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Citations de Raphaël Jerusalmy (254)


Le cours des officiers de Tsahal, il n'y a pas de meilleure école. On ne devrait jamais la quitter. Ce n'est pas un rite d'initiation. C'est un mariage, un mariage d'amour avec elle : l'armée d'Israël. Ferait-on pour une femme ce qu'on fait pour obtenir les galons de lieutenant ? Oui, si on aime. Aimer, ça s'apprend.
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La vie c'était aussi Mike, le colonel qui décide enfin de m'embaucher.
[...]
Lorsque je lui fis remarquer que ma maîtrise de l'hébreu laissait à désirer, il me répondit simplement : "Je t'ai demandé si tu savais l'hébreu ? " C'était dans la poche. Il ne restait qu'à faire de moi un soldat.
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Mais enfin, "Le Bourgeois gentilhomme" ? Quel choix malheureux. Dangereux, dirais-je. Ce rustre qui se dandine avec des mimiques de grand seigneur, ce Monsieur Jourdain, imbu de lui-même, qui vocifère bien haut pour se donner des airs de tribun, n'est-ce pas un peu Hitler ?
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Jour anniversaire de l'unification de l'Autriche et de l'Allemagne. Grand concert à Vienne. Discours de Plaschke retransmis à la TSF. Le "Deutschland über alles" retentissait dans la salle commune. Triste journée. Hymnes et marches, oratorio et messes. Pourquoi tout cela se passe-t-il en musique ?
Les instruments devraient se taire. Les ténors, les violonistes. Ne pas être complice de tout ça. Par pudeur.
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Denis a écrit que l’école devrait être gratuite, publique et ouverte indistinctement à tous les enfants d’une nation.
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«  La vie sauvage est si simple, et nos sociétés sont des machines si compliquées ! Le Tahitien touche à l'origine du monde, et l'Européen touche à sa vieillesse. » Denis Diderot , le supplément au voyage de Bougainville.
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Vingt et un millions sept cent mille mots pour en vaincre un seul : l'ignorance.
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Peu importe qu'il entre par la grand-porte ou par la petite, c'est ici le seuil d'un royaume secret.
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Villon se contente de plier un genou, pour la forme. Il ressent pourtant une présence, ou un souffle, qui plane par-dessus les toits, s'étend jusqu'aux versants du Carmel, recouvre les dunes qui longent le littoral. Une présence invisible qui n'est pas forcément Dieu. Plutôt ne sorte de rayonnement implacable qui rend tout plus clair, plus avéré. Est-ce dû à la lumière éclatante qui, ici, ne s'encombre pas de nuances ?
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La vaisseau appareille à l'aurore. Un quartier-maître vocifère les ordres de manœuvre. Mal réveillés, les hommes lâchent un filet de jurons avant de monter aux vergues. Dès la sortie du pont, la houle se fait plus vigoureuse, frappant les voiles avec des claquements de fouet. Le capitaine se tient à l'ombre de la misaine, s'assurant qu'on évite les écueils. Une fois certain d'avoir atteint la pleine mer, il hurle à son second :
- Cap sur la Terre sainte, monsieur Martin !
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Moussa pique dans un bol d'olives, les deux hommes viennent s'asseoir auprès de lui . Il claque des mains. Aïcha apparaît aussitôt. Le forgeron lui ordonne d'aller chercher des dattes, du raisin et une calebasse. Lorsqu'elle revient déposer fruits et boissons, la jeune femme sent le regard de Villon se poser sur elle. Elle lui décoche une œillade furtive, malicieuse. Ses doigts lui frôlent la main. Moussa observe ce manège d'un air sévère.
- Une esclave berbère dit le forgeron, une sauvageonne de Kabylie. Pas à vendre.
Colin entonne une cantilène bourguignonne. Sa voix de baryton fait détaler taupes et mulots. François hume l'air de la nuit, caressant l’écorce polie, bombée de la calebasse, avec des gestes langoureux qui exaspèrent Moussa.
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Je tombe sur ceci, à propos du poète François Villon, condamné à être pendu :
Le 5 janvier 1463, le Parlement casse le jugement et bannit Villon de Paris. Nul ne sait ce qu’il advint de lui par la suite.
Comment résister à une telle invite !
D’autant plus que Villon est le héros romanesque par excellence. Téméraire, attachant, tragique, rebelle. Mais aussi farceur, gredin, mystérieux. Parfait pour un récit d’aventures. Et puis Villon, c’est surtout un combat. Des comptes à régler avec le pouvoir, l’injustice, la souffrance humaine. Une épopée de l’esprit et de la lutte pour la liberté. Impossible de cantonner un tel personnage dans un seul lieu, un seul niveau de lecture, une seule intrigue. Enfin, il y a les livres. Autres héros de cette histoire. Et la poésie.
L’invite se transforme vite en défi.
C’est alors que je fais appel à la Confrérie des chasseurs de livres. Constituée d’érudits, de mercenaires, de mécènes, d’agents secrets, elle offre à Villon une mission à la mesure de son génie débridé. Et de son insolence. Mais comme c’est à l’esprit contestataire que mon roman rend hommage, Villon n’obéira pas aveuglément aux consignes et montera son propre coup d’éclat. En franc-tireur.
Ces mêmes chasseurs de livres possèdent un arsenal de manuscrits et éditions dont la diversité abracadabrante me donne toute licence pour inclure en un même volume un conte picaresque, un écrit subversif, un traité de bibliophilie, un roman d’espionnage, un essai de psychologie, quelques poésies et deux canulars. Seule façon de mettre en scène une destinée aussi riche et complexe que celle de Villon sans la priver de sa dimension de légende.
Mon précédent héros s’était mis dans l’idée de Sauver Mozart. Villon, lui, va sauver ce qu’il appelle la Parole. Et par là, tous deux sauvent leur âme, sinon la nôtre. On ne peut sauver la musique qu’en la jouant. Et la parole qu’en parlant. Ou en écrivant. Même des histoires. Surtout des histoires.
Ceci est l’une d’elles.
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Je n'ai jamais aussi bien compris la musique que depuis que j'en écoute plus .
Depuis que j'en suis privé par la force des choses . Mais elle a d'autres moyens de se faire entendre . Pas besoin de gramophone. Ni de partition.
Le génie musical, c'est le souffle qui traverse La Flûte enchantée avant même qu"lle n'émette un seul son . L'attente qui précède l'entente . C'est le geste, l'attitude, l'émotion. Rien à voir avec les notes
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Il règne un calme étonnant. Agréable. Ici, les jours se suivent et se ressemblent. Les toussotements, la crasse, la déprime. Mais le dimanche est un jour magique. Même pour nous. Juste parce que c'est dimanche.
Pour les Arabes, c'est le vendredi, et les juifs, le samedi. Les trois ensemble, ça fait ce que les Américains appellent un long week-end.
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J’entends déjà le Festspielhaus résonner d’applaudissements gantés. Je vois la salle, moulures dorées, lustres en cristal et, assis bien en rangs, des uniformes de parade trop amidonnés, des bourgeois en frac, de jeunes aristocrates vêtus à la Gatsby avec leurs poupoules, de vieilles comtesses qui ronflent, des SS qui se pavanent au balcon, des maîtres d’académie à bésicles, et toute cette racaille austro-hongroise qui, bien que huppée à outrance, sent encore la Forêt Noire. Je les connais tous. J’étais l’un d’eux. Combien de gomina, de cirage à chaussures, d’eau de toilette, de pochettes en soie m’a-t-il fallu employer pour aller écouter de la musique ?
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Je n'ai jamais aussi bien compris la musique que depuis que je n'en écoute plus . Depuis que j'en suis privée par la force des choses. Mais elle a d'autres moyens de se faire entendre . Pas besoin de gramophone. Ni de partition. Le génie musical, c'est le souffle qui traverse «la Flûte enchantée» avant même qu'elle n'émette un seul son. L 'attente qui précède l'entente . C'est le geste, l'attitude, l'émotion. Rien à voir avec les notes.
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Je me souviens de centaines d’airs, des paroles de tous les grands opéras, en italien, en allemand, en français, des noms des maestros et des divas, des applaudissements. Ils résonnent dans ma tête. Ils me battent les tympans. S’ils me prennent la musique… Non, pas ça ! Je ne les laisserai pas.
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Les juifs, les gitans, quel rapport?Ils n'ont rien en commun.A part l'errance peut-être.
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C’est à Salzbourg qu’il revient de rédimer Mozart. Puisqu’il l’a trahi. Le prochain Festspiele est notre dernière chance. Pas de sauver notre âme, il est trop tard, mais la sienne. Et celle de la musique tout entière. Elle doit y être jouée, et non exécutée.
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Tu t'agrippes à ta douleur. Elle te porte. La main pâle s'abaisse. Les bottes se retirent. Lorsque tu oses enfin te redresser, la lumière des projecteurs t'aveugle. Tu la bois de toute ton âme.
C'est au tour d'un autre d'être examiné. Puis d'un autre. Qui n'est pas jugé apte au travail est exécuté d'une balle. La voix guttural du sergent éructe des ordres, des injures. Tu ne l'écoutes pas.
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