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Critiques de Robert Merle (1113)
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La Mort est mon métier

Ne nous y trompons pas: Rudolph Lang est une ordure dont la responsabilité n'est en rien atténuée. Le comprendre, c'est essentiel. L'excuser ou le décharger un tant soit peu, hors de question.

C'est dans cet état d'esprit que je me suis trouvé (et me trouve encore) après avoir lu ce premier livre de Robert Merle.

Pour perpétrer un génocide, de manière ordonnée et sans désordre inutile, rien ne vaut ce genre de fonctionnaire zélé et dépourvu de passion.

Là réside le génie malfaisant des nazis: choisir les "petites mains" empressées de complaire servilement et avec compétences à un führer dégénéré.

Le livre de Robert Merle est froid, distant, clinique. La machine de mort nazie y est exposée dans tous ses hideux engrenages.

Que ceux qui ne l'ont pas lu, le lisent.

C'est un bouquin essentiel qui, au-delà du portrait d'un monstre ordinaire, interroge le lecteur attentionné sur ce que lui serait appelé a faire en de pareilles circonstances historiques.

Au vu de toutes les saloperies perpétrées au nom de la haine de l'autre, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le constat est assez désespérant de voir que rien n'a véritablement changé en mieux.
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Malevil

Encore une oeuvre qui est restée beaucoup trop longtemps dans ma bibliothèque avant que je daigne l'ouvrir.

Malevil est simple et diablement efficace, dans un domaine dont je suis particulièrement friand, à savoir le post-apocalyptique. Très peu de longueurs malgré ses 600 et quelques pages, et un style très agréable à lire. Pas sûr que beaucoup d'auteurs français se soient frottés à l'exercice du post-apo avant Merle, ma culture laissant à désirer, en attendant il s'en tire avec tous les honneurs, et plus encore.



Nous voilà dans le fin fond du Périgord, au lendemain d'un holocauste nucléaire, au côté d'Emmanuel, survivant miraculeux et propriétaire d'un château à l'intérieur duquel la vie va tenter de reprendre ses droits. Entouré de quelques amis d'enfance et deux ou trois autres pièces rapportées, on assiste donc à un brutal retour à la case départ de l'humanité.

Vous l'aurez compris, ça risque de prendre un peu de temps. L'isolement est complet: pas de moyens de communication, ni de transports, des routes impraticables... il y a de toutes façons beaucoup à faire à Malevil avant de pouvoir s'inquiéter de ce qui se passe, ou pas, à l'extérieur.



On s'immisce très rapidement dans ce cercle restreint, dans cette ambiance de désolation et de découragement, et dans cette angoisse du lendemain. Les personnages, accusant des pertes de gravités diverses, attirent automatiquement notre sympathie, malgré leurs différentes manières de surmonter le choc. Le récit, au delà d'une simplicité apparente, est passionnant, mais ce sont surtout les rapports sociaux, que celui-ci met particulièrement bien en valeur, les plus détaillés et les plus réussis.



Exceptionnel, Malevil représente sans conteste une référence du genre.
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Malevil

Après la lecture de Week-end à Zuydcoote, je m’étais promis de revenir à Robert Merle et c’est maintenant chose faite.



Pourquoi cette envie de retourner vers cet auteur ? Ses descriptions de lieux et d’actions sont très détaillées et permettent une immersion totale dans ses histoires. Après Week-end à Zuydcoote, je pensais lire La mort est mon métier pour rester sur la thématique de la deuxième guerre mondiale, car cet auteur a vécu cette période. Je me suis orientée finalement vers la lecture de Malevil grâce à un lecture commune pour laquelle je remercie mes babeliotes amis Nicola, Pat, Anne-Sophie et Sandrine.



Suite à l’explosion d’une bombe nucléaire, la civilisation des années 1970 est détruite et ne restent que quelques survivants. On suit d’abord sept personnages qui ont dû leur survie à la solidité de la cave de Malevil, un château médiéval restauré, où ils se trouvaient au moment des faits, auxquels vont s’ajouter progressivement d’autres rescapés. Une fois encore les descriptions sont précises : le lecteur vit au château, connaît intimement les personnages, suit les actions après avoir participé aux choix parfois difficiles.



Dans ce monde postapocalyptique, chacun prend le temps de vivre, tout est plus lent qu’avec la technologie, ce qui serait plutôt favorable. En revanche, le système de santé n’existe plus et la mort peut venir de maux avant anodins.



Malevil est un pavé, mais Robert Merle a cette capacité de relancer le récit avec de nouvelles péripéties, l’arrivée de nouveaux personnages à chaque fois que la crainte de l’essoufflement arrive. Je pense que c’est cette faculté qui lui a permis de créer une saga reconnue comme Fortune de France.



Ce souffle narratif et le choix de deux angles de vue, principalement celui d’Emmanuel Comte, éleveur de chevaux charismatique resté célibataire, et par petites touches celui de Thomas, un étudiant en géologie venu au domaine pour les vacances, sont de vrais atouts. C’est un livre impossible à lâcher et qui se lit très vite malgré ses un peu plus de six cents pages. Une seule envie, savoir si cette petite communauté survivra grâce à la mise en place d’une collectivisation des biens, pour se défendre face aux pilleurs, et aux communautés qui se sont recréées autour d’un chef militaire ou religieux.



Le seul bémol est, pour ma part, dans la position de la femme. L’importance est la survie de l’espèce et c’est donc la fin de la monogamie au profit de la polygamie/polyandrie avec un retour à la société patriarcale. Les femmes âgées gèrent la maison, les jeunes doivent se partager et procréer, car la communauté devient plus importante que l’individu. L’auteur explique ces décisions extrêmes dans une période hors norme, mais n’y avait-il pas d’autres choix possibles ?



En conclusion et malgré cette réserve, n'hésitez pas à découvrir ce roman pour ses lieux, ses personnages, ses réflexions ! Que ferions-nous si demain une catastrophe mettait fin à la société telle que nous la connaissons ?



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Malevil

Malevil, un château-fort du XIIIe siècle construit à flanc de falaise que le jeune Emmanuel et ses amis du Cercle connaissent bien, un terrain de jeu immense pour ces enfants de Malejac.

Et quelques années plus tard, le même Emmanuel devient propriétaire des lieux, le restaure et y installe l'élevage de chevaux hérité de son oncle. Toujours aussi proche de ses amis d'enfance, ils envisagent même de présenter une liste commune aux prochaines élections municipales de leur village. Ils se retrouvent donc tous dans la cave du château pour mettre le vin en bouteilles tout en discutant de leur projet...quand tout d'un coup, la fraîcheur des lieux devient d'une chaleur étouffante, leurs corps brûlants et lourds, leurs esprits brouillés et confus… L'apocalypse a tout dévasté.

Tout a disparu ou presque. Leur village, leurs cultures, leurs élevages, leurs maisons, leurs proches. Malgré leurs peines et leurs désespoirs, il leur faut survivre, coûte que coûte.



Superbe roman post-apocalyptique, écrit sous la forme d'un journal, il est l'occasion d'aborder pour Robert Merle les thèmes concomitants de la destruction et de la reconstruction, ou comment recréer une communauté, aussi modeste soit-elle, en tenant mémoire du passé ?

En effet, une fois les nécessités de premier niveau assurées, une fois aptes à se nourrir et à se loger, comment s'organiser pour le vivre-ensemble au quotidien ? Il faut alors instaurer de nouvelles règles, tout en respectant les besoins de chacun ; et ils sont pléthores : politique, religieux, affectif, familiaux... Il faut enfin se protéger des attaques extérieures, s'organiser, se discipliner, car l'homme reste un loup pour l'homme, surtout dans les moments de crise.



Même s'il reste marqué par les préoccupations des années 70 au cours desquelles le livre a été écrit, ce roman n'en reste pas moins d'une grande universalité et d'un oeil particulièrement critique d'un point de vue sociétal, psychologique, voire politique. Une vraie réflexion y est menée sur les méfaits de la société de consommation et du progrès, impactant notamment les rapports humains, problématique on ne peut plus contemporaine et d'actualité. Dans un enchaînement logique se pose la question du temps et de sa gestion, de l' ancrage contraint dans le moment présent qui rabat les cartes du relationnel avec autrui mais aussi avec soi.



Si l'amitié est au coeur du roman et le moteur de ce groupe de rescapés pour la survie, d'autres relations s'instaurent : de domination, de lutte, d'amour aussi. Quelle est d'ailleurs la place des femmes dans cette nouvelle société ? C'est pour moi là le seul bémol de cette lecture : le pouvoir demeure aux mains des hommes et ne restent aux femmes que les tâches ménagères. Pire encore, elles deviennent les mères potentielles pour assurer la survie de l'espèce ; dans leur grandeur d'âme, ces messieurs les absolvent de toute velléité de monogamie pour promouvoir la polygamie sous prétexte de rendre les femmes libres de leur corps...



Malevil est une très belle oeuvre romanesque, à l'écriture fine et élégante, qui tient son lecteur en haleine jusqu'aux dernières lignes du final. Avec des personnages forts, charismatiques, tel Emmanuel le maître des lieux, sans pour autant être de supers héros ou héroïnes, Robert Merle nous emporte dans une intrigue prenante, au rythme savamment dosé.

Pour les fans du genre, un incontournable.
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Malevil

Je suis heureuse d’avoir découvert Robert Merle avec ce gros livre époustouflant qui joue avec le thème de la bombe atomique.



Le Jour de l’événement, un groupe d’amis ont eu la chance de se trouver réunis dans la cave du château de Malevil, pour mettre en bouteille le vin d’Emmanuel, le châtelain. Les grosses pierres du château les ont ainsi protégés des rayons, et aujourd’hui, ils ont la vie sauve. Ce sont les derniers survivants d'un monde exterminé.



Depuis ce jour, la communauté de Malevil a un peu changé. On ne connaîtra jamais les raisons de la bombe, mais ce n’est pas ça qui est le plus important dans ce livre. Le plus important, c’est d’observer la façon dont subsiste ce groupe d’amis dans un monde appauvri, asséché, vidé de tout son fonctionnement, et de toute société. Avec juste quelques chevaux, vaches, cochons, et du blé. Sous l’impulsion de son chef Emmanuel, la petite communauté de Malevil oeuvre à sa propre survie.



J’ai aimé l’art du suspense assez présent, et les rebondissements qui nous étonnent, même dans ce petit monde que l’on sentait voué à peu de surprises.



La façon dont Emmanuel gère le groupe est sans cesse basée sur la continuation de l’espèce, et celle-ci ne tient pas toujours compte de l’avis des femmes en tant que sujet. Si j’avais pu éviter les passages concernant l’art de la guerre, je l’aurais fait, mais heureusement, ils restaient lisibles et ne parlaient que d'embuscades, ou des choses de ce genre.



Les personnages avaient une présence et une vie inouïe, car ils étaient contrastés. Lumière et ombre. C’est un livre qui se lit passionnément et qui ne se lâche pas, une belle aventure humaine qui m’a accompagnée pendant plusieurs semaines avec bonheur. Je lirai d’autres romans de Robert Merle pour son bel art de conteur et la tendresse et l’humour qui sont bien présents chez lui.

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La Mort est mon métier

Extraordinaire Robert MERLE, pour une biographie "romancée" qui ne l'est pas moins. Tout a été dis ou presque... ah si: LISEZ LE SVP, faites le lire à vos élèves.
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La Mort est mon métier

Difficile de dire que l'on a aimé un tel livre car il ne raconte pas une histoire mais est l'Histoire , dans tout ce qu'elle a eu de plus tragique...



" La Mort est mon metier " retrace l'itinéraire d'un jeune allemand , Rudolph Lang (plus connu sous le tristement celebre patronyme de Hoess ) , de son enfance à son proces final à Varsovie pour crime contre l'humanité .



Si l'auteur avoue avoir quelque peu brodé concernant la description de ses rapports familiaux eminemment perturbants etant enfant , il a veritablement effectué un reel travail de journaliste concernant la mise en place de ces camps de rééducation voués à devenir , par la suite , des camps d'extermination .



Lang n'aime pas son pere mais le subit , le craint . Il est élevé dans une croyance catholique extreme le destinant tout naturellement à rentrer dans les ordres . Sa mere ainsi que ses deux soeurs sont des éléments phantomatiques de ce récit n'ayant absolument aucune consistance , si ce n'est celle de vénérer cet époux et pere . Un malentendu le conduira tout naturellement a changer de voie et sera précurseur de ce long cheminement dans l'horreur la plus absolue !



Deuxieme partie beaucoup plus interessante car entierement basée sur des faits réels . L'on y voit cet allemand , dévoué corps et ame à la cause nazie , gravir un à un les échelons des SS pour finir commandant du camp d'Auschwitz-Birkenau . Ce qui est frappant chez cet homme , c'est l'absence totale d'empathie ! C'est un etre totalement déshumanisé qui n'aura de cesse de satisfaire ses supérieurs lui demandant d'aller toujours plus loin dans l'indicible ! A noter cette abscence d'empathie , tout autant pour les victimes que pour sa femme Elsie et leurs trois enfants . Une seule chose compte , bien faire le travail qui lui est confié ! L'echec n'est pas envisageable ! Parlons de ses prérogatives : appelé à diriger un camp initialement prévu pour rééduquer les déviants et les opposants au régime , il s'averera rapidement que suite à l'accession d'Hitler au pouvoir supreme , ces camps seront desormais destinés à l'éradication pure et simple de la race Juive ! Et c'est là que ce fonctionnaire besogneux donnera la pleine mesure de son " talent " en participant plus qu'activement au développement de nouvelles techniques visant a tuer et faire disparaitre le plus de Juifs possible . Je dis Juif , lui parle d'unités...Ces etres humains n'ont pas de véritable consistance à ses yeux , ils sont immateriels et ne sont appréhendés que dans leur globalité ! Ils ne sont qu'un chiffre de morts à atteindre à une date donnée ! Effrayant...

Il sera , notamment , celui qui préconisera l'emploi du gaz ( le Cyclon B ) alors que les émanations de pots d'échappement faisaient originalement office de grande faucheuse . Plus rapide donc possibilité de décimer à plus grande échelle ! Le chiffre , toujours le chiffre !

Ce type , ce bourreau devrais-je dire meme si ce dernier ne se verra jamais comme tel mais juste comme un simple éxécutant , choque par son absence totale de remords ! Pas d'états d'ame , il est juste là pour effectuer un boulot du mieux possible et il s'y emploiera , hélas , avec la réussite que l'on sait ! J'avais des ordres , je les ai éxécuté ! Point ! Il est à ce point embrigadé qu'à un moment donné , lorsque sa femme lui demandera ce qu'il ferait s'il recevait l'ordre d'éliminer ses propres enfants , il répondra tout naturellement par l'affirmative ! Effrayant !

Le slogan de l'Allemagne Nazie : Deutchland uber alles ! L'Allemagne avant tout ! Lang en sera un pur produit ! Rien n'est au-dessus du Fuhrer, pas meme sa propre famille..Effrayant !

Livre dérangeant s'il en est focalisé sur l'un des rouages les plus connus de la machine nazie et son ascension légitimée par une créativité sans bornes en matiere de crime de masse !

J'invite les révisionnistes et les provocateurs en mal de publicité à redécouvrir les nombreux témoignages tels que :

- Nuit et brouillard

- De Nuremberg à Nuremberg

- Les dossiers secrets du Nazisme...afin de réaliser définitivement que cette période n'était sans doute pas qu'un point de détail de l'histoire...



Merci à Robert Merle pour ce témoignage glaçant mais nécéssaire .



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Fortune de France, tome 3 : Paris, ma bonne..

Ce troisième volet de la formidable aventure de "Fortune de France" dégage une intensité particulière. Sans doute est-ce en partie dû au fait que dans les tomes 1 et 2, l'action se déroule en province tandis que c'est toujours avec une certaine émotion que le lecteur découvre les descriptions de la capitale française.



Une ville qui comptait parmi les plus effervescentes que le voyageur du XVIème siècle pouvait découvrir. Immensément peuplée au regard de la densité de population, fortement abritée par des murailles gigantesques, aussi animée le jour par une activité économique fiévreuse qu’esseulée et dangereuse la nuit où rôde l’insécurité. Une ville énorme, agitée, sale, puante, riche, misérable et… royale que j’aurais bien aimé voir de mes propres yeux et que j’aime à me représenter.



Dans ce tome, Pierre de Siorac, notre héros, va également s’attacher au service à la personne du futur roi Henri III, un souverain pour lequel j’ai une affection particulière et que je désespère de voir un jour réhabilité aux yeux de mes contemporains.



Mariage de Marguerite de Valois avec le « Navarrais », massacre de la Saint-Barthélemy… l’aventure et l’action répondent une fois de plus présents sous la plume du grand Robert Merle qui sait si bien faire l’amour à l’Histoire de France pour qu’elle accouche de ses inoubliables romans.

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Madrapour

Quinze passagers embarquent destination Madrapour, avec une hôtesse.

Dans la première partie du livre, on découvre que les deux hindous sont des terroristes, et que ..."Y a t-il un pilote dans l'avion ???" Dans la deuxième partie, nettement plus philosophique, on apprend ce que "passager" veut dire : qui ne fait que passer quelque part.



Au début, j'ai trouvé ce livre trop glauque, à l'étroit, style Agatha Christie, tous enfermés, on se demande s'il va y avoir un meurtre à résoudre...

Puis la finesse d'écriture de Robert Merle ( que je connais ) m'a emporté : il s'amuse des dialectiques futiles des passagers qui prennent la mouche alors qu'il y a une question nettement plus importante, philosophique, que seuls quatre passagers perçoivent ; les autres, macroniens emportés par leur précieux matérialisme ne soupçonnent même pas cette question ! Les caricatures du cow boy US dominateur, de l'énarque jésuite casuiste, du traficant, de la vieille fille pincée mais sensée, de la duchesse au dessus des contingeances matérielles, de la prostituée qui dénonce son client, client bien par ailleurs sous tous rapports, du gay insignifiant mais dont les questions posées deviennent capitales... Tout cela devient un melting pot dont on sent que l'auteur, qui caractérise la société dans tous ses travers, caricature et s'amuse :)

Quant à la question essentielle, the question, chers abonnés/abonnements (glups, la pillule ne passe pas pour moi, @petitours ), je vous la laisse découvrir !
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Week-end à Zuydcoote

La première chose que je me suis dit, en (re)lisant ce roman, c'est qu'on n'a plus les prix Goncourt qu'on avait.

Tout y est: le style, la construction, l'unité de lieu et de temps, La concision même m'a parue une très grande qualité du roman. L'action se situe en deux jours quelque part entre Zuydcootte et Bray-Dunes lors de l'évacuation des troupes britanniques en 1940 (la bataille de Dunkerque). En quelques pages Merle campe avec réalisme les caractères de quelques soldats français qui n'ont d'autre choix que d'attendre d'être tués ou faits prisonniers tant était mince la chance de se faire embarquer vers l'Angleterre. On s'attache à Maillat — un double de Merle, un peu en dehors — à ses camarades de popote, à leur passé tranquille avant la guerre, on redoute avec eux le destin absurde que leur réserve la guerre. Tout est tellement juste qu'on s'y croirait…

Bon Dieu, quel talent il avait, ce Robert Merle! Ça me donne envie de reprendre la saga Fortune de France dès le premier roman et de, cette fois-ci, allier jusqu'au bout…
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La Mort est mon métier

Au vu du nombre de pages de ce roman, je ne pensais pas le terminer avant la fin de la semaine. Finalement, une soirée (longue, soyons honnêtes) a été suffisante pour que je le finisse.

La mort est mon métier est une histoire fascinante. Dure aussi. Robert Merle rend la vie de Rudolf Lang extrêmement réaliste, sans doute parce qu'elle est inspirée de faits réels, bien que le talent de l'auteur y soit sans doute pour quelque chose également.

Les actes abominables commis par Rudolf et ses semblables ne sont pas excusables. Mais grâce à l'enfance de Rudolf, qui nous est contée par Robert Merle, on comprend mieux les motivations profondes du personnage. Traumatisé par une enfance difficile, marqué à vie par un père qui élève l'obéissance à l'autorité au rang de vertu suprême, Rudolf ne pouvait qu'obéir aux ordres de Himmler et consorts. Sans se poser de questions. Et sans se demander ce que ressentait les gens qu'il envoyait à la mort.
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La Mort est mon métier

« La mort est mon métier » est un témoignage terrifiant, difficilement supportable mais captivant. Travail d’historien primordial pour la postérité, le roman de Robert Merle est basé sur l’enquête d’un psy réalisée au moment du procès de Nuremberg. Il se présente comme le journal intime du commandant du camp d’Auschwitz-Birkenau, son enfance, son ascension jusqu'à sa chute. L’emploi du « je » confère au récit une proximité épouvantable.



Comment devient-on un bourreau monstrueux capable d’organiser l’horreur au rang d’une industrie ? De l’optimiser dans les moindres détails ?

Des traumatismes de l’enfance qui trouveront une compensation dans l’armée, comme un ersatz de famille offrant un sentiment de sécurité, un refuge dans l’obéissance et le culte du chef, puis les stigmates de 14-18 - l’humiliation après le traité de Versailles ressenti comme un «diktat» et la spirale chômage-misère des années 20 - enfin les idées nauséabondes scandées en « prêt à penser » par le parti nazi, ont joué leurs rôles d’attiseurs sur cet homme manifestement déséquilibré.



On suit son évolution dans les rangs des SA puis des SS en parallèle avec celle du IIIème Reich. Pour ses talents d’organisateur, le Reichfürher lui confiera la mission secrète de réaliser le plus grand camp d’extermination, avec des objectifs imposés en temps et en «unités » (comprenez juifs). Sans esprit critique, sans état d’âme, aucune trace de pitié ni de remords, enfin, sans aucune humanité, il y parvint bien au-delà des espérances de ses chefs. Simplement obéir avec une froide détermination, exécuter les ordres avec zèle pour être utile à la cause/patrie.



« Comme un tableau de Breughel, celui qui peignait l’enfer ». C’est ainsi qu’est décrit par l’un des SS le « traitement spécial », génocide planifié dans les camps de la mort. Mais le tableau est une œuvre d’art, une allégorie alors que ces camps étaient l’enfer.



Après cette lecture réellement éprouvante, j’aimerais savoir comment a survécu sa famille, dans l’après-guerre. Ses enfants étaient encore très jeunes au moment des faits et ont logé sur le site d’Auschwitz. Comment a-t-il pu vivre une vie de famille à côté de l’horreur absolue ? J’ai lu quelque part que sa femme recommandait aux enfants de bien essuyer la poussière retombée des cheminées et déposée sur les fraises du jardin avant de les manger !



Ne dit-on pas que les bourreaux ont d’abord été des victimes ? On peut en convenir pour quelques individus, monstres fabriqués par l’enchaînement de circonstances puis par un système. Mais l’inconcevable, c’est le nombre ! Combien y a-t-il eu de Höess ? Voilà l’inimaginable.



Cela m’évoque ces paroles d’une chanson de Goldman « Qu’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps D'avoir à choisir un camp».

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Le Jour ne se lève pas pour nous

L'auteur crée un médecin de bord narrateur sur un sous-marin nucléaire.

Il nous propose de découvrir ce mode de vie.

De manières très vivantes et très personnelles , l'auteur aborde tous les aspects de la vie du bord



Les difficultés ne sont pas superficiellement examinées et elles sont souvent vues selon un contexte plus large du plus grand intérêt.

Vie en milieu Confiné dans un cadre hyper exigent , sous-marins nucléaires et dissuasion , ce sont les thèmes évoqués ici dans ce texte nuancé.



Pour conclure , il est possible aujourd'hui de visiter un navire de ce type .Le redoutable, à la cite de la mer à Cherbourg .

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La Mort est mon métier



La mort est mon métier de Robert Merle



Ah! quel métier!!

Robert Merle, dès 1952, retrace la vie de Rudolf Hoess ""Rudolf Lang dans le livre ""à partir d'éléments recueillis après la guerre par un psychologue américain lors du procès de Nuremberg.

Cela nous donne des précisions sur ce qui c'est passé dans le camp de concentration de d'Auschwitz-Birkenau.

Ce livre est un peu long sur le début .

Normal il retrace la vie de Rudolf Hoess de sa jeunesse difficile dans sa famille patriarcale à l'extrème qui a formé sa personnalité .

Ce que Robert Merle tente de nous expliquer ,c'est que Hoess à force d'obéir de force , considère que l'obéissance aux autorités supérieure à ses chefs est une qualité première .

Après avoir combattu pendant la 1er guerre mondiale à l'age de 16 ans, il est affilié au parti nazi dès 1922,

il entre dans la SS en juin 1934, et commence sa carrière au sein du système concentrationnaire nazi en novembre de la même année.

Il est commandant des camps de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, du 1er mai 1940 au 1er décembre 1943, puis de nouveau entre mai et septembre 1944.

Nazi convaincu, il fait preuve non seulement d’une totale obéissance aux ordres d’Heinrich Himmler concernant l’extermination des juifs, mais aussi d’initiatives, afin d’augmenter les capacités exterminatrices d’Auschwitz,

notamment en utilisant le Zyklon B dans un ensemble de chambres à gaz.

Ce que moi j'en déduit : c'est qu'il a été le plus grands Sérial Killer du monde !

cette ténacité qu'il avait de mettre au point un système de machine à tuer ,etait immonde .

Il a été responsable de la mort de 1,13 million de Juifs.

Merle nous glace le sang à chaque page par l'ingénuité de Höess qui bricole à coup d'intuitions, des chambres à gaz et des fours crématoire pour avoir un ""rendement "" maximum.

Je ne lui accorde aucune excuses .

Ce n'est pas parceque tu reçois des baffes par ton père ,qui te donne le droit de devenir un tueur et de plus à grande échelle. Malheureusement c'est le cas .

Qui n'a pas reçu de raclées par le père?

Au total ce roman, sans rien excuser de ses actes abominables, décrit la vie tragique d'un homme qui, sans haine mais par simple devoir, va se faire l'organisateur du crime le plus monstrueux de l'histoire.

(Freud aurait du le psychanaliser ,

c'était un "fou " qui vivait sa vie de famille tranquille avec sa femme et ses trois enfants ).

Mais moi ,dans ce livre , je découvre que tous ceux qui obéissaient étaient pareils a Rudolf Hoess!

du simple gars ss qui actionnait les interrupteurs d'entrée de gaz, aux autres qui tiraient dans la tête des pauvres gens des camps juste pour s'amuser ! Ce n'étaient pas des militaires mais des assassins .

La guerre c'est une merde si tous les hommes pouvaient faire un autodaté de tous leurs armes !....mais là je rëve

d'un autre monde comme dis bien la chanson de Téléphone.

Rudolf Höss est arrêté par les troupes britanniques le 11 mars 1946, condamné à mort, et exécuté par pendaison le 16 avril 1947 sur le lieu même de ses crimes.



Bon je ne voulais pas lire ce livre ! mais j'ai voulu savoir !!

comme je saurais un jour pourquoi des Français dénoncaient des juifs ! et la rafle du Val d'hiv!

Ben merde alors je vais lire une BD de Achille Talon!!!



Fabiolino
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La Mort est mon métier

Ce roman de Robert Merle nous offre une immersion dans l'Allemagne de l'entre deux guerres et nous propose de suivre l'histoire de Rudolf Lang, de son enfance jusqu'à la fin de sa vie.



Ce récit à propos du chef du plus grand camp d'extermination juif de la seconde guerre mondiale, le camps d'Auschwitz-Birkenau, est dépeint de manière froide et objective. On nous explique les tests de différents modes d'exécution des prisonniers juifs, les difficultés rencontrées, les errements parfois et les succès souvent. Le sujet serait la fabrication de pneu le ton utilisé serait le même, sauf que nous parlons là de millions de vie enlevées à des êtres humains et ce de manière industrielle.



Ce roman a le mérite de servir de témoignage historique à propos de faits restés longtemps contestés, parfois encore aujourd'hui, sur les atrocités que l'homme est capable de commettre.



L'actualité nous montre cependant que l'homme n'apprend que peu de ses erreurs passées, ces pulsions de violence et de haine faisant à priori malheureusement parti de l'être humain.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Je me suis une fois de plus totalement régalée à la relecture ! Une lecture tous les 20 ans me permet d’oublier les détails que je peux déguster de nouveau dans cette langue croustillante et imagée ! Normalement en langue d’Oc, Occitanie oblige, mais narrée en langue d’Oil et modernisée pour que nous puissions en saisir toutes les nuances !



Pour entrer dans l’Histoire de France et l’histoire des religions qui ont divisé et ensanglanté le pays pendant de très nombreuses, quoi de mieux que d’anciens capitaines des armées du Roy et Huguenots de surcroît ! En ce siècle de la Renaissance, il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir jusqu’à la tolérance des chrétiens entre eux !



J’ai adoré tous ces détails qui sont le sel du récit et la vie de tous les jours entremêlés au destin des puissants ! Une saga que j’aurai plaisir à continuer, c’est une époque très fascinante et Robert Merle est un très bon conteur !



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La Mort est mon métier

Un seul mot me vient pour qualifier ce roman, glaçant....

La mort est mon métier est le récit d'un rouage de cette monstruosité qu'a été la solution finale. Même s'il apparait sous le nom de Rudolf Lang, il s'agit de la biographie romancée de Rudolf Höss, commandant du camp d'Auschwitz, basée sur les rapports psychiatriques établis lors du procès de Nuremberg.

L'enfance difficile auprès d'un père catholique intégriste pourrait expliquer un début d'isolement, de rigueur, d'obéissance absolue. Mais sa jeunesse en révolte par rapport à la religion et la volonté de partir au front bien qu'il n'avait que 15 ans montrent que son enfance malheureuse ne peut expliquer le chemin parcouru ensuite, son adhésion franche et massive aux idées du Parti.

Une lecture humainement difficile mais nécessaire pour ceux s'intéressant à cette partie de l'histoire par le regard d'un protagoniste des camps. Comment justifier l'insoutenable par j'ai obéi aux ordres avec une telle froideur... La recherche du rendement, comme si c'était une discussion classique autour d'un café... Le ton très clinique peut permettre dans un sens d'être moins écoeuré à la lecture mais nous amène aussi à réfléchir sur la question d'obéissance, le rôle de chacun par rapport à l'Histoire. Une lecture qui demeurera longtemps dans mon esprit.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Incitée par le challenge solidaire à lire ou relire un roman de Robert Merle, mon choix s'est spontanément porté sur Fortune de France 1er volet de cette saga historique que j'ai dévorée à l époque pour mon plus grand plaisir.

Le risque était donc grand de me replonger dans ce texte quelque 45 ans plus tard.. J'ai craint le pire, le début m'a semblé fort long, même un tantinet rébarbatif. Mais je n'allais pas céder face à l'adversité et grand bien m'en a pris. J'ai finalement savouré ma lecture et pris une cure de jouvence en la compagnie de la frérèche et de ses drôles.

Irais-je jusqu'à accompagner Pierre de Siorac à Montpellier ma foi cela se pourrait bien.
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La Mort est mon métier

Un roman historique terrifiant publié il y a presque 50 ans à partir d'éléments recueillis par un psychologue américain pendant le Procès de Nuremberg. Robert Merle y raconte la vie romancée de Rudolf Hoess (Rudolf Lang dans le livre), responsable du camp d'Auschwitz-Birkenau et instigateur de la solution finale et de sa mise en application, afin que le » rendement » du processus d'extermination soit optimal.



L'auteur essaie de comprendre et d'expliquer comment un fils de bonne famille chrétienne, puis père de famille, a pu se transformer en cet abominable criminel de guerre. Rudolf Lang, qui a subi une éducation rigide, a toujours respecté la notion de « chef » et de « hiérarchie ». Il faut obéir aux ordres froidement, sans aucun sentiment, sans se poser de questions. On doit accomplir son « devoir » pour la patrie et jusqu'au bout rester fidèle à la cause nazie. Hoess/Lang n'aura aucun regret et se sentira même trahi par ceux qui se sont suicidés.



Voici un excellent livre noir, très noir, qui fait frémir en nous plongeant dans l'horreur des camps. Mais je le recommande vivement. Il est absolument indispensable pour ne pas oublier que tout, et même le pire, est toujours susceptible d' arriver, si nous n'y prenons pas garde.

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La Mort est mon métier

Cette plongée dans la « conscience » de Rudolf Höß est hallucinante. Dans la même perspective, mais moins volontairement brillant et inutilement érudit que les Bienveillantes de Littell, ce roman est aussi beaucoup plus efficace et encore plus prenant. On assiste, en quelque sorte de l’intérieur, à l’industrialisation de l’extermination des Juifs. On éprouve une horreur fascinée à voir résoudre les multiples problèmes concrets qui se sont posés. On constate aussi que n’importe quel régime, fût-il le plus répugnant, trouve toujours les auxiliaires dont il a besoin. L’adéquation entre le profil psychologique et social de Höß et la superstructure nazie est parfaitement mise en relief.
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