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Critiques de Scott Snyder (536)
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Batman, tome 1 : La cour des hiboux

Journal de bord d'un confiné de la deuxième vague de Covid-19, jour 9, 17h54, Lyon. Face à la déferlante de nouvelles désespérantes que les médias nous rabâchent continuellement chaque jour, je ressentis en ce clément mais néanmoins morose samedi, une irrésistible envie d'égayer ma journée. Quoi de mieux, pour ce faire, que de lire un comics de notre Batou des familles ? Aussitôt dit, aussitôt fait.



Scott Snyder, que l'on peut désormais compter parmi les poulains prometteurs de l'écurie DC malgré une oeuvre inégale mais souvent éminente, réalise un véritable tour de force : renouveler brillamment l'univers de la chauve-souris tout en évitant soigneusement de renier l'héritage de ses prédécesseurs. Car le scénariste s'intéresse ici aux origines de la famille Wayne, terrain ô combien glissant sur lequel l'oeil averti des amateurs sera des plus attentifs, et s'en sort avec les éloges.



L'auteur signe une histoire palpitante qui vous embarquera dans les lugubres entrailles d'une Gotham en proie aux sinistres tentacules d'une redoutable secte méphistophélique, et dont l'écho à l'obscur terrorisme contemporain ne vous échappera pas. Greg Capullo, fort de son coup de crayon précis et anguleux, complète ce céleste tableau en accouchant de planches raffinées, vivantes et fourmillant de détails, sublimées par un envoûtant coloriage aux teintes sombres mais parfaitement lisibles.



Ce run démarre donc sous les meilleurs auspices et on ne peut qu'espérer que la suite se révèle tout aussi brillante tant les attentes sont élevées. Verdict sous peu donc - eh bien oui, le confinement deuxième opus va encore durer quelques semaines, donc pas d'excuse vous allez me dire, et vous avez raison - pour sûr. Bon allez, c'est l'heure de l'apéro, il ne faut pas se laisser abattre, jamais. Santé.
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American Vampire, Tome 7 : Le Marchand Gris

Après avoir laissé de côté l'intrigue dans le sixième volume, Scott Snyder et Rafael Albuquerque reviennent pour nous présenter ce "marchand gris".



Nous retrouvons tout d'abord Pearl Jones, qui est au plus mal et tente d'aider de jeunes vampires. Seulement, le fameux marchand gris arrive, mettant cet équilibre fragile en péril... Il s'agit de la plus vieille espèce qui existe, et elle est très puissante et dangereuse...



Les amateur·rice·s de gore sont servi·e·s dans cet opus (comme la plupart du temps avec cette saga, d'ailleurs), puisque Rafael Albuquerque nous offre un panel large de scènes qui me feront peut-être faire des cauchemars...



J'ai trouvé ce comics intéressant et bien construit, notamment avec les notes de journal à la fin qui permettent d'avoir un regard différent et d'en apprendre plus sur le marchand gris. Ce qui me surprend, c'est qu'il ne reste visiblement plus qu'un tome avant la fin... que j'ai par ailleurs hâte de découvrir !
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American Vampire, tome 6 :  Une virée en enfer

Honnêtement, je n'ai pas vraiment compris ce que recherchaient les scénaristes avec ce volume. Nous passons d'une époque à une autre et, même si c'était intéressant de découvrir les modes opératoires des vampires à travers les années, c'était lassant, à force.



Pour ce sixième tome, Rafael Albuquerque et Scott Snyder ont laissé place à une multitudes de scénaristes et illustrateur·rice·s afin qu'iels écrivent différentes petites intrigues, ce qui donnait lieu à une certaine confusion dans la lecture.



Bien que ça nous permette de mieux comprendre certaines choses et de croiser des protagonistes comme Skinner, les histoires restent beaucoup trop courtes pour qu'elles puissent être réellement approfondies. C'était une bonne lecture, mais pas forcément très utile à mes yeux.



Néanmoins, j'attends avec impatiente la suite, qui me replongera au coeur de la série...!
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

Avec ce premier numéro hors-série de Batman Saga, Urban Comics nous propose de contempler un prélude de très bonne qualité à la série actuelle de Batman.



Urban Comics nous propose ici de rattraper notre retard sur la période pré-Renaissance de l’univers DC Comics avec la mini-série « Gates of Gotham ». Après Sombre Reflet et avec La Cour des Hiboux (puis la Nuit des Hiboux), Scott Snyder (connu pour American Vampire) scénarise sa deuxième aventure du Chevalier Noir de Gotham. Sa marque de fabrique est déjà d’ancrer les enquêtes et les aventures de Batman dans l’histoire et les traditions de Gotham. C’est là le principal intérêt de cette histoire des Portes de Gotham avec l’Architecte comme ennemi. Un nouvel ennemi dans l’univers de Gotham, un ajout significatif à l’histoire de la ville : Scott Snyder impose sa marque en un scénario fort et marquant. Tout cela est d’autant plus riche qu’il n’est pas tout seul à écrire cette histoire : Kyle Higgins lui prête main forte et sa connaissance de la « Bat-family » se fait agréablement sentir. En effet, l’arrière-plan de cette mini-série est assez compliqué pour un débutant dans cet univers. Dick Grayson, ancien Robin, actuel Nightwing, a temporairement repris le masque de Batman pendant que Bruce Wayne est en affaire à l’étranger. Autour de lui, s’agitent trois alliés habituels de Batman : Robin, très bien personnalisé avec un Damian Wayne en jeune terreur adolescente ; Red Robin avec un Tim Drake des plus compétents ; et enfin une Black Bat, moins mise en avant mais campée par une Cassandra Cain très concernée malgré tout. Une fois dit cela, on comprend pourquoi il était nécessaire d’avoir deux scénaristes talentueux au moins pour dénouer tout cela, Kyle Higgins aura d’ailleurs à cœur de reprendre la série Nightwing parmi les New 52 (les séries post-Renaissance DC Comics).

L’avantage de cette édition par Urban Comics est au moins de nous donner toutes les clés pour comprendre ce méli-mélo scénaristique pour apprécier à sa juste valeur cette histoire plus si tordue que cela, une fois ces jalons acquis. De plus, nous avons droit évidemment aux différentes couvertures américaines en bonus, et comme à son habitude, Urban Comics ajoute dans son édition à la fois des dessins préparatoires toujours captivants et des résumés partiels en début de chaque chapitre pour aider la compréhension du lecteur.

Pour dire quelques mots sur l’aspect graphique, les passages dans le présent sont plutôt réussis, même si évidemment la carrure de Dick Grayson fait qu’on ne reconnaît pas le côté baraque habituel de Batman (il suffit de voir la couverture d’ailleurs). À l’inverse, les passages dans le passé de Gotham sont plus délicats pour moi, c’est évidemment un avis personnel… bref, je suis pour l’instant réservé sur le talent de Trevor McCarthy.



Un premier Hors-série plus qu’utile donc, qui nous permet d’assister aux prémices de La Cour des Hiboux une fois de plus scénarisés par Scott Snyder et Kyle Higgins, spécialistes de Batman et de la Bat-family. Un opus de qualité donc, sans grandes conséquences, mais parfaitement divertissant.



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Batman Eternal, tome 2

Ce deuxième tome "Batman Eternal" reprend peu ou prou le même modèle d'écriture et d'illustration que son prédécesseur. Sans doute moins abouti en terme de scénario que le tome 1. le récit traîne en longueur et on se perd un peu dans de sous-intrigues qui n'apportent rien. Les illustrateurs étant différents, on est séduit ou pas selon les goûts. Plusieurs illustrateurs mais aussi plusieurs scénaristes, difficile du coup pour la cohérence de l'ensemble. On passe du très bon au moins bon, c'est selon. Il me reste les tomes 3 et 4 à découvrir pour achever la lecture des comics de la collection "Batman Eternal"
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Batman, tome 1 : La cour des hiboux

Les auteurs ont des idées. C'est même à ça qu'on les reconnaît, diront certains. Et après le très remarqué sombre reflet, Scott Snyder (aucun lien) nous offre le récit extraordinaire de la lutte séculaire entre hiboux et chauves-souris.



Bruce Wayne, alias Batman, est confronté à un tueur en série insaisissable déguisé en hibou. Peu à peu, l'enquête du chevalier noir révélera de sombres mystères de la famille Wayne.

Le scénario est tout simplement génial. L'intrigue est oppressante et sombre à souhait, le suspens monte bien au fil des pages. L'aspect psychologique du chapitre 5 est excellemment mené, le travail de Snyder est abouti, pas de raccourci, pas de fausse note.

Ce nouvel ennemi, crée ex nihilo, dénote une grande maîtrise de la part de l'auteur tant il est crédible.

Les qualités graphiques de cet album ne sont plus à démontrer. Greg Capullo s'améliore au fil des pages, et crée une ambiance digne de l'univers sombre de notre héros.

Notons enfin, le parti pris des pages expérimentales qui, effectivement, nous plonge un peu plus dans le tourment de Batman et dans l’œuvre.



Un régal et un must-have pour les fans du Dark Knight.
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Nocterra, tome 1

De faibles lumières dans les ténèbres

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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il regroupe les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2021, écrits par Scott Snyder, dessinés et encrés par Tony S. Daniel, et mis en couleurs par Tomeu Morey. Les couvertures sont de Daniel.



Il y a quelques années de cela, dans une école élémentaire à Denver dans le Colorado, les enfants d'une classe de CM2 sont en train de dessiner, alors que Val Riggs, surnommée Sundog, repense à cette époque. La même question revient toujours : où étiez-vous quand c'est arrivé ? Quand la nuit s'est abattue ? Elle repense qu'elle-même était en train de faire un dessin de sa famille avec elle, ses parents adoptifs Miguel & Catherine, et son petit frère Emory, également adopté. Elle avait passé les quatre premières années de sa vie aveugle, jusqu'au jour de son opération qui lui avait permis d'acquérir une vue normale. Il avait fallu vingt-trois minutes pour que le ciel s'obscurcisse complètement. Les parents étaient venus chercher les enfants pour les ramener chez eux. Il n'y avait pas d'information concrète à la radio sur le phénomène. À l'arrière de la voiture, son petit frère Emory avait gribouillé de noir le soleil sur le dessin de Val. Au temps présent à dix miles à l'est de Luxville, l'avant-poste du Colorado, Sundog conduit son semi-remorque, avec ses passagers assis dans la remorque, des guirlandes lumineuses un peu partout. Parmi eux, se trouvent Augustus McCray et Bailey. Dans les écouteurs de son casque, Val reçoit les recommandations d'Emory.



Par la radio, Sundog avertit ses passagers qu'il y a des ombres sur la route. Dans son micro-casque, elle indique à Emory qu'elle les a repérés. Au dernier moment, elle active ses puissants phares ce qui rend vulnérables les oiseaux-ombres. Mais dans la remorque, une femme panique, se lève, et ouvre le rideau arrière. Une griffe s'abat incontinent sur son visage et elle est happée à l'extérieur par un oiseau-ombre. Ayant constaté sur son tableau de bord l'ouverture du rideau, Sundog a engagé le pilote automatique et est sortie sur le toit de la remorque pour abattre elle-même ces créatures. Le combat est rude, mais elle parvient enfin à l'intérieur de la remorque. Elle y découvre une des créatures prête à s'abattre sur les passagers. Elle attire son attention et la créature se jette sur elle, l'expulsant de la remorque et tombant sur la route avec elle. À nouveau, elle attend le dernier moment pour déclencher son arme lumineuse afin d'occasionner le maximum de dégâts. Enfin, les sentinelles de Luxville actionnent les puissants projecteurs de remparts, créant ainsi un chemin parfaitement éclairé et sûr. Val peut remettre son casque et terminer son voyage tranquille. Une fois dans la ville, elle se rend chez Bellwether, celle qui distribue les missions aux passeurs. En chemin, une connaissance lui apprend que la ville de Tipton a été envahie par les ombres, ce qui impacte fortement Val qi voulait s'y rendre car elle avait affaire à faire avec Hill Dill. Elle arrive enfin au comptoir de Bellwether qui lui confirme la mauvaise nouvelle, et qui en plus l'informe que les gardes lui ont interdit de lui confier une nouvelle route, tant qu'ils ne seront pas venus inspecter l'appartement de Val.



Après avoir écrit Batman, Justice League et Dark Knights Death Metal pour DC Comics, Scott Snyder décide de reprendre son indépendance, d'ajouter un nouveau chapitre à American Vampire, et d'écrire une nouvelle série dont il conserve la propriété intellectuelle, avec l'artiste cocréateur. Il s'associe avec un autre artiste ayant réalisé des histoires de Batman, d'abord comme dessinateur, puis également comme scénariste. Cette nouvelle série dispose donc d'un fort capital d'attraction a priori, pour les lecteurs de comics. Les auteurs ont concocté un mélange d'anticipation et d'aventures spectaculaires. La nuit est tombée sur la Terre, une nuit éternelle dans laquelle rôdent des créatures agressives dont seule la lumière protège, la protection étant proportionnelle à l'intensité lumineuse. Le lecteur peut y voir les ténèbres qui menacent d'engloutir le monde, en les assimilant à une métaphore de l'inconnu, plus que d'un danger social ou culturel. À ce stade du récit, il s'agit surtout d'un danger assez générique. En cours de route, le scénariste apporte un début d'explication à ce qui a pu provoquer cette catastrophe, assez similaire dans l'esprit à celle de la série Oblivion Song de Robert Kirkman & Lorenzo De Felici. Dans cet environnement postapocalyptique, le scénariste ne s'intéresse guère, voire pas du tout, aux conséquences de l'absence de lumière, par exemple l'impossibilité de la photosynthèse. Il se focalise sur la route à faire par Val Riggs et son frère Emory, pour amener à bon port Augustus McCray et Bailey, jusqu'à un sanctuaire.



Sans grande surprise, les auteurs ont choisi une héroïne qui aime s'habiller avec un costume moulant mettant ses courbes en valeurs. La couverture joue énormément sur cet aspect-là. Bonne surprise : à l'intérieur, la plastique de Val n'est pas mise en avant dans des plans racoleurs, ou dans des cadrages suggestifs. De son côté, le scénariste met en évidence qu'elle a dû assumer le fait qu'il n'y aurait pas de sauveur providentiel pour son frère et elle. L'artiste met sa silhouette en valeur à quelques reprises, sans donner l'impression de faire une fixette, l'affublant même d'une courte cape qui masque souvent sa poitrine. En la regardant le lecteur se dit que Val Riggs semble très jeune, peut-être même pas vingt ans. Il éprouve même des difficultés à rétablir la chronologie : elle semble être trop jeune pour pouvoir ainsi prendre en charge son frère quand ils finissent par quitter le domicile familial pour essayer de rejoindre un centre par leurs propres moyens. Du coup, cette forme de jeunisme sied mieux à Emory, effectivement moins âgé que sa sœur, et tout juste adolescent. Encore que là aussi il soit difficile de concilier cette jeunesse apparente avec ses capacités à créer des armes d'une technologie avancée. Bailey semble elle aussi à peine entrée dans l'adolescence. Les deux frères McCray apparaissent plus crédibles en individus d'une cinquantaine d'années. Pour le reste des tenues vestimentaires, il s'agit d'habits vaguement futuristes, mais sans réelle volonté de concevoir une mode qui refléterait une technologie, ou une évolution de société.



Très rapidement, le lecteur se dit que les dessins sont particulièrement consistants, donnant une impression de forte densité. Il finit par se rendre compte que cet aspect est généré par les couleurs saturées, par les effets de sculpture des surfaces par le biais d'un jeu de nuances sophistiqué. Tomeu Morey sait déployer des camaïeux en fond de case pour masquer l'absence d'éléments dessinés, en instillant ainsi une ambiance particulière, avec des tons orangés, ou des tons bleutés. Son expertise en effets spéciaux se voit à chaque page, à commencer par la matérialisation des faisceaux lumineux créés par les phares des bahuts, mais aussi toutes les nombreuses autres sources lumineuses, les effets de lumière sur le casque de Sundog, sans oublier les inévitables explosions. Grâce à l'apport de l'artiste coloriste, les pages apparaissent toutes aussi consistantes, même si la densité d'informations visuelles dessinées peut fortement varier d'une case à l'autre. Tony S. Daniel reste fortement influencé par Jim Lee et marc Silvestri, avec une bonne maîtrise de ces influences qui ne supplantent pas tout. Il a conservé l'aspect de surface, avec des silhouettes fines et élancées, un sens du spectacle épatant, des cases dynamiques lors des séquences d'action. Il sait revenir à un registre plus posé lors des scènes de dialogue, ou de celles en civil sans course-poursuite, sans combat physique.



De séquence en séquence, le lecteur se rend compte que l'histoire repose sur une intrigue effectivement classique, avec une dynamique de course-poursuite, basique mais toujours aussi efficace. Il relève quelques éléments plus originaux de ci de là : les différentes armes à base de lumière, la provenance des ténèbres, l'analogie de la route avec la mer. Pour les premières, le scénariste commence par faire mine de les rattacher vaguement à une technologie futuriste, puis il passe en mode épate, peu importe leur origine ou leur mode de fonctionnement, du moment qu'elles soient cool. Pour les ténèbres, il expose le principe de Terre parallèles, appelées Terra (d'où le titre de la série), chacune avec leur type d'énergie. Le lecteur relève qu'elles semblent être au nombre de neuf, ce qui lui évoque vaguement une version déformée et simpliste de la théorie des cordes, mais cet aspect-là n'est pas développé dans les présents épisodes. Pour la notion de mer et de passeurs, l'image est bien trouvée, mais elle n'apporte pas grand-chose à l'intrigue. Au fil des pages, il apparaît également que la narration est très centrée sur l'héroïne. Elle est accompagnée de deux seconds rôles, son jeune frère adoptif Emory (comme une forme tronquée du mot mEmory), et de la jeune Bailey qui prendre le nom de Piper d'une certaine manière, Snyder fait le nécessaire pour montrer le solide caractère de son héroïne et expliquer comment elle l'a développé. Il s'amuse également à montrer en quoi elle est particulièrement apte à affronter les ténèbres, ayant souffert de cécité durant ses premières années. Sans être totalement interchangeables, les autres personnages ne sont définis que par leurs actions et leurs motivations, sans réelle épaisseur psychologique.



Il est possible que le lecteur ait quelques a priori sur cette histoire en fonction de sa relation avec l'écriture de Scott Snyder, et de son appétence pour le style Lee / Silvestri des dessins. Il commence dont peut-être précautionneusement sa lecture et se laisse emmener dans ce récit d'anticipation à base de ténèbres ayant recouvert la terre, et d'épidémie qui transforme les individus en monstres. Il recherche un second degré, la métaphore contenue dans ces ténèbres, puis arrête de se creuser la tête et apprécie cette aventure au premier degré, spectaculaire et traditionnelle avec quelques surprises.
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The Wake

Un scénario signé Scott Snyder est très souvent gage de qualité, c'est encore une fois le cas avec un scénario original modernisant le thème des sirènes (dernièrement il a revu le mythe des sorcières avec Wytches).

L'histoire est découpée en deux grandes parties distinctes. Premièrement la découverte, l'aventure, la peur, puis en deuxième moitié de récit on passe dans un futur plus lointain avec les conséquences et le chemin que l'humanité a prise après les découvertes du début.

Bien maîtrisée, l'histoire est complexe et bien compréhensible à la fois, pas une minute d'ennui en 240 pages.



Pour la partie visuelle, Sean Murphy a su donner un très bon design aux créatures, profilées et agressives voir aérodynamiques, j'ai beaucoup aimé cette partie des dessins, le reste est assez classique mais pas désagréable à l'œil. La colorisation est assez vive, cela pourra plaire mais je n'ai personnellement pas trop accroché aux couleurs, ce n'est qu'un détail au vu du reste.



Les amateurs de monstres marins et/ou de sirènes doivent absolument lire ce comicsbook, pour les autres, tout dépendra de votre sensibilité à un monde sous-marin et aux fins extravagantes.



Voir la chronique sur mon blog :


Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Batman - Anthologie

Les anthologie d'Urban Comics témoignent d'un amour véritable pour les comics, et c'est à ce tire qu'elles sont éminemment respectables. On peut ne pas aimer les comics, mais on ne peut nier la rigueur et le travail de mise en perspective des équipes d'Urban, pour contenter les fans, et faire découvrir les comics aux néophytes.



Ce Batman Anthologie, organisé de façon chronologique, regroupe des récits de 1939 à 2013, balayant les âges d'or (1939-1955), d'argent (1956-1969), de bronze (1970-1986) et moderne (1986-2011). La période dite "Renaissance" (depuis 2011) n'est qu'effleurée.



Alors, bien sûr, les récits les plus datés (âges d'or et d'argent et certains de l'âge de bronze), se lisent difficilement aujourd'hui, tant les codes de représentations graphiques et les exigences scénaristiques ont évolué. Mais la question est justement de mettre en perspective cette évolution (chaque récit est accompagné d'un texte expliquant le contexte de production et présentant les artistes et éditeurs à la manœuvre).



Les quatre étoiles attribuées reflètent donc avant tout la qualité du travail éditorial (et le respect des comics qui transpire derrière), plutôt que la qualité des histoires en elles-mêmes. En tout cas, toute personne qui cherche à comprendre l'évolution de Batman à travers le temps, sera bien inspiré de consulter ce volume...Et pour les autres (nostalgiques et curieux), ils y trouveront également leur compte.
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American Vampire, tome 1 : Sang neuf

Tiens-tiens... Stephen King qui se met à la B.D....

Stephen King qui revient en images sur un thème qui lui est cher : les vampires - thème déjà horriblement-merveilleusement bien exploité avec "Salem", et bien ça donne un chef d'oeuvre !

Et je m'en veux terriblement de ne pas avoir anticipé et de ne pas avoir acheté le 2ème tome en même temps que le 1er...

Stephen King donc, offre son imagination lumineusement ténébreuse à Scott Snyder, auteur du concept et metteur en scène d'American Vampire. Tous deux sont accompagnés de Raphaël Albuquerque (qui a travaillé sur des comics, dont Batman) qui met en image ce sanglant premier opus.

Et comme le dit si bien le King lui-même en introduction :

"Voici quelques exemples de ce qu'un vampire ne devrait jamais être : un détective pâlichon qui boit des bloody mary et ne travaille que la nuit (on reconnaitra, ou pas, Moonlight, série tv navet sans saveur. ndk*) ; un giton mélancolique de la Nouvelle-Orléans (tout le monde aura reconnu Louis, Interview with a vampire...ndk) ; une adolescente anorexique (là, je sèche... ndk) ; un éphèbe diaphane aux yeux de biche (...Twilight (à prononcer à la française, pour plus d'effet comique...ndk encore.)

Alors que devrait-il être ?

Un tueur, ma poule. Un tueur de sang-froid assoiffé de sang chaud. Un méchant ou une méchante. Un chasseur. En d'autres termes, un Américain noctambule."

Le ton est donné... Faut qu'ça saigne !

L'histoire : Los Angeles, 1925. Lors d'une conférence, un vieux journaliste écrivain qui a parcouru l'ouest sauvage en compagnie d'un chasseur de primes, Jim Brook, revient sur le livre qu'il a écrit autour de ses aventures, "Mauvais sang". Il veut rétablir certaines vérités : les vampires existent bel et bien, et il a assisté à la naissance de l'un d'entre eux : Skinner Sweet, vampire moderne qui ne craint pas le soleil...

En parallèle, l'histoire du sud des Etats-Unis, la naissance d'un autre mythe, Hollywood, avec ses starlettes sacrifiées, ses requins cupides... ses vampires du vieux continent, venus faire des affaires, mais qui eux, craignent le soleil...

Et Skinner Sweet qui n'en finit pas de mourir et de revenir....

Le second tome s'annonce tout aussi prometteur, ça fait saliver... American Vampire... give me some more... American Vampire... j'adore !



*ndk : note de kris
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American Vampire Legacy, Tome 1 : Sélection n..

J'avais prévu depuis longtemps de me laisser tenter par cette édition d'American Vampire Legacy, version Urban Comics (encore eux !), et ce n’est qu’il y a peu de temps que j'ai cédé pour avoir enfin le plaisir d’en découvrir le tome 1 : Sélection naturelle (Survival of the Finnest en version originale).



D'un récit d'aventures classique mêlant trame historique et mode du vampirisme, cette série dérivée (un spin-off véritablement) d'American Vampire, déjà scénarisée par Scott Snyder aidé alors de Stephen King en personne, et dessinée par Rafael Albuquerque, ne nous donne qu’un aperçu rapide de la trame plus profonde que les différentes sagas d’American Vampire peuvent ou ont pu relater. Ici, Scott Snyder, qui s’est illustré en 2011 par un relaunch parfait de Batman pour DC Comics, nous livre une histoire très bien rythmée autour des choix personnels que peuvent et doivent faire des agents de l’organisation anti-vampirisme des « Vassaux de Vénus ». Entre société secrète, agents infiltrés et déboires personnels, il y a donc déjà de quoi faire. Mais, à cela, s’ajoutent le contexte historique de la Deuxième Guerre mondiale et celui géographique des zones reculées de Roumanie : le vieux coup de l’histoire dans l’Histoire marche encore !

Ajoutons à cela un dessin de très bonnes factures : Sean Murphy, qui fait ses premiers pas dans cet univers vampirique, fait des choix graphiques très intéressants (sûrement à la suite des premiers albums, j’imagine, et c’est l’avantage du label Vertigo : les auteurs et dessinateurs prennent davantage de risques sans le besoin de correspondre à une ligne éditoriale stricte). Le trait de Murphy, que je découvre ici, se veut aussi pointu, aussi aiguisé que les dents d’un vampire et cette trame graphique tend à faire défiler encore plus vite les images devant nos yeux.



En conclusion, je dirais que ce premier tome dérivé d’une série intéressante, même si le scénario n’est pas bouleversant, sait nous tenir en haleine comme il convient. Le dessin enrobe parfaitement l’ensemble et on se plaît à chercher quelle forme pourrait prendre la suite…

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Batman Rebirth, tome 1

Gotham City est une nouvelle fois menacée de destruction, mais cette fois-ci, Batman ne semble pas pouvoir s'en sortir tout seul...

Deux énigmatiques Super-Héros vont faire leur apparition : Gotham et Gotham Girl bien décidés à tout faire pour sauver leur ville...

Un Rebirth très intéressant proposant un bon mix entre nouveaux et anciens personnages, et,comme souvent pour les multiples aventures du Chevalier Noir, ponctué par de magnifiques illustrations !!!
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Batman, tome 3 : Le deuil de la famille

« La méchanceté des fous est moins à craindre que la folie des méchants ». Cette citation d'Adolphe d'Houdetot illustre parfaitement ce troisième volet des aventures de notre cher Batou des familles sauce DC Renaissance. Avertissement toutefois, en Babélionaute prévenant que je suis je me vois dans l'obligation de vous mettre en garde si vous êtes particulièrement sensible à la conjecture lugubre actuelle : n'envisagez pas cette lecture.



Scott Snyder continue de tisser une diabolique intrigue dédaléenne en recyclant une énième fois l'antagonisme avec le Joker. En soi l'exercice est habilement orchestré et savoureux à suivre, notamment grâce à une construction linéaire préférable à celle en deux parties scindées du précédent opus dont la seconde pâtissait d'un intérêt amoindri. le bouquet final, même s'il n'atteint pas le paroxysme convoité et n'achève pas parfaitement le sillon entamé par ses aînés, offre un plaisant moment de tension empreint d'une noirceur très prononcée.



Seule ombre à ce tableau pourtant si prometteur, l'auteur a tendance à trop tirer sur la corde scénaristique et se perdre dans des dialogues prolixes censés être au service de la confrontation mythique de la chauve-souris avec son ennemi juré le plus emblématique alors qu'au final, ils desservent l'oeuvre qui perd alors en intensité. L'intention de vouloir égaler The Killing Joke – prétendre surpasser l'éminent travail d'Alan Moore serait perçu comme présomptueux – est louable mais tomber dans la surenchère était le risque majeur et l'écrivain n'y échappe malheureusement pas.



Côté dessins en revanche, la qualité ne cesse de gagner en irrégularité depuis le second tome. Jock fait preuve d'un coup de crayon imprécis qui, de par son parti pris audacieux, ne fera pas l'unanimité. Greg Capullo, de son côté, délaisse parfois sa patte graphique pourtant si gracieuse, afin d'essayer d'harmoniser son univers visuel à celui de son compère. Le résultat est hétéroclite avec une cohérence esthétique parfois confuse.



Sans atteindre la puissance des piliers originels de l'univers Batman, cet arc contemporain se révèle agréable à découvrir et insuffle un nouveau souffle à la sphère de Gotham sans pour autant la dépoussiérer. Bienvenue dans l'antre de la folie.
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Batman, tome 2 : La nuit des Hiboux

J’ai moins apprécié cet album qui conclut l’arc des Hiboux avant de passer à autre chose.



La fin de l’arc lui-même est de la même excellente qualité que le tome 1. Scott Snyder et Greg Capullo font un très bon boulot dans cette atmosphère noire où Batman affronte ceux qui se prennent pour les véritables maîtres de Gotham. J’ai cependant assez peu accroché à l’arrivée d’un « ancien » membre de la famille Wayne dont je n’imaginais pas qu’il puisse exister. Je crois que j’ai simplement fait un rejet réactionnaire devant cette relecture des origines de Bruce Wayne/Batman. C’est curieux que cela m’ait gêné ici alors que la nouvelle interprétation de l’univers dans la série Gotham me fascine totalement.

Bah, je ne suis pas à un paradoxe près :)



Ce chouette récit (sans jeu de mot) est suivi d’une histoire qui met en scène le père d’Alfred, lui-même majordome des parents Wayne, aux prises avec les hiboux déjà en son temps. Si l’on a la chance de voir la mère de Bruce prendre de l’épaisseur, le dessin de Rafael Albuquerque est tellement inférieur à celui de Capullo que, par un violent effet de contraste, c’était presque une torture de le regarder.



Puis on nous offre un moment assez génial avec une histoire publiée dans un « annual », donc un peu à l’écart de la chronologie de la série. Enfin on retrouve des vilains connus : le Pingouin et surtout Mr. Freeze en vedette. Mr. Freeze toujours prêt à geler quiconque essaiera de l’empêcher de sortir sa femme de l’hibernation. Sa psychologie défaillante, dévoilée par un Batman dont les mots frappent plus forts que les poings, finit par être attendrissante malgré les cadavres gelés qu’il sème partout sans pitié. Je découvre le dessinateur Jason Fabok avec un grand plaisir.



Enfin le dernier récit m’a laissé indécis. Une histoire intéressante centrée sur une fille et son frère qui vont être amenés à rencontrer Batman et à l’aider. Moins une histoire de héros que de jeunes plutôt marginaux mais au bon cœur. Là aussi le dessin m’a déçu après Capullo et Fabok. On a l’impression d’avoir affaire à un caricaturiste.



Changement de dessinateur, de point de vue, on n’a pas l’air de savoir où l’on va. Cela ne me donne pas envie de continuer.

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Wytches, tome 1

Il s'agit du premier tome d'une série indépendante de toute autre ; il comprend une histoire qui peut se suffire à elle-même, comme la première saison d'une série au long cours. Il contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2014/2015, écrits par Scott Snyder, dessinés et encrés par Jock, avec une mise en couleurs réalisée par Matt Hollingsworth.



L'histoire commence en août 1919, avec 2 membres de la famille Cray, dont l'un a été gagé. Le récit passe ensuite en 2014, avec la famille Rooks composée de Charlie (le père, écrivain), Lucy (la mère, en fauteuil roulant), et Sailor (la fille, 16 ou 17 ans). Le père est en train d'essayer de distraire sa fille avant qu'elle ne prenne le car pour affronter sa première journée dans un nouveau lycée.



Ça ne rate pas, dès le premier cours, sa voisine demande à Sailor si elle a vraiment tué une autre lycéenne. Pendant ce temps-là, Charlie a une discussion téléphonique avec Reginald, son agent littéraire. Il doit s'interrompre parce qu'un faon est entré dans son salon. Pendant la nuit, Sailor a la conviction d'avoir été attaquée dans son lit. En tout cas, elle porte une étrange marque au cou.



Lorsque Scott Snyder débute cette histoire, il est le scénariste de référence pour la série principale "Batman", avec des dessins de Greg Capulo (à commencer par The court of Owls). Il réalise une série indépendante pour Vertigo American Vampire, avec Rafael Albuquerque, ayant bénéficié de la participation de Stephen King pour son lancement. Il a également réalisé une histoire d'horreur avec la participation de Scott Tuft et Attila Futaki : Severed.



Le lecteur découvre une histoire relativement intimiste, centrée sur un noyau familial composé de 3 personnes, habitant dans une maison à l'écart de la ville, avec une sombre histoire de sorcières qui n'apparaissent pas immédiatement, et dont la représentation sort de l'ordinaire. Jock réalise des dessins singuliers, à la forte personnalité graphique.



Son approche graphique amalgame à la fois un côté réaliste prononcé, mais aussi une apparence un peu anguleuse, tout en laissant des zones d'ombre. Au départ, le lecteur a l'impression que les aplats de noir figurant les zones d'ombre mangent les dessins au point de les rendre parfois difficilement lisibles. Passée la scène introductive, il constate que Jock insère de nombreux détails qui ne sautent pas forcément aux yeux, mais qui sont bien présents dans les cases.



Par exemple le lecteur enregistre vaguement que Charlie a un tatouage sur l'épaule droite, sans bien faire attention au motif. Il faut attendre le chapitre 4 pour voir que ce motif correspond à un moment particulier de la relation entre Charlie et sa fille Sailor. Il note aussi que Jock a représenté un modèle particulier de baskets pour Sailor. L'armature de ses lunettes dispose également d'une forme spécifique. Du point de vue des costumes, le duo jean + T-shirt compose la majeure partie de la garde-robe de la plupart des personnages. Cela n'empêche pas de voir apparaître des tenues différentes quand les personnages s'y prêtent : chemise et cravate, robe et collier, salopette, pantalon de survêtement, uniforme de policier.



Le lecteur se rend compte que les cases comportent des détails qui ne viennent pas phagocyter le premier plan. Ainsi le panneau publicitaire de "Taylor" (la série de livres écrits par Charlie Brooks) est posé simplement dans le bureau de Reginald. Seule la direction du regard du personnage incite le lecteur à s'attarder sur ce panneau, et encore s'il arrive à se montrer assez attentif pour ne pas se contenter de suivre l'action principale de cette case qui est la conversation téléphonique. Dans le chapitre 6, le lecteur apprécie également la représentation de l'intérieur d'une bibliothèque municipale, avec ses rangées de rayonnages (et à nouveau le panneau publicitaire "Taylor").



Jock met en scène avec habileté les éléments horrifiques. Il ne se complaît pas dans le détail gore maniaque. Il choisit un point d'équilibre délicat entre ce qu'il montre et ce qu'il suggère. Ainsi le lecteur peut projeter ses propres angoisses dans les zones d'ombre, tout en se trouvant incapable d'ignorer ce qui est représenté. Un simple exemple permet de se rendre compte de la subtilité de cette mise en scène. Dans le troisième épisode, Charlie Rooks est agressé par une femme (Clara Poirot) qui le maintient à terre et qui se pique le sein avec une aiguille. Si le lecteur parcourt rapidement la page, il est possible qu'il ne remarque pas ce détail. Dans ce cas, 1 ou 2 cases plus loin, il revient en arrière pour comprendre ce que cette femme est en train de faire. Là il découvre alors ce détail qu'il n'avait pas forcément vu ou assimilé. Du coup il regarde la case avec une attention plus soutenue, en la détaillant. Le dessinateur a réussi à augmenter le degré d'attention du lecteur.



Dans les pages de fin de volume, il y en a 2 qui décomposent les 6 étapes de a mise en couleurs réalisées par Matt Hollingsworth. Il y a d'abord des couleurs pleines sans dégradé, puis des dégradés pour souligner les volumes. À la suite de quoi, Hollingsworth ajoute de discrètes textures sur certaines surfaces, et enfin il ajoute des tâches de couleurs transparentes. Ce travail sophistiqué génère des ambiances uniques, ainsi qu'une impression de halo matérialisant de manière complexe des halos d'énergie surnaturelle.



À la première lecture, l'intrigue de Scott Snyder déçoit un peu. Voilà un père à la personnalité pas vraiment agréable qui s'occupe de sa fille de manière un peu brusque (pas sur le plan physique). Les événements surnaturels sont assez horribles (dents sans propriétaire, langue coupée, apparence des sorcières). Les 2 derniers épisodes sont consacrés à l'action. Du fait du comportement du père, le lecteur a du mal à éprouver de l'empathie à son encontre. En outre, la mère ne dispose pas de beaucoup de personnalité. Enfin l'intrigue montre que les personnages sont ballotés d'un événement à l'autre, sans grande maîtrise sur eux.



À la fin du tome, le lecteur trouve également 5 textes de 2 pages, écrits par Scott Snyder, sur la source de son inspiration (une promenade régulière dans les bois avec un copain), sur sa paternité, sur ses souvenirs d'un an passé à travailler dans un parc Disney. Au départ, ces textes semblent assez égocentriques, sans grand intérêt, si ce n'est pour la genèse du projet. Snyder répète à plusieurs reprises à quel point il a été surpris par le succès commercial de ces épisodes, dont les chiffres de vente étaient exceptionnels pour une série indépendante, publiée chez Image, sans superhéros. Cette remarque ressemble à une forme d'autopromotion, parée des habits de la fausse modestie.



Dans ces pages de texte, le lecteur découvre également qu'à 2 reprises Scott Snyder s'est conduit en père indigne, ou au moins irresponsable. Ces anecdotes font écho au comportement de Chalie Rooks vis-à-vis de sa fille Sailor. Dans un parc d'attraction, il lui fait prendre des risques inconsidérés. C'est d'ailleurs l'une des séquences qui le rend foncièrement antipathique, quels que soient les actes de bravoures qu'il accomplit par la suite. Ces anecdotes permettent également de changer de point de vue sur le récit, et le regarder comme l'évolution de la relation entre un père et sa fille.



En reconsidérant cette histoire sous l'angle de cette relation père-fille, le lecteur prend conscience qu'elle acquiert une toute autre saveur. Le comportement de Charlie Rooks devient celui d'un individu normal, avec ses défauts, ses limites, ses angoisses. L'action de gager un être cher (essentielle dans l'intrigue) se confronte alors à la force de l'amour paternel, ou maternel. Ce premier tome devient une histoire très personnelle sur la découverte des responsabilités qui vont de pair avec être parent.



Le lecteur sait bien que Scott Snyder a dramatisé ses propres expériences pour les transformer en comics de genre horrifique. Malgré tout, sous la surface, il ressent les difficultés d'un homme pour accepter les contraintes issues de la responsabilité paternelle. Le personnage central en devient plus humain à défaut d'être sympathique, et l'histoire prend une autre dimension, beaucoup plus dérangeante qu'une suite d'horreurs surnaturelles. Le lecteur finit par identifier la source profonde du déplaisir lié à cette lecture. Ce n'est pas du fait d'une qualité relative des éléments horrifiques. Ce n'est pas lié à une intrigue un peu facile. La véritable horreur prend sa source dans l'honnêteté de Scott Snyder vis-à-vis de ses limites d'être humain. La véritable horreur est que les défauts du personnage principal font écho à ceux du lecteur.



Le travail remarquable de Jock et de Matt Hollingsworth permet à ce récit de venir viscéral, et participe au sentiment désagréable généré par la lecture. Ce désagrément n'est finalement pas celui d'un récit artificiel, mais plutôt celui d'une histoire personnelle, d'une honnêteté qui met mal à l'aise. Scott Snyder utilise le genre de l'horreur surnaturelle pour parler de celle de la condition humaine.
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Batman, tome 2 : La nuit des Hiboux

Le seul point positif - comme dit l'adage il faut toujours voir le bon côté des choses - quand les marmots, le chien ou encore le chat sont malades et vous réveillent toute la nuit, c'est que vous avez un rabiot de temps libre. Parfait pour une petite session de lecture nocturne m'voyez ? J'ai donc tout bonnement enquillé avec ce deuxième volet des aventures de Batman sous la plume de Scott Snyder.



Allons-y franco : le bilan est légèrement plus mitigé mais les attentes étaient tellement soutenues que finalement la clémence est de mise. le scénariste livre une histoire scindée en deux parties relativement distinctes. La première, suite directe du premier opus, continue à creuser intelligemment le passionnant sillon des origines de la famille Wayne, mais ne parvient toutefois pas à atteindre le paroxysme convoité, la faute notamment à des révélations partielles de l'intrigue. Manque d'ambition ou calcul habilement maitrisé en vue de la suite ? Nous le saurons bien assez tôt, mais toujours est-il que la frustration se fait légèrement ressentir.



Le second segment narratif se révèle quant à lui savoureux mais pas indispensable, d'autant plus qu'il ne sert que lointainement la trame principale qu'est la fameuse nuit des hiboux. Mais sans cette deuxième moitié poussive nous n'aurions pas eu affaire au très prometteur Jason Fabok qui possède manifestement un coup de crayon des plus industrieux et signe des planches ultra léchées au visuel harmonieux et littéralement mirifique (non sans rappeler un certain Jim Lee). du reste, la cohérence graphique de l'ensemble est bancale avec une palette de dessinateurs hétéroclite au talent parfois discutable – quand Rafael Albuquerque passe après Greg Capullo c'est un peu comme finir sur un dessert sans saveur après avoir dégusté un plat exquis – ce qui altère parfois le plaisir rétinien.



Même si inégale, cette suite des sombres croisades de notre Batou des familles sous la coupe de Snyder s'avère plaisante et, ne serait-ce que pour l'audace d'avoir osé réécrire avec une créativité fertile les origines de la famille Wayne, mérite d'être lue. En somme, une lecture tout indiquée pour égayer un dimanche confiné. Allez, c'est l'heure de l'apéro, santé à vous (j'vous jure je ne suis pas alcoolique c'est simplement un dommage collatéral du reconfinement).
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Wytches, tome 1

Wytches m'a tapé dans l'œil tout de suite en voyant la couverture qui disons le est juste superbe (c'est d'ailleurs un des atouts des éditions Urban Comics).



Cette histoire de "vraies" sorcières, créatures maléfiques, affreuses et effroyables vivants à l'intérieur des arbres dans une forêt obscure et étrange ne vous laissera certainement pas indifférent, très dark dans son scénario et percutant pour ses dessins, Wytches est un album pas mal flippant, si vous avez facilement peur seul(e) vous risquez de passer une nuit blanche à cause d'une tension permanente que Scott Snyder à réussi à placer de façon efficace, alors c'est vrai il faut être concentré pour ne pas perdre le fil de l'histoire qui est écrite de manière un petit peu complexe, mais je pense que c'est un avantage au vu des autres comics d'horreur qui parfois ne font pas dans la subtilité scénaristique, ici c'est très réfléchi.



Les dessins eux sont très stylisés et beaux, certaines pages à l'instar de la couverture ressemblent à des tableaux, niveau colorisation c'est assez surprenant car c'est très coloré, parfois même flashy mais là où les coloristes on fait preuve de talent c'est que même avec toutes ces couleurs l'album reste effrayant et adulte.



Ce premier tome regroupe les épisodes 1 à 6 de la série version comics souples. Vivement que je puisse lire le deuxieme tome !



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Severed : Destins mutilés



Or

Je ne connaissais pas Scott Snyder il y a encore quelques mois. Après avoir découvert "Wytches", j'ai compris qu'il allait falloir compter sur les œuvres de ce scénariste.

Severed, destins mutilés ne déroge pas à ce constat, un scénario en béton armé que Snyder nous offre de manière fluide et sans nous épargner sur le côté horreur (pour lecteurs avertis) et ce en gardant une certaine élégance et en nous plaçant un suspense de tous les instants en revisitant de manière moderne le mythe de "l'ogre" dans une Amérique des grands vagabonds à la Jack London avec des personnages très fort en caractère.



Les dessins sont impressionnants de justesse, la colorisation quand à elle est sombre et renforce l'angoisse du lecteur pour une immersion accrue dans l'horreur.



Sans aucuns doute un bon comicsbook horrifique qui vaut la peine d'être parcouru !



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Batman Rebirth, tome 4 : La guerre des rire..

Avec Selina Kyle/Catwoman à ses côtés, Bruce Wayne/Batman se remémore la guerre sans merci que se sont livrés le Joker et le Sphinx, mettant Gotham City à l'agonie comme jamais...

Les rires ou les énigmes ?

Chaque Méchant va devoir choisir son camp pour rester en vie, les autres comme les braves citoyens de la ville ne seront que des victimes collatérales de ce conflit...

Assez trash, cette opposition a mis à rude épreuve le chevalier noir !!!

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American vampire, tome 10

Enfin le dernier tome, enfin l’affrontement final contre le Marchand Gris et la Bête, qui, à ce moment, n’a pas encore pris sa forme humaine, mais ça ne saurait tarder…



L’album commence en Alaska, avant de basculer dans le temps avec des minis-récits comportant des histoires de vampires ou autres créatures.



Ils étaient intéressants, mais j’aurais préféré passer directement au plat principal au lieu de me farcir les zakouskis de l’American Vampire Anthologie aux dessins pas toujours du même niveau que ceux exécutés par Albuquerque.



Anybref, le final, au moins, n’était pas bâclé du tout ! L’affrontement a eu lieu, je ne vous dirai pas qui a gagné, juste qu’il était magnifique et rempli de suspense.



Déjà qu’après les petits récits d’anthologie, les auteurs nous avaient concocté une surprise de taille qui m’a fait ouvrir grand ma bouche : je ne l’avais pas vue venir, celle-là ! Il faut toujours rabattre les cartes à un moment donné.



Dans l’ultime combat final, ce n’est pas vraiment un combat entre le Bien et le Mal, puisque nos vampires et autres créatures ne sont pas du côté des gentils, malgré tout, il est préférable de devoir vivre avec eux qu’avec la Bête et le Marchand Gris.



Un dernier tome qui ne manque pas d’action dans son final, de rebondissements, de retournements de situations, d’union qui fera la force, de folie, de sang et des aveux de ce cher Skinner Sweet.



Un excellent album qui termine une très belle série que j’ai pris plaisir à découvrir, à lire et que je relirai toujours avec la même passion.



Une série qui a revisité intelligemment les mythes vampiriques, sans les édulcorer, mais en changeant quelques petites choses, sans pour autant dénaturer la créature fantastique qui suce le sang (non, pas les tiques, les vampires on vous a dit).


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