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Critiques de Oliver Sacks (106)
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En mouvement : Une vie

L'idée d'une plongée dans le cerveau d'un neurologue le temps d'une vie, est le fond de la pensée qui m'a attirée à ce livre. Ma première rencontre avec Sachs ayant été avec son fameux livre "L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau", des récits sur des cas neurologiques spécifiques, un livre passionnant.

Un homme singulier, passionné de moto, de voyages, de chimie, de biologie... nageur et haltérophile, entre autres.Issu d'une famille anglaise, juive pratiquante ,père, mère et les deux frères aînés, tous médecins, dés son quatorzième anniversaire, il est entendu qu'il sera médecin. Grand lecteur éclectique se passionnant aussi bien pour Darwin, que pour les mémoires de Bunuel ou la littérature médicale du XIX éme siècle, dont il profitera pour ses futurs recherches et écrits.Un livre du grand neuropsychologue russe, A.R.Luria (1902-1977) sur la mémoire va changer l'objectif et l'orientation de sa vie. Il deviendra un grand spécialiste du cerveau, ne séparant pas la neurologie de la psychiatrie. Son empathie envers ses patients ,repérant l'humanité au coeur des cas neurologiques les plus étranges et son don de conteur hérité de ses parents, résultera en plusieurs ouvrages passionnants, fascinantes explorations de contrées inconnues au coeur du psyché humain. Ouvrages, auxquels il devra sa renommée et sa carrière plus qu'à son travail clinique, pourtant foisonnant.

Après ses études à Oxford, solitaire,une homosexualité insupportable à sa mère et très réprimandée dans les années 50 en Angleterre et la présence d'un troisième frère aîné schizophrène à la maison seront parmi les raisons de son exil aux Etats-Unis. Il y passera le reste de sa vie, avec des retours sporadiques dans son pays, tout en restant attaché à sa famille et surtout à sa mère ,femme généreuse et remarquable pour son temps,dont la mort le dévastera.

Un livre trés riche en anecdotes d'une grande diversité, du chat qui l'adopte à Robin Williams qui devient son "jumeau", d'un week-end avec Temple Grandin atteint du syndrome d'Asperger à la maladie de Guam, de Pingelap "l'île des daltoniens" à "l'unicité"dans la théorie Edelman et beaucoup de passages de vies de proches avec lesquels il partagea ses multiples intérêts.

Cette belle autobiographie,non linéaire, empreinte de pudeur, émouvante de sincérité et d'humilité, publiée en 2015 trois mois avant sa mort, m'a fascinée, émue, touchée.

Je le conseille même à celles ou ceux qui ne le connaissent pas. On y apprend beaucoup de choses dans tous les domaines de la science , nous donnant l'envie de connaître son oeuvre et découvrir d'autres mondes qui semblent si loin, si étrangers et en faite, n'en sont pas tant que ça !
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Quel titre singulier me direz-vous.

L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau.

Cela pourrait faire penser à un livre d'histoire drôle ou absurde mais ce n'est rien de tout cela.



L'auteur, Oliver Sacks est un neurologue qui a décidé de nous conter certains cas dont il s'est occupé.

Son but n'est pas de nous faire profiter de la misère des autres mais pour nous apprendre, comprendre et peut être ainsi permettre de guérir des cas insolites et donc peu connus.

Nous pourrions nous dire que depuis 1985, date de la première parution, les symptômes doivent être connus du grand public.

Il n'en n'est rien.



Il souhaite aussi et surtout, à travers ses écrits, nous présenter des cas cliniques mais avant tout des êtres humains, luttant contre une maladie.



Enfin, il explique que "l'être profond" du patient a beaucoup d'importance en neurologie car les désordres de ce type entraînent parfois des modifications de l'identité même du patient.



J'ai beaucoup apprécié sa façon de nous présenter ces histoires.

C'est un médecin qui se présente de manière profondément sensible à la détresse de ses patients et qui essaye de nous faire comprendre ce que leurs symptômes impliquent dans leur vie.



Prenons l'exemple de la femme qui n'a plus de proprioception.

Ce sens caché que nous avons tous et qui nous permet de faire les gestes, les mouvements adéquat pour nous tenir debout, parler ou porter.Il nous permet aussi d'avoir conscience que notre corps est bien le nôtre.

Imaginer perdre ce sens dont vous avez à peine conscience.

C'est difficile.

Et bien, il vous faudrait comme le dit la femme qui en est atteinte être les yeux de votre propre corps. Regarder votre bras pour qu'il puisse bouger comme vous le souhaitez.

Mais cela entraîne chez la patiente autre chose : la sensation que son corps ne lui appartient plus, qu'elle se trouve dans un corps mort.

Un sentiment difficilement imaginable et qui ne peut que nous toucher.



Cet essai est pleins de cas comme celui-là qui nous révèle un monde autre, où des hommes et des femmes voient, ressentent, vivent autrement que nous.

C'est aussi un essai pleins d'émotions, de réflexion et d'humanité.
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau est un recueil de récits cliniques. Tous les singuliers caractères qui peuplent ce livre sont authentiques et si l'on a parfois l'impression de naviguer en terrain fantastique, les situations surréalistes décrites par Oliver Sacks sont pourtant bien réelles. Pour le neurologue anglais, " L'être profond du patient a beaucoup d'importance dans les sphères supérieures de la neurologie, autant qu'en psychologie ; car le patient y intervient essentiellement en tant que personne et l'étude de sa maladie ne peut être disjointe de celle de son identité " (p.10). A mi-chemin entre le théoricien et le dramaturge, Sacks considère ses patients comme des " voyageurs de contrées inimaginables - contrées dont, autrement, nous n'aurions pas la moindre idée." (p.11). Réconciliant ainsi le médecin et le naturaliste, le neuropathologiste plaide en faveur de l'émergence d'une science nouvelle fondée sur des études croisées entre psychologie et neurologie...



Publié pour la première fois en 1988, ce livre qui s'inscrit clairement dans une démarche de vulgarisation scientifique, permet au néophyte d'appréhender les difficultés auxquelles sont confrontés les neurologues. Les troubles décrits par Sacks sont incroyables. Ils affectent non seulement les fonctions motrices des patients mais également leur prodonde personnalité. Ce que révèlent ces études de cas, c'est que soigner des patients atteints de troubles neurologiques sans s'attacher à comprendre les corrélations entre corps et esprit relève d'une fastueuse entreprise. D'après Sacks, il est compliqué de soigner un malade " sans approfondir l'anamnèse jusqu'au récit ou au conte : car c'est seulement là que nous avons à la fois un "qui " et un " quoi ", une personne réelle, un patient confronté à la maladie - à la réalité physique." (p.10). Renouant avec la tradition du récit des maladies, technique ancienne héritée d'Hippocrate, le neurologue considère que la rencontre entre les études du psychique et du physique est nécessaire pour progresser dans le traitement des malades. Grande est la tentation de croire que les cas présentés relèvent exclusivement de l'anecdote voire de la fable. Les récits du médecin s'accompagnent pourtant d'analyses argumentées et les cas relatés ne manquent pas de soulever de nombreuses questions : est-ce possible de ne pas reconnaître son propre visage ? Se peut-il qu'on ne puisse vouloir se servir de ses mains qu'au bout de 60 ans de vie ? Que penser de cette femme qui n'a aucune conscience de ce qui se passe à sa gauche ? Que dire encore de la femme désincarnée ou de cette femme qui ne comprenait pas les mots ? Comment croire encore à l'histoire de cet homme qui sous l'effet de la drogue, se retrouve dans la peau d'un chien ? Que se disent encore ces frères jumeaux qui communiquent exclusivement par le biais de nombres premiers ? Toutes ces histoires hallucinantes sont autant de témoignages improbables qui défient toute imagination. C'est déroutant, effrayant, vertigineux mais tellement captivant !



Grâce à l'évocation de ces quelques mystères irrésolus, l'écrivain scientifique invite à un voyage des plus troublants dans les méandres insondables du cerveau : maladie de Parkinson, syndrôme de Korsakov, maladie de La Tourette, maladie d'Alzheimer, autisme... tous ces troubles neurologiques dont nous avons plus au moins connaissance, prennent avec la lecture de ce livre une certaine consistance. Le médecin les a regroupés dans quatre chapitres : les déficits qui se caractérisent par une détérioration ou une incapacité de la fonction neurologique (aphonie/extinction de la voix, aphémie/altération de la parole, apahasie/trouble du langage, alexie/trouble lié à la lecture, apraxie/incapacité à coordonner correctement ses mouvements, agnosie/incapacité à reconnaître les objets, amnésie/perte partielle ou totale de la mémoire, ataxie/perte de coordination des muscles des bras ou des jambes). Les excès qui se traduisent par la surabondance fonctionnelle (hyperkynésie/hyperactivité, hyperboulie/tendance à l'exagération, hyperdynamie/hyperactivité musculaire, hypermnésie/exaltation de la mémoire, hypergnosie/exacerbation de la reconnaissance des objets...). Les transports (réminiscence, altération de la perception, imagination, rêve) qui ne sont pas souvent pris en compte du point de vue neurologique mais qui relèvent plus souvent de la psychanalyse (cf. Hildegarde de Bingen). Et enfin, le monde des simples d'esprits, "univers fascinant et paradoxal où tout tourne autour de l'ambiguité du "concret" p.222-226), qui interroge sur " cette qualité de pensée qui caractérise les simples d'esprit et leur confère leur poignante innocence, leur transparence, leur complétude, leur dignité " (p.224) mais qui n'est pas ou peu étudié par la science classique.



Aussi inquiétantes que soient ces histoires (elles relèvent pour beaucoup de l'incompréhensible), elles recèlent une richesse infinie de l'univers mental qui construit nos esprits. Ne serait-ce le vocabulaire parfois très technique, ce livre est tout à fait accessible et il incite certainement à fouiller le sujet. A découvrir !
Lien : http://livresacentalheure-al..
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Ce sont différents récits cliniques, aussi intéressants les uns que les autres.

C’est une approche sur de nombreuses maladies telle que le syndrome de la Tourette, l’autisme, et sur multiples déficiences neurologiques et leurs « guérisons ».

J’ai lu beaucoup de livres de ce genre et j’avais envie de me replonger dans ces singulières études.



En connaissant les différents problèmes psychologiques des personnes.

On comprend ainsi, les difficultés que peuvent engendrer ces diverses maladies.

Cela me permet d’être un peu plus humaine et moins terre à terre et de ne pas les juger bêtement comme des idiots… Parce que ça peut arriver à tout le monde.



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Chaque chose à sa place

J'ai une grande tendresse pour l'auteur Olivier Sacks , je n'ai donc pas hésité quand j'ai du choisir dans les nombreux livres du dernier Masse Critique .

De l'auteur , j'avais lu L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau , je savais qu'un de ses écrits ' Cinquante ans de sommeil ' avait donné lieu au film très émouvant L'éveil avec le magistral Robert de Niro , j'étais en pays connu .

Olivier Sacks , mort à l'âge de 82 ans en 2015 est un neurologue bienveillant qui a écrit de nombreux livres passionnants de vulgarisation .

Chaque chose à sa place est en quelque sorte son livre testament , écrit peu de temps avant sa mort et ça le rend très touchant .

Le livre est composé de différents chapitres évoquant sa vie de son enfance à la fin de sa vie.

L'auteur en véritable conteur arrive à nous passionner , même si pour être honnête , certains chapitres ne m'ont pas ou peu intéressé .

Par contre , des chapitres coups de cœur comme Un été de folie , celui consacré à l'asile , précurseur de nos hôpitaux psychiatriques et bien d'autres encore .

Une lecture inégale certes mais qui m'a procuré un bien grand bonheur de lectrice .

Un auteur qui à toute sa place dans mon cœur.

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Chaque chose à sa place

Dans les années 1990, pour mes études, j'ai lu et apprécié 'L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau' d'Oliver Sacks.



L'auteur, neurologue, y décrit de façon très abordable des cas cliniques rencontrés, notamment autour de dysfonctionnements de la mémoire.



Je m'attendais à être aussi intéressée par cet ouvrage, choisi lors de la dernière Masse Critique non-fiction.



Raté. Chroniques trop intimes ou trop érudites pour moi, je ne sais pas.



• Merci à Babelio & aux éditions Christian Bourgois.
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Étrange voyage au cœur du cerveau humain. À travers des portraits souvent touchants de ses patients, Oliver Sacks nous montre plusieurs fonctions de notre organe favori qui nous semblent tellement naturelles et évidentes qu’on ne cherche même pas à mettre un nom dessus, et qui pourtant peuvent disparaître (ou ne jamais se développer) : savoir où se trouve le sol en marchant sans devoir regarder à terre en permanence, voir une main et comprendre que c’est la nôtre, reconnaître le visage de sa femme et de ses enfants, se rappeler de ce qu’on a fait la veille, …



Le plus dérangeant dans ce livre, c’est qu’il bouscule la conception que l’on peut avoir de la personnalité. On a tendance à la considérer comme unique, indivisible, voire même éternelle pour une partie de la population (avec le concept de l’âme). Pourtant, les histoires racontées ici semblent plutôt suggérer que nous avons plein de petits « modules » dans le cerveau, connectés mais en partie indépendants, et qu’il suffit qu’il n’y en ait qu’un qui cesse de fonctionner correctement pour transformer radicalement notre personnalité et notre manière de voir le monde ; tout comme le fait que certaines substances chimiques peuvent totalement éteindre ou au contraire exciter des traits de caractère parfois présents depuis la petite enfance.



J’ai aussi beaucoup apprécié la manière très humaine d’aborder chaque patient. Quand on se spécialise dans un domaine, on a tendance à ne plus voir qu’un organe (ou une sous-fonction d’un organe), plus ou moins bien entretenu, à la place d’un être vivant. L’auteur souligne l’importance d’observer une personne dans sa vie quotidienne plutôt de se fier à des tests standardisés réalisés dans des laboratoires. Il se pose aussi la question de la légitimité du corps médical à arracher une personne à une vie potentiellement riche pour la forcer à acquérir une semi-autonomie précaire dans le monde dit normal.



Malgré son titre qui prête à sourire, ce témoignage provoque de sérieuses interrogations. Suffisamment pour donner envie de se plonger un peu plus sérieusement dans le sujet.
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Un anthropologue sur Mars

Oliver Sacks fait partie de ces médecins qui pensent que pour aider un patient, il faut aller plus loin que l'observation extérieure. Parce que chaque malade est un individu doté de ses mécanismes de défense conscients ou inconscients propres, le neurologue considère qu'il est difficile de traiter un cas sans s'attacher à sa personnalité et son mode de pensée : "Le médecin ne peut étudier la maladie sans étudier l'identité, les mondes intérieurs que ses patients créent sous la pression de la maladie. Mais les réalités des patients, ou les mondes qu'eux-même et leur cerveaux construisent, restent largement incompréhensibles tant que l'on se contente de l'étudier de l'extérieur. En plus de l'approche objective du scientifique ou du naturaliste, il faut donc employer une méthode intersubjective en bondissant comme Foucault l'écrit dans, "à l'intérieur de la conscience morbide, (afin de) chercher à voir le monde pathologique avec les yeux du malade même." (p.20). Parce que les patients traités ont bien plus à partager que leurs souffrances et les seuls symptômes de leurs pathologies, les sept études cliniques ici rapportées constituent autant de riches enseignements pour le médecin que de curiosités pour le lecteur. Dix ans après le succès de L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau (1985 pour la version originale), le neurologue revient sur de nouvelles études de cas : achromatopsie, amnésie, syndrôme de Dostoeivski, autisme, syndrôme de la Tourette, le "neuro-anthropologue" témoigne d'histoires et de drames explorant des univers inimaginables...



Ces études accessibles aux lecteurs néophytes, montrent la nécessité de remettre en question les méthodes d'observation cliniques : même si les patients peuvent présenter des troubles pathologiques communs, Oliver Sacks insiste sur le fait que chaque cas est unique car il est profondémment lié à la personnalité de chaque patient. Le défi du neurologue se situe donc au delà de la simple observation. Selon Oliver Sacks, les études cliniques doivent en effet s'intéresser à chaque individu non pas comme un simple objet d'étude mais elles doivent aussi "revenir aux sujets concrets, aux individus qui les ont inspirées et dont elles traitent." (p.13). Cette approche humaniste déjà remarquée dans L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et respectueuse du serment d'Hippocrate, fait honneur au neurologue anglais dont les publications sont susceptibles de renouveller le champ de recherches des neurosciences. De mon humble point de vue, ces études portant sur des cas plus que troublants, prouvent qu'il n'existe pas de généralités lorsque l'objet d'étude se rapporte à la construction cognitive des individus. Aussi vrai que la médecine est une science inexacte, elle se doit de tenir compte du facteur humain d'autant plus lorsqu'elle s'intéresse aux troubles neurologiques... Abondamment documenté par diverses sources, Un anthropologue sur Mars met le doigt sur certains mystères encore irrésolus de ce fabuleux organe que représente le cerveau...



Lire la chronique complète sur les Embuscades...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Oliver Sacks , neurologue Anglais avait pris de l'avance sur les pathologies neuro dégénératives.

Grace à ce livre , il décrit toutes les affections neurologiques qu'il a pu rencontrer.

Il va décrire 24 cas cliniques qui peuvent paraitre complètement hallucinants , impressionnants, et chacun de ces 24 cas va représenter une pathologie différente ....et toutes ces pathologies sont bien réelles .

J'étais en école d'infirmière quand nous avons étudié ce livre ..jeunes futures infirmières qui ne connaissions que peu la neurologie à cette époque ..nous sommes restées perplexes.

Les pathologies sont enseignées par la suite et il y avait peu de cas diagnostiqué..on rencontre donc ces pathologies neurodégénératives comme le syndrome de Korsakoff ( démence de l'alcoolique), parkinson ( dégénérescence des plaques cérébrales ) , de même Alzheimer , gilles de la Tourette, prise d'amphétamines chez un jeune étudiant ...les signes cliniques seront tous distincts.

Les patients sont malades dans le corps mais également dans leur personnalité , dans leur esprit, dans leur moi .L'image d'eux même est donc altérée ou n'existe plus .

la neurologie c'est vraiment une spécialité entre la psychologie et la neurologie.

Selon Sacks," il est compliqué de soigner un malade sans approfondir l'anamnèse jusqu'au récit".

Il est évident que certaines personnes peuvent être choquées:"est ce possible de ne pas reconnaitre son propre visage"



Ce livre est simple à lire et décrit bien les choses, les cas cliniques et de façon explicite.Je recommande ce livre ..pas spécialement à des lecteurs jeunes mais des curieux ou des personnes vieillissantes qui angoissent toutes d'avoir un jour une de cette pathologie .

Bonne lecture
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L'éveil

L'Éveil est un livre méconnu (qui n'est plus tout jeune, ce qui peu expliquer l'absence d'intérêt actuel pour ce qui fut un best-seller), qui trouble son lecteur au delà de ce qu'il pourrait croire en ouvrant ce livre pour la première fois.

L'encéphalite léthargique, ou la maladie du sommeil, est une maladie disparue, un peu comme la grippe espagnole : une ancienne épidémie en frappa le monde de façon brutale, pendant une courte décennie, puis le fléau disparait comme il est apparu, sans que l'on ait jamais trop bien compris ses mécanismes. Les symptômes du début de la maladie était si variées que l'on avait peine a reconnaitre l'encéphalite léthargique de la catalepsie, ou de la schizophrénie, dans certain cas. Dans certains cas, les patients ne trouvent plus le sommeil et passent de longs jours éveillés, avant de mourir d'épuisement. Chez d'autres patients, on reconnait des symptômes contraires : sommeil ou somnolence diurne, léthargie profonde, puis le coma et la mort. Des millions de personnes en sont mortes, mais bien plus on été handicapés suite à cette maladie. Les lésions cérébrales consécutives à l'encéphalite font sombrer les patients dans un état parkinsonien sévère, duquel à l'époque aucune médication ne parvient à les sortir.



Ce scénario semble être de la science-fiction a vos yeux? Et pourtant, cette épidémie à réellement eu lieu, au cours des années 1920. Quarante-cinq ans plus tard, en 1965, un jeune neurologue anglais (il est nécessairement plus jeune que tout ses patients) est embauché dans un hôpital pour malades chroniques, ou vivent encore plus d'une centaine de ces personnes qui ont survécue à l'épidémie, et qui ont par la suite sombré dans le Parkinson pendant... près de 50 ans! Alors que le Dr. Oliver Sacks traite ces individus considéré comme perdu pour la médecine, un nouveau médicament révolutionnaire est découvert : la L-Dopa, un précurseurs de la Dopamine dans le cerveau. C'est justement le neurotransmetteur qui fait défaut aux parkinsoniens, de même qu'à ces patients internés et léthargiques depuis un demi-siècle! Le Dr. Sacks entreprend donc de traiter les patients endormis avec ce nouveau médicament... Mais celui-ci n'est pas sans danger, et manipuler la chimie complexe du cerveau humain est un jeu auquel aucun scientifique ne s'adonne sans risque.



D'un point de vue médical, il s'agit d'un ouvrage majeur, car seul deux hôpitaux dans le monde accueillaient à l'époque de la découverte de la L-Dopa un nombre consistant de rescapés de l'encéphalite léthargique : un près de New-York (celui du Dr. Sacks) et un autre en Angleterre. Aujourd'hui, ces rescapés déjà très âgés aux moments de l'histoire, sont inévitablement décédés. Ces personnes souffraient d'une forme de Parkinson extrêmement sévère, comme on en voit aux derniers degrés de la maladie et leur traitement fut en lui même une épopée médicale et humaine digne d'être raconté.

Mais c'est surtout d'un point de vue humain que cet ouvrage se détache de tout les autres. Oliver Sacks nous raconte avec une immense humanité l'histoire de chacune des personnes dont il racontera le traitement : il souligne leurs intérêts, parle de leur famille, de leur métier. Voilà selon moi le signe subtil d'un grand médecin : il aurait été tellement facile de faire de ce livre un condensé des réactions au traitement, sans aborder aucun aspect personnel, tant ces personnes étaient devenues difficiles d'approche, profondément handicapées par un demi-siècle de souffrance, incapables de parler, de bouger et de contrôler le moindre de leur mouvement. Et pourtant. Sacks redonne vie, il dépeint leur humanité en trouvant en chacun d'entre eux une raison de s'y attacher.

Malgré les défaites souvent rencontrées et les souffrances inhérentes au travail dans un hôpital du malades chroniques, Sacks nous livre un témoignage d'humanité immense. On le sens touché par la personnalité et le drame qui se révèle chez chacun des patients.



Au delà de tout ces éléments qui font de cet ouvrage un essentiel, il y a aussi la vision de la neurologie du Dr. Sacks qui est importante dans ce récit. Comme dans plusieurs autre de ses ouvrages, le parallèle est important à faire avec les livres d'Alexandre Louria. Tout les deux considère que l'on fait "de la neurologie sans âme, et de la psychologie sans corps". Notre conception de la médecine est encore influencée par Descartes et son dualisme corps / esprit, alors que nous savons bien qu'aucune division n'est aussi artificielle que celle-là! Sacks est en faveur de l'unification de ces deux discipline, qui en fait, ne sont qu'une.



En bref, je recommande cet oeuvre avec enthousiasme, pour tout ceux ayant un peu d'intérêt pour la médecine, la neurologie, ou la philosophie des sciences en général. Ou simplement pour l'aventure humaine.
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Musicophilia : La musique, le cerveau et nous

Tout le sens de cet ouvrage du neurologue et mélomane américain Oliver Sacks réside – on le comprend à postériori – dans son sous-titre ; en français, « La musique, le cerveau et nous » : d'abord, la musique, « personnage principal » du livre ; ensuite, le cerveau, l'objet du livre ; enfin, nous, car, à travers les nombreux cas exposés, l'auteur nous fait comprendre et ressentir que la frontière entre pathologie et normalité est parfois très ténue.

Le sous-titre original, « Tales of Music and the Brain » semble insister sur l'aspect narration et donne lui aussi une clé du livre. Oliver Sacks est un remarquable conteur et s'est bien de la relation entre la musique et notre cerveau dont il nous entretient. Découpé en quatre parties, (1) « Hanté par la musique », (2) « Des formes de musicalité différentes », (3) « Mémoire, mouvement et musique », (4) « Emotion, identité et musique », l'ouvrage fait le tour de toutes les pathologies possibles où la musique joue ou peut jouer un rôle – quand ce n'est pas elle qui se joue de nous – , allant des cas les plus bénins que tout un chacun peut être amené à vivre, aux affections les plus dramatiques et irréversibles. Des notes en bas de page, pour certaines rédigées lors de la réédition de 2008, viennent compléter judicieusement – sans devoir se précipiter de manière fastidieuse en fin de volume – le corps du texte.

Ce livre n'est pas, de mon point de vue, un ouvrage de vulgarisation scientifique ; en ce sens, il pourrait décevoir les puristes : les férus de science (une copieuse bibliographie devrait les satisfaire), comme certains musiciens. Son intérêt réside ailleurs, dans son approche sensible et respectueuse, non dénuée d'humour, des problèmes graves ou plus légers qu'un médecin, amoureux de la musique et convaincu de ses incidences positives sur notre comportement et sur l'apaisement de certaines des souffrances humaines, a été amené à rencontrer et a voulu faire partager au plus large public dans un langage accessible.

De par son humanité transcendante, on sort de Musicophilia plus riche, renforcé, en ce qui me concerne, dans l'idée que les mystères insondables de La Musique sont encore, toujours et inlassablement à découvrir tant dans le domaine de l'art et de sa pratique que dans ses effets sur l'Homme.



(Critique de Cantus)







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L'odeur du si bémol : L'univers des hallucina..

Un livre à mettre entre toutes les mains de ceux et celles qui se demandent si ce qu'il vive est normal. un livre à faire lire à tous ceux qui croient en 1 Dieu parce qu'il leur est apparu... Un livre pour ceux qui ont des hallucinations et qui n'osent pas en parler de peur d'être pris pour fou. et non on peut avoir des hallucinations et n'être n'y schizophrène ni psychotique.



Un livre pour ceux qui perdent tout ou partie de la vue ou sont amputés d'un membre pour comprendre ce qui peut leur arriver.



Un livre scientifique, un peu, mais surtout éclairant pour les profanes.



Un talent de narrateur certain.



On y apprend ce qui mène aux hallucinations : manque de sommeil, de sensations, solitude, drogues, maladie neurologiques...



On y apprend que Jeanne d'Arc était probablement épileptique.



On voit les possibilités du conditionnement mental.



Des hallucinations visuelles, auditives, olfactives, extraordinairement belles ou effrayantes. Tout y passe.



Il ne manque plus qu'une comparaison culturelle pour être complet.



Une lecture passionnante et nécessaire pour rétablir certaines vérités.



J'avais déjà lu ce livre en 2013 (et je ne m'en souvenais pas, moi et ma mémoire de poisson rouge) A l'époque voilà ce que j'en disais



"When the word "hallucination" first came into use, in the early sixteenth century, it denoted only a "wandering mind."





Bien que cela ne soit pas un roman mais un livre de souvenirs et d’explorations sur certains phénomènes neurologiques, j’avoue avoir parcouru cet ouvrage comme un romain. L’auteur a écrit (entre autre) « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » que j’avais également trouvé passionnant. Il faut reconnaitre aux Américains une capacité pédagogique et de suspens très impressionnante.



Le titre est self explanatory, l’auteur explore et explique le fonctionnement du cerveau pouvant mener à diverses hallucinations (visuelles, olfactives, auditives) sensorielles. Il est question de personnes aveugles ou mal voyantes qui « voient » des scènes, des personnes, de malentendants écoutant / entendant de la musique. Certaines des personnes ayant ces hallucinations sont conscientes que ce sont des visions pour d’autres cela peut être plus complexe. L’auteur fait un distinguo clair entre ces hallucinations et la maladie mentale.



L’auteur nous narre certaines de ses expériences avec le LSD et autres psychotropes avant leur interdiction. Son objectif de départ étant d’observer l’impact sur son cerveau. Il raconte l’addiction et ses effets.



Une des parties traite de l’épilepsie et du rôle joué par les hallucinations, de l’impact des hallucinations dans l’art ainsi que celui des drogues.



Une autre partie explique les hallucinations menant les gens à croire en un dieu. Une de ses patientes a ainsi changé cinq fois de religions ! Comme quoi on peut être comme saint Thomas et se tromper !

Il est question des sensations de « déjà vu » et également des gens qui ont perdu un membre et de cette sensation / douleur qui reste. J’ai été intéressée de lire que cette fois c’est le cerveau qui pouvait avoir l’hallucination d’un membre et ne plus avoir de douleurs.



J’ai adoré ce livre. Je vous le conseille si vous voulez en savoir plus sur ce qui se passe dans votre tête.

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L'oeil de l'esprit

Sans le mélanome oculaire qui fut diagnostiqué à Oliver Sacks au cours de Noël 2005, L’œil de l’esprit n’aurait peut-être pas vu le jour aussi rapidement. En effet, le neurobiologiste a décidé de s’atteler à la rédaction d’un livre consacré aux rapports entre l’œil et le cerveau, le malade et le monde, en même temps qu’il commença à rédiger un journal de bord relatant la prise en charge de son mélanome. Cela ne signifie pas pour autant que l’intérêt d’Oliver Sacks pour l’œil et ses merveilles date seulement de 2005. Auparavant déjà, il avait suivi avec attention les cas de quatre patients atteints de pathologies oculaires singulières, et il relate ses propres expériences avec les mystères de la vision : « Dans mon enfance, je souffrais déjà de violentes migraines ophtalmiques. […]Ces migraines m'ont incité très tôt à me pencher sur le cerveau et sa construction de la vision. Derrière une apparente simplicité et unité, il y a une complexité que la maladie révèle ».



Avant de parler de lui, Oliver Sacks s’attarde donc sur ses quatre patients atypiques. Lilian, grande pianiste, souffre d’alexie. Elle n’arrive plus à déchiffrer le moindre signe, et ses partitions musicales deviennent pure abstraction. Le trouble s’aggrave année après année et touche la plupart des objets de la vie quotidienne. Toutefois, si elle ne reconnaît plus un vase qui lui appartient ou les fruits et légumes qu’elle achète au supermarché, elle est capable de voir qu’un tableau est mal aligné ou d’autres détails qui rendent la compréhension de son trouble encore plus mystérieuse. Dans une existence où tous les repères sont brouillés, Lilian déploie des ruses sans cesse renouvelées pour continuer à mener une vie ordinaire.

Les autres cas évoqueront un homme incapable de déchiffrer le moindre mot, un homme incapable de reconnaître le moindre visage, un aveugle qui répare brillamment la gouttière de son toit, et feront le lien entre strabisme et vision en 3D.



Tous ces cas sont décrits avec une grande minutie. Oliver Sacks s’investit pleinement auprès de ses patients et les assiste au quotidien pendant plusieurs courtes périodes qu’il renouvelle au fil des ans, suivant ainsi l’évolution de leur maladie sur le long terme. Devant des troubles qui ne présentent a priori aucune possibilité de guérison, Oliver Sacks oppose les grands pouvoirs d’adaptation du corps pour pallier à un sens d’autant plus indispensable qu’il constitue, dans ces exemples, la source même de la personnalité des malades (l’une est pianiste, l’autre écrivain…). On reste ainsi stupéfaits par les capacités déployées par chacun pour se réapproprier le monde d’une nouvelle façon.

Mais Oliver Sacks dépasse ces considérations de premier ordre et vient les enrichir de son expérience de neurobiologiste. S’aventurant souvent dans des contrées peuplées de détails dont le sens échappera parfois au commun des lecteurs, Oliver Sacks n’hésite pas à nous décrire les pathologies d’un point de vue scientifique qui éclairera sur les mécanismes à l’origine de la vision. Heureusement, il sait rester globalement très accessible. Avec un sens de la narration qui rapproche chacun de ces cas du genre de la nouvelle, on pourra également être troublé par les remises en questions que nous apportent les considérations de Sacks sur la vision. On en viendrait même à se méfier de ses sens, lorsqu’un mélanome confère à des jonquilles la couleur violette ou lorsque le paysage s’aplatit pour ressembler à une toile peinte. Pourquoi ces dernières visions ne seraient-elles pas plus crédibles que celles dont nous avons l’habitude ? Lorsque le monde peut être modifié du jour au lendemain, il est permis de douter de tout.



Le livre s’essouffle malheureusement lorsqu’Oliver Sacks nous livre le journal de bord de son mélanome. Ce constat est d’autant plus dommageable que le journal occupe près de la moitié de l’ouvrage. Certainement parce qu’il s’occupe ici de son cas personnel, Oliver Sacks oublie de prendre le recul dont il avait fait preuve pour les récits de ses autres patients et s’attarde trop longuement sur le désespoir que suscite son mélanome. Sans vouloir nier les implications psychologiques de ce trouble, on a parfois l’impression qu’Oliver Sacks se complaît dans son malheur et éprouve une sorte de plaisir malsain à en rajouter des lignes et des lignes sur le tragique de sa situation. Si Oliver Sacks livre de très bonnes analyses des cas de ses patients, il devient médiocre lorsqu’il se penche au-dessus de son nombril. Malgré cet étalage de vie privée un peu nauséeuse, on trouve heureusement un témoignage unique qui, venant compléter les quatre précédents, chamboule de nombreuses conceptions et interroge sur le bien-fondé de ce que nous jugeons être la « réalité ».



Faire de la science-fiction à partir d’observations médicales ? Oliver Sacks l’effectue brillamment et, même s’il se perd parfois dans une prose tragique qu’il maîtrise mal, l’originalité de ses apports et de ses réflexions nous permet de fermer les yeux sur ses petits emportements…




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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Amis profanes, soyez rassurés. Aucune compétence médicale ne vous sera nécessaire à la lecture de cet ouvrage. Je suis même tenté de vous dire l’inverse, cette lacune vous permettra peut être d’appréhender ce livre sous un angle plus détaché.

Je vous éviterai l’énumération sans intérêt de quelques cas proposés dans l’ouvrage, ca serait gâcher votre futur plaisir de lecture.

On parcourt avec plaisir et facilité les différents cas proposés, seuls les « post scriptum » en fin de section, peuvent s’avérer plus ardus.



Exceptionnellement, je vous épargnerai mon acide avis sur le style, d’écriture ou de choix de ponctuations, « L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau » étant plus un recueil de cas qu’un « livre ».

Soulignons par contre le soin apporté à la sélection des cas présentés. L’auteur a évité l’écueil de la surenchère dans la bizarrerie et, à l’inverse, a su ne pas tomber dans la larme facile, merci. Les quelques traits d’humour sont à propos et l’on sent une vraie envie de proposer un ouvrage accessible et vulgarisé.



Le regard du Dr Sacks n’est pas froid ou chaleureux, il est avant tout médical et honnête. On sent qu’il apprécie aussi bien le challenge proposé par une inconnue médicale, que la responsabilité qu’il veut endosser d’humaniser la maladie. De toute façon, la plupart des histoires sont souvent suffisamment intéressantes et touchantes pour que l’on apprécie cette distance.

Cette critique est sans doute la plus courte de ma collection, j’en éprouve une certaine satisfaction. Comme je n’ai rien de plus à rajouter, il ne me reste plus qu’à vous encourager à lire cette intéressante production.



A lire ou pas ? :

Positif. « L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau » est une chouette découverte, accessible et passionnant que je ne pourrais que trop vous conseiller. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant de mes prochains exploits aux nombreux quizz auquels je peux participer.
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Musicophilia : La musique, le cerveau et nous

Le principe du recueil de témoignages ou de compte rendu des consultations continue d'alimenter de (trop) nombreux cas plus ou moins pathologiques entièrement peuplés de musique. Le tout à un niveau de détail très élevé !

Et je rejoins les autres critiques : trop c'est trop ! De plus beaucoup de notes de bas de page sont des témoignages dans le témoignage... et sur les hallucinations et d'autres thèmes, j'ai fini par lire en diagonale.



L'ensemble est assez décousu et il est très difficile d'en tirer un fil conducteur, de relier ces cas à des risques, des pathologies, des éléments plus généraux et donc malgré quelques sujets/cas intéressants, on reste frustré devant cette profusion ! Heureusement que les talents de conteur d'Oliver Sacks sont la !

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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Ce qui m'a surtout plu dans le livre, c'est l'approche de l'auteur. Il désigne lui-même la neurologie comme une science "romantique", insistant de toutes les manières possibles sur le fait que là où la neurologie est impuissante, même la personne la plus désespérément malade sera aidée par la volonté, le rêve, l'imagination ... C'est-à-dire qu'il faut traiter un souffrant à coup d'esprit, mais aussi de cœur.



La première moitié du livre m'a choquée, avec une description de terribles maladies du cerveau, à la suite desquelles un individu est capable de perdre sa personnalité. Un patient a oublié comment reconnaître les visages et se concentre uniquement sur les voix, ne distingue pas les gens des objets inanimés (c'est lui qui a pris sa femme pour un chapeau). Une autre patiente a perdu la conscience de son propre corps, elle est complètement «incorporelle» et, pour effectuer des actions de base, la marche, par exemple, elle doit se concentrer sur les actions que les gens exécutent généralement automatiquement. Il y a aussi des malades qui, à la suite d'une paralysie unilatérale, ne reconnaissent pas l'un des membres (la jambe), il leur semble que c'est la jambe coupée de quelqu'un d'autre qui a été jetée au lit par quelqu'un d'autre!

Il y a encore bien d'autres histoires similaires dans le livre de Sacks…



La dernière partie du livre a cependant été pour moi un réel réconfort et une découverte. L'auteur, un neurologue renommé, parle des personnes souffrant d'un retard mental, ainsi que des autistes.

Il nous dit que ces gens ne sont en aucun cas inférieurs aux autres, ils comprennent simplement le monde non pas à l'aide d'abstractions et de constructions intellectuelles, mais à l'aide d'objets et de sentiments spécifiques. Ainsi, une «arriérée» a pu devenir une actrice de talent car, sur scène, toute sa maladresse habituelle a disparu..



Ces personnes, contrairement à nous, ont réussi à comprendre les secrets de l'univers. Ce sont des êtres élus et spéciaux. Et nous, avec notre étrangeté par rapport au côté mystique du monde, nous semblons être oubliés et abandonnés par notre créateur. Après avoir lu ce livre, je l'ai soudain ressenti intensément: Dieu est là où nous ne sommes pas, mais où nous pourrions être.
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L'oeil de l'esprit

Évidemment ce dernier opus du neurologue et psychiatre new yorkais Oliver Sacks a un titre moins intriguant que son essai L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, mais il n'en décrit pas moins des histoires passionnantes souvent déconcertantes. Notre cerveau, quand il dysfonctionne, peut faire preuve d'une plasticité permettant une grande faculté d'adaptation, et les pathologies étonnantes évoquées par le docteur Sacks amènent à se poser des tas de questions.



Par exemple, saviez-vous que l'on peut perdre la capacité de lire, tout en étant toujours capable d'écrire (alexie sans agraphie)? Howard, auteur de romans mettant en scène un détective, a perdu du jour au lendemain la faculté de lire. Au lieu de privilégier l'audition, il s'est astreint à réapprendre à lire (lentement), tout en bougeant mains ou langue pour s'aider.

Saviez-vous que "l'équipement permettant de lire est intrinsèque à tout être humain alors que l'écriture est une invention culturelle relativement récente?"



Lilian, excellente pianiste, perdit la possibilité de lire ses partitions, de lire tout simplement et même de reconnaître les objets et les lieux, de façon progressive et inexorable. On la retrouve jouant de mémoire:

" Où suis-je s'écria-t'elle, cette question me fendant le coeur. Elle trouva cependant sa place et se mit à jouer magnifiquement le son s'éleva, fusionna, tournoya... Le regard tourné vers le haut, Lilian chantonna jusqu'à la fin de la mélodie quelle était en train d'interpréter."



L'auteur lui-même se perd facilement (au point de passer devant son immeuble sans le retrouver) et ne reconnaît que difficilement les visages (ce serait génétique). Cela paraît incroyable, mais il semblerait que les gens dans ce cas ne sont pas si rares. (2% des habitants de la planète).



L'une des plus belles histoires est celle de Sue, qui ne disposait pas de vision stéréoscopique, et y accède tardivement à la suite dune rééducation. Pour elle le monde change complètement!

" La neige tombait doucement en gros flocons humides, et je pouvais voir l'espace entre un flocon et un autre, ainsi que leur magnifique danse en trois dimensions. Autrefois, cette neige m'aurait paru tomber à plat, sur un seul plan vertical à peine éloigné de moi: j'aurais eu l'impression de la voir de l'extérieur. Mais désormais j'étais à l'intérieur de cette chute de neige, parmi les flocons."



Après l'expérience inverse de l'auteur, qui suite à un cancer oculaire perd justement cette vision stéréoscopique là, le livre se termine sur les cas différents de plusieurs aveugles, (dont l'un a été capable de monter sur son toit pour le réparer!) et la réaffectation de de certaines aires du cortex visuel au traitement d'informations acoustiques et tactiles.



Vous l'aurez compris, ce livre est tout à fait abordable (quelques pages seulement sont un peu plus compliquées à suivre), permet de comprendre le ressenti de certains malades et d'admirer les capacités incroyables du cerveau.


Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Chaque chose à sa place

Olivier Sacks est décédé en 2015, à 82 ans. Ce livre, sortie en 2019 en anglais, est sont dernier écrit. Cela apparaît clairement dans l'avant dernier chapitre où il dit ne plus s'alimenter que des liquides et penser ne pas avoir que quelques semaines de vie encore.



Il ne s'agit pas d'une autobiographie mais d'un petit film de sa vie. Comme dans ses autres livres, ce sont des chapitres presque indépendants mais qui, globalement, on un sens. Certains sont inédits et d'autres ont déjà été publiés.



La première partie, "Premières amours", parle de quelques souvenirs d'enfance en six chapitres. Ce sont des souvenirs qui l'ont fait devenir médecin neurologue : la natation, l'école, les musées, la bibliothèque, la chimie et la lecture de "Voyage autour de mon crâne", l'histoire de Frigyes Karinthy.



Puis la partie "Récits cliniques" en 15 chapitres où il jette un regard non pas sur son travail en tant que médecin neurologiste mais sur Le fonctionnement et les dysfonctionnements du cerveau. Un organe extraordinaire et pourtant fragile. Un regard humaniste sur ses patients.



La partie finale, "La vie continue". Pas la sienne puisqu'il n'a plus que quelques semaines à vivre, la vie de ceux qui restent après son départ. Peu de mots sur sa maladie, sauf la diminution de la vue due à un cancer vers 2006 puis, plus loin, la rechute et loin l'approche de la mort dans quelques jours ou semaines.



Des flashes de vie, les sorties des amis des fougères, le gefilte fish (mets juif), les jardins comme un besoin de nous tous. Quelques mots pessimistes sur l'avenir de ceux qui restent : la fin des livres en papier qu'il a tant aimé, la fermeture sur soi à cause des téléphones portables, et la fin de quelques plaisirs simples.



C'est un livre d'une grande humanité, c'est un récit de vie, la vue qu'il a eu du monde par son métier qui a été, sans aucun doute, sa plus grande passion. Le but n'est pas de dire comment il souhaite être vu, mais de dire comment lui il a vu le monde et la vie. Le contraire de certaines personnes âgées qui écrivent pour se vanter des exploits qu'ils ont eu dans leur vie (je pense à un certain sociologue français...).



Et finalement, le titre est très bien choisi : "Chaque chose à sa place".
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L'oeil de l'esprit

Le fonctionnement du cerveau c’est à la fois fascinant et un peu stressant. Oliver Sacks et Antonio Damasio sont les scientifiques que j’ai lu sur le sujet, ils me passionnent et j’admire la qualité de leur argumentation et le respect du lecteur dont ils font preuve en nous prenant ni pour des enfants ni pour des neurobiologistes confirmés.

A son habitude Oliver Sack ( vous avez peut être déjà lu « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » ) part de cas de patient qu’il a connus et qu’il a pris en charge. Rien de vaut les exemples concrets pour remplacer le jargon scientifique.

Son propos est de nous faire comprendre les interactions entre la vue et le cerveau.

Que se passe t-il lorsque quelque chose dysfonctionne sur le chemin entre l’oeil et le cerveau ? comment les personnes dans ce cas contourne les difficultés, luttent contre elles ou les compensent.

D’abord un préalable, pour tous ceux qui pensent que le sujet est lourd et triste, j’affirme qu’il n’en ai rien, c’est bien au contraire un constat réconfortant qui s’impose devant les fascinantes possibilités de notre cerveau.

Que pensez-vous qu’il arrive à une pianiste atteinte d’agnosie visuelle ( oui je fais un peu la neurologue ) qui se révèle incapable de lire sa partition mais conserve en mémoire toutes les partitions apprises et peut les restituer avec talent, puis quelques années plus tard devient incapable de déchiffrer un texte ou faire la différence entre un verre et une bouteille ?

Est-il possible d’imaginer une personne incapable de voir en 3D, aucun relief, les paysages observés sont plats tels des tableaux, peut-on penser qu’un aveugle est capable de réparer la gouttière de son toit ?

Comment font les personnes qui sont incapables de reconnaître les visages ou de s’orienter dans un bâtiment ? Oliver Sacks est particulièrement bien placé pour en parler, il est atteint de ces troubles depuis toujours.

Imaginez un écrivain incapable subitement de déchiffrer le moindre mot, tout ce qu’il lit lui apparait aussi obscure que du Coréen ou du serbo-croate ?



Oliver Sacks nous fait partager le quotidien des ces hommes et de ces femmes qui vont prendre leur handicap à bras le corps, qui vont développer des stratégies pour que ce manque, cette difficulté, cette défaillance de la machine humaine ne les prive pas des joies élémentaires ou de leurs capacités personnelles.

Ce que peux le cerveau est loin d’être totalement élucidé et dans beaucoup de ces exemples on est frappé par les capacités de celui-ci et par le courage et la détermination des patients.



Lilian la brillante pianiste compense pendant très longtemps son handicap, se sert d’une série d’astuces pour ne pas être prise au dépourvu et trouve de la joie dans la musique.

L’écrivain découvre qu’il peut écouter au lieu de lire, qu’il peut dicter au lieu décrire, Sue qui ne voyait pas en 3D entame une rééducation et un jour enfin ne voit plus la neige comme sur un écran plat mais « Mais maintenant, je me sentais à l'intérieur, parmi les flocons de neige. J'étais submergée par une profonde sensation de beauté. »

Des leçons d’espérance, une dose d’empathie aussi haute qu’une montagne, une chaude humanité, ce qui pourrait être un livre triste et pesant devient un parcours fascinant et profondément humain à travers cette étrange machine qui nous fait vivre.



Passionnant essai qui me donne envie de revoir le film L'éveil tiré de l'expérience d'Oliver Sacks lorsque jeune neurologue il s'est trouvé confronté à une sorte de maladie du sommeil dont il va chercher à guérir ses patients



Ecoutez l’émission Sur les épaules de Darwin sur le sujet, Jean Claude Ameisen est un conteur magnifique profitez en


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

O.Sacks , neurologue anglais a exercé et enseigné au Albert Einstein Collège de médecine de New York. « « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau », paru en 1988, a été un best seller international.



Oliver Sacks décrit dans ce livre des cas de malades atteints dans leur corps et leur personnalité la plus intime, dans l’image d’eux –memes.



Il décrit des pathologies authentiques hors du commun et sans explication médicale précise : Des jumeaux arriérés mentaux capables de calculs prodigieux, un homme qui se vit comme un chien, un autiste totalement artiste, une femme qui a perdu la notion meme de son schéma corporel, un homme qui ne reconnaît plus ni les visages ni les objets, un marin amnésique….



Le livre est peuplé de personnages réels au parcours étrange et pathétique.



-Un cas : « l’homme qui tombait de son lit » : Un homme ayant ce que le neurologue avait appelé une « jambe paresseuse » se retrouve hospitalisé pour examens. A son réveil, il trouve dans son lit une jambe ne lui appartenant pas et croit à une plaisanterie douteuse. Il la jette au bas du lit et tombe avec elle car c est la sienne. Il croit alors cette jambe étrangère attachée à lui. Le docteur Sacks lui demande où est alors sa propre jambe. Il répond : « il faut la retrouver ! ». Il s agit de la perte de conscience totale d’un membre hémiplégique.







-Deuxième cas : « Le marin perdu » :







Notre mémoire est notre cohérence. Le marin en question avait été assistant radio dans la marine et se rappelait très bien cette époque . Mais ses souvenirs s’arretaient à la fin de cet emploi et de la guerre.



Il se croyait toujours en 1945 et croyait avoir toujours 19 ans ; il était excellent aux tests de QI sauf s’ils étaient longs car alors il finissait par oublier ce qu ‘il était en train de faire . Il ne se souvenait pas un quart d’heure après avoir vu le docteur un quart d’heure avant.



Cas d’une extreme perte de mémoire immédiate, ce malade , quand il gardait un souvenir, ne savait plus s’il datait de quelques minutes ou de quelques semaines.



Sans doute était-il atteint d’une dégénérescence des tubercules mamilliaires et restait pour ainsi dire prisonnier d’un moment de son existence entouré d’un fossé d’oubli.











-Cas de « l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau »:



Le Dr P. se mit à ne plus reconnaître les visages ni les objets et ne savait à qui il avait à faire que par la reconnaissance de la voix ou d ‘un signe distinctif de la personne.



Les visages étaient devenus des puzzles dont il ne reconnaissait que certaines pièces .



Les objets lui étaient devenus étrangers sauf s’il pouvait les reconnaître à une odeur ou un son :il attrapa la chevelure de son épouse croyant avoir reconnu son chapeau, il décrivit un gant comme un objet ayant cinq excroissances ,puis le mit et s’écria : « Mon Dieu, mais c’ est un gant ! »



Il s’accommoda, vécut par habitude, gràce aux voix , aux bruits , aux odeurs ; sa femme l aidait en plaçant toujours les objets au meme endroit , quant à lui , musicien, il accompagnait chaque action d’une chanson particulière .



Il reconnaissait les autres à leurs gestes qu ‘il appelait « leur musique corporelle ».



Le Dr Sacks a perdu de vue le Dr P. mais a pensé à un trouble des zones visuelles du cerveau causé par une tumeur ou une dégénérescence massive .



-Cas de la « femme désincarnée » :



Sacks définit ce qu ‘il appelle la « proprioception » un peu comme notre 6ème sens qui fait que automatiquement et inconsciemment nous controlons et adaptons tout mouvement de nos muscles, tendons, jointures . C’est le moyen par lequel le corps se voit lui-meme, avec lequel nous avons le sens de nous –meme.



Il nous permet d’éprouver notre corps comme notre, ce qui va tellement de soi que nous n’y pretons aucune attention.



Or, le cas d’une jeune femme dynamique semble montrer que nous pouvons etre privés de cette certitude .



C. reve une nuit qu ‘elle ne tient plus sur ses pieds et que les objets lui échappent des mains .



En quelques jours , cela devient réalité. Angoisse hystérique ?



Elle perd la coordination de ses gestes, le contrôle essentiel de son corps. Elle dit ne plus sentir son corps, etre désincarnée. C’est comme si les lobes pariétaux ne recevaient plus les informations sensorielles normales.



Elle avait perdu la sensibilité de son corps, le sens de la position, ce que Sacks appelle la proprioception.







Elle dut compenser avec ses yeux et regarder les parties de son corps pour se les réapproprier partiellement. Elle développa des réflexes visuels compensatoires ce qui lui permit de vivre mieux cette pathologie.



Ce livre de Sacks, captivant , donne accès à un aspect étrange de l humain en 24 cas étudiés.


Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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