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Critiques de Oliver Sacks (106)
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Gratitude

Le psychiatre Oliver Sacks était passionné de chimie; à chacun de ses anniversaires il associait l'élément du tableau périodique dont le numéro atomique égalait son âge. Décédé à 82 ans, il mourut dans son âge de Plomb.

Ses textes que d'aucuns appréciaient pour l'empathie qu'ils dégageaient en racontant les plus déroutantes manifestations de la psyché humaine, ont aussi suscité des réactions négatives et de la contestation. L'attaque la plus sévère lui valu d'être surnommé "L'homme qui prenait ses patients pour une carrière littéraire" (Tom Shakespeare: "the man who mistook his patients for a literary career.")

Un peu comme ces vieux chanteurs de variétés qui, forts d'une popularité jamais démentie, ne peuvent se résigner à laisser leur public sans multiplier les galas d'adieux, la fin de vie d'Oliver Sacks a été ponctuée d'interventions écrites par lesquelles il a lui tenu à cœur de remercier la vie et ceux qui l'ont aimé - et parmi ceux-ci, ses nombreux lecteurs de par le monde. Pour l'amour de ceux-ci, ces ultimes écrits parus d'abord dans le New York Times, sont rassemblés dans un élégant petit livre bleu illustré de photographies de son compagnon Bill Hayes.
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En mouvement : Une vie

Dans le cadre du Festival de coups de foudre de la librairie lyonnaise Musicalame, nous avons le plaisir de partager ici le coup de foudre de François :

"Les multiples vies d'Oliver Sacks.

Voilà un an qu'Oliver Sacks nous a quitté pour rejoindre éternellement ses patients et amis, mais il nous laisse peut-être un de ses plus beaux témoignages sur sa vie et sa façon de la vivre. En mouvement. Une vie est son autobiographie. L'autobiographie d'un seul homme qui eut sûrement la vie de plusieurs hommes…

En 400 pages Oliver Sacks nous dévoile tout de ses multiples vies ; il fut un éminent neurologue, un écrivain mondialement connu mais aussi un haltérophile salué et un motard chevronné et j'en passe pour laisser aux futurs lecteurs découvrir les nombreuses facettes de ce personnage. La lecture de sa vie donne envie de lire ses autres livres et de se plonger dans les méandres de tous ces cas médicaux dont il s'est occupé. Oliver Sacks était un homme d'une intelligence incroyable mais aussi d'une simplicité rassurante. Sa vie donne envie de vivre la nôtre comme lui : sans contrainte, sans obstacle et sans fard. Il nous emmène dans ces États-Unis où être un intellectuel homosexuel libertaire n'est pas chose facile. Nul doute que ce livre mettra votre vie en mouvement.."
Lien : http://musicalame.over-blog...
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Un anthropologue sur Mars

Passionnant! Oliver Sacks, neurologue, décrit ici la vie de 7 patients souffrant de graves troubles (perte de la vue, autisme, syndrome de La Tourette...) mais qui ont en parallèle développé des aptitudes particulières dans des domaines spécifiques. Ayant partagé leur quotidien au moins quelques jours, il colle "au plus prés" de leur vie pour nous la faire partager, avec un regard scientifique et bienveillant, nous emmenant ainsi de surprise en surprise. Le cerveau humain, champs d'étude infini...
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L'éveil

Après avoir vu le film avec Robert de Niro et Robin Williams, qui m'a impressionné tant par le jeu des acteurs, que par l'histoire. J'ai voulu en savoir plus.

C'est passionnant et très difficile. Il y a la technique, la recherche médicale et les histoires des patients qui se succèdent.

Les émotions sont fortes à la hauteur des effets de la L-Dopa , des bénéfices du traitement et des effets secondaires. Des joies, des rechutes, des tâtonnements, de la confiance.

On ne peut pas rester indifférent et on ne peut qu'admirer le courage des patients et du docteur Sacks.

Tout aussi impressionnant que le film.





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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Avec un titre pareil, on s'attend à du bizarre, de l'exceptionnel, de la folie, et on est servi ! Sauf qu'il ne s'agit pas d'une fiction, mais de la présentation par un neurologue de cas cliniques rencontrés au cours de son existence.

Des jumeaux simplets qui manient des nombres premiers comme des jouets, des personnes qui ne reconnaissent par leur jambe, un odorat surdéveloppé à la manière d'un chien, sans oublier l'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et autres étrangetés bien humaines et réelles.

C'est passionnant, très bien écrit, avec du rythme et des explications claires (même si certains mots techniques méritent parfois un petit tour coté dictionnaire).

Pas de sensationnalisme ici, pas d'exagération, des faits, des questionnements, des hypothèses et beaucoup de questions sans réponse.

Ce livre nous plonge au coeur du fonctionnement de l'homme, de son esprit, de son cerveau ; de son immense mystère.
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L'oeil de l'esprit

Neurologue, Oliver Sacks s'intéresse ici à la vision et au fonctionnement du cerveau qui y est lié. Son propos est vivant et facile d'accès grâce à la présentation de cas racontés comme de petites histoires. L'auteur lui-même est atteint de prosopagnosie c'est à dire qu'il a le plus grand mal à reconnaître les visages. Cette affection est liée à une grande difficulté à se repérer dans des lieux même connus. Il lui est ainsi arrivé de passer plusieurs fois devant chez lui sans reconnaître son immeuble.



Sacks, encore lui, fut atteint d'un mélanome à l'oeil droit et perdit peu à peu la vision de cet oeil. Alors il ne voit plus en relief mais tout à plat. Devant un escalier il est incapable de voir s'il monte ou s'il descend. Si le sol est rayé de lignes parallèles il peut croire qu'il y a un escalier. Cette situation est d'autant plus difficile pour lui qu'avant il voyait en stéréoscopie. D'après la description qu'il en fait c'est une vision en relief augmenté -en tout cas par rapport à ce que je vois moi. Ayant une très faible vision de l'oeil gauche -c'est lié à un strabisme, semble-t-il-, la stéréoscopie m'est impossible. Au cinéma en 3D je ne vois pas la différence avec le cinéma normal -à part pour le prix. En le lisant j'ai eu l'impression -pour la première fois- que je ratais quelque chose.



Il y a aussi de fascinants passages sur les aveugles et la façon dont le centre de la vue dans le cerveau se reconfigure pour pallier l'absence ou la perte de la vue. Les capacités de toucher, d'ouïe ou de mémorisation se développent alors. La lecture de cet ouvrage m'a passionnée.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Des yeux pour entendre

Un livre intéressant pour comprendre un peu mieux "le monde des sourds". J'apprend la langue des signes française et on aborde aussi ces sujets là. Je ne suis pas surprise qu'on ait longtemps pris les sourds pour des "idiots" congénitaux, c'est encore parfois le cas malheureusement.
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Toujours aussi fascinant et enrichissant à lire. Une mine d'amorces de chemins de pensées tant dans le texte qu'en notes et bibliographie.
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Je ne savais pas à quoi m’attendre en débutant ma lecture. Le résumé en disait assez peu sur « l’approche abordée », je pensais donc avoir à faire à un aspect psychologique, bien sûr, cela fait parti du livre et de l’histoire des patients mais cette lecture est bien plus tournée vers la neuropsychologie et la neurologie.



Dans cet ouvrage, Oliver Sacks nous parle de nombreux patients. Il y raconte leur histoire avant symptômes, leur histoire avec des symptômes anciens et celle avec des symptômes récents. Après cela, il nous explique comment il a réussi à diagnostiquer et à trouver ce qu’avaient les patients. Le livre se découpe en quatre parties : les pertes, les excès, les transports et le monde du simple d’esprit.



La lecture de cet ouvrage est assez lourde car nous sommes dans un registre scientifique, le vocabulaire également. J’avoue ne pas avoir toujours tout compris mais je pense que l’essentiel est passé. J’ai lu ce livre sur plusieurs mois, j’ai commencé fin Mars et je l’ai terminé début Juillet. J’ai choisi cette méthode de lecture afin de ne pas faire d’ « overdose » d’univers scientifique.



Pour conclure, je dirais que c’est un bon livre. Je l’ai souvent vu passer et un beau jour, je me suis dit qu’il serait intéressant de le lire sans vraiment savoir à quoi m’attendre. Un peu de surprise et de mystère ! J’ai apprécié ma lecture même si, parfois, cela me semblait extrêmement long. Le vocabulaire n’est pas adapté à tout le monde, quelques fois il est compliqué de comprendre si nous ne connaissons pas le domaine scientifique ou neurologique. J’ai appris et découvert beaucoup de choses.
Lien : https://lademoiselleauxcerfs..
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Des yeux pour entendre

Un auteur toujours aussi intéressant à lire ! Quelles analyses !!
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En mouvement : Une vie

Une auto-biographie intéressante où se mêlent le récit privé et le parcours professionnel de Oliver Sacks ainsi que les évolutions de la médecine psychiatrique. Une bonne qualité d'écriture donne envie de lire d'autres ouvrages de l'auteur .
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

A lire parce que comprendre est le début de l'apprentissage de la tolérance...
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Musicophilia : La musique, le cerveau et nous

La musique est médicalement bienfaisante : elle anime des parkinsoniens incapables de se mouvoir, apaise des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et parvient même à restituer des souvenirs à certains amnésiques. Notre dimension musicale est ici décrite dans son étendue et sa profondeur, d’un point de vue scientifique, philosophique, et spirituel.
Lien : http://blogleslecturesduchat..
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Premier regard

Oliver Sachs, neurologue, raconte ici l’histoire de Virgil, un homme qui retrouve la vue à plus de cinquante ans suite à une opération. Jusque là il avait vécu quasiment aveugle, ne distinguant que vaguement la lumière et quelques formes. Malgré cela, il s’était construit une vie indépendante et l’opération remet tout en question..

L’analyse est intéressante car Oliver Sacks sait faire partager sa science sans trop de jargon scientifique, rendant les explications neurologiques de la cécité puis de la nouvelle vision de Virgile accessibles au commun des mortels mais cela reste réservé à un public passionné du sujet car l’ensemble reste très technique. Intéressant donc mais pour public déjà conquis !

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L'oeil de l'esprit

Si vous êtes passionné par les « perceptions », le cerveau et toutes les ramifications qui se créent sans arrêt pour pallier les déficiences perceptives ou communicatives de notre corps, ou simplement si vous souhaitez « partir à la rencontre » d'univers et de bouts de vie différents et reconstruits et d'en comprendre certaines implications ou applications sur le cerveau, ce livre est pour vous. Au fil des pages, ce neurologue-écrivain nous emmène au coeur de ses réflexions sur différents cas cliniques et sur ses « cas personnels », tout en rendant ses pérégrinations praticables (et compréhensibles) par tous.



Cela fait des années et des années que le nom d'Oliver Sacks traverse mes lectures, mes « recherches » personnelles, mais ce n'est que ces derniers jours que j'ai, enfin, pris la peine de lire ses mots (du moins ceux du traducteur). Après avoir ajouté CE livre à liste de "livres que je souhaite lire". Entre-temps, le cancer de Monsieur Sacks a remporté la partie. Et pourtant ce n'est pas le nom de l'auteur qui a attiré mon regard cette fois-ci, c'est le titre-même du livre, L'œil de l'esprit, qui m'a instantanément parlé, avant même de savoir de quoi il retournait.



La construction de ce livre se fait en miroir des diverses connexions de notre cerveau ; fourmillante.

C'est peut-être cette même construction qui m'a rendu sa lecture quelque peu ardue par moment ; les notes de bas de pages (je mets volontairement un S à page) sont trop longues pour que je puisse rester concentrée sur le texte qui les a « appelées ». Arrivée au bout de ces notes, il m'a fallu presqu'à chaque fois reprendre au début le paragraphe de ce que je lisais (maudite concentration à vau-l'eau !).

Ces notes de bas de pages, sont des notes « fleuve », constituant à elles-seules, des paragraphes du livre. Elles en sont un élément indispensable, pourtant, par leur richesse.



C'est un livre que je devrai relire, plusieurs fois afin d'en presser la moindre goutte. Et surtout, il a ouvert la voie aux autres livres d'Oliver Sacks.
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En mouvement : Une vie

Cet opus n est pas encore traduit en français

Oliver Sacks ,qui vient de décéder d un cancer,nous offre un ultime ouvrage où il revient sur son parcours de l enfance à l âge adulte.

Il se savait condamné quand il écrivait ceci mais ,fidèle à lui même ,il s enthousiasme rétrospectivement pour tout ce que la vie lui a offert et oublie souvent de parler de lui, s effaçant devant tout ceux qu il admire et qu il aime .

Sacks,(dont j adore les livres,je l avoue)est médecin ,neurologue ,profondément humain, tres a l écoute de ses patients,prenant toujours leur défense mais en même temps ( l un n empêchant pas l autre chez lui)prodigieusement intelligent,curieux et affamé de connaissances scientifiques ( tout le passionne de la chimie,la photographie,les cristaux ,la vision des couleurs,l histoire des sciences,l influence de la musique sur les émotions et la liste est longue...)

Oliver Sacks a "humanise "auprès du grand public les concepts ( entre autres)d l autisme ,le syndrome d d Asperger (des films ont été réalisés à partir de ses livres avec rien de moins que Robert de Niro,Robin Williams et Judy Dench dans le casting: Awakenings ea)

Ne de parents medecins( papa médecin de famille,maman chirurgienne)Juste avant la deuxième guerre mondiale,ses souvenirs d enfance sont marqués par le Londres sous le blitz et surtout par la sensation d abandon qu il ressent quand il est évacué avec son frere dans un pensionnat à la campagne .Sacks est en général très pudique et ne parle que très rarement de lui et de ses sentiments ,mais ces années là l ont marqué ,les enfants étant la merci d un directeur sadique qui les battait quotidiennement .Ses parents semblaient l avoir oublié ,tout à leur carrière et aux soins à prodiguer aux blessés de guerre.

L 'auteur se dévoile un tout petit peu aussi en quelques phrases quand il raconte la révélation de son homosexualité (à 18 ans )et le choc ressenti quand sa mère le traite de monstre et "souhaiterait qu il ne soit jamais ne"

L adolecent pardonne à sa mère et l excuse :l homosexualité était un crime condamnable par la justice dans l Angleterre de l époque ,de plus Mme Sacks -Landau était profondément religieuse ,juive pratiquante.Malgre cela il reste en de bons termes avec ses parents et profondément attaché à sa mère,l épisode de révélation étant suivi de dizaines d années de non dit ou de déni.

Ce rejet , ce choc fera que toute une partie de sa sa vie il restera discret sur ce sujet ,ne l acceptant peut être pas si bien lui même ,conscient d être "différent",tres solitaire et ayant souffert du rejet horrifié et dégoûte d amoureux qui n étaient pas prêts à assumer leur homosexualité dans les années soixante.

Les temps changent, Sacks décrit une grande réunion de sa famille juive ou lui et son compagnon ont été tout à fait bien accueillis,naturellement,chose inimaginable ( ce sont ses mots)dans sa jeunesse.

Il travaillera d attache pied pour prouver à ses parents que lui aussi est quelqu un de bien ,digne d être leur fils.



Mais tout ceci n est qu une infime partie de l ouvrage,je vous l ai dit, Sacks n est pas homme à parler de lui ni à s'épancher...

Il nous emmène de ses années de formation d étudiant en médecine aux États Unis (après l Angleterre )où il se livrait les week end à sa folle passion ,la moto ,il roulait des centaines de kilomètres à travers la Californie déserte des années 50( je l envie ,la Californie étant saturée de voitures et devenue bien trop civilisée et peuplée)

Beaux passages style "road trip"



En réalité Oliver Sacks est un écrivain-ne :toute sa vie il a rempli des dizaines de carnets sur les sujets les plus divers ,et avec un même talent il décrit ses patients,ses voyages ,les découvertes scientifiques,son goût pour la musique



Tres modeste malgré ses qualités remarquables,, il s efface devant son sujet



Peut être sa part d ombre est -elle cette profonde solitude vécue et ressentie .

On le devine entre les lignes ,il avoue n être tombé amoureux et n avoir réellement vécu en couple qu à la fin de sa vie(un cadeau de l existence comme il le décrit)



Lisez Oliver Sacks

We,(your readders)Will miss you Oliver!





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L'ile en noir et blanc

Voici le livre qui m'a accompagnée lors de mon voyage dans le Pacifique. Mon amie me l'a prêté en me disant que sa mère avait pensé que j'aimerais le lire. Elle avait bien raison, car c'était le livre idéal pour continuer à rêver du Pacifique tout en m'y trouvant.



Le livre est divisé entre quatre parties et raconte la visite de quatre îles isolées de la Micronésie et des Mariannes par l'auteur, un neurologue passionné.



Dans la première partie, il raconte sa visite de Pingelap, une petite île du Pacifique où s'est développé une forme de daltonisme complet où les gens ne voient la vie que dans différentes nuances de gris. Si cette maladie existe partout dans le monde, ceux qu'on peut appeler «totally colorblind» sont extrêmement rares et ils se trouvent en quantité anormalement grande sur cette petite île. Oliver Sacks a donc fait des heures et des heures d'avion pour s'y rendre, dans le but d'en apprendre plus et de tenter d'aider la population.



Il s'est ensuite rendu à Ponhpei, l'île principale de l'archipel, où se trouvent plusieurs natifs de Pingelap.



Dans la troisième partie, que j'ai encore plus aimée, Oliver parle d'une autre île où s'est développé une maladie dégénérative mystérieuse ressemblant étrangement à la sclérose latérale amyotrophique. Presque toutes les familles de l'île sont touchées par cette maladie, le Lytigo-bodig, à divers degrés. Dans certains cas, les patients qui en souffrent ont des symptômes ressemblant au Parkinson, dans d'autres, ils deviennent complètement paralysés. L'origine de cette maladie demeure tout à fait inconnue. Plusieurs hypothèses ont été émises, la plus admise étant que les habitants mangent les fruits et les graines du cycas, un arbre commun sur l'île qui serait toxique s'il est mal apprêté.



Dans la dernière partie, Oliver Sacks se rend sur une autre île sauvage où les cycas poussent en abondance, pour tenter d'en apprendre plus sur cet arbre. Non seulement Sacks est-il un neurologue et un voyageur accompli, mais il a d'autres intérêts qu'il nous partage tout au long du livre : la botanique et la plongée.



Cela en fait un livre complet et passionnant, à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Le tout me fait fortement penser à du Bill Bryson, mais sans le côté humoristique (ce qui n'est pas défaut, je le précise).



Une belle lecture qui m'a donné le goût de plonger dans le reste de l'œuvre d'Oliver Sacks.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Musicophilia : La musique, le cerveau et nous

Tout simplement la bible du musicophile, un conte musical moderne.
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Musicophilia : La musique, le cerveau et nous

Critique de Maxime Rovere pour le Magazine Littéraire



Comment se fait-il que les êtres humains trouvent du plaisir à produire ou à écouter des sons ? « Que la musique soit un langage, à la fois intelligible et intraduisible, fait de la musique elle-même le suprême mystère des sciences de l'homme, celui contre lequel elles butent et qui garde la clé de leur progrès », écrit Lévi-Strauss dans Le Cru et le Cuit. Trois livres analysent l'émotion musicale dans des gammes différentes. La première, que suit Jean-Jacques Nattiez dans les textes du grand anthropologue, consiste à chercher à travers la musique les structures universelles de l'esprit humain ; la deuxième, illustrée par Jean-Yves Tadié, établit le relevé minutieux d'une subjectivité émue où Debussy apparaît comme un fantôme intime ; la troisième, non moins fine que les autres, s'égrène dans les études de cas dont le neurobiologiste Oliver Sacks a le secret : où l'on voit les humains confrontés aux curieuses fonctions et dysfonctions de leurs neurones...

Ce serait donc mal dire que la musique échappe aux savants : elle attire à elle leurs commentaires comme les sirènes appellent les navires. Tous ne font pas naufrage, ils y trouvent parfois une vigueur nouvelle. Ainsi, comment ne pas reconnaître dans la « structure comme totalité » - l'un des concepts fondamentaux de l'Anthropologie structurale - la prédilection de Lévi-Strauss pour les relations d'équivalence, de symétrie et d'inversion chères aux musiciens ? N'a-t-il pas fait de Wagner « le père irrécusable de l'analyse structurale des mythes » ? Les études en sémiologie comparée de Nattiez font la lumière sur ce que les positions de l'anthropologue comportent d'esthétique musicale - quitte à le confronter aux compositeurs de son temps ou aux grandes et éternelles questions (« la musique raconte-t-elle une histoire ? »).

Au vu de ces enjeux intellectuels, les pathologies qui se rapportent à la musique prennent un relief nouveau. On rechigne d'abord à accorder à la médecine moderne le droit de s'y intéresser. Un neurologue qui se penche sur la musique verse facilement dans deux écueils : il peut élaborer une théorie néopositiviste qui prétendra ramener le phénomène musical à quelques connexions synaptiques (et ce sera une manière savante de n'y rien comprendre) ; ou bien, en voulant préserver l'authenticité d'une révélation, il sombrera dans un obscurantisme pseudo-mystique. Fort de son travail sur les anomalies cérébrales, Oliver Sacks évite avec aisance Charybde et Scylla. Dans tous ses livres, depuis l'inoubliable Homme qui prenait sa femme pour un chapeau (éd. du Seuil, 1992), l'intérêt est le cas, la singularité du cas. En présentant un fascinant catalogue mêlé de réflexions, Oliver Sacks décrit des portes d'accès soudain ouvertes ou fermées, mais toujours inattendues, à la musique. Plutôt que vouloir en dissiper le mystère, il étudie les déformations, excès et pannes de notre système neuronal.

Un chirurgien est frappé par la foudre ; et, tandis qu'il a jusqu'alors été indifférent à la musique, le voici qui se prend de passion pour le piano, étudie Chopin, et se trouve subitement « possédé » par la musique, jusqu'à pouvoir (ou plutôt devoir !) en composer. Comment expliquer cette musicophilie subite ? Peut-être par une lésion cérébrale ; mais Sacks remarque aussitôt qu'il existe des cas similaires sans lésions... Alors ?

L'un des intérêts du livre est qu'un cas y verse dans l'autre : de l'expérience commune, on passe d'une pichenette dans la pathologie, et réciproquement. Et des arrangements infinis sont possibles. Le cerveau humain est capable de tant d'adaptation qu'on peut trouver avec un phénomène d'abord involontaire des compromis qui l'humanisent : telle vieille dame américaine peut s'habituer à entendre « Frère Jacques » à chaque fois qu'elle fait des gâteaux français comme telle femme pasteur finit par limiter ses hallucinations musicales de cantiques aux heures de prière dans l'église, et par les exclure des heures de repas !

En même temps qu'il rend compte d'observations souvent sans réponse, Sacks permet aussi de mesurer ce que nous comprenons déjà. D'abord, que la musique affecte profondément l'activité corticale, et que celle-ci relève de fonctions antérieures même au langage. Le cerveau humain révèle alors une grande labilité. La puissance de la musique est telle qu'un air que l'on a en tête provoque le même effet que si on l'entend : « Le cortex auditif est aussi puissamment activé par l'imagination musicale que par l'écoute réelle d'une musique » (p. 53). Il suffit d'annoncer la diffusion d'une chanson de Noël chantée par Bing Crosby pour que certains sujets croient l'avoir effectivement entendue : c'est l'effet « White Christmas » (du nom de la chanson) ! À ne pas confondre avec ces airs obsédants que l'on appelle avec bonheur les « vers cérébraux » (de l'allemand Ohrwurm)...

En quelques remarques intelligentes et drôles, Musicophilia éclaire ainsi le rapport de chacun à la musique : le livre laisse à penser que le cerveau humain ne cesse de contenir ses facultés dans d'étroites limites afin de maintenir l'équilibre général. Si celui-ci bascule, l'une ou l'autre peut donner d'étonnants résultats. Peut-être Sacks manque-t-il parfois d'interprétations scientifiques, mais c'est aussi ce qui fait le charme de ses écrits : après avoir livré des descriptions cliniques fines, il laisse la question irrésolue, libre de nous émouvoir, de nous émerveiller. L'essentiel est ici la justesse de ton : sans complaisance, plein d'humour, guidé par une curiosité aiguë et sincère, porté par l'empathie la plus juste, il montre encore une fois son aptitude à rendre compte de l'expérience subjective.

Expérience qui est au coeur du livre de Jean-Yves Tadié, fort d'une sympathie profonde avec Debussy. Mieux qu'un portrait du musicien, il se plonge dans son oeuvre comme pour en raconter les replis affectifs, les femmes qu'il aima, les hommes qui furent ses amis, et toujours, revenant sans cesse, le souci d'une vie intérieure à faire partager. Pour monter à la source, Tadié puise à pleines mains dans la correspondance du compositeur : c'est là qu'il recueille les impressions dont la musique de Debussy s'est fait l'écho. On découvre alors des images étrangement familières. « Bleue comme une valse, grise comme une plaque de tôle inutilisable », « notre bonne mère la Mer » inspire de belles pages où Tadié suit Debussy dans sa contemplation tragi-comique : « La mer continue à accomplir son va-et-vient sonore, qui berce la mélancolie de ceux qui se sont trompés de plage ! » On pourrait dire de la musique ce que Debussy dit de cette marine sonore qu'il a voulu recomposer : « C'est trop grand ! Puis je ne sais pas nager. »
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapea..

Je suis un peu déçu par ce livre. J'en avais pourtant entendu beaucoup de bien. C'est la raison pour laquelle je me faisais un plaisir de le lire. Les cas qu'expose le Dr. Sacks sont surprenants et fascinants. Comme le titre l'annonce, on rencontre un homme dont les zones du cerveau dédiées au traitement de l'image dysfonctionnent au point qu'il confond sa femme avec son chapeau !

On reste un peu sur sa fin car il ne donne pas d'explication. Certes, il écrit humblement que la science n'a pas encore d'explication à fournir. Il y a parfois quelques hypothèses explicatives. Mais les termes utilisés sont trop techniques pour que le profane puisse y comprendre quelque chose. Il aurait été appréciable d'avoir au moins un schéma pour localiser les zones du cerveau impliqués dans les différentes pathologies évoquées. J'imagine que depuis les années 70-80 (le livre date de 1985) de grands progrès ont été accomplis en neuroscience grâce notamment à l'imagerie médicale et que certains cas décrits par Oliver Sacks ont à présent une explication. Finalement ce livre n'est pas tant un livre sur la neurologie que sur la relation entre le médecin et le patient ainsi que la perception de celui-ci avec le monde extérieur. Dans les cas exposés (notamment au début de l'ouvrage), on devine l'empathie du Dr Sacks pour ses patients.
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