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Critiques de Scott Snyder (536)
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Batman saga, tome 39

Comme toujours avec Batman Saga, nous retrouvons des écrits d’une grande qualité. Le troisième chapitre de « Batman, Endgame » continue de nous plonger dans la folie furieuse du Joker qui fait son grand retour, et sous la plume de Scott Snyder, il fait des ravages. Les dessins de Greg Capullo sont toujours aussi effrayants et je ne me lasse vraiment pas de ce duo.



Nous retrouvons également un nouveau chapitre de Détective Comics qui commence un nouvel arc avec le premier chapitre d’Anarky, qui commence sur les chapeaux de roues. La narration et les dessins sont également de très bonne facture.



Batman et Robin chapitre 36 continue de son coté de plonger la Bat-family dans les méandres d’Apokolips pour sauver le jeune Damian. Beaucoup d’action dans ce chapitre et un Batman prêt à tout pour sauver son fils. Comme toujours depuis le premier chapitre de cette série, l’accent est mis sur la relation entre un père et son fils et les choix (parfois fous) que Bruce est prêt à faire pour sauver Damian.



Nous retrouvons aussi un chapitre de Grayson, magnifiquement desinné, qui poursuit tant bien que mal sa quête et se retrouve en pleine traversée du désert. J’ai pris la série en cours de route avec ce chapitre donc je ne peux en dire plus mais cette série à l’air de bonne qualité. Ce qui n’est pas le cas de Batgirl…Les dessins son catastrophiques, les couleurs trop flashys et l’histoire insipide et ridicule. Batgirl fait vraiment honte à l’univers de Batman.



Hormis ce chapitre minable, le reste de la revue est d’une très grande qualité !
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Batman, tome 1 : La cour des hiboux

Un Batman très sombre, qui va pousser Bruce Wayne dans ses retranchements, qui va remettre en cause ses fondements.

Un indispensable !

Je vais vite lire la suite.
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American Vampire, tome 9 : Le grand mensonge

American vampire tome 9... je me suis ennuyé.

Trop de choses, qui donnent un effet décousu... on est baladés à droite à gauche pour montrer plein de personnages, de lieux, parler de choses toujours plus secrète, (voire incompréhensible.)

À peine il y a de l'action, (que je n'ai pas trouvé accrocheur) que ça retombe illico. Ça se sent que les scènes sont coupées pour accélérer les déplacements, ce final, cette conclusion imminente dans le futur tome 10.

Mais ce scénario final, avec trop de personnages, de lieux, auraient dû à mon goût être plus développé en longueur quitte à faire deux tomes... Mais celui-là, il ne vaut pas les précédents tomes.



Tant mieux si d'autres ont aimé.

Les dessins et couleurs sont heureusement toujours au rendez-vous et tant mieux :)
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Batman, tome 4 : L'An Zéro, 1ère partie

Ce premier tome de l'arc "L'An Zéro" m'a semblé un peu confus, on sent bien que des enjeux se mettent en place pour une trame plus importante. L'intérêt de ce tome d'introduction progresse et devient de plus en plus important au fil des pages. Le jeune Bruce Wayne, aussi confus dans ses émotions que dans ses actes, essaye tant bien que mal à défaire ce fameux gang de Red Hood et un mystérieux homme-squelette, qui ne deviendront rapidement que des pions dans un échiquier bien plus grand.



Le scénario de Scott Snyder est bien travaillé, notamment dans le traitement de Jim Gordon que j'ai beaucoup aimé. Les dessins de Greg Capullo sont beaux et lisibles, avec des choix graphiques parfois surprenants (Red Hood n°1 qui ressemble plus à un suppositoire qu'autre chose...) et des couleurs qui dénotent avec l'univers sombre de Batman mais avec lesquelles on s'habitue vite et qui donnent une vraie identité à ce premier tome.
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American Vampire, tome 1 : Sang neuf

American Vampire est un autre moyen de nous montrer le rêve américain et surtout sa puissance. C'est comme la comédie musicale American Graffiti. Il s'agit en effet d'explorer le mythe des vampires dans l'Ouest américain depuis la conquête jusque dans les années 60.



L'un des scénaristes n'est autre que Stephen King lui-même. C'est déjà un gage de qualité quant à l'écriture.



On est à mille lieux d'un Twilight par exemple car les vampires sont terrifiants. On ne fera pas dans le romantisme. le dessin est assez dynamique. Les dialogues sont parfois pompeux mais on fait avec. de nombreux flash-back viennent parfois polluer le récit. Là encore, il faudra s'accrocher. La mise en scène n'est pas réussie.



Bref, il faut du temps pour entrer dans l'histoire et pour comprendre les enjeux ce qui rend la lecture un peu pénible. C'est dommage.
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Batman : Sombre reflet, tome 2

Retour du tandem Scott/Francavilla pour le dénouement de ce run Sombre Reflet. Verdict ? Meilleur que le premier opus, ce second volet impressionne par sa narration mettant davantage en exergue la psychologie des personnages afin de créer une ambiance à la fois poisseuse et intimiste. Et vous savez quoi ? Le pari est plus que réussi.



Snyder, que l'on sait capable du meilleur comme du moins bon, signe ici un petit bijou grâce à son scénario diabolique, noir et dense. Fini le jeu de piste récréatif du premier tome. Place ici aux états d'âme meurtris à livre ouvert et à l'introspection écorchée en intraveineuse. C'est avec un plaisir malsain que l'on suit ces péripéties embourbées dans les ténèbres, attendant avec impatience la sinistre note finale.



Francavilla, de son côté, continue avec une remarquable constance le travail de couleurs effectué sur le premier volume. Les tons violacés enlaçant avec une élégance glaciale la noirceur ambiante du livre n'ont pas fini de vous envoûter.



Sombre Reflet s'impose comme un run indispensable à tout fan de notre chauve-souris favorite et prouve, qu'après les ténors qui sont déjà passés par là pour nous livrer des chefs d'oeuvre intemporels, la (bonne) surprise est toujours de mise. A quand la prochaine ?
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American Vampire, tome 4 : Course contre la..

Nous commençons l'histoire en 1863, en compagnie de James Book et son frère adoptif, Skinner Sweet, ce qui nous permet de comprendre l'évolution de leur relation.



Et puis, nous remontons à la fin des années 1700 et 1800, où nous allons découvrir les - véritables - origines des vampires... contrairement à ce que tout le monde pensait, Skinner n'est pas le premier. C'est alors l'occasion de découvrir les indien·ne·s à l'époque du far-west. Cette première partie était très intéressante, puisqu'elle raconte, de manière fictive, comment les indien·ne·s ont été décimé·e·s. Cependant, je m'interroge sur un tel choix de la part du scénariste, Scott Snyder : est-ce qu'il y a quelque chose de politique, derrière cette idée de modifier un tel événement, même de manière fictive ?



Concernant la seconde partie, nous allons faire la connaissance d'un jeune adulte dans les années 50 qui se lance dans la chasse aux vampires dans le but d'en tuer un seul, qui n'est d'autre que Skinner Sweet. C'était super intéressant de suivre ce nouveau personnage qui, en plus d'être badass, est plutôt attachant.



Selon moi, ce quatrième volume est nettement au-dessus des précédents, et l'intrigue devient de plus en plus captivante.
Lien : https://anais-lemillefeuille..
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Batman/The Shadow: The Murder Geniuses

Ce tome est le premier mettant en scène la rencontre et la collaboration entre Batman et Shadow. Il n'est pas nécessaire de disposer d'une connaissance préalable des personnages pour pouvoir le comprendre. Une connaissance superficielle des personnages suffit pour l'apprécier. Il comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017, coécrits par Scott Snyder (intrigue) & Steve Orlando (intrigue + dialogues), dessinés et encrés par Riley Rossmo (également pour les couvertures), avec une mise en couleurs d'Ivan Plascencia. Ce tome comprend également les couvertures variantes réalisées par Tim Sale (*6), Ricardo Federici, Cliff Chiang, Chris Burnham, Eduardo Risso, Steve Epting, Francesco Mattina, Jock.



À Gotham City, dans le quartier de Cherry Hill, Barry O'Neill s'apprête à intervenir à une tribune devant les enfants en train de jouer dans la neige, dans la rue. Il est attaqué par un individu se faisant appeler Mister Blizzard. Batman intervient et neutralise le criminel, le lâchant ligoté au pied du préfet James Gordon. Ce dernier admoneste O'Neill lorsqu'il lui apprend qu'il avait effectivement reçu des menaces de mort d'un individu prétendant être le premier ministre d'un royaume de la glace. Au manoir Wayne, Bruce Wayne s'interroge à haute voix devant Alfred Pennyworth, sur le bienfondé de ses actions, au regard du choix d'O'Neill d'utiliser sa fortune en faveur des plus démunis. Le soir même, O'Neill est assassiné par un individu portant une grande cape, et un couvre-chef avec des cornes, se faisant appeler le Cerf (Stag), et proférant une unique phrase : je suis un honnête signal. Au temps présent dans les Alpes françaises, Bruce Wayne se tient devant Henri Ducard, l'un de ses mentors, qui tient une épée de bois de la main gauche, et un verre de vin de la main droite. À l'asile d'Arkham, l'employé Lamont Cranston distribue des repas personnalisés, avec un petit mot gentil pour chacun, à Pamela Isley, à Maxie Zeus, à Harvey Dent, et à Victor Fries.



Après sa journée de travail, Lamont Cranston rentre chez lui, où il est accueilli avec effusion par Russell son chien handicapé. Alors qu'il s'apprête à manger des nouilles chinoises, le Cerf l'attaque et l'assassine. Quelques heures plus tard, Renee Montoya examine le cadavre de Cranston. Alors que les autres agents quittent la pièce, Batman sort de l'ombre et demande à Montoya de disposer de quelques minutes pour examiner la victime. Alors qu'il se livre à cet examen, il est attaqué par un individu portant un chapeau de feutre à large bord, une longue écharpe et riant de manière sinistre. Les combattants passent à travers la fenêtre et l'affrontement se poursuit sur un toit voisin. L'assaillant de Batman cite des passages d'une lettre confidentielle qui avait été adressée à Bruce Wayne. Finalement Batman peut voir de manière nette son assaillant qui s'exclame L'Ombre sait, et qui disparaît.



Le 31 juillet 1930, une voix d'outre-tombe (incarnant un personnage appelé The Shadow) commence à introduire des histoires radiophoniques adaptées de magazines bon marché (les pulps). Les lecteurs réclament vite que cette voix dispose à son tour de ses propres histoires. En avril 1931 parait le premier roman consacré au Shadow, écrit par Walter B. Gibson. Il en écrira 282 sur les 325 qui seront publiés dans les 20 années suivantes. Ce personnage a donc précédé la création de Batman qui est apparu pour la première fois en 1939, créé par Bob Kane et Bill Finger. Il semble donc assez logique que ces 2 héros puissent confronter leur forme de justice. Bien sûr, dans le cas de rencontres comme celle-ci les scénaristes se retrouvent dans une position très contrainte d'imaginer une histoire qui ne modifiera pas de manière substantielle l'un et l'autre des 2 personnages car ils sont la propriété de grands groupes d'édition, et de faire en sorte qu'ils disposent de la même exposition, quasiment à la case près. Au cours du récit, les scénaristes indiquent qu'il se déroule au temps présent.



Le lecteur sait donc par avance que selon toute vraisemblance les 2 héros vont se mesurer et se confronter suite à une incompréhension, puis s'entraider pour vaincre la menace. Effectivement lors de sa première apparition, Shadow s'en prend à Batman, en essayant même de le tuer avec une dague ancienne. De la même manière, le lecteur sait très bien que les auteurs vont faire le nécessaire pour inclure une partie des personnages récurrents de l'un et l'autre héros. Sans grande surprise, Alfred Pennyworth et Joker sont de la partie, ainsi que James Gordon et l'asile d'Arkham lors d'une courte séquence. Le Shadow ayant moins de personnages récurrents, le choix est vite fait : ses principaux agents Margo Lane, Harry Vincent, Clyde Burke, Miss Shrevnitz, Moe Shrevnitz, Cliff Marsland, son ennemi de toujours Shiwan Khan, et un petit passage par Shamba-La. Il faut que le lecteur ait une solide connaissance des différentes incarnations comics du Shadow pour reconnaître, au détour d'une case, les clins d'œil visuels à l'excellente version d'Andy Helfer en 1987, voir Shadow Master Series Volume 1 avec Bill Sienkiewicz, puis Kyle Baker.



Par contre, le lecteur ne s'attend pas à la saveur de la narration visuelle. Riley Rossmo est un artiste à la forte personnalité graphique ayant illustré des récits aussi bizarres que Green Wake avec Kurtis J. Wiebe, Rasputin avec Alex Grecian, Bedlam avec Nick Spencer, ou Drumhellar avec Alex Link, Deathbed (2018) avec Joshua Williamson. Ses dessins associent un petit côté psychédélique plus ou moins marqué, avec une forme de dérision gentille. Effectivement, Ivan Plascencia utilise une gamme de couleurs assez riches, avec des teintes inattendues comme le violet clair ou le vert clair. Néanmoins Rossmo et Plascencia ont diminué le degré de psychédélisme par rapport à leur habitude, s'astreignant à une narration visuelle plus premier degré, sans pour autant en rajouter sur les ombres et la noirceur avec des couleurs trop foncées. Comme à son habitude, l'artiste joue sur l'exagération des visages et des postures pour mieux faire ressortir les émotions. Parfois cela a pour effet de désamorcer la tension dramatique par exemple quand Alfred grimace alors que Shadow est en train d'obscurcir son esprit. Parfois cette caractéristique fait ressortir la folie d'un individu, à ce titre Joker a rarement été aussi inquiétant, machiavélique, imprévisible, totalement fou.



Au fur et à mesure des séquences, le lecteur constate la forte implication de Riley Rossmo dans ses dessins, que ce soit pour représenter les personnages en leur faisant exprimer leurs émotions, ou pour représenter très régulièrement les décors, en les rendant uniques et en les rendant parfois expressifs. Le lecteur peut ainsi sentir toute la joie des enfants dans les mouvements du petit train, la folie qui habite l'asile d'Arkham dans la façade sinistre et en décrépitude, le poids du passé dans les objets accumulés dans la demeure de Margo Lane, l'obsession de faire souffrir les autres dans les mannequins de couture entourant Joker, le mysticisme de pacotille dans la cité de Shamba-La. L'artiste épate également le lecteur lors des scènes d'action, capable à la fois de citer des images emblématiques de Batman ou de Shadow, tout en les faisant complètement siennes. Il n'y a que les expressions de visages qui trahissent à quelques reprises un amusement, plutôt qu'une histoire à prendre au sérieux. À plusieurs reprises, le lecteur découvre une case totalement inattendue, faisant sens dans la narration, mais incongrue pour elle-même, telle une boulette de viande tombant dans une assiette.



De leur côté, les scénaristes ont concocté une intrigue qui présente elle aussi des éléments prenant au dépourvu, que ce soit la petite phrase du Cerf (Je suis un signal honnête), ou la relation entre Batman et Shadow. Le lecteur a l'impression de retrouver les caractéristiques d'écriture de Scott Snyder, que ce soit pour la manière dont Shadow a manipulé Bruce Wayne pendant des années, ou pour cette petite phrase. À la fois, ce scénariste sait proposer un angle d'attaque original, différents des lieux communs éculés d'association de 2 superhéros de franchise différente, à la fois exaspérant parce que pas complètement abouti. Le lecteur doit donc faire un effort conscient de supporter les licences artistiques même si elles nuisent à la cohérence interne du récit. Mais quel est le sens de cette petite phrase à la fin ? À cette réserve près, il plonge dans un récit à la trame très basique (neutraliser le Cerf et son acolyte Joker), essayer d'assembler les pièces du puzzle pour comprendre sa motivation, jusqu'à l'affrontement final. Avec un peu de recul, il constate aussi la justesse des frictions opposant Batman et Shadow lorsqu'ils se retrouvent ensemble, générées par leur caractère très autoritaire à l'un comme à l'autre, mais se manifestant de manière différente.



Le lecteur aguerri sait que la promesse de la rencontre entre 2 personnages de 2 franchises différentes se concrétise souvent par une intrigue convenue, parce que trop de contraintes éditoriales pèsent sur elle. Pour ce tome, les scénaristes utilisent le schéma usuel (d'abord un affrontement puis une coopération) tout en y introduisant des variations importantes et originales (manipulation, zéro confiance, besoin d'avoir le dessus, etc.). Le dessinateur choisi réalise une narration à la forte personnalité, même s'il ne se lâche pas complètement, apportant là aussi une originalité inespérée. Cela aboutit à une lecture recélant de nombreuses surprises, avec des saveurs inattendues, et une interaction complexe et bien construite. Dans le même temps, la narration souffre parfois d'une logique pas entièrement convaincante, et de dessins originaux, avec parfois des pointes d'humour pas forcément placées à bon escient. Ces 2 héros se sont croisés à nouveau dans THE SHADOW/BATMAN HC (2017/2018) de Steve Orlando & Giovanni Timpano.
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American Vampire, tome 2 : Le Diable du désert

Tome 2 de la série American Vampire : le diable du désert, scénario Scott Snyder, dessins : Rafaël Albuquerque, Mateus Santolouco.

On retrouve avec un plaisir sadique les aventures sanglantes de nos amis Skinner Sweet et Pearl Jones dans l'Amérique des années 20, à Las Vegas...

Comme d'habitude, j'ai dévoré cet opus, mais avec un petit bémol sur la deuxième partie du livre qui voit Mateus Santolouco prendre la plume définitivement à la place d'Albuquerque... Et ça se voit. Le dessin est un moins affirmé, de fait, les personnages se ressemblent un peu...

Donc bilan mitigé en ce qui me concerne. Je lirais volontiers la suite des forfaits de Skinner Sweet et des autres néo-vampires, mais je ne l'achèterai pas, je le prendrai à la médiatèque s'ils l'ont.

(Ou si quelqu'un veut faire un échange avec une autre bd ou livres ? Contactez-moi en mp svp. :)
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Batman, tome 1 : La cour des hiboux

Batman croyait connaître la ville de Gotham mieux que quiconque. La mystérieuse Cour des hiboux va lui prouver le contraire… Le justicier masqué quitte les airs pour s’enfoncer sous terre, sur la trace de ces hiboux qui l’ont condamné à mort...



C'est la première fois que je me lance dans la lecture de comics consacrés à Batman. Je dois dire que je ne suis pas déçue, loin de là ! J'ai été bluffée par "La cour des hiboux". Dès les premières pages, on est visuellement plongé dans Gotham. La ville de tous les vices nous est montrée dans toute sa décadence et sa brutalité. Malgré toute la noirceur de Gotham, une lueur d'espoir continue de briller grâce à son protecteur, Batman. L'espoir d'une vie meilleure persiste également à travers l'investissement de Bruce Wayne pour la ville et ses citoyens.



A combattre sur tous les fronts, de jour comme de nuit, notre milliardaire et super-héros risque cependant d'y laisser quelques plumes... Dans ce premier volume, les auteurs donnent une véritable densité au personnage de Bruce/Batman. Ils nous le montrent dominant, plein de verve et d'assurance. Mais ils nous le montrent aussi hanté par ses souvenirs d'enfance, torturé physiquement et mentalement, poussé aux limites de la folie (comme en témoigne de manière originale ces quelques pages dont le sens est inversé, montrant ainsi que l'esprit de Batman vacille). Si Batman est un super-héros, il n'en reste pas moins un être faillible, un humain. Les auteurs ont fait le choix de mettre en scène le super-héros, mais surtout l'homme, vulnérable, qui se cache derrière le costume. Cela ne nous rend que plus admiratif de ses actions, son engagement pour la justice ainsi que pour Gotham et ses habitants.



Dans les premiers chapitres, les auteurs mettent en évidence la dualité du personnage principal. Le jour appartient à Bruce Wayne, tandis que la nuit est le terrain de chasse de Batman. A mesure que l'on avance dans l'histoire, il y a de moins en moins de scènes de jour. On a l'impression que Gotham est prisonnière de la nuit. Bruce Wayne disparaît pour ne plus laisser place qu'à Batman. Cela renforce l'intensité du récit. On sent que Batman ne vit plus que pour résoudre cette enquête où des dizaines, des centaines de vies sont en jeu.



Cette trilogie de Greg Capullo et Scott Snyder débute de très belle manière. Je suis impatiente de lire la suite !
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Batman, tome 1 : La cour des hiboux

Un très bon Batman, qui fait face à un ennemi plus ancien et plus puissant que lui, mais surtout plus proche de Gotham que lui ! Le comics remet en cause le rôle du super-héros, et le plonge dans le doute, le forçant à s'enfermer encore plus dans sa coquille.

C'est original, captivant, très sombre, littéraire, et bourré de surprises
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Batman : Sombre reflet, tome 1

Scott Synder, un des nouveaux fers de lance de la franchise Batman depuis quelques années, signe un scénario ambitieux et habilement mené non sans rappeler un certain Geoff Johns. le découpage en deux trames dont la première, axée sur le divertissement et le jeu de pistes amène subtilement à la seconde, plus dédaléenne et psychologique, confère un second souffle à mi-parcours là où souvent la lassitude se fait ressentir.



Snyder ose par ailleurs un pari couillu et bienvenu : celui de mettre en avant Dick Grayson dans le costume de notre Batou des familles, lui octroyant ainsi plus d'épaisseur. Notre chauve-souris favorite s'en retrouve plus humaine, facilitant l'identification à ce personnage trop souvent glacial à outrance.



De son côté, Francesco Francavilla nous offre de belles planches grâce à un coup de crayon précis, mais pas trop de façon à amplifier la noirceur de l'ambiance. le jeu des couleurs du coloriage, sur les tons violacés, jure avec la noirceur ambiante, offrant ainsi une dualité originale qui reste en mémoire.



Une fois la dernière page tournée, une seule envie nous tenaille : boucler la boucle de ce labyrinthe psychologique avec le tome 2 qui, on l'espère, tiendra toutes ses promesses tant le dénouement du premier opus se veut annonciateur de sombres présages.
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American Vampire, tome 1 : Sang neuf

1880 - Skinner Sweet aime les bonbons mais c'est aussi un bandit écumant le Far West, tuant, pillant, impitoyable, avec un cache poussière, sans remord tout ça, tout ça, une ordure, un dur, un vrai de vrai. Et puis un jour, sa route croise celle d'un vampire européen, avec des dents, un manteau en fourrure, une ombrelle, un joli costume, un vrai de vrai...De cette fusion accidentelle et contre nature nait le premier vampire américain, premier d'une nouvelle espèce qui marche au soleil, qui est très rancunier et ne craint pas grand chose...

1925 - Los Angeles. Pearl Jones, starlette dans l'âme, croise aussi la route de vampires européens et de Skinner Sweet...



J’enchaîne les lectures horrifiques en ce moment, en romans ou en comics, à croire que je fais exprès!

J'ai pris cet album en me disant, vu la couverture, "chouette des vampires qui n'ont pas l'air bécassous". Bien joué, American Vampire fait dans le vampire violent et sanguinolent, la vengeance et l'étripage (et les histoires d'amour pas guimauves). Mais ce n'est pas tout, il a plein d'autres qualités! Un bon scénario servi en partie par Stephen King pour ce premier volume et qui est plutôt digeste (vu que je n'accroche pas à ses romans, j'avais un doute), une alternance entre deux époques différentes qui rythme l'histoire mais peut perturber aussi un peu la lecture, une histoire qui tient en haleine avec plein de rebondissements, des dessins signés Rafael Albuquerque qui m'ont mis une droite malgré quelques irrégularités et m'ont fait voir des feus d’artifice (à moins que ce ne soit des gerbes de sang?) alternant avec des pages très sombres.

Les personnages ne sont pas en reste. En un volume les créateurs d'American Vampire ont déjà bien développé l'histoire et la psychologie de leurs personnages et je me suis attachée à Pearl (surtout), et à Skinner (effet bad boy), anti-héros cynique, rock'n'roll et très charismatique, mais aussi aux personnages périphériques dont la présence et le rôle tissent l'intrigue.



Je suis in love avec American Vampire, je vais dévorer la suite!



Lu dans le cadre du challenge Petits Plaisirs Babelio 2016

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Batman, tome 2 : La nuit des Hiboux

Après l'excellent premier tome "La cour des hiboux", c'est sans la moindre hésitation que je me suis emparée de "La nuit des hiboux", qui s'est avéré... tout aussi excellent !



Dans cette suite, l'invasion de Gotham par les hiboux se poursuit. Pas un seul recoin de la ville n'est épargné. Batman découvre une liste sur laquelle figure le nom de toutes les personnes que l'organisation souhaite supprimer. Batman les connaît bien, car la plupart œuvrent à ses côtés pour le bien de Gotham. Elles ne pourront sans doute pas toutes être sauvées, mais pas question pas d'abandonner. De plus, Batman a un compte à régler avec ses maudits hiboux... Le compte à rebours a commencé...



Les auteurs mettent en scène un Batman particulièrement éprouvé. Les tortures que lui ont fait subir les hiboux lui ont laissé des séquelles, physiques mais aussi psychologiques. Suite à sa défaite, notre héros a médité ses erreurs. Lui qui croyait connaître par cœur Gotham a été quelque peu ébranlé de constater que le Cour des hiboux existait bel et bien. Là encore, les auteurs nous montrent un Batman qui est certes fort, mais pas invincible. L'erreur est humaine, comme on dit. Batman en a commis mais il reste néanmoins un brillant détective. Il parvient en effet à démêler tout le mystère autour des maudits hiboux.



Ce second tome est aussi l'occasion pour les auteurs de relancer l'histoire en lui greffant une intrigue secondaire. Celle-ci nous emmène des années en arrière et revient sur la famille de Bruce. Les auteurs donnent voie au père d'Alfred afin de raconter ce pan du passé.



Je vais de ce pas lire le troisième tome !
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American Vampire, tome 1 : Sang neuf

Les vampires comme ils auraient toujours du être et comme ils devraient toujours rester !

American Vampire est pour moi la renaissance – si se n’est la naissance tout court – du mythe des vampires. Après tant de déception, aussi bien au niveau cinématographique qu’au niveau papier, je me trouve enfin en possession d’un véritable chef d’oeuvre du genre ! Peut être que j’exagère quelque peut, mais quand vous êtes pleinement satisfait d’un achat, ne trompez pas vous aussi là réalité en là subliment ? Comme le dit si bien Gandalf dans « le Hobbit » : « toute les bonnes histoires mérites d’être enjolivées. »

Pour revenir à notre affaire, et sans en faire des tonnes, force est d’admettre qu’American Vampire est une très bonne histoire, magnifiquement écrite et dessiner. Un comics comme on les aimes ; machiavélique, sanglant, prenant, original.

Je vais donc rentrer plus finement dans le détail pour expliquer ma joie si vous le permettez…



Pour ce qui est du scénario, nous avons là deux pointures et non des moindres ; Scott Snyder, devenu en quelque années un maître du comics américain qui signe là sont premier comics original pour Vertigo. Il est plus connu pour être l’actuel scénariste de la série Batman et l’inventeur de la cour des hiboux qui est un véritable phénomène qui nourrit plusieurs série – outre Batman, ils s’agit de Nightwing, Catwoman et d’autres.

Le second scénariste qui en l’occurrence n’a fait que donner des conseils et des idées à la série, il s’agit de Stephen King, est-il besoins de le présenter ?

Les deux auteurs nous livre là une historie composer en deux temps – mi présent, mi passer. Ce qui peut sembler un peut déroutant au début. L’aventure ce passe dans l’époque dite de Western (année 1880 à 1920 pour ce comics). Le Vampire dont nous suivons les pas est un tueur et un malade. Après avoir tenter de fuir la justice il se fait rattraper par un Vampire venu d’Europe qui le contamine par erreur faisant de lui un vampire d’une nouvelle sorte. Celle qui ne craint pas la lumière du jour !

Au fil des pages, on en apprend un peut plus sur cet individu déjà dangereux de son vivant mais encore plus redoutable depuis sa mort. A côté de lui, une jeune actrice se retrouvera elle aussi prise au piège dans une destinée de sang.

La seul faiblesse que l’on peut reprocher à l’histoire, c’est ce côté un peut bancale d’une narration en qui mélange le passé et le présent.



Le côté graphique est assuré en la personne de Rafael Albuquerque, qui sublime les vampires en leur donnant un air vraiment sauvages et dénuer de sentiment. Les planches sont jolie d’un bout à l’autre collant parfaitement avec l’ambiance inspirer par le scénario. Les couleurs sont elles aussi géniales, assuré par Dave McCaig. Le tout nous donne un comics avec une allure de polar sans pour autant tomber dans des décors toujours sombres. Car c’est là que sa impressionne, les actions se passes aussi bien en plein jour qu’en pleine nuit. On a donc pas l’impression de s’ennuyer.



Dernier point positif de cet ouvrage et cette fois il revient à l’éditeur (Urban comics) qui fait très bien les choses avec une édition cartonné, propre et « carrée ». En fin de tome nous avons en plus des commentaires de Stephen King et Scott Snyder avec les croquis préparatoire du dessinateur.

J’ai eu la chance de pouvoir me procurer l’ouvrage pendant l’offre de l’éditeur – prix découverte – pour moins de 10 €. Soit un excellent rapport qualité prix en l’occurrence.



Voilà vous savez tous, alors si vous êtes adepte de Vampire sanglant et d’histoire original, je vous conseil American Vampire. Ou même si vous êtes juste dégouté de tout ces vampires ados à l’eau de rose jetez y un coup d’oeil.

;)
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American vampire, tome 10

Pour moi, le tome 9 m'avait déçu, celui-là est dans la continuité également.

Sur les environs 200 pages de cet intégral final, j'ai abandonné 24 pages avant la fin.

Ce n'est pas faute de m'y être accroché... mais dès le début on a des retours dans le passé de différentes créatures, monstres, humains, qui servent à assembler le final,



Il y a beaucoup de scénaristes (9), de dessinateurs (13),  et ceux mettant les couleurs (13), certains font plusieurs choses. Parmi eux,  j'ai beaucoup aimé les courtes histoires et qui ont un potentiel à être développé :

" Mariée "  ( 6 pages)

scénario de Marguerite Bennett, 

dessinée par Mirka Andolfo

et couleurs par Arif Prianto.



" La branche coupée " (8 pages)

scénario d'Elliott Kalan

Dessinée par Andrea Mutti

et coloriés par Giulia Brusco



Je précisais le nombre d'intervenants pour constater que dans ce que j'ai aimé, ni Scott Snyder, ni Rafael Albuquerque qui ont créé American Vampire n'ont retenu mon attention positive dans ce comics. Ce titre de leur dixième volume : " Adieux " est clairement pour dire qu'ils ont renoncé en deux volumes à faire une histoire agréable à lire.



Évidemment, ceci est mon avis, d'autres lecteurs auront appréciés, et tant mieux pour eux.
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Batman, tome 5 : L'An Zéro, 2ème partie

Après un premier tome en demi-teinte pour moi, les auteurs nous offrent ici le dénouement de cet arc « An zéro » de manière beaucoup plus convaincante. Le véritable antagoniste s'est révélé et c'est un que je préfère dans l'univers de Batman, de part le mystère qui l'entoure, ces énigmes qui laissent place à des pièges savamment réfléchis et qui traduisent toute la folie de ce personnage.



C'est un tome qui m'a donc paru beaucoup plus rythmé, où Batman revient progressivement au centre de l'histoire pour sauver Gotham. Et les auteurs arrivent bien à retranscrire ce retour héroïque, avec le scénario tout d'abord et des passages prenants où les motivations de Batman et ses relations avec les autres personnages (Gordon, Alfred...) sont toujours aussi touchantes. Puis les dessins, toujours aussi soignés, colorés et rendent vraiment plaisant la lecture de ce tome.
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Batman Rebirth, tome 4 : La guerre des rire..

Ce tome fait suite à Batman Rebirth, tome 3 : Mon nom est Bane (épisodes 16 à 20, 23, 24, annual 1) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, même s'il faut garder à l'esprit que le scénariste a conçu ses épisodes comme une histoire continue au long cours. Il contient les épisodes 25 à 32, initialement parus en 2017, écrits par Tom King. Mikel Janín a dessiné et encré les épisodes 25, 26, 28, 29, 31 et 32, avec l'aide de Hugo Petrus pour l'encrage de l'épisode 29, et une mise en couleurs de June Chung. Clay Mann a dessiné les épisodes 27 (encrage de Danny Miki et John Livesay, avec une mise en couleurs de Gabe Eltaeb), et 30 (encrage de Seth Mann, couleurs de Jordie Bellaire). Ce tome contient également les couvertures variantes réalisées par Tim Sale (*4), Josh Middleton, Tony S. Daniel, Neal Adams, Olivier Coipel.



Il y a quelques années de cela, un comédien de stand-up se tient sur une scène ne avec un rideau rouge derrière lui. Il vient de finir quelques blagues : l'individu qui constitue l'auditoire n'a pas ri. Il l'abat froidement d'un coup d'arme à feu. Il appelle le suivant. Chris Feder monte sur la scène et le spectateur lui dit de la nettoyer. Feder jette le cadavre en bas de la scène où il va en rejoindre plus d'une dizaine d'autres. Edward Nygma est incarcéré et pour le moment il se trouve dans une salle d'interrogatoire où un inspecteur lui demande de l'aide pour une série de meurtres. Nygma lui demande s'il peut voir la blague, l'autre répond que non. La réponse énigmatique de Nygma ne satisfaisant pas le lieutenant de police, il se lève et s'apprête à sortir en lui rappelant que s'il ne donne pas d'information, il n'aura rien en échange. Nygma lui demande de rester et lui pose une devinette : pourquoi est-ce que la fin du monde n'arrive jamais ? L'autre reste sans réponse et Nygma se jette sur lui avec un poignard de fortune et le massacre. James Gordon supervise une opération de police qui consiste à pénétrer dans un club où se trouve sûrement Joker. Le club est soufflé par une explosion venant de l'intérieur. Joker sort discrètement, abat un policier, lui raconte une blague, la trouve pathétique et s'en va. Il abat encore une passante avant de partir tranquille.



Pendant ce temps-là, Batman était sur un toit en train de surveiller la ville. À l'intérieur de la prison, Riddler continue sa progression vers la sortie avec son chapeau melon vert sur la tête. Il est désarmé. Il s'arrête devant un groupe de policiers prêts à ouvrir le feu sur lui et commence à réciter une liste de prénoms. Les policiers s'écartent lentement et le laisse passer tout en continuant de le tenir en joue. Plus tard, Batman aura l'occasion de discuter avec celui d'entre eux qui a fourni les prénoms à Nygma. Ce dernier leur pose une devinette : à qui cela porte-t-il malchance de croiser un chat noir ? Joker est monté dans une voiture et il raconte au chauffeur la blague du monsieur qui a acheté un nouveau boomerang et qui voudrait se débarrasser de l'ancien. Le conducteur rigole. Joker l'abat. La voiture fait un tonneau et termine dans une fontaine. Joker finit par arriver à son bureau et s'y installe. Peu de temps après, Edward Nygma arrive peu de temps après. Au temps présent Bruce Wayne est en train de raconter les détails de cette histoire à Selina Kyle, au lit.



Après la confrontation terrible contre Bane dans le tome précédent, le lecteur ne sait pas trop quelle direction va prendre le récit. Il se retrouve un peu décontenancé de ce retour dans le passé pour une guerre ouverte entre Riddler et Joker, avec la police de Gotham totalement dépassée, et Batman qui a bien du mal à progresser dans son enquête pour mettre la main sur les meneurs. Il se retrouve surpris de voir que le scénariste ne fait pas les choses à moitié car cette guerre ouverte entre le plus grand ennemi de Batman et un autre (à l'allégeance changeante entre les bons et les méchants en fonction des époques) qui ne fait pas dans la dentelle. Riddler se montre violent et brutalement efficace dans l'agression du policier (une séquence visuellement sèche et rapide), puis terrifiant en énonçant simplement des prénoms d'une voix posée, inquiétant lors de sa scarification qu'il fait lui-même, d'une confiance en lui qui en impose face à Joker. Mikel Janín & Clay Mann dessinent dans un registre réaliste, avec des traits de contour fins sans exagérer la musculature de l'un ou de l'autre, 2 individus bien découplés, sans être des culturistes. Au fur et à mesure que les affrontements continuent, chacun d'entre eux recrutent parmi les supercriminels de Gotham, tous représentés avec soin et précision. Mikel Janín dessine des bordures de cases en forme de lianes épineuses quand Pamela Isley s'occupe de quelques porte-flingues. Puis il effectue 2 dessins en double page : le premier pour montrer ceux qui se sont associés à Riddler avec sa silhouette les dominant en arrière-plan, le second avec ceux s'étant rangés à Joker, avec également sa silhouette les dominant arrière-plan. Les traits d'encrage de Clay Mann sont un peu moins secs et froids que ceux de Janín, apportant ce qu'il faut de chaleur à Kite Man (Charles Brown) de retour après son apparition dans l'épisode 23.



Sous réserve de ne pas trop tiquer devant l'interprétation de Riddler (un peu plus extrême que d'habitude), le lecteur se laisse facilement prendre à cette guerre ouverte dont le point de départ est assez simple : Riddler propose à Joker qu'ils s'associent pour se débarrasser de Batman. L'idée ne séduit pas Joker qui tire à bout portant sur Riddler : la guerre est déclarée. En outre, Joker ne rit plus. Son comportement est toujours aussi meurtrier et plus sinistre encore. Tom King joue le jeu : les escarmouches sont vives et brutales, Riddler pose des devinettes, Joker raconte des blagues. L'histoire réserve des surprises allant de James Gordon en slip, à Bruce Wayne accueillant Joker et Riddler à sa table pour dîner. Les dessinateurs œuvrent dans un registre réaliste, avec un bon sens de la dramatisation. Le lecteur se rend compte que l'un comme l’autre varie régulièrement leur découpage de page en fonction de la nature de la séquence : cases de la largeur de la page pour créer un effet claustrophobique avec les humoristes sur scène, suite de 2 dessins en double page pour l'arrivée de Riddler dans l'immense bureau de Joker (d'abord du point de vue de l'un, puis de celui de l'autre), succession de 8 cases de tête en train de parler pour montrer la rapidité de la discussion entre Riddler et Joker, une page découpée en 5 cases verticales pour montrer un individu qui s'éloigne, succession de 2 dessins en pleine page pour opposer l'arrivée de Batman au départ de Joker, incrustation d'écrans de télé, bordure de case de la forme de lettres écrivant une onomatopée, case de la largeur de la page, avec des cases verticales en dessous comme suspendues à celle du dessus. Le lecteur ressent toute cette variété qui n'a rien de démonstrative.



Mikel Janín & Clay Mann réussissent à donner une apparence normale et évidente aux individus costumés, dans des décors réalistes et plausibles, avec une classe certaine. Joker est à la fois un homme d'une stature normale, avec une peau albinos, et à la fois un individu dont le visage exprime une hargne d'une rare intensité. Riddler est à la fois un bel homme bien découplé avec un décolleté plongeant jusqu'au nombril, et un individu au regard froid et calculateur, avec une confiance en lui qui en impose jusqu'à faire peur. Le lecteur accepte bien volontiers de voir comment ces 2 ennemis se livrent à une guerre sans pitié, et de voir Batman bien en peine de savoir par où commencer pour y mettre fin. Il n'est pas certain que cette histoire apporte grand-chose à Batman, même si c'est lui qui en train de la raconter à Selina Kyle. En cours de route, il se rend compte qu'il se prend de sympathie avec Charles Jones, pourtant un des ennemis les plus ridicules de Batman, ou l'un des moins crédibles, à savoir Kite Man. Ce monsieur sait qu'il ne vaut pas tripette, qu'il n'accomplit pas grand-chose, que les autres supercriminels se moquent de lui et le considèrent comme un raté. Il en est même réduit à expliquer cette situation à son propre fils, en lui disant qu'il a appris à s'en accommoder, faute de faire mieux. Cette franchise est aussi déconcertante que réconfortante : Charles Brown ne s'est pas résigné à son sort, mais il l'a accepté et il s'y adapté, conscient de ses limites. Mais quand même…



… quand même il faut un peu de temps au lecteur pour se demander pourquoi il reste vaguement insatisfait à la lecture de ce tome : c'est quoi le rapport avec la vision d'auteur de Tom King sur Batman ? C'est quelque chose qui se produit dans l'épisode 26, et qui se reproduit dans l'épisode 32. Alors qu'il avait commencé par écrire un Über Batman en cohérence avec la saison précédant son arrivée, Tom King humanise son personnage, sans le trahir. Cette guerre peu commune trouve une résolution qui fait ressortir le caractère d'Edward Nygma. Elle est l'occasion de donner de l'épaisseur et de la crédibilité à Charles Brown. Elle montre aussi une forme de faillibilité chez Batman, d'imperfection qui le hante. Cela produit une répercussion sur sa relation avec Selina Kyle, celle-ci lui demandant de sortir de sa posture d'alpha-mâle, pour devenir un être humain normal le temps d'un instant. À ce moment, elle devient une personne à part entière, prouvant qu'elle n'est pas sous l'emprise de l'aura de Batman, qu'elle n'est pas domptée par son ascendant



Cette guerre des blagues et des devinettes est très surprenante : l'histoire est bien construite avec une narration visuelle de grande qualité, tout en donnant l'impression d'arriver comme un cheveu sur la soupe, comme si Tom King avait juste voulu se faire plaisir en écrivant Joker et Riddler. Sans être une histoire à chute, le dernier épisode permet d'apprécier l'enjeu du récit dans la perspective de la relation entre Selina et Bruce, et l'impact qu'a eu cette guerre sur l'image que Bruce a de lui-même.
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A.D. After Death

Ce tome comprend une histoire complète indépendante de tout autre. Il regroupe les 3 épisodes, initialement parus en 2016/2017, écrits par Scott Snyder, dessinés, encrés et peints par Jeff Lemire. Chaque numéro comportait environ 70, aussi des pages de bandes dessinées traditionnelles, que des pages de texte avec une illustration.



En 1986, les parents de Jonah Cooke (6 ans) l'emmènent passer quelques jours de vacances en Floride. Sa mère fait un malaise alors qu'ils se sont arrêtés en voyant un objet brillant dans le ciel. Il s'agissait d'un groupe de ballons de baudruches portant un ticket pour un lot gagnant. Au temps présent (dans un futur indéterminé), un individu adulte progresse dans une jungle de plantes inconnues (peut-être d'origine extraterrestre) en se frayant un chemin à la machette. Il transporte un énorme sac rectangulaire sur le dos. Il répond à une voix hachée et pleine de parasites dans sa radio. Il se fait attaquer par des créatures violettes, peut-être végétales, peut-être animales.



En 825 AD (AD = After Death), 3 ou 4 humains sont en train de s'occuper d'un troupeau de vaches paisibles sur un haut plateau de la cordillère des Andes. Jonah Cooke indique à l'un des présents qu'il va bientôt partir pour effectuer son service. À l'insu des autres, il a dérobé un veau qu'il a baptisé Darwyn, et qu'il a mis sur le plateau de son pick-up, sous une bâche. Il l'emmène dans son entrepôt où se trouvent de nombreux objets hétéroclites qu'il a également volés, allant d'un piano à queue à une toile de maître en passant par une armure médiévale, une barque en bois, etc. La narration repasse alors à des pages de texte dans lesquelles le narrateur évoque sa jeunesse, et la première fois qu'il a volé un objet, en l'occurrence un lecteur de cassette audio en 1990.



Scott Snyder a acquis une forte notoriété en écrivant la série mensuelle Batman. Jeff Lemire a d'abord acquis sa renommée pour ses œuvres indépendantes, avant d'écrire aussi pour des superhéros mais plutôt pour Marvel, puis pour Valiant. Le lecteur est à la fois intrigué par l'association de ces 2 créateurs à la forte personnalité et par l'étrange couverture cryptique. Il feuillète le tome pour se faire une idée. Il remarque qu'il s'agit bien des dessins si particuliers de Jeff Lemire, mais aussi que l'ouvrage contient un nombre de pages de texte significatif, près de deux cinquièmes du total. À partir de là, il sait qu'il s'agit d'un récit à la forme originale. Pour beaucoup, des pages de texte dans une bande dessinée constituent une hérésie rédhibitoire : décider de se lancer dans la lecture d'une bande dessinée, ce n'est pas pour se taper des pages de livres. Donc pour une partie du lectorat, les pages de texte font de cet ouvrage un anathème, issu d'une alliance contre nature, et il est alors hors de question de se lancer dans une telle abomination. De la même manière, pour un lecteur de roman, ces dessins pas très jolis aux contours pas très assurés ne font pas très sérieux, et le résultat est également contre nature. Il ne reste donc plus que les lecteurs aventureux se demandant s'il est vraiment possible de réconcilier ces 2 modes narratifs, et les lecteurs éprouvant une forte attirance pour les créations de l'un ou l'autre des auteurs.



Effectivement, l'amalgame entre les pages de texte et les pages de bandes dessinées ne se fait pas. D'ailleurs, c'est comme si Snyder & Lemire avaient fait en sorte d'opposer les 2 modes narratifs. Les pages de texte disposent d'une illustration, mais celle-ci semble le plus souvent inutile car elle ne fait que représenter un élément déjà présent dans le texte. Plus surprenant, les auteurs ont fait en sorte que les pages de bandes dessinées ne comportent que le strict minimum en termes de mots. Elles se lisent donc très rapidement, le lecteur n'ayant besoin que de saisir ce qui est représenté. Le contraste est donc très fort entre les textes nécessitant du temps pour les lire, et les bandes dessinées se lisant très vite. Jeff Lemire dessine comme à son habitude, en donnant l'impression que ses cases ont été réalisées très rapidement, avec des traits délimitant grossièrement les contours, sans jolis arrondis, avec des traits approximativement jointifs. Les personnages disposent de visages marqués par des plis peu flatteurs. Les lèvres et les yeux sont dessinés de manière grossière. Les vêtements semblent dessinés à la va-vite. Les éléments de décors sont représentés à l'emporte-pièce, sans beaucoup de détails, sans finition, sans texture.



Néanmoins le lecteur constate que les pages de bande dessinée se lisent toutes seules, très rapidement, sans aucun doute sur ce qui est montré ou sur ce qui est en train de se passer, malgré l'absence de toute explication, de toute phrase qui serait redondante par rapport aux images. L'avancée à la machette dans l'étrange jungle montre une progression pénible et dangereuse, mais avec une densité d'informations visuelles assez faible. Du coup le lecteur lit tout aussi rapidement les passages se déroulant dans ce futur approximatif, après la Mort (AD), sans trop s'y investir. Après coup, il finit par prendre conscience que tout aussi rapidement qu'ils semblent avoir été exécutés, les dessins comprennent finalement des informations autres que le simple fait de montrer ce qui se passe, et que ces informations revêtent un caractère utile pour le récit. De la même manière, Jeff Lemire donne l'impression de remplir ses cases à grand coup de pinceau pour appliquer des couleurs à l'aquarelle, juste pour habiller les dessins, pour qu'ils semblent moins vides. Mais au fur et à mesure, il apparaît qu'il ne s'agit pas que de peinturlurer les cases, et qu'il y a une complémentarité étonnante entre les traits encrés et les couleurs, malgré l'apparence simpliste, presqu'enfantine, de leur association. Le lecteur reste un peu moins convaincu par l'intérêt des illustrations accolées aux pavés de texte, sauf peut-être comme rappel visuel de l'existence des pages de bandes dessinés avant et après celles de texte.



Une fois entamé l'ouvrage, la promesse de pages de bande dessinée se lisant rapidement constitue comme une récompense pour le lecteur, et l'aide à conserver sa patience pendant les pages de texte. La prose de Scott Snyder s'inscrit dans un registre utile et factuel. Il ne s'attarde pas trop sur les sentiments de ses personnages, préférant raconter, avec de temps à autre une remarque sur l'état d'esprit de Jonah Cooke. Le lecteur comprend assez vite que les pages de texte correspondent à la narration de Cooke avant la suppression de la mort. Il découvre donc son histoire personnelle au travers de faits marquants comme les pertes de connaissance de sa mère, et l'acquisition de compétences en matière de vol. Les auteurs ont décidé de jouer avec la chronologie des faits, que ce soit dans le passé, dans le présent, ou dans le passé proche. Ils n'abusent pas de ce dispositif et le lecteur peut facilement identifier à quelle époque se déroule quelle scène. Par contre cela aboutit à une découverte désordonnée des causes et des conséquences.



Au fil des différentes séquences, le lecteur découvre comment un groupe d'individus a réussi à retarder l'effet de la vieillesse, jusqu'à rendre une communauté virtuellement immortelle. Il s'agit plus d'un récit de science-fiction que de réelle anticipation. Le scénariste fait des efforts pour essayer de rendre la chose plausible, en évoquant des maladies comme un désordre de la néoténie, ou la fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP), mais les dessins montrent des éléments tellement étrangers qu'ils réduisent à néant la vraisemblance de ce qui est raconté. Snyder sait y faire pour capter l'attention du lecteur, par exemple avec les vols organisés de Jonah Cooke, portant sur des tableaux, du beurre, et allant jusqu'à voler la veste mortuaire d'un chanteur de country, une malade dans un hôpital, ou même une couleur encore jamais vue. Il développe la sensation d'étrangeté en limitant les contacts humains de Jonah Cooke, en lui faisant évoquer des personnes qui n'apparaissent pas sur la page. Il maintient la curiosité du lecteur avec l'évocation de choses diverses et variées comme le veau Darwyn, un paillasson de bienvenue, la recherche d'un groupe appelé Forager, ou encore l'examen des vêtements de qualité de monsieur Errant possédant une grosse fortune.



Sa curiosité ainsi titillée, le lecteur se laisse balader de séquence en séquence, en se disant que tout ça finira bien par former un tout cohérent. Il apprécie quelques observations dénotant des idées aussi décalées qu'horribles, comme la possibilité que l'humanité ait atteint le stade de développement correspondant à la vieillesse et qu'elle s'achemine vers sa mort naturelle, ou comme l'idée que la capacité de la mémoire d'un humain est limitée. Il finit par se laisser surprendre quand l'histoire justifie cette forme si bizarre de pages de texte sur les faits passés, d'une manière naturelle et organique. Il éprouve plus de difficultés à faire passer d'autres éléments comme la survie de Claire, quand même peu probable vue sa maladie et la manière dont Jonah Cooke la transporte. Au final, il apprécie d'avoir lu une histoire complète et cohérente à la fois dans son intrigue et dans sa forme.



Effectivement, ce tome constitue une expérience de lecture originale, sortant de l'ordinaire. Pour l'apprécier, il faut que le lecteur accorde sa confiance aux auteurs sur le fait qu'il s'agit d'une structure découlant de l'intrigue, et non pas d'un montage artificiel avec lequel les auteurs ont voulu se faire plaisir. Il finit par tomber sous le charme un peu primitif des dessins. Il se rend compte qu'il ne lui faut pas fournir beaucoup d'efforts pour lire les paragraphes de texte, même si l'écriture de Scott Snyder manque un peu de charme. Il apprécie que les auteurs aient raconté un récit de science-fiction en mettant à profit les conventions du genre pour regarder l'évolution de l'humanité sous un autre angle. Il termine sa lecture, content de la qualité narrative des pages de bandes dessinées, vaguement insatisfait de l'intrigue pour laquelle la forme prend un peu trop régulièrement le dessus sur la forme.
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Batman, tome 1 : La cour des hiboux

Une plongée dans les méandres de la folie. Une remise en cause de la mortalité. Une comptine enfantine qui devient palpable. Une ville qui ne serait qu'une allégorie. Et un héros qui vacille.

La cour des hiboux est tout à la fois superbe et terrifiant, sombre et lumineux.

A peine terminé, ce volume mériterait relecture pour se délecter de tous les détails distillés au fil des pages.

Une claque.
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