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EAN : 9782253140771
283 pages
Le Livre de Poche (01/01/1997)
3.74/5   137 notes
Résumé :
Il existe deux sortes de sous-marins : les grands et les moins grands. Ces derniers sont les sous-marins d'attaque. Les plus grands sont les SNLE : sous-marins nucléaires lanceurs d'engins.

Ainsi le romancier de Fortune de France entame-t-il son récit d'une patrouille ordinaire à bord d'un de ces bâtiments, sur les pas d'un jeune médecin militaire, parmi ces marins pour qui, des semaines durant, le jour ne se lève pas.

Leurs missions,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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« Je me disais : Mais qu'est-ce que je fais là, bon Dieu, enfermé dans cette boîte en fer sous l'eau ! Je ne sais même pas dans quel océan ! Il faut à tout prix que je sorte de là ! Et que je revoie le ciel ! »


Qui a dit que je ne mettrai jamais les pieds dans un sous-marin ? C'était sans compter sur la littérature, capable de nous balader absolument partout, même dans des engins militaires dont la discrétion est le maître-mot, et qui conservent en leur sein des secrets-défense bien gardés… itinéraires compris ! Curieuse, j'ai passé 70 jours et nuits dans un sous-marin nucléaire lanceur d'engin (SNLE), avec ces hommes pour qui, pendant plus de deux mois, le jour ne se lèvera pas. « Enfermés que nous sommes dans notre grand poisson d'acier, nous ne ressentons le passage du jour à la nuit que par les nuances artificielles qu'on impose à la lumière électrique ». Enfoncés dans les profondeurs marines, engoncés dans une eau froide et puissante qui enserre la coque, nous avons respiré de l'air artificiel, avons eu envie d'ouvrir les fenêtres, sommes aperçus que c'était impossible, avons voulu revoir le ciel, les nuages et respirer le grand air, pris notre mal en patience, avons été attentifs aux empreintes sonores des autres bateaux pour lesquels nous devons absolument demeurer plus qu'invisibles : inaudibles, inexistant. D'où l'absence de communication avec l'extérieur. Car les SNLE sont nos vigiles nationaux à propulsion nucléaire ; ils effectuent des patrouilles de surveillance et de dissuasion, avec leurs missiles balistiques à charge nucléaire, que le personnel bichonne en espérant surtout ne jamais avoir à s'en servir.


« Si Jonas est un monstre, l'élément dans lequel il baigne en est un autre, et combien plus puissant ! »


L'auteur a raison d'écrire qu' « apprendre un milieu, c'est apprendre d'abord un langage ésotérique. » Bientôt, on est comme un poisson dans l'eau d'entendre que « le crabe untel est un trans » (le quartier-maître travaille aux transmissions), que la marée (la mission) finit dans 70 jours, que selon les « bruits de coursives », le boula a laissé la cuisse de Tetatui dans un sale état (le boulanger n'a pas rangé la cuisine du chef après avoir cuit son pain), ou encore qu'untel a donné un coup de fourchette à bidule parce qu'il n'avait pas reçu de familigramme - oui là il lui a vraiment donné un coup de fourchette, parce qu'il croyait que la censure l'empêchait de recevoir un télégramme familial ; l'enfermement, ça ne fait pas que du bien !


« C'est ce que j'appelle le syndrome de la sixième semaine. Tout se conjugue : l'usure des forces physiques, le confinement, l'absence prolongée de lumière et de mouvement, la monotonie des « quarts », et le fait aussi qu'on est encore trop éloignés du retour pour puiser dans cette pensée une énergie nouvelle ». Ça vous rappelle quelque chose, amis covidiens ?


Robert Merle l'a éprouvé, qui a eu l'autorisation de réaliser deux séjours parmi les sous-mariniers et de les interviewer. Il a transformé ces interviews en roman, mettant en scène un médecin de bord qui effectue sa première mission, découvre tout en même temps que nous ou presque, et pose toutes les questions que sa qualité d' « éléphant » (de novice) lui permet. L'expérience est immersive et instructive : Avec le héros nous apprenons, sommes au centre des anecdotes et recueillons les confidences. Ce faisant, Robert Merle dévoile cet univers au plus grand nombre.
Mais dans le même temps, le côté interviews pédagogiques à répétition prend parfois plus une tournure de reportage que de roman. Et c'est un peu dommage, pour qui s'attendait à une intrigue romanesque. Car d'intrigue il n'y a pas vraiment, si ce n'est la routine quotidienne avec son lot d'anecdotes qui font tout le sel de la marée - coupés que l'on est du reste du monde.


« L'interminable semaine qui vient de s'écouler (mais interminables elles le sont toutes) s'est finalement décidée à nous ramener le week-end. »


Alors, indéniablement, ce n'est pas le meilleur Robert Merle du point de vue romanesque, tant l'auteur a du mal à se détacher de son rôle de journaliste par lequel il a été accueilli, pour incarner le médecin éléphant qui se raconte. Il n'en demeure pas moins que c'est une plongée sous-marine originale, divertissante et intéressante pour découvrir ce milieu que peu d'entre nous ont l'occasion d'imaginer. Maintenant, comme vous pouvez l'imaginer, Chou m'a déjà préparé le visionnage du film « Le chant du loup » : Je vous dirai en commentaire si c'était bien !


« J'essaye d'imaginer ce que des yeux humains ne verront jamais : ce gigantesque poisson de cent trente mètres de long glisser dans les eaux noires - magnifique et invisible -, sans yeux, mais l'oreille aux aguets. »
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Sympa, mais pas si intéressant que cela.

70 jours en immersion dans un SNLE (Sous-marin Nucléaire Lanceur d'Engin). le fer de lance de la dissuasion nucléaire.
Dans ce roman, qui se veut réaliste, il n'y aura donc pas d'attaques, d'ennemis ou d'intenses péripéties. On suit le médecin de bord, qui s'adresse à sa fiancée (puis à une lectrice, son couple ayant explosé en vol ou plutôt sous les eaux) sous forme de journal.
Le toubib, bien qu'ayant fait une marée en SNA (Sous-marin Nucléaire d'Attaque), plus petit et destiné au combat lui, joue le rôle du candide. On apprend avec lui le fonctionnement d'un submersible, la fonction des uns et des autres, la vie à bord avec ses routines, ses tracas, ses émotions.

Ah, pour info, Robert Merle est journaliste, pas médecin militaire, il a eu l'autorisation d'embarquer et d'interviewer des marins de SNLE pour son livre.

Pour en revenir au titre. On a l'impression en lisant notamment la quatrième de couverture d'être en face d'une lecture pour initié, technique, et philosophique ( si vis para bellum et tuti quanti ). Il n'en est rien. C'est très premier degré, simple, à la limite même simpliste. Sincèrement, pour le profane, ignorant la distinction entre un capitaine de corvette et un de vaisseau, ignorant ce qu'est un ballast, c'est fait pour vous.

Pour les autres, ou après cette lecture, si on veut approfondir, préférez nettement Commandant de sous-marins de François Dupont, plus actuel (2020 contre 1986) et tellement plus immersif. Et pour un sous-marin, avouez que c'est mieux non ?
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L'auteur crée un médecin de bord narrateur sur un sous-marin nucléaire.
Il nous propose de découvrir ce mode de vie.
De manières très vivantes et très personnelles , l'auteur aborde tous les aspects de la vie du bord

Les difficultés ne sont pas superficiellement examinées et elles sont souvent vues selon un contexte plus large du plus grand intérêt.
Vie en milieu Confiné dans un cadre hyper exigent , sous-marins nucléaires et dissuasion , ce sont les thèmes évoqués ici dans ce texte nuancé.

Pour conclure , il est possible aujourd'hui de visiter un navire de ce type .Le redoutable, à la cite de la mer à Cherbourg .
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Un officier de marine affecté à un sous marin nucléaire nous décrit la vie à bord. Tout y est figuré en détails, avec même le langage codé utilisé. Cela peut être fastidieux pour certains lecteurs non spécialistes mais nous apprenons malgré cela beaucoup d'informations dans ce récit.
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Ce court ouvrage de Robert Merle nous décrit, par la voix d'un médecin, la patrouille d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins, ou SNLE.
Avec authenticité et acuité, on accompagne le quotidien d'environ 150 hommes qui vont passer 70 jours en plongée pour assurer la mission de dissuasion nucléaire de la France.
Il ne s'agit pas ici d'un manuel sur le fonctionnement du fleuron technologique qu'est un sous-marin nucléaire, mais d'une vision "à la loupe" du quotidien de l'équipage à travers quelques personnages clefs que sont le boulanger, les cuisiniers, le pacha ou les techniciens, et aussi à travers les difficultés qu'ils confient au médecin du bord.
Ce médecin, dont c'est la première mission à bord d'un tel bateau est donc ce que les marins appellent un éléphant, c'est-à-dire un membre de l'équipage qui méconnaît ce monde très fermé et très secret.
De familigrammes en petites tensions internes, on suit la vie à bord avec un certain intérêt, même si le récit peine à nous sortir parfois de cette sorte d'ennui que doivent sans doute ressentir les sous-mariniers eux-mêmes.
Certains personnages sont attachants, d'autres beaucoup moins, comme ces deux aspirants ou "mimis" lauréats des concours de grandes écoles dont le phrasé quelque peu pédant les rend assez peu aimables, confirmant par-là l'opinion négative et assez répandue au sujet des énarques.
Ce livre, pas vraiment un roman, ni vraiment un reportage, ni tout-à-fait un journal de bord, ne laisse pas une trace marquante malgré quelques sujets intéressants, mais jamais développés.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Vous fumez ?
Non, docteur.
Vous buvez ?
Pas plus qu’un autre.
Oui, mais l’autre, qu’est-ce qu’il boit ? Quelle est la dose de poison quotidien qu’un Breton de son âge considère comme normale ?
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J'ai voulu montrer dans ce livre la vie obscure et périlleuse des équipages qui, dans nos SNLE, accomplissent cette tâche. Plus j'ai écouté ces marins, plus je les ai trouvés humains, ouverts et sympathiques. Il en est d'eux comme, sans doute, de leurs homologues anglais, américains ou soviétiques : ils ne sont en aucune façon des guerriers impatients d'en découdre.
Il sont bien au rebours, infiniment plus conscients que la plupart de nos concitoyens de ce qui se passerait dans la patrie des autres et dans leur propre patrie, si l'ordre de tirer leurs missiles balistiques leur était transmis.
Je ne prédis en aucune façon - je tiens à le dire avec toute la clarté désirable - que cet ordre leur sera un jour donné. Mais que cette possibilité existe montre à quel point sont détraqués les temps que nous vivons...
(extrait de l'avant-propos inséré en début du volume paru chez "Presses Pocket" en 1988)
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Messieurs, je vais vous faire une confidence : je ne sais pas nager. Et le sous-marin est le seul bateau où l’on ne puisse pas passer par-dessus bord.
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La discipline, oui. Mais la discipline formelle, quelle absurdité ! Quand un ordre est stupide, c’est lui qui introduit le désordre.
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Sur un petit sous-marin diesel, les choses ne sont pas si calmes, car il revient souvent à la surface, ou près de la surface, tant parce qu’il a besoin d’air pour le diesel et les hommes que pour épier des « proies » possibles. Le SNLE n’obéit pas à ces servitudes. Il fabrique lui-même son air. Il élimine ses pollutions. Et il se coule le plus discrètement possible dans les eaux les plus profondes sans jamais montrer le bout d’un périscope...
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Videos de Robert Merle (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Merle
https://www.laprocure.com/product/458979/amis-martin-la-zone-d-interet https://www.laprocure.com/product/374972/merle-robert-la-mort-est-mon-metier
La Zone d'intérêt - Martin Amis - le livre de poche La Mort est mon métier - Robert Merle - Folio
Quel est le lien entre “La Zone d'intérêt” de Martin Amis écrit il y a quelques années, et “La Mort et mon métier” écrit par Robert Merle en 1952 ? On évoque un sujet d'une grande lourdeur. On est pendant la guerre dans le milieu concentrationnaire. Ce n'est pas un témoignage de la vie dans un camp de concentration, c'est presque pire que cela. C'est le quotidien de celles et ceux qui participent à faire en sorte que ce terrible rouleau compresseur qu'est le monde concentrationnaire, ils fonctionnent au quotidien (...). Des lectures qui semble nécessaire. Martin Amis, “La Zone d'intérêt” au Livre de poche. “La Mort est mon métier”, Robert Merle, chez Folio. Stéphane, libraire à la Procure Paris
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Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

chez ma mère'
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