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Critiques de Peter Straub (244)
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Julia

Julia vient de perdre sa fille dans un terrible accident domestique. Elle quitte tout, pour s'installer dans une nouvelle maison, grande et belle maison. Mais une maison rien qu'a elle... enfin pas tout à fait .



Si je n'ai pas été emballée par l'histoire en elle même, qui m'a laissée un peu sur ma faim... j'ai par contre beaucoup apprécié l'atmosphère angoissante qui se dégage de la plume de l'auteur. J'avoue ne pas avoir été fière de traversée la maison cette nuit avec le livre à la main.... du coup pour l'auteur c'est déjà à moitié gagné....



Pour l'autre moitié c'est plus difficile, d'autant que je suis peu réceptive au paranormal depuis un certain moment. Et puis un livre écrit il y a un peu moi d'un demi siècle.. qui a un peu mal vieilli a mon goût en ce qui concerne l'horreur.



Une bonne lecture quand même.

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Ghost story



“-Quelle est la pire chose que tu aies jamais faite?

-Cela, je ne te le dirai pas, mais je te dirai la pire chose qui me soit jamais arrivée…”



~~~



Frissons et sueurs froides garantis en plongeant dans ce classique de la littérature d'épouvante publié en 1979. 



Ghost story marque ma première rencontre avec Peter Straub, l'un des maîtres du genre aujourd'hui disparu, et j'en ressors enchantée. À tel point que le rendez-vous est déjà pris avec Koko, autre titre phare de sa riche bibliographie. Je n’ai pas fini de vous en parler, c'est certain. 



~



Direction Milburn, une petite ville de l'Etat de New-York où depuis des années, de vieux amis observent un rituel immuable : se réunir chaque semaine et se raconter à tour de rôle des histoires de fantômes. Mais est-ce de simples histoires? 



Lorsque survient de façon très étrange la mort de l'un d'entre eux, l'angoisse s’empare du quotidien.



~



Happée dès le prologue qui met tout de suite dans l'ambiance, je n'ai (presque) pas vu les six cent pages défiler. La plume est fluide et immersive, diablement efficace. Si pour certaines lectures, il semble judicieux de savoir à quoi s'attendre, le mieux est ici de se lancer à l'aveugle afin de garder intact l’effet de surprise. Le quatrième de couverture dévoile selon moi le juste nécessaire.



Le roman est construit à la manière d’un puzzle dont les pièces viennent savamment s'imbriquer au fil des chapitres. Dense et complexe, l'intrigue progresse doucement mais sûrement. Il faut se montrer patient et surtout très attentif, ne pas hésiter à revenir en arrière.L’auteur multiplie les personnages,  casse la chronologie (plusieurs histoires dans l'histoire) et brouille les repères entre rêve, fiction et réalité. Derrière les détails jugés de moindre importance se cachent possiblement des informations clés. Que le lecteur tenté de décrocher se ravise, les efforts consentis seront récompensés. Quand tout finit par se mettre en place et prendre sens, la virtuosité de l'auteur éclate, balayant tous les doutes.



Tout aussi ambitieux et maîtrisé qu'il est, l'ouvrage perdrait de sa force d'attraction s'il n'y avait cette atmosphère sombre, étrange, inquiétante, lourde de menaces, qui vous saisit et vous enserre dès le début. La tension monte crescendo, le récit bascule insidieusement dans l’horreur (sans excès) et la fin laisse pantelant. J'ai renoué avec des sensations éprouvées lors de mes plus jeunes années de lectrice, j'ai adoré ça et j'en redemande! 



Pensées chaleureuses pour ma complice Pareyla qui était cette fois encore de la partie. Même si son enthousiasme est plus modéré que le mien, nous avons partagé un très bon moment. 



~~~



“Quelle est la pire chose? Ce n'est pas l'acte, mais les idées que l'on se fait au sujet de l'acte : le film aux couleurs criardes qui se déroule dans ton esprit.”

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Ghost story

Excellente histoire pour un livre au moins aussi excellent. Ma deuxième lecture de Peter Sraub après l'encore plus excellent Koko.

Bon j'arrête avec le mot "excellent".



Mais plus sérieusement, j'ai vraiment adoré Ghost Story, l'intrigue se met doucement en place, tel un puzzle, morceau par morceau on parvient à établir un lien, un dénominateur commun entre tous les événements et les protagonistes. Rien n'arrive par hasard.

J'ai lu dans certaines critiques que c'était trop long. Alors oui, je le confirme, c'est long en effet, mais ce n'est jamais ennuyant car l'auteur a justement ce talent pour nous emmener avec lui, un véritable don de conteur.



Il y a un côté Stephen King dans l'histoire de cette petite bourgade, mais sans le côté un peu glauque, sans la vulgarité des personnages. Ce n'est jamais très effrayant non plus, il s'agit davantage de fantastique, d'extraordinaire, une sorte de légende urbaine.



Comme dans Koko, Straub jongle entre les héros, change de narration et agrémente le tout de flashbacks entre pensée personnelle et récit de souvenirs. Progressivement il dégage une incroyable trame de fond qui fait froid dans le dos, et nous amène à remettre en question le monde qui nous entoure.



Pour conclure, je dirais que pour une fois la citation d'un autre auteur sur la couverture d'un livre n'est pas mensongère. Le King a vu juste en encensant cet excellent roman... ah mince j'ai encore utilisé ce mot....
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Le club de l'enfer

« Lecteurs-chou ! »



Le club de l'enfer, est un roman dont le titre n'a pas tant de rapport. Il raconte les aventures de Nora, femme quinquagénaire, un rien soumise (ayant connue la guerre), qui survit bien plus qu'elle ne profite.



Toute sa vie par à vau-l'eau quand elle apprend l'infidélité de son époux, Davey. Et qu'elle se trouve accusée d'avoir séquestrée la maîtresse de celui-ci. Pis encore ! Alors qu'elle s'apprête à répondre de ses accusations, (au milieu du commissariat), la voici prise en otage par Dart, meurtrier fraîchement capturé!



Commence alors la partie LA plus intéressante: !



La cavale de Dart.



Le début du roman, il faut s'accrocher, c'est long, car on ne comprend pas où l'auteur veut en venir. le ton reste assez assez monotone, et les personnages passables. Mais dès l'apparition de l'antagoniste (fascinant de part son intelligence et sa confiance en lui, fort de son répondant et de son sadisme affirmé), la richesse de l'histoire prend tout son sens!



Ce type est fou, décalé MAIS il sait ce qu'il fait!



Peter Straub a osé, et le pari est gagné.



Nora, prisonnière et Otage doit-elle profiter de la porte ouverte que lui propose Dart, et prendre la fuite à la première occasion? Et si elle parvenait à prendre la fuite, devrait-elle se rendre ? le FBI les pensent-ils de mèche? Survivra-t-elle aux assauts du meurtrier? En a-t-elle seulement la force, la trempe?



Quand bien entendu : le tueur, lui, adepte des opérations chirurgicales post mortem, et des pratiques sexuelles intenses se trouve comme libéré intérieurement. Terminé de faire semblant. Il peux jouir de sa cavale, laisser libre cours à ces idées les plus folles. Non sans savourer la présence de celle qu'il nommera :



« Nora-Chou».



L'histoire se tourne également sur l'enquête d'un écrivain décédé, accusé d'avoir volé un manuscrit et de ne pas être l'auteur de la fameuse trilogie qui fut son unique succès. La maison d'édition des romans dits, se trouverait également dans l'embarra si cela se vérifiait. le grand patron, n'étant autre qu'Alden, le père autoritaire de Davey qui n'a d'autre ambition que de protéger son Nom.



Nora trouvera t-elle réponse à cette énigme ?

Dart lui en donnera les moyens mais surtout les démarches basiques.



Il suffit parfois d'une seule personne pour changer votre vie, (LG)

Il suffit parfois d'un seul personnage pour transformer un roman.







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Le cabinet noir

«Je parlais d'un nuage de maléfices, et d'un seul coup c'est devenu littéral, un nuage littéral, gluant et répugnant… Willy se frotta les mains, chassant une imaginaire substance gluante.»



C'est mon troisième livre de Peter Straub et je ne suis pas déçue. J'ai lu ses deux livres : «Ghost Story» et «Koko.» Je me souviens très bien qu'ils m'avaient laissé sur une belle impression. Peter Straub c'est un écrivain américain et il écrit beaucoup des romans dans le genre fantastique, horreur et policier. Il a gagné de nombreux prix dont son livre «Le cabinet noir». Il est sorti en 2004, il a remporté celui-là :

- Bram Stocker, Meilleur roman 2004.







Intriguant, Fascinant, Troublant



C'est quand même un bon pavé, il contient 320 pages. C'est l'histoire de Tim Underhill, c'est un écrivain, il travaille sur son nouveau roman. Il veut oublier ses angoisses intérieures. Il crée donc le personnage de Willy. C'est aussi une auteure, elle écrit pour les enfants et aussi «le cabinet noir». Elle vient de perdre sa fille et elle pense qu'elle est enfermée dans un immeuble. Or, elle est décédée…

On suit Tim, il n'est pas capable de finir d'écrire son livre. Et en plus de tout ça, il est poursuivi par un être bizarre et il reçoit des drôles de courriels. Pour finir, il ne sait pas comment ça pu être possible : Il rencontre Willy. C'est comme si leurs mondes se sont croisés et ils doivent réunir leurs forces pour s'en sortir. Est-ce qu'ils vont y arriver ?







Fiction, Menace, Instabilité



Je suis un peu mitigée face à ce livre. C'est une bonne idée de créer cette histoire entre l'écrivain et son héroïne. Je trouve que l'idée est bonne mais c'est un peu compliqué dans l'ensemble. Il faut suivre attentivement pour ne pas perdre les détails de l'histoire.

On rencontre les personnages principaux et ça m'a pris du temps à comprendre qui est vraiment Willy. Est-elle vraiment réelle ? Qui est-elle exactement pour Tim ?

Il y parle aussi du livre «Les enfants perdus», je ne l'ai pas lu mais j'y compte bien. Il fait aussi référence à «Alice au Pays des merveilles.» Tu arrives à bien suivre le déroulement dans son ensemble et ça n'enlève rien à l'histoire.



«Un truc qui ne frappe que les personnages de fiction, je suppose.»



Peter Straub est reconnu pour son écriture vive et habile, il place lentement son histoire. Il ajoute doucement ses personnages réels et fantastiques. Il les met dans un univers où il manie très bien la fiction et la réalité.

Quand j'ai ouvert mon livre, je ne savais pas à quoi m'attendre. J'avais juste le goût de me laisser transporté par la plume douée et posée de Peter Straub. À ma grande surprise, je me laisse intriguée par cette atmosphère électrique. Je suis captivée par l'intrigue, le suspense est toujours au rendez-vous. Je suis aussi enchantée par ses personnages vivants et complexes. Tu te questionnes aussi qui sont ses drôles de «créatures» que tu croises dans l'histoire. Peter Straub me surprend par sa fougue et son inspiration. Je constate encore une fois, son talent de conteur mérité.



«Pas de cabinet noir me disait-elle. Pas de cabinet noir pour Wiwwy, et moi, je lui répondais. On n'a pas de cabinet noir, ma chérie, tu n'as pas à t'en faire. Mais qu'est-ce que c'était, un cabinet noir ?»



Qu'est-ce que «le cabinet noir» exactement ? Est-ce que c'est le livre de Willy ou est-ce que c'est un lieu sombre ? Est-ce que c'est un endroit qui donne la chair de poule ? C'est aussi le mystère qui tourne autour de ce thème. Peter Straub fait très bien fonctionner notre imagination

là-dessus. C'est un peu au lecteur de faire sa propre conclusion.

Au fil des pages, tu aimes suivre les aventures des deux héros. Vers la fin du livre, quand ils se retrouvent, tu trouves ça étrange que Tim rencontre sa propre héroïne. Qu'est-ce qui ne le serait pas ? La lecture se lit facilement, il faut être attentif à chaque partie et au sous-titre. Il nous indique où on se situe. J'ai eu un peu difficulté lorsque je suis rendue vers la fin. Il y a eu des personnages secondaires qui se sont rajoutés et mon attention s'est un peu relâchée. Ensuite, il est revenu dans son histoire et j'étais toujours captivée pour savoir la finale.







Pour terminer, c'est un très bon moment de lecture. C'est une histoire qui est bien ficelée malgré beaucoup d'éléments qui s'y rajoutent. Je trouve que les personnages secondaires ont leurs propres personnalités et ils captent l'attention du lecteur. C'est une grande force de Peter Straub et c'est une réussite à mes yeux.

Dans ce livre, on y retrouve une belle poésie, qui donne une touche de plus à l'histoire. Peter Straub sait très bien raconter un récit et à cela il vaut la peine de le connaître. Pour ceux qui aiment Stephen King, il a écrit en co-écriture «Talisman». Je crois avoir lu qu'ils sont amis aussi dans la vie.

C'est un auteur que j'affectionne particulièrement et il possède lui aussi son propre univers et ses incontournables. Je dirais aussi que «Ghost Story» et «Koko» en font partie. Je vais lire aussi bientôt «Les enfants Perdus», «Julia» et «Messe noire».

Je ne peux pas vraiment vous conseiller une lecture, je ne suis pas encore familière. Laissez-vous porter par votre intuition et votre envie du moment et qui sait, vous ferez peut-être une belle découverte.

Pour moi, «Le cabinet noir» est une bonne aventure ! Et vous ?



Isabelle

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Mystery

Après l'incroyable et inoubliable Koko, j'ai enfin trouvé le second volet de la saga Blue Rose en librairie. Certains titres de Straub sont devenus relativement rares.

Je précise que ce roman peut se lire en totale indépendance car il ne s'agit aucunement d'une suite et, hormis un personnage qui est seulement vaguement cité de loin pour le clin d'oeil, il n'y a aucun rapport ni point commun avec le précédent ouvrage que je mentionne en ouverture.



Mystery est un roman policier, un peu thriller et un peu polar sur les bords, une histoire à rebondissements et, évidemment, à mystères. L'aspect fantastique réside principalement dans le territoire complètement inventé et quelque peu fantasque dans lequel se déroule la majeure partie de l'histoire. La nation est fictive, tout comme, logiquement, son histoire et ses intrigues politiques. Mais tout parait tellement réaliste dans un monde où toute personne qui a le pouvoir est forcément un pourri fini qui dissimule, en plus d'une imposante couche de mépris pour tous ceux qui l'entourent, de nombreux secrets inavouables.



Notre jeune héros va devoir découvrir progressivement ce qui se cache derrière les apparences. Il y est de toute façon directement mêlé, mais ignore encore à quel point.

Straub, comme a son habitude, nous dresse à la perfection toute une gallerie d'acteurs importants, secondaires et même figurants. Chacun, à un niveau de détails qui lui est propre et servant le déroulement de l'histoire de fort belle manière, possède un caractère et une personnalité bien trempés.

Les pièces du puzzle s'imbriquent les unes dans les autres au fil de l'intrigue. Tom est curieux, courageux et intrépide. Aidé par un vieux comparse, il va continuellement de l'avant, reste fidèle à ses principes mais demeure profondément humain, sensible et fragile intérieurement.



Ce roman est un bon pavé, mais une fois qu'on est plongé dedans, on ne peut plus en sortir tant on veut découvrir la vérité et comment cela va s'achever. Après, l'unique point négatif que je peux souligner sera sur la fin que j'ai trouvé, pour le coup, un peu trop vite expédiée. Mais toute la seconde partie, quand il quitte l'île, est un vrai régal, un pur moment de suspense, de tension, pendant lequel on sent le couperet qui se rapproche, l'étau qui se resserre sur notre brave adolescent.



Je vous conseille cet auteur, et je vous conseille ce roman.



Pour ceux qui ont déjà lu plusieurs de ses livres, vous pourrez remarquer l'omniprésence du rôle de la littérature et, plus exactement de l'écrivain dans toute son oeuvre :

- dans Koko, c'est un camarade du Vietman resté exilé en Thailande qui s'est lancé dans une carrière de romancier

- on retrouve ce même personnage dans La Gorge, Les enfants perdus et Le cabinet noir, et de loin dans Mystery

- dans Ghost Story, c'est le narrateur lui-même qui est écrivain (si ma mémoire est bonne)

- dans Dragon flottant, il s'agit du vieil homme qui crée un petit groupe d'intervention amateur pour combattre le fameux dragon, c'est lui d'ailleurs qui écrit l'histoire pour nous

- dans Tu as beaucoup changé, Alison, le héros un peu paumé dans sa tête est en train de rédiger son mémoire sur D.H. Lawrence écrivain britannique d'antan,

- et enfin dans Mystery, Tom se découvre sa passion pour les enquêtes en dévorant des milliers de livres durant son adolescence.

Je suis curieux de voir si cette pseudo-théorie se vérifie dans l'exhaustivité de l'oeuvre du grand Peter Straub, qui en fait a l'air assez petit.

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Le Talisman des territoires - Intégrale

Un pavé fantastique, un monstre de 1500 pages!



Un très long roman, mais une histoire « jeunesse », avec des bons et des méchants. Le héros est un garçon de douze ans qui part à la recherche d’un Talisman qui pourrait sauver sa mère gravement malade et peut-être aussi préserver l’équilibre du monde.



La quête de Jack Sawyer lui fera traverser les États-Unis, mais aussi pénétrer dans un univers parallèle : les « Territoires ». En plus des méchants ordinaires qui menacent la reine, il y rencontrera des loups-garous qui gardent des troupeaux, des monstres irradiés par des essais nucléaires et même des lieux hantés.



Pour Jack, c’est un grand voyage, avec les peurs d’un enfant, mais aussi les émotions positives de l’amour filial, des liens entre les amis de toujours et des amitiés intenses qui se nouent sur la route. Pour le jeune garçon, c’est également le dur apprentissage de la vie, face à la méchanceté, face aux trahisons infâmes qui ont causé la mort de son père.



Une bonne lecture d’aventures et de dépaysement.

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Le cabinet noir

Bon je ne vais pas m'étendre trop longuement sur ce livre qui est, je dois bien l'avouer même si je m'y attendais, une petite déception.

La plume de l'auteur aide à faire passer le tout, mais l'histoire ne prend jamais vraiment le lecteur.



La première partie est intéressante, mystérieuse, avec d'un côté Tim Underhill, l'écrivain-héros, qui reçoit des emails de l'au-delà et qui croise même des individus étranges et menaçants en plein Manhattan, et de l'autre côté cette femme qui pleure encore le meurtre atroce de son mari et de sa petite fille en se laissant aller dans les bras d'un millionnaire cachant bien des choses.

Jusqu'ici tout va bien, c'est sympathique même. Et puis à la moitié du roman, lorsque l'intrigue doit carrément décoller avec la rencontre des deux protagonistes et l'élément-clé de toute l'histoire, l'élément sur lequel est finalement basé la réussite du roman, et bien ça ne décolle pas, ça reste plat, sans trop d'émotion. On ne sent jamais pris, ni jamais peiné par le destin de tous ces personnages. Et pourtant... oui pourtant, l'histoire est bien ficelée, en rappelant directement le précédent ouvrage de Peter Straub, à savoir Les enfants perdus, en repartant des bases qui y ont été construites et développées. Le tout est bien pensé, bien imaginé. Encore une jolie histoire de fantômes, mais c'est comme si Straub était fatigué, qu'il avait perdu cette flamme qui l'habitait pour Koko ou Ghost Story.

Après, repartir d'un bouquin qui n'était déjà pas exceptionnel pour en pondre un autre, c'est un peu comme si on avait eu l'excellente idée de faire une suite à Fast & Furious, non j'exagère quand même un peu. Le résultat se dégrade forcément au fur et à mesure.



Non pas que je déconseillerai ce livre, mais si vous voulez découvrir Peter Straub, je vous en conjure : Ne commencez surtout pas par le cabinet noir, qui aurait d'ailleurs été mieux traduit, tout simplement par La chambre noire.

Tiens d'ailleurs, j'ai failli oublier ce point, mais c'est la première fois que je tombe sur une traduction aussi médiocre. Il y a eu quelques phrases ou passages que je n'ai su comprendre que par le contexte général. C'est dommage !
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Le dragon flottant

Contrairement à Stephen King, ici ce n'est pas un clown qui flotte mais bien un dragon, comme son titre l'indique.

Ensuite, il est indéniable qu'il y a un grand nombre de similitudes avec l'oeuvre de King. Et pourtant, Peter Straub a créé son dragon avant l'invention de ce bon vieux Pennywise.



Pour les points communs, nous avons la petite ville américaine avec son lot d'habitants touchants pour certains, et franchement pervers et immoraux pour d'autres. Nous avons le fameux dragon, à l'image du clown, qui revient tous les X années. Nous avons les apparitions, ou hallucinations, ou même mirages qui s'adaptent aux personnages, à leurs craintes, à leur vécu. Et nous avons des héros particuliers qui doivent affrontrer la "chose", mais ne peuvent y parvenir que s'ils sont ensemble, et bien soudés.

Jusqu'ici, l'histoire est franchement bonne. La plume de Straub est efficace, il a le chic pour inventer toute une gallerie d'autochtones charismatiques. C'est un jeu d'enfant pour lui, il lie toutes ces personnes, les relie, par le passé, dans le présent. Il met sur pied toute une saga entre quelques familles, depuis l'installation des premiers colons ayant bâti la ville dans laquelle va se dérouler toute la tragédie.



Mais là où est normalement la force de cet auteur, va aussi en jaillir, dans ce roman, sa faiblesse et ses limites. Comme dans Ghost Story, Les enfants perdus, et dans une moindre mesure Koko, il joue énormément sur les effets de narration, de nombreux flashbacks, nous emmenant parfois à plus d'un siècle en arrière, et d'autres fois à seulement quelques heures dans le passé. Il passe d'une narration neutre, à une narration à la première personne qui aurait terminé l'aventure et nous raconterait alors l'ensemble des événements de son propre point de vue.

Dans Le Dragon flottant, il use mais abuse, à mon sens, de ces procédés. En plus, ce qui ne facilite absolument pas la lecture et l'immersion dans le récit, il y a une quantité affolante de noms de personnes qui sont cités sans arrêt. Autant, bien évidemment, on retient facilement les quelques principaux, autant quand au bout de 200 pages Straub nous mentionne quelques individus dont il n'a plus parlé depuis la 10ème page, c'est un peu frustrant. Et ajoutons à cela, les noms des rues, des quartiers, des localités en banlieue. Peut-être aurait-il dû de temps à autre repréciser de qui il s'agit pour les acteurs, et ce qu'il s'est passé dans tel lieu géographique, ou qui y vit. Faire un rapide rappel n'est pas toujours synonyme d'irrespect quant à l'intelligence du lecteur.





Bref, c'est ici l'exemple typique d'une excellente histoire, servie par un brillant écrivain, mais pas de la meilleure manière possible. C'est dommage, car je m'étais quand même bien attaché à ce quatuor héroïque.
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Tu as beaucoup changé, Alison

Il s'agit du deuxième roman (ordre chronologique d'écriture) traduit en français après Julia, et ma troisième lecture de Peter Straub après les excellents Koko et Ghost Story. Et on ne va pas se mentir, cet auteur est incontestablement grandiose.



Note maximum pour un bouquin que j'ai dévoré en deux jours, je n'arrivais plus à le reposer quitte à m'endormir extrêmement tard, et à coller le gosse devant l'écran le soir à la place de lui lire son histoire pour pouvoir justement me lire la mienne.



L'écrivain aime les histoires de fantômes, c'est indéniable et il nous propose ici une intrigue racontée à la première personne par un jeune homme qui n'a eu de cesse de mener une existence focalisée sur sa cousine et ses sentiments pour elle. Cette cousine qu'il n'a plus revu depuis vingt ans maintenant suite à un événement qui l'a marqué(e) à jamais. Ce jour-là, ils s'étaient fait la promesse de se revoir deux dizaines d'années plus tard à ce même endroit. Et cet endroit ce sont les vieilles terres familiales, la cambrousse bien bien profonde, à côté d'un sympathique petit village où "on n'aime pas trop les étrangers et les gens prétentieux de la ville par chez nous!"



Le résumé ainsi peut paraitre assez banal, mais c'est sans compter sur la plume de l'auteur qui nous peint un environnement et toute une gallerie de personnages secondaires absolument détestables, et aussi, et surtout, un personnage principal qu'on a du mal à véritablement jauger tout au long de ses mésaventures. D'ailleurs lui-même s'interroge sur sa propre santé mentale. Et avec un tueur en série qui rôde dans les parages et qui ne peut être que l'un d'eux, et de préférence notre jeune héros pour tous les autochtones, c'est dire si l'ambiance est au comble de l'hostilité. D'ailleurs les locaux ne tariront pas de politesses pour notre visiteur de retour au pays.



Allez, je n'en dirai pas plus pour vous laisser découvrir tout cela par vous-même, mais c'est décidé, je deviens fan de Monsieur Peter Straub. Si ses autres ouvrages sont de la même qualité, ça sera à regretter qu'il n'ait pas été davantage productif (à l'image du King, mais bon qui peut se vanter de pondre au moins un bon bouquin par an pendant plus de trente ans ? Oui les chiffres sont à vérifier mais l'idée est là)



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Shadowland

Shadowland , commencé fébrilement , des étoiles plein les yeux avec l'impatience du jeune chef d'entreprise guettant son premier contrôle fiscal . Abandon et soulagement page 301 , ligne 4 , mot 9 à 15h 76 à seulement 200 pages du terme mais avec un rare contentement !

Straub , c'était bien le gars qui m'avait transporté à la lecture de Koko , La Gorge ou bien encore Le Talisman des Territoires , associé à maître King ? Oui ? Alors , qu'est-ce qui a bien pu lui prendre de pondre un tel ramassis de fadaises baignant dans un terne et incommensurable fatras d'une si rare indigence stylistique ?

Peter , il manquait assurément un tigre dans ton moteur !



Je me fais toujours - enfin souvent , enfin il peut m'arriver - un point d'honneur à terminer un bouquin amorcé , espérant qu'à tout moment , ce dernier pourrait enfin décoller et justifier pleinement le temps passé à sa laborieuse entame .

Couture chanta Comme Un Avion Sans Aile , Straub pourrait lui rétorquer Comme Un Bouquin Sans Sel ! Et n'étant pas au régime , j'ai assez peu gouté la recette...



Quatrieme de couv' : magie + jeunes initiés + mystère + royaume des ombres = miam miam + oula ça doit foutre les j'tons saperlipopette !

Je ne me suis jamais , au grand jamais , senti concerné par ce récit pourtant allèchant !

Un univers décousu , des héros mièvres , une histoire qui se perd page après page tant l'auteur semble avoir oublié le principe élémentaire de linéarité . L'on passe allègrement du phoque à l'âne sans aucune espèce de logique historique où temporelle que ce soit et l'on finit par sourire béatement , apaisé , après avoir décidé que l'abandon de ce récit totalement plat et ennuyeux ne méritait certainement pas la moindre dose de culpabilité après coup !

Gruz , si tu me lis , je compte sur toi pour me narrer la fin et me dire si j'ai , finalement , échapper à quelque chose de tardivement intéressant...où pas...

Long , pénible , astreignant , désagréable , amer...un Straub très très loin d'être à la hauteur de sa réputation !



Shadowland , une capitulation totalement assumée face à cet univers sans doute beaucoup trop complexe et subtil pour mes maigres perceptions extra-sensorielles...

Eric Antoine vs Peter Straub , the magic french touch a encore de beaux jours devant elle...Tu te calmes !!
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Messe noire

Et bien en voilà un paquet de mauvaises critiques et de notes atroces. Je dois bien avouer que j'ai dû me faire violence pour me motiver à me lancer dans cette lecture, tellement les retours sur Babelio, hormis quelques très rares exceptions qui se reconnaitront, en donnaient les pires avis.



Et finalement, quel ne fut pas mon plaisir de retrouver un bon Peter Straub, plus convaincant même que pour son bouquin précédent le cabinet noir que j'avais trouvé quelque peu décevant. Certes Straub a vieilli et il est de plus en plus loin de ses coups de maître que sont Koko et Ghost Story, mais il demeure intéressant et encore bien en forme. Pour dire, j'ai terminé Messe noire en 3 jours, rognant sur mon temps de sommeil.



Alors certains pourront lui reprocher la construction de l'intrigue et le psychologique du personnage principal, mais au contraire je trouve que cela ajoute une spécificité au roman. On découvre progressivement les tenants et aboutissants de ce mystérieux événement du passé, et on redécouvre chaque protagoniste des décennies plus tard, l'impact qu'il a eu sur la vie de chacun.

Straub, comme a son habitude, construit très bien, et de façon intelligente, les différentes personnalités, les divers caractères. On comprend mieux les comportements, les réactions. Il conserve une part totale de mystère sur certains aspects, et nous livre une interprétation démoniaque détaillée sur d'autres. On adhère ou non mais ce n'est jamais lourd, ce n'est jamais trop long non plus.



Puis au final on se rend compte également que ce roman est un hommage de fin de carrière, un hommage à son propre métier, et surtout à sa compagne de longue date, sa propre épouse. Comme dans chacun de ses romans, un des personnages principaux (ici le héros) est écrivain, et il écrit sur l'influence du passé dans la vie de tout individu. Il écrit sur l'indépendance personnelle, même au sein d'un couple, ce respect profond entre les êtres, que ce soit en amour ou en amitié. le destin avantage plus certains... le côté dramatique, tragique de toute existence. Il en tient compte et le retranscrit.



En fait, je pense que c'est même le bouquin le plus personnel de Peter Straub, et j'espère que ce ne sera pas son clap de fin pour autant... sur une magnifique carrière.
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Koko

Koko c'est un nom sur une carte à jouer.

Koko c'est le surnom d'un assassin.

Koko c'est un souvenir sombre de la guerre du Vietnam.



Voilà une histoire peu ordinaire au cours de laquelle Peter Straub nous dresse le portrait d'anciens camarades de guerre, 15 ans après celle-ci. Chacun a eu un parcours différent avant, puis après cette guerre, mais tous ont été les témoins et les acteurs d'une atrocité commise là-bas. Le degré d'implication des protagonistes, que ce soit physique ou psychologique, se découvre au fur et à mesure de la lecture.

L'auteur jongle très bien entre les divers personnages, les lieux géographiques et les flashbacks. Il prend le temps de creuser, de planter le décor. Cela peut paraitre long par moments, mais les descriptions ainsi que les scènes qui, pour certaines, ne présentent pas grand intérêt par rapport à l'intrigue générale, ne font que participer à nous plonger dans une atmosphère glauque et sinistre, sans jamais pourtant tomber dans le déprimant et le pathétique. Les héros conservent une énergie et une motivation intactes au fil du récit.

Peter Straub nous propose la mise en parallèle de plusieurs mondes sur cette Terre, et nous indique que l'enfer peut exister partout, et pas seulement sur un champ de bataille. L'être humain peut être mauvais et diabolique quel que soit l'endroit, l'époque et le contexte. Il lui faut juste un environnement adéquat pour exprimer cette violence et sa colère. Il tend vers l'autodestruction en entrainant souvent son entourage dans le même temps.



Ce livre pose donc bien des questions sur la nature humaine :

Qui sommes-nous vraiment au plus profond de nous ? Sommes-nous foncièrement mauvais ou est-ce la société qui nous a forgé ainsi ? Sommes-nous des coupables ou des victimes ? Comment vivre en paix avec soi-même ? Avons-nous une dette envers la vie et comment s'en acquitter ?



L'intrigue policière présentée dès l'introduction du roman est finalement un prétexte à une véritable quête du bonheur, et celle-ci est propre à chacun. Et quand j'évoque ici la recherche du bonheur, il ne s'agit pas de contes de fée ou d'histoires romantiques à l'eau de rose. L'auteur fait état d'un combat vers une certaine paix intérieure, ou comment enterrer ses démons et en faire le deuil.



Pour conclure, je conseille vivement la lecture de ce livre. C'est brut, fort, poignant, on finit par s'attacher à certains personnages et à en détester d'autres. Ce n'est pas un simple livre policier, mais un véritable manifeste contre la guerre et toutes les horreurs que celle-ci a pu engendrer et autoriser.
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La Gorge

D'un geste, d'un seul, envoyez tout.

Que cela vous arrache les amygdales et vous enflamme les boyaux.

Ce roman n'est pas du petit lait à boire du bout des lèvres.

Un bon quatre étoiles !

Une formidable première partie au Vietnam pendant la guerre, puis retour au pays dans une ville au doux nom de Millhaven dans l'Illinois. Cité où les tueurs en série semblent perdurer au travers des générations.

Une traque impitoyable s'engage.

Alors, pourquoi pas cinq étoiles ?

Parce que ce roman mériterait quelques coupes pour éviter les temps morts. Parce que des tics de langage parasitent parfois la lecture.

Et finalement parce que l'éditeur devrait se payer un lecteur sérieux qui ne va pas à la plage pour dénicher les "coquilles".
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Les enfants perdus

Qu'il est dur de s'attaquer ainsi à une oeuvre que je qualifierai de "secondaire" de l'auteur après avoir été ébloui par ses précédents romans Koko, Ghost Story et Tu as beaucoup changé, Alison.



On retrouve ici Mister Underhill qui fut l'un des personnages principaux dans Koko, mais il a vieilli, a poursuivi avec brio sa carrière d'écrivain, et nous emmène avec lui à la découverte de ce qui lui reste de famille, dans la petite bourgade qui l'a vu naitre et grandir.



Le ton de l'auteur, l'atmosphère qui le caractérise si bien, sont bel et bien présents, pour mon plus grand bonheur. Il n'y va jamais avec des pincettes pour nous peindre un environnement propre à son Amérique bien profonde et ses quelques habitants désabusés, désillusionnés et pour certains, alcooliques et/ou racistes. D'ailleurs le petit passage narrant le tournage d'un grand film hollywoodien dans cette petite ville sous prétexte que les décors sont identiques au Chicago de l'époque des gangsters et de la prohibition en dit long sur la volonté de Straub de planter un décor qui n'a pas su évoluer avec le temps, qui est resté ancré dans un passé, et notamment au niveau des mentalités. Il accentue la chose avec son héros, l'écrivain qui est parti de là, qui brille dans le monde de la littérature et qui vit à Manhattan dans un beau loft, et qui a besoin, quand il revient visiter son frère, de louer une belle voiture un peu tape à l'oeil.



L'intrigue est bonne, fascinante, et le passage d'un point de vue à un autre, ainsi que les aller-retours dans le temps (on parle ici d'une semaine maxi en avant et en arrière) servent, à mon sens, l'intérêt de ce livre. Straub nous distille, de cette façon, inteligemment les indices et les clés de toute cette histoire. Et heureusement qu'il procède comme ça finalement, il peut ainsi cacher un léger manque de rebondissements et de suspense.



Et c'est vraiment, mais vraiment dommage, car le reste y est. On est plongé dans ce monde, on s'attache à Mark, le neveu du héros qui disparait mystérieusement. On vit avec lui la perte de sa mère et son ressenti vis à vis d'un père pas du tout aimant, et qui mène une vie de frustration et de jalousie.



L'histoire est à la fois belle et atroce, il y a de la poésie et du tragique. L'ambiance est à la hauteur, mais le dénouement est trop rapide et légèrement trop simpliste. Dommage !



Un bon petit bouquin rapidement lu tout de même.
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Ghost story

Deuxième tentative de lecture pour ce livre que j'avais déjà commencé il y a quelques mois et que j'avais abandonné rapidement. Je me suis décidé à le recommencer dernièrement et ce n'est guère concluant.

Les avis étant généralement positifs, je ne sais pas pourquoi ce roman m'a autant ennuyé.

L'histoire de départ me plaisait bien : quatre vieux messieurs qui forment un club particulier et se racontent des histoires à faire froid dans le dos, mais j'ai trouvé que l'intrigue ne décollait pas.

Les personnages sont sympathiques mais il ne se passe pas grand chose pendant près de 250 pages et quand enfin ça démarre, c'est presque trop tard...l'ennui a été le plus fort.

Il faut dire que les phénomènes étranges auquels les protagonistes sont confrontés sont loin d'être originaux et l'écriture est lente, mais lente....l'auteur tente de nous appâter avec des intrigues secondaires mais elles ne m'ont pas davantage intéressées. Il n'y a pas vraiment de psychologie, les personnages sont nombreux mais assez inconsistants, ce qui leur arrive est dit et redit et répété pendant des pages et des pages sans que rien de nouveau ne soit expliqué.

Bref, une grosse déception donc en ce qui me concerne.
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Le cabinet noir

Et me revoilà avec Peter Straub. le cabinet noir est la suite des Enfants perdus.

Nous nous retrouvons donc à Millhaven dans le Wisconsin, toujours en compagnie du romancier/détective Timothy Underhill, et nous allons devoir revenir dans l'horrible maison de Joseph Kalendar, Pigtown.

Il va être difficile de relater où nous en étions dans le premier opus sans spoiler, donc je vais tenter de survoler. Tim Underhill était allé rejoindre son frère après le décès de sa belle-soeur, et avait croisé le fantôme d'une petite fille de toute évidence torturée. Mark Underhill, le neveu de Tim est obsédé par la maison maudite.où ont eu lieu les événements atroces que nous suivons dans Les enfants perdus.

La maison appartient désormais à un nouvel acquéreur, Ronnie Lloyd-James, ce qui ne fait pas disparaître l'obsession de Mark... qui disparaît.

Entretemps, Tim est rentré à New York (vous vous souvenez qu'il y a son studio, je suppose) En tout cas, lui n'a pas oublié, il regagne donc ses pénates dans le but de s'attaquer à son prochain roman, après avoir mis le point final à Lost boy lost girl. Ah oui, parce que je dois aussi rappeler que dans son monde parallèle, c'est lui qui écrit certains des livres de Peter Straub. Ils nous font aussi parfois des quatre mains.

Enfin bref, il commence donc son roman, tout étant apparemment revenu à la normale, quand soudain il reçoit des mails plus qu'étranges, venant de connaissances décédées, qui semblent guidées par un dénommé Cyrax.

En parallèle, une autre romancière Willy Bryce Patrick, résidant dans le New Jersey, dont la famille a été assassinée, se met à entendre sa fille l'appeler à l'aide. Les cris viendraient d'un entrepôt désaffecté.

Elle s'est depuis fiancée à Mitchell Faber, mais elle soupçonne vite ce dernier d'être l'instigateur de ce qui est arrivé à son mari et à sa gamine.

C'est un roman qui ne nous laisse pas une seconde de répit, sous la plume acérée de Straub, puisqu'un fan hystérique de Tim se mêle à l'histoire. Ce Jasper n'est pas sans nous rappeler Misery de Stephen King. Il se met à traquer et harceler le pauvre Tim, pour lui faire écrire la suite de son précédent opus, ou réécrire le premier, puisqu'il veut que ce soit le livre parfait.

C'est lors d'une séance de dédicaces que nos deux auteurs vont se découvrir et faire plus ample connaissance. Et un mail de Cyrax ordonne aux deux romanciers de retourner dans la maison maudite, sous le prétexte d'erreurs commises et donc écrites dans Les enfants perdus... Certaines vérités doivent être rétablies, puisque le récit ne reflète pas la réalité, et Jasper trouve cela intolérable...



Mais quel livre, les amis, quel récit ! du suspense à chaque page, et on se fond tellement dans l'histoire qu'on la vit avec les personnages, qu'on navigue entre les réalités de Tim... mais attention, sans nous y perdre, parce que tout est si intimement lié qu'on ne perd pas le fil.

J'ai presque envie de dire que le cabinet noir est encore meilleur que Les enfants perdus, avec un peu plus de surnaturel, cette fois. Un autre incontournable de Peter Straub.
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Beyond the Woods. Fairy Tales retold

Ah, les contes... J'aimerais dire les merveilleux contes de mon enfance, mais je n'ai pas souvenir qu'on m'en ait raconté. J'ai découvert que ça existait bien longtemps après et forcément, quand on est grand, ça doit perdre de son charme. Sauf que ce recueil de contes de fées n'est pas du tout destiné aux enfants. Encore que je parie qu'ils m'auraient plu.

Toujours est-il que rien n'était censé m'attirer vers ce livre, si ce n'est de voir Peter Straub écrit en lettres de feu au beau milieu de tous ces auteurs (comment ça j'en fais trop ?).

Paula Guran a réussir à réunir une magnifique brochette de plumes qui m'ont toutes ravie. Par contre, je vois qu'il est marqué édition audio... faut pas rêver, j'ai une version papier, et il existe aussi en ebook.

Hormis un ou deux des récits qui m'ont un peu moins plu, nous avons affaire à une réinterprétation de contes et de fables plutôt exceptionnelle. La plupart sont très sombres, denses et intenses, mélanges de réel et d'imaginaire. L'humour y a sa place également, ce que j'apprécie en général, surtout l'humour noir et grinçant, et je ne regrette nullement de m'être jetée sur ce bouquin.

Je vous mets la liste des récits ci-dessous :



Introduction: Throwing In – Paula Guran

Tanith Lee – “Red as Blood”

Gene Wolfe – “In the House of Gingerbread”

Angela Slatter – “The Bone Mother”

Elizabeth Bear – “Follow Me Light”

Yoon Ha Lee – “Coin of Hearts Desire”

Nalo Hopkinson – “The Glass Bottle Trick”

Catherynne M. Valente – “The Maiden Tree”

Holly Black – “Coat of Stars”

Caitlín R. Kiernan – “Road of Needles”

Kelly Link – “Travels with the Snow Queen”

Karen Joy Fowler – “Halfway People”

Margo Lanagan – “Catastrophic Disruption of the Head”

Shveta Thakrar – “Lavanya and Deepika”

Theodora Goss – “Princess Lucinda and the Hound of the Moon”

Gardner Dozois – “Fairy Tale”

Peter S. Beagle – “The Queen Who Could Not Walk”

Priya Sharma – “Lebkuchen”

Neil Gaiman – “Diamonds and Pearls: A Fairy Tale”

Richard Bowes – “The Queen and the Cambion”

Octavia Cade – “The Mussel Eater”

Jane Yolen – “Memoirs of a Bottle Djinn”

Steve Duffy – “Bears: A Fairy Tale of 1958”

Charles de Lint –“The Moon Is Drowning While I Sleep”

Veronica Schanoes – “Rats”

Rachel Swirsky – “Beyond the Naked Eye”

Ken Liu – “Good Hunting”

Kirstyn McDermott – “The Moon’s Good Grace”

Peter Straub – “The Juniper Tree”

Jeff VanderMeer – “Greensleeves”

Tanith Lee – “Beauty”
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Ghost story

Excellent roman fantastique/épouvante !

Le roman est dense, travaillé, et diablement immersif. Il faut être attentif au début car on nous balance personnages et événements passés/présents à la pelle, mais l'auteur sème ses éléments d'intrigues de façon à nous ferrer solidement, et tout cela se bonifie en avançant. J'ai adoré les flashbacks qui relient petit à petit tous les éléments tragiques de la vie des personnages à une seule et même cause et ce thème de vamp qui fait le malheur de ses admirateurs. Lorsque tous les morceaux sont à peu près en place, nous avons droit au siège intégral de la petite ville de Milburn par des créatures maléfiques. Quelques éléments de folklore sont très habilement intégrés. Virtuellement tous les personnages inspirent de l'intérêt. Aussi satisfaisant que les très bons King. La glace est brisée avec Peter Straub !
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Ghost story

Je suis sans voix, je viens de finir cette lecture en 2 jours. Ce livre contient 637 pages. C’est un gros volume pour moi. Je suis étonnée. Je suis abasourdie, «Ghost Story» est mon premier livre de Peter Straub. Je me suis faites happée sans m’y attendre…



Je ne sais pas trop comment décrire ce que je ressens… Je suis comme sur le choc… Je peux dire que j’aime beaucoup la page couverture, les couleurs sont éclatantes, elle frappe l’œil. On devine en la regardant que c’est mystique et fantastique.



En effet, dès les premières pages, Peter Straub capte tout de suite ton attention par cette thématique : «Quelle est la pire chose que tu aies jamais faite ? Cela, je ne te le dirai pas, mais je te dirai la pire chose qui me soit jamais arrivée... la chose la plus... épouvantable...» Et c’est sur cette base, que l’auteur t’amène. Ensuite, ils se réunissent 4 vieux messieurs qui se racontent des histoires de fantômes. On apprend ainsi qu’un des membres est disparu dans des événements étranges. C’est dans cette atmosphère d’angoisse, d’inquiétude qu’on les retrouve.



Pour apprécier ma lecture, je me suis juste concentrée sur ce livre. Au début, c’est une lecture assez lente et très complexe. Tu dois te familiariser à plusieurs personnages, et à différentes histoires. J’avoue qu’à un moment donné, j’ai failli l’abandonné. Je me suis fait convaincre de le continuer et je suis contente de lui avoir donné une chance.



Je me suis donc apprivoisée à son contenu et au fil des pages, tu remarques des citations ici et là. Je suis totalement charmée par celle-ci : «Peut-on vaincre un nuage, un rêve, un poème ? – Alma Mobley». Je crois que c’est à partir de là que mon regard a changé.



Au fur et à mesure que tu avances dans l’histoire, tu sens une fraternité et une amitié entre les personnages. Je crois que c’est la force de ce roman et je me suis laissée transportée. Il y a aussi une tension et une électricité dans l’air. Tu ressens une ambiance surnaturelle où chacun est perplexe. J’aime beaucoup cette notion qui revient : «Les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent être. Ces êtres sont capables de vous persuader que vous devenez fou. C’est arrivés à chacun de nous; nous avons vu et senti des choses que nous avons rationalisées par la suite. Nous nous disons que ça ne peut pas être vrai, des choses pareilles n’existent pas. Mais elles existent et nous les avons vues».



Je crois que pour lire ce livre, il faut être très attentif aux détails car lorsque tu avances dans l’histoire, tu as des liens à faire. Je ne me suis pas attachée aux personnages mais je peux dire que j’ai aimé lire les histoires. Je me suis laissée harponnée par ses récits enchanteurs.



Stephen King a dit de ce livre : «Du grand fantastique, de la grande aventure : un roman éblouissant»



Je crois que je suis d’accord car lorsque que tu embarques dans «Ghost Story», tu ne peux plus t’en passer. C’est comme si tu remarques de Peter Staub son talent de conteur, sa plume fluide et son côté mystérieux. Personne ne peut rester indifférent et voici la preuve : moi !



Je suis persuadée que je vais relire ce livre car à la première lecture, il a trop à assumer tout d’un coup. Je suis fière d’avoir laissée une chance à Peter Staub car il fait partie de mes auteurs à découvrir.



Pour terminer, il y a une phrase de Peter Staub qui m'a marquée : «Quelle est la pire chose ? Ce n’est pas l’acte, mais les idées que l’on se fait au sujet de l’acte : le film aux couleurs criardes qui se déroule dans ton esprit»



Est-ce que c’est vrai ou faux ? Je pense qu’on peut y réfléchir…
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