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Citations de Pablo Neruda (1112)


Pablo Neruda
Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
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Pablo Neruda
Entre mourir et ne pas mourir
j'ai pris parti pour la guitare
et dans cette intense profession
mon coeur n'a pas de cesse,
parce que là où l'on m 'attend le moins
j'arriverai avec mon équipage
pour récolter le premier vin
dans les chapeaux de automne.
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Pablo Neruda
C’est le matin plein de tempête

C’est le matin plein de tempête
au coeur de l’été.

Mouchoirs blancs de l’adieu, les nuages voltigent,
et le vent les secoue de ses mains voyageuses.

Innombrable, le coeur du vent
bat sur notre amoureux silence.

Orchestral et divin, bourdonnant dans les arbres,
comme une langue emplie de guerres et de chants.

Vent, rapide voleur qui enlève les feuilles,
et déviant la flèche battante des oiseaux,

les renverse dans une vague sans écume,
substance devenue sans poids, feux qui s’inclinent.

Volume de baisers englouti et brisé
que le vent de l’été vient combattre à la porte.
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.....La timidité est une condition étrange du cœur, une catégorie, une dimension qui débouche sur la solitude. C'est aussi une souffrance dont on ne peut se défaire, comme si l'on avait deux épidermes et que la deuxième peau intérieure s'irritait et se contractait devant la vie.
Parmi les structurations de l'homme, cette qualité ou ce défaut font partie de l'alliage qui établit, dans une longue circonstance, la perpétuité de l'être. (p54)
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Pablo Neruda
Ainsi je toucherai des forêts, des récifs, traverserai des cataractes, des cités, je verrai l'intimité de l'univers, puis avec les averses je retournerai à la terre parler tranquillement aux racines.

Le troisième livre des odes, 1978
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.....Je regarde les vagues légères d'un nouveau jour sur l'Atlantique.
Le bateau laisse de chaque côté de sa proue une déchirure blanche, bleue et sulfurique d'eau, d'écume et d'abîmes remués.
Ce sont les portes de l'océan qui tremblent.
Au dessus passent les minuscules poissons volants, faits d'argent transparent.
Je reviens de l'exil.
Je regarde longuement ces eaux sur lesquelles je navigue vers d'autres eaux : les vagues tourmentées de ma patrie.
le ciel d'une longue journée couvre tout l'océan.
Puis la nuit viendra qui cachera de son ombre une fois encore le grand palais vert du mystère. (p332)
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À mon coeur suffit ta poitrine,
mes ailes pour ta liberté.
De ma bouche atteindra au ciel
tout ce qui dormait sur ton âme.

En toi l'illusion quotidienne.
Tu viens, rosée sur les corolles.
Absente et creusant l'horizon
Tu t'enfuis, éternelle vague.

je l'ai dit: tu chantais au vent
comme les pins et les mâts des navires.
Tu es haute comme eux et comme eux taciturne.
Tu t'attristes soudain, comme fait un voyage.

Accueillante, pareille à un ancien chemin.
Des échos et des voix nostalgiques te peuplent.
À mon réveil parfois émigrent et s'en vont
des oiseaux qui s'étaient endormis dans ton âme.
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“La nuit arrive avec sa coupe

de lierres étoilés,
le rêve submerge les hommes

les entasse dans son sous-sol

et le monde se lave une fois encore”
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Pablo Neruda
Je suis, dans cet illimité sans solitude,
Un animal de lumière traqué
Par ses erreurs, par son feuillage :
Vaste est la forêt.
Ici mes semblables
Pullulent, reculent, trafiquent
Tandis que je m’isole avec pour toute compagnie
L’escorte que le temps désigne :
Les vagues de la mer, les étoiles nocturnes.
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“je ne veux pas être fatigué tout seul

je veux que tu te fatigues avec moi

comment ne pas se sentir fatigué

d’une certaine cendre qui tombe

sur les villes en automne,

quelque chose qui déjà ne veut plus flamber 
et qui s’amoncelle sur les vêtements 
et petit à petit tombe

décolorant les coeurs.

Je suis fatigué de la mer dure

et de la terre mystérieuse.

Je suis fatigué des poules :

nous n’avons jamais su ce qu’elles pensent,

et elles nous regardent avec des yeux secs

sans nous accorder d’importance.

Je t’invite à nous lasser

d’un coup de tant de choses,

des mauvais apéritifs

et de la bonne éducation.

Fatiguons-nous de ne pas aller en France,

fatiguons-nous d’au moins

un ou deux jours de la semaine

qui s’appellent toujours par le même nom

tels les plats sur la table

et qui nous font lever, pourquoi ?

et qui nous couchent sans gloire.

Disons enfin la vérité,

que nous n’avons jamais été d’accord

avec ces jours comparables

aux mouches et aux chameaux.

J’ai vu quelques monuments

érigé aux titans,

aux baudets de l’énergie.

Vous les avez là sans bouger

avec leurs épées à la main

sur leurs tristes chevaux.

Je suis las de leurs statues.

Je n’en peux plus de tant de pierre.

Si nous continuons ainsi à remplir

le monde d’immobiles

comment vont vivre les vivants ?

Je suis las du souvenir.

Je veux que l’homme lorsqu’il naîtra

respire les fleurs nues

la terre fraîche, le feu pur,
et non ce que tous ont respiré.

Laissez en paix ceux qui naissent !

Laissez la place pour qu’ils vivent !

Ne pensez pas tout à leur place,

ne leur lisez pas le même livre,

laissez-les découvrir l’aurore

et donner un nom à leurs baisers.

Je veux que tu te lasses avec moi

de tout ce qui est bien fait.

De tout ce qui nous vieillit.

De tout ce qu’ils ont préparé

pour fatiguer les autres.

Lassons-nous de ce qui meurt

et de ce qui ne veut pas mourir."

(poème “Une certaine fatigue”) 

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Une saudade. Quoi ? C'est quoi...je ne sais pas...je l'ai cherchée
dans de poussiéreux dictionnaires d'autrefois,
dans d'autres livres aussi qui ne m'ont pas livré
le sens de ce doux mot aux contours sibyllins.

On la dit bleue, du même bleu que les montagnes,
on dit qu'elle assombrit l'amour lorsqu'il est loin,
un noble et brave ami ( un ami des étoiles )
la nomme en un frisson de tresses et de mains.

Lisant Eça de Queiros, je la devine sans la voir
et son secret s'évade et sa douceur m'obsède
comme un papillon, corps étrange qui vole
à distance - et combien ! - de mon filet paisible.

Saudade...Ah ! dites-moi, connaissez-vous le sens
de ce mot blanc qui fuit comme un poisson s'éclipse ?
Non...mais je sens frémir son délicat frisson
dans ma bouche...Saudade...

Recueil Les crépuscules de Maruri
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Femme totale, pomme de chair, feu de lune,
épais parfum d'algues, boue forgée de lumière,
quelle obscure clarté s'ouvre entre tes colonnes ?
Et quelle antique nuit touche les sens de l'homme ?

Aimer est un voyage, hélas ! d'eau et d'étoiles,
d'air étouffé, de brusque orage de farine :
aimer est un voyage et un combat d'éclairs
et deux corps mis en déroute par un seul miel.

Je parcours de baisers ton petit infini,
tes fleuves, tes rives aux si petits villages,
et le feu génital transformé en délice

voici qu'il court par les minces chemins du sang
pour se précipiter comme un œillet nocturne,
et devenir dans l'ombre un rayon seulement.

MATIN - 12
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Loin, dans les bois, j'ai coupé une branche noire,
assoiffé j'ai porté son murmure à mes lèvres :
était-ce donc la voix de la pluie qui pleurait,
une cloche brisée ou un coeur mis en pièces?

Quelque chose qui de si loin m'est apparu,
enfoui dans sa lourdeur, recouvert par la terre,
ce sont cris assourdis par d'immenses automnes,
par la nuit entrouverte, humide des feuillages.

Alors, se réveillant du rêve végétal,
la branche du coudrier a chanté sous ma bouche
et son errante odeur grimpa dans mon esprit

comme si tout d'un coup me cherchaient les racines
abandonnées, la terre perdue, mon enfance,
et je restai, blessé du parfum vagabond.
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Les peupliers se dressent, noirs et assoupis,
et là-haut dans leurs cimes passe un battement
ou un frissonnement de froid et de rancoeur...

Car ils ont le désir de s'enivrer de ciel,
de sentir en oiseaux le vertige du vol
et, retenus au sol, se crispent de douleur...
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PROVINCE DE L'ENFANCE

Province de l'enfance, du balcon romantique je t'ouvre comme un éventail. Comme autrefois, abandonné de par les rues, j'examine les rues abandonnées. Petite ville que j'ai forgée à coups de rêves, tu resurgis de ton existence immobile. Longues et lentes enjambées au bord de la mousse, foulant des terres et des herbes, passion de l'enfance, tu revis à chaque fois. Cœur, mon cœur, blotti sous ce ciel fraîchement peint, toi seul était capable de lancer les pierres qui font fuir la nuit. C'est ainsi que tu t'es fait, pétri de solitude, blessé par les angoisses, en marchant, en marchant à travers des villages désolés. À quoi bon parler d'ancienneté, à quoi bon revêtir un linge d'oubli ?

ANNEAUX 1926
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Tu es au crépuscule un nuage dans mon ciel,
ta forme, ta couleur sont comme je les veux.
Tu es mienne, tu es mienne, ma femme à la lèvre douce
et mon songe infini s'établit dans ta vie.

La lampe de mon coeur met du rose à tes pieds
et mon vin d'amertume est plus doux sur tes lèvres,
moissonneuse de ma chanson crépusculaire,
tellement mienne dans mes songes solitaires

Tu es mienne, tu es mienne, et je le crie dans la brise
du soir, et le deuil de ma voix s'en va avec le vent.
Au profond de mes yeux tu chasses, ton butin
stagne comme les eaux de ton regard de nuit.

Tu es prise au filet de ma musique, amour,
aux mailles de mon chant larges comme le ciel.
Sur les bords de tes yeux de deuil mon âme est née.
Et le pays du songe avec ces yeux commence.
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Incliné sur les soirs je jette un filet triste
sur tes yeux d'océan.

Là, brûle écartelée sur le plus haut bûcher,
ma solitude aux bras battants comme un noyé.

Tes yeux absents, j'y fais des marques rouges
et ils ondoient comme la mer au pied d'un phare.

Ma femelle distante, agrippée aux ténèbres,
de ton regard surgit la côte de l'effroi.

Incliné sur les soirs je jette un filet triste
sur la mer qui secoue tes grands yeux d'océan.

Les oiseaux de la nuit picorent les étoiles
qui scintillent comme mon âme quand je t'aime.

Et la nuit galopant sur sa sombre jument
éparpille au hasard l'épi bleu sur les champs
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À un autre. A un autre elle sera. Ainsi qu'avant mes baisers.
Avec sa voix, son corps clair. Avec ses yeux infinis.

je ne l'aime plus, c'est vrai, pourtant, peut-être je l'aime.
Il est si bref l'amour et l'oubli est si long.

C'était en des nuits pareilles, je l'avais entre mes bras
et mon âme est mécontente parce que je l'ai perdue.

Même si cette douleur est la dernière par elle
et même si ce poème est les derniers vers pour elle
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Ta chair divine et parfumée, je l'ai rêvée
au milieu des tourments morbides de mon être;
et bien que floue, je sais, Aimée, comment tu es,
fiction faite réalité en chair de femme...

Je te cherche dans les yeux de toutes les femmes,
je te cherche et jamais n'ai pu te rencontrer.
Dans ma désillusion s'abrite l'illusion
que tu es ou seras plus belle qu'aucune autre.

Mes rêves te voudront éternellement mienne,
jaillissant de la nuit de toutes mes tristesses,
germe de joies étranges qui aviveront
la flamme que répand ta beauté inconnue.

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Pablo Neruda
Ah! Si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
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