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Citations de Pablo Neruda (1094)


Pablo Neruda
J'ai délivré une abeille
agonisant dans une toile d'araignée,
j'ai mis une petite pierre
dans ma poche,
elle était douce, très douce,
comme une gorge d'oiseau,
cependant que sur la côte,
tout l'après-midi,
luttaient le soleil et la brume (...)

(" Odes élémentaires")
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Pablo Neruda
Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,

celui qui ne lit pas,

celui qui n’écoute pas de musique,

celui qui ne sait pas trouver

grâce à ses yeux.

Il meurt lentement

celui qui détruit son amour-propre,

celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement

celui qui devient esclave de l'habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins,

celui qui ne change jamais de repère,

Ne se risque jamais à changer la couleur

de ses vêtements

Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement

celui qui évite la passion

et son tourbillon d'émotions

celles qui redonnent la lumière dans les yeux

et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement

celui qui ne change pas de cap

lorsqu'il est malheureux

au travail ou en amour,

celui qui ne prend pas de risques

pour réaliser ses rêves,

celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

n'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant!

Risque-toi aujourd'hui!

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement!

Ne te prive pas d'être heureux!

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Pablo Neruda
LA MER

J'ai besoin de la mer car elle est ma leçon :
je ne sais si elle m'enseigne la musique ou la conscience:
je ne sais si elle est vague seule ou être profond
ou seulement voix rauque ou bien encore conjecture
éblouissante de navires ou de poissons.
Le fait est que même endormi
par tel ou tel art magnétique je circule
dans l'université des vagues.
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“AVEC ELLE

Que ce temps est dur, attends moi :
nous allons le vivre avec plaisir.
Donne-moi ta toute petite main
nous allons monter et souffrir
nous allons éprouver et sauter.

Nous sommes à nouveau le couple
qui a vécu dans des endroits hirsutes,
dans des nids âpres de roches.
Comme ce temps est long, attends-moi
Avec un panier, avec ta pelle,
Avec tes chaussures et ton linge.

À présent nous sommes nécessaires
non seulement pour les œillets,
non seulement pour chercher le miel :
nous avons besoin de nos mains
pour laver et faire le feu
et que le temps dur ose
défier l'infini
de quatre mains et quatre yeux.”
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"Sache que je ne t'aime pas et que je t'aime
puisque est double là façon d'être de la vie,
puisque la parole est une aile du silence,
et qu'il est dans le feu une moitié de froid.

Moi je t'aime afin de commencer à t'aimer,
afin de pouvoir recommencer l'infini
et pour que jamais je ne cesse de t'aimer:
c'est pour cela que je ne t'aime pas encore.

Je t'aime et je ne t'aime pas, c'est comme si
j'avais entre mes deux mains les clés du bonheur
et un infortuné, un incertain destin.

Mon amour a deux existences pour t'aimer
Pour cela je t'aime quand je ne t'aime pas
et c'est pour cela que je t'aime quand je t'aime."
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Pablo Neruda
En un baiser, tu sauras tout ce que je ne t'ai pas dit.
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Ici je t'aime.
Dans les pins obscurs le vent se démêle.
La lune resplendit sur les eaux vagabondes.
Des jours égaux marchent et se poursuivent.

Le brouillard en dansant qui dénoue sa ceinture.
Une mouette d'argent du couchant se décroche.
Une voile parfois. Haut, très haut, les étoiles.

Ô la croix noire d'un bateau.
Seul.
Le jour parfois se lève en moi, et même mon âme est humide.
La mer au loin sonne et résonne.
Voici un port.
Ici je t'aime.

Ici je t'aime. En vain te cache l'horizon.
Tu restes mon amour parmi ces froides choses.
Parfois mes baisers vont sur ces graves bateaux
qui courent sur la mer au but jamais atteint.

Suis-je oublié déjà comme ces vieilles ancres.
Abordé par le soir le quai devient plus triste.
Et ma vie est lassée de sa faim inutile.
J'aime tout ce que je n'ai pas. Et toi comme tu es loin.

Mon ennui se débat dans les lents crépuscules.
Il vient pourtant la nuit qui chantera pour moi.
La lune fait tourner ses rouages de songe.

Avec tes yeux me voient les étoiles majeures.
Pliés à mon amour, les pins dans le vent veulent
chanter ton nom avec leurs aiguilles de fer.
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Parmi les étoiles admirées, mouillées
Par des fleuves différents et par la rosée,
J'ai seulement choisi l'étoile que j'aimais
et depuis ce temps-là je dors avec la nuit.

Parmi les vagues, une vague, une autre vague,
vague de verte mer, branche verte, froid vert,
j'ai seulement choisi l'unique et seule vague
et c'est la vague indivisible de ton corps.

Vers moi toutes les gouttes toutes les racines
et tous les fils de la lumière sont venus.

Je n'ai voulu que ta chevelure pour moi.
Et de toutes les offrandes de la patrie
Je n'ai choisi que celle de ton cœur sage.
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Pablo Neruda
Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n'arrêteront jamais le printemps.
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.....Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette...........................
.....Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde puisse parler, lire , écouter, s'épanouir. Je n'ai jamais compris la lutte autrement que comme un moyen d'en finir avec la lutte. Je n'ai jamais compris la rigueur autrement que comme un moyen d'en finir avec la rigueur.
J'ai pris un chemin car je crois que ce chemin nous conduit tous à cette aménité permanente. Je combats pour cette bonté générale, multipliée, inépuisable.
........Il me reste malgré tout une foi absolue dans le destin de l'homme, la conviction chaque jour plus consciente que nous approchons de la grande tendresse. (p344)
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J'ai marqué peu à peu l'atlas blanc de ton corps
avec des croix de flamme.
Ma bouche, une araignée qui traversait, furtive.
En toi, derrière toi, craintive et assoiffée.

Histoires à te raconter sur la berge du crépuscule
douce et triste poupée, pour chasser ta tristesse.
Quelque chose, arbre ou cygne, qui est lointain, joyeux.
Et le temps des raisins, mûr et porteur de fruits.

J'ai vécu dans un port et de là je t'aimais.
Solitude où passaient le songe et le silence.
Enfermé, enfermé entre mer et tristesse.
Silencieux, délirant, entre deux statues de gondoliers.

Entre les lèvres et la voix, quelque chose s'en va mourant.
Ailé comme l'oiseau, c'est angoisse et oubli.
Tout comme les filets ne retiennent pas l'eau.
Il ne reste, poupée, que des gouttes qui tremblent.
Pourtant un chant demeure au coeur des mots fugaces.
Un chant, un chant qui monte à mes lèvres avides.
Pouvoir te célébrer partout les mots de joie.
Chanter, brûler, s'enfuir, comme un clocher aux mains d'un fou.
Que deviens-tu soudain, ô ma triste tendresse?
J'atteins le plus hardi des sommets, le plus froid,
et mon coeur se referme ainsi la fleur nocturne.
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Fille brune, fille agile, le soleil qui fait les fruits,
qui alourdit les blés et tourmente les algues,
fit ton corps joyeux et tes yeux lumineux
et ta bouche qui a le sourire de l'eau.

Un soleil noir et anxieux, s'est enroulé aux fils
de ta noire crinière quand tu étires les bras.
Et tu joues avec le soleil comme avec un ruisseau,
qui laisse dans tes yeux deux sombres eaux dormantes.

Fille brune et agile, rien ne me rapproche de toi.
Tout m'éloigne de toi, comme du midi.
Tu es la délirante enfance de l'abeille,
l'ivresse de la vague, la force de l'épi.

Mon cœur sombre te cherche, cependant
J'aime ton corps joyeux et ta voix libre et mince.
Mon papillon brun, doux et définitif,
tu es blés et soleil et coquelicot.
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Te souviens-tu
du jour d'hiver
où nous arrivâmes dans l'île?
La mer levait vers nous
une coupe de froid.
Le lierre, sur les murs,
susurrait en laissant
tomber les feuilles sombres
sur nos pas.
Tu étais toi aussi une petite feuille
qui tremblait sur mon coeur.
Le vent de la vie t'y avait posée.
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"Pourquoi ces matières si dures?
Pourquoi pour écrire les choses
et les hommes de chaque jour
les vers s’habillent-ils d’or,
d’une effroyable pierre antique?

Je veux des vers de toile ou de plume
qui pèsent à peine, des vers tièdes
avec l’intimité des lits
où les gens ont aimé et rêvé.
Je veux des vers déchirés
par les mains de chaque jour.

Je veux des vers feuilletés qui fassent fondre
le lait et le sucre dans la bouche,
l’air et l’eau se boivent
l’amour se mord et se baise,
je veux des sonnets comestibles,
des poèmes de miel et de farine.

La vanité nous demande
que nous nous élevions vers le ciel
ou que nous fassions de profonds tunnels
inutiles sous la terre.
Et nous oublions ainsi les nécessités
délicieusement amoureuses,
nous oublions les gâteaux,
nous ne donnons pas à manger au monde.

A Madras il y a longtemps
j’ai vu une pyramide sucrée,
une tour de confiserie.
Chaque unité l’une sur l’autre
et dans l’architecture, des rubis,
et d’autres délices rosées,
médiévales et jaunes.

Quelqu’un s’est sali les mains
en pétrissant tant de douceur
Frères poètes d’ici,
de là-bas, de la terre et du ciel,
de Medellin, de Vera Cruz,
d’Abyssinie, d’Antofagasta,
avec quoi se sont faits les gâteaux?

Finissons-en de tant de pierres!

Que ta poésie déborde
l’équinoxiale pâtisserie
que nos bouches veulent dévorer,
toutes les bouches des enfants
et tous les pauvres adultes.
Ne continuez pas seuls sans regarder
sans désirer ni comprendre
tant de cœurs en sucre.

Je ne crains pas la douceur.

Sans nous ou avec nous
ce qui est doux continuera à vivre
et ce qui est doux infiniment vivant
éternellement ressuscité,
parce que dans la bouche pleine de l’homme
la douceur est là
pour chanter ou pour manger.
"
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Je sens s'approcher ta tendresse sur mon sol,
elle guette mes yeux, mon regard, et s'enfuit,
je la vois s'arrêter pour m'accompagner jusqu'à l'heure
de mon silence pensif et de mon désir pour toi.
La voici, ta tendresse aux yeux doux dans l'attente.
La voici, c'est ta bouche et les mots jamais dits.
Je sens pousser en moi la mousse de ta peine
qui pousse en tâtonnant dans mon cœur infini.

C'était cela s'abandonner, tu le savais,
c'était la guerre obscure du cœur contre tous,
c'était la plainte de l'angoisse émue qui s'interrompt,
l'ivresse et le désir, et se laisser aller,
c'était cela ma vie,
c'était ce qu'emportait l'eau courant dans tes yeux,
c'était ce qui tenait dans le creux de tes mains.


Deux premières strophes du poème 4
du recueil " La frondeur enthousiaste ", écrit en 1923 à 19 ans, publié en 1933
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Mon amour, avant de t’aimer je n’avais rien :
j’hésitais à travers les choses et les rues :
rien ne parlait pour moi et rien n’avait de nom :
le monde appartenait à l’attente de l’air.

Je connus alors les salons couleur de cendre,
je connus des tunnels habités par la lune,
et les hangars cruels où l’on prenait congé,
et sur le sable l’insistance des questions.

Tout n’était plus que vide, et que mort et silence,
chute dans l’abandon et tout était déchu,
inaliénablement tout était aliéné,

tout appartenait aux autres et à personne,
jusqu’à ce que ta beauté et ta pauvreté
me donnent cet automne empli de leurs cadeaux.

MATIN 25
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Pablo Neruda
Un câlin, c'est détacher un petit bout de soi pour le donner à l'autre pour qu'il puisse continuer son chemin moins seul ...
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Pablo Neruda
POÉSIE

Et ce fut à cet âge… La poésie

vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d’où

elle surgit, de l’hiver ou du fleuve.

Je ne sais ni comment ni quand,

non, ce n’étaient pas des voix, ce n’étaient pas

des mots, ni le silence :

d’une rue elle me hélait,

des branches de la nuit,

soudain parmi les autres,

parmi des feux violents

ou dans le retour solitaire,

sans visage elle était là

et me touchait.

Je ne savais que dire, ma bouche

ne savait pas

nommer,

mes yeux étaient aveugles,

et quelque chose cognait dans mon âme,

fièvre ou ailes perdues,

je me formai seul peu à peu,

déchiffrant
cette brûlure,

et j’écrivis la première ligne confuse,

confuse, sans corps, pure

ânerie,

pur savoir

de celui-là qui ne sait rien,

et je vis tout à coup

le ciel

égrené

et ouvert,

des planètes,

des plantations vibrantes,

l’ombre perforée,

criblée

de flèches, de feu et de fleurs,

la nuit qui roule et qui écrase, l’univers.

Et moi, infime créature,

grisé par le grand vide

constellé,

à l’instar, à l’image

du mystère,

je me sentis pure partie

de l’abîme,

je roulai avec les étoiles,

mon coeur se dénoua dans le vent.
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Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches,
l'attitude du don te rend pareil au monde.
Mon corps de laboureur sauvage, de son soc
a fait jaillir le fils du profond de la terre.

Je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux,
la nuit m'envahissait de toute sa puissance.
pour survivre j'ai dû te forger comme une arme
et tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde.

Mais passe l'heure de la vengeance, et je t'aime.
Corps de peau et de mousse, de lait avide et ferme.
Ah! le vase des seins! Ah! les yeux de l'absence!
ah! roses du pubis! ah! ta voix lente et triste!

Corps de femme, je persisterai dans ta grâce.
Ô soif, désir illimité, chemin sans but!
Courants obscurs où coule une soif éternelle
et la fatigue y coule, et l'infinie douleur.
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Toi ma laide, tu es une châtaigne hirsute,
toi ma belle, tu es belle comme le vent,
ma laide, de ta bouche on peut en faire deux,
ma belle, tes baisers sont des pastèques fraîches.

Ma laide, tes deux seins, où les as-tu cachés ?
Ils sont petits, petits, c’est deux coupes de blé,
quand j’aimerais voir deux lunes sur ta poitrine :
les tours géantes de ta souveraineté.

Laide, en sa boutique la mer n’a pas tes ongles,
belle, fleur après fleur, étoile par étoile,
vague par vague, amour, moi j’ai compté ton corps :

ma laide, je t’aime pour ta ceinture d’or,
ma belle, je t’aime pour la ride à ton front,
mon amour, j’aime en toi le clair avec l’obscur.
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