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Citations de Roger Zelazny (471)


Le soir même, je regagnai l'ombre Terre et le Country club, mais ne vis nulle part mon mystérieux interlocuteur. Je n'avais malgré tout pas perdu mon temps, car je rencontrai une jolie femme : Meg Devlin.... et, une chose conduisant à une autre, je la raccompagnai à son appartement où nous fîmes plus ample connaissance. Nos ébats terminés, elle me demanda quel était le nom de ma mère. Et je le lui dis. Il ne devait me venir que plus tard à l'esprit qu'il s'agissait peut-être de la personne que j'étais venu rencontrer.
Notre échange de confidences sur un oreiller fit prématurément interrompu par la sonnerie de l'interphone - annonçant le retour impromptu d'un homme qui devait être l'époux de Meg. J'agis alors en parfait gentleman et pris la fuite.
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Tout en buvant mon café à petites gorgées, j'allai d'une fenêtre à l'autre et fis de longues pauses à côté de chacune d'elles pour surveiller discrètement les rues et les immeubles (l'année précédent, la tentative d'assassinat avait été perpétrée par un type armé d'un fusil à lunette). Et je me remémorai la première fois où cela s'était produit, sept ans plus tôt. Je marchais dans une rue, par un après-midi printanier ensoleillé, quand un camion avait fait une embardée, sauté le caniveau, et manqué de peu de m'amalgamer à un mur de briques. J'étais parvenu à plonger de côté et rouler sur le sol. Le conducteur n'était quant à lui jamais sorti du coma, et j'avais classé l'incident dans la catégorie de ces événements accidentels qui se produisent parfois dans la vie de tout un chacun.
Un an plus tard, je revenais chez moi après être passé chez mon amie, en fin d'après-midi, quand trois hommes m'avaient attaqué (un armé d'un couteau, les deux autres de barres de fer) sans avoir même la politesse de me demander préalablement mon portefeuille.
J'avais laissé leurs restes dans l'entrée de la boutique d'un disquaire, et ce fut seulement le lendemain qu'il me vint à l'esprit que l'attaque s'était produite un an, jour pour jour, après l'accident survenu au camion. Même alors, j'attribuai cela à une simple coïncidence. ce fur seulement quand un paquet postal explosa et détruisit la moitié d'un autre appartement, le 30 avril suivant, que je me demandai si les lois des probabilités n'étaient pas un peu faussées dans mon voisinage en cette période de l'année. Et les événements qui se produisirent ensuite changèrent cette supposition en certitude absolue.
Quelqu'un devait trouver amusant d'attenter à mes jours une fois par an, à date fixe. C'était aussi simple que cela. Après chaque échec, je bénéficiais d'une année de répit avant l'essai suivant, ce qui évoquait presque un jeu.
Et, cette année, j'étais fermement décidé a m'amuser moi aussi. Mon principal sujet de préoccupation était le suivant ; il/elle/cela n'était jamais présent lorsque l'événement avait lieu, préférant agir à la dérobée, utiliser des gadgets, ou envoyer des émissaires. Je me référai à cette personne par la lettre F (qui sera tour à tour l'initiale de "fourbe" ou de "fêlé" dans ma cosmologie personnelle), car X a été trop galvaudé et je n'aime guère utiliser des appellations aux antécédents contestables.
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"C'est vrai, dit-il enfin. La Marelle est maintenant en sécurité. Mais je me dis... je me dis qu'il y a longtemps, un jour, nous aurions pu ne pas dire quelque chose qui a été dit, et faire quelque chose qui n'a pas été fait. Quelque chose qui, si nous l'avions su, lui aurait peut-être permis d'évoluer d'un façon différente, quelque chose faisant qu'il serait devenu un homme autre que cet être amer et faussé que j'ai vu là-haut. Il vaut mieux qu'il soit mort à présent. Mais c'est une perte; il aurait peut-être pu s'épanouir. "
Je ne répondis pas. Il pouvait avoir raison ou tort, mais c'était sans importance. Brand avait peut-être atteint les limites de la psychose, quel que soit le sens que puisse avoir ce mot; et d'un autre côté, peut-être était-ce entièrement faux. Il y a toujours une raison à tout. Lorsque quelque chose a été souillé, lorsque quelque chose d'horrible se produit, il y a à cela une raison. Mais la situation n'en demeure pas moins sale et horrible, et les explications n'y changent rien. Si quelqu'un commet un acte écœurant, il y a à cela un raison. Découvrez-là, si le cœur vous en dit, et vous découvrirez pourquoi cet homme est une ordure. Le fait est, cependant, que le mal demeure. Brand avait agit, et une psychanalyse posthume ne changerait rien. Nos pairs nous jugent uniquement selon nos actes et leurs conséquences. Quant au reste, vous n'en retirez qu'un misérable sentiment de supériorité morale en vous disant que vous, vous auriez fait quelque chose de mieux. Alors autant laisser le ciel s'occuper de tout cela. Je ne suis pas qualifier pour trancher.
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Au même instant, dans mon dos, la voix lourdement altérée mais encore reconnaissable de Dworkin tonna : "Malheureux ! Tu as choisi le pays de ta perte !"
Et comme pour m'arracher la carte, une gigantesque main noire, tannée et crochue, pareille à une griffe, surgit par-dessus mon épaule. Mais la vision semblait prête, et je parvins à m'y jeter. Dès que je vis que j'avais réussi à fuir, je détournai la carte de mon regard et me figeai sur place afin de permettre à mes sens de s'adapter au nouveau milieu.
Et je compris. Grâce à des bribes de légendes et des petites conversations familiales dont je me souvenais, mais aussi à cause des sensations dont je m'envahissaient déjà, je sus quel était le lieu où je venais de me transporter. Aucun doute ne subsistait dans mon esprit : j'avais devant moi la Cour du Chaos.
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"C'est vrai, dit-il enfin. La Marelle est maintenant en sécurité. Mais je me dis... je me dis qu'il y a longtemps, un jour, nous aurions pu ne pas dire quelque chose qui a été dit, et faire quelque chose qui n'a pas été fait. Quelque chose qui, si nous l'avions su, lui aurait peut-être permis d'évoluer d'un façon différente, quelque chose faisant qu'il serait devenu un homme autre que cet être amer et faussé que j'ai vu là-haut. Il vaut mieux qu'il soit mort à présent. Mais c'est une perte; il aurait peut-être pu s'épanouir. "
Je ne répondis pas. Il pouvait avoir raison ou tort, mais c'était sans importance. Brand avait peut-être atteint les limites de la psychose, quel que soit le sens que puisse avoir ce mot; et d'un autre côté, peut-être était-ce entièrement faux. Il y a toujours une raison à tout. Lorsque quelque chose a été souillé, lorsque quelque chose d'horrible se produit, il y a à cela une raison. Mais la situation n'en demeure pas moins sale et horrible, et les explications n'y changent rien. Si quelqu'un commet un acte écœurant, il y a à cela un raison. Découvrez-là, si le cœur vous en dit, et vous découvrirez pourquoi cet homme est une ordure. Le fait est, cependant, que le mal demeure. Brand avait agit, et une psychanalyse posthume ne changerait rien. Nos pairs nous jugent uniquement selon nos actes et leurs conséquences. Quant au reste, vous n'en retirez qu'un misérable sentiment de supériorité morale en vous disant que vous, vous auriez fait quelque chose de mieux. Alors autant laisser le ciel s'occuper de tout cela. Je ne suis pas qualifier pour trancher.
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Ça commençait à se dissiper, mais après ce qui me parut être une éternité.
J'essayai de remuer les orteils. J'y réussis. J'étais sur un lit d'hôpital, les jambes dans le plâtre. C'étaient bien mes jambes.
Je fermai les yeux avec force et je les rouvris. Trois fois.
La chambre reprit son aplomb.
Où diable étais-je ?
Les brumes se déchirèrent lentement et la mémoire me revint. Je me souvins de nuits, d'infirmières et d'aiguilles. Chaque fois que je commençais à reprendre mes esprits, quelqu'un entrait et me piquait avec quelque chose. C'était exactement ce qui s'était passé. Exactement ça. Mais maintenant j'étais à peu près conscient. Ils allaient bien être obligés d'arrêter leur petit jeu.
Non ?
Une pensée jaillit : [i]Peut-être pas[/i].
Un léger scepticisme, bien naturel, quant à la pureté des motivations humaines vint assombrir le cours de mes pensées. Je pris brusquement conscience qu'on avait dû m'administrer une bonne dose de narcotiques. Sans aucune raison, eu égard à mon état de santé. Aucune raison non plus pour qu'ils arrêtent si on les avaient payés pour. Alors fais gaffe et joue les drogués, me conseilla une petite voix intérieure qui, malgré sa sagesse, n'était pas ce qu'il y avait de meilleur en moi.
Dix minutes plus tard, une infirmière passa la tête par l'entrebâillement de la porte. J'étais évidemment en train de ronfler avec application. Elle s'en alla.
Pendant ce temps, j'avais commencé à reconstituer ce qui était arrivé.
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N’était-ce pas dans une province tranquille que Botchan a découvert sa maturité ? J’ai une théorie à propos des livres comme celui de Natsume Soseki. Quelqu’un m’a dit un jour que c’est le bouquin que tous les Japonais cultivés ont forcément lu. Alors, je l’ai fait. Aux États-Unis, il paraît que c’est Huckleberry Finn. Alors, je l’ai lu aussi. Au Canada, c’est Bienvenue à Mariposa de Stephen Leacock. En France, Le Grand Meaulnes. D’autres pays ont aussi leur livre. Ils sont tous bucoliques, se déroulent à la campagne et évoquent les forces de la nature juste avant l’urbanisation massive et l’industrialisation. Ces choses se profilent à l’horizon, mais elles ne servent qu’à ajouter le piment de l’émotion à ces valeurs plus simples. Ce sont des œuvres pleines de vitalité, d’exaltation nationale et de tempérament qui traitent de la fin de l’innocence. J’en ai offert beaucoup à Kendra.
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Of all my relations, I like sex the best and Eric the least. »
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J’eus soudain l’impression d’avoir perdu tout sens critique, car je ne parvenais pas à relever les anomalies dont je percevais pourtant l’existence. Je me savais captif de l’instant présent sans pour autant pouvoir analyser lucidement la situation.
Je me retrouvais prisonnier…
On m’avait capturé…
Comment ?
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J'ai l'impression de ne jamais regarder la même montagne. Tu changes autant que moi, mais tu restes semblable. Ce qui veut dire qu'il reste encore de l'espoir en ce qui me concerne.
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Mais pourquoi une Escale, alors que l'on dort la plupart du temps lorsqu'on navigue entre les étoiles?
Réfléchissez là-dessus. Je vous dirai plus tard si vous êtes tombé juste. (En cet instant de tempête)
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"Ainsi, tu es venu pour m'enlever?
- Non. Je suis venu pour faire de toi la Dame du Bastion de l'Ombre... ma dame.
- Pour me voler à un autre, précisa-t-elle. Tu n'as plus d'autre moyen de m'avoir, et c'est d'ailleurs ta manière préférée de satisfaire tes désirs. Mais tu ne peux pas voler l'amour Jack.
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Un enfant gâté est le résultat d'une éducation trop indulgente ; mais s'il est cruel, cela prouve que pour ses parents, rien n'a de valeur en dehors de leurs propres intérêts.
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J'aurais cependant payé cher pour connaître les raisons de son animosité envers moi. Aussi lui criais-je : "Que veux-tu, quoi qu'il en soit?"
Sa voix métallique répondit immédiatement:
" Ton sang, ton âme, ton esprit et ton corps.
- Et pourquoi pas ma collection de timbres, pendant que tu y es? Est-ce que je pourrais garder les enveloppes premier jour?"
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"Au sujet de cet homme, commença Random.
- Oui?
- En premier lieu, j'ai vu Benedict le transpercer de part en part, ce qui est généralement suffisant pour mettre un terme à la carrière de quelqu'un.
- C'est un misérable pour le moins résistant. Ou chanceux. Ou encore les deux.
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- Je suis moi. Je suis un Angel. Je n'ai pas besoin de faire semblant d'être un autre. S'ils ne sont pas d'accord, ils peuvent me descendre, ou du moins essayer. Jusque là, ils s'y sont cassé les dents. Alors j'les emmerde ! (Hell)
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Le doute, Madame, est la chasteté de l'esprit.
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- Je peux faire marcher les montagnes et éclater l’écorce du sol ; appeler la foudre et invoquer les esprits pour m’aider. Je peux détruire un Seigneur dans le siège même de son pouvoir. Je suis devenu ce qu’il y a de plus puissant dans l’hémisphère sombre.
- Oui. Tu t’es bien décrit : ce qu’il y a de plus puissant. Tu n’es plus un être vivant mais une chose.
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Nous sommes tous des touristes à l’instant où nous posons le pied hors de nos demeures.
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Les machineries neutres où se combinent, dans ce qu’elles ont de pire, les images paternelle et maternelle – à savoir la chaleur du sein et l’autorité du maître omniscient – sont un pôle d’attraction rêvé pour les êtres faibles.
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