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Critiques de Rabindranath Tagore (206)
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Kabuliwallah et autres histoires

Genre peu prisé en France où l’on préfère les récits plus longs mais très apprécié dans les pays anglophones, la nouvelle réussit l’exploit de concentrer en quelques pages la substance d’une vie. C’est un exercice difficile et parfaitement réussi par Rabindranath Tagore qui écrit dans ce recueil des nouvelles très courtes, quatre ou cinq pages en moyenne. Ces histoires nous plongent dans le Bengale de la fin du 19ème. Avec beaucoup d’humanité, l’auteur se penche sur les joies et les souffrances des villageois et donne la parole aux invisibles : les filles mariées dès l’âge de 9 et les victimes d’un ordre social impitoyable qui les réduit à la misère. Il est aussi question d’humiliation, de trahison et de cupidité. Peu d’histoires finissent bien. C’est un monde cruel où les femmes subissent le pouvoir des hommes et où les cœurs tendres finissent brisés. Seul est libre celui qui ne s’attache à personne et poursuit son itinérance au gré des rencontres et des opportunités qui se présentent, tel Tarapada dans Le Visiteur ou qui prend son destin en main comme Giribala, l’épouse bafouée. Toutes ces histoires nous offrent un portrait à la fois réaliste et poétique composé de toutes ces vies anonymes que l’histoire passe sous silence mais qui n’en forment pas moins la trame essentielle.



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Le jardinier d'amour - La jeune lune

Très beau recueil de poèmes sensuels et exotiques. Un délice pour les gourmands, les amoureux de l’amour et des plaisirs des sens.



Assurément un livre que je garderai sur ma table de chevet.

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Chârulatâ

Craignant que sa jeune épouse s'ennuie, seule dans le gynécée tandis que lui se passionne pour le journal qu'il a fondé, Bhupati fait venir un sien cousin , Amal, et lui demande de tenir compagnie, instruire, distraire, la belle Chârulatâ.

A quoi s'attendait-il exactement?

Ce roman a paraît-il fait scandale lors de sa publication au début du siècle précédent, mais peut paraître bien sage à nos yeux modernes trop habitués à une débauche orgiaque entre les pages au moindre prétexte. La force des sentiments de Chârulatâ n'en est pas moins rendue magnifiquement et c'est une plongée dans une civilisation finalement si peu connue, l'Inde de 1901, si différente de tout ce que nous connaissons, et probablement très différente aussi de l'Inde actuelle.

Franchement, Amal est un personnage odieux mais et Chârulatâ et son mari ont su me toucher avec beaucoup de grâce.



Un court roman qui mérite que vous lui donniez sa chance.
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Chârulatâ

Ce roman a été écrit en 1901. Inédit en français, il a été traduit en français par les éditions Zulma en 2009. Court (une centaine de pages), il nous en apprend pourtant beaucoup sur la bonne société indienne au temps de l’empire britannique.

C’est vrai : nous avons tous le souvenir littéraire de ses officiers anglais revenant au Royaume-Uni après avoir séjourné en Inde. Je pense aux romans de Sir Arthur Conan Doyle (le colonel Moran…) ou à ceux d’Agatha Christie. Mais qu’en était-il chez les indiens qui s’étaient intégrés à cette bonne société ? Nous avons ici Bhupati et Charulata, son épouse, Charu pour presque tous. Lui dirige un journal publié en anglais. Elle dirige sa maison, attend le retour de son mari. Union arrangée ? Bien sûr, comme toutes celles de cette période. Cependant, Bhupati a tenu cet union pour acquise, et n’a jamais vraiment cherché à avoir une communion, pour ne pas dire une communication avec sa femme. Et pourtant, ils ont été mariés pendant douze ans, et lui s’impliquait énormément dans son travail.

Il n’est pas un monstre d’égoïsme, pourtant. Juste quelqu’un qui a tout pris pour acquis et ne s’est jamais posé de question – ou alors, trop tard. Pour pallier la solitude de son épouse (ils n’ont pas d’enfants), il invite à vivre chez lui son neveu, étudiant. Et Bhupati est vraiment le seul à ne pas voir non la liaison de sa femme et de son jeune neveu, rien de tel ici, mais la profondeur des sentiments que Charu éprouve pour lui.

Nous ne sommes pas, à mes yeux, dans un vaudeville. Nous sommes dans une tragédie intime. Les sentiments sont impossibles à dire, encore plus à partager et à vivre. Chacun souffre, sans remède pour cette douleur. Ni le rapprochement, ni l’éloignement ne peuvent soulager les trois membres de ce trio amoureux. L’écriture, qui avait permis à Amal et Charu de se rapprocher, de s’opposer, inconsciemment peut-être, à Bhupati (lui publie un journal anglais, eux deux écrivent en bengali), est un nouvel instrument de séparation, prouvant l’impossibilité de dire, renvoyant aussi Bhupati à sa médiocrité.

Ce roman est à lire pour découvrir une autre facette de la littérature indienne. Son auteur a eu le prix Nobel de littérature en 1913.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Aux bords du Gange et autres nouvelles

J'avais déjà lu un texte de Tagore que j'avais bien aimé, la bibliothèque a récemment enrichi son rayon "littérature d'Inde", C'est donc parti pour un recueil de nouvelles, presque toutes racontées par un narrateur anonyme...



(pour voir le détail des textes, suivre le lien tout au bas de cet avis)



Grosso modo j'ai bien aimé ces nouvelles, même si j'ai trouvé "la nuit suprême" et "la clef de l'énigme" un peu attendues. Parfois légèrement fantastiques ( évidemment j'ai une préférence pour le Squelette et le gardien de l'héritage, on ne se refait pas!) elles sont pourtant loin du portrait de l'Inde qui fait rêver: ici les personnages sont mesquins, odieux, avares, procéduriers et se querellent sans cesse pour des raisons fallacieuses. Les habitants sont englués dans des traditions ancestrales pas toujours défendables, c'est le moins qu'on puisse dire, et comme partout l'argent, dès qu'il y en a un peu devient une obsession. Elles pourraient se passer quasiment n'importe où dans le monde en fait. et il y a en filigrane, légèrement, une contestation de la condition féminine. Pas encore très revendicative, mais présente. Dans Chârulâtâ, que j'avais lu précédemment, l'héroïne luttait à sa manière par l'écriture, contre les préjugés sexistes et pour la valorisation de sa langue maternelle



« Dans notre pays aussi, lorsque les femmes, libérées des entraves artificielles

obtiendront la plénitude de leur humanité, les hommes aussi atteindront leur plénitude », dixit l'auteur en 1922 ou encore « Celui qui a créé Kumu (c'est-à-dire la femme) l’a façonnée avec un immense respect. Personne n’a le droit de l’humilier, pas même un empereur ! » Je pense que Kumudini, d'où vient cette phrase, sera ma prochaine lecture de cet auteur si je la trouve.



Le reproche principal que j'ai à faire à cette édition, qui regroupe quelques nouvelles issues d'un recueil " connaissance de l'Orient, série Inde", c'est que quasiment jamais les termes ne sont expliqués ( ou alors dans les deux dernières nouvelles), le lecteur occidental manque forcément de repères: parler d'une faille de zemindar, en italique dans le texte, d'un gamin qui a mis en pièce un dhoti, ou qui secoue un chadar, ou fait tomber une gamcha.. certes, mais une note de bas de page pour expliciter les termes ou préciser juste de quoi il s'agit, ça serait pas mal et ça éviterai de couper la lecture en se demandant de quoi il peut bien s'agir. C'est bête, mais ce genre de chose me dérange vraiment. Les lecteurs qui veulent s'initier à la littérature indienne avec une édition à 2€ ne sont pas tous de fin connaisseurs de la culture ou des habits traditionnels. C'est vraiment vraiment frustrant.
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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La Maison et le Monde

C'est un très grand roman. 3 personnages s'affrontent, qui chacun représentent une vision du monde. Nikli est un sage, il prône les valeurs de l'esprit, bien qu'il soit un Maharadja richissime.IL est épris de sa femme Bimala, qui est encore complètement sous sa coupe et refuse l'émancipation qu'il souhaiterait pour elle. Le fond historique est celui de l'indépendance de l'Inde, de la naissance des mouvements nationalistes. Sandip est un ami d'université de Nickil, mais à l'inverse de lui, c'est un arriviste sans scrupules pour qui la fin justifie les moyens. Il est à l'opposé de Nickil. C'est également un flatteur, qui aime à prendre la naive Bimala dans ses filets. Celle-ci se laisse séduire par la personnalité virile et passionnée de Sandip, jusqu'à ce qu'elle commette un acte qui la rabaisse à ses propres yeux (elle vole sa belle-soeur)et lui fasse prendre conscience de la perte de sa dignité. On voit que Tagore a voulu peindre 3 types humains, mais surtout 2 visions 2 monde opposées, l'une préconisant la violence, la prise de pouvoir sur l'autre par la force oupar la séduction, l'autre au contraire nonvviolente, s'opposant complètement à lune quelconque manipulation de l'autre. Il me reste encore à creuser pour comprendre le contexte historique de l'histoire du Bengale. C'est en tout cas un roman que j'ai énormément apprécié de par la finesse de sa peinture de l'être humain.
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La Maison et le Monde

« La maison dans le monde » est un huis clos avec trois personnages, Nikhil, jeune maharadjah, aux idées libérales, ouvert à l’Occident, Bimala son épouse, respectueuse de la tradition du Purdah (c’est à dire un écran, la réclusion des femmes dans le Zenana et toutes les coutumes qui s’y rattachent), et Sandip, nationaliste, militant du mouvement de l’économie locale.



L’auteur nous fait découvrir le Bengale d’alors, la vie de ses personnages avec les idées nouvelles pas facile dans ce monde dont les valeurs ancestrales font partie intégrante de la vie.

Tagore avec toujours la même beauté de son écriture, poétique, nous fait partager les sentiments, les réflexions de chacun, et aussi l’émancipation de la femme.



L’histoire est intéressante mais je n’ai pas été totalement emporté par ce roman, mais cela ne m’empêchera pas de continuer à découvrir ce grand Auteur.
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Mashi

Un recueil de nouvelles qui se déroulent en Inde, au tournant du 20ème siècle.

Les thématiques récurrentes sont le deuil, le mariage (souvent malheureux pour l'une des parties), les conventions et traditions régissent la société indienne d'alors. Le tout saupoudré de croyances hindoues et de confrontation avec la modernité, apportée par les Britanniques.

Je fus agréablement surprise : chaque nouvelle est un monde à elle seule, comme peut l'être un roman. Pour une fois, je ne les oubliais pas sitôt lues, ou ne les confondais pas ; le style et le traitement de Tagore y sont certainement pour quelque chose : écriture moderne, sans lourdeur, des personnages très différents dans chaque nouvelle, il insuffle la vie à chaque personnage et chaque situation.
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Chârulatâ

La Charulata de Rabindranath Tagore m'a fait penser à Madame Bovary de Gustave Flaubert avec le même ennui à le lire ...

Sauf que cette fois, nous sommes loin de la Normandie du XIXe siècle et que Charulata se déroule dans le cadre de la société coloniale indienne du début du XXe siècle.

Le contexte culturel et social de l'Inde coloniale offre une perspective différente, mettant en avant des valeurs, des normes et des dynamiques sociales spécifiques à cette époque et à cette région.

Plus "soft", ce livre se concentre sur les désirs et les frustrations d'une femme confinée dans une société patriarcale en abordant surtout les conflits intérieurs, l'isolement émotionnel et les aspirations de Charulata.

Ce livre explore le thème de la solitude et des rêves non réalisés en mettant en avant la complexité émotionnelle du personnage principal et la manière dont elle trouve des échappatoires à travers ses aspirations créatives. Mais quel ennui ...

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Aux bords du Gange et autres nouvelles

Je suis contente d'avoir lu ce petit recueil de six Nouvelles écrites par Rabindranath Tagore, prix Nobel de Littérature 1913. Les nouvelles sont bien choisies, bien écrites, et de longueur égale. Chaque récit est soigné et agréable à lire, c'est un joli petit livre à offrir pour découvrir cet écrivain.



L'atmosphère générale qui se dégage des récits, de nouvelle en nouvelle, reste un peu envoûtante, un peu mystérieuse, de façon plaisante, même pour la première qui met en scène un fantôme. La deuxième nouvelle "La nuit suprême" m'a beaucoup plu.





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Histoires de fantômes indiens

Plusieurs dizaines d'années avant que la phrase « show, don't tell » (« montrez au lieu de raconter ») ne devienne la sacro-sainte règle d'écriture la plus rabâchée du net, Rabindranath Tagore prenait exactement le chemin inverse. Et prouve toujours qu'une histoire peut tout autant être efficace à travers un bon récit... où l'on ne montre rien ou presque.



Cette façon de faire se retrouve non seulement dans la structure de certaines des présentes histoires, où l'auteur entretient le mystère, voire la confusion, sur une partie des faits, mais également dans sa façon de traiter le fantastique quand il est présent (ce qui n'est pas le cas dans deux des sept récits). Sa plume se veut très sensorielle et ses fantômes, très réalistes : « Obsession » mis à part, point de vision d'horreur ici, tout est dans la suggestion d'un murmure du vent ou d'une ombre insaisissable aperçue du coin de l’œil et ni les personnages ni le lecteur ne savent jamais vraiment s'ils rêvent éveillés où s'il y a effectivement « quelque chose ». Ceci dit, comme dans la vraie vie, l'incertitude est finalement bien plus flippante que son contraire.



De toutes façons, il s'agit moins d'histoires de fantômes que de drames humains. S'il y a bien une chose qui transparaît dans ces histoires, c'est l'injustice de la vie, que ce soit à travers les coups du sort ou la duplicité d'autrui et le fantastique n'est finalement qu'un prétexte, une béquille sur lesquelles s'appuie tout le reste : amours déçues, problèmes d'argent, de niveau social, trahisons...



Si vous voulez vraiment des fantômes et du folklore donc, vous allez déchanter sitôt les trois premières histoires passées, les suivantes faisant, au mieux, à peine allusion aux revenants.



Ce qui ne veut pas dire que la lecture, à défaut d'être joyeuse, n'est pas plaisante, la plume de l'auteur étant très belle et ne nous laissant pas le temps de nous ennuyer.



Histoires de fantômes indiens est donc un titre à découvrir, d'autant qu'il se lit très vite.



C'est peut-être là un souci, le poche d'à peine 200 pages imprimées très gros étant tout de même facturé 9€... pour un texte absolument blindé de coquilles ! Le correcteur d'arléa était-il fatigué, à court de café, mal payé, tout ça à la fois ? Quoiqu'il en soit, la plume de Rabindranath Tagore méritait un meilleur traitement... Ça ne gâche pas les histoires en elles-mêmes, mais la lecture, si : quoi que mieux pour gâcher l'immersion qu'une faute grossière qui saute aux yeux ?
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Chârulatâ

On le lit vite, c'est facile, c'est prenant - enfin, en apparence. Il faut faire l'effort de rentrer dans la peau et dans les pensées de cette Indienne d'il y a si longtemps qu'elle n'osera jamais s'avouer à elle-même ses sentiments. Il faut faire l'effort de rentrer dans cette culture du non-dit et des élans étouffés. Il faut faire l'effort de rentrer dans l'oeuvre de Tagore. Mais même plein de profondeur et malgré toute son ambiguïté, ce court roman n'atteint pas l'ambition et l'ampleur du chef-d'oeuvre du maître, La Maison et le Monde.
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La Jeune lune

Dépaysant, naïf - mais un peu trop enfantin et fils-à-maman pour mon goût. ..
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La Maison et le Monde

Récit à trois voix, celles de Bimala, jeune femme rentrée dans la famille d’un Rajah alors qu’elle était issue d’un milieu plus modeste, de Nikhil, son mari, et de Sandip, un agitateur politique, luttant pour l’indépendance indienne.



Bimala va se trouver prise d'une grande admiration pour Sandip, et approuver ses théories extrêmes, jusqu’à trahir son mari. Nikhil va assister à la déconstruction de son monde, entre l’abandon de sa femme et une violence qui monte dans la région, les tensions entre communautés qui s’exacerbent, une situation dans laquelle les principes ont plus d’importance que les hommes et leurs vies. Et Sandip qui provoque un maximum de troubles, se moquant des conséquences qui peuvent survenir, usant de son charisme, de son éloquence, de son ascendant sur les êtres.



Un très beau roman, moins frustrant que Chârulatâ, parce qu’il nous livre des éléments bien plus consistants sur le personnage principal qu’est Bimala et nous donne des aperçus sur la vie indienne. A la fois sur les éléments traditionnels comme la Purdah, qui explique en partie les difficultés entre Bimala et Nikhil, le fonctionnement de la société, ainsi que le climat politique dans la lutte pour l’indépendance. Les personnages gagnent ainsi en épaisseur, et le style de Tagore est toujours aussi magnifique et nous berce par sa mélodie, glisse en douceur, alors que le récit est en réalité très noir, abouti à la violence et à la mort. La raison ne peut vaincre la violence et le goût de domination de certains. C’est uniquement lorsque le drame définitif s’est produit que l’on peut analyser la situation avec lucidité et justesse, et vivre avec ses regrets. Dans l’action, on se laisse emporter pas les sentiments, les sensations immédiates, et donc facilement manipuler par ceux qui savent les orchestrer pour arriver à leurs fins.

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Chârulatâ

Il s’agit d’une longue nouvelle. Le personnage qui donne son nom au récit est une jeune femme marié à un homme un peu plus âgé, et qui est très occupé par le journal qu’il édite. Tellement occupé qu’il ne s’occupe guère de son épouse. Et comme ils sont très à l’aise matériellement et qu’ils n’ont pas d’enfants, Chârulatâ n’a pas grand-chose à faire de ses journées. Elle s’attache à un cousin de son mari qui vit chez eux, et qui est sensé lui donner des cours. Ils ont le même âge, ils imaginent ensemble des choses, comme dessiner un jardin tellement somptueux qu’il ne pourra jamais être réalisé. Ils sont tous les deux passionnés de littérature et s’essaient à l’écriture. Bref, ils ont un monde à eux qu’ils partagent. Mais cette situation ne peut durer et Amal, le beau cousin finira par s’envoler du nid douillet pour vivre sa propre vie. Et Chârulatâ ne pourra pas vraiment le supporter.



C’est incontestablement un joli récit, avec plein de petits détails, qui peignent avec délicatesse la nature profonde des personnages, et en premier lieu de Chârulatâ, jeune femme encore enfantine, charmeuse, intelligente, sensible, capricieuse….



Mais j’ai été un peu frustrée par cette lecture, peut être à cause de la longueur du texte, qui ne fait que donner une image à un moment donné, mais ne développe pas vraiment une évolution des personnages, pas vraiment d’intrigue non plus, juste un tout petit moment de vie. J’aurais voulu en savoir plus sur les personnages, et aussi peut être sur la société indienne, sur le contexte de l’époque, que l’on évoque presque pas alors que le mari de Chârulatâ dirige un journal et qu’il est censé être engagé politiquement.



Mais en même temps, il y a quelque chose dans ce livre, qui malgré ma frustration me donne envie de mieux connaître son auteur et son univers, de lire d’autres livres écrits pas lui. Une sorte de petite mélodie, pas très forte, mais en même temps très obsédante, quelques petites notes qu’on n’arrive pas à chasser de sa tête, alors qu’elles paraissent très simples.



Tagore rend très bien des variations quasi imperceptibles du cœur, ces attachements qui ne disent pas leurs noms, la difficulté d’éprouver la même chose au même moment, et le sentiment de solitude qui en découle. C’est arachnéen et presque transparent, il ne faut pas s’attendre à des couleurs vives, mais prendre le temps de distinguer des nuances pastels.

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Kabuliwallah

"Kabuliwallah", est un des vingt-deux récits qui composent ce recueil de nouvelles du grand Tagore, Prix Nobel de Littérature en 1913. C'est bien sûr dans sa région natale du Bengale que Tagore nous transporte à travers ce livre.

Chaque nouvelle est un délice, un envoûtement, qui se savoure, toutes les histoires sont intéressantes et l'on constate surtout qu'elles sont remplies de sagesse.

Les relations entre humains sont omniprésentes et chacune des nouvelles est unique. Un grand plaisir de lecture, un bon concentré du talent de Tagore.
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Souvenirs d'enfance

Rabindranath Tagore nous raconte son enfance. Son quotidien qui s’organise entre l’école et ses loisirs, sa découverte de la poésie…

J’ai découvert avec plaisir sa grande famille, même si j’aurai aimé la connaître encore plus. J’aime beaucoup découvrir les vies de personnes ayant marqué une période de l’histoire. Certains passages sont néanmoins moins prenant mais je continuerai volontiers avec Souvenirs qui, je pense, couvre une plus grande période de sa vie.

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La Petite Mariée - Nuage et Soleil

Ces deux nouvelles remarquablement écrites, qui nous entraînent dans le rêve, la poésie.

Tagore poète indien sait faire rimer les émotions et les passions.



La première nouvelle, Apurbo bachelier ès Arts, retourne dans son village et tombe amoureux de Mrinmayi, une jeune fille vive et surtout très espiègle. Au grand dam de sa mère Apurbo veut épouser Mrinmayi, mais celle-ci même après le mariage refuse l'amour de son époux jusqu'au jour où !!!!



La seconde nouvelle, Giribala n'est qu'une petite fille quand elle demande à Sashibhusan jeune diplômé en droit de lui apprendre à lire. Les années passent et Sashi ne voit pas grandir la petite.



Toujours autant de style, l'auteur connaît bien et surtout décrit très bien son pays, ses coutumes, son ambiance, la nature, tout est émerveillement, sérénité.

J'ai découvert un grand auteur, à lire, relire.
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De l'aube au crépuscule

C’est avec ce petit recueil que je découvre Rabindranath Tagore. « De l’aube au crépuscule » constitue une étape indienne de mon « tour du monde ».

Rien que le livre en lui-même est une pépite, petit format presque carré, un beau paysage mystérieux, un titre qui fait rêver, et un couple, dans un coin, presque caché, sur la quatrième de couverture…

C’est une très belle écriture. On se laisse entraîner par la musique des mots et des phrases. Ces poèmes sont empreints de spiritualité, allant de la prière à la méditation ou à la gratitude. C’est un hymne à la Vie, dans toutes ses facettes, qui nous fait nous élever. Au moins le temps de cette lecture, parenthèse enchanteresse.
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Kabuliwallah

Rabindranath Tagore, Prix Nobel de Littérature en 1913, fut aussi compositeur, peintre et philosophe. Issu de la caste des brahmanes, il a une enfance calme et paisible, loin des tracas des Indiens qui doivent travailler pour manger. Cette situation ne l'a pourtant pas empêché de dénoncer le système qui veut qu'en Inde, les riches, les zamindars (grands propriétaires fonciers), exploitent les pauvres. C'est l'objet d'au moins une nouvelle du recueil. Beaucoup d'autres parlent du rôle de la femme, très en retrait, mariée de force très jeune et qui doit se soumettre aux volontés d'un mari pas toujours en avance sur son époque quant aux droits des femmes. Ce qui est étonnant dans ces textes, c'est l'opposition entre la relation forte qui existe entre le père et ses filles, il est souvent chamboulé lorsqu'il doit marier sa fille et la voit quitter la maison pour celle de son époux, et le peu de considération qu'ont les hommes pour leurs femmes. A croire, que mariées, elles perdent leur intérêt. Néanmoins, Rabindranath Tagore décrit beaucoup de femmes fortes, ayant du caractère et ne se laissant pas faire : elles revendiquent, osent se rebeller et résister à leurs maris, souvent pour le bien des enfants plus que pour le leur, au risque de se mettre la communauté à dos. Elles peuvent être aussi vénales, jalouses des biens des autres surtout lorsque l'homme de la maison n'aspire qu'à une vie paisible ; mais il faut dire que c'est elle qui doit faire bouillir la marmite et que sans argent ce n'est pas facile, surtout si monsieur ne veut pas travailler.



Rabindranath Tagore est réaliste, il décrit des situations envisageables voire certaines se sont produites. Son style est à la fois réaliste donc mais aussi lyrique, dans les paysages, les rêves,... Il emprunte beaucoup aux coutumes, aux contes, aux fables, à la mythologie indienne. Ses courtes histoires sont tragiques, dramatiques ou plus légères, plus enlevées, je n'irai pas jusqu'à dire qu'elles sont primesautières même si certaines arrachent des sourires. Non, ce sont des histoires de vies qui en disent long sur l'Inde du XIXème siècle, les castes, les relations entre les pères et les filles, souvent belles et tendres, entre les pères et les fils, plus conflictuelles, le fils voulant égaler voire dépasser le père, entre les maris et les femmes, pas toujours sereines, mais parfois très profondes quand bien même les mariages ont été arrangés, entre les mères et les enfants, protectrices dans les deux sens...



Je connaissais Rabindranath Tagore, au moins son nom, mais je ne saurais dire pour quelles raisons. Maintenant, j'en ai une excellente : ses nouvelles éditées chez Zulma dans un volume divinement couvert.
Lien : http://lyvres.fr
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