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Critiques de Natsuo Kirino (155)
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Out

"Quatre femmes aux destins domestiques pourris travaillent la nuit dans une usine de paniers-repas. Masako vit seule avec son mari et son fils, tous deux pareillement repliés sur eux-même et indifférents à elle. Tous deux sont en échec social et ne se confient pas. Kuniko, la plus futile, vit dans un appartement minuscule avec un homme qu’elle trouve minable et voudrait désespérément s’en sortir, elle ne cesse de s’endetter pour avoir l’impression d’être à l’aise. Yoshié, la plus vieille et la plus compétente, est tyrannisée à la fois par sa belle-mère grabataire et par sa fille adolescente. Yayoi, la plus sentimentale, est tabassée par son mari violent qui dilapide tout leur argent. Quoique ne se ressemblant pas du tout, les quatre femmes sont unies à l’usine et se confient les unes aux autres. Elles ont en commun de ne pas compter dans la société japonaise, d’être totalement négligées, invisibles."

Lonnie (Extrait) pour Double Marge
Lien : https://doublemarge.com/out-..
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Out

Premier thriller japonais pour moi et premier essai réussi.



J'ai tout de suite été embarquée dans l'ambiance glauque et sombre de cette histoire. L'écriture de Natsuo Kirino n'est pas des plus belle mais elle est efficace et c'est ce que je demande en général pour ce genre de livre. Les personnages de Masako et Sataké sont très intrigants.



Jusqu'où serions nous capable d'aller pour de l'argent ? C'est ce que je me suis posée comme question durant ma lecture. Si j'avais été à leur place qu'aurais-je fait ?



Je préfère laisser cette question en suspens !



La fin m'a un peu surprise, peut être un peu trop soudaine, mais pas déplu.
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Le vrai monde

Ce roman est le deuxième livre que je lis de cette auteur, après Intrusion, en 2011. Le point commun entre ses deux livres est qu'ils sont considérés comme des romans policiers, alors qu'ils ne le sont pas à mes yeux. Je considère plutôt Le vrai monde comme un état des lieux de la jeunesse japonaise, à l'égal des romans de Ruy Murakami.

Nous avons quatre adolescentes, délaissées par leurs parents. Ceux-ci sont trop pris par leur travail, ou par d'autres centre d'intérêt (les bars semblent avoir leurs attraits). Elles préparent pourtant l'entrée de prestigieuses universités, sachant que l'important, ensuite, est de se trouver un bon mari, qui vous offrira une bonne situation - et non d'avoir un métier qui vous convienne et vous permette de vous épanouir.

C'est peu de dire qu'elles se cherchent. Pour certaines, elles sont même carrément paumés ! La preuve ? Elles aident "le lombric" à prendre la fuite, lui qui vient d'assassiner sa mère, le plus "normalement" du monde. N'essayez même pas d'imaginer une once de remords de son côté, son acte est tout à fait justifier à ses yeux - deux mondes vivent l'un à côté de l'autre, celui des adultes, et celui des enfants.

Le fait que chaque chapitre épouse le point de vue de chacun des protagonistes aide à mieux comprendre le mal-être, la dérive des quatre amies - et du lombric. Même si Thoshiko prend un pseudo pour exister, elle semble plus lucide, plus mûre, moins engluée dans une quête identitaire. Yuzan aussi sait qui elle est - elle a simplement beaucoup de mal à l'assumer. Terauchi et Kirazin n'en sont pas là, elles oscillent entre ce qu'elles paraissent être, et ce qu'elles sont réellement - mais le savent-elles elles-mêmes ? Les adultes qui les côtoient sont soit indifférents, soit extrêmement durs avec eux - quand ils ne cherchent pas à profiter de jeunes étudiantes.

Ce "vrai" monde est froid, inquiétant. Le dénouement lui-même est perturbant. Une oeuvre forte.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Monstrueux

Ce roman est estampillé thriller par l'éditeur mais je vous avoue ne pas y avoir retrouvé l'essence de ce genre.

Le meurtre des deux prostituées est davantage une excuse à ce roman plutôt que son thème principale.



Dans les premières pages du roman on découvre une femme, qui sera la narratrice principale du roman . Elle est la sœur de Yuriko l'une des deux prostitués assassinées. Puis chaque nouveau personnage sera introduit dans l'histoire, par un journal intime, des correspondances, des dépositions . L'intrigue est confuse au départ, je ne voyais pas l'histoire « décoller » comme dans un thriller classique. Et plutôt qu'un décollage c'est une plongée dans l'âmes obscure de ses personnage que va nous offrir l'auteur.



Chacun des personnages est « monstrueux » dans ses pensées, sans tabous, sans concession, chacun nous livre son point de vue de l'histoire qui va nous emmener vers les deux meurtres.



Natsuo KIRINO est une japonaise, elle connaît donc bien ce pays si attaché aux traditions, à l'ordre et à la rigueur ...Elle va pourtant le lacérer de toutes part sans pitié, sans se cacher derrière des figures de style en s'attaquant aux symboles pour découvrir l'hypocrisie, à l'amour pour le montrer sous son plus affreux visage.



Monstrueux est un roman qui dérange par son côté sordide , de la main d'une femme difficile de faire mieux pour décrire ces femmes amorales , incapables d'amour ou d'humanité, uniquement focalisées par leur ascension sociale .

Monstrueux est une critique acerbe sans demi-mesure d'une société japonaise encarcanée dans des stéréotypes de réussites sociales, de modèles familiaux . Le modèle japonais et la femme y sont décrit de manière brutale, intransigeante. Les écoles « chics », le monde de l'entreprise démontés par le regard intransigeant de l'auteur.



Pour ce qui est de l'écriture c'est relativement fluide , les changements de voix donnent une légèreté à ce roman pourtant si lourd et si noir.



Je n'ai ni apprécié, ni détesté, disons que ce fut une expérience , une plongée un peu brutale dans le cerveau de personnages détraqués, repoussants du début à la fin. Un vague sentiment de malaise tout au long de la lecture et après avoir refermé le roman beaucoup d'incomphréhension envers ces personnages qui méritaient tous une tout autre fin.
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Monstrueux

Titre original : Gurotesuku

Traduit de l'édition anglaise "Grotesque" par Vincent Delezoide



En lisant les critiques du livre sur Amazon, on constate qu'un reproche revient souvent sur ce livre : on ne croirait pas qu'il a été écrit par l'auteur de "Out." Pourtant, apparemment, il a été édité après ce dernier. Le problème vient peut-être de ce que, contrairement à ce qu'il s'est passé pour le premier grand succès de Kirino Natsuo, la traduction française vient du texte anglais et non du texte japonais. Et puis, si l'auteur avait choisi pour héroïnes de "Out" des femmes faites et matures (à l'exception de Jônuchi, peut-être), elle s'intéresse ici à des personnages qui, tous ou à peu près, en sont restés à une mentalité adolescente qu'on retrouvera d'ailleurs, en plus tranché encore si possible, dans "Le Monde Réel." En outre, à la troisième personne, qui permet un maximum de recul et à l'écrivain, et à son lecteur, se substitue dans "Monstrueux" un "Je" souverain mais fortement égomaniaque.



A l'origine de l'intrigue, une union mixte entre un Suisse dur au travail mais à la personnalité mesquine et une Japonaise pas très jolie. Le Suisse en question n'étant pas lui-même un Apollon, le couple est donc très étonné de donner un jour naissance à la petite Yuriko, à la beauté exceptionnelle. Cette enfant va dès lors devenir la préférée de ses parents, aux dépens de son aînée, assurément beaucoup moins jolie (pour ne pas dire laide) mais aussi bien plus douée sur le plan intellectuel.



Par sa beauté et par la certitude, ancrée dans son enfance, que cette beauté lui permettra de réussir sans se donner beaucoup de mal, Yuriko va donner à son existence un cours qui la conduira à finir assassinée par un émigré chinois sans papiers pour le moins aussi égocentrique qu'elle. Mais le plus terrible, c'est que la perception de cette beauté influera également de manière tragique sur le destin de ses proches, parmi lesquels sa soeur aînée mais aussi sa mère et une ancienne condisciple, Satô Kazue, laquelle finira par se prostituer pour l'imiter.



Une fois de plus, mais avec une violence beaucoup plus brute que celle rencontrée dans "Out", Kirino Natsuo tire à bouts portants, et pour ainsi dire au bazooka, sur la société japonaise. Elle s'acharne tout particulièrement sur le système éducatif, axé dès les petites classes sur un élitisme qui ne laisse pratiquement aucune chance aux élèves dont les parents n'ont ni moyens financiers, ni relations. Il y a de quoi en perdre le souffle.



Moins affinés que dans [b]"Out", les personnages sont bruts de décoffrage et raisonnent tous plus ou moins comme les adolescents frustrés qu'ils sont, quelque part, restés dans leur coeur. Cela pourrait amuser s'ils n'étaient tous aussi cyniques, aussi persuadés que seule compte la réussite sociale. Les relations avec leurs parents sont quasi inexistantes ou perverties justement par cette course au succès. Quand on sait l'importance que revêtent la famille et le clan dans la tradition japonaise, il y a là de quoi avoir des sueurs froides.

[/b]

Quant à l'assassinat de Yuriko et celui de Kazue, amateurs de polars, passez votre chemin : tous deux ne sont qu'une conséquence accessoire de l'existence complètement déviée et déviante qu'elles ont menée, chacune à sa façon. A tel point qu'on se demande avec raison pourquoi les éditeurs s'entêtent à publier ce roman sous le bandeau "policier."



Un roman à ne réserver, à mon sens, qu'aux inconditionnels de l'auteur. En attendant une traduction directe du japonais. ;o)
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Intrusion

Tamaki Suzuki est écrivain. Elle voue une fascination certaine pour un livre de Mikio Midorikawa, Innocent, lequel avait fait scandale lors de sa parution, notamment pour son caractère autobiographique. Tamaki, elle, se sent comme investie d'une mission : retrouver l'identité de cette O., femme énigmatique dont on ne sait au final que peu de choses, si ce n'est qu'elle est à l'origine d'une bouleversante histoire d'amour. Une histoire qui n'est pas sans résonances avec celle de Tamaki. Elle a vécu, et vit toujours d'une certaine façon, une liaison conflictuelle avec son ancien éditeur.



Intrusion fait partie de ces livres qui brillent autant par leurs qualités que par leurs défauts. Les uns et les autres alternent mais au final, c'est un sentiment de déception qui plane.



Si Intrusion est un livre sur la quête, quête autour d'un mystère, quête de l'amour mais aussi quête de soi, il est difficile de le percevoir comme un roman policier, ni comme un roman noir. Autant le dire tout de suite pour ceux qui, étant donné la collection à laquelle appartient ce livre, seraient en droit d'attendre une intrigue policière. Quand bien même j'aurais très bien pu apprécier Intrusion s'il n'avait été entaché de scènes insipides dont je n'ai eu que faire, et qui prennent malheureusement le pas sur d'autres plus touchantes ou même plus prenantes.



J'apprécie toujours de me confronter à d'autres cultures dans les livres, d'avoir l'impression de toucher au plus près de celles-ci, loin des clichés habituellement véhiculés ou même de ceux que je me suis construits. De ce point de vue là, j'ai trouvé les livres de Aki Shimazaki plus parlants, plus révélateurs des fondements d'une société, de ses valeurs et de ses traditions. La griffe de Natsuo Kirino laisse moins percevoir ceci. L'approche est plus diluée, ne permet qu'une immersion par petites touches. Alors certes, elle s'intéresse à la condition féminine, évoque la complexité de la relation amoureuse et des bouleversements qu'elle suscite irrémédiablement. Elle dépeint aussi sa condition d'écrivain, démontre d'une certaine manière combien la ligne qui sépare la fiction et la réalité peut parfois s'avérer bien ténue. Mais le problème face à ma lecture est là, car je n'ai que rarement été sensible à ce roman et à ses personnages, qui ne sont restés pour moi que d'encre et de papier.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Le vrai monde

“Le vrai monde” de Natsuo Kirino est un roman narré successivement par ses différents personnages principaux : quatre inséparables amies de collège confrontées à l’un de leur semblable, « le lombric », qui vient d’assassiner sa propre mère.

L’action se situe dans la banlieue de Tokyo au mois d’août. Au lieu d’être synonyme de vacances et de repos, août est pour beaucoup d’ados japonais le mois des cours intensifs pour réussir les concours d’entrée aux universités.

Le Lombric va les entraîner dans sa fuite, chacune n’osant le repousser, mues par des raisons toutes différentes : la plus importante pour les filles étant de leur révéler quelque chose sur elles-mêmes.

Ces ados ne sont pas malheureux, ils font partie de la classe moyenne japonaise.

Filles ou garçons, tous sont perturbés, livrés à eux-mêmes, subissant des pressions : celle de leurs parents à une course effrénée à la réussite et celle de la société japonaise qui ne reconnaît en eux que des consommateurs.

Ils ont en commun, pour différentes raisons, une triste vision de leur avenir et ne se reconnaissent pas dans le monde de leurs parents.

Ce livre nous présente une vision lucide de la jeunesse japonaise, éloignée de cette perfection japonaise tant vantée. Il est naturel que des jeunes cherchent leur voie, leur équilibre, ce que la culture de ce pays n’admet peut-être pas.

Natsuo Kirino parvient à mieux faire comprendre le mal être qui peut habiter les ados et les pousser à être attiré par l’interdit, par la souffrance ou par le déni de soi et qui choisissent de s’investir dans un monde virtuel, sous couvert de pseudonymes et perdent ainsi contact avec la réalité, devenant une sorte de héros dans le monde qui leur est propre.

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Le vrai monde

« Violent, pervers, terrifiant ». On a le sens de la formule aux éditions du Seuil, bien que je ne vois pas le rapport avec le livre de Natsuo Kirino !

Cette écrivaine n’est pas facile à classer ( et c’est tant mieux !)

"Le vrai monde "est bien plus à lire comme un portrait sociologique de la jeunesse japonaise du début des années 2000 (le roman est sorti en 2003), qu’un thriller.

Le roman est habilement construit et le récit avance grâce aux cinq lycéen-nes qui prennent successivement la parole et éclairent de leur point de vue cette histoire tragique. Chacun -parents, ados – vit dans son monde, se cache derrière un masque, fuit, pour supporter sa vie ou, pour se préparer à vivre cette existence guère joyeuse de travail et de consommation. La société japonaise – il n’y a pas qu’elle – tourne à vide (cf état des lieux que j’ai pu lire dans L’Archipel des séismes, éd. Picquier), mais ces ados s’ils se rebellent contre ce formatage, ne cherchent pas ce qu’ils pourraient mettre à la place…
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L'île de Tôkyô

Un roman de Natsuo Kirino très différent des précédents parus en France. Le début m’a malheureusement ennuyé, ce qui est rare avec cette auteure, mais la seconde moitié du roman relève le niveau et devient intéressante, si intéressante que j’ai voulu enchaîner les chapitres. Un avis mitigé sur ce roman, mais grâce à une fin plus que réussie, je reste sur une note positive !
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Intrusion

Dans ce roman, le lecteur voyage entre le réel et la fiction, entre les vivants et les morts. L'auteur raconte 2 histoires. Il s'agit de rapports humains, d'amour, d'adultère, d'égoïsme.



Tamaki Suzuki est une auteure. Elle effectue des recherches pour son prochain livre dont le sujet est une histoire d'amour raconté dans une autre oeuvre par le grand écrivain Mikio Midorikawa. Tamaki tente de découvrir l'identité de O., la maîtresse de Mikio. Elle-même trompe son mari avec son éditeur.



Je ne comprends pas le sens de ce roman. Pourquoi a-t-il été écrit ? Qu'est-ce que Natsuo Kirino a voulu transmettre au lecteur ? je suis dans l'impasse.
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Monstrueux

Le procès du meurtrier de deux prostituées à Tokyo est sur le point de s'ouvrir : Yuriko et Kazue ont toutes deux été tuées dans des circonstances similaires et leur assassin semble le même. Appelée à témoigner, la sœur de Yuriko revient longuement sur sa vie et les circonstances qui ont conduit au drame. Au fil du récit, elle cède la place aux journaux de Yuriko et Kazue, nous permettant une vision très complète des événements.



Nées de l'union d'un père suisse et d'une mère japonaise; Yuriko et sa sœur ont peu de points communs : la beauté exceptionnelle de Yuriko semble l'avoir mise à l'écart au sein de sa famille-même. Pour son aînée, c'est un monstre, invisible à première vue mais pour qui dépasse les apparences, ce fait est une évidence.



Désireuse de se démarquer de sa famille et de sa cadette, la sœur de Yuriko a intégré le prestigieux lycée K tandis que les siens quittaient le Japon pour la Suisse. Au décès de sa mère, par suicide, Yuriko décide de rentrer au pays et est scolarisée dans le même établissement, elle y trouvera le moyen de focaliser l'attention et ainsi y fera ses premiers pas dans la prostitution. Jusqu'à sa mort...





Dans ce roman dense et captivant, Natsuo Kirino nous offre ici une vision sans concession de la société japonaise : travailleurs immigrés, place de la femme, système scolaire, ... De la même manière, elle applique le même traitement à ses protagonistes et à leur famille : au plus profond de l'âme, les monstres sont légion. Un récit dur et fort, qui mérite plutôt la mention de "roman psychologique" que de "thriller". Surtout au vu de la fin qui démérite un peu en regard des pages précédentes.


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Out

Encore une fois, avec ce livre, je peux dire qu’il ne faut pas lire les quatrièmes de couverture. Mais d’un autre côté il faut bien savoir ce que ça raconte.



Je m’attendais à quelque chose de plus enlevé et je me suis presque retrouvé face à une chronique sociale. Kirino décrit à travers les quatre femmes une partie de la société japonaise qui fait des boulots à la chaine et mal payés. Une partie de la société qui semble être sacrifiée, presque parce qu’elle est féminine. Une partie de la société à qui on fait violence, comme si c’était une chose naturelle. Car à tous les niveaux on fait violence à ces femmes, certaines d’entre elles vont essayer de sortir du schéma et tenter ne plus se laisser faire. Même si on peut être touché par ce qui leur arrive en tant que femmes, les quatre héroïnes ne sont pas toutes appréciables. Pour certaines on peut même comprendre pourquoi les hommes ne sont pas sympas avec.



J’ai apprécié le roman jusqu’au moment où Sataké, le maquereau gérant de casino au passé de tueur de femme, cherche à se venger du tort que les quatre femmes lui ont fait. A partir de ce moment-là et jusqu’à la fin j’ai trouvé que le roman trainait trop en longueur. J’avoue avoir été déçu par la fin, j’espérais quelque chose de mieux.



Out est un roman où les personnages ne sont ni dans le noir ni dans le blanc mais où tout le monde est dans le gris, à un endroit où il est difficile de faire la distinction entre bien et mal.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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Monstrueux

On avait été emballé (étonné puis emballé) par le précédent roman de Natsuo Kirino : Out, qui avait même terminé sur notre podium l'an passé.

Monstrueux, pourtant plus récent, s'avère une demi-déception.

Est-ce dû à la traduction de seconde main (une traduction de la version anglaise elle-même traduite du japonais) ? Est-ce dû à la construction du roman, pas toujours homogène, à ses quelques longueurs ?

On retrouve pourtant les caractéristiques des romans de Natsuo Kirino : histoire contée à plusieurs voix, histoire ordinaire de l'horreur quotidienne, histoire de femmes malmenées dans le Japon d'aujourd'hui.

Monstrueux (Grotesque en VO), raconte la vie de trois femmes : deux sœurs et une amie de collège. Les deux sœurs sont métis (le père est suisse) et l'on effleure le racisme nippon. La sœur cadette est l'incarnation de la beauté et cela lui sera fatal.

Le sort de la sœur ainée et de l'amie d'école ne vaudra guère mieux et toutes les trois finiront dans la prostitution au terme d'une lente mais inexorable descente aux enfers.

La vie de ces trois adolescentes qui deviendront femmes et finiront prostituées est emplie de haine, de mensonge, de noirceur, de jalousie, de rancœur, ... brrr.

Amoureux des intrigues policières, passez votre chemin.

C'est glauque voire trash et on persiste à croire que le pessimisme très noir de Natsuo Kirino n'est qu'un petit reflet obscur du Japon.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/2..
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Intrusion

C'est assez complexe comme roman : beaucoup de personnages, et en plus avec les noms japonais, pas facile de s'y retrouver. En plus, c'est quand même vendu dans une collection "policier", alors qu'on ne voit pas trop ce qu'il y a de policier là-dedans. Après, le livre en lui-même se laisse lire, mais bon, c'est pas très prenant.

Pour ma part je ne suis pas conquis du tout.
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Intrusion

Je ne connaissais pas cette auteure, présentée comme une référence dans son pays, et j'étais assez curieuse d'élargir mes horizons littéraires avec ce roman.

La couverture, tout d'abord, m'a laissé supposer un roman haletant et violent. Je pressentais une claque, encore sous le choc de ma dernière lecture sur le Japon contemporain, Tokyo de Mo Hayder. De claque, il n'y en a pas eu. Pas l'ombre d'une même. D'ennui, en revanche, j'ai été bercée.

Si la construction narrative du roman est furieusement intéressante dans l'idée - alterner les mises en abîme - elle finit par perdre son lecteur et se dénuer d'intérêt au fil des pages. Je ne sais pas si l'auteure a voulu mettre l'accent sur cette singularité, mais elle semble avoir oublié qu'une construction narrative ne peut être l'aboutissement d'un roman, à moins d'un talent incroyable, comme Luc Dietrich. Ici, la succession de mises en abîme semble être le point d'orgue, au détriment de personnages attachants ou à la psychologie travaillée, voire d'une intrigue solidement construite.

Dernier point et non des moindres : où est le policier dans ce roman ? Je me demande encore... Intrusion est un roman sur la quête de soi et la quête de l'autre mais ces recherches menées par Tamaki Suzuki sur l'identité de O. et les personnages de Midorikawa ne permettent pas de catégoriser ce roman dans le genre policier. Une classification qui induit le lecteur en erreur et laisse supposer que le roman s'ouvrira sur d'autres perspectives. C'est bien dommage.

Un livre qui n'a pas su aiguiser mon intérêt. Une lecture pesante, malgré la brièveté du texte. Un nouveau rendez-vous manqué.
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Intrusion

Ma connaissance en littérature japonaise est réduite à son strict minimum : un roman policier, un roman contemporain, deux mangas et ce livre.

Je commencerai par une critique : ce livre n'est pas pour moi un roman policier et je m'interroge sur sa classification dans ce genre. Oui, Tamaki, le personnage principal enquête : elle cherche l'identité de O. la maîtresse d'un écrivain reconnu, qu'il a mis en scène dans un roman autobiographique avec sa femme et ses enfants, sans dévoiler son identité. En effet, Tamaki veut inclure ce personnage dans son prochain roman. Mais, qu'elle trouve son identité ou pas n'est pas si important - et jusqu'au bout, nous pouvons douter de l'identité de O (je n'ai pas pu m'empêcher en lisant cette initiale de penser à l'oeuvre de Pauline Réage). Ce qui est intéressant est le travail de recherche qu'elle mène.

Nous découvrons ainsi la place de la femme dans la société japonaise, et la place de l'auteure. Tamaki écrit à plein temps, il est rarement question de son mari et de son fils qui semblent très bien se débrouiller sans elle. Elle se consacre tout entière à son écriture, puis à la manière dont l'écriture de son nouveau roman lui permettra d'oublier son histoire d'amour avec Seiji Abe, son éditeur. L'acte d'écrire et son amour pour Seiji ont été tellement indissociables pendant les sept années de leur liaison qu'il lui faut presque réapprendre à écrire et à récrire. Les douloureuses étapes de correction ne sont pas dissimulées, non plus ce qu'une auteure, en l'occurrence Tamaki, attend de son éditeur. Seiji, lui, choisira une autre solution, bien plus radicale.

Chiyoko, elle, est d'une autre génération. La femme du célèbre écrivain Mikio Midorikawa consacrait ses journées entières à prendre soin de son mari, de ses enfants, de son foyer, et n'avait pas une minute à consacrer à l'écriture. Elle ne pouvait que jalouser ces femmes qui, célibataires, pouvaient écrire quand elles voulaient. Cependant, toutes ne sont pas parvenues à acquérir la reconnaissance qu'elles attendaient, comme Yumi Miura, par exemple.

L'autre question sensible est l'inspiration des écrivains. A une époque où le genre de l'autofiction fleurit, Natsuo Kirinomontre les bouleversements que cette écriture apporte. Elle peut conduire aussi, indirectement, à la tragédie. Qui est coupable, alors ? Qui est innocent ? Là, pas de juge ni de jury populaire pour le déterminer, pas d'avocat pour prendre la défense de l'accusé (Mikio MIdorikawa ? O. ?), pas de procureur pour accuser, mais le trouble d'une écrivain qui voit, en chair et en os, les êtres de papier sur lesquels un auteur a bâti son intrigue. Seules pièces à conviction : de larges extraits du roman de Midorikawa, entre vérité et mensonge.

Refuser de donner l'identité de O est garder une part du mystère de la création - et aussi une manière de dire que la O de papier n'est pas à rechercher dans la vraie vie. O. occupe une position ambiguë, à la fois muse et destruction, Eros et Thanatos réunis, et il faut ne pas avoir été elle (et en avoir subi les conséquences) pour oser revendiquer cette identité.

Intrusion est une belle réflexion sur le métier d'écrivain, sur les relations entre un auteur et un éditeur, sur l'inspiration, sur les rapports amoureux. Il n'est pas un polar.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Intrusion

Tout d'abord, une petite remarque concernant cette collection "Seuil Policiers"...sur les quatre romans lus, un seul pour l'instant rentre pour moi (et pour la plupart des lecteurs à en lire leurs critiques) dans la catégorie policier. Car ici, pas de crime, de mobile, de coupable, de victime, de mode opératoire ou d'enquête policière. En soit, ça ne me gêne pas vraiment car je ne lis pas que des romans policiers...mais je trouve dommage d'étiqueter un tel roman "policier" car : soit les personnes voulant absolument lire un roman policier seront déçues, soit les personnes qui auraient pu être la cible de ce livre ne tomberont pas forcément dessus par hasard, soit, et je l'espère, ceux pensant lire un policier auront une bonne surprise.



Et pourtant, il y a (en)quête. On pourrait même dire quête de soi, enquête sur la séparation, quête du couple, enquête sur les sentiments, quête de la vérité, enquête sur la perte de l'être aimé...Pas vraiment des thèmes qui provoquent une petite étincelle et me donne envie d'en savoir plus.



Natsuo Kirino nous plonge dans une reflexion intellectuelle, la notre et celle de son personnage mais aussi dans un autre genre de reflexion. J'aime beaucoup la définition du Petit Larousse : "Reflexion : fait pour un corps de changer de direction après un choc avec un autre corps", car je trouve qu'elle reflète bien l'état d'esprit de Tamaki mais également le mien à la lecture de cet ouvrage. Il y a aussi un va et vient entre la réalité et la fiction ainsi qu'un jeux de mirroir ou plutôt une mise en abyme assez énorme.



Ce qui m'a le plus marqué d'ailleurs, c'est cette belle (mais fatiguante) mise en abyme : on navigue entre Intrusion (le roman), Inassouvi (celui qu'écrit Tamaki) et Innocent (celui qu'a écrit Midorikawa). La strucutre de certains chapitres m'a aussi pesée : le second chapitre par exemple, qui reprend l'interview d'un personnage, n'est constitué que de ses réponses, comme un monologue même si nous comprenons bien que Tamaki est en face.



Cet ouvrage ferait merveille en cours de littérature (ou de psycho)! le côté trop sophistiqué a émoussé mon intérêt au fil des pages. Pourtant, je ne me cantonne pas à un seul genre, j'aime différents styles, des choses légères, des choses profondes mais là, je n'ai pas accroché du tout. Dommage. Pas un roman pour moi.



Merci à Babelio et aux Editions du Seuil



Lu dans le cadre du Jury Policiers Seuil 2011

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Monstrueux

Comme Out, il est ici question de meurtre et de femme. Sauf qu'ici, ce sont deux femmes qui meurent. Deux prostituées. Une qui l'est parce que c'est ce qu'elle a toujours fait et n'aime que le sexe



- (...) Qu'est-ce que tu cherches ? Je veux dire, ici. Tu es venue pour étudier? Ou pour t'amuser avec tes copines de clubs? Les deux, peut-être ? (...) - Eh bien, disons... pour le sexe, je crois. - Alors comme ça, t'aimes ça ? - J'adore



L'autre qui, malgré son emploi de directrice adjointe dans une grosse boîte de Tokyo, a vendu ses charmes, entre autres, car elle s'est fixée l'objectif d'atteindre coûte que coûte quarante millions Yen avant ses 40 ans. Leur autre point commun ? La première, Yukio, est la soeur de la narratrice, la seconde, Kazue, a été sa camarade au lycée.

Car tout commence avec la narratrice qui décide de rapporter ce qu'elle sait à propos de cette affaire qui a fait grand bruit. Et elle reprend tout depuis le début. Le tout début, lorsque très jeune, elle a compris que sa soeur était monstrueuse ou plutôt avait une beauté monstrueuse qui la terrifiait, due en partie à son métissage (leur mère est japonaise et leur père suisse).



- C'est Yuriko, maman. Sa tête... Elle me fait peur ! J'avais soudain compris ce que c'était : les yeux de Yuriko ne renvoyaient aucune lumière. Même les yeux des poupées ont toujours un petit point blanc peint au milieu pour suggérer la lumière. Cela donne à leur visage un air doux et charmant ; les yeux de Yuriko, eux, étaient comme deux étangs sombres.



Mais l'intrigue, n'est qu'un prétexte car l'auteur aborde également le thème de la hiérarchie au sein de la société japonaise
Lien : http://iti1801.net/blog/inde..
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Out

Ce triller fascinant met en avant la force des femmes bafouées par le système du Japon figé dans les règles ancestrales de hiérarchie et de soumission. Trois ou quatre dames sont forcées à s'organiser pour défendre leur situation déjà pas enviable et elles y arrivent! Avec les moyens du bord, elles luttent pour leur dignité, mais voici qu'une enquête policière s'ouvre et nous nous retrouvons dans "crimes et indices". L'issue n'est pas moins surprenante que tout ce qui précède. A lire dans son ensemble l'oeuvre de Madame Natsuo Kirino.
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Intrusion

Un roman extrêmement bien mené qui traite de deux histoires, l’une réelle et l’autre en apparence fictive, qui ne sont pourtant pas si différentes l’une de l’autre…
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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Paris : CANCAN

Pratiqué dans les guinguettes et les bastringues entre 1825 et 1830 comme une parenthèse de défoulement bruyante que s'accordait les hommes pendant l'exécution d'un quadrille, cette danse est à l'origine du cancan. Les femmes bravant les interdits décident de se l'approprier en lui apportant la touche endiablée qui lui manquait, on parle du : (😼 + 🐎)

Le tohu-bohu
Le charivari
Le chahut
Le barnum
Le boucan

10 questions
9 lecteurs ont répondu
Thèmes : moulin rouge , cabaret , danse , belle epoque , peinture , Music-hallsCréer un quiz sur cet auteur

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