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Critiques de R.J. Ellory (2783)
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Papillon de nuit

Sans voix, mais pas sans mot. Un roman, un réquisitoire et une ode...

Un roman policier, peut être, on part à rebours dans l'histoire, dans le couloir de la mort, un détenu face à la fin de sa vie après douze années de détention, est amené à se souvenir des événements qui l'y ont conduit. Roman policier parce que oui, il y a eu meurtre, complot et une enquête, sous couvert de confession tardive.

Un réquisitoire contre le droit octroyé à certains au nom de la "justice" d’ôter la vie à ceux qui l'ont pris à d'autre...un réquisitoire contre les procès à l'américaine, bâclés et soumis à la règle de l'argent..."en avoir ou pas", c'est là l'argument suprême.

Un réquisitoire contre l'obscurantisme, en nous rappelant le combat pour les droits civiques débuté dans les années soixante et qui reflambe actuellement.

L'Amérique profonde n'a pas évolué en cinquante ans, tous les rappels historiques de ces années "noires", l'abolition des lois ségrégationnistes, la mort de JFK, la guerre du Viet Nam, le KKK, le Watergate, nous la restitue dans son jus de l'époque et pourtant si semblable encore dans "l'Amérique profonde" d'aujourd'hui...

Une ode enfin à l'amour, l'amour, celui des premiers émois,à l'amitié celle nouée dans l'enfance, l'amour, celui des belles et bonnes choses, celles qui donnent un gout indéfinissable à la vie. Une ode à la vie....

Une ode à l'espoir, un espoir dans l'homme....malgré toute la noirceur dont il est capable, y compris contre lui même, ou plutôt dans l'enfant qu'il a un jour été...si, il a eu la chance d'avoir connue "l'innocence de l'enfance" ...bien sur
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Les assassins

Les Assassins.

Simple. Direct. Percutant.

Oubliez la petite maison dans la prairie, bienvenue au Commémorateur dans la city.



D'entrée de jeu, un meurtre fondateur relaté sur quelques dizaines de pages d'une intensité peu commune.

Puis surviennent de nombreux autres crimes semblant n'avoir aucun modus operandi en commun.

L'inspecteur Irving va pouvoir sortir les rames, modèle XXL.

John Costello, toujours traumatisé par l'assassinat de sa petite amie, pourrait bien être la clé de cette monstrueuse affaire à tiroirs.

Karen Langley, responsable des faits divers au New York City Hearld, se verrait bien décrocher la timbale en publiant certaines infos croustillantes au risque d'affoler la populace tout en emmerdant un Irving pourtant loin d'être insensible à ses charmes.

Le Commémorateur est là, tapi dans l'ombre. Nul ne sait qui il est ni quand il frappera à nouveau. Une seule certitude, le monstre est réveillé et il a faim.



Ellory voulait écrire sur les tueurs en série, c'est désormais chose faite.

Le bonhomme a travaillé le sujet, ça se sent.

Sans faire démonstration de ses fructueuses recherches, il parsème son récit des plus beaux spécimens en la matière que la terre ait jamais porté.

Bundy, pas vraiment un goût de paradis, Gacy, Shawcross, Tchikatilo, Le Fils de Sam, Le Tueur du Zodiaque...liste non exhaustive d'êtres cauchemardesques aux nombreuses pulsions létales récurrentes qui leur vaudront l'insigne honneur de figurer au Guinness Book, chapitre grand malade récidiviste.



L'enquête fascine, hypnotise un lecteur devenu lapin pris dans les phares d'une bagnole.

Ellory s'attaque à la psychologie légèrement déviante d'un tel désaxé en s'appuyant sur les connaissances d'un Costello passé maître en la matière tout en laissant planer de sérieux doutes quant à sa possible et entière responsabilité dans cet enfer qu'est devenu La Grosse Pomme. Brillant.



Comme à son habitude, Ellory prend son temps.

L'écriture est précise, argumentée.

L'auteur dépressurise par palier, rajoutant un peu plus d'anxiété à chaque chapitre. Le contexte devient rapidement suffocant. Préparez les bouteilles à oxygène, l'asphyxie guette.



Les Assassins se dévore littéralement. C'est bien connu, l'horreur fascine.

Deux bémols cependant.

Le premier, bénin, concernant la personnalité insupportable d'une Karen Langley faisant figure de mégère acariâtre rapidement imbuvable.

Avis subjectif mais quand même, y a des cours de maintien chez Nadine de qui se perdent.

Le second, beaucoup plus déstabilisant, inhérent à la résolution de ce cauchemar que j'ai trouvé d'une facilité déconcertante au regard de la complexité maîtrisée d'un tel sujet dont Ellory a fait montre au fil des pages.

Déçu je fus.



Les Assassins est un grand bouquin auquel il aura manqué un final mémorable pour devenir incontournable.
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Seul le silence (BD)

C'est le genre de BD qui ne paye pas de mine notamment au niveau de sa couverture guère évocatrice de ce qui va se passer. Et pourtant, c'est un véritable joyau quant à la lecture qui nous plonge dans une Amérique en proie à la Seconde Guerre Mondiale. On va s’intéresser à une série de meurtres de petites filles qui intervient dans un milieu rural arriéré dans l'état de Géorgie.



Ce thriller assez noir va s'étendre sur plus de trente ans. Il va s'en passer des drames qui toucheront de plein fouet notre jeune héros Joseph. Il y a également toute une progression à ce scénario parfaitement maîtrisé. Par ailleurs, la narration est une vraie réussite. Cela nous emmène dans une direction inattendue en gagnant en densité.



Graphiquement, c'est très réussi. Le trait de Richard Guérineau parvient à retranscrire l'ambiance qui régnait dans le Sud des Etats-Unis durant cette période chargée d'histoire.

Le graphisme et les couleurs attirantes en mode sépia donnent envie de lire et de se plonger dans ce récit au sujet pourtant difficile. A noter également que la qualité est constante.



Au final, un récit hautement recommandable. Seul le silence est le genre de lecture dont on ne ressort pas indemne psychologiquement parlant. C'est assez marquant.
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Papillon de nuit

« Mettez un homme face à la fin de sa vie, placez-le dans un endroit comme le couloir de la mort, et peut-être que Dieu lui accordera une petite grâce. La grâce du souvenir. »



Daniel Ford fait partie de ces quelques personnages de roman qui accompagnent à jamais leur lecteur une fois le livre refermé. Il faut dire que Ellory parvient à lui donner une réelle et magnifique profondeur, il est impossible de ne pas s'attacher à cet homme qui vit ses dernières semaines dans les couloirs sordides de la mort après douze ans d'emprisonnement, accusé d'avoir tué son frère de sang, Nathan Verney, jeune afro-américain. Il ne fait pas bon être noir dans les Etats-Unis des années 60, ni être ami avec un noir d'ailleurs. Daniel paie le prix cher pour cette amitié, amitié indéfectible depuis que les deux garçons ont six ans. Et tout a commencé avec un partage, le partage d'un sandwich au jambon…



« le petit gosse noir qui est arrivé ce vendredi après-midi était le gamin le plus drôle que j'avais jamais vu. Des oreilles comme des anses de cruche, des yeux comme des feux de signalisation et une bouche qui lui fendait le visage d'une oreille à l'autre ».



La structure narrative alterne entre le passé et le présent.

Entre l'odeur semblable à la brise du Lac Marion en Caroline du Sud, odeur « de tarte à la noix de Pécan et soda à la vanille, le tout enveloppé dans un parfum d'herbe fraîchement tondue », et celles de la prison, mélange infâme et écoeurant de détergent bon marché, de nourriture en train de pourrir, de poussière, de déjections, et de tous les fluides imaginables qu'un homme peut secréter. Entre les doux et rassurants effluves de l'insouciance et les relents, âcres, de la peur. le passage éclair de la chair fraiche à la viande morte ambulante…



Deux histoires entrelacées, telles les deux ailes d'un papillon battant frénétiquement vers la lumière avant l'embrasement.

L'une, actuelle, montre Daniel Ford dans le couloir de la mort attendant son exécution dans quelques semaines. Il fait ses dernières confessions au Père John Rousseau, la purification de son âme le disputant au besoin de se livrer, exutoire comme piètre consolation avant l'entrée en enfer. Quoique l'enfer, il y a déjà mis un pied vu ce que lui fait subir le sadique M.West, chef de la section D, patron du couloir de la mort, qui aime harceler et torturer psychologiquement les candidats à l'électrocution.



« Certains ici pensent qu'il n'est pas né de parents humains. Certains types ici croient qu'il a été engendré dans un bouillon de culture au MIT ou quelque chose du genre, au cours d'une expérience dont le but était de créer un corps sans coeur ni âme ni grand-chose d'autre. C'est un homme sombre ».



L'autre, dans le passé, met en valeur l'histoire vécue par Daniel une dizaine d'années avant le drame, avant qu'il ne soit emprisonné pour le meurtre de son meilleur ami.



Ce livre est une poignante réflexion sur la peine de mort, sur ces couloirs de la mort dans lesquels les accusés passent un certain nombre d'année avec toujours cette épée au-dessus de leur tête qui les coupera en deux forcément, mais sans savoir quand, des années ainsi à attendre et errer, deux étages au-dessus de l'enfer. Cela peut arriver n'importe quand. Cela rend le temps des condamnés à mort relatif, à la fois long et court, irréel, entrecoupé par quelques espoirs soudains qui tombent tout aussi vite qu'ils sont advenus…Et que dire lorsque les personnes sont innocentes…Seuls les souvenirs sont à la fois des échappatoires mais aussi de cruels rappels à la liberté perdue.



Bien entendu, part belle est faite sur le racisme et la ségrégation raciale dans ces années marquées par le combat de Martin Luther King.

Mais ce livre va plus loin, il est également un documentaire - parfois un tantinet long - sur les Etats-Unis des années 60, une décennie totalement folle, marquée par la boucherie de la guerre du Vietnam, sur fond de drogues, de rock'n roll, d'affaires politiques comme les meurtres de deux Kennedy ou le Watergate de Nixon, de l'envolée de stars emblématiques comme Marylin Monroe ou Elvis Presley, de croissance économique solide permettant des prouesse scientifiques incroyables comme celle d'envoyer un homme marcher sur la lune…Et malgré tout une décennie toujours marquée par le racisme envers les personnes de couleur comme le prouve l'ascension, très bien expliquée dans ce livre, du Klux Klux Klan.



L'intrigue, autant le dire, passe en fait au second plan. Je crois que j'ai compris assez vite si Daniel était coupable ou pas. Là n'est pas le coeur du roman. Ce que j'ai trouvé incroyable, c'est cette manière, si fouillée, si approfondie, qu'a Ellory de décrire la psychologie de ses personnages et l'âme humaine. Et cela au moyen d'une plume d'une finesse inouïe et d'une beauté renversante. Les scènes du passé, scènes de liberté et d'insouciance sont d'une poésie sublime, la nature est magnifiée, les scènes d'amour enchanteresses nous subjuguent, lorsque celles du présent sont d'un réalisme glaçant et abject. L'auteur réussit ainsi à alterner sans arrêt le chaud et le froid pour mieux faire sentir à son lecteur le tragique de la situation.



« Un esprit étiré par une idée ne retrouve jamais ses proportions originales.

Mon esprit était étiré. Il ne serait plus jamais le même.

Le monde était fou. Nous l'avions su en Floride, quand nous avions entendu parler des dizaines de milliers de morts d'une guerre lointaine, qui n'avaient ni raison ni sens».



Et dire que ce roman fort et émouvant, cette ode à la liberté, à l'intégrité, à l'amitié et à l'amour est le premier roman de l'auteur…Il me tarde de poursuivre ma découverte de cet auteur anglais !



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Le Chant de l'assassin

Juillet 1972, Henry Quinn vient de purger 3 ans de prison pour avoir manqué de tuer une femme alors qu'il était ivre.



Ces trois ans, il les a passé au côté d'Evan Riggs, ancien musicien, en taule à perpétuité, à qui il doit d'être resté en vie pendant son séjour carcéral.



Lorsque Evan lui confie une lettre à l'attention de sa fille qu'il n'a jamais rencontrée et dont il l'ignore jusqu'à l'adresse, Henry lui fait la promesse de lui remettre dès sa sortie.



Pour accomplir cette tâche, il commencera par retourner à Calvary, petite ville de l'Ouest Texas, pour rencontrer Carson Riggs, le frère d'Evan et accessoirement shérif de la ville, qui selon Evan doit en savoir plus sur la situation de cette fille, Sarah.



Henry tombe alors sur un os. Le shérif nie avoir une quelconque information sur Sarah et insidieusement lui fait comprendre qu'il n'est pas forcément le bienvenu.



Mais Henry a fait une promesse. Et une promesse de ce genre, il n'a pas le choix, il est obligé de la tenir.



Alors, il creuse la question, mais toutes les réponses qu'il obtient le ramène à Carson Riggs, qui semble tenir la ville entière sous sa coupe depuis plus de 30 ans et que tous craignent.



Il devra donc affronter le shérif et comprendre ce qu'il est advenu de cette fille, ou renoncer, contraint et forcé...



A mon avis :

Mais qu'est-ce qui fait que certains romans vous accrochent comme ça, alors que d'autres sont oubliés sitôt refermés ?



Sans doute plusieurs choses et dans le cas présent :

l'écriture d'abord, qui fixe ici une ambiance, celle du Texas des années 70 ou des années 40, poisseux, armé, sans pitié ;



le thème ensuite : ce choix cornélien et perpétuel entre la raison et la passion, entre une histoire d'amour inaboutie et le choix d'une vie ;



le suspense enfin, celui qui tient le lecteur en haleine et qui lui fait tourner les pages pour en savoir d'avantage.



R.J. Ellory l'a compris. Il en a fait ce livre, pour notre plus grand plaisir.

Il laisse, une fois terminé, cette impression de vide que l'on ressent chaque fois qu'on est entré au plus profond d'un récit et qu'à la fin on revient à la réalité.

Et ça c’est la caractéristique des grands livres.



L'écriture est limpide, les personnages ciselés, le récit original et inattendu. On passe alternativement des origines de ce drame qu'on pressent et qui s'est déroulé dans les années 40, aux déboires d'Henry dans sa perspicacité à tenir sa promesse. Ainsi, progressivement on avance dans la compréhension des dessous de cette histoire, à la fois d'amour, de fratrie, de jalousie, de trahison et de vengeance.



En résumé, un très bon livre à découvrir sans hésiter.





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Les Neuf Cercles

Dans le comté de Whytesburg, littéralement pourquoi tesburg ce à quoi je rétorquerai pourquoi pas, John Gaines fait office de shérif. Non pas que l'homme soit gangréné par l'ambition mais l'on s'est dit qu'un vétéran du Vietnam serait sans doute à même de régler les quelques menues incivilités du coin.

Lorsque le corps sans vie de Nancy Denton fut extrait de son linceul de boue, John a dû penser que la vie était un éternel recommencement. Avoir échappé aux horreurs de la guerre pour y être de nouveau confronté de retour au pays, le Dieu du lol était décidément un sacré farceur.

Mais qu'à cela ne tienne, il était le garant de la loi et quiconque l'outrepassait aurait affaire à lui.



Effacez toutes les lettres d'Ellory puis remplacez-les par captivant et vous obtenez...ben captivant du coup. Hasard, coïncidence, je ne crois pas non.

L'auteur n'en est plus à son galop d'essai et fait montre, une fois encore, d'une réelle maîtrise tant au niveau de l'écriture que de la trame qu'il déroule posément histoire de faire durer le plaisir.

D'un côté, un survivant devant composer avec les fantômes qui le hantent, de l'autre, un groupe de gamins devenus adultes et influents qui, à l'époque de la disparition de la victime survenue 20 ans plus tôt, était soudé comme les cinq doigts de la main. Autant de suspects idéaux. Autant de murs auxquels se cogner.



Chez Ellory, pas d'esbroufe.

Le rythme est lent mais dans le Sud, rien que de très naturel en somme.

La construction, parfaitement huilée, est une véritable machine de guerre détruisant toutes vos spéculations sur son passage pour délivrer une vérité difficilement concevable.

Et c'est ça qui me botte toujours dans un thriller, le fait que la fin vous sèche tout en tenant parfaitement la route.

Ici, contrat rempli haut la main peau de tamarin.

Ellory n'a plus rien à prouver.

Le bonhomme est un bosseur talentueux.

Un musicien polymorphe qui vient, pour le plus grand plaisir de tous les amateurs du genre, de délivrer une nouvelle partition de haut vol.
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Mauvaise étoile



Après avoir délaissé Ellory quelques années durant, j’ai saisi immédiatement l’opportunité d’emprunter « Mauvaise étoile » dont on m’avait dit le plus grand bien.



Alors que j’avais encore en mémoire le souvenir du très poétique « Seul le silence » ou encore du diabolique « Les anonymes », ce neuvième roman de l’auteur anglais emprunte encore un autre genre du polar, le road-movie meurtrier.



Même si Ellory peut être considéré comme un poids lourd du roman noir, il ose tout de même se confronter à deux grands classiques du genre : « De sang froid » de Truman Capote et «Voleurs » de Christopher Cook qui chacun à leur manière restent pour moi des références du polar.



Ellory réussira-t-il à me faire oublier ces deux histoires si marquantes ? Un mort dès la première page, les cinq cent pages du roman seront-elles à la hauteur de ce début tambour battant ? Bref, n’ai-je affaire à une étoile filante du roman noir ?



Assurément non …



Nés sous une mauvaise étoile, Elliot et Clarence, deux demi-frères inséparables, perdent leur mère et le père de Clarence en une seule journée.



Leur mère Carole meurt sous les coups de la batte de base-ball de son mari Jimmy, et ce dernier se prend une bastos dans le corps quelques heures plus tard en tentant de voler quelques dollars dans une boutique d’alcool.



Bilan de la sombre journée, les deux frères vont découvrir à l’avenir la rudesse des orphelinats aux Etats-Unis dans les années 60. Quelques temps plus tard, après avoir tenté en vain de s’échapper de l’orphelinat de Bartow, ils vont rencontrer l’enfer en personne dans la maison de redressement d’Hesperia.



Un enfer qui changera le cours de leur vie à jamais et sans aucune porte de sortie vers le paradis…



Noir, ultra violent, sanglant, toujours haletant. En un mot passionnant.



Il y a certains romans de cinq cent pages qui devraient en faire trois cent de moins pour abréger les souffrances du lecteur. A l’inverse, j’aurais adoré que « Mauvaise étoile » puisse durer encore mille pages de plus si c’était possible.



Malheureusement, les habitants de Tucson, Van horn ou d’autres villes du sud des Etats-Unis n’auraient pas pu tenir longtemps après les atrocités qu’ils ont subies durant cette folie meurtrière.



Franchement, depuis quand le confort des personnages secondaires d’un livre passe avant le plaisir du lecteur ? On peut légitimement penser que, morts et tristement célèbres, ces personnages resteront somme toute secondaires même si Ellory fait toujours l’effort de décrire en plusieurs pages les pauvres innocents qui vont passer à la casserole très prochainement.



Si vous ne supportez pas le ketchup à toute heure de la journée, ce roman n’est pas fait pour vous.



Si vous voulez rencontrer en personne le diable incarné, avec une double dose en cadeau, vous ne pouvez passer à coté de ce livre d’Ellory.



Foncez, courez, volez pour décrocher « La mauvaise étoile » dont la lumière noire vous restera gravée en mémoire pour un bon bout de temps…

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Vendetta

Ce livre m'a complètement bluffée ! Comme le soulignent d'autres critiques, c'est vrai que le début est un peu poussif, avec les enquêteurs successifs qui refont tous les mêmes constations. C'est vrai aussi que les agents du FBI semblent tous parfaitement demeurés ou dépassés, tellement incapables de progresser devant ce kidnapping que ça sonne faux.



Mais le personnage d'Ernesto Perez, et la monumentale fresque de la 'famille' Cosa Nostra qu'il peint lors de sa non-moins monumentale confession, rattrapent très largement ces quelques petits défauts à mes yeux. Ellory réussit le tour de force de rendre attachant un vrai 'méchant', homme de main de la mafia pendant 50 ans après avoir été repéré pour ses qualités innées d'assassin... Tueur à gage sans scrupules donc, mais comme un autre serait plombier, heureux en parallèle dans une vie simple de bon mari et de bon père de famille, donnant même parfois l'impression d'avoir un fond bon, doux et humain, malgré les cadavres qu'il a semés un peu partout. Un homme paradoxal et fascinant auquel on souhaite (presque) une happy end.



Je ne vous dirai pas s'il parvient ou non à cette happy end rédemptrice, mais simplement que la fin est une trouvaille astucieuse et vraiment bien ficelée qu'on pressent évidemment mais qu'on ne peut pas deviner. Là, on n'est plus dans le portrait ou la psychologie, mais dans l'action et le coup de théâtre, et ça m'a plu aussi ! D'autant plus que l'autre personnage principal, Ray Hartmann, quitte enfin son rôle passif et larmoyant pour courir, pleurer, se battre et guérir... Ce récit très noir de crime organisé, de meurtres et de terreur lui a donné de la force et le sens de ses responsabilités alors qu'il en manquait.



La morale de cette histoire, c'est que rien ni personne n'est tout noir ou tout blanc... Rien de nouveau, c'est vrai, mais quand la démonstration passe par la biographie d'un tueur humaniste et l'histoire de la mafia américaine sur 50 ans, moi je me régale !
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Seul le silence (BD)

Alors que l'Allemagne vient de déclarer la guerre au reste du monde, c'est un tout autre drame qui vient de s'abattre sur la petite ville d'Augusta Falls. Le corps de la jeune Alice Ruth Van Horne, âgée de 11 ans, vient d'être découvert. Violée, battue à mort, étranglée. Un crime atroce qui émeut toute la population, notamment Joseph Vaughan, 13 ans, dont il était secrètement amoureux et avec qui il partageait de doux moments. Dès lors, l'on spécule ici et là sur l'auteur de ce crime, avançant surtout l'œuvre d'un nègre. Un état d'urgence est décrété dans tout le comté et l'on appelle les concitoyens à surveiller les enfants. D'autant que le corps d'une autre fillette, Laverna Stowell, est retrouvé, quelques mois plus tard. Un crime tout aussi atroce qui culpabilise Joseph, persuadé de ne pas les avoir suffisamment protégées. En juin 41, non loin de chez lui, Ellen May Levine, 7 ans, trouve la mort dans d'abominables conditions...



Joseph Vaughan sera à jamais fortement marqué et bouleversé par la série de meurtres commis, dans un premier temps, dans sa petite ville d'Augusta Falls. Ce sont d'ailleurs ses mémoires qu'il relate encore aujourd'hui avec beaucoup d'émotions, lui le jeune garçon timide, sensible et qui nourrit quelques talents pour l'écriture dès son plus jeune âge. Hanté par le tueur qui sévira pendant 30 ans, qui mettra en émoi toute la population d'Augusta Falls, empreinte de culpabilité mais aussi d'incompréhension, et en échec la police, Joseph n'aura d'autre obsession que de le démasquer. Adapté du roman éponyme de R.J. Ellory, cet album fait montre, à la fois, d'une force et d'une sensibilité remarquables. Dès les premières pages, l'on est happé par ce récit, Fabrice Colin réussissant à nous plongeant dans cette Amérique des années 40 et 50, la voix-off renforçant cette immersion. Si le rythme est lent, l'atmosphère angoissante et lourde n'en est que plus intense, d'autant que le tueur sème le trouble. L'on pourra juste regretter ce dénouement un peu trop rapide. Graphiquement, Richard Guérineau, de par son trait soigné et par sa palette de couleurs au ton sépia, restitue parfaitement l'ambiance oppressante.



Une adaptation particulièrement réussie !



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Une saison pour les ombres

Enquêteur sur les incendies pour les assurances, Jack, ou plus anciennement Jacques, Devereaux reçoit un appel de Bastien Nadeau, de la Sûreté du Québec. Celui-ci lui annonce que son frère, Calvis, est actuellement en détention. Comme possédé, il a essayé de tuer un homme dont on ne sait encore s'il survivra à ses blessures. Même si Jack ne l'a plus vu depuis 1984, l'année où il a tourné le dos à sa famille et à Jasperville, il décide, malgré tout, de venir en aide à son frère, d'autant qu'il n'a plus que lui comme famille. Il pourra peut-être, enfin, comprendre pourquoi Calvis n'a perdu la tête qu'après toutes ces années. Le trajet en voiture, qui lui prendra deux ou trois jours, sera l'occasion pour lui de se rappeler les moments terribles qu'a connu Jasperville, avec les meurtres horribles de plusieurs jeunes filles à partir de 1972, les drames qu'a connu sa propre famille, les raisons qui l'ont poussé à fuir la ville et ne plus y revenir...



L'on ne venait pas vraiment habiter la petite ville de Jasperville par choix mais pour le travail, grâce surtout aux mines de fer qui, dans les années 70, étaient fortement exploitées. Dès lors, il fallait s'acclimater au froid glacial, au vent tempétueux, aux 8 mois de l'hiver et à sa situation géographique loin de tout. Aussi, Jack, dès qu'il en a eu l'occasion, a fui et n'y est jamais retourné en plus de 25 ans. La faute à ces nombreuses jeunes filles, mortes dans des conditions horribles et inexpliquées, la population ayant toujours tenu pour responsables des bêtes sauvages, à sa propre famille et à Jasperville. Ce retour forcé dans sa ville natale va être l'occasion pour lui de lever le voile sur son passé et celui de Jasperville, et de mettre des mots sur le geste de son frère, se doutant déjà qu'il a un rapport avec les meurtres. À coup de flashbacks, R.J. Ellory fait la lumière sur les contours d'un passé sombre, relatant aussi bien les drames qu'a connu Jasperville que ceux plus personnels de Jack, expliquant alors ces profonds sentiments d'échec et de culpabilité, ses remords, sa lâcheté et sa fausseté d'aujourd'hui. Si les personnages sont profondément dépeints, notamment Jack et sa quête de rédemption et de pardon, l'atmosphère glaçante et sombre sied particulièrement bien à cette enquête aux multiples rebondissements.

Un roman noir et captivant...



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Seul le silence (BD)

Augusta Falls, état de Géorgie, automne 1939. La lointaine Europe est en guerre, gagnée par la barbarie.



Joseph Vaughan a 12 ans. C'est un gentil garçon, tendre et qui révèle quelques talents d'écriture pour son jeune âge.

La mort de son père il y a quelques mois l'a laissé seul avec sa mère, dans leur petite maison au milieu des champs. Les voisins les plus proches sont une famille allemande. La vie est simple dans cette Amérique rurale des années 40. Mais simple ne signifie pas idyllique.

Le Ku Klux Klan et la ségrégation rôdent. Et le contexte de cette guerre provoquée par l'Allemagne nazie ostracise les familles qui en sont originaires.



Mais le fléau qui s'abat sur ce petit village et ses alentours ces années-là, n'est pas inhérent à ce conflit bientôt mondial, ou aux tensions raciales. Non, Augusta Falls a son propre démon : des crimes abominables sont perpétrés sur des fillettes, dont on retrouve les corps mutilés. À chaque endroit, sa folie dévastatrice...



Et c'est le doux Joseph qui retrouvera la 1ère de ces nombreuses petites victimes, son amie Alice. Sa vie en sera douloureusement marquée, d'autant plus que rapidement, une spirale infernale dramatique va s'abattre sur Joseph et sa mère, les entraînant tous deux entre folie, chagrin et désespoir.



Joseph se sent une responsabilité, comme s'il lui revenait de mener l'enquête et rendre justice à ces jeunes filles fauchées par l'horreur.

Les 30 années qui suivront seront pour lui régulièrement ponctuées par les épreuves et les pertes, mais surtout par l'inextinguible volonté de poursuivre cette enquête inaboutie.



Je n'ai pas lu le roman éponyme de R.J.Ellory, j'imagine qu'il aura pu sur 600 pages prendre son temps et développer plus amplement l'intrigue. Mais si les auteurs de cette BD (Colin et Guérineau) confient avoir travaillé étroitement et avec la confiance d'Ellory, j'ai ressenti quelques frustrations, surtout sur les dernières pages.



Le format de la BD oblige à condenser, mais autant je suis totalement rentrée dans cette ambiance de noirceur étouffante, autant je referme cette BD avec une sensation d'inachevé. Trop de questions en suspens et des zones d'ombres, qui nuisent à la compréhension globale, cette impression que toutes les pièces du puzzle n'ont pas été emboîtées pour former une image nette.



Il n'en reste pas moins que l'atmosphère sombre de ce Sud gangrené par le Mal est brillamment retranscrite par les dessins sépia et ces plans sur cette campagne silencieuse, théâtre mutique de ces crimes, nous laisseraient presque entendre les cris des corbeaux et le bruits étouffés des pas dans l'herbe, jusqu'aux découvertes macabres.



La couleur est magnifiquement au service de l'intrigue, chaque bulle de bonheur éphémère livre des teintes pastel, mais très vite c'est le sépia, voire le "rouge fou" qui reprennent le contrôle de cette histoire tragique.



Un album que j'ai eu plaisir à lire mais qui ne peut qu'inciter à découvrir le roman noir psychologique de R.J.Ellory pour plus d'épaisseur.
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Une saison pour les ombres

Ce très bon roman noir de R.J. Ellory tient son lecteur en haleine au fil des pages et pas spécifiquement sur l'enquête menée par le héros principal, Jack, dont le dénouement est d'ailleurs liquidé en quelques pages, mais aussi et sans doute surtout sur l'analyse psychologique des différents protagonistes, et ils sont nomnbreux.



Des victimes d'abord, plusieurs jeunes filles dont l'une, Thérèse, voit sa personnalité profondément analysée par l'auteur. Thérèse conduit le lecteur vers sa mère, Carine, premier amour de Jack et ainsi vers la famille complexe de celui-ci, père tyrannique, mère faible, frère à protéger, Calvis, soeur victime indirecte de l'assassinat de Thérèse qu'elle aimait.



Jack est revenu après plus d'un quart de siècle dans cette ville minière fictive du nord-est du Canada pour aider son jeune frère Calvis, accusé de tentative de meurtre. Et ainsi, R.J. Ellory a choisi une forme mêlant passé et présent dans une longue première partie où les démons du présent de Jack se voient confrontés à ceux de son passé à travers lequel l'auteur déroule tous les faits entourant les assassinats supposés des jeunes filles que d'autres croient victimes d'improbables animaux.



Ce choix dans le rythme de l'écriture peut avoir ses amateurs et ses détracteurs. Pour ma part, j'ai plutôt apprécié son originalité et précisément que l'auteur sait s'en détacher au moment opportun, réservant toute la deuxième partie à la progression de l'enquête réalisée par Jack.



Au cours de celle-ci, il approche des personnages pouvant paraître secondaires qui, en fait, ont tous un rôle important à jouer dans les différents aspects psychologiques du roman, tels le flic manquant de moyen d'enquêter tant d'années après sur des meurtres que ses prédecesseurs ont ignoré, les membres du personnel de la mine, l'homme que Calvis a tenté d'éliminer convaincu qu'il était de sa culpabilité. Tout cela participe à la qualité de ce roman étoffé par de nombreuses expressions du quotidien de la vie, de l'amour, de la famille, de la mort.



C'est aussi un roman sur la folie qui gagne peu à peu les esprits les plus faibles, abandonnés à leur sort comme Calvis, torturés comme son père, perdus comme son grand-père et d'autres encore emportés par le tumulte d'une existence qu'ils n'ont pas choisi, tumulte devenant trop souvent létargie, les plus faibles ou les plus souffrants n'ayant guère de choix pour échapper à leurs malheurs que de se donner la mort ou, pire peut-être, laisser celle-ci envahir leur esprit.



C'est bien une saison pour les ombres, la plus sombre ainsi que l'exprime son titre original, un beau roman très sombre et très réussi.







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Seul le silence

Cela fait déjà quelques années que j'entends parler de R.J. Ellory comme étant un immense écrivain. Mais je ne saurais pas dire pourquoi, je ne me suis jamais tourné vers l'un de ces romans. Il m'aura fallu attendre une invitation pour une lecture commune de « Seul le silence » pour découvrir enfin cet auteur et sa plume.



Et quelle claque !!!



Dans « Seul le silence » R.J. Ellory nous emmène dans l'Amérique profonde, dans un village du Sud des Etats-Unis (Augusta Falls), dans lequel vit Joseph Calvin Vaughan, un jeune homme âgé de douze ans. Personnage à la fois très attachant, dégageant une vraie empathie, l'auteur nous dévoile sa vie. Une vie remplie de tristesse, de mélancolie, rythmée par plusieurs meurtres d'une sauvagerie extrême envers des petites filles. C'est alors qu'une certaine culpabilité va naître en Joseph. Un sentiment d'impuissance. Il aurait dû les protéger. Hanter à la fois par ses meurtres et par son échec de protecteur, il connaîtra une existence remplie de cauchemars. Psychologiquement détruit Joseph pourra-t-il malgré tout accomplir cette quête vitale pour lui... trouver l'assassin ? Arrivera t-il à trouver la paix dans son esprit et le bonheur dans sa vie ? Cette vie où la mort rode, invisible mais omniprésente.



R.J. Ellory est un maître du roman noir. Son écriture chirurgicale, dégage une telle puissance. Chaque mot est à sa place. Chaque mot compte et vous reste en mémoire. R.J. Ellory maîtrise sa plume avec justesse et finesse. Et très vite, les mots deviennent images, visions... Grâce à cette qualité d'écriture, l'auteur nous emporte sans grande difficulté dans l'univers du narrateur, et joue avec nos émotions.



A la fois sombre, terriblement dérangeant, poétique, envoûtant, « Seul le silence » est un thriller/roman noir fort et intense qui plonge son lecteur dans les parties les plus sombres de l'âme humaine.



« Seul le silence » fait partie de ces romans qu'on n'a pas envie de lâcher, et en même temps, qu'on n'a pas envie de finir. « Seul le silence » est un roman qui vous obsède la journée, avec comme seule envie, celle de reprendre sa lecture au plus vite. Dès les premières pages, ce roman capte tout votre attention jusqu'au dénouement final. Ancré confortablement dans mon fauteuil, je replongeais à chaque fois dans cette atmosphère pesante avec toujours plus de plaisir et d'envie.



Dès le début de ce roman noir, vous savez que vous garderez longtemps en mémoire la vie du jeune Joseph Calvin Vaughan d'Augusta Falls en Alabama.



En participant à cette lecture commune, non seulement j'ai découvert un vrai chef d'oeuvre, mais également un grand écrivain, en la personne de R.J. Ellory que je vais continuer de suivre et de lire.



Au final, « Seul le silence » a été un excellent moment de lecture qui s'est achevé en Coup de cœur !!!!



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Regarder le noir

Ayant beaucoup aimé le précédent recueil de nouvelles « Ecouter le noir » et constatant que le suivant « Toucher le noir » était déjà sorti, j’ai vite éliminé celui-ci de ma PÀL.



Force est de constater que ce deuxième volet regroupe à nouveau une belle brochette d’auteurs. Outre une nouvelle histoire de R.J. Ellory et un récit à quatre mains signé Barbara Abel et Karine Giebel, j’ai eu le plaisir de retrouver quelques auteurs de polars que j’apprécie beaucoup, tels que Olivier Norek, Amelie Antoine, Johana Gustawsson (« Mör », « Block 46 »), René Manzor (« A Vif », « Apocryphe »), Claire Favan (« Inexorable ») ou Julie Ewa (« Les petites filles »), mais également quelques auteurs que je n’avais encore jamais lu, tels que Fabrice Papillon, Gaëlle Perrin-Guillet ou Frédéric Mars.



Si le résultat est forcément un peu inégal, avec des styles assez différents malgré une thématique commune autour de la vision, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes. Le roman commence très fort avec un excellent récit d’Olivier Norek (« Regarder les voitures s’envoler ») qui fait froid dans le dos, suivi d’une histoire poignante de trafic d’êtres humains en Inde de Julie Ewa (« Nuit d’acide »). La dernière pépite se situe en toute fin de recueil avec « Darkness », des deux reines du thriller Barbara Abel et Karine Giebel, qui enquêtent sur un crime sordide et referment cet ouvrage sur une chute originale.



Outre ces trois petites perles, j’ai également bien aimé les récits de René Manzor (« Demain »), Amélie Antoine (« Transparente »), R.J. Ellory (« Private eye » ), Johanna Gustawson (« Tout contre moi »), Claire Favan (« le Mur ») et Fred Mars (« The Ox »). J’ai par contre moins accroché à « La tache » de Gaëlle Perrin-Guillet et je suis resté totalement hermétique à « Anaïs » de Fabrice Papillon. Alors que « Ecouter le noir » m’avait donné envie de découvrir les romans de Maud Mayeras (« Reflex » , « Les Monstres ») et François-Xavier Dillard (« Prendre un enfant par la main »), « Regarder le noir » ne m’a donc pas vraiment donné envie de découvrir de nouveaux auteurs. C’est sans doute le seul petit point négatif de cet ouvrage qui parvient de nouveau à attirer des grands noms, tout en proposant de la qualité !



Bref, à nouveau un grand bravo à Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS pour cet ouvrage !



J’irai donc très vite « Toucher le noir » !
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Papillon de nuit

Allez une petite lecture facile pour les vacances, un bon vieux thriller, avec en page de garde "Par l'auteur du best-seller..." Ouais chouette ! Un truc à perdre quelques connexions neuronales, c'est pas grave j'en ai plein (si si même que je les ai comptées et j'en ai plus que Trump, enfin j'espère :-O) et j'ai besoin de me détendre...



Alors évidemment ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. J'ai eu un peu de mal à accrocher au départ, j'ai trouvé quelques longueurs, enfin j'ai fait ma difficile quoi ! Et puis bon, petit à petit, j'ai été prise par ma lecture, la Guerre du Vietnam, la ségrégation, le KKK et ces décérébrés, l'assassinat des Kennedy et du King Martin Luther, le Watergate, la force de l'amitié, la peine de mort, autant de thèmes abordés avec une écriture simple mais travaillée et quelques très beaux passages. La peine de mort notamment, est traitée avec une authenticité que je ne souhaite pas vérifier mais que je ne mets pas en doute une seconde tant les scènes vécues et l'émotion transmise sont puissantes. Puissantes et fortes au point que j'ai pleuré et autant dire que c'est bien la première fois que je pleure en lisant un thriller. Les personnages sont vrais, épais, consistants. R.J. Ellory leur donne une vraie profondeur psychologique et une trajectoire de vie tout à fait réaliste même si, léger bémol, beaucoup d'"Illuminati" dans tout ça mais après tout pourquoi pas ? il faut reconnaître que cette période de l'Histoire des États-Unis a été particulièrement riche en événements.



Au final, je dois avouer mes préjugés, je pensais avoir acheté un roman de gare et je me suis retrouvée avec un très, très bon livre, une montée en puissance exceptionnelle et un final grandiose. Je suis ravie de cette lecture et du coup le fameux best-seller mentionné en couverture "Seul le silence" va rejoindre ma PAL sans attendre :-D
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Une saison pour les ombres

« Les Devereaux arrivèrent à Jasperville en avril 1969. Eisenhower était mort, l'assassin de Bobby Kennedy était voué à la chambre à gaz, et les pertes au Vietnam excédaient celle de la Corée. Mais, pour les Devereaux, le reste du monde n'aurait pas pu être plus lointain et inconnu. »





Jasperville. « Le trou du cul du monde, mais gelé jusqu’à l’os ». On n’y va ni pour le tourisme, ni par hasard. C’est la loi du marché du travail qui vous y conduit, la promesse d’un emploi bien rémunéré, d’un logement, de quoi subvenir aux besoins de la famille. Le climat est très rude, dans ce nord ouest du Canada où l’hiver dure huit mois, huit longs mois sans lumière. A proximité des monts Torngat, « lieu des esprits mauvais » en inuktitut, ce sont les mines de fer qui créent l’attraction.



Des animaux sauvages s’ajoutent à la liste des dangers du secteur. Aussi lorsqu’une première jeune fille est retrouvée déchiquetée non loin de son domicile, les loups sont accusés.



Si Jack revient sur les lieux de son enfance après 26 ans d’absence, c’est que son frère se trouve en fâcheuse posture : il est en garde à vue après avoir agressé un homme, dont la survie ou non conditionnera l’importance de la peine.





Ce retour aux sources fera resurgir de nombreux souvenirs et qu’il aurait voulu oublier à jamais. Et devant l’immobilisme de la police locale, argumenté par la brièveté des contrats sur le poste, Jack mène l’enquête, en reprenant les nombreuses notes de son frère.





On est saisi par l’art de restituer l’ambiance de cet endroit si inhospitalier, et de ce que cela fait aux hommes. Pas de risque que le roman fasse affluer les touristes, si l’endroit n’était pas fictif. Les légendes du peuple autochtone hantent le récit. Et si le wendigo était à l’origine des meurtres en série ?



Le personnage central, dont on suit au fil des chapitres l’itinéraire pas toujours serein, est très intéressant et bien campé : un amalgame de forces et de fragilités qui le rend profondément humain.



Un excellent polar, tant pour les personnages que pour le décor et pour l’enquête passionnante.



408 pages Sonatine 5 janvier 2023

#Unesaisonpourlesombres #NetGalleyFrance


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le carnaval des ombres

Monsieur Ellory,



Peut-être que j’ai creusé mon propre trou. Peut-être que je voulais juste être là, à lire votre nouveau roman, et me laisser ensevelir par les émotions. C’est fort les émotions. La peur, le doute, l’émerveillement, l’admiration. C’est terriblement puissant, surtout quand j’ouvre un de vos romans, parce que vous avez la magie en vous et le pouvoir de la transmettre. Quand j’ai pensé à ce nouveau roman, je voulais le coup de cœur. (Oui, je sais, je suis exigeante.) Mais j’y ai cru. Et ça c’est produit. C’était simple, évident même. Vous avez un don. Un don pour écrire des vérités, des histoires, des personnages, des cheminements, des illusions, et des romans noirs fascinants. Il nous vient des réflexions profondes sur la vie, l’amour, la transmission, le pardon et quelques autres émotions complexes qui font de nous, des humains. Et c’est peut-être ce qu’il fait, qu’on peut à nouveau croire en la magie grâce à votre talent. Vous avez l’empathie, l’intelligence empathique même, pour comprendre les gens, leurs travers, leurs singularités, leurs différences, leurs états d’âmes, leurs blessures. Et ce que je trouve incroyable, c’est la force inouïe de votre tolérance. C’est ça qui me touche en plein cœur, et c’est pour ça, qu’à chaque nouveau roman, je sais que quoi il arrive, quoi que vous choisissiez comme thème, période ou personnages, je le sais que vous allez m’éblouir, parce que vous avez cette bienveillance lumineuse en vous et dans votre plume…



Pour en revenir, à cette histoire précisément, j’ai pris une place pour 🎪Le Carnaval Diablo🎪, et j’ai profité du spectacle. Lentement, je me suis laissée embarquer par les illusions, les tours et le charme de cette troupe hors du commun. Tout m’a enchanté. La bizarrerie autant que l’audace, le décalé autant que le génie, le hors-norme autant que l’inattendu, les phénomènes autant que les fantômes. Je ne voulais pas essayer de comprendre pourquoi la magie opérait, je tenais juste à ce qu’elle opère. Je voulais lui laisser toute la place, qu’elle s’immisce dans mon regard et mon esprit, pour que j’en garde que le bonheur d’y avoir participé. De l’avoir vécue, en instantané. De l’avoir laissée me submerger. Et c’était fabuleux…



Mais il y avait aussi Travis, l’agent spécial senior Travis que j’ai suivi, pas à pas, dans ses doutes et ses peurs, dans cette enquête étrange qui le pousse à revoir complètement ses convictions et ses certitudes. Comme si ce cirque ambulant, avait le pouvoir de le désenchanter justement de son état trouble. De se dissocier de son traumatisme grâce à la malice ou le pouvoir féroce de la volonté. Il fallait qu’il se confronte à d’autres modes de vies, de pensées pour déconstruire tout son schéma de croyances. Et petit à petit, un seul drame est le catalyseur pour saisir tout le système nébuleux des services secrets d’Amérique…Nous sommes à Seneca Falls pour une enquête sur un meurtre, et nous finissons avec une levée de voile sur les grands mystères véreux des puissants qui dirigent le monde…Autant dire que c’est grandiose, et très intéressant.



Peut-être que certains aussi, ont creusé leurs propres trous, sont revenus de leurs illusions, ont découvert des vérités qui font mal, ont abandonné des ombres persistantes, ont appris des secrets vertigineux…Que ça leur plaise ou non, ils ont créé leurs vies…J’en suis là de ma vie, à réfléchir sur le pouvoir du corps et de l’esprit, a creusé mon trou, et j’ai découvert Le Carnaval des ombres…Et grâce à vous, Monsieur Ellory, j’ai trouvé un Coup de Cœur et de la poussière de magie, qui va réhabiliter pendant longtemps le souvenir de cette excellente lecture.



Bien amicalement,



Stelphique.




Lien : https://fairystelphique.word..
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Seul le silence

Que dire sur ce livre qui n'ait déjà été dit?

Pour moi qui déteste par-dessus tous les livres se terminant par la phrase vide de sens "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ...", ce livre est tout simplement un chef d'œuvre !

Qu'est-ce que la vie a l'exception d'une accumulation des petites choses bonnes et/ou mauvaises qui au final font que celle-ci aura été heureuse ou malheureuse. Ici, on peut dire que le narrateur collectionne les "emmerdes" comme certains collectionnent les timbres, sa vie s'apparentant à un long cauchemar éveillé.

Un tout bon roman noir comme je les aime et en plus, écrit dans un style magnifique .... Merci Monsieur Ellory !



Un tout grand merci également à ACirane sans le conseil de qui je n'aurais probablement jamais lu ce livre magnifique.
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Mauvaise étoile

Elliott et Clarence, unis dans la fraternité comme dans la douleur.

Un passé familial tourmenté et c'est le guide des établissements pour jeunes délinquants qu'ils se proposent de feuilleter, n'attendant rien de la vie si ce n'est une nouvelle incarcération visant à expier leurs dernières fautes, avant de remettre le couvert.



Earl Sheridan, celui par qui tout commence et tout finit.

Un modèle de bestialité pour Elliott, un allumé de la cafetière pour son jeune frangin.

Ils vont tracer la route, un moment. Le temps de se faire un nom dans le petit monde feutré du serial killer. Le temps de se trouver une ligne de conduite pour ses deux jeunes acolytes. Le temps de fuir pour sauver sa peau, à défaut de la faire à qui oserait s'immiscer entre un tout jeune fugitif et son noir destin...



Ellory nous la joue tour operator pour ce road-movie nerveux et sanguinolent à travers l'Amérique des sixties.

Un voyage d'une violence inouïe où animalité et quête de rédemption se taillent la part du lion.

Deux frangins, deux trajectoires, deux destinées estampillées poisse de compet' ascendant chaos.



Ellory, une fois n'est pas coutume, y va franco du début à la fin. Point mort, connait pas. Le gars démarre en sixième et trouve encore le moyen de pousser le bolide dans ses derniers retranchements une fois le drapeau à damier abaissé.



C'est beau et tragique à la fois.

Certaines scènes, pourtant à la limite de l'insoutenable, possèdent la beauté du diable.

Véritable maelström d'émotions contradictoires, ce récit assure comme rarement sans faire montre de réelle faiblesse scenaristique.

Mauvaise Etoile est visuellement d'une efficacité redoutable et pourrait facilement faire la nique à un Tueurs Nés, voire un Bonnie and Clyde pour peu qu'un réalisateur digne de ce nom daigne se pencher sur ce petit bijou d'(in)humanité. Max Pécas, si tu me lis...

4.689/5





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Seul le silence

C'est par un long flash-back que le lecteur découvre petit à petit la vie de Joseph Vaughan, dont l'existence, depuis ses 12 ans sera confrontée à celle d'un tueur en série, un monstre qui le hante inlassablement.

Des plaines marécageuses et indolentes de Géorgie des années 30 au Brooklyn branché et nerveux des années 40, l'auteur nous balade dans une réminiscence tragique et douloureuse : celle d'un jeune garçon qui voit peu à peu son monde s'écrouler, les gens qu'il aime disparaître, et qui découvre avec tristesse et lucidité que le Mal est à l'oeuvre. Accompagné par la puissance rédemptrice de l'écriture, Joseph va consumer sa vie à tenter d'élucider le mystère. Un beau roman noir qui aborde des thèmes graves : l'énigme du Mal, la culpabilité, les traumatismes de l'enfance, l'internement psychiatrique et carcéral dans les années 50-60, l'emprise de l'obsession, et surtout la tragédie d'un homme consumé par ses souvenirs d'enfance, marqué par la mort qui a très tôt frappé à sa porte. Remarquable !

PS. Moi, j'ai beaucoup aimé la fin !!!
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