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Citations de Paul Watzlawick (154)


Ces jeux de mots, condensations, calembours, ces brusques passages du sens littéral au métaphorique et vice-versa, qui représentent une forme d’art chez Joyce et chez Schmidt, sont perpétuels chez le schizophrène, où ils jouent vraisemblablement le rôle d’un mécanisme de défense très utile lui permettant d’éviter une prise de position claire et donc toute responsabilité. Son langage « schizophrène » lui offre les moyens d’affirmer au besoin que la signification du message qu’on lui reproche, n’est pas celle qu’il lui attribuait ; il peut même finir parfois par se demander comment quelqu’un de sensé pourrait se méprendre à ce point sur le sens de son message.
[…] le mot d’esprit peut faire voler en éclat les images du monde et devenir ainsi l’agent du changement […] on peut l’utiliser comme instrument de communication avec l’Inconscient.
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Gauss : « Je connais déjà la solution, il me reste maintenant à découvrir comment j’y suis parvenu. »
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Il existe de nos jours nombre de témoignages oculaires de ce que, voici des siècles, Aristote, Plutarque et Pline ont observé : que les dauphins viennent en aide aux individus en difficulté, hommes ou dauphins, en remontant leur corps à la surface. Se relayant sans cesse, ils peuvent le faire des heures durant. Grâce à des recherches minutieuses utilisant des hydrophones (des microphones sous-marins), nous savons aujourd’hui qu’un dauphin en difficulté émet ce que nous serions peut-être tentés d’appeler un « signal de détresse international », qui amène immédiatement d’autres dauphins à son secours. Les humains peuvent imiter ce signal ; je connais un jeune étudiant en zoologie qui l’a essayé : il plongea au fond du bassin des dauphins, et émit l’appel de détresse : les deux dauphins ramenèrent immédiatement son corps à la surface. Cela fait, les dauphins constatèrent qu’il allait bien et se rendirent, semble-t-il, tout de suite compte qu’il avait abusé du signal de détresse. Ils lui donnèrent ce qu’en langage humain on appellerait une bonne raclée, le frappant de leur museau osseux et le giflant de leur queue. Aussi différent que leur monde soit du nôtre, voici une règle qui a cours dans les deux : l’abus d’un signal vital est une conduite grave, qui – dans l’intérêt de tous – ne saurait être tolérée. En toute autre circonstance connue, l’amitié du dauphin pour les êtres humains est proverbiale, même en face d’une provocation ou d’une menace.
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Le syndrome d’Utopie
Le recours à l’extrémisme pour régler les problèmes humains survient le plus souvent, semble-t-il, à la suite de la conviction d’avoir trouvé (ou même de pouvoir trouver) la solution définitive, totale. Celui qui s’attache à cette croyance est, dès lors, logiquement forcé de vouloir mettre en pratique sa solution – de fait, il se renierait lui-même s’il n’essayait pas. Le comportement qui en découle – nous l’appellerons syndrome d’utopie – prend l’une des trois formes suivantes.
La première forme pourrait être qualifiée d’« introjective ». Ses manifestations appellent une définition plus psychiatrique que sociale, car elles proviennent d’un profond et douloureux sentiment d’impuissance personnelle à atteindre le but qu’on s’est posé. L’acte-même de se poser un but utopique crée une situation dans laquelle, vraisemblablement, l’inaccessibilité du but ne sera pas imputée à sa nature utopique, mais plutôt à l’impuissance du sujet qui, par exemple, se dira : alors que ma vie devrait être remplie d’expériences et de joies, je suis plongé dans la banalité et l’ennui ; je devrais éprouver des sentiments intenses, mais je suis incapable de les faire naître en moi. L’abandon, la dépression, le retrait, peut-être le suicide, voilà quelques résultats prévisibles de cette impasse. [...]
Cette première forme du syndrome d’utopie admet d’autres conséquences, parmi lesquelles on trouve l’aliénation, le divorce, le nihilisme. L’alcoolisme et la toxicomanie s’y rattachent souvent ; les euphories passagères qu’ils procurent sont évidemment suivies d’un retour à une réalité encore plus froide et grise, retour qui rend encore plus attrayant l’abandon existentiel.
La deuxième forme du syndrome d’utopie est beaucoup moins dramatique et peut même posséder un certain charme. Elle fait sien le célèbre aphorisme de Robert Louis Stevenson (probablement tiré d’un proverbe japonais) : « Il vaut mieux voyager avec espoir qu’arriver à destination. » L’utopiste, ici, au lieu de condamner son impuissance à réaliser un changement utopique, choisit une manière innocente et presque enjouée de temporiser. Comme le but est lointain, le voyage sera long, et un long voyage exige de longs préparatifs. La question délicate de savoir si le but est accessible, ou s’il vaut la peine de faire un tel chemin, n’a donc pas besoin d’être posée pour l’instant. Dans son poème, « Ithaque », le poète grec Constantinos Cavafys dépeint cette attitude. Priez pour que votre route soit longue, conseille-t-il au voyageur qui s’embarque, pour que votre voyage soit rempli d’aventures et d’événements. Gardez Ithaque présente à l’esprit, car c’est là que vous êtes prédestinés à arriver – mais ne vous hâtez pas, prenez plutôt de nombreuses années. Soyez très vieux quand vous jetterez l’ancre à Ithaque. Cavafys propose une solution qui n’est pas utopique : vous entrez dans des ports que vous n’avez jamais connus, et, riches de tout ce que vous avez acquis en chemin, n’attendez pas d’Ithaque qu’elle vous donne la richesse. Ithaque vous a donné votre merveilleux voyage, sans elle vous ne seriez pas parti. […] George Bernard Shaw a, exprimé la même pensée en termes plus sarcastiques : "Dans la vie, il y a deux tragédies. L’une est de ne pas réaliser ses désirs. L’autre est de les réaliser." […]
La troisième forme du syndrome d’utopie est essentiellement « projective ». Elle est constituée principalement par une attitude de rigueur morale reposant sur la conviction d’avoir trouvé la vérité. Cette attitude s’alimente du missionarisme qui en découle, c’est-à-dire de la responsabilité de transformer le monde. On s’y essaie d’abord par la persuasion, avec l’espoir que la vérité, une fois rendue sensible, apparaîtra forcément à tous les hommes de bonne volonté. Par conséquent, ceux qui ne veulent pas se convertir, ou même refusent d’écouter, sont obligatoirement de mauvaise foi : leur destruction, pour le bien de l’humanité, peut même, en dernier ressort, être justifiée.
[…]
Tous les aspects du syndrome d’utopie ont ceci en commun : les prémisses sur lesquelles le syndrome se fonde sont considérées comme plus réelles que la réalité. Nous voulons dire par là que lorsqu’un individu (ou un groupe, ou toute une société) s’efforce d’ordonner son univers en accord avec sa prémisse et que son effort échoue, il ne va pas, normalement, réexaminer sa prémisse pour savoir si elle ne recèle pas d’élément absurde ou irréel, mais, nous l’avons vu, il va accuser l’extérieur (par exemple, la société) ou sa propre incapacité. Il ne peut pas supporter l’idée que ses prémisses soient en défaut, car, pour lui, elles constituent la vérité, la réalité. Par exemple, disent les maoïstes, si, après plus d’un demi-siècle, la version soviétique du marxisme n’a pas réussi à créer la société idéale sans classes, c’est parce que la pure doctrine est tombée dans des mains impures, et non parce que, peut-être, le marxisme contient quelque chose de fondamentalement faux. On rencontre fréquemment la même position chez les chercheurs dont les travaux restent improductifs : leur solution consiste souvent à demander plus d’argent, à proposer un plus grand projet, en un mot, à faire « plus de la même chose ».
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Faire spontanément ce que l'on a reçu l'ordre de faire est aussi imposssible que d'oublier par décision consciente ou de décider de dormir plus profondément.
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L'antipsychiatrie, qui faisait tellement fureur dans les années soixante, avait en fait simplement mis l'effet à la place de la cause et la cause à la place de l'effet.
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Des données d'ordre pragmatique ne peuvent recevoir de détermination d'ordre monadique.
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Autrement dit,dans quel monde vit-on si on accepte que l'on construit entièrement soi-même sa propre réalité?
Avant tout ,si on accepte cela ,on est tolérant. Si nous voyons le monde comme notre propre invention ,nous devons admettre que tout un chacun en fait autant.
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Les utopies positives impliquent un monde « sans problèmes », les négatives un monde « sans solutions ».
Les deux ont ceci de semblable qu’elles définissent les difficultés et plaisirs normaux de la vie comme des anomalies.
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Une solution idéale à tous les problèmes sociaux? : "à chacun selon ses besoins, à chacun selon ses capacités", Idéale?
Eelle suppose d'une part l'abondance de biens matériels, et d'autre part le pouvoir d'une élite possédant la sagesse absolue...Nouvelle utopie!
p97
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Pourquoi ai-je régalé mon lecteur de ce pot-pourri
de bizarreries ethnologiques ? Pour l’impressionner
par le cosmopolitisme de mes connaissances,
certes mais aussi, et plus simplement,
pour permettre à cet hypocrite, mon frère, de transformer chacun de ses voyages à l'étranger en une occasion d'être déçu,
tout autre comportement que le sien propre dans une situation donné lui apparaît démentiel, stupide ou déplacé.
p106
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Et Shakespeare écrit,
dans son 129ème sonnet:
N'en ayant pas sitôt joui on le méprise,
Ce pourquoi l'on ardait, sitôt qu'on l'a eu,
On le hait, comme l'appât gobé
À dessein offert pour affoler le gobeur...
p61
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le destin guide celui qui l'accepte et traîne celui qui le refuse.
P19
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Il est vrai que le véritable talent d'un thérapeute réside avant tout dans sa capacité d'amener son client à envisager du moins la simple "possibilité d'un être autre".
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Paul Watzlawick
On ne peut pas ne pas communiquer.
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Nous avons déjà atteint un stade où nos progrès scientifiques et technologiques laissent notre maturité morale loin derrière. La disponibilité soudaine d’un savoir largement supérieur, en propulsant notre planète des milliers d’années en avant, sans le bénéfice d’une assimilation cohérente et progressive de toutes les étapes intermédiaires ayant amené ces résultats, peut avoir des conséquences véritablement malheureuses. L’expérience clinique nous apprend que la soudaine confrontation avec des informations d’une dimension insoutenable, à l’un ou l’autre de deux effets : ou bien la victime ferme son esprit à la nouvelle réalité et se conduit comme si elle n’existait pas, ou bien elle prend congé de la réalité tout entière. Le second choix est l’essence de la folie.
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… il faut se souvenir que le patient a toujours raison – sauf peut-être sur un point : qu’il pourrait bien avoir encore plus raison qu’il ne croit – et que le thérapeute ne doit jamais entrer en conflit ouvert avec lui. Quand le client refuse de suivre une directive, ou accepte une prescription de comportement mais ne la mets pas ensuite à exécution, il est bon de prendre l’entière responsabilité de cet échec et de s’excuser de s’être laissé emporter par un enthousiasme thérapeutique et d’avoir exigé du patient plus que celui-ci ne veut ou ne peut accepter. Il est alors souvent possible de formuler en termes différents, une prescription fondamentalement identique, bien que quelque peu déguisée. …
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… le mode impératif est en fait la forme la plus archaïque du langage chez l’homme.
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Heinz von Foerster : « Si tu désires voir, apprends à agir. »
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Wittgenstein : « Nous ne pouvons plus continuer à un jeu dès que l’on nous en a appris un nouveau »
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