L'idée d'une plongée dans le cerveau d'un neurologue le temps d'une vie, est le fond de la pensée qui m'a attirée à ce livre. Ma première rencontre avec Sachs ayant été avec son fameux livre "L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau", des récits sur des cas neurologiques spécifiques, un livre passionnant.
Un homme singulier, passionné de moto, de voyages, de chimie, de biologie... nageur et haltérophile, entre autres.Issu d'une famille anglaise, juive pratiquante ,père, mère et les deux frères aînés, tous médecins, dés son quatorzième anniversaire, il est entendu qu'il sera médecin. Grand lecteur éclectique se passionnant aussi bien pour Darwin, que pour les mémoires de Bunuel ou la littérature médicale du XIX éme siècle, dont il profitera pour ses futurs recherches et écrits.Un livre du grand neuropsychologue russe, A.R.Luria (1902-1977) sur la mémoire va changer l'objectif et l'orientation de sa vie. Il deviendra un grand spécialiste du cerveau, ne séparant pas la neurologie de la psychiatrie. Son empathie envers ses patients ,repérant l'humanité au coeur des cas neurologiques les plus étranges et son don de conteur hérité de ses parents, résultera en plusieurs ouvrages passionnants, fascinantes explorations de contrées inconnues au coeur du psyché humain. Ouvrages, auxquels il devra sa renommée et sa carrière plus qu'à son travail clinique, pourtant foisonnant.
Après ses études à Oxford, solitaire,une homosexualité insupportable à sa mère et très réprimandée dans les années 50 en Angleterre et la présence d'un troisième frère aîné schizophrène à la maison seront parmi les raisons de son exil aux Etats-Unis. Il y passera le reste de sa vie, avec des retours sporadiques dans son pays, tout en restant attaché à sa famille et surtout à sa mère ,femme généreuse et remarquable pour son temps,dont la mort le dévastera.
Un livre trés riche en anecdotes d'une grande diversité, du chat qui l'adopte à Robin Williams qui devient son "jumeau", d'un week-end avec Temple Grandin atteint du syndrome d'Asperger à la maladie de Guam, de Pingelap "l'île des daltoniens" à "l'unicité"dans la théorie Edelman et beaucoup de passages de vies de proches avec lesquels il partagea ses multiples intérêts.
Cette belle autobiographie,non linéaire, empreinte de pudeur, émouvante de sincérité et d'humilité, publiée en 2015 trois mois avant sa mort, m'a fascinée, émue, touchée.
Je le conseille même à celles ou ceux qui ne le connaissent pas. On y apprend beaucoup de choses dans tous les domaines de la science , nous donnant l'envie de connaître son oeuvre et découvrir d'autres mondes qui semblent si loin, si étrangers et en faite, n'en sont pas tant que ça !
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Cet opus n est pas encore traduit en français
Oliver Sacks ,qui vient de décéder d un cancer,nous offre un ultime ouvrage où il revient sur son parcours de l enfance à l âge adulte.
Il se savait condamné quand il écrivait ceci mais ,fidèle à lui même ,il s enthousiasme rétrospectivement pour tout ce que la vie lui a offert et oublie souvent de parler de lui, s effaçant devant tout ceux qu il admire et qu il aime .
Sacks,(dont j adore les livres,je l avoue)est médecin ,neurologue ,profondément humain, tres a l écoute de ses patients,prenant toujours leur défense mais en même temps ( l un n empêchant pas l autre chez lui)prodigieusement intelligent,curieux et affamé de connaissances scientifiques ( tout le passionne de la chimie,la photographie,les cristaux ,la vision des couleurs,l histoire des sciences,l influence de la musique sur les émotions et la liste est longue...)
Oliver Sacks a "humanise "auprès du grand public les concepts ( entre autres)d l autisme ,le syndrome d d Asperger (des films ont été réalisés à partir de ses livres avec rien de moins que Robert de Niro,Robin Williams et Judy Dench dans le casting: Awakenings ea)
Ne de parents medecins( papa médecin de famille,maman chirurgienne)Juste avant la deuxième guerre mondiale,ses souvenirs d enfance sont marqués par le Londres sous le blitz et surtout par la sensation d abandon qu il ressent quand il est évacué avec son frere dans un pensionnat à la campagne .Sacks est en général très pudique et ne parle que très rarement de lui et de ses sentiments ,mais ces années là l ont marqué ,les enfants étant la merci d un directeur sadique qui les battait quotidiennement .Ses parents semblaient l avoir oublié ,tout à leur carrière et aux soins à prodiguer aux blessés de guerre.
L 'auteur se dévoile un tout petit peu aussi en quelques phrases quand il raconte la révélation de son homosexualité (à 18 ans )et le choc ressenti quand sa mère le traite de monstre et "souhaiterait qu il ne soit jamais ne"
L adolecent pardonne à sa mère et l excuse :l homosexualité était un crime condamnable par la justice dans l Angleterre de l époque ,de plus Mme Sacks -Landau était profondément religieuse ,juive pratiquante.Malgre cela il reste en de bons termes avec ses parents et profondément attaché à sa mère,l épisode de révélation étant suivi de dizaines d années de non dit ou de déni.
Ce rejet , ce choc fera que toute une partie de sa sa vie il restera discret sur ce sujet ,ne l acceptant peut être pas si bien lui même ,conscient d être "différent",tres solitaire et ayant souffert du rejet horrifié et dégoûte d amoureux qui n étaient pas prêts à assumer leur homosexualité dans les années soixante.
Les temps changent, Sacks décrit une grande réunion de sa famille juive ou lui et son compagnon ont été tout à fait bien accueillis,naturellement,chose inimaginable ( ce sont ses mots)dans sa jeunesse.
Il travaillera d attache pied pour prouver à ses parents que lui aussi est quelqu un de bien ,digne d être leur fils.
Mais tout ceci n est qu une infime partie de l ouvrage,je vous l ai dit, Sacks n est pas homme à parler de lui ni à s'épancher...
Il nous emmène de ses années de formation d étudiant en médecine aux États Unis (après l Angleterre )où il se livrait les week end à sa folle passion ,la moto ,il roulait des centaines de kilomètres à travers la Californie déserte des années 50( je l envie ,la Californie étant saturée de voitures et devenue bien trop civilisée et peuplée)
Beaux passages style "road trip"
En réalité Oliver Sacks est un écrivain-ne :toute sa vie il a rempli des dizaines de carnets sur les sujets les plus divers ,et avec un même talent il décrit ses patients,ses voyages ,les découvertes scientifiques,son goût pour la musique
Tres modeste malgré ses qualités remarquables,, il s efface devant son sujet
Peut être sa part d ombre est -elle cette profonde solitude vécue et ressentie .
On le devine entre les lignes ,il avoue n être tombé amoureux et n avoir réellement vécu en couple qu à la fin de sa vie(un cadeau de l existence comme il le décrit)
Lisez Oliver Sacks
We,(your readders)Will miss you Oliver!
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Ce livre est passionnant non seulement par ce qu’il raconte - l’itinéraire personnel et intellectuel d’un des esprits les plus originaux de sa génération -, mais aussi par la manière dont il le raconte.
Lire la critique sur le site : Liberation
La vie passionnée et passionnante d'un médecin pas comme les autres, neurologue romantique, exégète inspiré des maux de ses patients.
Lire la critique sur le site : Telerama
It was not just a question of diagnosis and treatment; much graver questions could present themselves—questions about the quality of life and whether life was even worth living in some circumstances.( ce n'était pas juste une question de diagnostic ou de traitement; D'autres questions plus graves se présentaient-questions sur la qualité de la vie ou si dans certaines circonstances valait-il la peine de vivre ou non).
When I was twelve, a perceptive schoolmaster wrote in his report, “Sacks will go far, if he does not go too far,” and this was often the case. As a boy, I often went too far in my chemical experiments, filling the house with noxious gases; luckily, I never burned the place down.
( Quand j'avais douze an un prof perspicace écrivit dans mon bulletin scolaire "Sacks ira loin s'il ne va pas trop loin", et malheureusement c'était souvent le cas. Quand j'étais jeune j'exagèrais souvent avec mes expériences de chimie,remplissant la maison de gazes nuisibles, heureusement que je n'ai pas réussi à y mettre le feu).
It seems to me that I discover my thoughts through the act of writing, in the act of writing.( il semble que je découvre mes pensées en écrivant,dans l'acte d'écrire).
I have to remember, too, that sex is one of those areas—like religion and politics—where otherwise decent and rational people may have intense, irrational feelings.
(Je dois aussi rappeler, que le sexe est comme la religion et la politique, un sujet sur lequel même les personnes les plus raisonnables et logiques peuvent avoir des sentiments irrationnels).
Visual illusions, too, fascinated me; they showed how intellectual understanding, insight, and even common sense were powerless against the force of perceptual distortions.( j'étais aussi fasciné par les illusions visuelles; elles montraient combien la compréhension intellectuelle, la perception et même le sens commun sont impuissants face aux distorsions perceptives).
« Les jardins et la nature sont souvent plus efficaces que n'importe quel medicament. » Oliver Sacks
Qui soigne son jardin soigne son âme : s'occuper ne serait-ce que de quelques fleurs à sa fenêtre aide à se reconnecter à soi et aux autres. Voltaire ne disait-il pas qu'il « faut cultiver notre jardin » ? Grâce au jardinage, les prisonniers récidivent moins, les ados à risques retrouvent des repères, les personnes souffrant de syndrome post-traumatique gagnent une forme d'apaisement, les personnes âgées une meilleure forme physique et morale… et tout le monde y trouve son équilibre.
S'appuyant sur les données scientifiques et sur son expérience de psychiatre et de psychanalyste, tout autant que sur sa pratique, vitale pour elle, du jardinage, Sue Stuart-Smith, explore le pouvoir reparateur du lien avec la nature. Best-seller en Angleterre, traduit dans dix langues, un livre inspirant sur les effets thérapeutiques du jardinage et sa capacité à apaiser notre stress dans le monde moderne.
Sue Stuart-Smith, psychiatre, psychanalyste, enseigne à la Tavistock Clinic de Londres. Avec son mari, Tom Stuart-Smith, paysagiste anglais, ils ont créé le magnifique Barn Garden, dans le Herfordshire.
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