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Critiques de Michel Rostain (128)
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Le fils

Le fils

Michel Rostain

récit

éditions Oh, 2011, 171p





Ecrire a sans doute des vertus thérapeutiques. Mais le but du livre, outre d'avoir l'impression que l'on est près de, avec, son fils, et de toute façon, on n'a jamais eu un enfant, on l'a toujours, comme dit Marina Tsvetaïeva, est de témoigner qu'on peut vivre avec ça, comme avait dit à l'auteur un ami victime de la même tragédie, ça, le vide que laisse la disparition d'un enfant, ici un fils de 21 ans terrassé par une méningite foudroyante. Michel Rostain dit aussi qu'il avait envie d'écrire, et que la mort de son fils l'a sûrement amené à passer à l'acte.

Le père et la mère travaillent dans le domaine lyrique, Michel est metteur en scène d'opéra, Martine, sa femme, à qui le livre est dédié, travaille avec les comédiens de l'école du théâtre national de Bretagne ; ils n'ont que ce fils, Lion, prénom particulier, qu'ils n'ont jamais poussé à faire quelque chose qu'il dit ne pas aimer. Le père est sujet à la mélancolie, le fils aussi, semble-t-il. Le fils, comme beaucoup de jeunes, prend du shit, joue aux jeux vidéo des nuits entières, aime la musique, mais pas la classique. Il a des copains avec qui il rit, s'éclate, une copine ; avec ses parents, il est réservé, mais ils se voient souvent. Le fils est en licence de philo, aimerait faire un master en Islande. Il a plein d'envies.

C'est le fils qui parle, et au présent de l'indicatif, il est toujours là, vivant, il est le narrateur du livre. Il dit l'abattement, le chagrin irrésistible, de ses parents après sa mort . Il dit que le père fouille, oui, oui, ses papiers pour trouver la juste réponse - à quoi ? Il dit aussi la messe de deuil, l'incinération, et pour le père, élevé catho c'est dur, les fleurs blanches, le choix du cimetière, la vie qui continue, la dispersion de quelques cendres sur un volcan islandais, ce volcan dont les cendres paralyseront la route du ciel cinq ans plus tard. Dans le lac près de ce volcan, une amie verra une tête de lion !Il dit aussi combien ils sont entourés d'amis solides. Ils leur offrent d'ailleurs le voyage en Islande. Il dit la « mécanique des funérailles », le tarif des cercueils qui peuvent être extravagants, tarifs comme cercueils, le thanatopracteur, l'affreuse Sécu qui refuse de traiter le dossier médical de la mère si elle ne fait pas rayer le fils du livret de famille !

Le livre paraît huit ans après la disparition. Il est découpé en chapitres, eux-mêmes découpés en paragraphes. Il y est question de musique, de philo, d'amitiés, de tendresse et d'amour, du manque terrible mais que l'on doit appeler présence, auquel on doit souhaiter la bienvenue, comme y invite Erri De Luca. La lecture n'est pas pesante. Elle est évidemment émouvante, mais elle se veut roborative, un hymne à la vie avec ses drames et ses drôleries. Vive la vie, dit Michel. La mort ne vaincra pas.

Et voilà ce livre plein de pudeur et d'amour fou, qui a obtenu le prix Goncourt du premier roman. Ce succès, malgré l'impossible, l'impensable peine, a fait plaisir au père. C'est ça aussi la vie, les contradictions.
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Le fils

Ce livre est atrocement joli. Dans une des critiques, on lit qu'en découvrant ce récit, on peut très bien rire comme pleurer. Et c'est tout à fait ça. J'ai passé une soirée dessus, sans pouvoir m'arrêter. Je trouve que la façon dont est racontée l'histoire, du point de vue de Lion, donne un effet très spécial lors de la lecture. On a l'impression d'être avec lui, d'observer ses parents dans un coin, de contempler leur douleur et leur tristesse, mais aussi leur progression pour s'en sortir et recommencer à vivre. Ce livre m'a beaucoup touchée.
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Le fils

A rapprocher de Martin cet été, de Bernard Chambaz
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Le fils

Lion, 21 ans souffre d'une forte fièvre. D'abord ses parents pensent à une grippe, mais son état s'aggrave. Malgré un transport d'urgence à l'hôpital, leurs fils décède d'une méningite fulminante. Le père est en deuil. Il est triste pour chaque instant qu'il n'a pas passé avec son fils. Il repasse en revue la dernière semaine de son fils et se fait des reproches pour chaque acte, pour chaque petite décision qu'il croit avoir du faire autrement et mieux. "La mort, c'est une machine à regrets."

Le récit est raconté du point de vue du fils, décédé. On écoute une sorte de dialogue entre Lion et son père que le père, malheureusement pour lui, ne peut pas entendre.

Le fils observe, commente, analyse son père et les actes de son père sans pitié de façon ironique. "Il se dit qu'il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette."

Néanmoins, "Le fils" reste un roman plutôt triste, encore plus, si on sais que le livre a été écrit après la mort du fils de l'auteur. C'est la biographie, la manière de surmonter sa douleur d'un homme qui a un talent de récit incroyable. Le plus important n'est pas la douleur du père, pas son deuil mais toujours l'amour vers son fils.

Michel Rostain a écrit un livre très émouvant et très triste qui donne du courage et qui montre que malgré tout, la vie va continuer.
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L'étoile et la vieille

Voilà un moment déjà que j'ai terminé le second roman de Michel Rostain et

Ayant adoré son précédent ouvrage Le fils, qui m'avait considérablement émue et dont je garde un souvenir très présent, j'attendais avec impatience ce nouvel ouvrage de Michel Rostain. J'ai postulé à l'opération Masse Critique sans même avoir pris connaissance du sujet de ce second roman.



Dire que j'ai passé un moment ennuyeux serait mentir car la plume de Michel Rostain est aussi efficace dans ce second roman (simple, tendre et généreuse) mais j'ai un sentiment très inégal au sujet de cette histoire. Tout d'abord, j’ai trouvé la mise en place des personnages assez longue et parfois laborieuse ce qui a tout de suite refroidi mon impatience. Les tergiversations du Metteur intello à l’idée de travailler avec la star populaire par excellence, l’attirance irrationnelle qu’il ressent cependant pour cette artiste has-been, tout ceci ne m’a pas vraiment convaincue.



D'autre part, il m'a été très difficile d'adhérer au côté fictionnel de ce roman tant les personnages principaux sont reconnaissables. N'ayant pas un intérêt débordant pour Yvette Horner, il m'a donc été très compliqué pendant toute la première moitié du livre de m'intéresser à cette Odette.



HEUREUSEMENT ! il y a la dernière partie du roman où l’auteur arrive à nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page. La mise en place de la scène dramatique finale est fantastique et méritait vraiment que je m’accroche à cette lecture. C’est dans cette partie que les deux personnages (le Metteur et Odette) prennent (enfin !) toutes leurs dimensions et que l’auteur touche enfin son sujet : la vieillesse, la déchéance physique et mentale, l’acte de mort d’un artiste qui toute sa vie a été en représentation et qui s’accroche coute que coûte pour ne pas quitter la scène. Avec cette fin en apothéose, Michel Rostain confirme vraiment son talent d’auteur.



Un grand merci aux Editions Kero et à Babelio pour cette opération. Mon seul regret : ne pas avoir pu rencontrer l’auteur à l’Opéra Comique.

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L'étoile et la vieille

Un livre étonnant que je n'aurais jamais lu sans Babelio qui attend donc de moi une critique.

Je sais qu'en vous donnant le sujet beaucoup d'entre vous vont se dire :"très peu pour moi!"

Il me reste donc à vous donner envie.

Grâce à l'auteur peut-être , puisque son premier roman que je lirai certainement , a été encensé par la critique ("le Fils" prix Goncourt du premier roman)?





Le sujet:



Un homme de théâtre et musicien, décide de monter un spectacle autour de l'accordéoniste Yvette (Odette dans le roman ) Horner.

Yvette Horner !!!! Je la croyais morte depuis longtemps , elle représente exactement tout ce que je déteste : la télé de Guy Lux , les arrivées du tour de France , les reprises du petit vin blanc après les repas trop arrosés.

Bref ! Je la trouve "vulgaire" ... Le mot est lâché .





Le roman raconte cette curieuse rencontre entre un metteur en scène plus habitué à la musique contemporaine et cette artiste très âgée , au début son jugement sur Odette n'est pas très loin du mien.





Sauf que lui, il connaît la scène et d'emblée, il sait que, si elle a eu, et a encore, autant de succès c'est qu'elle possède "quelque chose" qu'il veut montrer encore une fois au public.

Et là, j'avoue que le roman m'a diablement intéressée.

Je me suis demandée pourquoi Yvette Horner et sa musique était aussi populaire . Je n'ai pas la réponse , il y a la un mystère d'une rencontre d'un style de musique et d'une femme avec un public, son public à qui elle donne tout .





Le deuxième intérêt de ce roman c'est de se rendre compte à quel point le désir de monter sur scène peut doper l'énergie d'une très vieille femme.

Et comme le metteur en scène, j'ai été finalement triste que l'âge l'emporte sur l'énergie.

Au début du livre , l'auteur m'a pas mal énervée en ne mettant pas de noms à ses personnages et en parlant de lui à la troisième personne.

Je ne suis pas totalement conquise par son style mais j'ai bien aimé son récit.

C'est triste, et je me demande encore pourquoi il a voulu faire ce spectacle.

Ma réponse , mais ce n'est que mon point de vue: pour comprendre ce qui rend une artiste populaire!

Il n'aurait pas eu sa réponse, même s'il avait réussi à la faire jouer une dernière fois, car, selon moi, la popularité d'Odette est celle d'une époque dépassée.





Cette France-la n'existe plus sauf dans les banquets du quatrième âge à la campagne ou dans les maisons de retraite .




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Le fils

Le fils est un roman dont je n'ai jamais entendu parler. Il m'a attiré dans un supermarché quelconque. J'appelle mon fils comme ça; "le fils". Et j'ai acheté le livre, me disant qu'en plus j'allais lire un livre primé.

Quelle surprise! Je ne m'attendais à rien, mais pas à ça.



Nous sommes plongés dans l'univers d'un père en deuil. Subitement en deuil. Le livre est poignant. Tellement vrai. Tellement détaché et à la fois tellement émouvant. Un livre qui parle donc du deuil, qui se fait, malgré tout. Malgré la culpabilité, malgré la vie qui continue. Malgré la solitude de l'auteur.

Quel courage de la part de l'auteur de mettre des mots sur une telle douleur.



Un beau livre? je ne sais pas. Un livre qui m'a frappé. En pleine tête. Un livre qui m'aide, un peu, à comprendre des proches ayant perdu un enfant.



On peut sûrement vivre avec ça, mais pourvu que cela ne m'arrive pas. Voilà ce que je suis me dit. Et depuis, je me méfie d'une forte fièvre.
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Le fils

Le Fils, c'est Lion, celui qui est mort à 21 ans mais qui continue d'être tellement présent auprès de ses parents, Martine et Michel.



Le Fils, c'est le narrateur de ce petit livre, celui qui s'exprime sous la plume de son père, celui qui nous fait le récit de sa mort, de la semaine qui l'a précédée et des jours après.



Michel Rostain, philosophe, psychologue, metteur en scène d'opéra et directeur de théâtre a connu le pire un samedi d'octobre 2003. Après 2 jours de fièvre et de vomissement, son fils unique est mort d'une méningite fulgurante à l'hôpital de Quimper.

Une mort brutale, douleur immense, la pire qu'un parent puisse connaître.



Des années après, par un procédé original, le père s'est glissé dans la tête de son fils pour mettre des mots sur cette tragédie, pour témoigner, pour aider.

"La mort fait partie de la vie, on peut vivre avec ça."





Le fils raconte en détail ses dernières heures, l'inquiétude de ses parents face à son état, la fièvre, les marques bleues qui apparaissent sur le corps, et le verdict qui tombe à l'arrivée du SAMU, juste quelques heures avant que la méningite finisse de lui exploser les veines.

Assez terrible à lire, mais jamais larmoyant ou plombant.



Plus léger, le fils raconte également la belle semaine qui a précédé sa mort, riche en émotions et dialogues avec ses parents, d'une conversation téléphonique, en déjeuner et opéra.

À travers la voix de son enfant perdu, Michel Rostain se soulage. Il dit ses éternels regrets de ne pas avoir été plus présent à ses côtés lors des derniers jours, lors des dernières heures. Ignorant de la réalité, de l'état gravissime dans lequel était tombé son fils, ne pouvant supposer une seule seconde que bientôt il ne serait plus, il était obsédé par ses envies de bien faire. Bien ranger les courses dans le frigo et les placards, bien préparer le passage des secours pour qu'ils puissent accéder rapidement à son fils.

Autant de minutes précieuses qu'il n'a pas passées au chevet de Lion.

Ces passages m'ont vraiment émue.



C'est le fils qui s'exprime, mais c'est bien du père qu'il parle (et c'est bien le père qui parle), de la façon qu'il a eu de faire face à la situation.

C'est très habile.



Les heures après, à la morgue, pour décider de la suite, préparer les funérailles.

Réalité insoutenable mais implacable.


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Le fils

Lion, jeune homme de 21 ans, meurt brusquement d'une méningite foudroyante laissant ses parents désemparés.







Pas le premier livre écrit sur un être cher disparu mais sûrement un des seul qui le fait parler. C'est Lion qui nous parle de son père et de sa réaction face a cette mort brutale et forcément contre nature : un enfant ne devrait pas mourir avant ses parents. Faire parler son fils permet a l'auteur de prendre de la distance et d'éviter l' écueil de tomber dans le pathos et l'auto-apitoiement. Au contraire, c'est avec beaucoup d'émotion et aussi une certaine dose d'humour que Michel Rostain nous parle de son fils unique, un fils qui tout au long du livre nous raconte comment ses parents ont vécu le drame et comment ils ont réussit a y survivre. Au moment du décès un ami de l'auteur lui avait dit :"on peut vivre avec ça", propos difficile a entendre et a comprendre mais pourtant empli de sagesse. Mais pour cela faut il être assez fort pour survivre a cette épreuve. "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" telle pourrait être la devise de Michel Rostain qui nous offre un livre fort et émouvant qui résonne en nous longtemps car elle parle de notre peur la plus tenace quand on est parent : perdre un enfant.



9/10 pour ce beau et court (173 pages) "roman" qui a reçu le prix "Goncourt du premier roman" en 2011.
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Le fils

Dans ce roman à la fois mi-réalité et mi-fiction, Michel Rostain nous livre un récit poignant à l'écriture saisissante dans lequel il fait parler son fils Lion décédé à l'âge de vingt ans d'une méningite foudroyante.

Ce qui fait le charme de ce livre, c'est que l'auteur donne la parole à Lion pour décrire les tourments d'un père en deuil, ainsi cela nous permet de mieux analyser cette douleur terrible.

Même si ce témoignage est émouvant dû aux larmes et à la colère que peut causer la perte d'un enfant, il n'est pas déprimant pour autant car notre narrateur nous décrit tout ceci avec un brin d'humour et d'impudence et aussi il nous fait part de quelques questions imaginées nous donnant parfois le sourire.

En conclusion, j'ai été touchée par cette lecture, étant aussi un hymne à la vie dont la fin est pleine d'espoir.

Un prix bien mérité pour ce premier roman de l'auteur !
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Le vieux

Décidemment cet auteur est attiré par la vieillesse car après » L’étoile et la vieille » voici « le vieux » !



Ce roman se divise en trois moments : la peur du Vieux de ce qu’il appelle « les bombes » c’est à dire tous ceux qui meurent autour de lui ou qui sont atteints de maladie dégénératives. Il rencontre à un enterrement d’une femme qu’il a aimée autre fois, la fille qu’il a élevée pendant quelques années, Camille qui est devenue actrice et metteur en scène. Il va croiser aussi Simon un jeune acteur très beau qui le questionne sur le suicide assisté.

La deuxième partie tourne autour du suicide de Simon et de l’opéra que Camille et lui voulaient monter « La flûte enchanté ». Le vieux qui a monté plusieurs opéra a toujours souffert de n’avoir jamais réussi à monter cette œuvre de Mozart. Nous verrons comment l’équipe d’acteurs et de chanteurs vont vivre ce deuil brutal et apparaît un personnage étrange une bretonne comme je n’en ai rencontrée que dans des contes, qui fait des crêpes et qui racontent des légendes en particulier autour de l’Ankou (la représentation de la mort en Bretagne), elle est la concierge du théâtre et jouera un rôle dans le suicide de Simon on découvrira un personnage obsédé par la mort, très déséquilibré et alcoolique.



Enfin la troisième partie, nous apprenons le prénom du vieux : Jean-Michel qui vit avec une ancienne cantatrice, Mireille, et ensemble ils décident de mourir en utilisant le suicide assisté , ensemble ils auront le COVID et ensemble, ils s’en sortiront et finalement ne se suicideront pas.

Plusieurs thèmes se croisent dans ce roman, la représentation théâtrale, la vieillesse et surtout la mort.



J’ai assez bien aimé la première partie, franchement détesté la deuxième avec cette bretonne sortie dont on ne sait quel imaginaire et qui ne rend pas justice aux bretons que je connais et la troisième est quasiment insupportable, cette description de ce couple qui veut mourir dans la dignité et qui, au dernier moment se raccroche à la vie m’a absolument dégoutée .



Au moment où je rédige ce billet des bombes, des vraies celles-là, tombent sur Kiev et cela explique beaucoup mon dégoût de cette fascination pour la mort de ceux qui ont tout pour vieillir tranquillement. J’exagère peut-être mais c’était bien le thème de Michel Rostain, la mort et celle-ci frappe à notre porte de façon tellement plus terrible et l’on se rend compte que le plus souvent l’homme ne choisit plus rien .
Lien : https://luocine.fr/?p=14700
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Le fils

C’est un coup de poing que l’on prend en plein cœur, l’auteur, Michel Rostain perd son fils, emmené par une méningite foudroyante. Pour autant il n’est pas le narrateur de ce livre, c’est bien son fils, la voix qui n’est plus, qui narre son père de la naissance des symptômes jusqu’au désespoir absolu. Commence une réflexion , les remords , les regrets , la douleur , les derniers jours sont passés au peigne fin , un père se raccroche à tout pour continuer à faire vivre un fils , comprendre , mais surtout poursuivre un chemin de vie.

« Quand on demandait à papa quel était son signe astral, il ricanait. Il disait qu'il se foutait éperdument de connaître son signe du zodiaque, et encore plus son ascendant. Il ajoutait qu'il ne savait qu'une chose, le nom de son descendant : "Lion", moi. Aujourd'hui où je viens de mourir, papa n'a plus rien, ni ascendant ni descendant »

Larmoyant, non. Pourtant l’on pleure bien, non pas par les lignes de Rostain , mais par sa sensibilité qui s’en échappe , par l’humanité qui en découle.

On rit, oui. Pourtant le thème ne s’y prête pas, l’analyse d’un jeune homme de 21 ans décrivant les tourments et maladresses de son père sont parfois risibles.

Si la démarche d’un tel livre peut en rebuter quelques-uns, le contenu les réconciliera en vue d’une approche si insolite autour de cette épreuve.

C’est un appel à la volonté, celle d’un père enfermé lui-même dans le cercueil de la souffrance, celle d’un père qui au travers de la philosophie fait subsister son fils, celle d’un père qui a la crainte que toutes parcelles d’existence de son enfant partent en fumée.

C'est aussi un merveilleux message d'espoir , d'une grande dignité.
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Le fils

J'ai lu ce livre de Michel Rostain, paru à la mi janvier 2011, en deux soirées.

L'auteur, né en 1942, est metteur en scène d'opéras. Il a dirigé la Scène nationale de Quimper- Théâtres de Cornouaille - de 1995 à 2008 et surtout il a vécu ce drame -la perte d'un fils- dont il nous parle de manière si émouvante.



Le narrateur, Lion, jeune homme de 20 ans, vient de mourir d'une méningite fulgurante et nous raconte, avec humour et tendresse, le deuil de son père. Il nous dit tout, du plus bouleversant au plus absurde, sur les jours et les semaines qui ont précédé et suivi la mort : les jours d'avant où l'on ne savait pas que tout allait basculer, où l'on gaspille du temps si précieux à faire les courses au super marché, et les jours d'après où il faut tout organiser : funérailles, succession...

L'auteur nous dit aussi le chaos et la solitude qui suivent l'enterrement, quand l'absence commence véritablement, et que la vie, pourtant, reprend peu à peu le dessus... Les questions, les regrets, les incompréhensions fusent dans la tête du père.





La mère est là aussi, accablée par cette mort subite, mais dans l'ombre car ce livre met surtout en lumière l'amour du père pour son fils et sa détresse.
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Le fils

Michel Rostain utilise les yeux de son fils décédé pour revenir sur cet évènement et prendre du recul sur ses réactions après le drame. Il semble se servir de cet écrit pour pouvoir tourner la page sur cette triste période de sa vie familiale, tenter d'effacer son sentiment de culpabilité et ainsi continuer à vivre avec.

C'est un roman empli de larmes, qui nous prend aux tripes. Quelques petites touches d'humour sont parsemées dans le récit, mais ne permettent pas de monter le niveau de notre moral à la sortie de cette expérience. En père endeuillé, l'auteur ne retient que les bons souvenirs de son fils et nous tire un portrait peut-être un peu trop idéalisé pour notre oeil extérieur.

L'écriture originale offre une lecture plaisante. Seulement cet ouvrage paraît être finalement plus indispensable à son auteur qu'à ses lecteurs.
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Jules, etc.

J’ai lu les deux précédents romans de l’auteur que j’avais particulièrement aimé surtout le fils. C’est donc en toute confiance que j’ai lu celui-ci, même si à priori il allait moins me plaire car je suis farouchement anti-corrida. Je confirme il m’a nettement moins plus. C’est dommage car habituellement j’aime les romans qui parlent de transmission et de la famille.



Un roman qui parle de valeurs importantes comme la transmission familiale, l’amour de l’art, de la musique en particulier. Mais, il me manquait un petit je ne sais quoi pour que j’aime vraiment. Je n’ai pas retrouvé ce qui me plaisait dans les précédents romans de l’auteur. Je l’ai lu entièrement mais pas avec l’impatience de celle qui veut connaître absolument la suite.



Heureusement, l’écriture de l’auteur donne du style et de la profondeur à une histoire à laquelle j’ai eu bien du mal à m’attacher.



VERDICT



Un avis mitigé sur ce roman qui ravira les fanas de tauromachie et d’histoires familiales. Je suis restée sur le quai mais je lirais volontiers le prochain de l’auteur.
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Le fils

Témoignage très fort d’un père sur la mort de son fils, décédé brutalement en quelques heures d’un purpura fulminans à 21 ans ! Les pensées intimes, l’inévitable sentiment de culpabilité, la recherche du « sens caché » de cette mort sont au cœur de ce récit forcément émouvant… mais formidablement bien écrit : l’auteur, le père donc, a réussi à trouver le ton juste pour ce texte chargé d’émotion mais qui ne donne pas au lecteur le mauvais rôle de « voyeur ».

Dans ce livre, le fils s’adresse directement au papa désenfanté, qui nous fait part de ses sentiments… tout en réussissant à se mettre à distance, à se moquer gentiment de ses propres « pensées magiques » ou réflexions. Beau livre sur un thème si difficile et intime !

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Le fils

Les premières phrases du roman annoncent tout de suite la couleur: « Papa fait des découvertes. Par exemple ne pas passer une journée sans pleurer pendant 5 minutes, ou trois fois 10 minutes, ou une heure entière. C’est nouveau. (…) Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie ». De fait, c’est un jeune homme récemment décédé, prénommé Lion, qui va s’exprimer sur le deuil de ses parents, et plus spécialement de son père.

Donc, le jeune mort raconte lui-même sa brève maladie, son décès, son incinération et, surtout, les affres de douleur et d’incompréhension de son père. Il le fait avec détachement, humour, à la limite de la "mise en boite". En fait, son père est à la fois sentimental et provocateur, hyper-rationnel et intuitif, impulsif et porté aux regrets. Les parents improvisent des belles obsèques empreintes de folie et choisissent pour Lion un cimetière marin. Ils conservent les cendres pour les disperser sur les pentes d’un volcan islandais - celui-là même dont l’éruption perturbera le trafic aérien quelques années plus tard.



J’ai trouvé que ce roman véhicule une énorme émotion, qui fait vibrer le lecteur, généralement sans sombrer dans le pathos. Le lecteur compatit, il sourit douloureusement, il accompagne le père éploré (qui refuse sa pitié), il note avec indulgence ses réactions… parfois saugrenues ou déplacées. Tout simplement parce que ce héros malgré lui est humain, comme nous tous.

J’oserai une critique, la voici. Dans sa vie professionnelle, Michel Rostain est un homme de théâtre. De fait, par la bouche de son fils décédé, le papa se "met en scène"; j’ai quelques réserves devant cet étalage de sentiments douloureux. Par exemple, aux obsèques le père manifeste un manque de pudeur qui est rapporté fidèlement et qui me gêne un peu. Ou encore le réflexe de « paparazzi » du père, consistant à emporter son appareil photo pour aller « mitrailler » le cadavre de son fils aussitôt après son décès.

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L'étoile et la vieille

Malgré un sujet peu attractif, je me suis laissée mener avec douceur par la tendresse des sentiments que veut nous transmettre l'auteur, bien qu'il ne soit pas qu'élogieux envers notre vieille étoile.

Par la finesse de sa plume M. Rostain nous livre à nouveau (après Le fils) sa délicatesse. Rare chez un homme.

L'effet est contradictoire. L'ouvrage est peu passionnant, mais un certain panache découle de ce roman (en grande partie auto-fiction à mon sens).
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L'étoile et la vieille

Quand visiblement le corps n'en peut plus, qu'est ce qui pousse ces vedettes à monter encore et toujours sur scène? Odette est de celle-là. Annuler son concert, c'est la tuer. Selon Fiescher-Dieskau, dit l'auteur, les musiciens meurent deux fois... la première est la plus terrible, quand ils ne peuvent plus jouer ou chanter...

Et puis au delà de cet aspect du roman, il y a aussi la musique, et la rencontre et les connexions improbables entre un metteur en scène féru du lyrique et l'accordéoniste des musiques populaires. De nombreux refrains reviennent au fil des pages, comme une bande sonore d'une vie.

Et puis il y a Yvette Horner. L'auteur explique qu'il s'est inspiré d'un spectacle qu'il avait préparé en 2002 avec elle, et que bien que l'histoire soit fiction... une part d'ancrage est réelle, tout comme le personnage de la femme du metteur en scène, de son fils, ou de la "fée du théâtre".

Le rapport également metteur en scène - artiste,. l'histoire d'une rencontre, d'un magnétisme dégagé....



Une nouvelle belle découverte
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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L'étoile et la vieille

Il est vraiment difficile pour moi de rédiger cette chronique, je me suis noyée en cours de route avec ce roman.



La première partie de mise en place est plus que lente, on s'ennuie un peu et surgit aussi un aparté assez étrange de l'auteur pour lequel le moment m'a semblé maladroit, presque inopportun !

Généralement quand on commence comme ça c'est déjà mauvais signe, mais il m'est arrivé souvent de revenir sur cette première sensation de lecture par la suite...



Je ne me suis pas ennuyée tout du long, soyons honnête. Ça s'améliore ensuite, on a même une certaine tension qui nait et qui permet de tenir bon.

Ce qui m'a véritablement perdue c'est le style. Personnellement j'ai été noyée sous les digressions et extrapolations du metteur en scène, j'ai vraiment du lutter pour m'accrocher au récit et tenir le cap mais je me suis lassée de fournir tant d'efforts pour peu de récompense.

Il y a toutefois de jolis mots par moment, une phrase surgit comme une étoile filante et elle laisse un goût de trop peu...



Ajoutons que le fond lui non plus ne m'a pas vraiment convaincu. Je n'ai pas adhéré à ce coup du cœur violent et improbable du metteur en scène pour la star désuète, Odette ne m'a pas touché plus que ça.



Plus qu'un véritable désamour c'est donc un rendez-vous raté pour moi que ce L'étoile et la vieille.

Nombre de lecteurs lui ont trouvé du charme et une musicalité agréable, dommage que je me sois laissée parasiter par la forme alors !
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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