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Citations de Roger Zelazny (471)


Mais regardez autour de vous...
La Mort et la Lumière sont partout, pour toujours, et elles commencent, finissent, luttent, veillent dans le Rêve de l'Innomé qu'est le monde, mots brûlants dans le Samsâra, pour créer peut-être la beauté.
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Un couronnement n'est jamais qu'un couronnement. Ça peut paraître cynique, et ça l'est probablement, surtout quand le héros du jour est votre meilleur ami et sa reine notre amante involontaire. Mais il y a toujours un cortège, avec des flots de musique solennelle, des vêtements aussi inconfortables que chatoyants, de l'encens, des discours, des prières et des volées de cloches. On s'y ennuie, on y souffre généralement de la chaleur et on doit néanmoins s'efforcer de faire bonne figure, comme lors des mariages, des distributions de prix et des initiations secrètes.
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Je vis se matérialiser la silhouette d'une Licorne qui, tel le tigre de Blake, rayonnait puissamment. Si puissamment que je dus détourner les yeux.
Je les portai sur la noirceur froide et profonde, mais n'y trouvai pas non plus le repos. Quelque chose se déplaça au sein des ténèbres et j'entendis un autre son - comparable au crissement d'un énorme bloc de métal traîné sur de la roche. Il s'ensuivit un sifflement qui m'assourdit. Le sol trembla encore. Des lignes tortueuses ondoyèrent dans ma direction. L'image de la Licorne n'avait pas achevé de se graver dans la Lumière que je pris conscience d'avoir en face de moi la tête d'un serpent cyclopéen dont la moitié antérieur avait rampé dans la chapelle. Je fixai alors un point situé entre les deux visiteurs, que je surveillai à la périphérie de mon champ de vision. La licorne de l'Ordre et le Serpent du Chaos m'empalaient du regard. L'effet produit était si désagréable que je m'empressai de battre en retraite, jusqu'à l'autel, contre lequel je m'adossai.
Ils avancèrent dans la chapelle. La Licorne baissait la tête, pointant son rostre vers moi. Le serpent dardait sa langue fourchue dans ma direction.
" Heu... si vous souhaitez récupérer les armures et le reste, je n'y vois aucune objection..."
Le Serpent siffla. La Licorne leva un sabot et en frappa le sol, qui se fissura. La ligne de fracture courut vers moi tel un éclair de noirceur pour s'interrompre juste à mes pieds.
" Je tiens à préciser qu'il n'était pas dans mes intentions d'insulter Vos Éminences " jugeai-je utile d'ajouter.
[i]Nouvelle erreur[/i], commenta Frakir d'une voix faible.
[i]Alors, souffle-moi mes répliques[/i], lui rétorquai-je dans le cadre de cet aparté mental.
[i]Je ne.... Oh![/i]
La Licorne se cabra, le Serpent se dressa. Je me laissai choir à genoux et détournai la tête, car la brûlure de leurs regards se changeait en souffrance physique. Je tremblais, et tous mes muscles me torturaient.
[i]Il t'est conseillé de jouer le jeu en fonction des règles établies[/i] récita Frakir.
J'ignore quel métal pénétra ma colonne vertébrale. Toujours est-il que je me redressai et me tournai vers le Serpent puis la Licorne. Mes yeux étaient aussi larmoyants et brûlants que si j'avais essayé de fixer le soleil, mais je parvins à les regarder.
" Vous pouvez me forcer à jouer, mais pas à faire un choix. Ma volonté m'appartient.Je garderai ces armures toute la nuit, comme on l'exige de moi, mais au matin je les laisserai en ce lieu parce que j'ai décidé de ne pas m'en revêtir. "
[i]Sans protection, ta vie ne tiendra qu'à un fil[/i], me déclara Frakir, comme si elle faisait office d'interprète.
Je haussai les épaules.
" Si c'est à moi d'en décider, je vous place sur un pied d'égalité. "
Un souffle de vent à la fois brûlant et glacé me frôla, tel un soupir cosmique.
[i]Tu te prononceras, que ce soit de façon consciente ou pas. Comme tout le monde. On te demande simplement de prendre officiellement position.[/i]
" Qu'est-ce que mon cas a de particulier ? "
Encore ce vent.
[i]Tu as reçu deux héritages, et des pouvoirs hors du commun.[/i]
" Je n'ai voulu aucun de vous deux pour ennemi. "
[i]Ce n'est pas une raison suffisante.[/i]
" Alors, détruisez-moi. "
[i]La partie a déjà commencé.[/i]
" En ce cas, finissons-en. "
[i]Sache que ton attitude nous déplaît.[/i]
" C'est réciproque ", répondit-je.
La foudre s'abattit et me laissa inconscient.
J'avais cru pouvoir répondre avec franchise pour la simple raison que les individus susceptibles de participer à ce jeu ne devaient pas courir les rues.
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Je dus crier pour me faire entendre au milieu du vacarme : " Sous quel nom dois-je t'appeler ?
- Masque ! " répondit aussitôt le sorcier - et je ne pus m'empêcher de trouver que cela manquait d'originalité. Je m'étais sans doute attendu à un nom de héros de bande dessinée : Cauchemar Mauve ou Casque Cobalt. Enfin...
Je venais d'utiliser mon ultime charme défensif. Je venais également de lever mon bras gauche afin que la partie de ma manche contenant l'Atout d'Ambre se retrouvât dans mon champ de vision. J'avais peut-être calculé un peu juste, mais il me restait une dernière carte à abattre. La démonstration de mes pouvoirs s'était alors déroulée sur un plan strictement défensif, et j'étais assez fier du sortilège que j'avais gardé en réserve.
"Cette femme ne te serait d'aucune utilité, quoi qu'il en soit", dis Masque alors que nos deux sortilèges s'apaisaient et qu'il s'apprêtait à lancer une nouvelle attaque.
"Je te souhaite malgré tout de passer une bonne journée", lui dis-je. Sur ces mots, je fis pivoter mes poignets, tendis mes doigts pour diriger la force, et prononçai le mot clé du sortilège qui constituait le bouquet final.
"Œil pour œil ! " criai-je, comme tout le stock de la boutique d'un fleuriste tombait sur Masque, l'enfouissant sous le plus gros bouquet qu'il m'avait été donné de voir. Je trouvai le mélange de fragrances agréable.
Il y eut un silence et un apaisement des forces, alors que je regardais l'Atout et me tendais vers lui. À l'instant précis où le contact s'établit, il se produisit une modification de la composition florale et Masque s'y dressa, telle l'Allégorie du Printemps.
Sans doute m'estompais-je déjà à sa vue, lorsqu'il cria : " Je t'aurai quand même.
- Et dent pour dent ", répliquai-je avant de prononcer le mot qui complétait l'enchantement, et qui fit tomber le contenu d'un tombereau de fumier sur lui.
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Car je suis un sorcier : Merlin, fils de Corwin d'Ambre et de Dara des Cours du Chaos, connu par mes amis et connaissances de l'ombre Terre sous le nom de Merle Corey; un jeune homme charmant, brillant, spirituel et athlétique... Mais reportez-vous à Castiglione et lord Byron pour plus de détails, étant donné que je suis également modeste, réservé et peu communicatif.
Cas cartes s'avérèrent posséder véritablement un pouvoir magique, ce qui ne me surprit plus lorsque j'appris que Juila avait fréquenté un occultiste du nom de Victor Melman après notre rupture. Je rendis alors visite à ce personnage, qui voulut m'immoler en grande pompe sacrificatoire. Je parvins cependant à abréger cette cérémonie et lui imposer quelques questions, avant que les conditions atmosphériques locales et un excès de zèle de ma part ne provoquent sa mort. Fin du rituel.
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Au même instant, dans mon dos, la voix lourdement altérée mais encore reconnaissable de Dworkin tonna : "Malheureux ! Tu as choisi le pays de ta perte !"
Et comme pour m'arracher la carte, une gigantesque main noire, tannée et crochue, pareille à une griffe, surgit par-dessus mon épaule. Mais la vision semblait prête, et je parvins à m'y jeter. Dès que je vis que j'avais réussi à fuir, je détournai la carte de mon regard et me figeai sur place afin de permettre à mes sens de s'adapter au nouveau milieu.
Et je compris. Grâce à des bribes de légendes et des petites conversations familiales dont je me souvenais, mais aussi à cause des sensations dont je m'envahissaient déjà, je sus quel était le lieu où je venais de me transporter. Aucun doute ne subsistait dans mon esprit : j'avais devant moi la Cour du Chaos.
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J'avais besoin de repos. Quelques heures de sommeil me suffiraient pour le moment, mais je refusais de dormir sous le toit de Benedict. Je refusais d'être une proie aussi facile, et si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'était que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour.
Par ailleurs, je n'avais rien contre son alcool et j'avais bien besoin d'une lampée de quelque chose de fort. Le manoir était plongé dans l'obscurité; j'entrai en catimini et trouvai la réserve à liqueurs.
Je me versai un verre à réveiller un mort, l'avalai d'un trait, m'en versai un deuxième que j'apportai devant la fenêtre.
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"Quel est le plus beau spectacle auquel vous ayez assisté ?
- La submersion de l'Atlantide.
- Je parlais sérieusement.
- Moi aussi.
- Il va falloir que vous m'expliquiez ça !
- J'ai personnellement englouti l'Atlantide, déclara-t-il. Il y a trois ans. Et bon Dieu c'était superbe ! La ville n'était que tours d'ivoire, minarets d'or et balcons d'argent. Des ponts d'opale décorés de banderoles pourpres y enjambaient un fleuve laiteux bordé de rives couleur citron. Des clochers de jade et des arbres vieux comme le monde chatouillant la panse des nuages. Des navires aussi délicatement construits que des instruments de musique et bercés par le flux et le reflux mouillant dans le port maritime de Xanadu. Et les douze princes du royaume tenaient leur cour au centre des douze piliers du Coliseum du Zodiaque, écoutant un Grec jouer du saxo ténor sous les flammes du crépuscule.
"le Grec en question, bien entendu, était un de mes patients : un paranoïaque."
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Etre dieu est une des plus anciennes professions du monde.
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Notre valeur est bien plus grande tant que nous sommes en vie.
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On ne critique pas un dieu. On l'aime, on l'honore, on lui obéit.
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Il n'y a que les amis pour vous voler des livres.
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La vie est un jeu auquel on doit commencer à jouer avant d’en connaître les règles. Les apprend-on jamais ? Y a-t-il vraiment des règles ?
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On ne devrait admirer le transcendant que de loin.
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Il ne faut jamais se fier à un chat, de toute manière. Ils ne sont bons qu’à faire des boyaux pour les raquettes de tennis.
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"J'irai avec toi et je serai ton guide, car tu as besoin que je marche à ton côté." Une phrase qui convenait bien à la Peur, bien qu'elle eût été prononcée par la Sagesse. L'une et l'autre ont des choses en commun, si l'on y pense.
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J'éprouvais un profond désir de hurler à la lune. C'était une lune tellement hurlable. Mais je me contins.
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Quelqu'un me cherchait. Quelqu’un qui faisait partie de la maison d'Ambre, sans aucun doute et qui utilisait mon atout ou quelque chose qui lui était très proche. La sensation ne laissait aucune place au doute. Si c'était Eric, il avait plus de cran que je l'aurais imaginé, car je lui avait napalmisé la cervelle, la dernière fois que nous avions été en contact.
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" Les rares individus qui survécurent se considérèrent, pour quelque obscure raison, comme les Élus, Élus de Quoi, ils n'en savaient rien.
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Le ragot était son régal, c'était pour lui le pain et le vin, c'était son sexe et sa religion.
(Les furies)
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