Niko Tackian

Je sais, mais pour comprendre la forme d'un arbre, il faut voir ses racines. On pousse tous en fonction de nos racines.

Tout était en train de s’écrouler autour de lui, il se sentait comme un jongleur qui luttait désespérément pour rattraper des balles qui n’en finissaient pas d’apparaître entre ses mains.

Elle aurait aimé dire à Hadrien qu’il était une créature tombée du ciel aux ailes coupées par la bêtise humaine. Il était maintenant condamné à errer dans ce cul-de-basse-fosse qu’on appelait la vie et à subir les pires abominations. A terme, il deviendrait lui aussi un bourreau ou un médiocre, et il engendrerait d’autres créatures des cieux pour leur couper les ailes à son tour.

Un brouillard d'un bleu spectral envahissait lentement la vallée, transformant le moindre arbre en une silhouette décharnée avant de l'avaler.

Un ciel encombré de gros nuages noirs lui crachait sa bruine en pleine face.

La première chose que j’ai vue lors de mon réveil à l’hôpital était une fleur et j’ai pleuré. Croyez-le ou non, je n’avais jamais réellement vu une fleur auparavant, avant d’être revenue du royaume de la mort.

Coincé entre le périphérique et une large zone de travaux sans fin, leur environnement ne les aidait pas à décompresser, pas plus que les kilomètres de couloirs blancs et les multiples salles de réunion vides.

Que faire lorsque ce parasite qui vous étouffe fait partie de votre chair? Faut-il se mutiler pour vivre libre dans la souffrance ou accepter son sort et se résigner à mourir en esclave?

Stephen King - dont il avait dévoré tous les romans - disait qu'à vingt ans on croyait connaître la route, à vingt-cinq on soupçonnait qu'on tenait la carte à l'envers et à trente on en avait la certitude...

- …Clara, c’était une fille pleine de passion, et très courageuse. Mais il y avait quelque chose d’enfoui… une souffrance. Elle pleurait sous l’eau.
– Comment ça, elle pleurait sous l’eau ? Qu’est-ce que vous voulez dire ?
– C’est une expression qu’on utilise en compétition. Quand un nageur vient s’entraîner et qu’il traverse des épreuves dans sa vie privée, on lui dit qu’il n’a qu’à pleurer sous l’eau, là où personne ne pourra le voir.

Tomar était son boss, son amant et son amour… mais Tomar avait cette part d’ombre torturée qui la séduisait autant qu’elle lui faisait peur.

Des chênes partout recouverts de mousses fluorescentes, des bouleaux, des peupliers mais aussi des sapins et des pins sylvestres aux troncs noueux.

La douleur physique n'est rien comparée à celle de l'âme.

Sa peau rougit par la chaleur de l'eau lui donnait des airs d'écrevisse tout juste sortie de la casserole.

Le livre avait visiblement pas mal voyagé à en juger par l’état de la couverture et des pages qui commençaient à se détacher. Un objet utilisé comme marque-page tomba sur les draps du lit. Il s’agissait d’une petite médaille en argent frappé. Jimmy reconnut San Lorenzo portant sa grille sur l’épaule et réalisa soudain qu’il était le saint patron des mineurs…
Avant de descendre au fond du trou, ils avaient pour habitude de lui adresser une courte prière.

Ce qui m'a sauvée, c'est la photo. Ça m'a permis de me focaliser sur autre chose.

La route se rétrécit progressivement, se transformant en une allée qui montait entre une poignée de collines arborées et couvertes de neige. Sur la droite, elle apercevait la silhouette imposante des hauts plateaux dont les falaises tombaient à pic, comme les murs d'une forteresse.

Il y eut un silence d’église. Joshua réalisa soudain qu’il se trouvait en peine montagne, dans les entrailles d’un hôtel en ruine en train de discuter avec un gars qui passait la plus part de son temps à errer dans des couloirs vides en parlant tout seul. Il eut un frisson en imaginant Robert, hache à la main, courant dans un labyrinthe végétal derrière son petit garçon gémissant « REDRUM » avec des yeux révulsés.

- Liquide céphalorachidien mélangé au sang de l'hématome...une belle soupe de cerveau.
Ce genre de "blague" était la spécialité de Bouvier comme de bon nombre des légistes que Tomar avait rencontrés dans sa carrière. Cela faisait partie d'un processus de dédramatisation naturelle, lui avait expliqué Rhonda qui aimait bien la psychologie de comptoir.
" Faut se marrer, la vie est trop grave."

- Autrement dit, nous sommes entourés de gens qui nous veulent potentiellement du mal ?
- Oui, les médias parlent parfois de gens toxiques. Comme le gaz ou le poison, ils répandent leur influence négative au point d'intoxiquer tout ce qu'ils touchent. Je pense que nous pouvons tous trouver un exemple de ce genre de personnes dans notre entourage ….