AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pierre Jourde (257)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La première pierre

J’ai lu ce livre avec un certain malaise ! Il faudrait lire tout d’abord le livre « Pays perdu » pour mieux comprendre le deuxième bouquin. Ce « pays perdu » c’est le pays de son enfance, où il a encore une maison. Mais comme il parle des gens de ce village, certains l’ont très mal pris. A son arrivée au village il se retrouve dans un guet-apens, il donne des coups de poings et les habitants jettent des pierres sur sa famille et sur sa voiture. J’ai un peu senti ce livre comme un règlement de compte, bien qu’il s’en défende. Il y a encore de la haine et aucun pardon possible ! HS
Commenter  J’apprécie          10
La première pierre

C'est l'histoire (vraie) d'un écrivain qui manque de se faire lyncher par les gens qu'il aime dans un pays qu'il aime... Etrange réaction de ces personnes qui se sont senties bafouées alors que l'écrivain pensait leur rendre hommage... J'ai malgré tout eu du mal à terminer le roman, qui, selon moi, tire un peu en longueur vers la fin.
Commenter  J’apprécie          10
Paradis noirs



Noirs, en effet, ces paradis- mais sont-ce encore des paradis ?

En tout cas, ce n'est pas le sens que j'accorde à ce substantif. Les paradis de Pierre Jourde sont peuplés de souvenjirs torturés, de culpabilités inguérissables...

Tout est noir dans ce roman, mais d'une noirceur magnifiquement écrite...

Commenter  J’apprécie          10
La première pierre

Critique de Vincent Landel pour le Magazine Littéraire



En 2003, Pierre Jourde publiait Pays Perdu, une peinture à l'eau-forte du village de Lussaud, au fin fond du Cantal, dont il est originiaire. En bon disciple de Baudelaire, l'écrivain en célébrait la grandeur dans la désolation, la royauté dans le fumier et la noblesse dans les «déesses mères» de l'Auvergne, « les grandes vaches impassibles ». Ce beau texte rugueux a mis le feu au village, ses vingt habitants s'estimant offensés par un rappel jugé sacrilège de la filiation adultérine d'un des leurs. Un an plus tard, de retour chez lui avec sa famille, Pierre Jourde est accueilli sous une pluie d'injures et de caillasses qui blessent un de ses enfants, âgé de 15 mois. Rompu à la boxe française, il riposte, éborgne un assaillant et s'enfuit pour échapper à la lapidation. L'affaire se termine au tribunal d'Aurillac, où les agresseurs sont condamnés à des peines avec sursis.

Cette querelle de clocher a pris une ampleur nationale, relayée par la presse à scandale, qui en a fait le symbole de la fracture entre paysans et citadins, de l'arrogance du propriétaire terrien envers les fermiers, et même du romancier aux prises avec ses personnages. Tous les stéréotypes y sont passés, et chaque parti en a pris pour son grade : dix ans plus tard, sans chercher à retourner le fer dans une plaie encore vive, l'exilé hisse le débat à une dimension littéraire en faisant taire en lui la marionnette, qu'il appelle son «petit bonhomme». Au-delà des susceptibilités, il rend son caractère universel, «d'une belle simplicité épique», à un pugilat qui a replongé un village français aux temps des Érinyes, de la violence primitive et des prophéties. Comme toujours, le verbe de Pierre Jourde est haut, sa phrase frappée, son propos tranchant. Il pose les vraies questions : Quel est le pouvoir de l'écrivain ? Comment, à l'aune de l'exigence poétique, et sauf à verser dans l'éloge fleuri, cette leçon de ténèbres qu'est Pays perdu aurait-elle pu ne pas heurter des âmes façonnées par le tabou de l'adultère, entouré de silences qu'un livre a brisés ? «La littérature peut faire mal», écrit sans forfanterie ce hussard basaltique, qui reçoit ses révélations en boomerang en déterrant dans son ouvrage, comme un miroir caché, une autre histoire d'infidélité dont son propre père serait le fruit... Et voici l'arroseur arrosé, victime à son tour des interdits infiltrés entre les tuiles des toits de lauze.

De la part d'un auteur réputé sulfureux, connu pour le mépris où il tient une certaine littérature «sans estomac», on soupçonne quelque jouissance à mesurer ainsi le pouvoir de l'écrivain, cet intouchable qui s'approprie le monde, dévêt les mythes, déchaîne les tempêtes et malmène la doxa, pour peu qu'il refuse de se soumettre au règne du commerce. De Céline à Drieu, les lettres abondent de ces stylistes cassants dont les fulgurances s'étranglent dans les guirlandes du ressentiment. Mais la fin du livre ne donne pas suite à cette immodestie. Comme Cioran, Jourde mourrait pour une virgule. Rien, pas même son propre orgueil, ne le détournerait de l'exigence qu'il s'impose. Écrire, pour lui, c'est jouer sa vie. Une attitude qu'il a payée au prix fort : la rupture avec son enfance, l'incompréhension des siens, une réputation écornée. Reste l'Auvergne, «grand vide infusé de rumeurs dont est constitué l'espace» où, «petit bonhomme», il continue de se chercher, de se perdre. L'Auvergne où l'estive, «l'expérience la plus drue, si près semble-t-il des choses réelles, le froid, la terre, les bêtes, la sauvagerie, l'alcool et le gibier, est tout entière tissée d'imaginaire». Mais quelle fiction, quelle menace humaine feront renoncer à cet « en deçà du temps où l'usure infinie est la matière des choses » ? Une usure qui se confond avec l'acte d'écrire, s'il est vrai que «le langage littéraire, dans l'idéal, pourrait être celui qui, dans la révélation, ramène Eurydice au jour avec toute l'épaisseur de l'obscurité dont il la tire». Si Pierre Jourde se plaint, c'est, comme Rimbaud, une façon de chanter. D'où jaillit cette Première Pierre, à la fois profession de foi et acte de renaissance, Traité du style et Chant du monde.

Commenter  J’apprécie          10
Le Maréchal absolu

Ce va-et-vient à travers les temps du mal nous révèle ici la générosité de Pierre Jourde, qui ne craint pas de plonger dans cet enfer de l’humanité pour nous raconter une histoire – qu’il me soit permis de contredire les derniers mots du roman – «une très belle histoire»: un grand roman.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
Commenter  J’apprécie          10
C'est la culture qu'on assassine

Un titre de décliniste qui cache une plume assassine envers ses pairs ! on découvre un secret de polichinelle, que dans la grande famille des critiques littéraires, rien n'est fortuit, et tout se paye. C'est un peu comme le monde des banquiers : derrière la façade, se déroulent des tractations pour la gloire ou le déshonneur. Certains s'en sortent mal, tel Djian, qui ne doit pas être un ami de PJ Jouve.

Evidemment le ton est amer, mais ça égratigne comme du poil à gratter ! Finalement ce livre pourrait être recommandé aux contributeurs de babelio, critiques amateurs, comme une méthode, à suivre ou pas, selon.
Commenter  J’apprécie          10
Voyage en Auvergne

Voyage en Auvergne

Textes : Pierre Jourde

Linogravures : Pio Kalinski

Un voyage en Auvergne avec l'un des plus grands écrivains français (prix de l'Académie française) et un artiste polonais d'une grande poésie.
Commenter  J’apprécie          10
L'heure et l'ombre

Pour un voyage introspectif, j'ai été très surpris par l'ironie, la causticité de son auteur.

Les personnages sont des "bobos", dans le sens le plus caricatural, qui vivent dans leurs songes, dans des représentations personnelles du terroir. Le ton est très critique à l'égard du monde rural : les ruraux sont perdus dans le "terroir impalpable de leurs songes", ils ont l'esprit retors et naïf. Leurs maisons, leurs meubles sont fades, la campagne boursouflée de laideur neuve. Les paysages : "Cotés de rien, plus proches d'aspect de assiettée de nouilles froides que des vallons bucoliques où des oiselets volètent parmi les fleurs."

L'auteur tente de tenir un discours sur le temps, comme un leitmotiv, où l'histoire serait là comme une illustration. On en vient à penser que c'est plutôt une justification : parler, écrire pour passer le temps. Qu'est-ce qu'il passe lentement !
Commenter  J’apprécie          10
Pays perdu

J'avais toujours eu envie de lire ce livre à cause de sa réputation sulfureuse et voilà que je l'ai trouvé abandonné avec d'autres dans la rue. C'est extrêmement bien écrit. Littérairement parlant, c'est du grand art. Il n'y a pas vraiment d'histoire. Le narrateur retourne au pays de ses origines au fin fond de L'Auvergne et nous livre, à l'occasion d'un enterrement, une suite de portraits, parfois méchants, des gens du cru. On comprend qu'ils n'aient pas apprécié.
Commenter  J’apprécie          00
Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Critique cynique et désopilante de la "litté-rature" actuelle

---------



Rien à ajouter aux commentaires précédents. Ce livre est drôle, juste, acerbe et totalement politiquement et culturellement incorrect.

Les prétendus "auteurs" en prennent pour leur grade.

Jouissif, on en redemande.

Je recommande fortement!
Lien : https://www.amazon.fr/gp/cus..
Commenter  J’apprécie          00
Pays éperdu

Bernard et son fils sont en route pour aller assister aux obsèques d'une très jeune fille décédée dans son village natal, loin, au bout du bout du bout d'une route étroite et sinueuse dans le Cantal, dont on ne repart qu'en faisant demi-tour. Plus de la moitié du livre est consacré au trajet en voiture et aux souvenirs que le paysage convoque chez l'auteur. C'est dense, touffus, foisonnant et peu compréhensible pour le lecteur. On dirait presque une posture, un parti pris mais pourquoi ? Pourquoi ce langage hermétique ? Pour avoir l'air de dire quelque chose là où il n'y a rien à dire ?

Vient ensuite une courte partie consacrée aux retrouvailles avec la famille de là-haut, entre silences et pudeurs puis les obsèques qui sont narrés de l'extérieur, en quelques lignes à peine. Vient ensuite le départ, le retour vers la ville où l'auteur a fait sa vie.

J'avais eu du mal à lire Pays perdu de Pierre Jourde, lui aussi peu compréhensible, bouillonnant de mots et de gestes dont le sens m'avait échappé et auquel ce Pays éperdu répond, plus soft, plus mesuré, encore plus soporifique. Sans doute ne suis-je pas réceptive à la manière dont toute cette nostalgie est transmise ?

Quel dommage que l'action se situe dans le Cantal, un chouette département qui mérite mieux !
Commenter  J’apprécie          00
Le voyage du canapé-lit

J'adore les autobiographies. Pourtant j'ai bien failli ne pas terminer ce livre, ce qui ne m'est jamais arrivé lors de mes lectures. Assez égocentrique, des anecdotes auxquelles je n'adhère pas. Mais j'aime l'écriture et l'humour du texte. Quand j'ai refermé ce bouquin, je peux dire qu'il m'a touché et je n'ai pas regretté d'aller jusqu'au bout.
Commenter  J’apprécie          00
La première pierre

Ce livre a été écrit à la suite de "Pays perdu" et des réactions violentes qu'il a provoqué au sein du village auvergnat dont il était question.

Réactions qui sont allées jusqu'aux coups et injures racistes envers ses enfants.

Plaintes, tribunal...

Et ce livre pour expliquer et justifier.

"Pays perdu" avait provoqué en moi trop d'émotions personnelles et ravivé trop de souvenirs pour

que "La première pierre" ne me paraisse superfétatoire, bien que j'en comprenne l'importance pour l'auteur.

Je ne suis pas allée au bout.

Commenter  J’apprécie          00
Le voyage du canapé-lit

Long long long...

Aussi long que le voyage en camionnette de trois frères et sœurs qui descendent en Auvergne le canapé-lit issu d'un héritage depuis la banlieue parisienne.

Retour en enfance, évocation de souvenirs, mises au point, mais rien de bien intéressant à mon sens
Commenter  J’apprécie          00
La potiche a peur en rouge & cent autres fa..

Un livre reçu dans le cadre d'une opération masse critique : merci les éditions Wombat et babelio !

Je ne connaissais pas cette forme des fables express, même si j'en avais lues sans le savoir... Il s'agit de partir d'une phrase, d'un mot même, d'en malmener un peu le son (beaucoup parfois : voir le titre !) pour qu'il se rapproche d'une expression qui n'a pas le même sens. Jauni à l'idée, par exemple. Puis une petite fable est construite pour mener à ce jeu de mot... le tout est accompagné d'une courte explication.



L'introduction permet de comprendre la construction et la contrainte, c'est très clair, et très utile. Certaines fables sont vraiment drôles, même si parfois très capilotractées, les explications peuvent être très rigolotes aussi.  C'est un livre qui se lit vite, à l'humour potache. S'il frôle à certains moments le mauvais goût, l'ensemble reste très chouette à parcourir. Je conseille aux amateurs de jeux de mot (et de contraintes d'écriture) !
Commenter  J’apprécie          00
Le voyage du canapé-lit

Livre acheté grâce au bandeau "Hilarant" de la librairie 3. En effet , c'est amusant mais pas que.... le prétexte du canapé-lit qu'il faut ramener en Auvergne permet à ces deux frères et la belle-sœur de beaux échanges humoristiques . Et Pierre Jourde évoque leurs voyages du plus simples en canoë au plus lointain dans de lointaines contrées . L'auteur partage également des anecdotes sur sa vraie vie d'écrivain et par exemple sa rencontre avec Christine Angot est , en effet , hilarante !!!

Bien agréable lecture





Commenter  J’apprécie          00
Le voyage du canapé-lit

Itinéraire de deux frères et d’une famille au travers du transport d’un canapé: drôle et touchant!
Commenter  J’apprécie          00
Pays perdu

visions des anciens à la campagne. insalubrité et oublie
Commenter  J’apprécie          00
Winter is coming

« Winter is coming : ne plus pouvoir l’entendre, ton morceau, et cette légèreté souriante dans le chagrin. Comme si en lui tu prenais congé, tu te dissipais dans un ciel clair de janvier, et ton sourire. »



Le 17 mai 2014, Gabriel, vingt ans, est mort à la suite de plusieurs mois de lutte contre un cancer du rein. Son père, Pierre Jourde, romancier et critique littéraire, revient sur ces mois et sur la vie de son fils défunt.



Winter is coming est un livre pénible à lire. J’ai mis un temps fou à le finir. Non pas qu’il soit mal écrit,

non pas qu’il soit long, non pas qu’il soit inintéressant, mais tant le sujet est … pénible et lourd. Je l’ai reposé cent fois la gorge serrée, un nœud au ventre, me disant

que non, décidément, je ne pouvais pas continuer et chaque fois je l’ai repris. Et j’en suis venue à

bout, changée.



« Après coup, on ne peut pas s’empêcher de revenir sur les jours d’avant, comme pour prendre la mesure de son aveuglement d’alors. On se regarde ne pas savoir, on se regarde vivre alors que cela n’est pas

encore arrivé, on s’étonne de ce fragile bonheur. Et ce sont tous les moments de la vie, toutes les joies, les naissances, les après-midis dans le jardin,

les journées sur la plage, les histoires racontées le soir aux enfants, les photographies et les souvenirs du passé que vient rétrospectivement infecter de son venin le jour où on a su. Ta photographie d’enfant

joyeux est celle, à jamais, d’un enfant qui va bientôt mourir. »



En commençant ce texte, la première question que je me suis posée est la suivante : comment

peut-on critiquer quelque chose d’aussi intime qu’un père qui se livre sur les émotions ressenties lors de la mort d’un fils ? Je ne vais donc pas m’étendre sur la critique de l’écriture de Pierre Jourde, sur

sa manière ou non de jouer avec les mots. Je vais me focaliser sur ce qui est le cœur de l’œuvre, le

récit d’un « petit bout » de vie chargé d’émotions. Et puis est-il nécessaire de critiquer Pierre Jourde ? Auteur de tous les genres : romans, essais

philosophiques, théorie littéraire, satires, récits de voyage… et ici (auto)biographie. Il est également

un auteur à l’agenda bien chargé, toujours en route pour un congrès, une dédicace, un concours littéraire ou une conférence. Son œuvre la plus citée est probablement Pays perdu, également un roman autobiographique, où l’auteur revient sur les terres de

ses origines, sur sa vie avant la ville et en dépeint joliment un tableau peu flatteur et plutôt tragique.



Les deux textes, Pays perdu et Winter is coming sont nés du même processus. L’auteur a d’abord écrit quelques pages au récit dans une revue disparue pour le premier et dans Géographie intérieure aux éditions Grasset pour celui qui nous occupe. Pour ensuite y consacrer tout un roman quelque temps plus tard.



Le récit est une succession de souvenirs non chronologiques qui nous dépeignent un portrait de

Gabriel Jourde, le portrait d’un enfant joyeux, aimé, le portrait d’un adolescent discret, sportif, plein de charme, plein de vie, animé d’une fibre artistique qui s’exprimait au travers des arts plastiques, mais surtout de sa musique électronique.



Pierre Jourde à travers ses lignes donne l’impression de redécouvrir son fils. Il se remémore le temps passé avec lui et il découvre Kid Atlas, l’adolescent populaire dans le cercle artistique qu’il ne soupçonnait pas.



L’auteur revit les événements passés : « A posteriori, tout réinterpréter, tout soupçonner, mais il n’y aura jamais de réponse. » On dirait presque qu’il s’inflige une torture. Se souvenir des moindres détails pour s’en vouloir de ne peut-être pas avoir compris tout

de suite. Se souvenir des moments de bonheur partagé pour s’en vouloir de ne pas en avoir assez profité. Se souvenir des moments de colère pour s’en vouloir d’avoir réagi comme ça. C’est dur. Mais aussi pour nous lecteur. Winter is coming est de ces récits dont on connait d’entrée de jeu la fin tragique. Comment se réjouir avec Pierre et Gazou lors des moments

de rémission ou d’espoir ? Impossible



« Il y a quelque chose de suspect sur la dernière image. Sur le psoas. » Il repart. On dirait qu’il vient de relever une faute de gout, un manquement à la civilité. Quand il a une mauvaise nouvelle à annoncer, le professeur Chaudier a l’air de vous reprocher quelque chose.

C’est curieux. Mais on finit par le comprendre. Prendre l’air désolé, compatissant et compréhensif comme le font certains médecins, ça n’a pas toujours l’air sincère, et d’une certaine manière ça affaiblit les défenses. »



C’est aussi le récit d’un parcours de combattant, celui que doivent affronter chaque jour les malades

dans les hôpitaux, passer d’attente en attente, de salle d’examen en salle d’attente, encore, de médecin en médecin. Pierre Jourde fait également le portrait de plusieurs médecins, l’un froid et professoral, l’autre avenant et familier, chacun intervenant à leur manière pour annoncer l’inaudible sentence.

Chacun à leur manière essaie probablement de rendre l’inaudible acceptable, parce qu’en la matière, il n’y a pas règle, de recette. Chacun essaie à se manière de

rendre les mauvaises nouvelles plus faciles à accepter. Mais y a-t-il moyen d’accepter l’annonce de la mort de son enfant ?



Pierre Jourde n’est pas le premier à écrire sur le deuil et pas le premier à écrire sur le deuil d’un enfant. Écrire pour oublier ? Écrire pour continuer à vire. Écrire la vie de son enfant, de ces enfants,

leurs épreuves, leurs joies, leurs peines pour servir de soutien aux autres qui vivent la même chose,

pour s’aider soi-même à comprendre, pour faire en sorte qu’ils ne tombent pas dans l’oubli.



« Tu as a été, tu n’es plus, et cette contradiction est une

monstruosité. »



Les mots de ces récits résonnent, comme les hurlements de ces parents, frères et sœurs dans les couloirs des hôpitaux, comme la musique de Kid Atlas téléchargée des centaines de fois sur YouTube et autres plateformes de téléchargement en ligne. Cette musique électronique colle très bien au livre, ce sont deux Winter is coming qui dialoguent. C’est le moment somptueux que nous a offert L’Intime Festival en décembre 2017 dernier. Lu par Charles Berling, au

théâtre royal de Namur, Winter is coming a fait l’objet d’une Grande lecture. Le public a entendu le

texte du livre, mais pas tout entier. L’équipe du festival a fait une sélection de morceaux choisis et les a assemblés d’une main de maître dans un texte continu d’une heure. La lecture était entrecoupée d’extraits musicaux issus du répertoire de Kid Atlas. Une heure émouvante et poignante où la chair de poule ne m’a pas quitté.



« Winter is coming , ce beau morceau qui te ressemble, sensible et mélancolique, ne plus pouvoir l’écouter. L’hiver est venu. Il finit toujours par venir. Winter is coming, et de cette attente, Gazou, tu as écrit l’air. »



Parfois, pour savoir si j’ai aimé ou non une œuvre je me demande si je la conseillerais, et là il peut y avoir un niveau de gradation, je peux la conseiller sans restriction à tous ou parfois à certains seulement en fonction de ce que je leur connais comme intérêt culturel. En général ce procédé marche. Mais Winter is coming est l’exception qui confirme la règle. Je l’ai

aimé et je ne pourrais pas le conseiller. Je ne saurais pas à qui le conseiller. Lisez-le, mais ne m’en veuillez pas.



« Nous saurons toujours désormais où tu es. »
Commenter  J’apprécie          00
Le voyage du canapé-lit

Dans son nouveau livre, l’écrivain emprunte les chemins de traverse pour évoquer, sur le mode picaresque, ce qu’il doit aux siens.
Lien : https://www.lemonde.fr/cultu..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Jourde (992)Voir plus

Quiz Voir plus

Où se passe l'action dans ces romans ?

de Albert Camus (France): où se passe l'action de "La peste" ?

Constantine
Alger
Oran

15 questions
85 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}