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Citations de Osamu Dazaï (243)


Dans la vie, nous éprouvons la joie, la colère, la tristesse et cent autres sentiments ; mais l ensemble de ces sentiments occupe à peine un centième de notre temps. Les quatre-vingt-dix-neuf pour cent qui restent consistent juste à vivre d attente.
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Devant la vie, je n'ai pas à me comporter en accusateur ni en juge. Je n'ai pas qualité pour condamner mes semblables. Je suis un enfant du mal. Je suis maudit. J'ai commis sans doute cinquante ou cent fois plus de péchés que vous. C'est un fait : à l'heure présente encore, je suis en train de faire le mal. J'ai beau être vigilant, c'est peine perdue.
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Les moments les plus pénibles de mon enfance étaient ceux que l'on passait à table. Dans la maison que nous habitions en province vivaient au total une dizaine de personnes. Les petites tables individuelles étaient alignées sur deux rangs. Comme j'étais le plus jeune, ma place était naturellement la dernière. La place où l'on prenait les repas était assez sombre. A l'heure du déjeuner, la famille, composée de dix personnes environ, mangeait en silence. j'en avais froid dans le dos.
(Premier carnet)
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Lecteur, écoute-moi : si tu es avec ta bien-aimée et qu'elle éclate de rire, tu peux t'en féliciter. Ne le lui reproche surtout pas : la signification de ce rire, c'est tout simplement qu'avec toi, elle se sent parfaitement en confiance et que ce sentiment la submerge.

Extrait de "Cent vues du mont Fuji"
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Comment cela finirait-il ? Je n’en avais aucune idée. Je ne pensais qu’à rire, à répondre sur le même ton que mes clients, à renchérir sur leurs plaisanteries grossières. Je me coulais d’un buveur à l’autre et versais le saké à la ronde. Je n’avais plus d’autres désir que de voir mon corps se liquéfier comme une glace fondante.
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"Il fait de plus en plus peuple, lui, ces temps-ci !"
Voilà le genre de bêtises que l'on peut proférer sur mon compte ─ et que la brise apporte parfois jusqu'à mon oreille. Et chaque fois, je réponds en moi-même, avec une violence passionnée : "Depuis le début, j'étais peuple ! Vous ne vous en étiez pas aperçus ? Vous n'aviez donc rien compris !" Quand j'ai décidé de consacrer ma vie à la littérature, les imbéciles me prenaient pour une mauviette. Je ne pouvais qu'en sourire. Jouer ad vitam aeternam le rôle du jeune premier, cela ne se voit qu'au théâtre ─ pas en littérature.

Extrait de "Huit tableaux de Tôkyô"
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Je sais que l'aristocratie n'est plus ce qu'elle était ; mais, si de toutes manières elle doit périr, je souhaite qu'elle tombe aussi élégamment que possible.
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Je me demande si nous sommes à blâmer, après tout. Est-ce notre faute si nous sommes nés aristocrates ? Simplement parce que nous sommes nés dans cette famille, nous sommes condamnés à passer notre vie entière dans l’humiliation, les excuses et l’abaissement, comme tant de Juifs.
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Immobile, je pleurais. J'eus l'agréable sensation que mes larmes faisaient fondre cette frénétique raideur qui m'habitait.
Oui, j'avais perdu - et tant mieux : il le fallait. La victoire de ces êtres illuminera la route que je suivrai demain.
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Que se passe-t-il ensuite? L'auteur, lui-même, ne saurait le dire.
A la tombée du jour, la vieille était étendue, gelée, sur la neige, avec une grande malle, très lourde, sur son dos. Incapable de se relever à cause du poids de la malle, elle était morte de froid. Cette malle était, parait-il, pleine à ras bord de pièces d'or étincelantes.
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J'ai dit beaucoup de mal de Hirosaki, mais non par antipathie pour cette ville ; disons que c'est pour moi une manière d'introspection. Je suis un enfant de Tsugaru. Mes ancêtres génération après génération, étaient des paysans du fief. je puis dire que je suis un pur produit de la région. C'est bien ce qui m'a donné toute licence pour critiquer vertement Tsugaru comme je l'ai fait. Mais que des "étrangers" , pour m'avoir entendu parler de la sorte, aillent se croire tout permis et se mettent à regarder Tsugaru de haut, et j'en serai tout de même fort mécontent. Parce que j'ai beau dire, j'aime Tsugaru.
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Une femme qui travaillait dans un bar derrière Ginza tomba amoureuse de moi. Il y a dans la vie de tout homme une période au cours de laquelle il peut "plaire" ; période impure, s'il en est...J'invitai cette femme à venir se noyer avec moi à Kamakura. "Quand on a échoué, pensais-je, l'heure est venue de mourir."

Extrait de "Huit tableaux de Tôkyô"
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Plus je réfléchis, moins je comprends. Moi seul diffère des autres.
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Les souvenirs sont autant de sombres fleurs qu'emporte une danse allègre et qui se dérobent à toute classification.

Extrait de "Huit tableaux de Tôkyô"
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Malgré ses pattes robustes et capables de parcourir dix lieues en une journée sans fatigue, et malgré ses crocs acérés, d'une blancheur éclatante, qui lui permettraient de résister victorieusement à un lion, le chien, sans hésiter, laisse chez lui lâcheté naturelle, paresse et perversité prendre le dessus ; au mépris de tout amour-propre il se soumet aux hommes sans leur opposer de résistance, regarde ses congénères d'un oeil hostile et, quand il se trouve face à eux, leur aboie dessus et les mord, ne cessant de multiplier les efforts pour se concilier les bonnes grâces des humains.

Extrait de "Le chien"
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Tous les jours, passé midi, alors que livré à moi-même je poursuivais ma besogne, j'entendais un choeur de jeunes femmes. Je posais ma plume et tendais l'oreille. Séparée de la pension par une petite rue, il y avait une soierie. C'étaient les ouvrières qui chantaient en travaillant. Parmi toutes ces voix, il y en avait une qui se distinguait ; elle guidait l'ensemble : le chant d'un rossignol au milieu des caquètements d'une basse-cour ! Quelle voix remarquable ! pensais-je alors. Que ne pouvais-je escalader le mur entourant l'usine pour jeter un coup d'oeil à l'intérieur et voir celle à qui pouvait bien appartenir cette voix ! Il y a ici un homme, un pauvre homme, que votre voix, chaque jour, oui, chaque jour, aide à vivre ─ à quel point ? Vous ne l'imaginez pas ! Vous n'en avez pas idée. Vous ne savez pas quelle vaillance vous m'avez insufflée, et comme vous avez su me soutenir dans mon travail ! Je veux, de tout mon coeur, vous dire ma gratitude ! Voilà ce que j'aurais aimé écrire à cette femme, sur un petit papier que je lui aurais jeté par le trou que faisait la fenêtre de l'usine.
Mais si je mettais ce projet à exécution, la surprise qu'elle pourrait en éprouver risquerait de lui couper la voix ! Et de cela, il n'était pas question ! Que l'expression de ma gratitude pût, comme par un choc en retour, troubler cette voix qui faisait le bien sans le savoir ! Ce serait un crime. J'étais seul : seul avec mes scrupules, qui me torturaient.
Etais-je tombé amoureux ? Peut-être.

Extrait du récit "I can speak"
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Notre enfant aura quatre ans l'an prochain. Sous-alimentation, alcoolisme du père ou je ne sais quelle maladie : toujours est-il qu'il n'est guère plus grand qu'un bébé de deux ans. La faiblesse de ses jambes ne lui permet pas de marcher et ses lèvres ne s'ouvrent que pour un vague bredouillement. J'en viens à me demander si ce n'est pas un retardé mental. Un jour que je l'avais amené aux bains publics et que je le tenais nu dans mes bras, j'ai été tellement peinée de le voir si petit, si malingre, que je me suis laissée aller à pleurer devant tout le monde. Le pauvre a le ventre fragile et fait souvent de la fièvre mais mon mari n'en a cure et reste rarement au calme à la maison. Si je lui dis que l'enfant est fiévreux, il me répond d'un air évasif : "Mène-le donc au médecin." Et, sans plus, prend son macfarlane et va je ne sais où. C'est bien joli de dire : "Mène-le donc au médecin" ! Encore faut-il en avoir les moyens. Tout ce que je peux, c'est me coucher à ses côtés et lui caresser la tête en silence.
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J'ai le sentiment d'avoir mené jusqu'à ce jour un combat solitaire. Il me paraît de toute façon promis à l'échec, et l'inquiétude qui m'habite est devenue insupportable. Cependant, je ne peux plus, à l'heure qu'il est, me retourner vers ceux que je n'ai pas cessé de mépriser jusqu'à ce jour, et leur dire : "Recevez-moi comme l'un des vôtres ; je regrette mon comportement." Tout ce que je puis donc faire, c'est bien de continuer ma lutte, tout en buvant mon mauvais vin.
Ma lutte. Pour la définir d'un mot, ce fut toujours la lutte contre l'ordre ancien. La lutte contre les attitudes affectées et conventionnelles. La lutte contre le mensonge des apparences. La lutte contre la petitesse et contre les petits esprits.
Je puis en faire serment devant Jéhovah : à cette lutte j'ai tout sacrifié ─ tout ce que j'avais. Et me voilà maintenant tout seul, incapable de me passer de ma bouteille, et finalement près de succomber.
Le parti des vieillards est celui de la méchanceté. Il faut les voir aligner, sans la moindre honte, toutes leurs platitudes sur la littérature et sur l'art, cela pour écraser les jeunes pousses qui cherchent désespérément à éclore : criminels parfaitement inconscients de leur crime ! De quoi vous rendre perplexe ! Vous pourrez toujours essayer de les faire avancer ou reculer : ils ne bougeront pas ! Pour eux, tout ce qui compte, c'est l'argent : ce qu'ils veulent, c'est la "réussite" qui comblera d'aise leurs femmes et leurs enfants, et dans ce but, ils forment des coteries, se distribuent à tout venant des éloges et, resserrant ainsi les liens qui les unissent les uns aux autres, persécutent les esprits indépendants.
Me voilà donc près de succomber.

Extrait de "Narcissisme et cigarettes"
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De même notre Yu Rong, lettré aspirant hautement à suivre la Voie de l'homme de bien, s'appliquait-il à ne pas haïr sa parentèle impitoyable. Il s'ingéniait à ne pas résister à son épouse si rustre ; il se consacrait éperdument à l'étude des classiques, il cultivait son goût pour le raffinement et l'élégance.
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Depuis que je suis né, je ne pense qu'à la mort. Et pour tout le monde, ce serait bien mieux que je le sois. Cela ne fait aucun doute. Mais malgré tout, je n'arrive pas à mourir. Il y a quelque chose d'étrange et de terrifiant, comme un dieu, qui ne veut pas me laisser mourir.
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