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Citations de Pier Paolo Pasolini (364)


SE LA CHIESA DI DIO E UNA CASA CHIUSA DAL DI DENTRO
E LUI SOLO HA LE CHIAVI, ANCH'IO
SONO VISSUTO IN UNA CASA CHIUSA DALL'INTERNO :
LA CASA DELLA RAGIONE SORELLA DELLA PIETA.

SI L'EGLISE DE DIEU EST UNE MAISON FERMEE DU DEDANS
ET S'IL EN DETIENT SEUL LES CLES,J'AI MOI AUSSI
VECU DANS UNE MAISON FERMEE DU DEDANS :
CELLE DE LA RAISON, SOEUR DE LA PIETE.
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La litanie du beau garçon
I.
La cigale appelle l’hiver
– quand chante la cigale
tout est clair et immobile de par le monde.
Là-bas le ciel est clair
– si tu viens ici que trouveras-tu?
De la pluie, des nuages et des pleurs d’enfer.
II.
Je suis un beau garçon,
je pleure tout le jour,
je t’en prie, mon Jésus,
ne me fais pas mourir.
Jésus, Jésus, Jésus.
Je suis un beau garçon,
je ris tout le jour,
je t’en prie, mon Jésus,
ah, fais-moi mourir.
Jésus, Jésus, Jésus.
III
Aujourd’hui c’est Dimanche,
demain je mourrai,
aujourd’hui je me vêts
de soie et d’amour.
Aujourd’hui c’est Dimanche,
dans les prés, de leurs pieds frais
les enfants sautent,
légers, dans leurs petits souliers.
En chantant à mon miroir,
je me peigne en chantant.
Dans mon oeil, il rit,
le Diable pécheur.
Sonnez ô mes cloches,
repoussez-le!
« Nous sonnons, mais que regardes-tu
en chantant dans les prés? »
Je regarde le soleil
des étés morts,
je regarde la pluie,
les feuilles, les grillons.
Je regarde ce que fut
mon corps d’enfant,
les tristes Dimanches,
et le temps perdu.
« Aujourd’hui on te vêt
de soie et d’amour,
aujourd’hui c’est Dimanche,
demain tu mourras. »
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Pier Paolo Pasolini
Ci sono momenti in cui la vita è aperta come un ventaglio, ci si vede tutto, e allora è fragile, insicura e troppo vasta.
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Une heure de voiture, le long d'une périphérie sans limites, composée entièrement de petits baraquements, de boutiques entassées, d'ombres de banians sur des maisonnettes indiennes aux arêtes émoussées et vermoulues comme de vieux meubles, suintantes de lumière, carrefours encombrés de passants aux pieds nus, habillés comme dans la Bible, tramways rouge et jaune à galerie ; petits immeubles modernes, immédiatement vieillis par l'humidité des tropiques, au milieu de jardins fangeux et de bâtisses de bois, bleu clair, vert d'eau ou simplement attaqués par le climat humide ou le soleil, avec des allées et venues continuelles et un océan de lumière, comme si partout, dans cette ville de six millions d'habitants, on célébrait une fête ; et puis le centre, sinistre et neuf, la Malabar Hill, avec ses petits immeubles résidentiels, dignes du quartier des Parioli, entre les vieux bungalows et le quai interminable, avec une série de cercles de lumière qui s'infiltrait à perte de vue dans l'eau...
(P. 17)
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Les ponts sont au nombre de vingt et un et, comme le Tibre, tel un long serpent traversant tout Rome, on aura vingt et un coeurs, vingt et un centres, vingt et une strophes, dans lesquelles décrire les différents aspects de la ville où la vie est si complexe, où les niveaux sociaux ont une stratification d'anarchie et de proxilité, où tout devient grandiose, baroque, misérable ou riche, solaire.
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"Sans toi, je revenais, comme enivré,
Incapable désormais d'être seul le soir,
Quand les nuages las se dissipent
Dans le noir incertain.

Mille fois j'ai été aussi seul
Depuis que je suis vivant, et mille soirs semblables
Ont obscurci à ma vue l'herbe, les collines,
Les campagnes, les nuages.

Seul dans le jour, et ensuite dans le silence
Du soir fatal. Et maintenant, enivré,
Je m'en reviens sans toi, et à mes côtés
Ne se trouve que l'ombre.

Et tu seras loin de moi mille fois,
Et ensuite à jamais. Je ne sais pas refréner
Cette angoisse qui monte dans mon coeur ;
Etre seul."
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Je les laisse, ému comme un imbécile. Quelque chose a déjà commencé.
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Les personnes les plus adorables sont celles qui ne savent pas qu'elles ont des droits.
Sont adorables également les personnes qui, tout en sachant qu'elles ont des droits ne les revendiquent pas, ou y renoncent tout simplement.
Sont assez sympathiques aussi les personnes qui luttent pour les droits des autres (surtout pour ceux qui ne savent pas qu'ils ont des droits).
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LOINTAIN DIMANCHE

Une faux scintillante
se balance dans le sentier :
le jeune qui la porte
sifflote tout content.

Une grenouille chante,
perdue au fond des sillons.
Il ne reste dans le monde entier
que ce coin de terre.

Et le jeune à la faux
pense à ses jours de fête,
tandis que tinte
une cloche au loin.

p.43
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LA LUEUR

Celui qui oublie jouit
plus que celui qui se souvient :
il vaut mieux que je coupe la corde
qui me lie à une terre morte et encore neuve.

Je préfère cette vie nouvelle et morte,
ce bref hiver que je vis,
tandis qu'à Casarsa
l'hiver éternel fait reluire la cour.

Là-bas, les derniers chars de raisins
font crisser le gravier
des sentiers, rides
d'une terre sans commencement et sans fin.

Là-bas mes oncles morts ont cette lumière,
dans le cœur et dans la langue,
d'un petit village qui vit
hors de la vie, dans la vie des hommes qui ont vécu.

Un autre destin : moi, muet, je suis ici
et je parle, et eux – eux
qui ne savent que parler –
sont là-bas, loin, muets dans la lueur.

p.101
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Celui qui se scandalise est toujours banal: j'ajoute qu'il est également toujours mal informé.

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Il faut lutter avant tout contre la "fausse tolérance" du nouveau pouvoir totalitaire de la consommation, en s'en écartant avec toute l'indignation du monde! Puis, il faut imposer à l'arrière-garde, encore clérico-fasciste, de ce pouvoir toute une série de "vraies" mesures libérales concernant le coït (et donc ses effets) : anticonceptionnels, pilules, techniques amoureuses différentes, une moralité moderne de l'honneur sexuel, etc. Il suffirait que tout cela soit démocratiquement diffusé par la presse et surtout par la télévision, et le problème de l'avortement serait en fin de compte résolu ;
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« Le fascisme proposait un modèle, réactionnaire et monumental, qui est toutefois resté lettre morte. Les différentes cultures particulières (paysanne, prolétaire, ouvrière) ont continué à se conformer à leurs propres modèles antiques : la répression se limitait à obtenir des paysans, des prolétaires ou des ouvriers leur adhésion verbale.

Aujourd’hui, en revanche, l’adhésion aux modèles imposés par le Centre est totale et sans conditions. Les modèles culturels réels sont reniés. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que la « tolérance » de l’idéologie hédoniste, défendue par le nouveau pouvoir, est la plus terrible des répressions de l’histoire humaine.

Comment a-t-on pu exercer pareille répression ? A partir de deux révolutions, à l’intérieur de l’organisation bourgeoise : la révolution des infrastructures et la révolution du système des informations. Les routes, la motorisation, etc. ont désormais uni étroitement la périphérie au Centre en abolissant toute distance matérielle.

Mais la révolution du système des informations a été plus radicale encore et décisive. Via la télévision, le Centre a assimilé, sur son modèle, le pays entier, ce pays qui était si contrasté et riche de cultures originales. Une œuvre d’homologation, destructrice de toute authenticité, a commencé. Le Centre a imposé – comme je disais – ses modèles : ces modèles sont ceux voulus par la nouvelle industrialisation, qui ne se contente plus de « l’homme-consommateur », mais qui prétend que les idéologies différentes de l’idéologie hédoniste de la consommation ne sont plus concevables. Un hédonisme néo-laïc, aveugle et oublieux de toutes les valeurs humanistes, aveugle et étranger aux sciences humaines. »
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Journal intime - Diario
  
  
  
  
Au crépuscule désolé
Il pleut et on n'entend aucune voix
Qui résonne dans les champs,
Mais un silence mortel
Sur les talus sombres et dans les aubépines, ou dans quelques
Prairies perdues. Pendant un moment.
Puis tu sais que le triste envoûtement
Qui t'assaillit ne doit
Rien au crépuscule qui maintenant tombe
Et s'assombrit tristement dans le ciel limpide
Quand, entre le murmure de l'eau en pure perte
On entend un clocher sonner la dernière
Heure du jour. C'est amour
Qui, loin des champs,
De talus à peine verdoyant
Et du soir même,
Conduit les sens, qui trompe
La pluie mélancolique.
Et si ma mère ferme
Soudain les persiennes, voici le soir
Qui chante de ses pluies si lointaines
Sur le toit de la grange,
Et ce rien de joie
Ce ravissement bien vain
S'est lui aussi perdu.
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Pier Paolo Pasolini
Les pigeons



Ils brillent sur les ombres
du garçonnet courbé
les feux d’un temps qui s’est enfui
avec le vol des pigeons.

Dans sa gorge naît
un semblant de parole,
secret comme les fraises
entre les feuilles des prés.

Et les cris et les paroles
ses amis sous les peupliers :
les pigeons du sentier
volent les embrasser.
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Pier Paolo Pasolini
Les antiques saveurs



extrait 2

Blasé, je veux poser une guirlande
de fleurs sèches
sur les cheveux presque grecs
de mon âge adulte :
que les rides de mon front
disparaissent
pour tromper le temps
véritable, éternel,
dans la fraîcheur d’un cœur toujours neuf.

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La tolérance, sache-le bien, est toujours purement nominale. Je ne connais pas un seul exemple de tolérance réelle. Parce qu' une " tolérance réelle" serait une contradiction dans les termes. Le fait même de condamner"tolérer" quelqu'un revient à le "condamner". La tolérance est même la forme la plus raffinée de la condamnation.
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Supplique à ma mère

Il est difficile de dire, dans le langage d'un fils à sa mère,
ce qui, en mon for intérieur, ne me ressemble guère.

Tu es la seule au monde à savoir ce qu'il en a toujours
été de mon cœur, avant tout autre amour.

C'est pourquoi je dois te dire ce qu'il est horrible de connaître :
c'est dans ta grâce que je vois mon angoisse naître.

Tu es irremplaçable. C'est pourquoi est condamnée
à la solitude la vie que tu m'as donnée.

Et je ne veux pas être seul. J'ai une faim démesurée
d'amour, de l'amour de corps sans âme demeurés.

Car l'âme est en toi, c'est toi, tu es simplement
ma mère et ton amour est mon asservissement :

j'ai passé asservi à cette sensation toute mon enfance,
sensation élevée, irrémédiable, d'un engagement immense.

C'était le seul moyen de ressentir la vie,
sa nuance absolue, sa forme absolue : voilà, elle est finie.

Nous survivons et c'est la confusion
d'une vie renée hors de la raison.

Je te supplie, ah je te supplie, de ne pas vouloir mourir.
Je suis ici, seul, avec toi, en un avril à venir...

(Traduction par René de Ceccatty, Éditions Payot, Collection Rivages poche, p. 83-85)
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Être immortels et inexprimés, ou s’exprimer et mourir.
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L’accumulation des crimes des hommes au pouvoir unis dans l’abêtissement de l’idéologie hédoniste du nouveau pouvoir, tend à rendre le pays inerte, incapable de réactions et de réflexes, comme un corps mort.
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