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Critiques de R.J. Ellory (2783)
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Un coeur sombre

Si quelqu’un tente de vous raconter cette intrigue, tuez-le.



Si un lecteur veut vous détailler ce qui s’y déroule, étripez-le (et si vous souhaitez le faire souffrir avant, sachez que vous trouverez d’imaginatives idées dans le roman).



Et pourtant, il y a tant à dire sur ce roman (comme tous ceux de ce génie qu’est Ellory).



R.J. Ellory n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Une fois de plus, il nous propose un récit différent sur lequel il a imprimé sa patte inimitable. Une histoire sombre, très noire, bourrée de surprises et plutôt dérangeante.



Attendez-vous à côtoyer de (très) près un homme aux deux visages, le portrait d’un antihéros par excellence. Un personnage qui, au premier abord, a toutes les caractéristiques du sale type, un gars qui a perdu le sens des valeurs. Qui a perdu son âme et son cœur.



Un récit dur, où la lumière doit se battre pour se faire une petite place dans les ténèbres et toute cette noirceur. Elle n’en devient que plus forte quand elle est ainsi distillée avec parcimonie.



Ellory revient à un roman contemporain, une peinture d’une partie de notre société actuelle. Comme à son habitude, rien n’y est jamais ni tout blanc ni tout noir.



C’est pour le moins déstabilisant de se trouver aussi proche d’un personnage si malsain qu’il en a perdu de vue l’essentiel. Il faut un temps d’adaptation pour accepter de passer 500 pages avec un homme qui fait passer ses actions très douteuses à coups d’alcool et de cachets en tous genres.



Et c’est là le premier exploit d’Ellory : arriver à nous faire entrer en empathie avec un homme mauvais qui tente de changer. Un acte peut-il effacer l’ardoise ?



Ce Vincent Madigan est un oxymore personnifié, bourré de contradictions dans ses pensées et par ses actes. L’auteur nous fait vivre ses antagonismes au plus près, au travers d’une narration qui mélange les descriptions et la sombre voix intérieure du personnage.



Un coeur sombre est un vrai polar mais aussi un prétexte pour amener à de nombreuses réflexions. R.J. Ellorya fait d’ailleurs évoluer son écriture pour mieux s’immerger dans cet univers. Le style est parfois cru mais toujours très profond. De l’art de se remettre en cause pour se renouveler et de modifier sa plume pour s’adapter à la petite musique intérieure du personnage central. Même s’il est parfois un petit peu bavard dans le premier tiers du roman. Mais l’auteur est tellement doué, que ce sentiment fugace s’efface vite.



Une fois lancée, cette histoire, pleine de rebondissements plus étonnants les uns que les autres, donne l’occasion à l’auteur de partager une certaine vision de notre société. Une perception sombre sur le déclin de certaines institutions américaines corrompues (mais qui pourrait parfaitement s’appliquer à l’Europe).



Un environnement où le personnage s’est longtemps imposé une règle « simple » : manger pour ne pas être mangé. Un récit sur la perte de foi, où la rancœur, l’amertume, la frustration et la désillusion ont pris le pas sur le reste. Très noir, je vous l’ai dit.



Un coeur sombre est tout autant un polar ébouriffant que le formidable portrait d’un homme perclus de doutes et de culpabilité. Une description fascinante de la manière dont on se retrouve à basculer du coté obscur, et une vision pessimiste de l’existence.Ellory fait dire à son personnage que :« Tout ce qui peut aller de travers ira de travers ».



On peut tout fuir, sauf sa conscience et elle naît parfois de ses remords. A travers une intrigue qui tourne à la partie d’échecs, l’écrivain surdoué nous parle aussi de culpabilité et d’une possible rédemption. Seul ou à travers les autres. Mais je ne vous dirai pas si cette quête à un sens, sinon vous devrez me tuer.



Un coeur sombre est le genre de roman qui ne peut laisser de marbre, qui prend à la gorge autant par l’action que par ce qu’on ressent, même si cette fois-ci les émotions sont très ténébreuses. Une nouvelle formidable réussite d’un R.J. Ellory qui sait se renouveler pour brosser toujours plus finement son tableau de l’âme humaine. Pour ça, il a un talent véritablement unique.

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Les Anges de New York

Les meurtres multiples et l’enquête qui s’ensuit ? Non pas un prétexte mais sans aucun doute une enquête type, une démonstration des habitudes, qualités et travers de Franck Parish personnage très intéressant à analyser, l’auteur saura nous en convaincre.

On assiste d’abord à une scène de meurtre/suicide que notre inspecteur ne peut empêcher, malgré sa bonne volonté, puis l’on comprend qu’il s’entretient régulièrement avec une psychologue, non par choix, mais en raison d'un bug quelque part dans sa vie professionnelle, c’est bien difficile d’être flic après Papa, tué dans l’exercice de ses fonction, auréolé, véritable légende qui, appartenant aux « anges de New York », légendaire regroupement de policiers intrépides qui luttèrent contre le crime organisé. La vie sentimentale de Franck n’est pas plus reluisante, divorcé, continuant à voir ses enfants et entretenant une relation plutôt conflictuelle avec sa fille, voyant rarement son fils, sans ami, un cas bien intéressant à étudier. Franck Parish, l’insoumis, prêt à employer des méthodes contre l’avis de ses supérieurs, et contre lui-même pour mener à bien son investigation.



Voici donc tout l’intérêt de ce roman : itinéraire d’un personnage, évolution notable en cours de roman, deuil d’une jeunesse pas toute rose, solitude, entêtement, acceptation de certains faits.



Les meurtres ? Rien d’extraordinaire pour un lecteur de thrillers : meurtres multiples, recherche d’un hypothétique serial killer, horreur de crimes sanglants, torture, investigation, le train-train de l’inspecteur Lambda, sauf que comme dans tout bon policier, on s’apercevra qu’il n’est pas si Lambda que ça et se montre bien intuitif et téméraire.



J’ai moins apprécié ce roman de RJ Ellory, préférant largement vendetta. Toutefois j’apprécie beaucoup sa plume et sa façon de raconter en plaçant au cœur de l’histoire d’une organisation, dans ce récit, la corruption de la police et la toute-puissance de la mafia, un personnage témoin comme il le fait dans Vendetta.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Les assassins

Fidèle à ses romans précédents, Ellory choisit une sous catégorie du monde du roman noir et essaye d'en extraire la "substantifique moelle". Après la mafia, la police de New York et bien d'autres sujets, l'auteur nous invite ici à réfléchir sur la fascination morbide que nous procure les "sérial killers" . Avec un avatar comme le mien, je ne peux que me considérer concerné par le sujet.



Un "commémorateur"tue à la date précise et de la même manière qu'un tueur en série célèbre , les meurtres se multiplient.

La traque de ce monstre repose sur un flic du NYPD, une journaliste aux dents longues, et un homme fasciné par ces tueurs.



Ellory prend son temps, il plante très finement l'ambiance et les personnages; il ne s'attarde pas trop sur l'aspect sensationnel des crimes mais porte l'accent sur les conséquences directes et indirectes: la douleur des familles des victimes, le désarroi de la police face à des meurtres sans mobile apparent, le déchaînement des médias et les profits économiques que ce genre de tueur produit.

Mais les personnages sentent le "déjà vu" et, surtout la fin est très convenue, en décalage complet avec l'intensité du livre.



Donc, non, l'auteur n'a pas fait le tour du sujet

mais oui, il nous donne à lire unroman d'une grande qualité littéraire



Mais ce n'est que mon humble avis

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Au nord de la frontière

J'ai été enchantée de constater que l’un de mes auteurs de thriller préféré, R.J Ellory, ait publié un nouveau roman. Cette fois, il nous propose un bout de chemin, avec Victor Landis, chérif dans un comté de Géorgie. et quel chemin !



Victor Landis est un chérif solitaire au passé douloureux : perte de sa mère, relation délicate avec son défunt père, brouille sérieuse avec son seul frère. Ce dernier meurt dans de terribles souffrance, assassiné par … ? C’est là le sujet de l’une des investigations, car en effet, deux enquêtes vont s’entrecroiser.



Les écrits de cet auteur semblent bien renfermer de profondes similitudes, je l’affirme après avoir également lu Vendetta et les Anges de New York : notre policier solitaire est poursuivi par ses démons et chemine vers des vérités et des solutions qui l’aideront à avancer avec l’aide de personnages prompts à lui ouvrir les yeux.



C’est au contact de l’ex-femme de son frère et de sa fille de onze ans, Jenna, qu’il découvrira son humanité et la possibilité de créer des liens forts.



Mais à trop vouloir se rapprocher du soleil, on peut se brûler les ailes, et c’est ce qui fait le suspens qui précipite la lecture dans le dernier tiers du roman.



SI certains événement sont effroyables, l’ensemble du récit se parcourt sans trop de sensations fortes, contrairement à Vendetta qui peut donner la nausée.



J’ai aimé le cheminement du héros, son évolution, sa détermination. J’ai parfois eu des difficultés à fixer les noms de certains personnages car ils sont nombreux, toutefois, on situe assez rapidement les bons, les moins bons et les manipulateurs sans conscience qui font observer sans scrupule, la loi du silence et qui tissent savamment leur toile d’araignée dans les Etats concernés.



J’ai aimé le maniement de la langue (quoique la traduction ne rend sans doute pas exactement compte du parlé des Appalaches) et les tempéraments qui transparaissent à travers ce parler local.



Un livre à vraiment conseiller aux amateurs de policiers, un livre qui attise la curiosité du lecteur soucieux et impatient de savoir quelle sera l’issue pour notre héros qui, du début à la fin, marche sur un fil tendu sous lequel rougeoient des braises.
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Seul le silence

Ce livre a une histoire fort particulière dans ma carrière de lectrice.

En effet, pour moi il est synonyme du mot erreur…

Quand, il y a quelques années, j'avais appris que James Ellroy (oui, j'ai bien écrit Ellroy) allait passer dans ma ville et de plus dans une librairie que je connaissais bien, je n'avais qu'une envie : voir ce géant… Mais pour cela, il fallait avant tout que je me mette sérieusement à me plonger dans son oeuvre… Donc, évidemment, quand j'ai vu quelques jours plus tard dans une librairie une grande partie de ses livres mis en avant, j'ai décidé qu'il était plus que temps…. Comme d'habitude, j'ai tergiversé, hésité, prenant des livres en main, lisant la quatrième de couverture, les feuilletant, les reposant, jusqu'à ce que je me décide à en choisir un…

Le soir même, voulant entamer la lecture de ce livre , quelle ne fut pas ma surprise en réalisant que l'auteur avait vaguement changé de nom… Ellroy s'était transformé en Ellory… Pendant quelques secondes, je me rappelle parfaitement avoir eu un moment de solitude et m'être demandé s'il n'y avait pas eu une erreur d'impression…A l'époque, je ne connaissais absolument pas Ellory… Et c'est en lisant la courte biographie qui le présentait que j'ai réalisé l'ampleur de mon erreur… Même s'il faut préciser à ma décharge que son livre était en bonne place pour induire le lecteur en erreur, car uniquement entouré de livres de Ellroy… Mais il faut reconnaitre qu'il fallait le faire, n'est-ce pas ?!

Comme je l'avais en main, je me suis lancée dans la lecture et je n'ai jamais regretté cette erreur, au contraire. Je suis ressortie absolument enchantée de cette découverte.

Je ne m'étendrais pas sur ce livre, au vu du nombre de très bonnes critiques déjà faites à son sujet…C'est un roman noir inclassable, que j'ai adoré et qui m'a marqué pendant fort longtemps…Ce fut une véritable lecture coup de poing et aussi un grand coup de coeur...



Bon, entre temps, j'ai rectifié le tir et me suis mise à lire du Ellroy et j'en ai encore plusieurs dans ma pal, car lui aussi mérite le détour…. Et il faut dire qu'il est impressionnant le monsieur quand on le voit de près…



Challenge Mauvais Genres 2020

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Papillon de nuit

Daniel Ford est dans le couloir de la mort. Accusé d’avoir assassiné Nathan Verney, son meilleur ami, il attend le jour de son exécution. Avant d’aller se brûler les ailes à la mort électrique, il raconte le parcours qui l’a mené jusque-là, jusqu’à cet enfer.



« À la brise provenant du lac Marion, au mimosa d’été près de Nine Mile Road, à une odeur qui ressemblait à la tarte de noix de pécan et à du soda à la vanille, le tout enveloppé dans un parfum d’herbe fraîchement tondu. »



Ses souvenirs d’enfance et d’insouciance en Caroline du Sud, ses premiers émois d’adolescent, la pureté de son amitié avec Nathan, vont s’emmêler au tourbillon de fureur et de terreur qui bouleverse l’Amérique des années soixante : le Ku Klux Klan, la ségrégation, la guerre du Vietnam, l’assassinat de Kennedy, le Watergate, la justice expéditive.



En essayant d’éviter une guerre, en essayant de trouver sa foi, sa raison de vivre, sa valeur, le papillon plongé dans la nuit va en perdre la paix. L’envie de vivre pleinement, d’échapper à la faux de la mort au Vietnam, de dire non à la violence pour une couleur de peau, entraînent les deux amis vers une histoire puissante, couleur papillon de nuit s’approchant trop près de la bougie.



Un roman profond, d’une noirceur lumineuse, racontée avec la tonalité, la couleur et l’odeur des mots simples et magiques. J’avais été bouleversée par Seul le silence, ici encore la voix de l’auteur nous embarque.



« Je me demande ce qu’est la vie, ce qu’elle signifie. Peut-être n’est-elle rien de plus qu’une histoire, une histoire chaque fois différente et rare, racontée avec une voix propre. Certaines vies sont riches et grisantes, des odyssées narrées avec une telle ferveur et une telle passion qu’on se perd dans la langue du récit. »

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Déguster le noir

Je voudrais commencer par remercier deux amis babéliotes de longue date, pratiquement les premiers depuis que je me suis aventurée sur ce site si dangereux pour moi, en ce sens que les tentations y sont bien trop nombreuses !

Le premier, c'est Yvan Fauth, alias Gruz ici, pour avoir créé et dirigé cette collection sur les cinq sens dont j'ai savouré chaque opus. Grâce à lui, mes yeux, mon nez, mes oreilles, ma peau et mes papilles se sont affûtés, j'ai découvert de nouveaux auteurs (dont j'ai lu des romans par la suite), et dans ce dernier recueil, j'ai dégusté, dans tous les sens du terme ! Yvan, entend les appels de tes fans, s'il te plaît concocte-nous encore un petit dernier avec le fameux sixième sens...

Le second, c'est Messire Godefroy, autrement dit Antyrya, qui suite à un pari sur le futur titre du présent ouvrage (pari que j'ai gagné) me l'a envoyé le jour même de sa parution. Merci à toi Anty, tu es un homme de parole et tu m'as fourni une de mes meilleurs lectures de vacances.



Bon, c'est très bien tout ça, mais quand est-ce qu'on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire ce que j'ai pensé de ces treize nouvelles centrées sur le goût ? Premier constat : il y en a vraiment pour tous les goûts, et à toutes les sauces dans ces presque 300 pages. Du glauque, du terrifiant, du cynique, et même de l'humoristique, chacun y trouvera à boire et à manger.

Second constat : moi qui ne lisais pratiquement pas de nouvelles, excepté celles de Stephen King qui s'apparentent souvent à de courts romans, et bien j'y ai vraiment pris goût, au fur et à mesure de la parution de ces recueils, je les savoure de plus en plus. Elles concentrent les spécificités de chaque auteur, et sauf exception, ne me frustrent plus à cause de leur brièveté. Bien sûr, toutes ne m'ont pas rassasiée de la même façon, quelques-unes m'ont un peu laissée sur ma faim, mais dans l'ensemble je me suis sentie repue à la fin de mon repas, pardon, je voulais dire "de ma lecture".



Mais cessons là les métaphores gastronomiques, je crains de vous gaver !

J'évoquerai d'abord les nouvelles qui m'ont vraiment mis l'eau à la bouche (pardon !), à commencer par celle de Jérémy Fel : "Dans l'arène", dont j'ai d'ailleurs mis un certain temps à comprendre le titre. Elle se situe dans un futur qui pourrait être bientôt d'actualité, et met en scène une petite communauté familiale vivant dans les bâtiments d'une ancienne ferme. Tout est sec, plus rien ne pousse, le ciel est constamment voilé, on étouffe. Aux infos on voit des migrants se faire arrêter, la pollution atmosphérique bat des records, il n'y a presque plus d'eau, bref les curseurs d'aujourd'hui poussés un peu plus loin. Entre les épouses des deux frères qui vivent là, rien ne va plus. Bastien, le fils de Juliette et Olivier, a disparu, manifestement dénoncé pour avoir hébergé des réfugiés. Et Juliette soupçonne fortement Mathilde et Matthias, qui d'autre ? Il n'y a plus personne à des kilomètres à la ronde...Le repas d'anniversaire de Léa, fille de Mathilde et Matthias va précipiter les évènements.

J'ai adoré cette atmosphère angoissante, cette montée en puissance et la brusque révélation qui va complètement changer la perspective, un régal !



Parmi mes préférées également : "La visite" de Nicolas Beuglet, que j'ai trouvée particulièrement savoureuse de par son humour décalé et ses clins d'oeil aux adeptes du bio, du local et de la nourriture "saine". Aujourd'hui est un grand jour, car Gilles va faire la connaissance des parents de son amoureuse, Claire. Marlène et Pierre les accueillent chaleureusement, chez eux tout est beau, y compris Marlène, la très jeune maman de Claire. Pierre, le papa, manie l'humour au second degré, mais la bonne chère va vite détendre l'atmosphère. Attention à ne pas forcer sur le digestif quand même, c'est du costaud !



Dans un tout autre registre, on passe du rire (jaune) aux larmes salées : "Joé", de Christian Blanchard, qui met en abyme l'histoire de Lenny dans "Des souris et des hommes" de Steinbeck. Joé est un doux géant qui n'a qu'un rêve dans la vie, connaître le goût de la mer. Mais elle est loin la mer, et pour l'atteindre il faudra mener bien des combats... Une histoire très courte mais qui m'a beaucoup touchée, d'un auteur que je ne connaissais pas.



Ian Manook, lui je le connais déjà bien, et il ne m'a pas déçue avec "Feijoada" ! Si, vous savez, ce plat brésilien à base de haricots noirs et de toutes sortes de viande, les restes, les bas-morceaux, ce qu'on trouve quoi ! De l'humour très noir, qui rappelle les films de gansters des années soixante, genre "Les tontons flingueurs", un vocabulaire truculent-succulent, et une chute certes attendue mais vraiment bien dans le ton du thème. Excellent !



Et puis, un peu comme le dessert qui vient en apothéose du repas, il y a cette dernière nouvelle, plus longue, un petit polar à elle toute seule, "Scène de crime" de R. J. Ellory qu'on a toujours autant de plaisir à retrouver dans les recueils d'Yvan. Pas d'humour ici, on est sur les traces d'un tueur de jeunes femmes, l'enquêteur est sur les dents, les cadavres décapités et vidés commencent à s'accumuler dans une atmosphère quasi apocalyptique. Erikson, le policier chargé de l'enquête, va en faire une affaire personnelle... Une intrigue fouillée, dont les ressorts psychologiques vont vous retourner les tripes.



Voilà pour mon quinté de tête, mais parmi les autres récits, certains valent leur pesant de cacahuètes aussi. Prenons par exemple celle qui sert d'apéritif, "Le goût des autres", de Bernard Minier. Un check-point tenu par des américains dans le désert en Irak. Leila, muséologue, et son chauffeur Hassan se font arrêter pour un contrôle qui va se prolonger...Des relents de fantastique pour une nouvelle qui aurait gagné à être un peu plus développée, à mon avis.



A suivre, "Ripaille", d'Anouk Langaney, qui nous a concocté un menu très élaboré des apéritifs aux desserts. Une des convives nous fait part de ses réflexions sur les autres invités et la maîtresse de maison, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a une drôle de vision des plaisirs, de la table mais pas que... C'est assez tordu, mais plaisant, sans plus.



Comme nous avions beaucoup mangé, la nouvelle suivante est tombée à point nommé : "Tous les régimes du monde" de Cédric Sire nous emmène dans le monde du mannequinat, où l'idéal de beauté consiste à faire une taille 32, obtenue en mangeant trois pommes par jour, et au prix de malaises répétés. L'émulation fait des ravages entre Laura et Giulia, mais leur compétition tournera au désastre pour toutes les deux. Un récit glaçant, car certains détails sonnent hélas très vrai.



Pour ne pas rendre ce billet trop indigeste, je ne détaillerai pas les autres nouvelles, bien qu’elles ne manquent pas d’intérêt non plus. Deux d’entre elles traitent du périlleux métier de goûteur, « Amertumes » de Pierre Bordage et « Le goûteur » de Jacques Expert, deux auteurs dont la réputation n’est plus à faire.

« Jalousies » de Sonia Delzongle joue sur le double sens du mot-titre, et évoque le triste sort d’une femme réduite au rôle de poulinière et de servante de son mari à qui elle concocte sans se rebeller de bons petits plats sans attendre la moindre reconnaissance. J'avoue préférer l'auteur quand elle écrit des romans, même si la nouvelle ne manque pas d'intérêt.



"Alfajores" de Nicolas Jaillet nous parle d'un employé de Huei, où l'on transforme de la camelote asiatique en souvenirs "made in France" à grand renfort d'autocollants censés faire authentique. Un jour Pascal "n'a plus le goût"... L'histoire qui m'a le moins marquée, d'ailleurs je ne m'en souvenais plus (j'ai lu le livre pendant mes vacances, il y a un mois !).



Et enfin il nous reste une petite dernière, pour la dent creuse dirons-nous : "Un père à la truffe", de Patricia Delahaie, auteure que je découvre et qui je trouve a parfaitement saisi le concept de "déguster le noir", j'ai beaucoup aimé cet histoire de père qui ressemble un peu à un ogre et qui va passer une journée singulière avec sa gamine de douze ans, qu'il n'a pas vue depuis longtemps. C'est original, et m'a donné envie de mieux connaître l'auteure.



Pour conclure ce looong billet, plus j'en ingurgite, plus je les aime, les nouvelles ! Et je ne peux que vous inviter à une petite dégustation entre initiés, avec des hôtes de marque qui vont vous recevoir aux petits oignons !











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Omerta

Ellory m'a souvent transporté et notamment avec Vendetta, son roman sur la mafia. Et là, que vois je ? un nouveau roman sur la mafia , bingo !

Alors tout d'abord, ce n'est pas un nouveau roman , mais une traduction d'un de ses premiers romans de 2006. et ensuite, le seul truc qui a été transporté , c'est ce pavé , du canapé au transat.

Alors ce n'est pas désagréable : Un des chefs de la mafia New Yorkaise se fait tirer dessus et plonge vers la mort. Les caïds locaux font revenir son fils de Miami car se prépare un gros coup avec la bande rivale.

Mais tout ça est vraiment tiré par les cheveux, notamment le rôle fait jouer au fils , qui croyait son père mort et que l'on veut faire passer pour un mafieux de Floride alors qu'il est journaliste.

Et puis, le style est un peu lourd. L'Omerta , c'est sympa mais quand elle s'étend sur des dizaines de pages dans un dialogue de sourd entre le fameux fils et différents protagonistes, cela devient lassant.

Après, c'est rythmé, la fin se tient et répond bien aux questions que l'on se trainent depuis 400 pages.

J'ai lu beaucoup mieux de cet auteur., vendetta, mauvaises étoiles...
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Une saison pour les ombres

R.J. Ellory fait partie de ces auteurs que je suivais régulièrement à une époque où je lisais énormément de policiers, thrillers et romans noirs. J'ai aimé « Seul le silence » ou « le chant de l'assassin ».

Aujourd'hui, je ne ferme pas la porte à ces genres littéraires mais mes goûts ont évolué avec le temps et je recherche davantage des romans plus lumineux, originaux, engagés ou vibrants.



« Une saison pour les ombres » est un thriller psychologique, un roman noir. R.J. Ellory bâtit son intrigue autour de Jack Devereaux, un enquêteur sur incendie pour les compagnies d'assurance qui revient, après de nombreuses années d'absence, dans la ville où il a vécu pendant son enfance.



*

L'auteur nous emmène ainsi dans l'extrême nord-est du Québec, à Jasperville, une petite ville industrielle gérée par une grosse entreprise, la Canada Iron.

Jasperville est situé en plein coeur d'un immense parc national, dans un territoire particulièrement inhospitalier et sinistre, entouré de chaînes de montagnes et de forêts abritant plusieurs sortes d'animaux sauvages, comme les ours noirs ou les loups de l'Est.



L'ambiance arctique produit une ambiance étrange et glaciale, noire et austère, qui, immanquablement, participe à installer un climat d'isolement et de tension.

Les habitants vivent dans des conditions climatiques extrêmes. Ils doivent composer avec des hivers longs, sombres, rigoureux et des étés humides où la glace fondue crée de vastes marécages, véritables viviers de moustiques.

C'est aussi un lieu hors du temps, chargé de mystère et qui porte malheur, une terre de magie où subsistent de vieilles légendes amérindiennes. Dans ses entrailles, vivrait le wendigo, un être surnaturel animé du désir de tuer et de se repaître de ses victimes.



*

Le lecteur entre tout de suite dans l'intrigue, harponné par un incipit fort et une vue en plongée sur le personnage principal.

Fuyant une enfance difficile marquée de nombreux décès d'une extrême sauvagerie, Jack Devereaux a quitté la maison familiale jusqu'au jour où un policier de la ville le contacte pour lui demander de revenir. En effet, Calvis, son jeune frère, vient d'être arrêté pour tentative d'assassinat.



« À ces mots, tout lui était revenu. Les monts Torngat, les forêts éloignées. L'odeur des feux de bois, du métal brûlant, des cirés mouillés dans l'entrée. Les vêtements humides, gelés, cassants comme l'ardoise le matin. Des formations de glace insensées – couche sur couche – aux fenêtres et aux murs. La triste vacuité horizontale du passé ; rien à voir que la distance. »



Les raisons de son geste restent encore obscures pour la police, mais Jack devine aussitôt un lien avec le décès de plusieurs jeunes filles de Jasperville lorsqu'il était enfant.



Cela fait vingt-six ans que Jack a coupé tous les liens avec cette ville maudite, avec sa famille, ses amis, son amour de jeunesse. Mais est-il possible d'oublier les évènements traumatisants de l'enfance, la violence psychologique subie, sa famille, ses promesses et ses manques, sans être rattrapé par les ombres du passé ?



« Les questions restées sans réponse creusaient un vide où se portait toute l'attention. Impossible de faire son deuil. Malgré tous leurs efforts pour accueillir le moment présent, le passé les aspirait tel un tourbillon, sans jamais desserrer son étreinte. »



*

R.J. Ellory a le sens du rythme et de la tension dramatique.

Mais en fin stratège, il n'hésite pas à prendre le temps de décrire les personnages, les paysages drapés de neige et de glace, l'ambiance oppressante et mystérieuse de ces lieux plongés dans la nuit polaire.

J'ai trouvé en cela qu'il se rapprochait davantage du roman atmosphérique que du roman d'action.



L'auteur a structuré la première moitié du récit autour de l'alternance entre passé et présent. La trame complète, tout comme les liens entre les personnages, se construit progressivement pour mieux nous faire comprendre la fragilité émotionnelle de Jack, la nécessité de fuir les événements comme celui d'y faire face.



« Un homme construit un château pour se protéger, puis se retrouve piégé à l'intérieur. Où qu'il aille, tous les couloirs le ramènent au même endroit. »



Pour cela, des flashbacks nous ramènent dans les années 70. Chapitre après chapitre, lentement, j'ai glissé dans l'enfance de Jack, aspirée par ses souvenirs douloureux, heureuse de remonter à la surface du présent pour enfin découvrir la vérité sur ces morts suspectes qui affectent toute la ville et plus particulièrement la famille de Jack.



« Il commençait à comprendre que les fantômes étaient en lui et que, même s'il partait au bout du monde, ils l'attendraient encore. »



Puis, dans la deuxième moitié du récit, l'ambiance s'alourdit, le mystère est là et l'intrigue démarre véritablement pour nous entraîner progressivement, de plus en plus loin, dans les profondeurs, les tourments et les déconvenues de l'âme humaine.



*

J'ai apprécié l'écriture de l'auteur, agréable, fluide et introspective. J. R. Ellory sait s'y prendre pour fouiller, creuser, excaver, déterrer les secrets en dévoilant peu à chaque fois pour mieux nous garder captif.

J'ai aimé le ton nostalgique du récit, la lenteur voulue, le sentiment omniprésent de désarroi et de conscience tourmentée, le suspense mélancolique qui ne laissent pas de côté les émotions, mais au contraire, diffusent la peur, la souffrance, le doute et la peur.



*

Tout au long de la narration, J. R. Ellory dresse des portraits sans concession, crédibles et nuancés, magnifiquement bien travaillés. Il n'y a pas de manichéisme, l'auteur décrit aussi bien les qualités que les failles de chaque personnage.

Jack est un protagoniste attachant, profondément humain, brisé qui tente de se racheter. Se sentant abandonné par les morts, il a abandonné les vivants à leur sort. Dans son esprit flotte un sentiment de solitude, de peur, d'abandon, de honte et de douleur silencieuse.



« La conscience est un pays intérieur. On a beau changer de décor, il y a toujours quelque chose qui vient vous rappeler ce que vous avez fait de pire dans votre vie. »



Avec ses destins brisés et ses personnages abîmés, le roman explore les thèmes de la culpabilité et de la trahison, du manque de communication dans les familles et des espoirs déçus, des blessures affectives et de la folie, et plus que tout, du poids des souvenirs et de la volonté de rédemption.



*

Malheureusement pour moi, mon avis va se situer un peu à contre-courant des autres lecteurs qui ont posté des billets plutôt positifs. Si j'ai savouré le développement émotionnel des personnages et la façon dont l'auteur maîtrise le suspense, si j'ai apprécié la peinture d'une ville terne et triste, ainsi que l'atmosphère empesée qui se resserre lentement en un huis-clos introspectif, il m'a manqué toutefois plus de densité, d'originalité ainsi qu'une conclusion plus aboutie et moins précipitée.



*

Pour conclure, J. R. Ellory fait preuve d'une belle maîtrise de l'intrigue, sa fausse simplicité soutenue par des descriptions d'une communauté isolée dans un climat hostile et une nature peinte dans un camaïeu entre blanc et noir.

« Une saison pour les ombres » est une lecture agréable et distrayante qui demande un regard lent et introspectif. Mais personnellement, il m'a manqué quelque chose pour être totalement conquise, plus de souffle, de singularité. Ce n'est bien sûr qu'un ressenti très personnel parmi tant d'autres. A vous de vous faire votre propre avis si le coeur vous en dit.
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Un coeur sombre

Vincent Madigan est un flic véreux, mais aussi l'homme de main de Sandià, "usurier, bookmaker, dealer, maquereau, Roi d'East Harlem".



Et Madigan a aussi des dettes.



Pour les rembourser il va tenter de voler Sandià lui-même, en braquant ses sbires et en raflant 400 000$ d'un coup, avec trois complices.



Mais le braquage tourne au drame, d'abord avec ses trois acolytes, ensuite avec cette gamine de 9 ans qui était chez Sandià et qui a pris une balle perdue.



Revenu comme flic en charge de l'affaire, Madigan sera pressé de toutes parts, y compris par Sandià -qui ignore son implication- de retrouver le coupable et de s'assurer que la fille reste en vie.



Comment faire avancer une affaire dont il ne doit pas trouver le coupable ?

Qui est cette fille pour que Sandià, bandit sanguinaire, se préoccupe de sa santé ?



Et ce type, des affaires internes qui fourre son nez partout...



A mon avis :

Il y a du Quentin Tarantino et son "Jackie Brown" dans l'atmosphère de ce livre. Cette impression que tout se déroule comme dans un scénario bien rodé, où tout est prévu, calculé et prévisible, mais avec une tension sous-jacente qui ne quitte pas le lecteur, et des rebondissements inattendus.



Et puis il y a aussi ce qui fait le titre de l'ouvrage : ce coeur sombre, celui de Madigan, flic perdu, qui a tout raté, dans sa vie professionnelle comme personnelle et qui sera éternellement poursuivi par ses démons et ses ennemis, mais qui tente une hypothétique rédemption.



C'est donc l'atmosphère qui nous marque d'abord, mélangée à cette histoire bien ficelée et dans laquelle on est entraîné par des personnages profonds, qui ont de la consistance et de l'intérêt.



Bref, peu de critique à formuler sur ce récit, qui suit son cours irrésistiblement, si ce n'est peut être un manque global d'originalité et quelques longueurs lors des réflexions du héros, mais qui permettent néanmoins d'en cerner la psychologie et la noirceur.



Sans doute pas le meilleur RJ Ellory, mais une valeur sûre néanmoins...





D'autres avis sur d'autres lectures, à retrouver sur mon blog :

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Seul le silence

Coup de coeur pour ce livre! Quelle plume extraordinaire, elle est d'une telle richesse! C'est un livre difficile à résumer et à chroniquer tant il y a de nuances, d'émotions. Les ombres planent sur la vie de Joseph, des ombres qui sont omniprésentes par rapport au peu de lumière qu'il aura dans sa vie. Des lueurs vacillantes comme l'amour de l'écriture, son rêve d'écrivain ou son ancienne institutrice. Toute sa vie est une véritable tragédie, j'ai eu beaucoup d'empathie pour ce personnage.



Bref, ce livre est d'un noirceur sans nom mais étincelle comme un diamant. (...)



Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
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Un coeur sombre

Ce que j’ai ressenti:…Une lueur dans une sombre histoire…



« Il y a d’ordinaire une manière de bien faire les choses, mais il y a d’innombrables façons de les foirer. »



Prendre un R.J.Ellory en main, et aller chercher un cœur sombre est une aventure qui ne se fera pas sans risque: une jolie virée en montagne russe de turbulences sensationnelles…Accrochez vous bien le votre, de cœur, car vous risqueriez de le perdre au détour d’une page, ou d’une action. Il a un don cet auteur: un don d’écriture extraordinaire, une sensibilité humaine exacerbée, un conteur d’émotion. Je suis surprise à chaque fois d’être autant touchée par sa plume, mais c’est indéniable, la magie opère…



« Cinq minutes en ta compagnie constitueraient le meilleur argument possible en faveur de la stérilisation obligatoire . »



Cet auteur arrive à nous faire aimer l’impossible, à raconter l’incroyable, à partager l’intime. Son personnage principal frôle tous les codes du pire, mais avec cette petite once d’espoir de rédemption, on se met à l’apprécier, à se ranger du côté de ses pensées, à traverser tous les enfers de ses rues sombres. Même avec ses addictions douteuses, ses actions foireuses, et sa vision d’avenir nébuleuse, on veut y croire à, ce sursaut de conscience. C’est tout le talent de Monsieur Ellory, arriver à nous suggérer de l’empathie pour un homme qui, à première vue, ne le mérite pas…



« La vie est négative. Les gens sont négatifs.

Réveille-toi et sens l’odeur du désespoir. «



La tension de ce livre tient autant à ,cette partie d’échecs ultra serrée entre ses deux hommes qui sont passés de l’autre côté de la ligne, mais aussi, à cette envie de voir le genre humain obtenir, une seconde chance…Elle est autant rythmée que psychologique, c’est pour cela, que Un cœur, même sombre, se doit d’être là, bien accroché. Impossible donc de lâcher ce livre, les actions s’enchaînent trop vite, avec trop d’impacts sur les personnages bien sur, mais sur nous, lecteurs également. On traverse l’envers du décor du métier de flic, on sent leur pouvoir restreint, et on ressent leur échec…Et c’est très dérangeant, ce sentiment qui nous accompagne, car c’est bel et bien le reflet de notre société.



Je trouve que le proverbe suivant illustre à merveille ce roman: « L’enfer est pavé de bonnes intentions ». Ce grand auteur nous le prouve en près de 500 pages, nous emmenant toujours plus loin dans un enfer de rues, de mafia, de violence, de drogues et d’affrontements sanglants. Tenu en haleine par cette atmosphère étouffante, cette lecture laisse des traces sur nos esprits, et assombrit le cœur, mais pour ce qui est du plaisir de lire un excellent polar, on touche de près la perfection.



Coup de cœur pour Cœur sombre!


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Les fantômes de Manhattan

Il est bon de faire un minimum abstraction des précédents romans d’un auteur à l’aune de la lecture de son nouveau livre, à fortiori lorsqu’il s’agit de R.J. Ellory. Aucun de ses récits ne ressemble au précédent. C’est particulièrement flagrant avec Les fantômes de Manhattan.



Différent pour plusieurs raisons. Parce que le roman est en fait son deuxième publié, en 2004, alors qu’il ne sort que 14 ans plus tard en français. Parce que c’est une voix féminine qui nous guide durant ces pages, celle d’Annie, 31 ans et jeune libraire.



Il est possible que certains de ses lecteurs assidus soient surpris par cette histoire et par ses personnages. La surprise passée, j’ai, pour ma part, totalement adhéré à cette intrigue émotionnellement forte et profondément touchante.



Le premier chapitre ne m’avait pourtant pas convaincu. Je l’ai trouvé inutilement emphatique. Mais voilà… Le deuxième chapitre m’a fait monter les larmes aux yeux, tant sa force intrinsèque m’a atteint au plus profond de mon être. J’étais bel et bien dedans, jusqu’au bout.



Les fantômes de Manhattan est un roman noir, mais c’est sans aucun doute le plus lumineux de livres d’Ellory. Certaines scènes (du passé) sont dures, contrebalancées par des passages contemporains remplis d’amour(s). Amour filial, romanesque, livresque, il irradie à travers les pages. L’ambiance y est même sensuelle et sexuelle parfois, ce qui est assez inhabituel chez l’écrivain anglais.



Mais Ellory est lui-même, déjà en 2004. On retrouve dans ce livre des thématiques récurrentes, de celles qui le hantent tout au long de ses différents ouvrages. Cette manière, surtout, dont les petites histoires personnelles se croisent, s’entrechoquent, se lient avec l’Histoire (avec un grand H).



Dire que j’ai été touché par ces personnages, par l’écriture soigné et expressive de l’auteur, est un doux euphémisme. J’ai trouvé certains passages bouleversants et troublants. J’ai cru en cette Annie, personnage à la fois fragile et pourtant d’une vraie force intérieure, j’ai ressenti ce qu’elle a éprouvé.



Et puis, j’ai aimé la fin, tellement aimé le dernier chapitre à en applaudir des deux mains.



Les fantômes de Manhattan conte une belle histoire et la manière dont un livre peut changer une vie. Sans aucun doute le plus lumineux des romans noirs de R.J. Ellory, avec une émotion palpable tout au long de cette intrigue aussi sombre que passionnée. Un roman inclassable qui a le potentiel de toucher un très large public, amateur de belle littérature.
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Papillon de nuit

En Caroline du Sud, Daniel Ford est accusé d’avoir assassiné son meilleur ami, Nathan Vernet. Condamné à mort, Daniel Ford attend depuis des années dans le couloir de la mort. Quelques jours avant sa mort, un prêtre se présente pour ses dernières confessions…



Un résumé simple, mais percutant. Papillon de nuit nous propose une immersion totale dans la vie de Daniel Ford et on découvre toute la vie de ce jeune homme blanc qui liera une magnifique histoire d’amitié avec Nathan Vernet, homme noir. Histoire d’amitié qui dure depuis l’enfance mais qui aura la fin tragique que l’on connait. R.J. Ellory me prouve encore son talent pour construire des personnages complexes. Rarement, on rencontre des personnages autant fascinants.



Papillon de nuit fut encore un véritable coup de cœur pour moi. Lecture totalement marquante, R.J. Ellory nous conte une histoire sombre mais tellement palpable. L’auteur britannique nous dépeint encore une fois une Amérique profonde, meurtrie et souvent violente. Nous sommes en 1982 et les Etats-Unis sont encore choqués par la mort de son président. Papillon de nuit nous raconte l’histoire (en partant de son enfance) de Daniel Ford, on y découvrira donc un pays touché par la Guerre du Vietnam, un Ku Klux Klan beaucoup trop présent et une répression très fortes contre les personnes noires. Nathan Vernet est un personnage qui croque la vie à pleine dent et cela ne plaira pas au plus grand nombre.



Au vu du commencement de l’histoire, on ne peut qu’être immergé dans l’intrigue. Comment Daniel Ford a-t-il pu en arriver là ? Est-il véritablement le fautif ? L’auteur prend le temps de tous nous expliquer. Des éléments nous paraissent futiles, mais tout prend, bien sûr, son sens à la fin. Le tout est fascinant et il est impossible de lâcher ce roman. On en arrêterait presque de manger et de dormir tant cette histoire nous obsède. Seul R.J. Ellory est capable de cela avec moi.



Papillon de nuit est un roman marquant, criant de vérité. C’est un roman qui touche, qui fait mal et qui dénonce de façon extrêmement brutale mais indispensable.
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Les assassins

Et si on se faisait un p’tit polar, histoire de frémir sous la couette et de te sentir m’envelopper de toute ta chaleur, tremblante de peur et de désir pour mon corps en pleine lecture noire ?



Bing. Tu as entendu ce bruit dans la cuisine ? Laisse-moi finir ce chapitre, cela devient intéressant, il y a le Marteau de Dieu qui va encore frapper, le sang va encore gicler de partout. Bing. Ne m’en dis pas plus, tu vas me foutre les jetons, je ne pourrai plus m’endormir et si je ne dors pas, j’aurais envie de te faire l’amour… Tu sais combien de litres de sang peuvent gicler dans une cuisine si tu te fais atomiser le crane par un marteau en acier inoxydable ? Et si tu allais me chercher une bière à la cuisine ? Ah non, j’ai eu les jambes coupées dès que mon esprit a vu cette image d’hémoglobine coulant et dégoulinant sur mon cou, sur mes seins, entre mes cuisses… Arrêtes tu m’excites grave là. Les jambes coupées ? Tiens je me demande s’il y a un tueur à la scie. Il doit bien exister un tel assassin ? La scie de Dieu, ce patronyme fait de toi un tueur mythique, au même titre que Ted Bundy ou le fameux Zodiac. Je vais t’en donner moi des assassins, des bons serial-killers américains comme dans les séries américaines.



Tu en connais beaucoup, toi, des tueurs en série dignes de ce nom. Des vrais sanguinaires qui arrachent la vie comme d’autres les pétales de marguerites. John Costello est un vrai spécialiste. Il les connaît tous, la date de chaque meurtre, le modus operandi, les appelle même par leur pseudo journalistique pour faire frémir la lectrice compulsive. Une véritable encyclopédie, il est incollable sur le sujet, question rose, jaune ou verte, faite tourner la roue, le champion des champions, j’ai nommé John Costello.



Costello, un type louche, moi je te le dis, qu’il s’appellerait Elvis que ça me fouterait presque autant les jetons. Je me méfie des gars qui s’appellent John, c’est pas un prénom ça, tout juste bon à définir un inconnu, futur victime John Doe, ou futur assassin John the Killer. Brrrr… Dis babe, tu peux sortir les poubelles ce soir… Il y a un tueur en série qui rôde dans le quartier… Je passe mon tour pour ce soir.



L’enquête dure en longueur, sur plusieurs centaines de pages. De quoi rester cloîtrer au chaud nu sous sa couette pendant des heures. Des heures à frémir, ou à se servir un verre. Des jours d’attente, des semaines, même. Dans combien de mois le tueur sortira à nouveau de sa tanière ? Et si j’appelai la fine équipe, le Dr Spencer, la blonde Penelope et le beau gosse Derek. A eux trois, ils trouveraient la solution en moins de 45 minutes chrono pubs comprises ; parce que l’heure tourne, la pendule ne s’arrête pas, et la prochaine victime tombera certainement, peut-être même avant que tu finisses de me lire, avec cette question lancinante : un marteau, un hachoir, une tête décapitée. Tiens, tu te souviens de cet épisode d’Esprits Criminels où le type découpe les jambes des uns pour les recoudre sur les jambes des autres. Une drôle expérience faite par amour. Eh bien R.J. Ellory c’est comme un épisode d’une série américaine mais en parfaitement crédible – puisque tous les tueurs mentionnés ont existé – et qui tient la longueur comme un tueur sur la route de sa machiavélique aspiration.
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Les assassins

Envie de tout savoir sur les tueurs en série sans jamais avoir osé le demander? J'ai ce qu'il vous faut dans ma besace: les assassins de R.J. Ellory.

Tout est dit dans le titre. Y a pas à tortiller, on sait de quoi on va parler. Et à quoi bon faire un titre compliqué et alambiqué quand on peut faire simple en deux mots, je vous le demande (ami Puertolas si tu m'entends..).



Et là des assassins, y en a à la pelle. Et pas des moindres. Ellory a réuni la fine fleur du serial murder, la crème des crèmes des tordus de l'humanité qui feraient presque passer Emile Louis pour un enfant de choeur.

Car il s'est mis en tête (Ellory pas Emile) de passer en revue quelques grands tueurs en série des Etats-Unis ayant marqué les années 60-70.

En s'appuyant sur une étude approfondie et documentée, il nous rafraîchit donc la mémoire sur l'incommensurable perversité de l'esprit humain et sur toute l'ingéniosité déployée quand il s'agit de faire mal, de détruire, de torturer son prochain. Et il faut admettre qu'un tordu c'est drôlement balèze et créatif dans le genre.



Le tout dans une intrigue parfaitement agencée.

En bref: un tueur en série sévit à New york en reproduisant à l'identique ses idoles (Gacy, le Zodiaque, Shawcross etc..) et donne des sueurs froides à l'inspecteur Irving en charge de l'enquête, secondé par John Costello, lui-même rescapé d'un serial killer, le Marteau de Dieu (c'est toujours un délicieux moment de poésie ces surnoms: l'étrangleur, le boucher, le cannibale, que de rêve, que de rêve, n'en jetez plus).



La tension est palpable jusqu'à la dernière page, et le lecteur est emporté dans un déferlement de violence qui semble sans fin. On croit à une piste, on s'enflamme, puis on doute, on compte les cadavres, on ouvre des grands yeux d'incrédulité, on referme nos grands yeux de dégoût, et on attend surtout l'issue fébrilement.



La folie étant toujours incompréhensible, Ellory cherche non pas une explication aux gestes fous de ces types, mais plutôt à mettre l'accent sur l'étendue de la noirceur de l'être humain. L'homme est capable de tout, et du pire.

Car que penser également de ces fétichistes qui idolâtrent ces monstres et s'en entichent au point de collectionner de macabres souvenirs? Dans le domaine du pourri et de l'ignoble, on leur décernerait bien une petite palme tiens.



Pour ceux qui douteraient encore du côté obscur de l'humain, ruez vous donc sur ce bouquin, calez vous dans le canap' et entrez dans l'univers de Costello et Irving.

Et que la force soit avec vous.

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Mauvaise étoile

Les personnages:



Clay et Elliot sont deux frères réunis, formant une symbiose complémentaire. Un grain de sable va pourtant s’insérer dans la fratrie, et comme c’est le Mal en personne, le Big Bang n’est forcement pas loin. Entre êtres humains imparfaits et choix diamétralement opposé, nous observons la lente distorsion d’un lien unique.



Ce que j’ai ressenti:



Une Mauvaise étoile influence-t-elle une vie? Est-ce que le droit chemin est éclairé par une bonne fée? « Dis moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es »…..Nombres de questionnements auront leur réponses dans ses pages…



Ce road trip à deux vitesses montre les deux différents chemins qu’il nous faut emprunter dans une vie: celui du Bien ou celui du Mal. Avec les mêmes chances et un passé violent, deux frères se retrouvent à emprunter deux voies différentes, nous prouvant que seule la volonté décide de notre voie. Cette double vision était des plus intéressantes. Suivre Clay ou Digger, c’est passer du chaud au froid, connaitre l’enfer lumineux, combattre l’espoir ténébreux. C’était aussi violent, que ce que c’était doux. Une alchimie pimenté/sucré qui déménage en esprit, servie par une plume excellente. Ellory possède un grand talent!



L’état fusionnel entre deux êtres est un thème récurrent chez l’auteur, mais ici, l’avoir fait naitre chez des demi frères, ça ajoute une substance sanguine, qui prend encore plus aux tripes. Il y a presque une évidence à cette union, mais aussi la jalousie fraternelle qui se mêlent, et ça donne de suite un mélange d’autant plus sulfureux.



Quand je me tourne vers les étoiles, j’aime y voir celle qui nous influence. Je ne crois pas qu’il puisse y en avoir de plus mauvaise que d’autres, je les trouve juste parfaites, apaisantes et réconfortantes. C’est sur que dès fois, on se dit que certains ont vraiment eu la Fée Bleue (cf Pinocchio) qui ont veillé sur eux, pour les autres, je les invite à regarder d’autant mieux ses milliards d’éclats fabuleux qui illumine les ténèbres nocturnes comme autant de chances à saisir pour devenir à l’intérieur de leur vie, de leur corps, de leur âme, un spectacle de lumière.





En bref, une bien jolie lecture qui nous entraine vers le chemin de la vie et ses multiples choix. A vous de le lire!!!!!


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Papillon de nuit

Parlons d’abord, du livre objet, car c’est bien la première approche qui est souvent déterminante. La couverture est sublime, simple, mais quand on y regarde plus attentivement, la finesse des détails est magnifique, le papillon qui retrouve sa moitié à l’intérieur, c’est joliment trouvé. Le format aussi est génial pas tout à fait un poche, pas tout à fait un grand livre, mais il est si bien à prendre en main, la taille parfaite d’un trésor. Car n’en doutez pas ce livre en est un. Ellory parle de magie, « Absolument magique p.7 » c’est exact, mais moi, j’y ai trouvé la quintessence. Une lecture à tomber à la renverse. Un chef d’oeuvre! Et quand je pense que c’est son premier livre, on s’étonne qu’il n’est pas été plus reconnu à sa sortie. Cette réédition aura à mon sens tout le succès qu’il mérite….



Je crois que tout s’est joué dès les premières lignes, le premier chapitre. Ses mots sont choisis avec tant de soin, on sent une force tourbillonnante, une urgence effrénée (et pour cause! ), une beauté lexicale qui nous submerge, et le raz de marée nous emporte vers des contrées lointaines, un lieu de non-retour.



Suivre Daniel, c’est plonger en apnée dans les pensées intimes d’un jeune homme, mais aussi dans un contexte particulier, où Liberté est un mot intangible. J’ai adoré partir dans ce passé turbulent, violent, décisif de notre avenir. On voit mieux avec du recul, les évènements qui ont changé le monde, pour nous donner ce Présent aux allures de folie, ses failles et ses avancées notoires. On est pris à la fois dans la jeunesse et ses excès, mais l’auteur sait nous donner aussi un regard très éclairé sur la politique de cette période si contradictoire.



« L’Amérique s’est aperçue que ceux qui pouvaient tuer son président en plein jour pouvaient faire tout ce qu’ils voulaient. Il n’y avait plus un homme seul, le meneur de la nation, mais une fraternité invisible non élue. Et cette meme fraternité nous a donné le LSD et la psychiatrie, l’amour libre, la pornographie, la violence à la télé, tout ce qui faisait qu’il était acceptable d’être dingue. » p71



La guerre est un thème récurrent chez Ellory, mais il arrive à nous la faire vivre autrement, il lui donne des pensées, des peurs, des pertes Humaines. Cela prend plus d’ampleur, une valeur personnelle, un choc plus intime. On n’est pas dans l’Histoire, on vit ses histoires, on la ressent avec ce qu’il en coûte de pleurs et de déchirures internes.



J’ai été émue, le cœur serré de revivre les derniers mots d’un condamné. C’est saisissant cette confession! D’une rare justesse. Toute cette souffrance, cette violence mais, à contrario cet espoir, l’envolée poétique de ce papillon de nuit, nous donne un moment unique et intense de lecture. Le battement d’ailes a réussi son effet, un tsunami d’émotions m’a submergée. L’auteur voit toujours la beauté de ce monde dans de minuscules détails, nous fait ressurgir nos plus belles émotions alors que le chaos règne, et c’est cet exploit qui en fait un sublime instant de plaisir , jusqu’à nous monter les larmes.



J’ai tellement noté de citations que si je les livrai toutes, j’aurais l’impression de spolier le meilleur. C’est d’ailleurs tout le livre qu’il faudrait vous retransmettre. Pour moi, c’est tellement riche en perles d’écriture que ça en devient un trésor, mon « Précieux »….Je pense que vous l’aurez compris, ce livre est à LIRE!!!!A relire. A partager. A découvrir…..


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Vendetta

Sèche comme une pomme de pin tombée depuis six mois de son pin. Aussi peu inspirée qu'après la lecture d'un essai sur la physique quantique ou l'audition d'un discours de deux heures par un homo politicus lambda.

Je viens de fermer Vendetta.

Mais cornouille! Que puis-je en dire si je m'abstiens de le raconter?



Je n'ai pas adoré et je n'ai pas détesté. Je n'ai pas succombé mais je ne me suis pas agacée. Pourtant… Tout de même… C'était un livre avec des pages pleines de mots. Plein de pages. Plein de mots. Et des chapitres. Et des paragraphes. (Mine de rien je remplis mon petit billet). Au milieu, des signes de ponctuation. Le tout imprimé en noir sur papier blanc.

Je transpire. Mes doigts se tétanisent sur le clavier. Mes neurones s'affolent. Allons! Allons! Il faut se motiver. Alors ce bouquin, c'est… Euh…:



- une histoire de la mafia aux Etats-Unis? Un peu mais pas vraiment. L'ambition de la fresque historique se délite au fil des pages. La multiplication des noms des familles italiennes ne suffit pas à répondre aux exigences de l'Histoire. Les détails accumulent les personnages mais nagent dans un fond inconsistant.



- Un face à face tendu entre un tueur mafioso mais Cubain et un flic qui foire sa vie familiale à bien trop picoler? Un peu mais pas vraiment. Le face à face vire au monologue, à la confession complaisante d'un sexagénaire qui ne cause pas mais disserte tel un prof d'université. Ellory écrit bien. Oui. Mais il donne ses mots à son personnage, oublieux que le personnage doit lui donner ses mots.`



- Une enquête policière? Un peu mais pas vraiment. On se fiche rapidement de savoir où est Catherine Ducane, indifférence apparemment partagée par R.J. Ellory. Qu'un bataillon de flics du FBI soient sur les dents semble lui suffire.



Enfin, la Louisiane d'Ellory (anglais) ne ressemble guère à la Louisiane de James Lee Burke. L'une est un décors peint, l'autre infiniment incarnée. Je préfère les bayous, les orages pourpres, la moiteur solide de l'auteur américain, la difficile cohabitation entre blancs et noirs.

Vendetta c'est plein de mots, plein de pages au service d'une certaine superficialité. Trop d'ambition tuerait-elle l'ambition?

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Les assassins

De R.J. Ellory, j’avais déjà lu « Seul le silence » et « Les anonymes ». J’avais beaucoup aimé ces deux livres. J’ai ensuite continué à alimenter ma PAL avec les livres de cet auteur. Mais finalement, ce n’est que maintenant que je me suis décidé à relire un bouquin de monsieur Ellory. Pourquoi ? J’avoue qu’à part avoir des arguments en lien avec mon manque chronique de temps, je ne vois pas moi-même pourquoi j’ai tant tardé à relire un de ses livres.

En tout cas le plaisir de la lecture a été au rendez-vous et je ne peux finalement que me réjouir d’avoir encore dans ma PAL plusieurs de ses livres.

Le titre du livre ne laisse guère de place quant au sujet de cette histoire. Un titre glaçant, court, net et précis comme un coup de scalpel.

C’est à New-York que va se dérouler cette sombre aventure. Le début ressemble plus à une sorte de documentaire policier, mettant en scène plusieurs policiers enquêtant sur des meurtres qui n’ont aucun point en commun. D’ailleurs ces policiers travaillent dans des commissariats et quartiers fort différents. Un inspecteur va se détacher peu à peu dans l’histoire : Ray Irving. Il n’échappe certes pas aux clichés du genre avec ses blessures et son vécu douloureux. Ce dernier va devoir se mettre en contact avec une journaliste, Karen Langley, qui semble connaitre beaucoup de détails concernant son enquête. Grace à elle, il va rencontrer l’enquêteur de cette dernière, John Costello. C’est la rencontre entre ces deux personnages qui va être déterminante pour que l’enquête avance. En effet, John Costello est un survivant. Il a échappé à un tueur en série et il est le premier à faire le lien entre les différents meurtres qui ont eu lieu ces derniers jours. C’est lui qui va comprendre qu’il y a un tueur en série qui reproduit aux dates anniversaires des meurtres d’autres tueurs en série.

Cette histoire se lit presque d’une seule traite, et le suspense est haletant. Ici, pas de rebondissement spectaculaire à presque chaque fin de chapitre. On avance au gré de l’enquête, qui piétine fort longtemps car le tueur ne semble laisser aucun indice.

L’évocation des meurtres et surtout de ces tueurs en série qui sont bien réels fait froid dans le dos, il faut le reconnaitre. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de m’interroger sur le côté morbide et fascinant de ces meurtriers. En effet, ils ont leurs adeptes et leurs fans et beaucoup de littérature leur est consacrée (sans compter les séries télévisées)

Je n’en raconterai pas plus au sujet de cette histoire que j’ai trouvée fort bien écrite.

Une très très bonne lecture.



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