Citations de Ragnar Jónasson (682)
Le Vendredi saint était sacré à la maison, même si ses parents n'étaient pas spécialement croyants.
Il arrivait parfois à Ari d'aller se balader la nuit, en été comme en hiver. C'était une expérience presque magique, la ville semblait si tranquille dans ce silence cotonneux, et à cet instant il fut envahi d'une émotion comparable.
La cruelle réalité finissait par étendre ses griffes partout, même aux confins du monde.
Le temps est comme un accordéon :un instant comprimé, le suivant s'étirant interminablement.
… il n’était pas forcément trop tard. À cette période de l’année, il n’y avait pas réellement de différence entre le jour et la nuit ; celle-ci n’était rien d’autre qu’un état d’esprit.
(France Loisirs, p.158)
[ une jeune femme en 1948, en Islande - pays indépendant du Danemark depuis 1918 ]
Comme elle les enviait, ces étudiants, ce soir. Elle avait du potentiel mais elle ne pourrait jamais devenir "quelqu'un". L'Islande était supposée être une société sans classes, où tous étaient égaux et avaient les mêmes chances de réussir. Mais c'était un mythe ; elle n'échapperait jamais à sa condition de mère célibataire d'un milieu pauvre, condamnée à des jobs mal payés sans aucune sécurité. Pas une seule chance de s'en sortir, non.
(p. 60)
There was usually no escaping the snow in the wintertime in this, the northernmost town in Iceland, which was so close to the Arctic Circle, the sun disappeared behind the mountains in the depths of winter.
- Et dire que je le prenais pour un type bien.
- Même les types bien peuvent se faire tuer.
- Si vous le dites...
La liberté est une chose merveilleuse, même si la responsabilité qui l'accompagne peut sembler un fardeau pénible.
— Police. Ari Thór Arason
À l’autre bout du fil, un opérateur de la ligne d’urgence.
On vient tout juste de nous appeler de Siglufjörður, vous êtes de garde ?
Cette histoire se déroule au milieu des années quatre-vingt dans le village de Skàlar situé à l'extrême nord-est de l'Islande. En vérité, il est abandonné depuis les années soixante, mais j'ai emprunté le décor de ce roman à la réalité. Si les maisons et les personnages décrits ici sont le fruit de mon imagination et ne font aucunement référence aux véritables habitants de Skàlar, j'ai néanmoins voulu m'assurer que les faits historiques locaux évoqués soient le plus juste possible.
Je sais d'expérience que le monde est suffisamment dangereux, suffisamment dur et injuste pour qu'on ait en plus le besoin d'inventer des devants et des monstres.
Elle ne s'en lassait jamais. Tous ces sommets qu'elle avait conquis, en son temps : Esja, Skardsheidi, Akrafjall. Leur beauté époustouflante avait sur elle un effet rassérénant, apaisant, et la ramenait à quelques-uns des moments les plus heureux de sa vie. Mais elle convoquait aussi la vision d'Elena, balayée par les flots dans la crique. Ainsi la mer donne, ainsi la mer reprend.
- Je suis dans le commerce de gros, expliqua-t-il après un moment.
Il semblait en tirer une grande fierté, ou bien vouloir donner cette impression.
- Qu'est-ce que vous vendez ?
- Ça dépend, qu'est-ce que vous voulez ?
Son sourire s'élargit, puis il reprit :
- Je ne devrais pas plaisanter avec un flic. J'importe un peu de tout : alcool, mobilier, équipements électriques, tout ce qui peut se vendre avec une bonne marge. Le capitalisme n'est pas un crime ?
Cette petite ville paisible étouffait sous la neige. L'étreinte familière de l'hiver devenait plus étouffante que jamais. Le blanc n'était plus virginal mais souillé de sang.
Une chose était certaine : ce soir , les habitants de Siglufjördur fermeraient leur porte à clé.
‘Do you have a clear memory of that year? Of Iceland?’
‘I can’t say I do, not really. I travelled a lot in those days and my stay in Iceland was just one of many postings. But I do remember the lava fields – being surrounded by all that endless lava. The landscape was incredibly barren. Just like the moon, or what you’d imagine the moon would be like.’ Robert gave her a friendly smile.
Even an old hand like Andrés was badly shaken by the scene that greeted them. But then you never got used to something like this.
On the floor lay the body of a girl, her eyes horrifyingly wide open, a dark pool of dried blood under her head.
On pouvait certains jours trouver des vertus revigorantes à l'air glacial , mais d'autres fois, même avec la meilleure volonté du monde, il ne vous apportait rien d'autre que des frissons.
Cette petite ville paisible étouffait sous la neige. L’étreinte familière de l'hiver devenait plus étouffante que jamais.
L'Islande n'était- elle plus ce pays bienveillant et sûr qu'elle avait toujours été ? Cette vieille coutume islandaise qui permettait de laisser les enfants dormir dehors dans leurs landau allait- elle s'éteindre ?