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Citations de Raphaël Jerusalmy (254)


La cellule étroite est bondée. Une trentaine de détenus y croupissent, des Juifs, des Arabes, des Perses, des Turcs. Colin et François trouvent où se tenir tant bien que mal.
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Socrate a été exclu de la cité, tout comme les juifs. Par ignorance. Mais la cité peut apprendre. Il suffit de lui donner une bonne leçon.
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Violon se contente de plier un genou, pour la forme. Il ressent pourtant une présence, ou un souffle, qui plane par-dessus les toits, s'étend jusqu'aux versants du Carmel, recouvre les dunes qui longent le littoral. Une présence invisible qui n'est pas forcément Dieu. Plutôt une sorte de rayonnement implacable qui rend tout plus clair, plus avéré. Est-ce dû à la lumière éclatante qui, ici, ne s'encombre pas de nuances? François a l'impression que ce pays aride et dur lui lance un défi.
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Tel-Aviv est bien plus arrangeante. Elle te rassure. C'est le sanctuaire où les Israéliens eux-mêmes trouvent refuge. Juifs ou pas. Où les restos sont ouverts tard. Où tu refuses de te définir en fonction d'un conflit.
Les autres s'en chargent à ta place.
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Tu vois, Dieter, ce geste un peu idiot, ce canular d’étudiant aura été mon seul acte de résistance. Je n’ai pas tué Hitler. Ni sauvé Mozart. J’ai pourtant le sentiment d’avoir accompli mon devoir. J’ai juste voulu empêcher qu’une voix soit tue. Une seule voix parmi des milliers d’autres mais qui, si elle avait été étouffée, aurait éteint la musique en moi. Et toute musique.
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Car la gravure est l'art des rebelles. Elle détourne encre et papier de l'usage que leur ont assigné les scribes. Elle élargit le stylet de l'emprise des lettres et des signes, lui donnant plus de leste. Elle émancipe notre regard des diktats auxquels les peintres l'astreignent. Elle oblige à voir autrement. Sans artifices ni demi-teintes.
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Car la gravure est l'art des rebelles. (...) Ce n'est qu'une image, certes. Mais qui peut être reproduite à des centaines d'exemplaires. Et avoir une portée plus grande encore que celle des livres, puisqu'elle s'adresse aussi bien aux illettrés qu'aux gens des facultés, aux négociants qu'aux bergers. Par delà tous les dialectes. Toutes les différences.
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p. 46

Au début, il s’est dit: comment chanteras-tu la liberté si tu ne t’es pas battu pour elle ? C’est ce que tout le monde dit, au début. Et puis, il s’est trouvé d’autres excuses. Il y en a toujours. Avant d’admettre qu’il aimait « ça ».
« Ca » a commencé par l’uniforme. Qui lui sied à ravir. Et les insignes. Qui disent tout sur un homme. Tout ce qu’il faut savoir. Et puis « ça » a continué avec le parler régimentaire. Irrésistible pour un écrivain. Des phrases courtes. Qui vont à l’essentiel. Sans subordonnées ni complétives. Sans « parce que » et « si ».
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Ce qui comptait dans la vie, c’était d’être accepté tel que l’on était. Et d’en faire de même pour les autres. Même si on ne les comprenait pas toujours. Sauf s’ils étaient méchants, a-t-il précisé. Ou vraiment trop cons. Auquel cas, on était exempt.
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Ça avait l’air de le turlupiner drôlement. D’avoir fauché ce bouquin. Il ne l’avait pourtant jamais rapporté. Mais conservé précieusement comme la marque de son opprobre. Pour se mortifier. Faire pénitence. Et, dans un but d’expiation, il s’était condamné à la lecture perpétuelle de ce beau texte qu’il avait ravi aux lecteurs du quartier.
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Le code de la route ne lui était pas destiné. Ne le concernait pas. Il affichait la même attitude à l’égard de son cancer. Et des missiles. La même conviction qu’il suffisait de s’en taper pour passer au travers.
Il en voulait pour preuve qu’il s’en était toujours sorti. Jusque-là.
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Quand nous sommes sortis de notre tanière pour la première fois, c’est ce qui nous a le plus désolés. Les terrasses vides des bistros. Les pieds de tables enchaînés. Cadenassés. Les chaises empilées. C’était triste à mourir. Tu n’as pas idée. Faut être de la ville, pour ça. Je veux dire pour que ça te consterne à ce point.
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Si le monde dans lequel nous vivons offre plus de possibilités qu’auparavant, à de plus en plus de gens, des possibilités de voyager, de communiquer, de vivre mieux et plus libre, ce n’est pas uniquement grâce aux progrès des moyens de transport, de l’informatique, de la médecine. C’est avant tout grâce à la réponse que Diderot donnera à ce : Pour qui ? Une réponse qui nous paraît évidente aujourd’hui. Mais qui, en son temps, vaudra à Denis d’être tabassé et jeté en prison.
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Parce que des hommes ont communiqué à d’autres ce qu’ils savaient, ce qu’ils avaient vu ou découvert. Et oui, il a bien fallu que ce jardinier apprenne son métier d’un autre. Peut-être de son père ou de son oncle. Tout comme Denis tient le peu qu’il sait de ses professeurs, de ses parents, de ses amis. Et de ceux qui écrivent des livres.
Mais Denis n’étudie pas pour apprendre un métier. Gagner sa vie. Et la passer tout entière à arroser des capucines. Ou prononcer des messes à l’église, puisque sa famille l’a inscrit au séminaire pour en faire un abbé. À dix-sept ans, il ne voit pas pourquoi il ne deviendrait pas explorateur ou corsaire, architecte ou astronome, horloger ou violoniste. Peut-être même comédien. Il a bien trop de rêves pour n’en choisir qu’un seul. Pourquoi le ferait-il ? Tout le passionne.
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Une épopée qui pourtant commençait bien avec un poète fascinant et une histoire de livre et pourtant, l'histoire se perd dans tant de descriptions qui pour passer pour une forme d'érudition rend difficile la poursuite de l'intrigue tant elle la morcelle.
Dommage. Cela aurait pu être magnifique.
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De tous les apôtres, Luc est celui qui a le plus parlé de la femme. Étant médecin, il la voit d’un œil mieux avisé que ses contemporains. Bien qu’il ne doute aucunement de la virginité de Marie, Luc n’y accorde pas grande importance. Pour lui, ce n’est pas l’acte de procréation, même miraculeux, qui fait la gloire de la mère du Christ. C’est son rôle de conseillère et de guide, non de vestale. « Elle conservait avec soin toutes ces choses en les méditant en son cœur. »

Or ces « choses » sont des doutes, des questionnements que s’interdisent les docteurs du dogme. C’est avec un audacieux commentaire sur les écrits de Luc, un faux que Villon rédigera de sa plume, que la Confrérie entend aiguillonner ceux qui, en Angleterre, à Prague ou dans le Palatinat, tentent de réformer l’Église. (p. 254-255)
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les ordres, les instructions et tous les beaux discours ne comptent pas.
c'est la façon dont tu te conduis que les hommes retiennent. Et c'est là-dessus qu'ils te jugent.
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- J'ai très faim, à coup sûr, aussi faim qu'un gros loup, aurait pu dire Ubu, en alexandrin.
mais il a dit
- J'ai la dalle, chef. Pas vous.
Ce qui n'est pas mal non plus, question cadence.
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Lundi 29 janvier 1940

Cloué au lit depuis hier. Le gardien de nuit m’a ramassé dans la cour. Tout gelé. Samedi a été très dur. Dès le réveil, j’ai senti que ça n’allait pas. Gorge sèche, grelottements, maux de poitrine, de dos, crampes, nausée. Je n’ai rien voulu dire. De dessous les draps, j’ai vu les autres comme dans un brouillard. On aurait dit des ombres chinoises. Je n’arrivais plus à respirer, comme quelqu’un qui se noie. Günter m’a apporté de l’eau. De l’eau, à un noyé ?

La nuit, encore pire. Poussée de fièvre, diarrhée. Honte. Colère. Lorsque les autres se sont enfin endormis, je me suis traîné jusqu’à la cour et je me suis étendu dans la neige. J’ai regardé les branches des arbres, le ciel d’où tombait un rayon de lune.

Ce suicide, ça m’a fait du bien ».
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Des cours d'officiers, il y en a des très durs et des pas trop durs.
[...]
Tous les officiers sont ainsi trempés dans ce moule : l'archétype du soldat, la tabula rasa. Les résultats sont là : une élite imbibée de principes de base et de valeurs simples de guerriers déontologiques.
[...]
Car Tsahal ne fait pas de toi un homme ; elle tente, par tous les moyens, de préserver en toi, malgré le feu et les coups, cet homme que tu es. Malgré tout.
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