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Citations de Ryû Murakami (397)


Dans ces moments-là, il était probablement dans le même état qu'un Indien Tarahumara ou un chaman sous l'emprise du peyotl, une hôtesse de bar complètement shootée ou encore un chat siamois à qui on aurait bourré le trou du cul de piment rouge.
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On ne peut pas guérir d’une blessure, il faut s’en libérer.
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Le rire de Yano était comme celui d'un guerrier Vietcong planqué dans l’obscurité, tête baissée, essayant de retenir un rire à la pensée de cette extraordinaire expression de terreur mêlée de honte qu'il avait vue sur le visage d'un ennemi au moment de mourir lors de la dernière attaque.
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- Moi j'attends, je ne sais pas trop quoi mais j'attends.
- Mais tu attends quoi ? Tu auras beau attendre, rien ne viendra jamais, ton attente n'est qu'un prétexte à ne rien faire, une illusion. Perdue dans un désert aride, tu avales du sable en croyant boire de l'eau.
Une illusion, et alors ? Je vois des mirages, je sais, et alors ? J'en ai marre de l'eau, plutôt qu'une vieille eau croupie je préfère mille fois des grains de sable qui grincent entre les dents et déchirent la gorge jusqu'au sang, je suis malade à vomir de respirer ce vieil air stagnant, mon ennui finira par recouvrir la terre et j'allumerai un feu avec, tandis que toi, pour retenir ton envie de vomir, tu écoutes toujours les mêmes vieilles chansons sans te rendre compte à quel point elles t'ennuient, comme un vieux qui va à la pêche pour passer le temps, mais moi mon ennui j'irai le brûler au soleil, il deviendra un énorme ballon d'air chaud qui se transformera en énorme nuage et quand ce nuage crèvera une pluie lourde se mettra à tomber sans s'arrêter jusqu'à ce que tes poumons en pourrissent d'humidité, les trottoirs mouillés finiront par se fendre, les flaques s'élargiront en petites rivières coulant entre les buildings, le niveau de l'eau montera tous les jours jusqu'à ce que l'humidité empêche tout le monde de respirer et que les palétuviers poussent entre les fentes du béton, et la ville les rues les arbres s'écrouleront, pourriront dans l'eau et deviendront des nids d'insectes venimeux comme tu n'en as jamais vu, les insectes pondront des œufs d'où des larves sortiront en rampant et c'est alors que tes cauchemars d'alcoolique et d'overdose de sperme commenceront à se réaliser, les insectes viendront de nourrir de tes chairs pourries, ta chambre de malade deviendra un repaire de vers et d'araignées mais ce que j'attends le plus viendra seulement après tout ça, quand la pluie sera calmée : un soleil dix fois plus gros qu'avant se lève, et moi je vis avec Gulliver en haut d'une de ces tours restées debout et je regarde en bas et je vois des forêts tropicales et des fleurs de jungle et des gens brûlés par les fièvres, voilà ce que j'attends, voilà ce que je désire.
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Gulliver ne se laissait toucher par personne d'autre qu'Anémone, qui avait pris l'habitude d'entrer en rampant dans la salle de bain. Comme les crocodiles se déplacent en rampant, ils doivent se sentir regardés de haut par les animaux et les humains, se disait-elle. Personne n'aime être regardé d'un air supérieur, aussi pour devenir ami avec lui, il valait sans doute mieux ramper, avait-elle conclu. Gulliver aimait la musique et Anémone lui en faisait écouter, tout en nettoyant les morceaux de viande coincés entre ses dents avec un tournevis. Son morceau préféré était Uranus de David Bowie.
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"J'ai compris que le futur, c'est être en route vers quelque chose."
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Le sang coulant de la gorge de la fille numéro cinq ne m’avait évoqué que de la sauce soja, comme si elle n’était pas vraiment humaine.
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Le pire progresse toujours comme s'il n'avait rien à voir avec vous, puis un beau jour il vous tombe dessus sans crier gare. Et quand le pire est devenu réalité, il est déjà trop tard pour y remédier. Voilà ce que m'avait appris la mort de mon père.
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Ce n'est pas facile de vivre normalement. Les parents, les professeurs, l'Etat, tout le monde nous enseigne comment mener une vie fastidieuse d'esclave, mais ils ne nous apprennent jamais ce que c'est qu'une vie normale.
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Il n'y a aucune distraction plus vaine au monde que d'essayer de s'habiller avec élégance, mais c'est pour ça que c'est intéressant, tu sais pourquoi on a inventer les beaux vêtements, le maquillage ? Uniquement pour pouvoir les enlever et se mettre nu ! Pour que les gens qui te voient habillé avec chic puisse imaginer ce qu'ils ne voient pas
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Pour un Américain, rire d'un rire insouciant en tenant un verre de bière, c'est aussi naturel que pour un Japonais de faire une courbette avec un appareil photo à la main.
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Rien n'a changé, ce sont toujours des gens qui n'ont rien à voir avec nous qui viennent nous tarabuster et nous dire ce qu'il faut faire. Rien n'a changé depuis l'époque où on hurlait enfermés dans nos casiers de consigne, maintenant c'est une consigne de luxe, avec piscine, plantes vertes, animaux de compagnie, beautés nues, musique et même musées, cinémas et hôpitaux psychiatrique, mais c'est toujours une boîte même si elle est énorme, et on finit toujours par se heurter à un mur, même en écartant les obstacles et en suivant ses propres désirs, et si on essaie de grimper sur ce mur pour sauter de l'autre côté, il y a des types en train de ricaner tout en haut qui nous renvoient à coups de pied en bas. On tombe par terre, évanoui, et on se réveille en prison ou à l'asile, ah il est habilement dissimulé leur mur, il y a des plantes, des petits chiots à longs poils, des bassins, des poissons tropicaux, des séances de cinéma, des expositions de tableaux, des femmes nues à la peau douce, mais de l'autre côté il y a des murs, avec des gardes partout et une tour de guet d'une hauteur hallucinante. Quand le brouillard de plomb se dissipe un instant, ils sont là : le mur, la tour de garde, et qu'on en ait peur ou qu'on se mette en colère, ça ne change rien, quand on se révolte parce qu'on n'en peut plus de rage ou de parano, c'est la prison, l'hôpital psychiatrique ou un cercueil plombé qui vous attendent, il n'y a qu'une solution : foncer dans le tas, pulvériser tout ce qui se présente, retourner à zéro, réduire tout ça en cendres !
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Pendant que je tâtais du bout de la langue les parties de mes gencives vaguement égratignées par l'insecte, la rosée répandue sur l'herbe me rafraîchit le corps. L'odeur m'enveloppait complétement, je croyais sentir la fièvre qui m'avait tourmenté et épuisé s'écouler lentement dans le sol. Couché sur le ventre dans l'herbe, je songeais que depuis toujours, je vivais au contact de choses que je ne comprenais pas. Ni même cet instant, ni même ce jardin d'hôpital et cette nuit douce n'y changerait rien, j'en étais sûr. Le grand oiseau noir continuait à planer et à battre des ailes et, tout comme l'herbe amère et le scarabée rond, j'étais emprisonné dans son énorme ventre maternel.
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-Tu te rappelles comment je jouais Navire de Cristal des Doors, autrefois?
-Tais-toi; maintenant quand je l'entends, j'ai envie de chialer. Chaque fois que je l'entends au piano, c'est comme si c'était moi qui jouais; et ça, je ne peux pas le supporter (...). Tu ne peux pas savoir ce que j'en ai marre. Pas toi, Ryû? Tu sais qu'on va avoir bientôt vingt ans tous les deux, hein? J'ai pas envie de finir comme Meg, j'ai pas envie de revoir encore quelqu'un dans cet état, jamais, non, plus jamais.
-Tu vas te remettre à jouer du Schumann?
-Non, c'est pas ça que je veux dire. Mais ce qui est sûr c'est que j'en ai plein le dos de ce genre de vie à la con. Je voudrais faire autre chose, je ne sais pas encore quoi au juste.
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Lorsque Yûko se masturbe, elle imagine qu'elle est violée par des hommes qui la détestent. Et même quand elle fait monter un homme chez elle, elle lui demande toujours de lui dire qu'il la déteste. Certains êtres humains lui ont aussi dit : "Je t'aime." Mais Yûko ne comprend pas ce que peut bien vouloir dire aimer un être humain. C'est un sentiment qu'elle ne comprend pas. Et même si c'était un sentiment semblable à celui qu'elle éprouve pour la peinture de Kandinsky ou la musique de Wagner, elle a l'impression que personne au monde ne serait capable d'éprouver pour elle un tel sentiment. Les sentiments qu'elle a pour Kôji, par exemple, n'ont rien à voir avec ceux qu'elle éprouve pour la musique de Wagner. Si Kôji disparaissait, elle n'en souffrirait pas. Mais si la musique de Wagner disparaissait, elle croit bien qu'elle ne pourrait plus vivre. "Les être humains ont besoin des autres pour se prouver qu'ils existent", avait dit l'homme qui habitait dans une niche de chien. Yûko se demanda ce qu'il faudrait en conclure si c'était exact.
"Pour moi, les autres n'existent pas."
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Akemi pensait se protéger du mauvais sort en ramassant des filles larguées, à la dérive, des filles laides et sans argent, avant de les rejeter à la rue. Après avoir été cajolées, certaines filles finissaient par prendre pour de l'affection cette forme de sévices qui consistait à se voir plonger le visage dans l'eau, à avoir les cheveux brûlés au briquet, à se retrouver ligotée, le sexe offert, ou à supporter des piqûres d'épingles de nourrice dans les fesses. Ce genre de filles, celles qui ont été élevées dans des familles douées pour le malheur, sont en général les plus débiles. Akemi les gardait auprès d'elle jusqu'à ce qu'elle en soit lassée. Elle les rejetait ensuite à la rue et l'important était alors de donner à la fille un prénom choisi par elle.
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- Hé ! Adama. Tu connais Cream ?
- Cream ? comme ice cream ?
- Mais non, espèce d'idiot. Cream, le groupe de rock anglais !
- Pas du tout.
- Tu es vraiment irrécupérable !
- Mais...
- Laisse tomber. Connais-tu Rimbaud, au moins ?
- C'est encore un groupe de rock ?
- Crétin. C'est un poète ! Tiens, lis-moi ça...
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Quand on parle ne serait-ce qu'une seule langue étrangère à la perfection, c'est incroyable ce que ça améliore la voix. Je me demande si c'est valable aussi pour le cœur ?
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Toute personne qui a reçu un jour la visite d’inspecteurs de police en sait un peu plus sur la vie. Il a, en effet, appris que le malheur est quelque chose qui grandit en secret, tout près de vous, sans que vous y prêtiez attention, et qui vous tombe soudainement dessus au moment où vous vous y attendez le moins. Le bonheur, c’est exactement le contraire. Imaginez une petite fleur délicate qui pousse sur votre balcon, ou bien alors un bébé canari au creux de votre main : ça grandit tout doucement, là, sous vos yeux.
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Une fille sérieuse n'a aucun charme, voila pourquoi je n'ai pas envie de devenir sérieuse
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