littérature. C'est un recueil de nouvelles. Il se compose de textes très courts, dont certains sont inédits mais tous signés par de grandes et prestigieuses plumes françaises.

Claude Aveline, dès les premières pages, donne le ton et nous raconte la rencontre d'une jeune fille avec son destin, elle qui ne pensait qu'à rendre visite au couple Simonneau, les bons amis de ses parents....

Une plante rare et un mari couard s'invitent à la fête, puis Colette, la grande Colette elle-même, nous offre, peut-être, le seul moment de répit qui ne soit ni d'angoisse, ni de peur et où le frisson libérateur ne provient que de la grâce du remord soulagé.

Luc Durtain, l'immense écrivain "en voyage", nous raconte comment une nuit passée dans un château en forêt d'Argonne a transformé Pierre Despinais, jeune héritier falot et insignifiant en grand importateur de bois du nord, en homme accompli et en collectionneur avisé de peinture moderne.

Claude Farrere, de l'académie française, nous emmène dans une chambre au fond d'un faubourg toulonnais où un homme, reclus et terrorisé, écrit sur son chat nommé Kara Kédi. Ce qui signifie, en turc, chat noir....

Charles Foley s'inspire de la pièce de théâtre qu'il a écrite avec André de Lorde pour le théâtre du "Grand-Guignol" afin de nous offrir "au Téléphone" qui s'avère être un petit récit tout bonnement glacial et terrifiant.

André de Lorde est aussi de la partie avec "Figures de cire", l'histoire tragique d'un jeune homme qui, à la suite d'un pari, décide de passer la nuit au musée de cire de la foire de Montmartre.

Roger Vercel, avec "Ces deux lettres" nous offre un conte : celui de Louis Ramart, un enfant , sauvé mystérieusement de la noyade et à qui il est proposé de devenir un génie durant treize ans avant de devoir payer la dette ainsi contractée...

Au final ce recueil contient une vingtaine (22) de nouvelles signées par de grands noms tels que Colette, Pierre Véry, Roger Vercel, Maurice Renard, Pierre Mac Orlan, Jean Cassou, Pierre Mille et Jean de la Hire.

Les textes sont excellents et extraits, lorsqu'ils ne sont pas inédits, parmi les meilleurs ouvrages des auteurs choisis.

Il s'agit là de grande littérature, originale, atypique et réellement élégante, effrayante et surprenante.

Commenter  J’apprécie          140
Le professeur Krantz

Une histoire dans le milieu médical qui a pu, en son temps faire frémir les lecteurs mais qui aujourd'hui paraît bien désuète au regard des avancées scientifiques réalisées depuis un siècle.

Il n'en reste pas moins un récit qui nous renvoit aux considérations et superstitions de l'époque.
Commenter  J’apprécie          130
Les enquêtes du commissaire Jérôme

J’aimerais tout d’abord féliciter Oxymoron Éditions pour le super travail entrepris depuis une bonne dizaine d’années à publier sous forme numérique des romans et nouvelles policiers écrits par des auteurs, pour la plupart oubliés, au début du siècle dernier, voire même fin XIXe siècle. Contemporains d’Arthur Conan Doyle ou de Maurice Leblanc, ils n’ont pas eu la chance de passer à la postériorité, alors que certaines de leurs œuvres sont des petites perles que nous avons la chance de pouvoir redécouvrir aujourd’hui. Un grand nombre de ces histoires parurent d’ailleurs à l’époque dans des quotidiens ou des hebdomadaires sous forme de feuilletons et leurs auteurs ont su tenir les lecteurs en haleine d’un numéro au suivant par des « cliffhanger » qui n’avaient rien à envier à certains de nos auteurs de polars actuels.

Si Maurice Renard en a fait partie, les auteurs d’antan n’ayant pas souvent roulé sur l’or, il fut néanmoins assez réputé en son temps, mais surtout pour ses œuvres fantastiques, dont la plus célèbre reste sans nul doute « Les mains d’Orlac », adaptée plusieurs fois au cinéma. Mais Renard s’est aussi laissé tenter par le genre policier et « Les enquêtes du commissaire Jérôme » ici présentées font partie de ces courtes nouvelles à chute parues dans les journaux. De facture inégale certes, les 26 enquêtes de ce sympathique commissaire sont très agréables à lire et certaines d’entre elles ont réussi à me surprendre par leur résolution astucieuse.

Maurice Renard et de nombreux autres auteurs redécouverts grâce à Oxymoron Éditions sont, à mon humble avis, un enrichissement pour les lectrices et lecteurs de policiers, car ils leur permettent de retourner à la source de la littérature policière et d’élargir ainsi leurs connaissances de leur genre littéraire préféré.

En ce qui me concerne, j’ai bien l’intention d’explorer plus avant, entre un Bussi et un Thilliez, ce nouveau filon de romans à suspens.
Commenter  J’apprécie          122
L'homme truqué

Entre polar et fantastique, un roman fondamentalement SF. Du transhumanisme avant l'heure, la figure du surhomme augmenté qui n'a rien à renier au roman Le dernier de son espèce par la mélancolie qui s'en dégage.

Un petit bijou injustement oublié.



Lu ce texte sans savoir de quoi il en retournait, juste après le roman Le dernier de son espèce, et je peux dire que cela collait parfaitement à l'ambiance.

L’homme truqué commence par la fin de l'histoire, par un assassinat en la personne du Docteur Bare dans un bois. Un manuscrit retrouvé va faire la lumière sur ce tragique évènement.



Nous sommes dans l'après guerre, les traumatismes sont toujours visibles et présents dans les mémoires, notamment via les gueules cassées et les expériences médicales faites sur les blessés.

Mais Maurice Renard élargit le propos en parlant de surhomme et des conséquences psychologiques, traumatiques sur le cobaye. Pour moi, nous sommes clairement dans la veine du transhumanisme avant l'heure et de la figure du super héros. Un sujet brûlant d'actualité de nos jours. Cependant, ici nous explorons plus le côté anti-héros, pas d’héroïsme, juste du tragique.



Le tout est servi par une intrique à chute, du suspense et même un peu de mélo, cela se lit tout seul, malgré les cent années qui nous séparent de sa rédaction. Les personnages sont bien campés, malgré la brièveté du roman. Je ne vous en dit pas plus, cela serait dommage de vous gâcher le plaisir.



Voilà un texte que je vous recommande de lire de toute urgence
Lien : https://lechiencritique.blog..
Commenter  J’apprécie          120
L'homme truqué

L'homme truqué (1921) est un court roman de Maurice Renard, chef de file et théoricien du merveilleux-scientifique. Jean Lebris, a perdu la vue durant la guerre des tranchées. Opéré dans une forêt d'Europe-centrale, il peut désormais voir l'électricité. Un roman original et plaisant, symbole d'un genre littéraire quelque peu oublié.
Commenter  J’apprécie          110
La Rumeur dans la montagne

En quelques pages, Maurice Renard nous conte une histoire au confins d'une montagne qui cache un secret: une rumeur.

Une histoire fantastique de sons, de mélodies et d'une ville utopique rêvée par Florent Max, personnage principal de cette nouvelle avec ladite montagne.

Un récit mélodieux pour un adepte de musique mais une fin prévisible et hâtive.
Commenter  J’apprécie          110
Château hanté

Le docteur B. est convié au château de Sirvoise par le duc de Castièvre qui vient de s’en porter acquéreur ; et cela pour une bouchée de pain. Mais le duc ne s’avère pas dans son état habituel car le château passe pour être hanté, ou plutôt on dit dans les environs que c’est le duc « qui a semé cette fable, monté ce coup, commis cette fraude enfin, pour déprécier le château et l’avoir à bon compte ». Pourtant le désormais châtelain confirme avoir entendu « Des pas lourds dans la nuit, accompagnés d’un cliquetis de ferraille, par les corridors et les escaliers… ». Mais au cours d’un bal costumé donné au château une armure prend vie…



Le château hanté est une petite nouvelle amusante et agréable à lire, dans laquelle Maurice Renard nous plonge dans une histoire de fantômes. Mais trop en dire serait gâcher l’intrigue. Sachez cependant que l’histoire se termine par une pointe d’humour noir.


Lien : https://iletaitunefoisdeslec..
Commenter  J’apprécie          110
Le péril bleu

Des aliens non anthropomorphes supérieurs à l'homme dans un roman paru il y a plus de 100 ans.

Un plaidoyer pour le respect du vivant, contre la recherche animal et les zoos humains. Autant dire un propos subversif, à rebrousse poil de l'opinion générale de ce début de 20ème siècle

A redécouvrir d'urgence.



Dans la région du Bugey, juste à côté du Grand Colombier près de la Suisse, des événements étranges font leurs apparitions. Mais ces farces deviennent de plus en plus étranges, des fruits et légumes, en passant par quelques jardinières et girouettes, des outils, des aiguilles d'horloge, des animaux de la basse cour et de la ferme se mettent à disparaitre. Jusqu'au jour où c'est une femme qui se volatilise.

Les mois passent, les disparitions sont regardés de haut depuis la Capitale : les faits divers mystérieux ne sont pas pris très au sérieux par les autorités. Paris est bien loin du Bugey et du Grand-Colombier. Le mystère s'épaissit et les hypothèses sur les fauteurs de troubles flottent entre étrangers, lutins ou complot.Et la grogne contre les gens de la Capitale prend de l'ampleur.



Roman composé d'un récit entrecoupé de pièces diverses (extrait de journal, lettres, ...) découpé en deux parties égales, l'une sur l'installation du lieu, des protagonistes et de l'étrange, l'autre sur la révélation, la découverte des sarvants et ses tentatives de compréhension.

Un début un peu longuet mais remplie d'humour et de satire qui tient surtout dans le personnage de Tiburce, un adepte du sherlockisme. Sa "perspicacité" est le ressort comique du roman qui n'oublie pas non plus de croquer les relations entre Paris et sa province.

Nous baignons ici dans l'étrange, le fantastique. Toutes ces disparitions ne sont-ils pas le fait des sarvants (la dénomination des lutins dans la campagne du Bugey) ? Mais le grand astronome Le Tellier dont certains membres de sa famille ont disparus va faire une découverte capitale : le fameux péril bleu. L'histoire qui débutait par le folklore rurale finit par sonder les profondeurs de l'espace. Ces deux parties se répondent : le plus petit événement trouve sa justification. Les explications scientifiques du phénomène sont réalistes pour l'époque de parution et ne manquent pas de justesse à mon sens. Son hypothèse extra terrestre et le pourquoi des enlèvements est tout à fait logique et nous questionne sur nos actes en tant qu'homme : vivisection, recherche animale et zoo humain.

La nature humaine en prend aussi pour son grade, Maurice Renard analyse assez finement les ressorts politiques et les mouvements d'opinion.

La fin est un peu trop heureuse à mon goût et manque de crédibilité. Mais qui sait si cette histoire ne s'est pas réellement déroulé ?



Un très bon texte, l'auteur ayant le sens du suspense. Les thématiques abordées sont très diverses et s'emboitent à merveille. Le roman est parsemé de quelques notes de l'auteur qui participent pleinement à l'immersion dans un récit réaliste. L'auteur nous rappelle que la science doit être au service de l'homme, de la compréhension de l'autre et garder une éthique dans sa recherche. Quand à la supériorité supposé de l'Homme, l'auteur nous replace dans l'immensité de l'espace, de quoi rester humble.

Les extraterrestres m'ont fait penser à ceux du roman Les derniers jours du paradis, le monde découvert m'a lui fait penser à Omale. Un précurseur ce Renard ! Même si le "monde" des aliens fait un peu rire en 2017, les aliens sont quand à eux très novateur, des auteurs actuels pourraient même en prendre de la graine.



Nul doute que je recroiserai le chemin de l'auteur, bien que nombres de ces textes ne soient pas disponible en ligne.
Commenter  J’apprécie          114
Le docteur Lerne, sous-dieu

Que cela fait bizarre de relire un livre lu après tant année !

J'avais gardé en mêmoire une histoire de médecin un peu excentrique, fou qui expérimente la greffe.

J'avais ressenti, à l'époque, des émotions similaires, lors de ma lecture du livre de Mary Shelley, Frankenstein.

Aujourd'hui, même si j'ai beaucoup plus de recul sur la lecture, j'ai apprécié, de relire ce récit et de me plonger de nouveau dans l'univers fantastique créé par Maurice Renard.

C'est un classique à lire et à relire sans restriction.
Commenter  J’apprécie          100
Le péril bleu

Avoir dès 1912, décrit des enlèvements d'origine extraterrestre, en avoir supposé le mode opératoire et la finalité fut déjà remarquable. Mais le roman de Maurice Renard n'est surtout pas que cela.

Bien sûr, tous évoquèrent à son propos la fantaisie, la description mystérieuse et policière de ces disparitions, la satire de Conan Doyle… Mais le roman est remarquable aussi de par l'analyse des réactions de l'espèce humaine face à un mystère qui la dépasse.

Loin de la « naïveté » dont on l'accuse, le livre fait preuve d'une étonnante lucidité sur ce que serait notre attitude si nous devions constater la supériorité d'envahisseurs éventuels.

Aujourd'hui, un français Christel Seval, ex-analyste pour le ministère de la Défense n'a fait que reprendre en plusieurs livres touffus, l'étude fine du Péril Bleu.

Le livre de Maurice Renard étonne également par la justesse de ces appréciations sur nos prétentions en matière scientifique et dénonce la vanité de notre conception d'un univers dont la maîtrise supposée ne s'arrête qu'au visible.

Ce constat reste parfaitement exacte lui aussi. le monde des esprits, les présences extraterrestres, angéliques ou maléfiques restent moqués avec mépris par la grande majorité de nos contemporains qui feignent d'en ignorer les plus évidentes manifestations, incapables de les expliquer.



Renard prévient encore : sommes nous au moins sûrs d'être nos propres maîtres ? Ce parasitisme de l'invisible sur le visible ne commande-t-il pas nos volontés prétentieuses ?



Un téléfilm inspiré du roman et réalisé par le poétique Jean-Christophe Averty est séquestré par l'INA. Il n'est donc visible que par ceux qui en paieront la diffusion privée. Seules quelques rares chaînes du Maghreb le programme encore.
Commenter  J’apprécie          90
Le péril bleu

Ce roman de science-fiction vieux d’un siècle est toujours d’actualité. Même si certaines descriptions et situations sont typiques de la Belle Époque, l’auteur a su présenter une trame globalement intemporelle. Il y glisse quelques remarques sur notre rapport au règne animal : Comment peut-on s’offusquer qu’une race intelligente qui ne connait rien de la vie à la surface de la Terre pratique la vivisection sur des êtres humains alors nous le faisons bien sur des êtres vivants qui nous sont complétement étrangers telles les créatures des grands fonds marins ?
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
Commenter  J’apprécie          90
Le péril bleu

Maurice Renard (1875-1939), n'est, je le crains, plus beaucoup lu. C'est bien dommage, car il fut l'un des pionniers du fantastique et de la science-fiction "à la française". Dans" le péril bleu" (1910), une série de disparitions mystérieuses, trouvera son explication de la plus étrange des manières; des extraterrestres invisibles, enlèvent des être humains pour les étudier et tenter des expériences sur eux. Non dénué d'humour (la parodie des méthodes de Sherlock Holmes) ce roman a certes un peu vieillit, mais cela participe de son charme rétro. PS: Une adaptation télévisée de Jean-Christophe Averty existe.
Commenter  J’apprécie          90
Les mains d'Orlac

En 1925, J. H. Rosny Aîné, un des précurseurs de la science-fiction française (auteur des « Xipéhuz » et de « La Guerre du feu ») voyait en Maurice Renard le continuateur de Jules Verne, de H.G. Wells et d’Edgar Poe. Dans ces années-là, le rayon imaginaire français était illustré superbement par Gaston Leroux et Maurice Leblanc, qui avaient sur leurs concurrents, l’avantage d’avoir inventé deux super-héros, Rouletabille et Arsène Lupin. Juste derrière eux, deux auteurs difficiles à classer mais très talentueux : Gustave Le Rouge (« Le mystérieux Docteur Cornélius ») et Maurice Renard.

Maurice Renard (1875-1939) s’est spécialisé dans un fantastique spécial, qu’il appelle le « merveilleux-scientifique » : « Produit fatal d’une époque où la science prédomine sans que s’éteigne pourtant notre éternel besoin de fantaisie, c’est bien un genre nouveau qui vient de s’épanouir » (« Du roman merveilleux-scientifique et de son action sur l’intelligence et le progrès » (1909). Parmi ses inspirateurs, il place en haut de liste H.G. Wells et Edgar Poe, plusieurs de ses contemporains comme Edmond About, Villiers de l’Isle-Adam, J.H. Rosny Aîné, Gaston Leroux ou le jeune Jean Ray (plus tard il ajoutera Jules Verne dans la liste de ses influences).

On n’est jamais si bien servi que par soi-même : Maurice Renard publie une série de romans « merveilleux-scientifiques » mâtinés de policier ou d’horreur, qui trouvent d’emblée un public enthousiaste : « Le Docteur Lerne, sous-dieu » (1908) ; « Le Péril bleu » (1911) ; « Les Mains d’Orlac » (1920), « L’Homme truqué » (1921) ; « Un homme chez les microbes » (1928) ; « Le Maître de la Lumière » (1933).

« Les Mains d’Orlac » raconte l’histoire de Stephen Orlac, un pianiste talentueux. Victime d’un terrible accident de chemin de fer, il se voit amputé des deux mains. Le professeur Cerral (anagramme du très réel Alexis Carrel) lui greffe deux nouvelles mains, prélevées sur un homme qui vient d’être guillotiné. Orlac apprend que c’était un assassin notoire. Et depuis la greffe, des évènement insolites interviennent, des meurtres, même. Orlac en vient à penser que ses mains ont une vie propre…

Maurice Renard applique à son sujet une étude plus « scientifique » que « merveilleuse » : il ne sort pas du domaine clinique : à l’évocation de l’exploit chirurgical que constitue la greffe, il examine toutes les conséquences physiologiques mais également psychologiques qui en découlent sur l’individu.

Maurice Renard est un excellent conteur. Nous suivons Stephen Orlac (et son entourage) dans toutes les affres que répercutent en lui ces évènements mystérieux. Peut-être pourra-t-on déplorer que l’auteur, si à l’aise dans la description du fantastique, le soit moins dans les relations entre les personnages, qui restent assez sommaires. Mais c’est une remarque accessoire, beaucoup d’écrivains de l’époque faisaient le choix de sacrifier la psychologie au profit de l’action.

Maurice Renard est un auteur à redécouvrir. Nous l’avons vu héritier de Verne, Wells et Poe, on peut penser qu’il est également un précurseur de Barjavel ou Sternberg, en France, ou de Richard Matheson aux USA (« Un homme chez les microbes » n’est-il pas un ancêtre de « L’Homme qui rétrécit » ? Rappelons également que « La Quatrième dimension » (« The Twilight zone ») s’est inspirée largement des contes de Maurice Renard.

Concernant ce roman précis, on retiendra l’adaptation (muette) de Robert Wiene (l’auteur de « Caligari ») en 1924, et celle de Karl Freund en 1935, avec Peter Lorre .



Commenter  J’apprécie          81
Les mains d'Orlac

De temps en temps, j’apprécie de me plonger dans un roman policier du XIX ou du début du XXème siècle, à des époques où la résolution d’une enquête devait tout à la méthodologie, au raisonnement, voire à l’intuition ; s’il y a, en plus, une ambiance un peu ésotérique, cela m’attire encore plus…

Quand j’ai vu que NetGalley proposait Les Mains d’Orlac de Maurice Renard, livre paru en 1920, considéré comme un classique de la littérature fantastique, je n’ai pas hésité et choisi la version audio lue par Loïc Richard pour les éditions VOolume…



Un pianiste virtuose est victime d'un grave accident de chemin de fer…

Un célèbre chirurgien à la réputation sulfureuse, le soigne et surtout sauve ses mains en pratiquant sur lui plusieurs opérations délicates… Non seulement, malgré un entrainement acharné, il ne retrouve pas la dextérité qui l’avait rendu célèbre au piano, mais il est aussi tourmenté par de terribles hallucinations et, peu à peu, s'enfonce dans la dépression…

Depuis l’accident, sa jolie et tendre épouse est en proie à d’étranges visions et, très vite, des phénomènes étranges et mêmes des crimes se multiplient dans l’entourage du couple.

La quatrième de couverture annonce un livre singulier, au confluent du fantastique, de la science-fiction et du roman policier.



C’était prometteur d’autant plus que ce roman se situe alors que les méthodes scientifiques d’investigation n’en sont qu’à leurs balbutiements : empreintes digitales, médecine légale, etc…

De plus, Maurice Renard a enrichi son intrigue d’apparitions surnaturelles et de spiritisme et concocté un dénouement original…

Pour celles et ceux, dont je fais partie, qui aiment bien retrouver des influences et des références, il y a matière, croyez-moi, mais je ne dirai rien pour ne pas trop divulgacher.



MAIS, car il y a un mais…

C’est désespérément long et détaillé, notamment sur la vie que même ce couple, au demeurant fort sympathique et attachant… Mais cela n’apporte pas vraiment une valeur ajoutée à l’ensemble.

L’entrée en matière est poussive et traine vraiment trop en longueur avec un réel déséquilibre avant que n’interviennent les meurtres…



Je savais que la tonalité générale risquait d’être un peu surannée, je m’y attendais. De plus, la voix du narrateur amplifie à dessein cette impression et, sur un roman mieux construit, élagué, cela aurait pu être une réussite…



Une déception !



#LesMainsdOrlac #NetGalleyFrance


Lien : https://www.facebook.com/pir..
Commenter  J’apprécie          80
Le péril bleu

Je remercie les éditions ArchiPoche pour l’envoi du Roman « Le Péril bleu » de Maurice Renard dans le cadre de l’opération masse critique de septembre 2021.



Nous voici devant un roman d’un des pères de la science-fiction, écrit il y a plus de 100 ans. Ce fut un vrai plaisir de parcourir cet ouvrage avec son écriture riche et fournie de l’époque.



Le théâtre des évènements se situe en France, dans l’Ain et plus particulièrement dans le Bugey, entre Belley et Seyssel.



Notre personnage principal est l’illustre astronome Le Tellier. Il exerce à Paris, mais ayant eu vent d’évènements étranges, il revient sur sa terre natale, au château de Mirastrel au cœur du Bugey.



Evènements des plus bizarres : des disparitions mystérieuses se produisent : tout d’abord des choses, puis des outils, des végétaux, des animaux et maintenant des humains. Pas de trace, pas d’indice, rien. Monsieur Le Tellier est touché en plein cœur lorsque c’est 3 personnes de sa famille dont sa fille elle-même qui disparaissent à leur tour.



L’enquête piétine et bien vite, on accuse les sarvants d’être à l’origine de tout cela. Les sarvants, mot tiré du folklore local, êtres probablement extra-terrestres, utiliseraient la voie des airs pour exercer leurs méfaits : un ballon ? un dirigeable ? Toutes les hypothèses vont bon train. Mais, Monsieur Le Tellier s’est saisi de l’enquête et la met en œuvre scrupuleusement.



Maurice Renard nous décrit les étapes de son enquête avec subtilité et patiente, une première partie où il raconte les évènements et une deuxième partie qui dévoile petit à petit la nature du mystère.



A noter, une pointe d’humour avec la présence d’un personnage truculent Tiburce, adepte de Sherlock Holmes.



Ce roman dénonce les expérimentations sur le vivant, les parcs animaliers de toute sorte, etc. des sujets toujours d’actualité à ce jour.

La nature des sarvants est extrêmement surprenante et tout à fait moderne. Les réactions populaires et politiciennes sont décrites avec finesse.

Jusqu’à une fin extrêmement bien jouée, où tout s’imbrique où tout se démêle.



J’ai eu un vrai plaisir à découvrir cet ouvrage, je vous le recommande chaudement.

Commenter  J’apprécie          81
Celui qui n'a pas tué

Maurice Renard... revenons brièvement sur la carrière de cet auteur dont le nom résonne encore de nos jours aux oreilles de certains lecteurs, probablement les plus férus de romans d’anticipation.



Car, Maurice Renard (1875 - 1939) fut principalement reconnu pour ses œuvres fantastiques et pour ses réflexions et actions sur ce thème. Il est d’ailleurs salué comme le créateur du genre « merveilleux scientifique » et a marché dans les pas des Jules Vernes et H.G. Wells.



Mais, résumer Maurice Renard à sa seule production d’anticipation serait une erreur tant l’écrivain a également performé dans d’autres genres, dont le policier.



Effectivement, Maurice Renard écrivit quelques romans policiers (« ? LUI ? », « Le mystère du masque »...) mais également des contes et des nouvelles, dans tous les genres.



Pour la chronique « Les contes des 1001 matins » du journal Le Matin, il écrivit plus de 600 contes (1000 à 1500 mots chacun) dont presque une trentaine autour du personnage du commissaire Jérôme.



Des nouvelles, il en publia dans divers magazines et certaines furent même éditées sous forme de livrets.



C’est le cas de « Celui qui n’a pas tué » une nouvelle de presque 10 000 mots, éditée le 17 décembre 1927 sous la forme d’un fascicule de 20 pages agrafées pour la revue hebdomadaire « La petite illustration ».



Jean Fortel, blessé à la chasse, doit passer la soirée au lit pendant que sa femme, Jacqueline, se rend à l’Opéra-Français avec une amie pour assister à une représentation de « Pelléas et Mélisande ».



Alors qu’il assiste, à distance, à cette représentation via le théâtrophone, il se rend compte, par la fenêtre, que la lumière brille chez son ami et voisin Marc. Marc, parti en voyage depuis 18 mois après avoir constaté la tromperie de sa femme.



Ravi de revoir Marc, Jean Fortel le fait venir dans sa chambre et s’engage une discussion passionnée entre les deux camarades jusqu’à ce que, dans le théâtrophone, des cris retentissent, des crépitements de flammes, le ciel, par la fenêtre, rougeoie, l’Opéra-Français est en feu...



Nouvelle de 10 000 mots, donc, dans un genre un peu flou, ni policier, ni sentimental, sûrement pas fantastique ni horrifique.



Le récit est prétexte à l’auteur d’une mise en abîme entre la pièce de théâtre et la réalité, entre l’homme du passé et celui du présent, entre le sage Marc et le fougueux Jean...



Cette multiple mise en abîme est, elle, prétexte à réflexions sur le genre humain, sur la différence entre les hommes et les femmes, sur l’amour... sur plein de choses.



Si le récit se concentre moins sur une intrigue à proprement parler, il est mené d’une plume plus alerte que de coutume, une plume au diapason d’une ambiance difficile à cerner. Nostalgie, passion, fougue, peur, amour, haine, violence, détermination, sagesse, l’écriture est autant dénuée de platitude que l’histoire, de sentiments.



Difficile à expliquer plus en profondeur une impression aussi fugace, aussi difficile à saisir.



Toujours est-il que si, dans les textes précédemment lus de l’auteur, l’atout principal résidait dans l’histoire, dans l’intrigue, dans la narration, ici, c’est avant tout la plume de l’auteur qui charme. Avant tout, mais pas surtout. Mais, si le récit comporte d’autres qualités, pour une fois, celles-ci ne sont pas à trouver du côté du scénario, somme toute assez basique, ni de la fin, bien trop prévisible et annoncée par un titre bien trop évocateur.



Non, outre la plume, c’est, je le répète dans les réflexions que fait naître l’histoire, que le texte prend toute son ampleur. Peut-être même encore plus à notre époque qu’à celle de son écriture.



Car Maurice Renard met en avant que, malgré le modernisme, les inventions, la technologie, l’être humain est toujours mû par les mêmes sentiments. Que l’homme se croit tellement différent de ses ancêtres alors qu’il n’en est qu’une réminiscence à peine plus évoluée, du moins, plus lisse.



Et ce fossé que l’homme veut établir entre ses aïeux plus primitifs, ou ses contemporains, plus faibles, est bien souvent moins profond qu’il ne le croit, qu’il ne l’espère.



En clair, la réflexion de l’auteur datant de 1927 continue à faire réfléchir le lecteur en 2020. Sûrement plus, d’ailleurs, en 2020 qu’à l’époque.



La modernité est désormais omniprésente, omnisciente, régit la vie de tout un chacun. On voit, on entend à distance, à longueur de journée, on communique sans cesse avec des êtres immatériels, on se pense quintessence de l’humanité, l’élite que la terre porte en son sein, et, pourtant, nous sommes tous menés par les mêmes instincts primaires qui ont conduit les hommes de tout temps, de toutes époques même quand l’Homme n’était encore qu’un singe. Les mêmes instincts qui dirigent toutes les espèces : manger pour vivre, conquérir pour se développer, acquérir la puissance pour séduire ou prendre de force, le tout, pour procréer et faire perdurer la race.



Marc le philosophe, opposé à Jean l’impulsif. Marc, le sage, contre Jean, le violent. Et, pourtant, les deux finissent par succomber aux mêmes sentiments...



Bref, « Celui qui n’a pas tué » n’est pas un récit qui se raconte, qui s’explique, mais un récit qui se lit et qui imprègne et qui, je l’espère pour tout le monde, fait réfléchir.



Maurice Renard avait déjà démontré qu’il savait construire des récits intrigants, des récits intelligents, des récits malins, voilà qu’il prouve, maintenant, qu’il savait écrire des récits qui font réfléchir... et ça, ce n’est pas donné à tout le monde.



Au final, un récit qui, l’air de rien, se révèle à la fois bien écrit, profond, intelligent, philosophe et... optimiste. Que demander de mieux ?



Commenter  J’apprécie          84




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maurice Renard (284)Voir plus

Quiz Voir plus

La guerre d'Espagne

Née dans une famille de mineurs basques, militante républicaine, elle est connue pour son surnom, ses formules, ses discours. Son nom : Ibarruri. Son surnom : La Pasionaria. Son prénom ?

Paloma
Dolores
Encarnacion

10 questions
152 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre civile , espagne-20ème siècle , guerre civile espagnoleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}