Citations de Pierre Bordage (1783)
Les guerres successives, l'utilisation de l'arme atomique, la pollution grandissante, la disparition de plusieurs terres, dont le Japon et une grande partie de l'Amérique du Nord, la multiplication des virus liés au réchauffement climatique ont entrainé la disparition de plus de vingt milliards d'êtres humains en moins d'un siècle ...
Ne crois pas que le serpent-lyre
qui déploie ses plus belles couleurs
pour te charmer a pour autant
perdu son mortel venin :
c'est alors qu'il est le plus dangereux
Maxime du Deuxième anneau sbaraïque
Nous n'avons rien à exiger de notre fille, ni reconnaissance, ni obéissance, ni descendance, laissons les courants la porter, ils la conduiront vers sa vérité.
"Et je crois déceler dans les propos de mes confrères cette tentation permanente de proclamer la supériorité de l'être humain sur toutes les autres formes de vie. Le problème de l'homme, problème qui ne se pose pas souvent chez les autres espèces, est qu'il marque une tendance presque systématique, j'allais dire hystérique, à s'ériger en tant que modèle, à se choisir comme sa propre référence, à se considérer comme le centre de la création.
Cet "humano-centrisme" a de nombreuses conséquences : il donne aux hommes le droit de regarder les autres espèces comme des formes de vie inférieures, de conquérir leurs territoires, de les asservir, de les détruire au besoin, mais plus encore, il entraîne les hommes à s'entre-tuer les uns les autres, parce que , finalement, chaque homme, chaque femme est une entité étrangère aux yeux de ses semblables. Il s'agit donc d'un égocentrisme dans le sens littéral du terme, d'une identification au monde extérieur par le biais d'une perception individuelle, isolée. a ce titre, nous pouvons dire que la religion, censée "relier" selon son étymologie, crée en réalité de nouvelles divisions en imposant au grand nombre un modèle de vision subjective. Souvent d'ailleurs, il est intéressant de constater que cette vision partielle n'est pas le fait du fondateur, du prophète, de l'homme dont la parole libère et relie, mais de l'interprète, du disciple, de celui qui, ne ressentant pas, éprouve le besoin névrotique d'imposer, de convertir, de soumetttre. La moindre étude sérieuse sur le phénomène religieux aboutirait au même résultat : une religion dont l'essence est perdue - et son essence est perdue à partir du moment où le jugement partiel, le pouvoir supplantent l'expérience, la libération, l'extase, à partir du moment où les docteurs de la loi, les prêtres, les exégètes et tous les autres oiseaux de proie se disputent la dépouille religieuse - aboutit à tout coup à une séparation dont les expressions les plus navrantes sont la guerre, la torture, l'emprisonnement et l'exil. La revendication du territoire sacré, l'émanation et l'omnipotence d'un clergé, le sentiment d'appartenance à une élite, le rejet de l'autre, l'exploitation d'une partie de la populatiion- ce sont souvent les plus faibles physiquement qui subissent les plus grandes violences -, le fanatisme sont les conséquences inéluctables de toute religion instituée. Il semble que les hommes aient un peu de mal à considérer qu'il y ait d'autres formes de vie et de pensée à l'intérieur de leur espèce. Alors quand il s'agit d'une autre espèce..."
Malgrè sa terreur galopante, Véhir entreprit de se frictionner le corps avec les feuilles tandis que Jarit s'en imprégnait le visage, le cou, les vêtements.
"Insiste sur le trou du cul, souffla le vieux grogne. C'est le puits d'où sort l'odeur la plus forte, l'odeur de la peur."
Comme chaque fois qu'il contemplait la Baltique, Solman s'était senti chaviré de colère et de tristesse. Rien n'était plus désolant que la métamorphose d'une mer autrefois vivante, féconde, en une fosse infectée, putride, qui n'avait plus la force de se régénérer, d'expulser de son grand corps acide les toxines nucléaires, chimiques et génétiques déversées pendant des années par des populations inconscientes, criminelles. Les vagues elles-mêmes n'avaient même plus la volonté de battre les carcasses rongées des sous-marins et des bâtiments géants échoués à proximité des côtes.
Un don chez les uns peut s'appeler connaissance chez les autres.
Il n'est rien de pire qu'un homme à l'âme pure: il n'admet pas la faiblesse chez les autres.
- L'occasion nous est offerte de changer le cours des évènements. (Les yeux du jeune mécros flamboyaient; un coup de vent fit frissonner les fougères au-dessus de sa tête.) Nous sommes des parias, condamnés à croupir dans une vie misérable. Qu'est-ce que nous risquons ? la mort ? Elle me paraît mille fois préférable à cette vie. Faites ce que vous voulez, je continue.
Pire que la guerre,
pire que la pauvreté,
Pire que la vieillesse,
Pire que la faiblesse,
Pire que la faim,
Pire que la soif,
Pire que le déshonneur,
Pire que la mort
Il y a la folie.
Proverbes et chansons,
Tradition des diseurs du Choeur
Arkane
Au jour s'oppose à la nuit
A la population des Hauts s'oppose la population des Bas,
A la joie s'oppose la tristesse,
A la santé s'oppose la mécrose,
A la vie s'oppose la mort,
A la résurrection s'oppose la Désolation
Proverbes et chansons des Dits,
Tradition des diseurs du Choeur,
Arkane
L'amour n'est pas un sentiment qu'on marchande, c'est un état, une intelligence en action, la merveilleuse intelligence de l'univers.
Le conseil garantit aux citadins un air filtré et parfaitement sain .
"Les scientifiques rechignent à reconnaître l'existence d'une vie extraterrestre intelligente. Ce serait admettre que l'être humain n'est pas le summum de l'évolution et remettre en cause nos misérables connaissances. Remettre en cause leur position dominante en haut de l'échelle du savoir."
"Je suppose que c'est le lot des pionniers. Nous ouvrons les voies et les cages, ce qui ne plaît pas à ceux qui basent leur pouvoir sur l'interdit, la restriction, l'ignorance. Ils nous diabolisent."
Un ami qui vous veut du mal n'est pas un ami ; un homme qui vous veut du mal n'a pas une haute estime de lui-même ; une femme qui vous veut du mal est peut-être amoureuse ; un enfant qui vous veut du mal à grandi trop vite ; un ennemi qui vous veut du mal devrait apprendre à mieux vous connaître.
Tradition erwack
[...]
Je me trouvais un peu à l'étroit au début, mais plus on l'explore, et plus l'organisme humain se révèle complexe, profond, spacieux, plus il se dévoile comme une fractale de l'univers.
[...] je ne suis pas sur terre pour satisfaire mes caprices, mais pour remplir mes obligations. Chez nous, nous ne faisons que perpétuer les coutumes. Toutes nos inventions, toute notre technologie ne sert à rien. Nous avons des richesses, des voitures, des avions, l'électricité, le réseau virtuel, mais plus la vitesse de nos déplacements et de nos échanges augmente et plus nous nous réfugions dans le passé.
Chap 13. P206.
L'idée me répugne qu'une civilisation puisse s'établir sur la parole ou les rites de guides qui se proclament infaillibles. La connaissance n'est pas transcendantale mais horizontale, elle ne se révèle pas, elle s'acquiert, elle ne vient pas des cieux, elle s 'offre à celui ou celle qui manifeste la volonté de la saisir.
Il y avait une fatalité humaine, une faute originelle qui condamnait les hommes à se haïr, à se combattre, à diviser les uns en bourreaux et les autres en victimes, comme si la cruauté ou la souffrance avaient le pouvoir de les consoler du pourrissement inéluctable de leur prison de chair.