AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Patrick Rambaud (433)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Chronique d'une fin de règne

Utile de lire cet opus trois ans après. C'est l'occasion de se remémorer une année 2016 sombre et terrifiante à bien des égards. Le regard de l'auteur est pertinent et son écriture jubilatoire.
Commenter  J’apprécie          50
L'idiot du village

Le thème du voyage dans le temps est toujours risqué, mais l’auteur s’en sort ici très bien en se concentrant sur l’aventure humaine plutôt que sur les explications quant à ce prodige. Nous découvrons ainsi notre protagoniste qui, sans trop savoir comment, navigue entre le présent et le passé, entre 1995 et 1953. Une situation à laquelle il s’adapte plus ou moins jusqu’à ce que l’impensable se produise : le voilà coincé en 1953, dans le Paris de son enfance, sans aucun moyen de retourner dans le présent auprès de sa chère femme, Marianne.



Sur un malentendu et grâce à une rencontre, il trouve heureusement un travail dans un restaurant où il sera repéré par un journaliste du Figaro, non pas pour ses talents de serveur, mais pour sa faculté à prédire les événements futurs. Content d’avoir trouvé une personne capable de le faire briller et de le propulser vers des sommets, ce journaliste n’hésitera pas à user et abuser des talents de notre narrateur qui, d’une certaine manière, se complaît dans le rôle ingrat du conseiller personnel et secret. Il faut dire que lui-même aimerait utiliser ses connaissances quant à l’avenir, notamment pour changer quelques événements passés…



Mais après l’exaltation de la connaissance vient la désillusion de l’impuissance, car si dans son esprit tout est simple, dans la réalité, il n’a que de prise sur les événements. Il n’est, en effet, pas si facile de changer le passé, mais est-ce de toute manière souhaitable ? Une question à laquelle il pense vaguement, mais qu’il met très vite de côté jusqu’à une rencontre, une rencontre avec lui-même qui donne un autre tournant à l’histoire. On ressent alors une impression de nostalgie, avec cette question du temps qui passe, de ce que l’on sait, de ce que l’on regrette et de ce que l’on changerait…



Ce retour dans le passé, en plus d’offrir une trame narrative prenante, est un bon moyen pour l’auteur de nous plonger dans ce Paris des années 1950, au charme certain, avec ces métiers dorénavant disparus et une population vivant de manière plus simple sans l’omniprésence de cette télévision qui remplace les conversations. Nous redécouvrons également le contexte national et international mouvementé de cette époque qui, après les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale, mène ses propres combats : guerre d’Indochine, grogne sociale avec des grèves de grande ampleur, guerre froide…Tout autant de sujets qui devraient rappeler des souvenirs aux lecteurs qu’ils soient férus d’histoire ou non. Les nombreux clins d’œil à la littérature m’ont également plu, mais il faut dire qu’avec un protagoniste vivant le nez dans les livres depuis ses sept ans, cela n’a rien d’étonnant.



Assez court, le roman se lit d’une traite d’autant que l’écriture est fluide, les réflexions de l’auteur sur les évolutions sociétales, humaines et urbaines intéressantes, les dialogues entre les personnages réalistes et dynamiques, le jeu entre présent et passé bien amené… La fin, si elle m’a d’abord semblé un peu abrupte dans la mesure où j’aurais apprécié quelques chapitres de plus, a fini par totalement me convaincre. On évite les atermoiements, les longueurs, les digressions pour se concentrer sur notre héros et un avenir que j’ai envie de croire plein de promesses.



En conclusion, L’idiot du village, titre que vous comprendrez en cours de lecture, est une fable teintée de fantastique qui, à travers un protagoniste ordinaire aux prises avec un phénomène extraordinaire, pose un certain nombre de réflexions notamment sur les évolutions de la société et le temps qui passe. La connaissance, arme ou fardeau ? Une question que l’on ne peut que se poser en fin de lecture bien que la fin laisse entrevoir une réponse peut-être un peu plus nuancée, celle du renouveau.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          40
Emmanuel Le Magnifique

Un roman jubilatoire sur le début du quinquennat de M. Macron.

Une satire agréable à lire, dans laquelle tout le monde en prend pour son grade.
Commenter  J’apprécie          30
François Le Petit

Après avoir lu Emmanuel le Magnifique de Patrick Rambaud et avoir été enchantée par sa lecture, lorsque j'ai vu François le Petit disponible dans les rayons de ma médiathèque, je n'ai pas hésité ! Bien m'en a pris, car j'ai retrouvé dans ce dernier les mêmes qualités.

L'auteur livre une analyse rigoureuse du personnage principal, en l'occurrence, François Hollande, mais aussi de tous ceux qui l'ont côtoyé ou affronté et dont il croque les portraits d'une façon magistrale et tellement humoristique. Je me demande à chaque fois comment il arrive à trouver ces qualificatifs tellement drôles mais tellement justes, toujours très bien adaptés à une situation particulière.

Ainsi, lors de ses aventures amoureuses, ce sera François-le-Volage, quand les manifestations se succèderont, Patrick Rambaud écrira : " Derrière ses hautes fenêtres du château, François-le-Sourdingue contemplait sa pelouse, il n'entendait au loin que de vagues clameurs ". de même, lors de l'intervention au Mali, il le qualifiera de François-le-Bouillant. Il sera nommé également au début de son mandat de " Notre Majesté Toute Neuve " ou de " Votre Étincelante Majesté " ou encore de " Votre Stupéfiante Majesté ". Cependant, l'auteur ne se contente pas de brosser le portrait du Président Hollande, il fait également celui de tous ceux qui gravitent autour de lui, souvent dans le seul but de briller ou prêts à tout pour le déstabiliser et marquer des points, en vue de la prochaine élection.

C'est ainsi qu'il nous remet en mémoire l'archiduchesse des Charentes (S. Royal), la marquise de Pompatweet (V. Trierweiler), le duc d'Évry (M. Valls), Mlle de Montretout (M. le Pen) mais le personnage présent tout au long du mandat et donc du roman et que l'écrivain a su le plus caricaturer est, à mon avis, Nicolas Sarkozy. Il a trouvé pour celui-ci, je crois, les sobriquets les plus appropriés, à savoir : Nicolas-le Réprouvé, Nicolas-le-Névrosé, Nicolas-l'Ulcéré, Nicolas-l'Excessif, Nicolas-l'Assoiffé mais aussi Nicolas-le-Rusé, Nicolas-le-Piaffant, Nicolas-le-Faussaire ou encore une multitude d'autres tout aussi adaptés.

Vous avez compris : si vous souhaitez revisiter sérieusement les années du mandat présidentiel de François Hollande, tout en vous marrant tout au long de votre lecture, alors n'hésitez pas, voilà le livre qu'il vous faut !


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          710
Emmanuel Le Magnifique

Les livres sur l’actualité politique, très peu pour moi

Heureuse surprise avec ce livre de Patrick Rambaud sur les débuts d’Emmanuel Macron en Prince de notre belle France

C’est humoristique à souhait, ce n’est jamais partisan et, surtout, c’est reposant de pouvoir rire de la politique

Loin de la surabondance, ad nauseam , d’information en continu que nous déversent les chaînes officielles .

Loin de cette suspicion permanente et agressive de certaines officines autoproclamées détentrices de la vérité ultime et qui suintent surtout la haine et la jalousie( je ne parle pas du Canard Enchainé qui depuis des décennies sait allier vraies révélations et humour décalé ou grivois)

Patrick Rambaud regarde tout cela de haut et à le trait caustique sans aucune méchanceté envers les hommes politiques et les autres.Son portrait de Jean D’Ormesson est hilarant et sonne juste

Bref, un bon moment de détente pour s’ élever aux dessus des miasmes quotidiens de la politique au jour le jour

Les farouches partisans trouveront à redire

Personnellement, j’ai bien apprécié cet humour décalé, à consommer avec modération cependant pour les passionnés de littérature
Commenter  J’apprécie          160
François Le Petit

Acheté et lu grâce aux chroniqueurs du masque et la plume . Résumé assez complet me semble -t-il du quinquennat.

L'ironie passe essentiellement par l'utilisation répétée de vieux français ( pour désigner l'Allemagne, les journalistes, la télévision...), l'auteur n'ayant bien sûr pas besoin d'en rajouter pour évoquer les épisodes burlesques qui ont émaillé la présidence de F Hollande. J'ai justement cette impression d'un beau résumé, bien écrit, mais sans réelle valeur ajoutée. Je reste donc un peu sur ma faim et sur mes désillusions sur le milieu de la politique puisque l'auteur ne rachète personne . J'ai quand même souri assez souvent !

(critique du 09/02/2016)
Commenter  J’apprécie          10
La Bataille

L'Empire attaque.



Roman interessant, belle reconstitution de cette bataille méconnue. Napoleon, personnage lunatique, donne ses directives, et nous plongeons avec ses hommes dans la boue, dans le sang, quand ce n'est pas dans le Danube. L'auteur retrace bien cette escalade dans l'horreur ( 40000 morts en 2 jours), il me manque malgré tout quelque chose ( de l'interêt?) pour mettre plus de trois étoiles.
Commenter  J’apprécie          21
La Bataille

Les 21 et 22 mai 1809 a lieu la bataille d'Essling, ou d'Aspern, ou d'Aspern-Essling c'est comme vous voulez. Elle est la première défaite de Napoleon Bonaparte depuis dix ans. 
Essling c'est le début des victoires laborieuses (malgré les magnifiques victoires de la campagne de France de 1814 avec la campagne des six-jours), la fin des campagnes victorieuses, Essling c'est le début de la fin.



A travers de roman l'auteur nous propose de revivre cette bataille qui constitue un tournant dans l'épopée napoléonienne. On y suit le colonel Lejeune, officier de l'état-major qui crapahute sur le champ de bataille pour transmettre des ordres, Henri Beyle (alias Stendahl) coincé dans Vienne qui se voit forcer d'observer de loin l'affrontement, Frederic Staps, illuminé qui projette d'assassiner l'empereur (c'est pas du spoil c'es de l'Histoire !) mais aussi Napoleon alors gonflé d'orgueil, ses maréchaux qui doutent de leur maitre, et les simples soldats perdus au milieu d'un tel carnage.



On revit à travers les chapitres les deux jours et deux nuits d'affrontement effroyables ou des dizaines de milliers d'hommes ont fait preuve d'un courage inouï, d'une abnégation admirable alors que le sort semble s'acharner contre eux et tout cela pour…rien. Deux journées de massacre qui laissent présager de la victorieuse boucherie que sera la Moskova. 


Les personnages qu'ils soient historiques ou fictifs sont crédibles, l'ambiance est parfaite et on apprend un millier de choses comme les rivalités entre les maréchaux d'Empire, la loyauté de certains officiers envers leur supérieur ou encore la paranoïa de Napoleon. On y découvre aussi toute l'atrocité des ambulances et du soins réservés aux blessés à qui le seul remède proposé est l'amputation, la vie faite de violence des soldats en campagne et les frasques des officiers.



Loin de l'héroïsme et de la gloire, ce roman nous raconte ce qu'est une bataille dans toute sa beauté et son horreur.
Commenter  J’apprécie          140
Emmanuel Le Magnifique

Qu’il faut avoir du talent pour faire sourire et réfléchir tout en contant une aventure politique récente sans rien cacher des vicissitudes, des compromissions, des lâchetés qui accompagnent immanquablement le parcours de cet homme qu’on reconnaît dès le titre : Emmanuel le Magnifique !

Patrick Rambaud, avec la verve et le talent d’écriture qui le caractérisent, comme il l’a prouvé, entre autres dans Quand Dieu apprenait le dessin, croque un personnage depuis son enfance jusqu’à sa maturité qui l’a vu monter sur le trône et s’entourer de barons, de ducs et de courtisans, comme ses prédécesseurs.

La satire est donc réussie mais c’est bien plus que ça. En effet, l’auteur offre une révision détaillée des mois qui ont précédé l’élection présidentielle de 2017 puis l’année qui a suivi. C’est précis, détaillé, drôle et surtout, remet bien les idées en place, permettant de remonter au grand jour ce que nos mémoires ont tendance à trop vite effacer.

Patrick Rambaud n’oublie pas l’international et les vingt-deux visites à des pays étrangers dont le Vatican, sorties organisées au cours d’une première année qui laisse déjà poindre les révoltes qui ont agité la fin 2018 et le début 2019, revendications non encore résolues d’ailleurs malgré les beaux discours et un grand débat sans résultats concrets.

L’auteur permet de bien comprendre la personnalité de celui qu’il affuble d’une quantité de qualificatifs désopilants bien adaptés chaque fois à la situation du moment : « Notre Foudroyant Monarque, Notre Turbulent Maître, Notre Souverain Malin, Notre Prince Ébouriffant, Notre Délicat Seigneur » et bien d’autres encore… Quelle imagination et quel à-propos !

Lorsqu’il parle de « Nos Sautillantes Majestés », il inclut « la Princesse Brigitte, ex-baronne d’Auzière » car il a bien pris soin de détailler la formation de « Notre Exquise Majesté » chez les Jésuites, à Amiens, dans cet établissement où enseignait celle qu’il a épousé. Cette formation explique beaucoup de choses comme Patrick Rambaud le démontre.

Maintenant, j’attends impatiemment le tome 2 qui ne devrait pas tarder.

Commenter  J’apprécie          740
Emmanuel Le Magnifique

Très drôle, très documenté, très jouissif.



Pourquoi ai-je trouvé l'humour si fin, si caustique, si voltairien de Patrick Rambaud un peu répétitif à la longue ? Plutôt à déguster à petites doses qu'à ingurgiter goulûment comme je l'ai fait...
Commenter  J’apprécie          130
Emmanuel Le Magnifique

Avec cet opus, Emmanuel Le Magnifique (chronique d’un règne), Patrick Rambaud excelle dans l’art de nous présenter Emmanuel Macron en Prince.

Cet auteur, membre de l’Académie Goncourt, avait déjà conté dès 2008, en six tomes, le Règne de Nicolas 1er, alias Nicolas Sarkozy. Puis ce fut au tour de François Hollande avec François le Petit, en 2016.

Ici, donc, pour la troisième fois, il remet ça et nous raconte la campagne électorale et l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Pour comprendre cet homme, l’auteur se réfère à son enfance disant d’ailleurs à ce propos : « Il n’avait jamais été enfant. » En fait, tout son parcours est fortement influencé par les Jésuites d’Amiens et ensuite par Paul Ricœur. C’est un homme seul qui a toujours eu une ambition démesurée.

Les débuts du règne d’Emmanuel Macron n’ont été que gloire et succès. Tout semblait lui réussir. Mais voilà que quelque bourdes de ministres et l’arrogance de Notre Prince vont faire que Son Peuple n’est plus du tout content et le livre qui s’arrête à l’été 2018, laisse deviner une suite plutôt orageuse.

Patrick Rambaud peut être qualifié de véritable portraitiste caricaturiste doté d’une ironie mordante et d’une grande subtilité, ni bienveillante, ni malveillante. C’est un livre qui se lit comme un roman, un roman désopilant. L’écriture est vraiment truculente. L’écrivain, d’un mot, d’un adjectif nous décrit le personnage lors de ses différentes actions.

C’est ainsi que tout au long de l’ouvrage, Emmanuel Macron va être affublé de plus d’une vingtaine de sobriquets, tous plus ravageurs les uns que les autres, de Notre Tendre Monarque, Notre Fracassante Majesté, Notre Incorruptible Seigneur, Notre Intrépide Potentat, Notre Turbulent Maître, Notre Incandescent Monarque, Notre Roublarde Altesse à Sa Majesté Intempestive.

Emmanuel-le-Majestueux va d’ailleurs recevoir Buffalo Trump, alias le Gros Matamore, ainsi que Vlad le Terrible. N’oublions pas qu’avant d’être élu, il aura eu affaire à Nicolas Sarkozy, alias Nicolas-le-Nerveux, Nicolas-le-Bouillant, Nicolas-le-Perfide, Nicolas-le-Teigneux, au duc de Sablé, François Fillon, à Jean-Luc Mélenchon, le baron de la Méluche, à Marine le Pen, Mademoiselle de Montretout, sans oublier le Monarque enfariné, François-l’Indécis, M. Hollande, et qu’il prendra comme Premier Valet de Chambre, le Duc de Normandie, duc du Havre, Édouard Philippe. J’allais oublier que la baronne d’Auzière était devenue la Princesse Brigitte.

Avec ces mots et qualificatifs bien sentis, Patrick Rambaud bouscule tout sans oublier de pointer les dérives de l’époque. Il a très bien su décortiquer chaque phase de ce Règne. C’est un roman qui se lit d’une traite, qu’il faut absolument lire si on s’intéresse un tant soit peu à la vie politique de son pays et à ses dirigeants.



NB : À noter le bandeau de couverture magnifique qui est un montage construit sur l’image du prince Balthazar-Charles d’Autriche (1629 -1646) que Velasquez représenta enfant sur un cheval. Ici, la figure du jeune prince est remplacée par le visage d’Emmanuel Macron qui brandit un sabre laser.

Commenter  J’apprécie          9411
La Bataille

On est loin de l’épopée Napoléonienne lyrique et flamboyante présentée par la plupart des livres d’histoire dans ce roman relatant la bataille d’Essling à hauteur des participants, petits ou grands acteurs de l’histoire. Après cinq années de combat pour l’empereur, les soldats et leurs chefs sont au bout du rouleau. Les maréchaux n’y croient plus, le simple fantassin ne pense qu’a rentrer chez lui pour faire les moissons et l’élite de l’armée en a assez des violences au point que certains se suicident pour ne plus en commettre. Et pourtant il faut combattre encore pour satisfaire l’ambition d’un seul homme, cynique, coléreux et complètement paranoïaque. Car Napoléon ici fait penser à l’Hitler de «la chute», même hystérie, même aveuglement, même mépris de la vie humaine. Bien sur l’idéologie n’est pas identique, mais on peut penser devant cette boucherie (45 000 morts en deux jours) que l’hécatombe aurait été bien supérieur avec des armes moderne. En tout cas le lecteur sera choqué par ces charges de cavalerie d’une violence extrême ou par le sort des blessés affreusement mutilés pour la plupart et condamnés à une agonie terrible du fait du manque de soins. Des épisodes forts comme la mort du général Espagne ou celle du maréchal Lannes émaillent ce récit qui pourra paraitre parfois un peu confus. Ce livre est obligatoire pour comprendre au delà des poncifs de la gloire la vraie nature de l'ambition napoléonienne et connaitre l’envers tragique de sa légende...
Commenter  J’apprécie          450
Bérézina, tome 3 :  La neige

" Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. Pour la première fois, l'aigle vaincu baissait la tête.

Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche." Victor Hugo.





Il neigeait des cendres après l'incendie de Moscou. Il neige, à gros flocons, sur l'armée de Napoléon, maintenant.

Le tronc des arbres se fendait, les corbeaux tombaient comme des pierres.

"On s'endormait 10 000, on se réveillait 100... La bise froide sifflait, on n'avait pas de pain et on allait pieds nus..."

Les hommes n'ont pas de vivres ! Certains vont manger de la chair humaine, afin de survivre!





Il fait -25 degrés, et la température chute encore..

L'air est glacial. Les hommes épuisés ont froid. Les loups rôdent, ce sont les cosaques qui harcèlent les traînards.





Depuis 5 mois, la Grande Armée essaye de rentrer en France. le 22 novembre 1812, devant la Bérézina, 3 armées russes essayent d'anéantir Napoléon...





Depuis 3 jours, les pontonniers, du général Eblé, se battent dans l'eau glaciale, pour construire 2 ponts.

Malgré le froid, la rivière n'est pas entièrement gelée. Tchitchagov bloque le pont de Borrisov. Wittgenstein est sur le flanc et Koutouzov sur les talons de Napoléon.



Le maréchal Victor contient l'armée de Wittgenstein, avec l'aide de Fournier. Oudinot et Ney repoussent Tchitchagov...

C'est une victoire militaire !





Le 126e régiment d'infanterie de ligne se sacrifie pour tenir les ponts. L'armée française est passée! L'ordre de Napoléon est d'incendier les ponts. On voit alors des retardataires traverser la rivière glacée ou se jeter dans les flammes! Des hommes, des femmes et des enfants...

Ornella, la comédienne, a le pied droit coincée entre 2 planches sur le pont, alors que les cosaques chargent...





Il neigeait des cendres, dans le coeur des soldats, sur l'autre rive...

"Le ciel faisait, sans bruit avec la neige épaisse, un immense linceul pour cette immense armée !"
Commenter  J’apprécie          403
Bérézina, tome 1 : L'incendie

Selon l'écrivain Tolstoï, dans "Guerre et Paix" :

Il n'y a que la fatalité de l'histoire, ce n'est ni la faute de Napoléon, ni celle du Tsar de Russie.

"Moscou, parce que ses habitants l'avaient quittée, devait brûler tout aussi inévitablement que doit prendre feu, un tas de copeaux de bois, sur lesquels, pendant plusieurs jours, tombent des milliers d'étincelles... "





1812: le Tsar Alexandre Ier lève le blocus continental, imposé à l'Europe, par la France. C'est ainsi que commence la campagne de Russie, en ce mois de juin...





La famine règne dans les troupes de Napoléon, le Tsar recule en pratiquant la politique de la terre brûlée.

Maisons vides, pas de récoltes, ni de troupeaux...





L'armée de Napoléon a gagné à Smolensk ( 20 000 tués chez les Français) puis Borodino (90 000 morts de part et d'autre)





On marche depuis 3 mois...

Enfin, Moscou est en vue!

La cité impériale est prise d'assaut, mais...

La ville est vide, il n'y a que des fous relâchés des prisons! Le soir même, le feu part de différents endroits, on retrouve des Russes cachés, prêts à des actes de sabotage! Il y aussi une troupe de comédiens français, invités par le gouverneur Rostopchine.





De son balcon, l'empereur assiste à l'incendie d'une grande cité, comme un autre empereur jadis!





Les flammes dévorent les maisons et les pages de la BD, les unes après les autres. Elles atteignent le Kremlin, et font s'écrouler le mur nord. Il faut évacuer, sortir de ce piège !

Mais, n'est il pas trop tard?

Seuls, le Kremlin, les palais et les églises resteront debout. 75% de la cité brûle !

- Que penseront de nous, les prochaines générations ? Se demandent Roque et Beyle, 2 civils qui se lamentent sur le désastre...
Commenter  J’apprécie          430
Chronique d'une fin de règne

La fin du quinquennat de François Hollande marquée par les attentats qui s'enchaînent en France et de par le monde. Les vagues humaines fuyant les zones de conflit, le rejet des étrangers et la montée du racisme, ou tout du moins son affichage proclamé et assumé, la montée des populistes surfant sur la vague des inquiétudes et des peurs de par le monde et devant sur l'estrade toujours le même spectacle désolant des politiques ayant depuis longtemps oubliés ce qui un jour les avaient motivés, passionnés pour ne se battre que pour des bribes de pouvoir illusoire C'est ce spectacle que décrit Patrick Rambaud d'une écriture grinçante et cynique. Par contre comment pleurer les victimes, dénoncer les terroristes et leur idéologie mortifère, c'est l'exercice délicat de cet opuscule et Patrick Rambaud s'en sort pas trop mal.

C'est le septième recueil des chroniques du pouvoir , et comme pour chaque opus, lire ce texte avec quelques années de recul permet de se souvenir, de relativiser connaissant la suite de l'histoire. le risque néanmoins étant de tomber dans un pessimisme absolu sur son appréciation de la politique et des hommes ou femmes politiques laissant libre cours aux thèses des populistes et des extrêmes.
Commenter  J’apprécie          30
François Le Petit

Dans mon commentaire sur le volume clôturant le règne de NIcolas Sarkozy et l'avènement de François Hollande, je regrettais qu'à cette époque, Patrick Rambaud, semblait avoir arrêté ces chroniques acides du pouvoir alors que les évènements grotesques, les retournements, les scandales émergeaient à peine le nouveau président en fonction. En fait le volume était en préparation. François le Petit est paru en 2016.

La lecture de ces chroniques quatre ans après leur parution donne à l'ouvrage une dimension encore plus interessante, car connaissant la suite de l'histoire on ne peut qu'être étonné de la clairvoyance de l'auteur lorsqu'il décrit un peuple trompé et maintenant, en 2016, exaspéré. On sourit "jaune" également par rapports aux évènements décrit et des suites quelques années plus tard, par exemple la lutte de pouvoir au sein de l'UMP pour la direction du parti entre Coppé et Fillon, Coppé affiché comme un homme cupide et intéressé par l'argent face à un Fillon austère et rigide... la suite nous révélera un autre Fillon !

J'ai apprécié à relire l'histoire politique et sociale de la France avec le recul de plusieurs années, et grâce au texte et au style de Patrick Rambaud c'est une lecture agréable et amusante qui permet de restituer les évènements, repenser à ce qui est essentiel de ce qui est futile, se souvenir pour ne pas être dupe.
Commenter  J’apprécie          20
Quand Dieu apprenait le dessin

Une belle fresque historique, dans toute sa splendeur. Tout y est ! C'est très vivant, et surtout intéressant pour peu qu'on apprécie l'Histoire. Je ne connaissais nullement l'histoire de Venise, et de St Marc, encore moins celle du fils de Charlemagne : Louis le Pieux. Le récit est un vrai récit d'aventures, de voyages aux couleurs chatoyantes nous menant jusqu'au phare d'Alexandrie. On retrouve aussi tout ce qui fait la grandeur de cette époque avec les combats, les trahisons, les subterfuges, et les personnages emblématiques ou caractéristiques.

Un récit donc très vif, fin, et instructif.

Commenter  J’apprécie          220
Emmanuel Le Magnifique

Critiques sévères pour ce "roman" rédigé à la manière des Chroniques des Rois de France. Pour ma part, je me suis beaucoup amusée.

Partant du principe que les institutions de la V° République sont monarchiques, l'auteur rédige des chroniques de leurs monarques et de leurs règnes sur un ton faussement ampoulé, emphatique, au passé simple, à la manière de celles des Rois de France (sans les enluminures hélas).

Emmanuel Macron se voit affublé de l'adjectif Magnifique (comme Laurent de Médicis ou Gatsby !) pour le début de son "règne", tant son ascension a été fulgurante. Nul doute qu'un autre adjectif lui succédera.

Drôle, mise à distance de la jeunesse, des débuts et de l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.
Commenter  J’apprécie          130
Emmanuel Le Magnifique

Á nouveau président, nouvelle chronique. Après celles de Nicolas-le-Mauvais et de François-le-Mollusque, voici celle d'Emmanuel-le-Magnifique.

Les présidents se succèdent, et Patrick Rambaud se délecte à nous les croquer, à faire état de leurs petites manies et petites bassesses. Depuis bien des années la France a l'art de mettre à sa tête ce genre de petits personnages. Je n'ouvrirai pas le débat, Babelio n'est pas le lieu adéquat. Tous, n'ont qu'un seul objectif : prendre le pouvoir puis tenter de l'exercer, tout en étant inaptes à relever les défis qui se posent à notre pays et à notre civilisation. L'auteur ne va pas jusque là, il se contente de nous amuser. Merci Patrick Rambaud de nous faire sourire, sinon rire (jaune !), là où il faudrait souvent nous faire pleurer.
Commenter  J’apprécie          100
Emmanuel Le Magnifique

J'avais appris à connaître Patrick Rambaud via son précédent opus (Les aventuriers de Mai) qui m'avait permis de me retrouver au coeur des journées de Mai 68, au plus proche des acteurs de cette révolution libertaire.



Je savais qu'il était beaucoup plus connu pour ses chroniques caustiques des "règnes" des deux derniers présidents. La lecture des début de la présidence actuelle me semblait donc un bon moyen de juger cette partie de son oeuvre. Merci aux éditions Grasset et à NetGalley de me le permettre.



J'en ressors assez déçu. D'abord parce que l'aune à laquelle on juge ce genre d'exercice est forcément le rire... et je n'ai pas ri franchement. L'humour se limite presque exclusivement aux surnoms donnés aux différents protagonistes, reformulés comme des titres de noblesse. Pour le reste, il s'agit de retracer, avec humour certes mais sans grand génie comique, les différentes étapes de l'enfance et la jeunesse (vite expédiés) puis du début de mandat.



Et on en vient à l'intérêt du genre lui-même, surtout si proche du temps présent. Les événements sont connus dans leur quasi totalité (j'ai du apprendre deux choses en tout) puisqu'à l'heure actuelle, la moindre anecdote se sait immédiatement. L'intérêt d'une lecture immédiate est donc léger. Et pour un lecteur du futur ? Certains sous-entendus tomberont sans doute à plat dans 20 ou 30 ans, car les références manqueront.



Au final, il reste quelques beaux moments... mais qui sont assez hors de l'exercice en question, puisque ils ont été pour moi les comparaisons historiques : Ignace de Loyola, fondateur des jésuites, et Napoléon III, le neveu du Bonaparte. Deux personnages que je connaissais peu et que leur mise en perspective avec l'actualité est finement menée par l'auteur.



Il semble donc que je préfère le Rambaud qui me conte quelque chose que j'ignore que celui qui tente de moquer une époque que je connais trop bien.
Commenter  J’apprécie          250




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Patrick Rambaud Voir plus

Quiz Voir plus

Connaissez-vous les titres d'Anna GAVALDA ?

La...

cassonade
consonne
consolante

8 questions
58 lecteurs ont répondu
Thème : Anna GavaldaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}