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Critiques de Michel Tournier (648)
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Vendredi ou La Vie sauvage

En ce moment, je me plais à redécouvrir des classiques lus il y a longtemps par le biais des livres audio. C'est un bon moyen de se replonger dans l'histoire, d'y trouver de nouveaux sens, de savourer autrement les mots.



En écoutant Vendredi ou la vie sauvage lu par Michel Tournier lui-même, je me suis aperçue que j'avais oublié toute une partie de l'histoire, que je ne me souvenais même pas du dénouement.

Pourtant c'est sûrement la partie la plus riche : celle de la découverte par Robinson d'une nouvelle vie, faite de liberté et de jeux, inspirée par Vendredi.

Je me suis donc replongée avec plaisir dans ce texte savoureux, cette histoire édifiante.
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Vendredi ou les limbes du Pacifique

Encore une énigme qui restera en l'état.

Mon cadet étudie au collège Vendredi ou la vie sauvage, la version pour pinpins. Les remugles de mon propre passage au collège me reviennent alors en technicolor, odorama, dolby foutraque. Il me souvient que ma professeure de sixième nous avait fait étudier Vendredi ou les limbes du Pacifique, la version originale, sans les aménagements pour petites oreilles. Est-ce une simple bourde? Était-elle gourde? Inconséquente ? Ou était-elle déterminée à nous jetter dans le grand bain? Vicieuse va. Amie. Merci Madame.

Je n'avais vraiment pas tout compris à cette première lecture (quelques passages scabreux bien hors de portée), mais j'étais intrigué. Définitivement. On sentait bien qu'il y avait quelque chose derrière. Premier avant-goût de début d'expérience de l'hallucination. Merci Madame de nous avoir posés au pied de la colline, en nous invitant à aller voir derrière.

L'année suivante, en cinquième, un gentil barbu nous a initiés au latin (merci), et nous a fait étudier des textes français de notre âge (voilà, voilà, voilà). Pour moi c'était un peu trop tard. Peu importe le loup, l'herbe est plus verte dans la montagne, bêêêêê.

Du livre lui-même, que dire? Il ouvre toutes les portes, les fenêtres, les hublots, les impostes. Dommage pour Defoe, mais Tournier - nain juché sur les épaules d'un géant, comme dirait l'ami Fulbert - voit plus loin.

Alors merci encore, Madame ma professeure de français de sixième, de m'avoir jeté dans le grand bain. L'eau tiède c'est bien, mais c'est tout de même tiède. Respectons les jeunes, arrêtons de les prendre pour des nouilles. Disney au poteau. Mauvaise farce. Joie.
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Les météores

Drôle de roman que ces météores! Double roman, un peu à l'image des jumeaux qui sont pour une bonne part les protagonistes du premier; car il y a aussi le journal de leur oncle homosexuel invétéré et assumé. Ces deux romans sont donc menés plus ou moins de front jusqu'à ce que Tournier décide de faire mourir cet "oncle scandaleux" au détour d'un chapitre, comme s'il avait épuisé tout ce qu'il avait en banque pour faire l'apologie de l'homosexualité. le roman part dans tous les sens de façon quasi imprévisible comme les phénomènes météo. J'ai trouvé là une liberté d'écriture qui dépasse celle des autres romans de cet auteur que j'ai lus. On retrouve bien sûr plusieurs thèmes chers à Tournier: les grands mythes fondateurs réinterprétés, la recherche de soi, la quête d'un absolu dans la relation à l'autre, le voyage initiatique... Ce roman est aussi le prétexte à exposer toutes sortes de thèses théologiques, philosophiques, voire écologiques; le prétexte aussi pour Tournier d'étaler sa science; comme s'il n'avait jamais pu se consoler de ne pouvoir enseigner. L' érudition étalée avec l'abondance de vocabulaire spécialisé et recherché, les métaphores, tout ce déballage a quelque chose qui relève de l'exhibitionnisme qui crée toujours chez moi une réaction épidermique d'agacement. Il n'en reste pas moins qu'au milieu de ce foisonnement, on peut extraire quelques pages de poésie qui touchent au sublime.

Ai-je aimé ou pas ? Je reste dans le domaine de l'indécision, de l'ambivalence; mais je ne regrette nullement cette lecture qui, si elle n'a rien de facile, ne m'a jamais pesé en dépit des quelque 650 pages.
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Le Coq de bruyère

J'ai souvent un problème matériel avec les recueils de nouvelles. Trop souvent de qualités inégales, ils me placent devant le dilemme de la conservation de l'ouvrage.

A partir de quelle niveau de déception faut-il se débarrasser du livre ? Au nombre de pages ? Au nombre de nouvelles ?



Pour celui-ci, la question ne m'effleure pas. Et la relecture de la table des matières m'a conforté dans cet avis. Pas un des récits ne m'a paru faible. Aucune envie de passer au suivant lors de la lecture. Faut-il y voir via 14 récits bien troussés et variés la réécriture moderniste de mythes intemporels . Ce second niveau de lecture est sans doute possible mais il n'étouffe pas la simplicité de ce qui peut être aussi lu comme de simples histoires distrayantes.



En tout cas au vu de la qualité de conteur et de la fluidité du style, je vais me pencher sur cet auteur dont l'aspect 'Statue du Commandeur' m'avait jusqu'ici effrayé.
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Le Roi des Aulnes

Enfant placé dans une institution catholique, victime de l’indifférence de son père à son égard, Abel Tiffauges, souffre douleur de ses camarades, développe, à mesure, des liens particuliers avec le fils du concierge de l’établissement, qui marquera à jamais son idiosyncrasie.



La vie chaotique et ébouriffante de péripéties de Tiffauges trouve sans cesse, en une inversion maligne porteuse de signification menaçante,un écho dans l’histoire en marche; ou peut-être est-ce plus précisément l’inverse.... Il semble que son existence soit le jouet d’un deus ex machina qui bat ironiquement les cartes du jeu de sa destinée.



L’oeuvre, foisonnante et riche, d’une grande dureté parfois, dérangeante aussi par son ambiguïté, ne laisse pas son lecteur indifférent. L’horreur totale de certains passages revêt une puissance de fascination indéniable, dont je n’ai trouvé l’équivalent, dans mes lectures, que chez Malaparte.

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Les météores

Après un Robinson dans « Vendredi ou les limbes du Pacifique », un ogre dans « le roi des aulnes », Michel Tournier nous présente, dans « Les météores », Jean-Paul. du moins les appelle-t-on ainsi, alors qu'il s'agit en vérité de deux frères jumeaux, Jean et Paul. Un couple indissociable tels que peuvent l'être parfois des jumeaux…

Et puis il y a l'oncle, homosexuel flamboyant, grand pourfendeur d'hétérosexuels et de lesbiennes, qui règne sur les tas d'immondices en Prince des Gadoues autoproclamé… En fait, le gérant de la SEDOMU : la Société de Ramassage des Ordures Ménagères.

Paul, qui entretient avec son frère des relations complexes, voire incestueuses, défend , lui, la suprématie d'une autre minorité : les jumeaux, fustigeant les « sans-pareil » qu'il accuse d'avoir dévoré leur jumeau dans le ventre de leur mère. Jean, perdu dans cette relation étouffante, et après que Paul aura fait capoter son mariage, décide de faire le tour du monde dont la longue traversée du Canada n'est pas sans rappeler un autre traversée… du désert, celle là …

Finalement, ce troisième roman de Michel Tournier est, comme les deux premiers, un foisonnement de symboles traversé par des fulgurances parfois dérangeantes, mais toujours flamboyantes au sens ou le gothique peu l'être. Il faut être Tournier pour dépeindre sans choquer (un peu quand même, parfois) des sexualités avérées ou supposées, hors normes, telles que celle de Jean-Paul scellée par le rite de la communion séminale. « Les météores » reste malgré tout un texte difficile à recommander sauf aux inconditionnels, comme moi, de l'auteur.

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Le Roi des Aulnes

Livre extraordinaire, inclassable, bouleversant...

La beauté du dernier acte m'a particulièrement ému...Je vous laisse le découvrir si le cœur vous en dit.

Michel Tournier nous dresse le portrait d'un personnage totalement hors du commun : Abel Tiffauges. Le roman se construit entièrement autour du parcours de ce héros étrange depuis le pensionnat de Saint-Christophe jusqu'à Kaltenborn, en Allemagne, dans un camp de formation para-militaire des jeunesses hitlériennes.

Ça ne fait pas vraiment rêver à priori, mais Abel ça n'est pas n'importe quel prénom, il est biblique, il est le frère nomade de Caïn, le meurtrier maudit, le sédentaire. Tiffauges dans sa version allemande peut devenir Tiefauge: l'œil profond, celui qui sait déchiffrer les signes par le regard.

De cette trame symbolique va découler une destinée, Tiffauges n'apprend pas de ses aventures, il sait déjà ce qui doit s'accomplir.

C'est là tout le génie de ce roman, l'avènement du roi des Aulnes est inéluctable, tout concourt à cette sublime transformation d'un marginal en véritable icone mythique. Hanté par les signes il finit par devenir lui même un symbole. Tout lui parle, depuis l'enfance,tout fait écho à ses obsessions: la dualité, l'écriture sinistre, l'inversion maligne, la gémellité, la saturation, la phorie, la sensualité des corps...

Par delà le bien et le mal Tiffauges avance et rêve d'un fardeau humain, il côtoie la violence et la monstruosité ultime, si bien qu'on se demande s'il ne va pas basculer dans sa vocation ogresse. Mais il n'est pas un criminel. Peut-être est-ce un artiste dont la performance n'a pour but que son irrésistible accomplissement, ce que nous autres, les sédentaires, les enracinés, les normaux, nous appellons folie.

Incontournable !



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Le Roi des Aulnes

Quel roman magistral!



Il m'aura fallu quelques jours pour digérer... Ce livre regorgeant d'analogies, de symboles et de séquences dérangeantes. Et pourtant, à la fin, c'est un livre magistral.



Abel Tiffauges, un garagiste parisien, nous raconte son enfance à l'internat de Saint Christophe, au travers de ses "Écrits sinistres" (le nom donné à son journal intime). Enfant chétif, harcelé et méprisé, se lie d'amitié avec Nestor, fils du concierge, un géant muni de quelques passe-droits, qui va le protéger, jusqu'à son tragique décès lors d'un incendie.



C'est de cette rencontre que la personnalité d'Abel va se forger, s'assumer, avec un destin qui sera finalement tout tracé. De colombophile à porte-enfant salvateur, de se lier d'affection avec un élan aveugle à maître d'une Napola (internat de l'enseignement secondaire sous le IIIe Reich).



Quelle folle aventure romanesque... Je ne crois pas vraiment être sorti indemne de cette lecture.
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Le Coq de bruyère

Un recueil de 14 nouvelles dont la 12 e donne son titre au livre. Des textes qui revisitent les grands mythes littéraires et bibliques, réflexions teintées de philosophie, d’humour caustique voire d’une pincée d’érotisme .. Comme toujours dans un livre de nouvelles, j’ai mes préférées : La famille Adam , La fin de Robinson Crusoe (clin d’œil au roman le plus connu de Tournier) , La fugue du petit Poucet ( avec son ogre hippie !) ou, plus violentes, Le nain rouge et Les suaires de Véronique.



De Michel Tournier, je n’avais lu que Vendredi ou la vie sauvage, que j’avais bien aimé. Ce recueil, d’un écriture très classique, se lit bien même si je ne suis pas sûre qu’il me laisse un souvenir impérissable.



Challenge solidaire 2023
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Vendredi ou les limbes du Pacifique

Je découvre l'œuvre de Michel Tournier en n’ayant jamais lu l’original ou une autre de ses versions. C’est donc avec une connaissance très sommaire du récit de Defoe que j’ai abordé ce roman : Robinson Crusoé échoue sur une île déserte puis arrive un homme indigène qu’il appelle Vendredi. Je ne peux donc pas comparer ce roman à un autre mais juste me contenter de mon ressenti lors de ma lecture.



Autant le dire tout de suite, j’ai été séduite par le récit de Michel Tournier (même si j’ai attendu avec impatience l’arrivée de Vendredi !). Avec cette réécriture de la célèbre histoire de Robinson Crusoé, il nous propose un voyage intérieur à la découverte de notre nature. Il interroge notre humanité dans notre rapport à l’autre, à la solitude, au temps qui passe, à la sexualité, à la terre.



La lecture de certains passages peut se révéler assez difficile mais quelle récompense à la fin ! J’ai été subjuguée par la beauté des deux derniers chapitres tant sur le fond que sur la forme. Ils nous offrent le regard solaire, quasi divin, que pose Robinson sur notre nature humaine, notre condition d’homme et notre comportement en société. Cette lecture est une ode à la nature dans ce qu’elle a de plus pure, une invitation à la contempler et à modifier le rapport que nous pouvons entretenir avec elle ; mais aussi une invitation à réfléchir sur nous-même et le sens de notre vie. Un roman plus que jamais d’actualité !
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Célébrations

« À travers leur apparente disparité, ces quatre-vingt-cinq texticules ont en commun une certaine vision du monde. » (p. 9) On y croise Mozart qui s'entretient avec Casanova, Goethe et Bach ou encore Germaine de Staël. On y traverse le calme jardin du presbytère où vivait l'auteur. On visite Prague et Weimar. On suit l'auteur dans ses voyages et ses lieux d'habitation. On salue Noé, Jésus, Paul et les rois mages. On l'écoute parler de ses amis disparus, auteurs, acteurs, artistes, toute une bande fabuleuse et bigarrée. Bref, chaque page est une immense aventure.



Faut-il encore que je dise mon admiration infinie pour l'œuvre de Michel Tournier ? Probablement pas. L'auteur est poète, théologien, philosophe. Il est aussi désopilant et un brin coquin. Il écrit avec richesse, mais sa pensée est simple à suivre, car évidente et belle. Ce recueil de textes célèbre le beau, le vivant, le sauvage, le rebelle, mais aussi le quotidien et l'infime, comme le miracle des mûres de ronciers au détour d'une friche. Michel Tournier crée des images sublimes à partir de l'ordinaire et de ce qu'on ne remarque pas ou plus. Aviez-vous déjà vu que les horloges sourient à 10h10 alors qu'elles semblent bien tristes à 8h20 ? Sous la plume de cet auteur humble et génial, le symbolisme éclate en toutes choses, pour un peu qu'on prenne le temps de regarder ces dernières, de les relier ou de les opposer. « La beauté des êtres et des choses, leur bizarrerie, leur drôlerie, leur saveur justifient et récompensent une chasse heureuse et insatiable. » (p. 9)



Et comment ne pas lui donner raison quand il parle d'astrologie ? Moi qui ne crois en l'horoscope que quand il m'est favorable, je bénis le hasard de m'avoir fait naître sous le même signe que Michel Tournier. « De tous les signes du zodiaque, le Sagittaire est le plus complet et le plus chaleureux. » (p. 34)
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Vendredi ou La Vie sauvage

"Vendredi ou la vie sauvage" de Michel Tournier est l'adaptation jeunesse de "Vendredi ou Les limbes du Pacifique", ouvrage lui-même inspiré du célèbre Robinson Crusoë de Daniel Defoe.



Tout le monde connaît l'histoire de ce fameux Robinson, sans avoir pour autant lu ses aventures. Dans l'ouvrage de Michel Tournier, notre navigateur se retrouve échoué sur une île, avec pour seul compagnie le chien du navire. On découvre dans la première partie du récit toute l'ingéniosité et le courage dont fait preuve Robinson pour survivre. Et c'est seulement dans la deuxième partie de l'ouvrage que Vendredi intervient. L'intérêt de l'histoire de Michel Tournier est de redonner une place à l'indigène en tant que personne et non plus seulement en tant que "bon sauvage". En effet, suite à un événement, les rôles s'inversent et Vendredi va se révéler un professeur expérimenté pour Robinson afin de lui apprendre à maîtriser les lois de la nature.



Chapitres courts, style simple, lecture rapide. Réflexion sur la civilisation, la bonheur simple, avec des accents humanistes. Ce roman est effectivement adapté aux jeunes lecteurs.

Personnellement, j'en garde le souvenir d'un très très grand ennui... Jamais je n'ai trouvé mes cours de Français aussi longs...Heureusement que, avide de lectures, je ne me suis pas arrêtée à celui-là...
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La Goutte d'or

Il était une fois un jeune berger berbère qui vivait heureux au sein de sa communauté d'oasiens, dans un petit village nommé Tabelbala. Heureux au milieu de ses bêtes, le jeune berger coulait des jours heureux sous la caresse du soleil et l'amour bienveillant et protecteur que lui prodiguait sa famille. Une félicité qui vole en éclats le jour où le jeune Idriss croise la route d'une jolie touriste blonde sillonnant le désert à bord d'une Land Rover. Cette dernière lui fait la promesse de lui renvoyer la photo qu'elle a prise de lui. Idriss, confiant, espère en vain recevoir un cliché qui n'arrive pas. Après deux ans d'attente, le jeune homme quitte le cocon familial pour se rendre à Paris, afin de récupérer cette image promise et dérobée. Après un long périple et des conditions de voyage spartiates, le jeune homme retrouve son cousin Achour et le foyer Sonacotra qui sera sa nouvelle demeure. Ce dernier déchante de jour en jour, se retrouvant difficilement au milieu des images factices véhiculées sur sa petite oasis. De plus, sa candeur et sa jeunesse font de lui une proie sur laquelle fondent des vautours mal attentionnés. Fuyant le cortège de déconvenues que lui apporte "l'image" en pratiquant la calligraphie, Idriss finira enfin par trouver l'apaisement : "L'effigie est verrou, l'idole prison, la figure serrure. Une seule clef peut faire tomber ces chaînes : le signe."



Roman écrit à la troisième personne, "La Goutte d'or" relate l'histoire d'un jeune berbère (attiré par le chant des sirènes que représente le monde occidental) qui va perdre sa "liberté" dans le culte de l'image. L'histoire se déroule à une époque où "l'Office national algérien de la main-d'œuvre" acheminait en moyenne 30 000 travailleurs algériens en France (de 1963 à 1973) afin de faire face à la pénurie de main-d'oeuvre. Idriss, comme la plupart des travailleurs exilés volontaires, va se retrouver confronté à la difficulté de trouver sa place dans un monde aux règles et aux idées nouvelles, un monde qui se trouve être aux antipodes du sien. Il finira cependant par acquérir ses propres repères et réussira à se défaire du pouvoir aliénant de l'image en goûtant à la calligraphie. Il serait cependant dommage de réduire le roman qu'est "La goutte d'or" au récit des déboires d'un jeune berbère naïf foulant le sol parisien. C'est aussi un récit à la dimension féerique, notamment quand l'auteur s'octroie une pause enchantée dans cette aventure, nous captivant avec les contes de "Barberousse" et de "La reine blonde".

Un pied ancré dans la réalité, un pied foulant les terres de l'imaginaire et nous permettant de renouer avec notre notre âme d'enfant... Une dualité qui génère la force narrative des écrits de Michel Tournier !
Lien : http://leslecturesdisabello...
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Sept contes

PIERROT U LES SECRETS DE LA NUIT

C'est l'histoire de Pierrot (un boulanger) et de Colombine (une blanchisseuse) dont l'amour est impossible à cause de leur rythme de vie inversé (l'un vit le jour et l'autre la nuit) jusqu'à l'arrivée

l'arrivée d'Arlequin...

J'ai aimé cette histoire car elle est pleine de rebondissement.



AMANDINE OU LES DEUX JARDINS

Ce texte raconte l'histoire d'une petite fille (Amandine) qui est très attachée à sa chatte et ses chatons . Son préféré (Kamicha) s'échappe et passe derrière le mur? chose qui lui est interdit à elle

par ses parents. Trois ans plus tard Amandine passe le mur...

J'ai aimé cette histoire car elle est pleine de mystères.



BARBEDOR

C'est l'histoire d'un roi en Arabie qui prend grand soin de sa barbe , qui néglige son peuple jusqu'au jour où un poil blanc apparaît sur son menton...

J'ai aimé cette histoire car cette histoire est très bizarre et rigolote à la fois.



LA FUGUE DU PETIT POUCET

Ce conte parle de Poucet, un petit garçon dont le père décide de vivre à la ville alors que le reste

de la famille aimerait rester dans son petit village. De là, vont démarrer les fugues de Poucet...

Je n'ai pas aimé cette histoire car elle est très triste.



LA FIN DE ROBINSON CRUSOE

On retrouve Robinson, 22 ans, après son naufrage avec Vendredi (un nègre) . Et toute la fin de sa vie, il regrette son île déserte.

Je n'aime pas cette histoire car il y a plein de choses que je ne comprend pas.



LA MERE Noël

Le conte parle du déchirement d'un village entre ceux qui sont pour le curé (école privée) et ceux

pour l'instituteur (école laïque) durant les fêtes de Noël . Jusqu'à l'arrivée d'une nouvelle

institutrice...

Je n'ai pas aimé cette histoire car je trouve que c'est trop religieux.



QUE MA JOIE DEMEURE

Cette histoire raconte la vie d'un jeune prodige du piano qui à 16 ans arrête cet instrument pour profiter de la vie. Et il fait la connaissance de Bodruche avec lequel il va vivre une vie de comique...

Je n'ai pas aimé cette histoire car il n'y a pas assez d'action.
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Eléazar ou La Source et le Buisson

Éléazar, pâtre en sa jeunesse, est devenu pasteur d’hommes. « Plus tard, quand il réfléchirait aux sources de sa vocation religieuse, c’est à ce souvenir précis qu’il songerait, à ces nuits lumineuses où il rapportait à la maison dans ses bras un agneau trop faible pour marcher. » (p. 12) Mais sur les terres de la verte Irlande, il n’est pas toujours bien vu d’être protestant et Éléazar se craint condamné à la solitude jusqu’à sa rencontre avec la belle Esther, boiteuse, catholique et joueuse émérite de harpe. Tourmenté par un crime et acculé par la famine, Éléazar se résout à quitter sa terre natale pour l’Amérique. Après quarante jours d’une éprouvante traversée maritime, la famille O’Baird s’engage dans un fabuleux périple vers l’Ouest, vers la Californie. Mais à l’instar de Moïse qui, après avoir mené son peuple à travers le désert, n’a jamais pu fouler les riches terres de Canaan, Éléazar sent qu’il n’atteindra pas la fin du voyage.



Ce très court roman est une superbe réécriture de l’histoire de Moïse, homme tiraillé entre deux familles, celle de la foi et celle qui l’a adopté, prophète infatigable et exemplaire que Yahvé choisit de rappeler à lui avant qu’il foule la terre promise. Michel Tournier propose une magnifique image du désert, à la fois terre stérile et expression de l’incommensurable puissance de Dieu. « Le désert nous montre la face de Dieu faite paysage, et la tête du serpent est son symbole animal. » (p. 91) En opposant sans cesse le Buisson ardent et la Source d’eau vive – vie spirituelle d’une part, vie profane d’autre part –, le texte exalte une foi chevillée au quotidien et des hommes qui tendent sans cesse vers le sublime et la face glorieuse de Yahvé, mais qui ne peuvent se passer d’une subsistance concrète, ni se délivrer de considérations matérielles. Ce déchirement continuel est une autre sorte d’Enfer, la damnation tragique des hommes qui sont tous des anges déchus.



Je l’ai déjà constaté et vivement apprécié : Michel Tournier fait toujours preuve d’un grand talent quand il s’agit de réécrire des mythes religieux ou littéraires. Je ne peux que vous conseiller Vendredi ou les limbes du Pacifique, Le roi des Aulnes ou encore Gilles et Jeanne. L’auteur ne se contente pas de réécrire, il réinvente également les sujets dont il s’empare, leur offrant un nouveau souffle pour traverser les siècles.

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Le médianoche amoureux

A part les dernières nouvelles qui ont un lien entre elles: les légendes, tous ces récits sont très différents et nous parlent de beauté, d'amour, mais aussi de mort. J'ai beaucoup apprécié Michel Tournier en découvrant "vendredi", il y a très longtemps. j'ai redécouvert Pierrot Colombine et Arlequin dont l'histoire avait charmé mes petits élèves il y a bien 20 ans déjà! Je croquerais bien volontiers à de nouvelles nouvelles!
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Le médianoche amoureux

Médianoche : dîner nocturne

Tel est le thème de la première nouvelle, un dîner où un couple va annoncer à ses amis leur séparation.

J’ai du mal avec les nouvelles. On se lie avec les personnages, on s’imprègne de l’ambiance, on se familiarise avec l’intrigue, on tourne une page et hop, c’est fini, on passe à la suivante.

Frustration !

Dans ce livre, il y a vingt nouvelles, certaines proches du conte, toutes fort bien écrites à part deux ou trois qui m’ont laissé un malaise quant au contenu.

Toutes sont prétextes à réflexion, les observations sont pertinentes, les images sont poétiques, mais, mais…. reste cette frustration

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Allemagne, un conte d'hiver de Henri Heine

De par sa vie et son œuvre, Henri Heine (1797-1856) est emblématique de la relation qu’on pu entretenir les Juifs avec l’Allemagne. l' Allemagne qui est sans doute le pays d'Europe où ils ont pris le plus fortement racine et où ils se sont se sont le plus magnifiquement épanouis ; même si certains, et c’est le cas de Heine, ont dû, pour assurer leur survie avoir recours à l’exil. Des grands noms nous viennent à l’esprit : Marx, et Freud, morts à Londres, Einstein, aux USA…

Heine s’installe à Paris en 1831, dans le quartier de Montmartre. Il tentera un retour en 1842. C’est à son retour qu’ il publiera "Deutschland : Ein Wintermärchen "(Allemagne : un conte d'hiver) ; le régime à proscrit ses œuvres… Il mourra et sera inhumé à Paris : exil définitif.



« Allemagne, un conte d’hiver de Henri Heine » c’est tout d’abord, en main, un « livre » particulier : une chemise de fort carton contenant des feuillets petit format de papier de fort grammage, non reliés… une belle police de caractères, bref une friandise.

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Eléazar ou La Source et le Buisson

Michel Tournier n’a pas son pareil pour « revisiter » les grands mythes : Robinson Crusoé dans « Vendredi… », les Rois Mages dans « Gaspard… », Barbe Bleue dans « Gilles et Jeanne »… Ici Moïse.

Eléazar est un petit roman superposable en tout point sur l’épopée de Moïse partant d’Egypte pour emmener son peuple au pays de Canaan. De l’acte initial constitué par un meurtre : celui de "l'agent du propriétaire" qui frappait un adolescent pour Eléazar, celui d'un égyptien qui frappait un hébreu pour Moïse… Jusqu’à la « non arrivée » en terre de Canaan pour l’un et en Californie pour l’autre. Un voyage qui verra l’un traverser la Mer Rouge, l’autre l’Atlantique...



Un mélange de spiritualité et de poésie dans le cadre de la conquête de l’Ouest… Qui d’autre que Michel Tournier pouvait relever un défi pareil ?



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Le Roi des Aulnes

c'était en 1986 , j'allais partir au service militaire en camp disciplinaire en Allemagne , pour avoir été trop véhément lors des trois jours , et je me préparais durement chez une amie , pour me faire réformer le plus vite possible , en réduisant nourriture , sommeil tous les jours un peu plus , journées que je passais à lire et c'est à ce moment là que je suis tombé sur ce roman qui m'a fait voyager loin de mon repaire et de mes repères d'adolescent attardé . je découvrais à cette occasion un auteur , un style et une histoire extraordinaire ....
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