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Critiques de Michel Rostain (128)
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Le fils

L'auteur dresse dans ce premier livre un épisode douloureux de sa vie qui l'a touché de près, en tant que père, puisqu'il a perdu son fils d'une méningite foudroyante. Là où les jours passaient dans un trio familial harmonieux où parents et enfant communiquaient bien, s'est installée une absence, un manque qui touche famille mais aussi amis et proches. En quelques heures, les symptômes ont laissé place à un jeune homme, nommé "Lion" dans le texte, inerte et avec de grandes tâches noirâtres sur tout le corps synonymes de maladie fatale. C'est qu'il était pourtant plein de projets et multipliait les activités, ce jeune homme de 18 ans. Qu'est-ce qui pouvait laisser présager qu'il serait emporté si rapidement? Rien à vrai dire et c'est ce qui est d'autant plus frustrant !

Je tiens avant toute chose à préciser qu'il n'y a pas de pathos dans ce récit. Ce serait pourtant bien facile de s'apitoyer sur la situation, de larmoyer sur cet événement tragique avec force détails sordides ou tout du moins intimes. Mais le père parle avec beaucoup d'amour de ce rejeton qui a occupé une place immense dans sa vie (c'était un fils unique, brillant et bien dans sa peau) avant de partir brusquement alors que la veille les discussions allaient bon train et qu'ils s'étaient même autorisés dernièrement une sortie au théâtre ensemble, joyeuseté appréciée par tous. Les mots de ce père m'ont touché au même titre que ses émotions retranscrites avec une sorte de pudeur, que toutes les étapes de son deuil : l'annonce, l'enterrement, le retour à un quotidien beaucoup trop morne avec cette prise de conscience de l'innommable. J'ai particulièrement apprécié la fin de l'histoire, presque légère et teintée d'espoir. Elle m'a donné du peps et j'ai trouvé qu'elle faisait un joli pied de nez au destin.

Bon, je ne vais pas le nier, les lignes suivantes et quelques autres m'ont quand même tiré des larmes. Mais c'était "pour la bonne cause" !



Michel Rostain a obtenu le prix Goncourt du premier roman pour cet ouvrage. Et je confirme, c'est un livre poignant qui mérite d'être remarqué ! Il ne s'agit pas seulement d'une réalité (qu'on préfèrerait éloigner le plus possible), c'est aussi un hymne à la vie et à la famille !
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Le fils

J'ai abordé le thème avec intérêt. Je savais bien que je n'entrais pas dans une histoire facile. Ici le narrateur est souvent le fils emporté très brutalement par une méningite fulgurante. Ce récit est plein de douceur, d'amour, de douleur, de regret.

Je n'en n'ai pas trop apprécié l'écriture mais ça c'est affaire de goût.
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Le fils

Le 25 octobre 2003, le fils de Michel Rostian décède d’une méningite fulgurante à l’âge de 21 ans. Tout au long de ces 170 pages, sept ans plus tard, Michel Rostian nous fait le récit des derniers jours de son fils, mais aussi les jours douloureux qui suivent sa disparition.



Que le fils disparu, surnommé Lion, soit le narrateur de ce récit donne une force toute particulière à ce roman qui a obtenu le prix Goncourt du premier roman 2011. Pour ma part, je l’ai ressenti comme un signal de la présence de ce fils disparu, mais pourtant toujours là.



Les parents sont dans la douleur, mais le ton donné est celui de l’ironie affectueuse du fils : « Arrête de dire des conneries papa ». Car au fil des jours qui entourent ce drame, le père cherche inexorablement les signes d’une mort annoncée par un renoncement quelconque à la vie de la part du fils, fort de la conviction que la mort ne survient que lorsqu’on baisse la garde. Bingo ! Son fils avait pris rendez-vous avec une psy de la médecine préventive universitaire.



Page 22 : « Tout de même, les doutes envahissent papa. Peut-être étais-je en analyse depuis longtemps, et je n’en avais rien dit, surtout pas à lui. Peut-être étais-je à un moment difficile du chemin, et il n’y avait vu que du flou. Papa cerné par mille doutes, mille remords. Il aurait dû…Ponctuation permanente du deuil, l’infâme culpabilité fait son boulot. C’est ce qu’on appelle les regrets éternels. »



Pourtant, Lion ironise et lui met sous le nez toutes les preuves de son désir de vie comme un abonnement presse qui arrive le lendemain de la mort, le concert de rock prévu dans deux jours,…



Et puis, ce type de narration permet le récit distancé de ce qui pourrait se révéler brut de décoffrage de la bouche des parents : car comment ne pas tomber dans le larmoyant en racontant le rangement de l’appartement du défunt, ou dans le morbide en racontant le choix d’un cercueil ? Ces moments se voilent alors d’une tendresse et d’un réalisme pourtant inouï , si bien qu’à la lecture de ces toutes premières pages, encore imprégnée moi-même du deuil d’un être cher, je me suis demandée si je pourrais continuer cette lecture :



Page 10 : « Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu’il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu’il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin. Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier recondoléances, etc. débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d’attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd. »



Car Michel Rostian choisit de ne rien nous cacher, depuis la découverte alarmante des tâches violacées sur le corps du fils quelques heures avant la mort, en passant par les clichés pris à la morgue comme une furieuse envie de ne rien effacer, jet enfin usqu’au choix brutal de l’incinération imposée par la mère et la gestion logistique des cendres.



Par dessus tout, Michel Rostian choisit d’écrire une ode à la vie. Et si fou de désespoir , il exigeait de l’amie de son fils qu’elle crie vaille que vaille « Vive le soleil, vive le soleil quand même ! », l’apaisement non pas de la douleur, mais l’apaisement fourni par la vie, lui permet aujourd’hui de dire que oui, on peut vivre avec çà.



Un livre qui porte un écho sans nul doute pour la plupart de ses lecteurs tant la conviction est forte dans nos sociétés que rien n’est pire que la perte d’un enfant. Mais aussi un écho particulier pour moi car il traite du deuil et du chemin long, incontournable ,pour parvenir à la sérénité malgré les fameux « éternels regrets ». Je suis persuadée également que la puissance de ce livre tient au fait qu’il ait été écrit sept ans « après ».
Lien : http://lectureamoi.blogspot...
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Le fils

Deux lectures de ce récit, ce qui est rare de ma part. Mais avec un avant et un après : le décès de notre fils, parti aussi trop tôt -39 ans- et surtout trop vite comme "Lion" dans ce livre poignant.

J'ai revécu pas à pas la démarche originale de Mr Rostain qui donne la parole à son fils défunt. L'exercice n'est pas facile sur la durée d'un livre entier. L'exercice est réussi car les émotions sont intactes et les interrogations, la culpabilité sont parfaitement restituées. C'est un livre qui fait du bien , surtout ce qui fait du bien, c'est de pleurer avec l'auteur !
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L'étoile et la vieille

L’étoile et la vieille/Michel Rostain



Vous avez dit roman ? Alors je vous le dis tout net : ce récit m’a semblé n’être qu’un bavardage insipide et ennuyeux. Au bout de quatre-vingt pages, il ne ‘est toujours rien passé et il ne va rien se passer je le parierais. L’ennui persiste et la dérision perdure et adieu le plaisir !

Je poursuis ma lecture toutefois jusqu’au terme… et apparaît une éclaircie dans le final…avec une allusion à Mahler et Dietrich-Fiskau pour accompagner une réflexion sur la vieillesse.

Pauvre Yvette Horner si mal racontée, si mal traitée :

« Le metteur admire que le régisseur sache si bien faire avec les vieilles. »

Quoique l’on fasse ou dise, le terme « vieille » reste péjoratif.

De plus je ne suis pas certain qu’il y eût là matière à écrire un roman.

Je me suis demandé à plusieurs reprises qui pouvait bien avoir été passionné par ce récit, qui pouvait être intéressé par les préparatifs d’un gala qui occupent une large part du livre ! Gala dont on ne sait pas s’il aura vraiment lieu…

Je le dis tout net aussi : je n’aime pas le style de Michel Rostain, un style qui se veut actuel, populaire, intello avant-gardiste truffé d’abréviations et de superlatifs, d’hyperboles et de barbarismes. Et du verlan ; et des énumérations pour initiés. Nous sommes loin de Rabelais. La vulgarité et les néologismes peuvent faire recettes, mais je n’accroche pas.

J’avais lu « Le fils » et j’avais mis trois étoiles : c’était un roman original et prenant, quoique d’un style assez lâche. Pas franchement un chef d’œuvre, mais intéressant.

Mais là ! Je pense qu’une étoile suffira.

Une seule phrase qui n’a rien à voir avec le sujet a retenu mon attention par sa regrettable justesse :

« Quand on prête un livre, c’est comme si on le donnait, il ne revient jamais. »

Je crois que je vais prêter celui-ci à la première personne venue…

Amateurs de littérature, passez votre chemin.

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Le fils

Après "Vivre vite" me voici de nouveau en deuil. Je ne sais pas pourquoi j'ai enchaîné les 2 ... Quelle drôle d'idée !

Toujours est-il que ce fils décédé prématurément à 21 ans en 2 jours m'a transportée.

C'est ce fils qui raconte ce deuil impossible d'un père ivre de chagrin et de douleur. Pour autant, il n'est pas triste ce fils avec son observation acerbe de la folie qui gagne ses parents. Pour lui, c'est acté il est mort. Mais voilà papa est bien vivant et se souvient de la moindre seconde qu'il a peut être perdu avec ce fils tant aimé.

J'ai pleuré ... beaucoup, j'ai souri aussi, ... beaucoup. Des moments intenses d'amour, des moments cocasses d'absurdité . Finalement un merveilleux moment de lecture.

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Le fils

J'ai été happé directement par ce récit dont le narrateur est le fils mort de l'écrivain. Et qui relate les alentours de cette mort inopinée et bouleversante. Hélas, ce point de vue m'est devenu artifice au fil des pages, l'histoire, se bornant à une narration de deuil. Alors, oui, quelques détails et subtilités touchent. Mais j'en suis persuadé, n'importe quelle mort peut être romantisée, mythifiée, ou romancée. A souhait. Et c'est un privilège que de pouvoir le faire.

Tous mes voeux à Michel Rostain et à ses proches, car ça reste un "beau" boulot. Un boulot nécessaire pour lui, sans aucun doute. Fallait-il publier... Ca reste la question sempiternelle.

Le Goncourt (du 1er roman) qui à mes yeux est un prix "littéraire" n'était pas nécessaire. Ce livre est bon sur ce plan, mais on a certainement lésé d'autres plus méritants.



Parenthèse : N'espérez pas un destin standard pour un enfant qu'on choisit d'appeler "Lion". Car c'est semble-t-il son vrai prénom. Just in case : Tiger Woods est seulement le surnom de Eldrick Tont Woods. Et aucun Américain ne s'appelle Bill, c'est William. Bref, je m'égare peut-être.
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Le fils

Quand on a conduit mille fois son enfant par la main, pour lui montrer patiemment les écueils, quand mille fois on l'a mis en garde contre tout ce qui brûle, empoisonne, tranche, asphyxie, mord ou griffe, quand on lui a appris à résister à l'attrait du vide, enseigné que l'eau peut trahir ceux qui se fient à sa douceur ou sa pulsation magique; quand on a essayé de le rendre attentif à la vie, et respectueux de tout ce qui vit, quand on croit lui avoir transmis ce qu'il y a de meilleurs en nous avec mission de le transmettre à son tour, qu'il est dur de lui survivre. Rien ne s'est accompli, rien n'est dans l'ordre. Il en est ainsi des grandes douleurs insurmontables et tout particulièrement la mort d'un enfant. La douleur n'est pas donnée en une seule fois, non, elle est donnée en quantités de douleurs successives, qui font toute la douleur, et souvent elle arrive avec fulgurance sans prévenir. Que peut-t-il survenir de pire!? rien: nous devenons invulnérable, plus rien ne nous touchera d'avantage, si ce n'est la même tragédie se répétant...elle nous tuera assurément.







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Le fils

Livre hommage / témoignage d'un père à son fils trop tôt disparu de maladie.



Ne fuis pas futur lecteur, ce livre n'est pas triste !



Il s'agit d'un livre d'amour, celui d'un père plein d'amour, plein d'espoir, à la recherche de l'acceptation de cette épreuve trop douloureuse, un livre thérapie ? - sans doute aussi -, un livre de souvenirs : ceux des moments heureux que l'on ne veut pas oublier.





Bien entendu, ce livre est plein d'émotions, mais écrit avec une certaine pudeur, comme avec de la délicatesse,

vous serez probablement "pris aux tripes" par cette belle histoire mais heureux de cette découverte.



Magnifique histoire

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Le fils

Chacun fait comme il peut pour survivre après le décès brutal d'un enfant.

Ce père a eu besoin d'écrire, et son écriture est à la fois poétique, émouvante, brutale et percutante. Elle m'a laissée sonnée éberluée par cette quantité d'amour et cette effroyable douleur.

Un magnifique récit lucide et intense.

(lu 2013)
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L'étoile et la vieille

J'avais déjà lu Michel Rostain avec son émouvant précédent roman, Le fils, récit autobiographique sur la perte prématurée de son fils. Ici l'accent, bien que mis sur la fiction, s'entremêle avec des éléments bien réels vécus par son auteur. Le personnage de Lion (son fils) est évoqué de manière fugace et la rencontre avec l'artiste a bel et bien eu lieu dans la vie courante.



Car l'histoire c'est avant tout celle d'une relation déséquilibrée (mais ô combien enrichissante) entre deux êtres fort différents : il y a le metteur (en scène) mais aussi l'artiste, qu'il choisit de mettre en scène, en vue d'un grand concert d'accordéon. Cette grande idole fantaisiste fait étrangement penser à une accordéoniste célèbre : Yvette Horner. Bien qu'inculte des standards de la "vieille" chanson française, une petite dame aux cheveux rouges toujours accroché à la musique, c'était son portrait tout craché.

Dans ce portrait émouvant des préparations du grand retour de l'artiste, tout s'élabore dans une certaine effervescence : tests de son, répétitions, moments d'intimité hors-champ qui laissent entrevoir une personnalité débordante et atypique, proche de son public mais aussi farfelue et obstinée. Le metteur (qui est toujours appelé tel quel) en vient à douter, à regretter la gestion du temps, la set-list retenue ou les caprices de diva. Mais c'est une formidable aventure humaine qu'il nous invite à partager. Une amitié se noue dans l'ombre, à l'écart des projecteurs.



J'avoue que j'ai passé une première partie du roman à me demander à qui me faisait penser cette curieuse accordéoniste. Yvette Horner, mais bien sûr ! Qu'elle soit inventée, fantasmée ou exagérée m'a quelque part moins intéressée que le simple fait de l'imaginer elle dans ce défi de grand retour à la scène.

C'est bien elle, "la vieille" qui retient toute l'attention et le metteur lui ne fait pas figure de particulière "étoile". Certes il est là, certes il accompagne, mais le talent ce n'est pas tout à fait lui.

En tout cas Rostain nous intéresse à nous parler dans un compte-à-rebours de la vie entre scène, musique et frivolités. Une petite play-list en fin de livre aurait été la bienvenue pour rester dans l'ambiance festive de l'accordéon star.



Un bon moment de lecture.
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L'étoile et la vieille

Michel Rostain, "vieux" metteur en scène mais jeune auteur, signe ici son deuxième roman.

L'étoile et la vieille est l'histoire d'une rencontre improbable : celle d'un metteur en scène d'une soixantaine d'années, féru de musique savante, voire élitiste, avec Odette, reine vieillissante (très) de l'accordéon, incarnation de la musique dans tout ce qu'elle a de plus populaire. Une légende mais rangée plutôt du côté des has been.

À la limite entre l'autobiographie et la fiction, Michel Rostain nous sert un bel exemple d'autofiction.



En effet, le metteur (comme il le nomme dans le texte), c'est beaucoup lui.

Le doute n'est pas permis quand il évoque son épouse, Martine, cantatrice, et son fils, Lion, deux personnes que le lecteur a déjà rencontrées dans son précédent livre autobiographique, Le fils.

Quant à Odette, c'est beaucoup Yvette Horner. Ici aussi, le doute n'est pas permis dès que l'on parle de reine de l'accordéon, d'artiste populaire, de chevelure rousse, de Tour de France, et cetera, et cetera.



Mais Michel Rostain fait une mise au point à la page 59, par le biais de cet étonnant chapitre "hors du récit".

Il a réellement préparé un projet avec Yvette Horner en 2002 et a vraiment été fasciné par le personnage mais "les années ont déformé les souvenirs" et il y a beaucoup de différences entre la réalité des répétitions et celles du livre.

[...]

Deux êtres qui, a priori, n'étaient pas faits pour se rencontrer et encore moins travailler ensemble.

Seulement, quand le metteur croise le chemin de la star, par hasard, juste après qu'un producteur lui aie justement proposé de la mettre en scène, il se trouve littéralement magnétisé par son aura, comme satellisé par le rayonnement d'une étoile.

Quand il se rend chez elle, il fait des efforts... il prend sur lui... il supporte tout de l'univers kitch dans lequel Odette vit... à une exception près... très drôle !

[...]

Instinctivement, il a accepté cette collaboration artistique à mille lieues de ce qu'il fait habituellement. Il commence alors à s'intéresser au monde musicale d'Odette, il hésite, se dit que ça ne marchera jamais mais dès qu'il se retrouve en présence d'Odette, dès qu'elle se met à parler d'elle, de sa vie, de ses expériences, entre deux airs d'accordéon, il est touché par des moments de grâce.

Moments cependant nettement nuancés par la réalité de l'âge : Odette est une vieille, avec quelques problèmes de mémoire, des difficultés à tenir debout en jouant de l'accordéon, etc. Est-elle capable de tenir tout un spectacle ?

Vous l'avez compris. L'étoile et la vieille sont une seule et même personne.

Mais l'artiste qu'est le metteur ne fait pas machine arrière et relève le défi. Il imagine même très bien le genre de spectacle qu'il pourrait mettre en scène avec elle. Pas un simple récital de titres, enchaînés les uns à la suite des autres. Bien mieux que cela : une sorte d'autobiographie musicale.

[...]

Après les premières rencontres suivront les jours de répétitions, plus ou moins au bon vouloir de l'étoile. Beaucoup d'incertitude quant à la capacité de l'étoile à pouvoir briller le jour J... Sera-t-elle prête à temps ?



Un récit forcément moins poignant que Le fils mais au sujet réellement original.

Je reste juste sceptique quant au but déclaré de ce roman, à savoir "écrire un roman d'initiation à ma vieillesse". Je ne doute pas que, dans la vraie vie, Michel Rostain ait été marqué par son expérience vécue aux côtés d'Yvette Horner, qu'il ait été amené à se poser des questions face à cette artiste qu'il a vu amenuisée physiquement, et que du coup, il se soit projeté lui-même vers sa propre vieillesse mais je n'ai trouvé quasiment aucune référence à cette quête de la vieillesse, si ce n'est 3 ou 4 paragraphes à la fin. Un peu mince. Ou alors tout est sous-entendu et il faut lire entre toutes les lignes... tout ce que je n'aime pas.

C'est pourquoi le titre de mon article ne met pas du tout en avant ce but recherché de "l'initiation à sa vieillesse", comme tel semble être le désir de l'auteur. Il met en avant uniquement mon ressenti de lectrice.



J'avoue aussi avoir eu du mal à m'identifier à l'auteur/narrateur, à sa fascination pour le clone d'Yvette Horner. L'auteur insiste bien sur cette aura dégagée par l'étoile, qui magnétise tous ceux qui la croisent. Pas forcément toujours crédible.

Tout juste, Michel Rostain reconnaît-il, à la fin du livre, que son Odette n'a peut-être pas une attraction aussi universelle qu'il le pense...

[...]

l n'en reste pas moins que Michel Rostain possède un réel talent d'écriture, une plume reconnaissable, souvent ironique et drôle ici.

Son roman ne ressemble à aucun autre et m'a très agréablement changé de mon quotidien littéraire.



Je remercie Babelio et Kero, toute nouvelle maison d'édition (même pas un an !) pour m'avoir proposé cette lecture.
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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L'étoile et la vieille

Ce que ne dit pas le résumé de l'éditeur, c'est que ce roman est l'histoire d'Odette, ancienne égérie de l'accordéon, et du metteur (comprenez le metteur en scène).



Au départ, rien ne les prédispose à travailler ensemble, car le metteur met en scène de la musique contemporaine, et Odette joue des rengaines populaires. Mais le metteur croit au destin et il accepte de relever le pari.



Au cours de leur première rencontre, le metteur sait comment il va mettre en scène Odette. Malheureusement, l'étoile, comme toute star habituée à assurer le show n'en fait qu'à sa tête. Bien sûr, tout le monde comprend vite que derrière ces caprices se cache une femme vieillissante, et tentant de le cacher.



Ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, ce n'est pas tant les efforts désespérés d'Odette pour faire "comme avant" que la passion du metteur pour la star. Ce roman en est l'aboutissement, qui nous parle d'Odette et de sa vie, avec, toujours, la musique en toile de fond. Si le metteur n'a pu monter le spectacle tel qu'il l'entendait, il le fait dans ce roman.



Je n'ai pas de passion particulière pour Yvette - pardon, Odette - mais ce livre m'a fait voir une femme attachante, pas bégueule et proche des gens, ayant toujours un mot gentil pour ses nombreux fans.



On peut penser ce qu'on veut d'Yvette, Odette est une belle femme. Quel caractère toutefois....



L'image que je retiendrai :



Celle de l'accordéon d'Yvette, toujours traité avec douceur et qui l'accompagne partout et tout le temps.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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L'étoile et la vieille

Inspiré par sa propre rencontre avec la reine de l'accordéon Yvette Horner, Michel Rostain nous raconte l'histoire d'un metteur en scène de théâtre, qu'il nomme "le metteur", qui accepte de mettre en scène un spectacle d'Odette, star entre toutes, de l'accordéon musette et de la variété populaire. Ils n'ont rien en commun, lui le théâtreux intello, et elle l'étoile vieillissante mais encore adulée. Cependant l'attraction opère et tout au long des répétitions leur attachement grandit, avec une alternance de coups de gueule, grincements de dents, rires (car Odette est aussi très drôle), réconciliations et instants de grâce.

J'ai été très émue par ce récit, qui est aussi un témoignage et une interrogation sur la vieillesse, la mort et le renoncement, impossible aux artistes. Pouvant paraitre parfois brouillon, le style m'a pourtant touché par sa poésie et sa sincérité.

J'ai beaucoup repensé à ce livre depuis trois jours, cherchant un écho d'une scène déjà vue. J'ai enfin trouvé: la litanie d'Odette, "si tu annules, tu me tues" m'a rappelé Edith Piaf telle que la montre notamment Olivier Dahan dans "La môme". C'est une scène de tragédie, quelque soit l'artiste.

Merci donc à Babelio et à Michel Rostain pour cette lecture. Je commande "Le fils" demain. Ce soir. Non, maintenant.
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Le fils

Je remercie tout d’abord la librairie Dialogues et les éditions Pocket pour ce livre. Tout d’abord, soyons d’accord, j’avais pris ce livre en me basant sur des avis très positifs, et sur un extrait de la première page, donc je me disais que naturellement, j’allais aimer et apprécier ce livre. Mais malheureusement, ce ne fut pas le cas puisque je n’ai même pas pu terminer ce livre et je vais vous donner mes raisons personnelles.



Tout d’abord, le thème qui est le mort d’un enfant raconté par son père, une histoire horrible que je ne souhaite à personne, j’ai entendu dire que c’était un témoignage, donc je suis vraiment trop désolé pour cet auteur qui a perdu son fils. Naturellement, je suis très sensible sur la mort d’un être cher, donc le livre avait tout pour être apprécier. Mais ça n’a pas marché, j’ai trouvé ce livre un peu trop distancier avec la douleur du père, on a les faits qui pourraient nous émouvoir mais il n’y a pas la petite étincelle qui enflamme le récit, et j’ai vraiment regretté ça.



Comment est traité ce sujet ? Pour vous dire, dans ce livre, il n’y a pas vraiment d’organisation, ni par thèmes, ni par chronologie, donc on se perd souvent dans le moment qu’on se trouve, avant sa mort ou après sa mort, donc c’est très déstabilisant en sachant que le sujet est la mort, je n’arrive pas à aller d’un lieu à un autre.



L’écriture de ce livre est le plus gros point que je pourrais souligner, puisque cette écriture est bien trop brutal et sèche pour parler de la mort, j’ai trouvé cela assez bizarre d’écrire comme cela, puisque j’aurais davantage attendu de l’émotion et des sentiments dans cette écriture, mais pas du tout, ça a été totalement le contraire, je me suis retrouvé devant une écriture qui parle de la mort et des faits avec une telle fermeté, que l’on n’en comprend rien et ça devient vite énervant !



Le point de vue est aussi assez surprenant et dérangeant, puisque l’auteur a décidé de faire son fils et cela ne correspond pas avec ce qu’il dit, car il raconte son père et ses sentiments mais en aucun j’ai pu trouver les sentiments du fils, alors qu’avec le “je” je m’attendais à cela !



Voilà tout pour cette chronique négative pour ce livre-témoignage dont je respecte le sujet qui est assez grave, mais tout de même, je n’ai pas aimé la plume de l’auteur ! Mais il faut savoir que c’est mon avis à moi, donc si vous voulez le lire, je ne vous en empêche !
Lien : http://letteraturaa.wordpres..
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Le fils

Un fils perdu. Un livre qui nous emmène sans larmoiement dans le cheminement du deuil d'un père. L'originalité étant que c'est à travers le regard du fils mort que nous découvrons ce cheminement. Toutes les certitudes s'effacent, les convictions s'ébranlent.

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Le fils

Michel Rostain a choisi de faire parler son fils pour raconter la mort de celui-ci. C'est son choix et c'est ce qui fait sans doute qu'il ne tombe jamais dans le pathos et nous fait même partager des moments d'humour noir.

Il nous livre toutes ses pensées ainsi que ses émotions avec une sincérité désarmante. Son livre est avant tout un magnifique hymne à la vie. Il fait comprendre comment, après la perte d'un enfant, on peut malgré tout "vivre avec ça".

Ce livre m'a confortée dans le fait qu'il faut toujours dire à ceux qu'on aime qu'on les aime et qu'il faut vivre chaque minute, chaque seconde comme si c'était la dernière.

Merci Monsieur Rostain pour ce magnifique livre, votre fils doit être fier de vous...

J'ai par contre un petit bémol quant au titre que je trouve un peu impersonnel mais c'est sans doute un choix de l'auteur afin que chacun puisse s'identifier à son récit.
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Le fils

ce qui est certain, c'est que Rostain possède bien un talent indéniable pour raconter l'irracontable sans jamais verser dans le larmoyant ou le pathos. J'avoue d'ailleurs que c'est sans doute cela qui m'ait quelque peu géné dans les premiers temps de la lecture, cette façon d'aborder cette tragédie avec un réel détachement , de traiter les faits et les évenements jamais vraiment frontalement. Déjà, le livre est écrit du point de vue du fils décédé, ce qui donne un sentiment un peu aérien, puisque le fils semble planer au dessus de ce père, qui, lui aussi, donne le sentiment d'être dans les sphères, mais pour d'autres raisons.



Du coup, on n'est jamais réellement noyé sous les larmes, comme dans Nos étoiles ont filé , qui là, abordait la question de façon plus mélodramatique (mais dans ma bouche, cet adverbe est plutôt un compliment).



Rostain reste toujours à la surface de son sujet, sans doute pour ne pas être totalement submergé par son chagrin, un peu comme le faisait Jean-Louis Fournier, sur un thème similaire, dans Où on va papa?. Sauf que Fournier distillait ici et là des pointes d'humour qui faisaient totalement mouche. Ici, Rostain n'a pas vraiment le coeur à rire (je suis donc assez surpris du bandeau figurant sur la couverture qui cite Nancy Huston qui aurait "ri lors de ses 6 lectures"),ce dont on ne peut évidemment pas le blamer, vu les circonstances.



Mais Michel Rostain tient également à ne pas nous faire pleurer. De fait, on se retrouve un peu assis entre deux chaises, et on aurait aimé être plus retourné par ce bouquin, pourtant écrit d'une belle plume.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le fils

« L’hôpital a adressé à papa et maman un certificat de décès. Je suis mort de mort naturelle. Cette bombe qui m’a criblé de balles violettes, c’était une mort naturelle. » (p. 141) Lion, un fils, est mort. Les parents sont dévastés. Le père surtout. C’est la voix du fils qui se fait entendre. Ni d’outre-tombe, ni du paradis, cette voix s’élève en lieu et place de celle du père. Le fils observe le père qui part à la recherche d’indices, de traces, de messages. « Limite indiscret papa, que trouveras-tu dans la vie de ton mort ? » (p. 23) Parce qu’il est insupportable qu’un jeune homme ait pu disparaître si vite, le père se raccroche à des preuves de vie. Non, Lion ne voulait pas mourir. Lion s’était abonné au Monde et au théâtre de Rennes. Non, ce rendez-vous chez un psy n’est pas l’aveu d’un malaise que le père n’a pas décelé.

Entre l’organisation des funérailles et les premiers temps du deuil, la douleur ne régresse pas, même si elle se transforme. Le fils, ni impuissant, ni triste, ni en colère, observe le cheminement de son père. Il ne l’accompagne pas, ne le soutient pas. Il le regarde et tout n’est que fait. « Syllogisme : papa pleure chaque fois qu’il pense à moi. Papa n’est heureux que lorsqu’il pense à moi. Papa est heureux chaque fois qu’il pleure. » (p. 119)

Il faut apprendre à vivre avec l’absence et le souvenir qui s’efface. Tout est bon pour maintenir le disparu dans un état de survivance : revoir mille fois les mêmes photos, écouter les amis répéter les mêmes souvenirs et, s’il le faut, aller en Islande. « Tous les parents aiment que leur enfant soit exceptionnel. Papa est un papa comme les autres. Chaque étape de ma mort prend un tour exceptionnel, alors papa exulte. » (p. 147)

Les chapitres s’ouvrent des citations d’auteurs. La littérature parle depuis toujours de la vie et de la mort, de l’absence et de la douleur. Michel Rostain apporte sa pierre à l’édifice. Dans des paragraphes courts, il donne sa vision de la mort et de la douleur de parents. Ce roman est très émouvant, mais je lui reproche un certain pathos. La voix du fils aurait pu en préserver le texte, mais une émotion lourde et chagrine plombe certaines pages, alors que d’autres sont des miracles de finesse et d’humour, même noir. La fin est une pirouette salvatrice, qui renvoie le lecteur à la nature de la littérature et aux sources du sentiment. « Ce qu’on voit en fait dans le ciel de ce printemps ? Ce ne sont que mes cendres qui disparaissent un peu plus. Le reste, c’est de l’ordre du roman. Ce n’est pas rien. » (p. 171)

Parler de la mort d’un enfant n’est pas chose aisée. Avec ce premier roman, Michel Rostain ne me convainc pas entièrement. Le récit est parfois trop décousu pour être intelligible et pour susciter une émotion durable. Les brisures dans la narration et les ruptures temporelles sont trop nombreuses. Comme le père supplicié, on erre dans un monde trouble et douloureux, mais nous, lecteurs, nous ne sommes pas en deuil, et il est bien dommage que ce livre veuille nous y conduire.


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Le fils

Lecture entamée mais j'ai arrêté au chapitre 3. Effectivement, c'est un livre sur la perte d'un enfant mais pas un livre à pleurer. Le fait de faire parler son fils décédé donne un ton plus "léger" car il observe son père et tente de dédramatiser la situation. On se prend d'affection pour le père et le fils.

J'ai apprécié ce roman jusqu'à ce que je découvre de quoi est mort ce fameux fils. Méningite foudroyante. J'ai malheureusement perdu mon cousin de la même chose et il avait 6 ans de moins. A partir de là, impossible de m'imaginer le protagoniste autrement qu'avec les traits de mon cousin et du fait, le ton léger est devenu lourd et limite dérangeant.

Je m'en veux d'avoir arrêter car je trouve que c'est un très bon (premier) roman et je le conseille vivement car l'on sort de tous ces docu-romans à pleurer qui envahissent les tables des libraires en ce moment.
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