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Critiques de Roger Caillois (35)
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L'incertitude qui vient des rêves

Roger Caillois ne dispose pas de la notoriété qu'il mérite. Que n'a-t-il dépassé ces penseurs nihilistes qui nous écrasent de leur mélancolie désabusée. Je regrette d'avoir rencontré Caillois si tard, et je suis désolé pour ceux qui ne le connaissent pas encore. Il fait partie des rares qui nous aident à vivre.
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Ponce Pilate

Et si Jésus n’avait jamais été condamné, lecteur ? S’il avait fini sa vie en vieil homme et que le christianisme n’avait jamais vu le jour ?



Pas question, ici, d’égratigner qui que ce soit. Il ne s’agit pas là d’une critique religieuse.



Roger Caillois se focalise sur le moment crucial où Ponce Pilate réfléchit à sa sentence, là où sa méfiance de la religion affronte sa prudence faiblarde, là où il doit décider soit d’entériner la décision des autorités juives et de la foule, soit de libérer un innocent qui n’est que le bouc-émissaire d’une société en pleine mutation. Tout le livre explore le point de divergence, imaginant que, finalement, Ponce Pilate refusera de condamner Jésus.



Quelles que soient tes convictions intimes, viens, lecteur, te laver les mains aux côtés du procurateur qui a changé la face du monde : tu comprendras la complexité de la vie politique de l’époque et ne regarderas peut-être plus Judas du même œil.



Carton plein pour cette lecture exigeante, qui révèle avec beaucoup de finesse les relations ténues qui lient les religions archaïques aux grands monothéismes. Il fait de l’Histoire une matière opaque, malléable et volatile. Loin de l’image que je m’en faisais, celle d’un illuminé sympathique qui a passé son temps à palabrer sur le jeu, Roger Caillois se révèle être un original de la pensée, qui regarde l’Histoire en appliquant la politique du pas de côté, et j’aime la délicatesse dont il use pour contourner avec subtilité les grands tabous religieux.



A lire débarrassé de toute fièvre.

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Et pour d'autres pas de côté, rendez-vous aussi sur Instagram :
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Oeuvres

Du mythe aux minéraux par les évidences dérobées, les sciences diagonales, les plus osées hypothèses conciliées à une austère rigueur, une froide dépersonnalisation. Étrangement rapiécé, ce Quarto des Œuvres de Roger Caillois parvient à donner à lire la singularité d’un itinéraire, sa constance à travers son apparent disparate, son éperdue recherche d’un fantastique naturel qui signalerait (permettrait de nous absenter dans sa rêveuse contemplation) à la fois le fini, le connaissable, le matériel comme l’est l’imagination, et une place de l’homme au sein d’une nature à laquelle, sans distinction, totalement il appartient. Fascinante, parfois difficile à suivre, datée aussi dans ces hypothèses scientifiques, parfois comme trop assurées de soi, ces Œuvres sont une lecture essentielle.
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Pierres

Comme pour dégager un éclat d'améthyste au fond d'une grotte, comme les aiguilles de cristal sur un bloc, il m'a fallu creuser, polir, pour trouver dans ce recueil des pépites, des éclats. Comme l'ont déjà écrit certaines critiques précédentes, ce recueil est érudit, stylisé, travaillé, mais qu'il est froid.

Le poète évoque en prose les pierres, les cailloux, les roches. Il les décrit pour les sublimer, avec de nombreuses images, des métaphores, une profusion de couleurs. Oui, mais comment ressentir de l'empathie pour des êtres qui ne sont pas vivants ? C'est ce qui m'a manqué, il ne peut y avoir de sentiments quand il n'y a pas de chair.

D'ailleurs, les passages que j'ai préférés sont ceux qui évoquent les collectionneurs chinois du Moyen-Âge, prêts à tout pour des pierres rares, de la ruine à la folie, car, là, il y a de l'humain, de la vie. De même, j'ai apprécié la fin, où le poète parle, dit "Je", s'implique dans son sujet. Il justifie sa "passion", donnant sens, corps, à l'écriture elle-même. Ce recueil existe nécessairement, car le poète l'a voulu. Il retranscrit dans son "langage" - qui n'est pas celui des pierres, dans son "lexique", il "livre ses confidences". Le poète - comme le lecteur également - occupe sa place sur terre, fait partie de la taxinomie du monde, comme les pierres, et la poésie est un moyen de dire le monde.
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Ponce Pilate

Voilà un ouvrage bien loin de mes lectures habituelles. Roman philosophique et d'introspection, l'auteur nous fait suivre Ponce Pilate. Cela commence le matin de l'arrestation de Jésus. Le procurateur romain reçoit les Juifs venus lui demander de confirmer leur décision de crucifixion. Le Romain hésite, rencontre différents protagonistes pour rendre son verdict. Parmi ceux-ci on peut citer Judas, Jésus ou Mardouk, l'ami philosophe de Pilate. Nous suivons donc les événements et les réflexions de Ponce Pilate jusqu'à sa décision finale.

Un ouvrage intéressant qui fait réfléchir à la religion et à la fragilité des événements dans la marche du monde.
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L'Homme et le Sacré

Cet ouvrage nous a été présenté par une enseignante lors d'un cours nommé L'homme et le Sacré. Très intéressant si l'on veut en apprendre plus sur les rites et traditions de nombreux peuples et tribus, notamment en Polynésie si je me trompe. On l'a étudié en classe pendant les journées chaudes de l'été 2015...comme le temps passe vite !
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Ponce Pilate

Le résumé de la quatrième de couverture est trompeur. Je pensais avoir à faire à une uchronie, c'est plutôt la narration du point de divergence (le fameux "et si...") d'une uchronie non écrite.

Dans ce roman très court, Roger Caillois se met dans la tête de Ponce Pilate au moment où on lui demande de valider la condamnation à mort de Jésus. C'est une décision de justice, mais aussi une décision politique. On suit les doutes, les pensées, les hypothèses de Ponce Pilate, jusqu'à sa décision finale de relâcher Jésus (ce n'est pas un divulgâchage car c'est écrit en 4ème de couverture).

L'uchronie est balancée en un court paragraphe final, ce qui est très décevant à mon sens.
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Pierres

Pierre Caillois nous fait découvrir l'univers des pierres. Mais attention, on est loin du traité scientifique. Non, c'est de la véritable poésie. A partir de la description minutieuse des minéraux, Caillois réveille des forces telluriques qui nous plongent dans le magma de la formation de la terre, nous amène à ré-explorer les chemins de l'évolution.

Les pierres, sous ses mots, prennent des allures d'entités vivantes merveilleuses créées par on ne sait quel génie. Il nous parle de ce gouverneur de la Chine ancienne qui était passionné par l'étude des pierres et oubliait de diriger sa province. Il s'émerveille devant l'immortalité des minéraux qui à certains égards évoquent un condensé de l'univers.

C'est une prose magnifique à laquelle j'ai immédiatement adhéré.
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Instincts et société

Un ensemble d'essais traitant de la présence de la violence et des mythes au coeur des sociétés dîtes civilisées ;Une premiere partie analyse la sociologie du bourreau,la fascination pour les trésors et les puissances du vertige.Une deuxième partie porte sur l'esprit des sectes.Enfin dans la troisième partie il écrit sur la mort dans le cinéma américain,l'usage des richesses et sur le pouvoir charismatique.
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Les jeux et les hommes

Cet essai de 1958 permet à Roger Caillois d'élaborer une typologie des jeux et une histoire de leurs rapports avec les sociétés humaines à travers le temps et l'espace. C'est très intéressant et illustré de nombreux exemples .Il analyse avec bonheur les avatars multiformes du jeu à l'époque moderne.
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L'écriture des pierres

J'ai découvert cet ouvrage dans la collection "Les Sentiers de la création" de chez Skira avec de magnifiques illustrations. Roger Caillois y mène une réflexion poétique sur ce que l'imagination humaine peut inventer à partir des formes incluses au sein des minéraux , soit qu'il se contente d'y rêver des formes , soit qu'il ajoute à la nature sa propre touche. C'est très beau .
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Cases d'un échiquier

.Un livre que je n’avais plus relu depuis 1970 ! Suite de textes disparates mais ayant en commun le raffinement de l’écriture et l’originalité de la pensée De très belles réflexions sur l’art , sur le fantastique et quelques récits dont un qui m’a profondément touché : « Récit du délogé » .
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Ponce Pilate

Ce récit, à la frontière entre la nouvelle et le roman, peut se voir comme un hommage à Borges par son traducteur, Roger Caillois. Le style aussi bien que le sujet - une uchronie qui imagine un Ponce Pilate sympathique, qui épargne Jésus-Christ et modifie donc le cours de l'histoire par rapport à celle que nous connaissons... - rappellent l'auteur argentin. Très plaisant et très intelligent.
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Oeuvres

En un seul volume, dense, superbement mis en page et joliment illustré, l'essentiel de la pensée et de l'oeuvre d'un grand intellectuel. Caillois explore les frontières entres les Lettres, l'anthropologie, les sciences. C'est éblouissant.
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Ponce Pilate

Et si Ponce Pilate, le préfet de Judée, avait gracié Jésus ? Une récriture de l'Histoire. Un classique.
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Ponce Pilate

Une très belle langue alliée à une grande érudition sur la genèse des religions et les habitants de la Judee d'alors rend ce roman particulièrement plaisant à lire. Néanmoins, les quelques petites pirouettes d'anticipation tombent à plat: Ce roman tient plus de la nouvelle.
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Chroniques de Babel

Toutes les chroniques rassemblées dans ce recueil toutes datées de 1946 sont classées dans trois parties: la première a donné sont titre au recueil, Chroniques de Babel est une collection d'essais; le seconde partie, est une collection d'essais critiques dont la plupart des thèmes reprennent ceux de la première partie mais avec pour prétextes la critique d'une oeuvre. La troisième partie est constituée de critiques théâtrales. Parce qu'il s'agit de théâtre, Caillois y restitue les intrigues et donne son opinion sur le jeu des comédiens avec la mise en scène. Il donne l'impression de s'ennuyer à cet exercice qui semble lui déplaire. Ce n'est sans pas pour cette seule raison qu'il se montre si sévère avec les spectacles dont il doit rendre compte. L'un de ces compte-rendus porte sur une vie de Galilée et attira mon attention: "Ma vérité" de Hubert le Porrier (pièce en trois actes et cinq tableaux au théâtre La Bruyère). Renseignement pris sur Wikipédia, je trouvais bien une pièce jouée en 1946 au théâtre La Bruyère intitulée "Et pourtant elle tourne" de Herbert le Porrier. L'erreur sur le titre et le prénom de l'auteur de la pièce sont ils imputables à l'éditeur? Mon édition date de 1981, le recueil (posthume ) a été constitué par Elena Vichrova-Caillois. Je n'ai pas si l'erreur a été corrigée depuis.



Mais ce sont les deux premières parties qui font le meilleur de ce volume. Les textes de la seconde partie sont souvent des réécritures de textes de la première (ou peut-être l'inverse je n'ai pas vérifié); reprises, plutôt que redites, reformulation d'une réflexion critique maniaque dans le choix des concepts, dans son souci d'exactitude. La présentation presque en vis-à-vis de ces deux collections d'essais produisent sur ma lecture une sorte d'effet de stéréoscopie de l'esprit critique de Roger Caillois.



Le critique Caillois prend toujours du champ pour juger d'une oeuvre: peut-être plus libre dans ses choix que pour la théâtre, le critique Caillois prend l'ouvrage qu'il juge comme un prétexte à une réflexion anthropologique beaucoup plus vaste pour finalement, porter un jugement, souvent sévère, sur une époque et ses travers dont la production littéraire n'est jamais qu'un symptôme. Roger Caillois n'a jamais été porté que dénigrement et aux jugements à l'emporte-pièce; lorsqu'il s'en prend à André Gide par exemple, il rend un hommage très argumenté au styliste et aux libertés de sa syntaxe tout en faisant fait une très mauvaise publicité au Journal de celui-ci. Même lorsqu'il ne goûte guère les oeuvres dont il rend compte, même lorsque qu'il semble les mépriser, Roger Caillois les rend intéressantes et donne envie d'y aller voir tellement, au final, il a le don de nous laisser libre de notre jugement.
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Le mythe et l'homme

Bien
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Le mimétisme animal

Il tema del mimetismo percorre, sino dagli anni Trenta, l’elegante riflessione di Roger Caillois, intellettuale francese scomparso nel 1978. La mimicry è stata oggetto di suoi studi brevi, all’interno di opere più generali, ma è stata anche trattata in forma autonoma: è uno dei suoi temi più importanti, forse persino quello fondante del suo intero meditare sull’esistente. E’ proprio nel garbo, nella precisione e nella misura con la quale Caillois espone ne Il mimetismo animale numerosi esempi dei vari mimetismi animali, quindi anche umani, che risiede il valore di questo testo, meno spericolato di suoi altri sullo stesso tema. Anzi è proprio la solidità dell’argomentazione, depurata di ogni facile effetto, a rendere l’opera ancora più interessante per il lettore maturo. Il mimetismo è esclusivamente funzionale? Ha soltanto uno scopo difensivo o offensivo? Quali altri motivi possono determinarne l’esistenza e la sua indubbia persistenza? È sostenibile ritenere – persino affermare – che il nutrito, ricchissimo “repertorio” di forme e di immagini della natura rimanga comunque un numero finito e calcolabile e, in alcuni rari casi, anche ripetibile?



Perché i soldati di oggi indossano una tuta mimetica persino quando sono di servizio in ambienti urbani? Non è necessario affrettarsi a rispondere. Ci si soffermi a riflettere su questo caso ormai frequente, con calma. Anche senza lambiccarsi su questo esempio, sembra quasi sia possibile mettere in discussione uno dei presunti cardini della condotta umana: l'utilità. Qual è infatti la reale utilità di una tuta mimetica concepita per occultarsi nella boscaglia, nel deserto o sulla neve, all'interno di una stazione di metropolitana? L'intento protettivo, utile in un contesto naturale, sembra dissolversi all'interno di una struttura architettonica. D'altro canto la presenza dei militari armati, evidenziata dalla tuta mimetica, potrebbe rassicurare i pacifici cittadini pur esponendo i soldati a maggiori rischi, considerata la maggiore visibilità. Di certo l'utile dei pacifici cittadini sembra accresciuto rispetto a quello dei soldati posti a loro difesa. Quindi l'utile si riapre una strada, una possibilità di esistenza, ma l'utile di chi? Perché ci si fa passare tanto spesso per ciò che non si è, a volte spacciandosi per feroci gradassi o acuti, raffinati intellettuali e in altri casi gabellandosi invece per esserini innocui o candidi babbei? Per prevalere, per proteggersi? Per paura quindi? Perché lo fanno in tanti? Fastidioso interrogarsi su temi del genere, molto più rassicurante osservare questi fenomeni negli animali posti su un gradino ritenuto inferiore nella gerarchica scala di classificazione dei viventi. È anche più facile analizzare queste modalità comportamentali dal di fuori, un "fuori" che equivale a un "alto", dal momento che è scontato per chiunque ritenersi in una posizione più elevata di un bruco. Il mimetismo è quindi esclusivamente funzionale? Ha soltanto uno scopo difensivo od offensivo? Quali altri motivi possono determinarne l'esistenza e la sua indubbia persistenza?



A queste domande Caillois tenta di suggerire delle risposte. Risposte che danno origine ad altre domande, alle quali soltanto nell'intimo il lettore potrà forse osare rispondere.
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Poétique de Saint-John Perse

Roger Caillois, poète attentif de Pierres, a collaboré à la NRF dès 1935 et publié les poèmes de SJP des années 40 dans sa revue, Les Lettres Françaises, en Argentine. Il reprend après-guerre son activité à la NRF où SJP publie ses anciens poèmes en recueil, puis Amers. Selon les lettres échangées entre les deux hommes (voir Correspondance de Saint-John Perse et Roger Caillois, Gallimard, Cahiers de la NRF, 1996), SJP demande à Caillois d’écrire sur sa poésie, demande qu’il fera disparaître de la correspondance publiée dans ses Œuvres complètes de la Pléiade (1972). Rappelons que c’est SJP lui-même qui a préparé ce volume avec quelques éléments d’autofiction.



Comme critique puis ami, Caillois publie en 1954 la première édition de Poétique de St-John Perse (noter l’orthographe de St). Le pratiquant de SJP y trouvera une fine exégèse, admirative mais sans flagornerie, SJP ne l’aurait pas supporté : « Il est ridicule de prétendre copier en exclamations éblouies et obscures les démarches réservées de la création » (p 10). La supervision de SJP a l’avantage d’éclairer les intentions et certaines images du poète, et l’inconvénient d’aliéner la liberté du critique. Elle illustre, comme beaucoup d’études des vingt dernières années, le souci de SJP de contrôler l’édification de sa gloire.

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