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Critiques de Morgan Sportès (138)
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Tout, tout de suite

Je reculais la lecture du livre de Morgan Sportès. Car je savais que je serais passablement chamboulé. Et bien j’avais raison.

Quelle abomination. Comment un type fou, violent a t’il pu entrainer autant de monde dans cette épouvantable fait divers ?

Morgan Sportès relate les faits de façon chronologique, clinique. Fofana est un dur, il l'est au yeux des autres, un chef manipulateur et opportuniste, Imprévisible aussi dans ces choix et parfois incohérent. Ces actes irréfléchis prêteraient presque à sourire si la mort atroce d’Ilan Halimi n’en était la conclusion. Le récit vous place une boule au creux de l’estomac, la folie meurtrière de Fofana vous glace les sangs. Je sais, je suis naïf mais comment peut-on une seule seconde imaginer de tels actes ?

Pour avoir tout, tout de suite, mais quoi au juste ? Quelques milliers d’euros ? Comment peut-on haïr à ce point ?

Il nous laisse abasourdit, sonné. En révolte aussi.

A l’heure ou l’antisémitisme refleurit comme de mauvaises herbes (Dieudonné, Soral, Renaud Camus), il nous rappelle que la vigilance doit être de chaque instant. Le gang des barbares est hors d‘état de nuire, mais d’autres barbares sont près à prendre la relève. Effrayant.

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Maos

"La révolution n'est pas un dîner de gala" disait Mao (repris en choeur par Ludwig von 88 des années plus tard). Pourtant, moult maoïstes français sont passés sans état d'âme de la révolution aux dîners de gala, comme Morgan Sportès le rappelle dans ce roman grinçant.



En 1977, Jérôme, 30 ans, ex-mao, travaille dans l'édition, vient d'hériter, et s'apprête à épouser la jeune, belle et riche Sylvie. Mais sa petite vie de bourgeois vacille lorsqu'il croise "Obélix" dans les rayons du BHV, qui reconnaît en lui son ancien chef "Gisors" et le charge, au nom de "l'Organisation", de venger la mort de "Jeannot", abattu cinq ans auparavant à la sortie de Renault Billancourt. Rattrapé par son passé, sujet à des crises d'angoisse et des hallucinations, Jérôme va retrouver les ex-membres du mouvement et recueillir d'incroyables révélations, notamment sur le Général de Gaulle.



On est clairement dans un roman politique, où l'auteur règle ses comptes avec les intellectuels maoïstes bien nés qui, en 68, allaient s'établir en usine pour jouer aux ouvriers et monter la tête des vrais ouvriers avec leurs appels à la violence révolutionnaire -avant de se lasser, et de réintégrer confortablement la société qu'ils avaient tant honnie, en laissant en plan leurs camarades de lutte.

A travers le parcours de Jérôme et ses amis, Sportès fustige les ravages de l'idéologie maoïste et la tourne en dérision, avec rage et délectation. Sous de faux noms, il dézingue ces faux rebelles (Glucksmann et Castel en tête), et ce serait férocement drôle s'il n'y avait eu une vraie victime dans cette passade consternante : Pierre Overney, dit Pierrot (le "Jeannot" du roman), vrai ouvrier emporté dans ce délire mao (d'ailleurs, l'auteur écrira un excellent livre à son sujet : "Ils ont tué Pierre Overney").

Mais Sportès ne s'arrête pas là : il mêle également à son intrigue la CIA, de Gaulle, et une mystérieuse assemblée de "maîtres du monde" (qui m'a fait penser à celle décrite par Tardi dans les Aventures d'Adèle Blanc-Sec). Le roman entre alors dans une dimension plus distordue et complotiste, mais le propos demeure d'autant plus troublant que l'auteur s'est solidement documenté avant d'écrire ce livre. La question est : finalement, qui a manipulé qui ?



Pour toutes ces raisons, j'ai beaucoup aimé ce roman, même si j'ai regretté que la fin parte en cacahuète, dans une mise en abyme qui ne m'a pas convaincue -mais tout le reste est génial, et fera le bonheur des amateurs d'Histoire et de politique.

En tout cas, c'est bien mieux que le petit livre rouge.
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L'appât

Le sujet du livre, une histoire qui a bouleversé la France au milieu des années 80, « L'affaire Valérie Subra » ou "Le trio diabolique" …



L'histoire de trois paumés devenus assassins, une jeune fille un peu déboussolée de 18 ans, Valérie Subra, et deux garçons, Laurent Hattab et Jean-Rémi Sarraud, 19 et 21 ans. Ils rêvaient de fortune et avaient besoin de beaucoup d'argent. Ils imaginent un scénario où Valérie doit séduire des hommes seuls, se faire inviter chez eux, et faire ensuite entrer ses complices qui feront main basse sur l'argent et les bijoux. Ensemble ils vont faire cinq tentatives de meurtre en dix jours de folie et vont finalement commettre deux meurtres qui leur rapporteront très peu mais surtout de longues années de prison. L'affaire fait grand bruit, mais l'attention médiatique se concentre surtout sur le personnage féminin du trio.



Jugés en 1988, les trois complices sont condamnés à des peines de réclusion à perpétuité, assorties de peines de sûreté incompressibles de 18 ans pour les garçons et de 16 ans pour la fille.

Finalement, Valérie Subra a été libérée en 2001, suivie plus tard par Laurent Hattab et Jean-Rémi Sarraud.



Fruit d'une longue et minutieuse enquête journalistique, la reconstitution de Morgan Sportès nous plonge dans un roman sombre et palpitant. Cette enquête méticuleuse relate la terrible descente aux enfers de jeunes adultes totalement perdus. Du déroulement des faits, en passant par l'instruction judiciaire jusqu'au procès, on se demande ce qui les a poussés à en arriver là. Ce roman a été porté à l'écran par Bertrand Tavernier.

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Le ciel ne parle pas

C'est porté par sa foi et galvanisé par l'exemple de saint François-Xavier, mort en martyr en 1552, que le jeune jésuite portugais Christóvão Ferreira arrive à Nagasaki en 1609. Sa mission d'évangélisation tourne court quand les japonais décident de mettre un terme au prosélytisme exacerbé des chrétiens. S'ils continuent à commercer avec les anglais, espagnols, portugais et autres hollandais, les nippons refusent très vite leur religion jugée extrémiste et intolérante et se méfient des velléités colonisatrices des ibères. Et ils le font savoir ! Les missionnaires et les convertis sont pourchassés, arrêtés, torturés et doivent renier leur foi ou mourir en martyr. Dès 1614, Ferreira entre dans la clandestinité et survit ainsi en territoire ennemi jusqu'à son arrestation en 1633. Mis à la torture, le jésuite ne met pas longtemps à abdiquer. Il réclame grâce, apostasie et se convertit au bouddhisme. Contraint à se marier pour prouver sa sincérité, Ferreira devient mari et père, traducteur lors des pourparlers commerciaux et pousse la traîtrise jusqu'à écrire un pamphlet virulent contre sa religion de naissance. Lâche, sceptique ou les deux, Christóvão Ferreira reste une énigme en même temps qu'une plaie dans l'histoire du christianisme.



D'abord il faut saluer l'immense travail de documentation qu'il a fallu fournir pour écrire ce roman qui dresse un vivant portrait du Japon du XVIIè siècle, moment-clé où les shoguns Tokugawa s'alarment de la présence des occidentaux dans leur pays sans pour autant renoncer au commerce des produits venus des comptoirs chinois. Bien décidés à rester maîtres chez eux, ils imposent des conditions de plus en plus drastiques aux marchands hollandais, espagnols ou portugais. Dans cette société très hiérarchisées et protocolaires, les occidentaux font figure de sauvages irrespectueux. Leur orgueil, leur supériorité supposée et le prosélytisme les ont conduits à excéder les japonais qui ont pris les mesures adéquates : interdiction aux hommes d'église de fouler le sol japonais, désarmement des navires et construction d'une île artificielle dans le port de Nagasaki pour les ''parquer'' durant leur séjour. Les catholiques et les convertis sont torturés et contraints à mourir ou à apostasier. Dans cette guerre de religion, le fanatisme n'a pas de limites. Dans toute l'Europe, des hommes sont prêts à venir mourir en martyr sur le sol nippon tandis que les shoguns perfectionnent leurs techniques de torture.

Ce moment d'histoire, centré sur la personnalité ambiguë de Christóvão Ferreira, est raconté par un Morgan Sportès au ton mordant. Il s'en prend aussi bien aux fanatiques, qu'aux apostats, aux marchands qu'aux japonais avec une espèce d'ironie légèrement condescendante. Cela pourra gêner les croyants mais amuser les autres. Car il ne faut pas oublier que derrière l'humour se cachent des sujets sérieux comme la foi, la manière dont certains veulent imposer leurs croyances, l'ingérence des occidentaux dans des états souverains et bien sûr l'extrémisme qui rend aveugle et sourd.

Parfois difficile d'accès, ce roman, qui n'en est pas tout à fait un, est une mine d'informations sur l'époque et ses mœurs. A réserver aux passionnés de théologie et du Japon.
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Tout, tout de suite

Le sujet, l’affaire du gang des barbares fait froid dans le dos, car au delà du fait divers, c’est l’impuissance de notre société qui est en cause. Le ton neutre de l’auteur, qui s’interdit de prendre parti, accentue ce vide en se plaçant comme simple témoin au milieu des agresseurs. Les faits sont décrits de façon brute, à la manière d’un procès-verbal de police, ne laissant la place à aucune excuse psychologique tranquillisante. Le livre n’est pas agréable à lire, mais il est efficace et pose des questions que l’on a trop tendance à éluder. En ce sens, c’est une lecture utile pour notre lucidité. Le style, utilitaire comme celui d’un dossier d’instruction, correspond à cette volonté de nous forcer à regarder. On ressort de ce livre un peu désemparé, faute d’une explication qui nous rassurerait, et c’est manifestement ce qu’a voulu l’auteur.
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Tout, tout de suite

L'horrible fait divers du gang des barbares dont l'auteur a simplement changé le nom des différents protagonistes .

Petite parenthèse , la jeune fille qui a servi d'appât dans cette affaire a récemment défrayé la chronique et a ruiné la carrière du directeur de prison où elle purgeait sa peine .

Morgan Sportès nous montre des jeunes immatures , attirés par le miroir aux alouettes de l'argent gagné facilement , des jeunes qui ne savent pas faire la différence entre réalité et fiction , qui vivent comme s'ils s'agissaient d'un feuilleton à la télé .

Présentés comme ' Le gang des barbares ' c'est pourtant d'êtres humains dont il s'agit et certains même ont des regrets .

Mais qui est vraiment le commanditaire Yacef versus Yousouf ?

Un mythomane , un dangereux psychopathe ,?

En tout cas , au fil des pages , on se rend compte qu'il n'a aucune organisation , il croit dur comme fer que tout va se passer comme il l'a décidé , c'est également , le seul a vouloir la mort de la victime .

Après son horrible forfait , il essaye de se réfugier en Côte d' Ivoire , chez ses frères ( comme il le dit ) , comme si il n'avait pas pensé qu'actuellement il n'y a plus de distance qui protège les assassins . La facilité avec laquelle il est retrouvé donne froid dans le dos , et pose la question ' Ne pouvez -t-on pas sauver Elie ( Ilyan ) ?

La victime dès le début est ' l'autre ' , l'ennemi auquel on se s'identifie pas , dès que l'on a affaire à l'autre , la victime n'est plus une personne , on peut donc l'oublier , ' la nier ' , la frapper , la torturer .

Plus cela se passe mal pour la demande de rançon , plus Yacef torture sa victime . Certains de ses amis ont d'ailleurs peur de lui .

Et en tant que lecteur , on assiste impuissant à la montée de l'horreur , pris au piège par une lecture dont je me suis demandée ce qu'elle pouvait apporter , un malaise chez moi , une fascination morbide pour d'autres .

Je suis ressortie sonnée de cette lecture dont j'avais entendu des comparaisons avec Truman Capote et son livre ' De sang froid ' mais cela n'a rien à voir , car T. Capote essaye de voir l'humain derrière les monstres , le remords .

Ici , on est dans une énumération clinique, , glaçante .

Quelques éléments m'ont troublé , l'auteur décrit les lieux comme une banlieue qui a gardé un visage humain alors qu'on n'imagine plutôt un lieu déshumanisé .

Un témoignage implacable sur l'emprise s'un meneur sur un bande de jeunes , dur la place de l'argent ;. D'ailleurs , un jeune à qui on demande s'il aurait tué pour de l'argent , réponds oui spontanément , puis se rends compte et dit ' Je suis pitoyable '; un autre ' Tête de craie ' se retire avant la fin , en croyant ' gommer ' sa participation , il recommence sa vie à zéro ; la aussi dans une pensée magique , ' Je me retire , je n'ai donc rien fait , on ne pas vu . Ces jeunes sont incapables d'anticiper les conséquences de leurs actes . En prison , il prends conscience de ce qu'il a fait et éprouve des remords .

Une lecture éprouvante qui me hantera longtemps .





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Les djihadistes aussi ont des peines de coeur

Joël Jean Gilles alias Abbas, métis issu d'une famille de catholiques pratiquants, meurt sous les balles de la police quelques jours après avoir commis un attentat à la grenade contre une épicerie juive. Une victoire pour celui qui désirait ardemment mourir en martyr et un déchirement pour ses parents qui ne comprennent pas ce geste sacrificiel.

Enfant plutôt tranquille, ce dernier plonge dans les mauvaises fréquentations et la drogue dans l'adolescence. Ce délinquant à la petite semaine aurait trouvé la lumière et se serait converti à l'islam radical lors d'un bref séjour en prison, suite à une inculpation liée à la vente de stupéfiants.

Ce roman nous relate la dégringolade du jeune homme et de "ses frères et soeurs" radicalisés, français de souche pour la plupart et de confessions religieuses initiales diverses, qui ont basculé dans l'intégrisme par désoeuvrement, manque de repères, besoin de reconnaissance non satisfait, mimétisme… On suit les différents protagonistes de ce drame annoncé dans leur mode de vie, leurs déambulations, leurs amours, leurs idéologies et leurs projets insensés jusqu'à leur chute finale et inéluctable !



Rédigé à la manière d'un compte rendu journalistique, ce roman réaliste teinté d'humour sombre se lit comme un reportage, émaillé des témoignages de l'entourage, des différents témoins et acteurs de ce drame, de comptes rendus d'audience…

Immergeant le lecteur dans l'univers d'apprentis djihadistes jocrisses, l'auteur nous plonge avec crudité dans leur quotidien, nous familiarisant avec le langage tribal (parfois plutôt vert) de cette inquiétante fratrie (kouffar, bête de beubar, noichi) et d'anecdotes parfois insolites sur leurs rites et habitus.

Un voyage au pays des radicalisés aussi hallucinant que terrifiant et hilarant. A lire !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Ils ont tué Pierre Overney

Pierre Overney était un ouvrier de 24 ans, tué en 1972 par un vigile de la Régie Renault de Billancourt. Mais alors, pourquoi ce livre ne s'appelle-t'il pas "Il a tué Pierre Overney" ?

Dans ce fabuleux ouvrage, qui n'est pas un roman mais se lit comme tel, Morgan Sportès relate l'histoire de la Gauche Prolétarienne, organisation maoïste dirigée par des intellos de bonnes familles, qui recrutaient des prolos en vue du Grand Soir. Parmi ces prolos, Pierre Overney, qui était animé d'un profond désir de justice sociale, et qui a finalement fini sa vie au cours d'une "opération" décidée par les grands penseurs du mouvement.

Ce que montre ce livre, assemblage de témoignages et d'extraits de journaux et autres documents, c'est la désinvolture avec laquelle les maos-intellos ont manipulé les maos-prolos, avant d'auto-dissoudre la GP pour mieux se recycler dans les médias ou les ministères, laissant sur le carreau tous ceux qui croyaient vraiment en la Révolution -et en avaient besoin. Je suis également stupéfaite par l'incroyable violence, physique et verbale, qui régnait alors entre la GP et le PCF/la CGT ; les articles de la "Cause du Peuple", le journal du mouvement dirigé par Sartre (qui deviendra "Libé"), sont de véritables appels au meurtre ! Comme l'auteur, on ne peut que s'interroger sur les raisons pour lesquelles l'Etat pompidolien a toléré ces excès.

Au-delà du drame de Pierre Overney, Morgan Sportès décrit les aberrations de ce mouvement : l'expulsion grotesque de Sartre, de Billancourt, qui m'a fait beaucoup rire ; les maos-prolos grévistes de la faim, qui trouvent refuge dans l'église du coin dont ils parent la façade de portraits de Staline et Mao, et qui reçoivent la visite de l'intelligentsia française, Simone Signoret en tête, qui leur distribue des biffetons de 500 francs ; le leader de la GP, Benny Lévy, qui deviendra rabbin à la fin de sa vie, 30 ans après avoir contribué à créer les Comités Palestine, etc.

Mais ces aberrations ne soulignent que davantage la dangerosité de la GP -et surtout de ses meneurs, les maos-intellos protégés par leur argent, leur réseau et leurs diplômes, qui ont tourné le dos à leurs anciens camarades maos-prolos et à leurs idéaux de justice, et ont longtemps occupé des postes-clefs pour contrôler l'opinion française.

Reste cette question : à quoi a servi la mort de Pierre Overney, dans ce grand foutoir maoïste ?

J'ai adoré cet ouvrage, simple et émouvant -humain, qui m'a en outre permis de comprendre pourquoi maoïstes, trotskystes et communistes, se détestaient autant. L'auteur est un grand pédagogue, et son écriture est fluide ; c'est un réel plaisir de le lire ! Enfin, chose sidérante, j'y ai retrouvé une personne que j'ai jadis rencontrée -hasard ou coïncidence ?

Si vous voulez déguster une bonne tranche de France pompidolienne, n'hésitez pas à vous jeter sur ce livre, qui comblera intelligemment votre temps de cerveau disponible (clin d'oeil à Mougeotte, ancien camarade et N°2 de TF1).
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Tout, tout de suite

Première impression juste après avoir refermé ce livre: du soulagement (de l'avoir terminé) et l'assurance de ne plus jamais lire un ouvrage d'une telle teneur. Comme le dit le résumé ci-dessus, il s'agit bien de retracer ce qui est passé par la tête d'un groupe de jeunes à la dérive, influencé par un pseudo "cerveau" manipulateur et dangereux. Je suis profondément choquée par ce que j'ai découvert, et bouleversée par la gravité des actes.

Le groupe en question ne se rend pas vraiment compte de l'horreur de ce qu'ils accomplissent. La plupart de ces jeunes sont sans aucun repères, certains sont sans emplois, d'autres travaillent mais gagnent peu et ne veulent pas "se lever à 6h du matin pour gagner 300 euros". Ils veulent tout, tout de suite. Et quand le "boss", Yacef dans le livre, alias Youssouf Fofana, leur propose de "soulever" un jeune, juif par ailleurs, donc forcément riche selon ses délires antisémites, on le suit, sans questionner, car le "boss" est un "Grand", il sait ce qu'il fait, on peut se faire de l'argent vite et bien. Et puis "l'autre" comme ils appellent la victime, ne sera pas gardée longtemps, on la relachera vite, puisque l'argent de la rançon arrivera vite elle aussi.



Horreur, ignominie, je crois qu'il n'y a pas de mot pour décrire le dégoût que m'inspire ces faits, car le motif véritable, après l'argent et l'appât du gain, est bien d'ordre antisémite. Si le groupe a choisi Elie (Ilan Halimi), c'est parce que le "boss" est pétri d'idées antisémites primaires.

La plupart, voire tous les jeunes du "gang des barbares" (le nom que leur a donné les journalistes), s'étaient convertis à l'Islam, assurant qu'ils avaient trouvé plus de réponses dans le Coran que dans la Bible, ou que l'Islam est une religion de paix. Sans nul doute. Sauf pour ces esprits à la dérive, qui prient comme de bons musulmans, mais séquestrent et torturent un homme en même temps, sans réaliser leurs actes. Peut-on juste parler de manque de discernement?



Un profond sentiment d'angoisse m'a gagné en lisant ces pages. Je travaille dans un collège de banlieue, et je côtoie des jeunes de 10 à 16 ans. Certains parmi eux m'ont déjà parlé d'aller au charbon, de gagner de l'argent facile, du "pourquoi s'emmerder à travailler alors que l'on peut se faire des thunes faciles." Oui, ...comment?



Enfin, d'où vient ce manque de distance critique, ce manque de discernement? Comment des gamins de 15 ans ont glissé dans cette histoire? Ne s'agit-il que d'être manipulé? Pourquoi considérer que certains "détiennent" l'argent et d'autres pas, en créant des discriminations nauséabondes (dans l'esprit malade de Fofana, les Juifs sont unis, detiennent l'argent, alors que les frères noirs et arabes sont traités comme des chiens et doivent se révolter.) D'où vient cette haine? Question bien naîve s'il en est, mais je me demande où prennent naissance de tels idées. Je suis horrifiée car j'ai déjà ressenti cet antisémitisme, même au collège, avec des jeunes de 15 ans. Notre travail en tant qu'éducateur prend ici tout son sens. L'éducation est sans doute la solution. Mais pour ce qui est du manque d'argent, de cette course après "le tout, tout de suite", que faire?



Je ne peux pas parler plus de ce jeune homme mort en 2006. Je suis sincérement bouleversée par cette histoire. Je suis partagée entre ce que m'a apporté cette lecture (découvrir le parcours du gang est interessant), et horrifiée d'avoir "vu" les faits, comme une voyeuse. Je pense que l'auteur a écrit ce livre dans un but journalistique, mais j'espère ne pas avoir participé à une machine à faire des sous sur le dos d'une famille endeuillée.
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L'appât

Ce fait divers a défrayé la chronique : en 1984, Valérie Subra, Jean-Rémi Sarraud et Laurent Hattab avaient délesté plusieurs messieurs de quelques milliers de francs en vue de partir aux Etats-Unis.



Selon un scénario mal ficelé, la jolie Valérie, 17 ans, se faisait inviter chez le monsieur pour un rendez-vous galant. Elle laissait la porte entrouverte à ses deux jeunes complices qui venaient rapidement mettre fin à la fête. Les garçons torturaient le monsieur pour lui faire avouer où était son coffre, parce qu'ils croyaient que tous les gens un peu aisés ont un coffre à la maison. Puis on tuait le monsieur parce que c'est plus simple.



Morgan Sportes a le talent de nous faire découvrir par le menu les histoires qu'on connaît déjà. Son travail de fourmi va bien au delà des reportages et peut emporter votre adhésion même si vous avez vu toutes les émissions sur cette affaire, et bien que vous connaissiez le film que Bertrand Tavernier a tiré du bouquin (avec Marie Gillain dans le rôle de Subra).



J'attire votre attention sur les extraits des plaidoiries des avocats qui atteignent des tonalités émouvantes, puis sur le pouvoir de séduction de Valérie Subra : il me paraît significatif autant qu'extraordinaire que les parties du procès la gratifient d'un "Vous, Valérie..." en s'adressant à elle, alors que les garçons restent à jamais Hattab et Sarraud dans la bouche des magistrats.



A noter que Morgan Sportes a récidivé plus récemment dans une histoire de bêtes et d'une belle servant d'appât, Yalda Arbabzadeh, au pouvoir de séduction si développé qu'elle réussit même à affoler les sens du directeur de la maison d'arrêt où elle était incarcéré, ( "Tout, tout de suite" qui traite avec brio du gang des barbares et qui va aussi faire l'objet d'une adaptation cinématographique courant 2014).



Un très bon livre que les amateurs d'affaires judiciaires classeront à côté de ce Tout, tout de suite que je viens d'évoquer et de l'Adversaire, d'Emmanuel Carrère.
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Si je t'oublie

L'auteur nous le dit : "C'est une sorte de jeu de piste que ce livre. Me déplaçant dans l'espace, à la recherche d'Aude, de lieu en lieu, d'objet en objet, c'est dans le temps que je déambule tout aussi bien remontant à rebours le fil d'Ariane derrière nous déroulé à mesure que nous vieillissons, et grimpant ainsi degré après degré l'escalier d'ombre ascendant de nos jours passés".

Aude est la compagne du narrateur, dont elle a partagé la vie depuis sa jeunesse, quelques éclipses mises à part. Dès les premières pages elle s'éteint des suite d'un cancer. Nous vivrons la suite quasiment heure par heure depuis son décès jusqu'à son incinération, jusqu'au moindre détail, souvent trivial. L'auteur remontera également le « fil d'Ariane » de leurs vies, de leurs relations souvent compliquées suite à des enfances difficiles pour l'un et pour l'autre. A-t-il su vraiment l'aimer ?

Voilà un livre à la fois douloureux et d'une froideur clinique, corseté par un grand style. Les amoureux de l'imparfait du subjonctif et les fans de Morgan Sportès (dont je suis) se régaleront.
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Pour la plus grande gloire de Dieu

1687 : les Jésuites, envoyés par Louis XIV, débarquent au Siam avec leurs perruques, leurs rubans, leurs habits emplumés et se heurtent à un autre climat et une autre culture.

C'est tragique et comique, cocasse, drôle, grinçant. Très bien documenté.

A vous dégoûter d'aller faire le beau chez les « non-civilisés ».

On se s'ennuie jamais à la lecture de cette défaite chez les « sauvages », une défaite qui en annonce bien d'autres...
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Tout, tout de suite

J’ai lu « Tout, tout de suite » avant le début de la remise des prix littéraires, et j’ai vraiment été étonné qu’il n’ai pas plus. Le sujet est tout de même osé, et écrire tout un livre dessus l’est encore plus. Les sonorités « le gang des barbares » raisonnent encore à nos oreilles. L’horreur du crime et de ce qui l’a précédé aussi. Malgré les faits ignobles décrits dans ce livre on ne peut pas décrocher. Une fois fermé, une seule envie, le rouvrir. Il faut dire que Morgan Sportès avec son écriture froide, dur sait tenir le lecteur en haleine. Il nous plonge dans la psychologie des personnages, c’est glacé comme une douche froide et pourtant si bon.
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Tonkinoise

Un tableau peu glorieux de l'Indochine vichyste sous occupation japonaise. Lâcheté, petitesse, collaboration, trafics, corruption, tout y passe....

Et pendant ce temps là les Vietnamiens patientent et fourbissent leurs armes !

Grace à la plume acérée, mordante et pleine de fiel de Morgan Sportès on s'amuse, on s'offusque , on se révolte, on rit (jaune...), on s'instruit.

Si vous n'avez jamais lu cet auteur, vous pouvez commencer par ce livre.

Et vous y reviendrez !
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Tout, tout de suite

Elie, 23 ans : pour Yacef, son geôlier et tortionnaire, c’est déjà l’autre. Yacef, 25 ans, « Cerveau du gang des Barbares », selon l’expression que lui donneront les médias. L’autre – le barbare : deux hommes à qui l’on a ôté la qualité d’êtres humains. Pourtant ce seront bien deux hommes que le hasard et l’absurdité mettront en présence jusqu’à la fin, la mort brutale et insensée, pour l’un, la prison, pour l’autre.



« Tout, tout de suite » : un roman ? Comment qualifier le genre de ce livre choc écrit par Morgan Sportès et qui a obtenu le Prix Interallié ? En dépit d’un avant-propos que l’auteur a voulu explicite, je me suis posé cette question tout au long de ma lecture. A partir de faits réels sordides (« En 2006, un citoyen français musulman d’origine ivoirienne a kidnappé et assassiné, dans des conditions particulièrement atroces, un citoyen français de confession juive » [avant-propos, p. 9]), Morgan Sportès a voulu « réélabore[r] ces faits, à travers [son] imaginaire, pour en nourrir une création littéraire, une fiction » (p. 9). Il qualifie donc son livre comme un roman. Pourtant, ce qui frappe, c’est que le ton qu’il emploie semble extrêmement réaliste et glace d’emblée le lecteur. Morgan Sportès déploie sur plus de 300 pages le déchaînement de violence qu’anime un groupe d’individus, mené par un leader que la raison a manifestement déserté, avec un luxe de détails froids et réalistes, qui donne l’impression d’assister à une autopsie glaciale - glaçante, de faits qui nous interpellent « sur l’évolution de nos sociétés » (p. 9).



Oter la qualité d’être humain à l’autre : Elie est l’autre pour Yacef dès qu’il l’enlève. En lui retirant sa qualité d’être humain, il l’a sans doute déjà condamné à mort, dès le départ. Quand Yacef devient un barbare (ainsi le qualifieront les médias), lui aussi perd son humanité. Certes, il a commis des actes sordides, destructeurs, qui, au final, ont abouti à la mort tragique et absurde d’un jeune homme. Pour autant, pour tenter de comprendre, comme a voulu le faire Morgan Sportès ici, ce que ces faits tragiques nous disent sur l’évolution de nos sociétés, il convient, dans un premier temps, de ramener le « barbare » à sa condition humaine première. Comprendre, tenter de mettre du sens (même si tout cela paraît bien insensé), ce n’est nullement cautionner les faits. C’est peut-être, au final, vouloir mettre en lumière la part obscure tapie au fond de soi-même. « Je est un Autre », écrit fort justement Arthur Rimbaud en 1871…
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Tout, tout de suite

Ce livre m'a traumatisé. Avec "Limonov" et "Rien ne s'oppose à la nuit", je le place parmi les meilleurs de l'année.

Morgan Sportès reconstitue l'histoire du Gang des Barbares qui avait défrayé la chronique début 2006. On se souvient que cette bande dirigée par Youssouf Fofana avait kidnappé puis tué Ilan Halimi, un jeune homme d'origine juive.

La monstruosité des criminels donne froid dans le dos. Monstruosité d'autant plus terrifiante que la bêtise semble être son moteur. L'antisémitisme qui caractérise leur acte n'est rien qu'un a priori stupide : les Juifs sont riches et forment une communauté solidaire donc en kidnapper un est la garantie d'une belle rançon.

Cette bande de criminels a des comportements de pieds nickelés qui seraient presque risibles s'ils n'étaient pas aussi graves. Ainsi le rapt réussi de Ilan Halimi succède à une série de tentatives d'enlèvements pitoyablement ratés par manque d'organisation.

Cette bande de petits délinquants, dealers à la sauvette, livreurs de pizza, pour certains mineurs encore, est mue par l'avidité. Ils veulent "tout, tout de suite". Parmi eux, quelques filles qui servent d'appât (Morgan Sportès avait déjà consacré un livre "L'appât" - adapté à l'écran par Bertrand Tavernier avec la sublime Marie Gillain - à une affaire similaire au début des années 90)

Pas un personnage pour racheter l'autre : alors que le complot a impliqué une masse inouïe de protagonistes, pas un ne s'est dressé pour protester et se désolidariser.

Pas une explication à leur comportement qui puisse atténuer leur culpabilité : dans "Désintégration" de Philippe Faucon, l’enrégimentement à une organisation terroriste d'un jeune immigré victime de racisme et de déclassement était expliqué voire excusé. Rien de tel sous la plume de Morgan Sportès qui signe un réquisitoire effrayant contre les dérives d'un certain modèle d'intégration à la française.

Cette radicalité n'est pas plaisante. Le refus de tout psychologisme place les auteurs de ce crime odieux dans une altérité inaccessible. La démarche n'est pas sans rappeler celle de Jonathan Littell : comme Maximilien Aue, le "héros" des Bienveillantes, Youssouf Fofana - ici rebaptisé Yacef - nous est décrit cliniquement. Morgan Sportès ne commente pas, ne juge pas, ne propose pas de solution, n'esquisse pas d'avenir. Son roman s'arrête brutalement à l'arrestation - rocambolesque de Fofana en Côte d'Ivoire.

Le portrait de la barbarie n'en est que plus glaçant.

Couronné par le prix Interallié, "Tout, tout de suite" démontre que, parfois, les prix littéraires visent juste.
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Les djihadistes aussi ont des peines de coeur

Ce « roman-enquête »est basé sur des faits réels : un attentat à la grenade dans une épicerie casher de la région parisienne en 2012. Il ne fera heureusement qu'un seul blessé. L'auteur a eu accès au dossier judiciaire très conséquent et a assisté au procès des accusés.

Nous suivons donc ici les terroristes islamistes avant et après l'attentat. Il s'agit d'une bande de pieds-nickelés décérébrés, incultes, abîmés par la vie (c'est leur seule excuse), n'ayant rien compris à la religion et néanmoins dangereux.

Il faut noter l'épouvantable condition de leurs compagnes, tenues en laisse, abandonnées avec leurs enfants, et la souffrance des familles, quelles que soient leurs origines.

Le titre du livre est évidemment à prendre au second degré.

C'est écrit dans un style journalistique, les faits, rien que les faits. On suit les terroristes et leurs complices dans leurs gestes et leurs contacts quotidiens, l'écriture est quasi cinématographique, à la façon « caméra sur l'épaule ».

Au final, ce roman est quasiment une étude ethnologique. Elle serait désespérante si l'auteur, maniant l'ironie, ne nous accordait pas régulièrement des poses pour rire.

A noter : l'ignorance quasi générale des médias pour ce livre et son absence lors de la campagne des prix littéraires. Sujet trop sensible ?
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Siam

Siam, ou l'aventure de deux jeunes Français, plus ou moins gauchistes (plutôt moins que plus !), dans la Thaïlande des années 70. Un roman à l'écriture foisonnante, envahissante, excessive, aux longues phrases truffées de parenthèses. Le point final de la phrase venu, le lecteur doit respirer un bon coup, prendre son élan et hop ! replonger dans la phrase suivante, en espérant ne pas perdre le sens de tout ça.

Mais quel livre horripilant ! C'est le premier roman d'un auteur au talent fou, et il le prouvera par la suite. Mais là, ce coup d'essai est gâché. L'auteur cède à la facilité, se laisse aller et, j'allais dire, oublie le lecteur. C'est à la fois médusé et bien fatigué que j'ai fermé ce livre lu en entier. Bel exploit.

J'engage les amateurs de bons livres à se jeter sans hésiter dans les livres que Morgan Sportès a écrit par la suite. Ils y trouveront un plaisir fou.
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Tout, tout de suite

Il s'agit ici de l'enlèvement, de la séquestration et de la mort par une bande de « barbares », d’Élie, jeune Juif, dont le seul tort supposé était d'avoir de l'argent, parce que Juif. Élie a existé, il s'appelait Ilan.

Ce roman n'est pas un roman. C'est un reportage-roman, écrit dans une langue sèche et précise qui nous entraîne au fond de « l'horreur humaine ».

Plus précisément dans les « bas-fonds » de notre société.

Comment le « progrès » dont nous nous gargarisons a-t-il pu accoucher de tant de cruauté, de bêtise, d'inhumanité ?

L'auteur constate. Il ne donne pas la réponse. Je ne l'ai pas non plus, ou bien à peine le début du commencement.
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Tout, tout de suite

Enquête implacable, investigation heure par heure, Tout tout de suite est un livre dont la lecture est assez éprouvante, mais toujours passionnante.



Morgan Sportès a mis ses pas dans ceux de tous les protagonistes de l'histoire, dont la tête de file de ce crime odieux, le chef de ce gang des barbares alias Youssef Fofana (ici renommé Yacef). Et il réussit à nous faire éprouver dans notre propre chair tout ce qu’a enduré, pendant plus de trois semaines, Ilan Halimi (ici renommé Elie) jusqu’à ce que Youssef l’achève, par le couteau et le feu dans un petit bois proche de la voie de chemin de fer du RER C.



Tout ce qu’écrit Morgan Sportès est la très fidèle version de l'histoire. Nous sommes dans le vécu, le méticuleusement reconstruit dans les lieux et les détails mêmes de l’ignominie : Bagneux, , Paris, Abidjan, les appartements, la cave, les rues, les voitures, les cybercafés, les Taxiphone, les hôtels, les parkings, les aéroports…



Le travail de reconstitution et de documentation de Sportés est d'une méticulosité renversante. Par contre, j'avoue ne pas trop comprendre pourquoi ce livre est classé dans la catégorie roman, tant il possède tout du document. Certes bien mieux écrit qu'un simple témoignage journalistique, la part de fiction m'a quand même semblé bien infime.

Ce qui effraie à la lecture de l'ouvrage, c'est l'absence de discernement et de conscience de cette bande de gangster à la petite semaine qui semblent agir sans se poser aucune question de morale.

Si le roman de Sportès a l'immense qualité de ne jamais porter le moindre jugement, son terrible récit est éloquent.

En effet, les explications à cette sanglante dérive, données entre les lignes par l'auteur, sont légions : la déscolarisation, l’inculture, de la pauvreté, de l’absence de civisme et de morale, la démission des parents, tous ces paramètres ont faconné ces êtres dont la violence et la cupidité semble être la seule valeur refuge.



Bref, la lecture de Tout tout de suite est salutaire et indispensable pour mieux appréhender l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus abject, mais elle n'est en pas vraiment confortable. En même temps, qui a dit que la littérature devait forcément être confortable?


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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