Citations de Pierre Bordage (1784)
La Toile, c'est l'inconscient collectif humain à portée de souris, une vraie poubelle, on y trouve toutes les saloperies refoulées et accumulées depuis deux millénaires.
"Au cours de ses dernières années, tant de sensations, tant d'émotions se sont accumulées dans mon cerveau et mon corps que je ressens le besoin pressant de me purger et que, comme je n'ai plus de larme ni de sang à verser, l'encre est le seul liquide qui puisse encore s'écouler de mes plaies."
(Nouvelle : Le mutant à la bouche d'or)
Un monde n'a nul besoin de règles, mais d'harmonie ; nul besoin de gouvernance, mais d'équilibre.
(Nouvelle : Le mutant à la bouche d'or)
Arrachez de vos coeurs toute idée de possession. Notre monde ne nous appartient pas, il s'offre à l'ensemble des êtres vivants, humains, animaux, végétaux, et autres créatures qui l'habitaient bien avant nous. Lorsque vous coupez ses arbres pour bâtir vos maisons, lorsque vous éventrez sa terre pour planter et semer, lorsque vous détournez ses rivières pour irriguer vos cultures, lorsque vous creusez ses montagnes pour en extraire vos pierres, lorsque vous cueillez ses fruits et chassez ses animaux, n'agissez pas comme des inconscients qui pillent sans vergogne, prenez le temps de vous mettre à son écoute, demandez-vous si vous ne la blessez pas,interrogez-vous sur vos véritables besoins, n'amassez pas plus que nécessaire.
(Nouvelle : Le mutant à la bouche d'or)
Nous formons un tout avec notre monde. Notre monde s'exprime par les sifflements du vent, par les frissonnements des frondaisons, par les fredonnements des sources, par les craquements de la terre, par les cris des animaux, par les bourdonnements des insectes, par les grondements d'orage, par les crépitements de la pluie... Notre monde nous ouvrira ses richesses si nous le laissons nous parler, il refermera la porte de ses ressources si nous ne le respectons pas.
— Que je sache, père, la Convention n'a pas encore voté l'abolition de l'esclavage.
— Elle devait d'abord se débarrasser des négociants et autres suppôts de la Gironde, déclara Gaspard Hugueny. Maintenant que les jacobins ont les mains libres, l'esclavage devrait être aboli et les négriers enfin placés au banc d'infamie.
— On dit que l'âge apporte la sagesse, mais à vous il a apporté l'extrémisme.
— Si vouloir la liberté, l'égalité et la fraternité pour tous les peuples de la terre, y compris ceux d'Afrique, est considéré comme de l'extrémisme, alors je suis fier d'être extrémiste.
La beauté et la laideur ne sont qu'une question de regard.
Méfie-toi de celui qui ne te ressemble pas,
Mais plus encore de celui qui te ressemble.
Et encore plus de ton propre reflet dans un miroir.
Proverbe rananki.
" La peur pousse à l'aberration. [...] Nous nous sommes toujours inventé des ennemis pour justifier nos comportements absurdes..."
La misère ne soude pas les gens entre eux, elle les divise pour mieux instaurer son règne.
"Un jour, l'humanité aura honte d'elle même.
- Elle oubliera vite, les hommes recommenceront à se battre pour des bouts de territoires, pour des dieux, pour les ressources, ils utiliseront des enfants au besoin."
"Dents de rat dit qu'on ne doit pas juger les gens selon leur apparence Naja. Qu'on risque de passer à côté de leur richesse."
Des groupes affolées s'éparpillèrent de chaque côté de Franx. Il n'y avait plus aucune cohérence dans leur comportement. Il ne leur servait à rien de courir, il n'existait plus d'endroits sûrs dans les environs, ni probablement dans aucune région du monde. Le hasard gouvernait désormais, pas vraiment le hasard, Franx n'y croyait pas, mais la fatalité, le jeu cruel et implacable de la nature, des éléments, d'autres auraient pu dire des démons, des anges ou de Dieu. Il ne croyait pas non plus aux hiérarchies célestes, il était seulement convaincu qu'on ne pouvait échapper à son destin, que les chemins étaient tracés quelque part, que la seule liberté de l'être humain était de l'accepter ou de se rebeller, de coller à la réalité ou de la refuser. [...] Son seul libre arbitre était d'affronter le présent et de tenter de toutes ses forces de rejoindre le Feu de Dieu, il ne lui appartenait de décider s'il y parviendrait.
Un jour, une dispute éclata entre deux cités de cristal. L'objet de la discorde fut un champ de pierres volantes, situé à mi-chemin entre les deux...Chaque cité se proclama propriétaire de ce champ de pierres. C'était stupide : qui peut prétendre posséder l'air, la terre, le feu, l'eau ? [...] Chacun prit alors parti. Chaque être, chaque village, chaque cité se rangea d'un côté ou de l'autre. Les uns affirmèrent que le Créateur avait banni les autres de son Céleste Cœur, les autres répliquèrent que les uns feraient mieux de se taire car ils avaient perdu le soutient de l'Esprit de la Matière. Ils commençaient à mettre des majuscules aux noms et lorsqu'on met des majuscules aux noms, c'est qu'on est prêt à tuer pour des principes.
"Il avait grandi dans le silence feutré de la grande bourgeoisie de province, celle qui se nourrit de la peur et de la sueur des hommes sans jamais se départir de ses oripeaux humanistes. Celle qui met sur la paille plusieurs centaines ou milliers de salariés sans donner l'impression de s'en laver les mains. Celle qui fournit en armes les deux bélligérants d'un conflit tout en organisant des charters humanitaires pour les survivants."
Croire au destin, c'est renoncer à sa liberté d'être humain.
(Nouvelle : Une communication urgente du capitaine Memo)
Qui que tu sois, d'où que tu viennes, visiteur inespéré, je ne t'opposerai aucune résistance quand tu manifesteras le désir d'entrer dans ma mémoire, je ne t'opposerai aucun code, aucun verrouillage, aucun cryptage, aucune énigme, je t'ouvrirai toutes mes portes, tous mes canaux, tous mes fichiers.
Les badauds ne prêtaient que peu d'attention aux trois hommes attablés devant la porte de l'immeuble. Il n'était pas rare à Paris de voir des gens dresser leur table devant la porte de leur logement, une habitude héritée de l'Ancien Régime où les gens de condition aimaient étaler leur magnificence.
Je sais ce que c'est … Le bonheur … il se suffit à lui-même, il se contente de briller. Seul le manque, le malheur nous mettent en mouvement.
Je passe rapidement sur les guerres qui se déplacent sans cesse d'un continent à l'autre. Elles se déroulent actuellement sur des terres riches en ressources convoitées par les grandes puissances, les régions du Moyen-Orient et d'Afrique principalement. Qu'il me soit permis ici d'expliquer le concept de grande puissance : un endroit délimité par des frontières (ou pays) qui renferme un certain nombre d'humains et dont l'armée (la capacité de puissance) inspire la plus grande frayeur aux autres. La guerre est le loisir favori des êtres humains. Depuis l'an I de cette ère, je n'ai pas souvenance d'une période, même brève, sans conflit. On torture et massacre souvent au nom d'un dieu qu'on présente comme un créateur infiniment aimant. d'ailleurs, plus le dieu en question est bon et juste, plus les tueries sont féroces. J'ai entendu les paroles de paix du prophète crucifié et j'ai vu à quelles atrocités se sont livrés ses adorateurs au long des siècles. de la colline où il a expiré, le sang continue de couler et de se répandre sur la terre.
(La petite fille au regard perçant)
La polygamie ne résulte pas chez eux d'un simple assujetissement des femmes mais d'une volonté inconsciente de préserver le potentiel procréateur. Procréer est la meilleure manière pour un peuple pacifique et vulnérable d'assurer sa pérénnité.