AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ryû Murakami (397)


Bien sur, je faisais ça pour le pognon mais cet instant où le désir d'un tiers se porte sur toi, cet instant de la rencontre quand un individu dirige son désir sur toi, ça c'est vraiment excitant.
Commenter  J’apprécie          50
Tout effondrement de la personnalité recèle une dimension érotique.
Commenter  J’apprécie          50
'Tu ne t'en es pas aperçue mais le talent, dans la mesure de ce que j'en sais, ce n'est pas quelque chose qu'on a en excédent, mais plutôt un manque, un tel manque qu'on utilise toutes les fonctions dont on dispose pour le combler, c'est ça l'expression du talent, et toi, tu essaies de te débarrasser de ce manque, mais il a sa propre volonté et si ça se trouve, il est plus fort que toi.'
Commenter  J’apprécie          50
La haine, l'intention de nuire, naît d'émotions négatives nommées chagrin, solitude, rage. Elle naît d'un gouffre béant qu'on sent à l'intérieur de soi, comme si on nous avait pris quelque chose d'important, comme si on nous avait découpé un bout de chair au couteau.
Commenter  J’apprécie          50
- L'odeur, oui, l'odeur c'est un des éléments qui nous font aimer ou hair les gens, c'est sûr, à New-York il y a des gangs de rue qui ne s'attaquent qu'aux clochards, les SDF n'ont pas un sou, alors ce n'est pas pour les voler, non, ces types là prennent leur pied à commettre des actes de violence, c'est tout, il y en a même qui s'amusent à arracher les dents des vieux clodos une à une avec une pince, tu vois, sans compter ceux qui les agressent sexuellement.
Pourquoi choisissait t-il cette heure et ce lieu pour me raconter des trucs pareils ?
Commenter  J’apprécie          50
-Le Japon, c'est vraiment un pays où on a trouvé tous les moyens possibles de faire face au désir sexuel. J'avais vraiment envie d'aller faire un tour à Kabukichô, tout à l'heure en t'attendant j'ai cherché sur le plan, c'est vraiment juste à côté d'ici, si on regarde cette carte des lieux réserves au sexe dans Tôkyô, Kabukichô ressemble à la nébuleuse d'Andromède tellement c'est plein de marques indiquant des établissements porno.
Commenter  J’apprécie          50
Moi, à la campagne, je me sens mal. J'ai horreur de la campagne au point de me sentir vraiment mal. ça me file la nausée et ce n'est pas à cause de l'odeur du fumier, c'est parce que là bas, l'autre n'existe pas. Tout le monde se connaît. il ya des gens qui soudain décident d'aller faire pousser des navets à la campagne, y en a même de plus en plus depuis quelque temps, mais en ce sont des gens au bout du rouleau, plus aucune énergie. Des gens qui ont renoncé à ce dont je te parle. Il faut de l'énergie pour rencontrer l'autre. ça fatigue vraiment. Mais moi, je pense que ne pas rencontrer l'autre, c'est la mort, c'est être mort.
Commenter  J’apprécie          50
"J'ai la sensation de suer mes tripes par tous les pores, comme un liquide gluant, tandis que m'imprègnent la transpiration et l'haleine des autres."
Commenter  J’apprécie          50
...je fus conduit dans la salle des profs. Le conseiller d' orientation me fit mettre à genoux tandis qu' une dizaine de profs formaient un cercle autour de moi. Ils me suspendirent au plafond par les pieds, me plongèrent la tête dans le lavabo, me cinglèrent le visage avec des lattes de bambou, m' appliquèrent des fers brûlants dans le dos et me brûlèrent la pointe des seins au bec Bunsen. Je sais, j' exagère encore, mais pour les coups de savate sur les mollets et les cris dans les oreilles, je fus largement servi !(p170)
Commenter  J’apprécie          50
Pour vivre, les illusions et les mensonges sont nécessaires, soit, mais pour mourir ?

Personne n’a la solution à cette question. Tous ceux qui connaissent la réponse sont mort.
Commenter  J’apprécie          50
Depuis mon abandon j'ai toujours été à la recherche de quelque chose, j'avais faim de quelque chose, était-ce vraiment ce son que je cherchais? Je n'ai rien trouvé, rien, rien n'a changé. je suis toujours au fond de cette consigne, enfermé dans une boîte la peau rongée d'eczéma, mais cette fois je n'attendrai pas qu'un chien d'aveugle sente mon odeur et se mette à aboyer.
Commenter  J’apprécie          50
Les prisonniers nouvellement arrivés devaient subir une série de tests d'orientation et, pendant ce laps de temps, restaient enfermés dans des cellules individuelles. Les murs épais et sans fenêtre étouffaient complètement sons, lumières et odeurs, si bien que les détenus passaient généralement par une période de claustrophobie. D'après l'administration de la prison, ce passage en cellule individuelle était bénéfique, car il faisait naître un désir de vie communautaire, et les gardiens pouvaient également juger assez facilement la personnalité du nouveau prisonnier. C'était un excellent préliminaire à la discipline carcérale.
Commenter  J’apprécie          40
...c'est ridicule de se tartiner la figure de fond de teint et de maquillage, je me suis aperçue de tout ça un peu tard, mais ça m'a énervée de voir à quel point j'ai été stupide de ne pas comprendre avant, alors j'ai pris un amant, je pensais qu'avec une beauté qui défiait le temps on pouvait réaliser tous ses rêves, mais en fait on ne réalise ses rêves qu'avec du sang de la sueur et des larmes, qu-est-ce que tu en penses?
Commenter  J’apprécie          40
Je me suis aperçu que l’important n’était pas le ton ou la mélodie en elle-même mais ce qui se passait dans l’intervalle, autrement dit l’intensité et la longueur des silences, tu comprends ? […] Chacun a sa longueur de silence personnelle et il suffit de la stimuler…
Commenter  J’apprécie          40
- Tu ignores ce qu'est un stun gun ? Tu appliques l'embout sur la personne, tu appuies sur la gâchette bleue et c'est une décharge de 65 000 volts qui te fait perdre conscience. Le produit chimique, c'est un gaz, pschuuit ! et même un champion de boxe tombe dans les vapes et s'écroule. Rassure-toi, ça ne tue pas et on finit par reprendre conscience.
Pourquoi cet homme a-t-il ça sur lui ? se demanda Hiromi. Puis elle se souvint que c'était après avoir été vu par la femme de la réception que Captain Eo avait sombré dans un curieux état de fébrilité.
- Je pensais m'en servir contre toi, te plonger dans le coma, te réduire à l'état de cadavre et te piquer ton fric. C'est un truc que j'ai déjà fait à je ne sais plus combien de filles. Pas une qui soit allée se plaindre chez les flics. C'eût été avouer qu'elle se prostituait, alors pas une pour se plaindre. Tu me crois ?
Hiromi hocha la tête, elle pensa que c'était vrai.
- Toi, je te fais une faveur et je te pardonne, j'ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec toi et puis tu as recousu la queue de Fuzzball. Je te pardonne.
Hiromi pensa qu'il mentait en disant cela. Ce n'était pas parce qu'elle avait recousu la queue de Fuzzball mais parce que la femme de la réception avait vu son visage.
- En Inde, par exemple, mais même ailleurs, au Proche-Orient, il y a des enfants qu'on enlève ou qu'on livre à la prostitution. Et puis il y a ceux qui ne vont pas à l'école et qui font des tapis seize heures par jour. T'as entendu parler de ça ?
Non, répondit Hiromi.
- Des enfants dont on mutile une cheville pour les empêcher de s'enfuir. Ces enfants respirent la poussière des tapis et souffrent de maladies pulmonaires, en règle générale, ils meurent avant 16 ans. Ces enfants-là, en Inde, ils travaillent seize heures par jour et ils gagnent dix roupies. Et cet argent, évidemment, ce sont les parents qui le récupèrent. Alors, tes rendez-vous ! Tu te moques du monde ! Mais toi, tu es une gentille fille, je vais te donner ce que je te dois pour être sortie avec moi, je vais te payer au cours du marché en Inde. On est restés ensemble un peu plus d'une heure mais je vais compter deux heures. Tiens, voilà 4 yens.
Et Captain Eo plaqua quatre pièces de 1 yen sur la poitrine humide de Hiromi et quitta la salle de bains.
Commenter  J’apprécie          40
Je me souviens d'un de mes amis, mort d'une maladie du foie, et de ce qu'il me répétait constamment : " Je te jure, disait-il, peut-être que c'est seulement une idée, mais, sans blague, je souffre sans arrêt, et quand par hasard ça ne fait plus mal, c'est qu'on oublie, oui, seulement qu'on oublie qu'on a mal, c'est tout. Tu sais, je ne suis pas le seul ; c'est vrai que j'ai tout le temps mal au bide, mais tout le monde a mal aussi, sans arrêt. Tu comprends, c'est pour ça que moi, quand la douleur me lance, c'est drôle, mais je me sens en paix, rassuré, j'ai le sentiment de redevenir moi-même. D'accord, c'est dur à encaisser, pourtant je te jure que je me sens bien. Faut dire que, depuis ma naissance, j'ai toujours eu mal au bide..."
Commenter  J’apprécie          40
En regardant cet homme pleurer pour la deuxième fois de la journée, elle se rendit compte qu'elle l'avait ramené chez elle non pas pour coucher avec lui mais pour le voir pleurer à nouveau. A la longue, elle finit par le guérir de son impuissance. Cela n'avait pas été une chose bien difficile. Il aimait qu'on lui lave les cheveux. Quand elle lui savonnait les cheveux, il se détendait, fermait doucement les yeux et se mettait à bander.
Lorsqu'ils commencèrent à vivre plus ou moins ensemble, Minako s'aperçut qu'il sortait aussi avec une autre fille. Une fille de vingt ans qui bossait pour un salon de massage ou un club de rencontres. Il lui avait donné leur numéro de téléphone et un jour, c'est Minako qui répondit lorsque la fille appela. "Vieille pute, dit la fille. T'es qu'une salope, la prochaine fois, j'fous le feu à ta baraque."
Minako lui raconta ce qui venait de se passer et l'homme demanda aussitôt pardon en pleurant. Il appela la fille et l'engueula devant Minako. Mais par la suite, il continua de sortir avec d'autres femmes. Toujours des prostituées. Il semblait ne prendre aucune précaution pour lui dissimuler ses aventures. Lorsqu'elle l'interrogeait au sujet de ces femmes, il commençait par nier puis finissait par craquer. Il suffisait par exemple d'un coup de téléphone ou qu'elle prétende l'avoir fait suivre par un détective privé pour que son attitude change brusquement et qu'il s'effondre en pleurs sur le parquet. "C'est elle qui m'a proposé de coucher." "C'est une fille de Yakuza qui m'a menacé." "C'est une ancienne camarade de classe qui vient de s'enfuir de chez elle et qui n'avait personne d'autre sur qui compter." Il donnait toujours ce genre d'explications. Minako commença à se demander s'il ne sortait pas avec d'autres femmes simplement pour être démasqué et pour pouvoir pleurer en s'expliquant devant elle. Il devait aimer pleurer. C'était toujours pareil, elle avait beau le menacer sérieusement, rien n'y faisait. En fait, peu lui importait. Mais quand elle tomba enceinte, elle comprit qu'elle ne pourrait pas faire autrement que de le tuer.
Commenter  J’apprécie          40
Il était mauvais de s'enticher d'une chose dont on n'avait pas besoin, pour elles, s'acheter un foulard de chez Céline, un sac Vuitton, une ceinture Chanel ou un parfum Hermès était le moyen que trouvaient les gens de peu de fierté pour "panser leurs plaies". Elles savaient d'instinct que c'était un expédient trop facile pour soigner les blessures de la vie, même si toutes raffolaient évidemment de Céline, Vuitton, Chanel ou Hermès.
Commenter  J’apprécie          40
Ryû Murakami
Peut-être se termine une période de l'histoire qui faisait de l'espoir en des lendemains meilleurs une donnée fondamentale animant la psychologie collective. La société n'a pas à offrir des formes d'espoir préformatées, elle n'a pas à jouer un rôle de garde-fou. L'espoir n'est pas une chose qu'une société puisse offrir, c'est une chose que les individus doivent formuler eux-mêmes et qui reste toujours à découvrir. En d'autres termes, le Japon n'est aujourd'hui capable que d'offrir de fausses espérances sur l'avenir ou de rabâcher de grands mots creux à force d'avoir été prononcés.
Les individus contraints de vivre "en retrait du monde" refusent probablement ce monde de fausses espérances.
[Postface - Parasites]
Commenter  J’apprécie          40
Reiko m'avait blessé en m'avouant son désir de se marier avec ce parfait inconnu. Et ne prenez surtout pas cette douleur pour une preuve d'amour car il ne s'agissait pas de ça; C'était plutôt la réaction d'un gosse comprenant soudain que sa marionnette a coupé ses fils ou que son jouet est cassé. Je t'aime ne sont évidemment que des mots, des mots qui traduisent une notion européenne du dix-neuvième siècle dont on voit mal, sans verser dans la plus totale irrationnalité, comme elle pourrait faire sens chez un peuple de paysans japonais, même s'il n'est pas non plus tout à fait exact, quoiqu'on puisse le penser, que cette notion soit totalement dénuée de signification.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ryû Murakami Voir plus

Quiz Voir plus

Murakami Ryû

Quel est le premier roman de Murakami paru au Japon ?

Le bleu du ciel
Une transparence de bleus
Bleu presque transparent
Les bébés de la consigne automatique
Thanatos

10 questions
41 lecteurs ont répondu
Thème : Ryû MurakamiCréer un quiz sur cet auteur

{* *}