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Critiques de Sophie Van der Linden (234)
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La fabrique du monde

Un roman court, écrit à la première personne, au présent essentiellement - ce qui donne toute sa densité au récit. Mei, jeune fille venue de la campagne, travaille dans une de ses nombreuses usines de confection chinoises qui servent à vêtir à bas prix les européens. Ses journées sont harassantes, devant sa machine à coudre, les pièces défilent, le rythme est infernal, la surveillance impitoyable. Il s'agit d'être rapide et docile. La moindre velléité de révolte est vite matée ou sanctionnée : Mei en fera l'expérience puisqu'un simple regard un peu appuyé lui vaudra le retrait total de son salaire et l'impossibilité de passer les fêtes avec sa famille.

Lorsque la jeune femme se retrouve dans le dortoir qu'elle partage avec ses collègues, le corps est épuisé, l'intimité réduite. Les ouvrières partagent un quotidien frugal où il n'y a pas beaucoup de place pour les rêves ou les projets. De fait, les heures se succèdent sans autre perspective que le bruit de la machine à coudre et le bol de nouilles. Pourtant, un jour, un nouveau contremaitre arrive dans l'atelier...

La première partie du roman n'est pas sans rappeler l'ouvrage-témoignage de de Satoshi Kamata, "Toyota, l'usine du désespoir", paru au début des années 70, dans lequel le journaliste décrit la pénibilité (c'est un euphémisme) du travail et la vie en foyer des ouvriers.

Puis, au fil des pages, naît une jolie histoire d'amour, très sensuelle. On partage les émois de Mei et on prie pour que la romance soit vraiment une promesse d'avenir radieux.

La concision du texte contribue à son intensité : de la souffrance du corps à l'atelier au plaisir trouvé dans les bras de son amoureux, nous partageons l'intimité de Mei avec émotion.
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La fabrique du monde

Vestes de femmes. Rouge. 1 500. 3 jours.



C'est un exemple de cadence infernale imposée de nos jours aux jeunes filles ouvrières de Chine devant les machines à coudre. Jour et nuit dans l'usine. Enchaînée. Pour l'éternité.

Des pans de tissus entiers à découper, assembler, coudre... les mains comme des automates, les oreilles assourdies par le bruit des machines et des ventilateurs à palme.

Meï, 17 ans est l'une de ses semblables qui a abandonné par contrainte financière et familiale ses désirs personnels aux règles collectives extrêmement dures de l'usine.

Elle fait partie du clan des copines où tout doit être dit, fait comme les autres. En ce sens, Meï est redevable de l'esprit de solidarité entre les filles.

Pourtant Meï a de plus en plus besoin de s'isoler, d'échapper au groupe.

Des rêves profonds d'une éblouissante beauté mais aussi très sombres l'éveillent à la perception d'un autre monde où libre et amoureuse elle pourrait enfin vivre. Une réalité ?



Ce court roman est d'une forte intensité. J'ai lu les pages de manière frénétique comme Meï à la recherche de son bonheur.

Il est le premier roman de Sophie Van der Linden, spécialiste en littérature jeunesse dont je suis une très grande admiratrice.

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De terre et de mer

Un titre, la reproduction d'une toile sur la couverture... il n'en faut pas plus pour éveiller le désir, succomber à la promesse du beau qui se niche dans ces cinq mots posés au-dessus du paysage subtilement rendu par le peintre. Le format, les quelques lignes de la quatrième de couverture, tout m'incite à penser que je trouverai dans ce court roman un peu des qualités qui me plaisent chez Gaëlle Josse. L'attention aux détails, à la poésie des lieux, à la lumière. Alors j'embarque pour l'île de B. et je me laisse porter par la plume délicate de Sophie Van der Linden que je découvre ici avec grand plaisir.



Et me voilà projetée dans ce paysage marin, aux côtés d'Henri embarqué sur le sloop qui fait la navette entre l'île et le continent. Il vient ici retrouver la jeune femme qui a choisi de le fuir et rompre leur serment pour s'installer sur cette île pendant qu'il faisait son service militaire. Il vient pour tenter de comprendre, le cœur empli de crainte et d'espoir mêlés. Une courte traversée, la découverte de cette île, quelques heures dans la vie d'Henri, quelques heures au cours desquelles son destin est suspendu - croit-il - aux mots de la femme avec laquelle il pensait faire sa vie. Le temps est comme arrêté. Le lecteur ne sait pas vraiment à quelle date se situe l'intrigue, en tout cas pas avant les dernières pages. Quelques indices laissent imaginer qu'on est au début du XXème siècle. Peu importe. Il s'agit d'une parenthèse. D'une atmosphère si typique de ces îles qui isolent. Ces terres enserrées par l'océan, comme protégées du reste du monde et des bruits qui grondent.



"Le bleu, contrairement au vert, est insaisissable. Je peux prélever une feuille, cueillir un brin d'herbe, les broyer au creux de ma paume, me tacher les doigts de leur jus. Mais le bleu du ciel ou celui de l'océan se défilent toujours. Qu'arriverai-je à tenir dans mes mains sur cette île ?"



L'auteure brosse un véritable tableau à l'aide d'une plume qui se fait tantôt pinceau, fusain ou pastel. Un tableau naturaliste où dominent la force des éléments, la beauté des paysages, la caresse du vent, la vie nocturne des animaux, le parfum des végétaux. Il se dégage de ce texte une poésie de tous les instants. Quelques notes de musique dans la nuit, le bruit des coquillages sous les pas du promeneur, une sieste sous la voute étoilée, les mirages furtifs évoqués par les nuages. Ce que saisit l'auteure, c'est la poésie de l'oubli du temps, la grâce d'un instant figé et à peine capturé, l'idéal de liberté. Le croisement entre ce qui finit et la page blanche de tous les possibles. Un flottement, comme un rêve, avant le retour sur terre, au sens propre comme au figuré.



Un joli moment de lecture, guidé par la puissance des arts, la qualité de voir et de ressentir. Un bol d'air et de beau.
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La fabrique du monde

Quand on achète des vêtements bon marché parce que fabriqués en Chine....Imagine-t-on un instant le quotidien des ouvrières en confection de ce pays? Mei est une très jeune fille qui travaille dans une usine de confection. Elle n'a pas eu le choix! Et c'est en jolies phrases, dans ce court roman, que Sophie Van Der Linden nous confie les rêves, les espoirs, les chagrins de Mei. Un très beau roman, trop court!
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De terre et de mer

Un court roman (mais peut-on nommer ce texte un roman ?) qui respecte scrupuleusement les lois du théâtre classique : unité de lieu, une île, unité de temps, un jour, et unité d'action, en l'occurrence pas d'action ou action tellement minimaliste ....

Henri, jeune artiste peintre, arrive sur cette île pour y rencontrer, sans qu'elle soit au courant de cette initiative, Youna, la jeune femme qu'il aime et qui l'a éconduit d'une missive laconique et mystérieuse :"Cher Henri, il n'est malheureusement pas d'explication à donner. Comment dire le silence ? A l'égal du secret, il est une part dissimulée au monde que personne n'est en droit de forcer. Il est la survie de l'oiseau qui cesse son pépiement à la tombée de la nuit, pressentant qu'il doit faire silence et se retrancher. Tout comme j'ai su, en mon temps, faire silence, y compris à ton endroit."

Retrouvant Youna, Henri n'en apprendra guère plus. Tout juste saura-t-il qu'elle a voulu conquérir sa liberté et entend désormais la garder ! et que bien sûr, il n'est pas question qu'Henri passe la nuit chez elle (avec elle ?) afin de ne pas ternir l'image qu'elle souhaite envoyer d'elle aux îliens et conserver le respect qu'elle a su obtenir des habitants du lieu.

Henri se livre donc à une lente déambulation, en accomplissant, la nuit durant, le tour de l'île, revenant au matin à l'auberge, à l'endroit même où il était arrivé la veille, refermant ainsi une boucle qui n'inclut pas seulement les lieux, mais aussi les personnages croisés. Roman, non, mais méditation, voyage intérieur, interrogation ...



Durant ce temps, il errera méthodiquement, fera quelques rencontres et croisera principalement des étrangers à l'île, les seules personnes avec qui il tiendra dialogue, comme si l'accès aux îliens lui était refusé et qu'en dehors du chat, qui vient amicalement se frotter contre ses jambes, il ne puisse commercer avec les autochtones !

Pour Henri, l'île représente un ailleurs, dans lequel, lui, n'a pas véritablement sa place. Il n'est qu'en transit, entre deux mondes, remarqué et seulement toléré ! Il se livrera donc à une promenade pensive sous les étoiles, sur la grève, dans la chapelle abandonnée, dans la forêt mystérieuse ..... une succession de tableaux brossés à petites touches et servis par une écriture délicate, de la plume d'un auteur pudique, maniant la langue avec un sens aigu du beau, du contemplatif et de l'émouvant.



Et c'est à la toute fin seulement que l'on prend conscience de l'importance de ces petites choses consciencieusement rapportées par l'auteur, ces petits riens qui accompagnent une vie et lui donnent richesse et profondeur, ces occasions bêtement perdues, faute d'obstination, ces brimborions qui sont le sel de la vie, les bonheurs quotidiens dont on ne comprend pas forcément l'importance au moment où on les vit et qui prennent tout leur sens lorsqu'on retrouve en quittant l'île un monde qui sera bientôt à feu et à sang.



Et quelle intelligence a l'auteur de respecter la fameuse loi des trois unités, parfaitement justifiée dans ce contexte, où, grâce à une intrigue extrêmement resserrée, chaque menu événement prend véritablement sens. Elle a le talent de nous restituer le parfum de ces choses immédiates, à déguster sur-le-champ, sous peine d'une perte irrémédiable...

la quintessence de la vie !



Je remercie les éditions Buchet-Chastel et Babelio qui m'ont permis dans le cadre d'une masse critique spéciale de découvrir cet auteur.





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La fabrique du monde



(Attention ma critique révèle des éléments cruciaux sur la fin du livre)



Superbe écriture ; on entre dans la vie de cette petite ouvrière chinoise avec un regard ému. Quelle "non vie", et dire que cela existe réellement. Aucun espoir pour cette jeune fille-enfant de vie autre que le travail jusqu'à la douleur. Elle accepte cependant d'ouvrir une page de rêve d'adolescente en découvrant l'amour et les petits bonheurs d'une vie avec le jeune contremaître. Mais ses illusions d'une vie meilleure à deux sont très vite brisées. Et elle ne trouve aucune autre solution que la mort pour échapper à tout cela.Une mort horrible. Que cela est triste, d'une tristesse infinie qui vous prend aux tripes et vous laisse anéantie.
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La fabrique du monde

La fabrique du monde dont il est question présentement, c'est la Chine, pays réalisant la grande majorité des vêtements vendus partout dans le monde.

Mais de façon plus métaphorique, c'est aussi l'endroit où Mei va se découvrir et découvrir la vie, rêver, aimer, en quelque sorte se fabriquer.



Mei est une jeune fille de dix-sept ans, vivant, dormant et travaillant dans l'usine qui l'emploie, prisonnière de ce monde impitoyable et sacrifiée par ses parents pour que son frère puisse aller à l'université : "Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité.".

Mais Mei n'est pas qu'une quantité négligeable passant des heures penchée sur son ouvrage à coudre, elle est aussi un être humain et à ce titre ressent des émotions, éprouve des sensations, rêve à une vie meilleure et commence à refuser son existence de quasi-esclave : "Je suis étourdie, je secoue la tête, je veux sortir de là, sortir de moi, j'ai mal, c'est trop de rancœur, de regrets, de colère. Les larmes reviennent, des larmes furieuses, je voudrais grogner.".

Mei est un personnage extrêmement touchant, faite de rêves, d'envie, de colère, de tristesse et de désespoir, difficile de résister, de ne pas l'aimer, et surtout de ne pas s'y attacher.

Si le premier chapitre peut déstabiliser, il faut absolument poursuivre la lecture de ce roman car la suite est tout simplement magnifique.

Dans un premier temps, l'auteur s'attache à décrire la déshumanisation au travail, toutes ces jeunes femmes qui passent leur vie à travailler jusqu'à l'accident ou l'épuisement, avec au milieu d'elles une Mei qui se prend à espérer et à rêver : "Sans bouger, au sortir du sommeil et pas encore dans ma vie éveillée, dans ce bref intervalle, tout est possible, imaginable, derrière mes paupières fermées.", l'auteur fait en tout cas très bien passer la dimension tragique, les dures conditions de vie et de travail en Chine.

Puis, dans un deuxième temps, l'auteur se détache de cette noirceur pour décrire l'éveil aux sens, à l'amour et à la vie de Mei, une partie plus lumineuse qui n'en est que plus belle.

Mei est amoureuse, cela devient son centre de gravité, sa raison de vivre : "Ce qui devait être exceptionnel est devenu l'essentiel.", et c'est avec beaucoup d'émotions que j'ai suivi le parcours de cette jeune femme.

Ce roman à la couverture magnifique est certes court, mais il se lit d'une traite et véhicule beaucoup d'émotions.

Je ne connaissais pas Sophie Van der Linden, auteur de littérature pour la jeunesse, mais même si ce livre est son premier roman et n'est pas forcément parfait sur tous les aspects, je l'ai trouvé très réussi et sa lecture m'a donné envie de découvrir les écrits pour la jeunesse de son auteur.



"La fabrique du monde" est une très belle découverte, un magnifique récit qui en dit long en peu de mots et fait passer énormément d'émotions en un court nombre de pages, un roman qui fait partie de mes plus belles découvertes de cette rentrée littéraire 2013.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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De terre et de mer

C'est l'histoire de la fin d'un amour. Henri vient voir Youna, qui ne lui écrit plus, et qui est partie vivre sur une île, que l'on devine bretonne. Il veut lui demander des comptes, on le sent... Mais on sent aussi que c'est un sensible, un artiste, et il va en croiser, du monde, sur son chemin.

Car, si l'intrigue principale se poursuit bel et bien, en fait il s'agit d'une déambulation d'une journée sur cette île, et quand on croise un habitant, humain ou animal, on le suit et on traverse son histoire. Le tout avec une omniprésence du paysage, de la mer, des êtres et des choses...

Il y a du Zola là-dedans, dans les descriptions naturalistes et qui se perdent parfois en circonvolutions précises, un Zola poétique et sensible...

J'ai beaucoup aimé ce roman d'ambiance, très fin, féminin, ciselé, sensible sans sensiblerie, vrai, dur et pur comme un joyau, très court mais suffisant. Une très belle découverte.
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L'incertitude de l'aube

Un vrai coup de coeur que ce petit roman, deuxième de l'auteur. Un récit d'enfance. Comment une enfant, face aux atrocités d'une situation à laquelle elle ne comprend pas grand chose, s'évade à travers des souvenirs, des rêves, des réalités fantasmées pour tenir face à la soif.



Un récit poignant qui secoue jusqu'au tréfonds de l'âme. Une écriture toute en figures de style, allitérations, assonnances et métaphores. Des rêveries enfantines retranscrites avec une justesse et une poésie d'un rare lyrisme. Des références aux contes traditionnels russes comme exutoire à cet événement macabre, entre réalisme de la situation présente et onirisme des souvenirs d'Anuschka, de ses rêves. Comme "un verre d'eau sur le sable", un roman providentiel, émouvant, intense. Une auteur à suivre.
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La fabrique du monde

J’ai beaucoup aimé ce court roman. Sophie Van der Linden nous entraîne en Chine dans le monde de la confection et plus précisément dans les usines ou des centres d’exploitations, on ne sait pas trop quel nom leur donner. Des centaines d’ouvrières penchées pendant des heures sur leur machine à coudre, et parfois la nuit aussi pour honorer les commandes des occidentaux, tout cela pour un salaire de misère ou quelquefois pour rien du tout quand l’ouvrière fait preuve d’un peu trop d’indépendance.



C’est à la fois une très belle et terrible histoire. Cette toute jeune femme qui vit son premier amour est très émouvante et très attachante, son amant on ne sait s’il l’aime vraiment ou s’il profite d’elle. C’est une belle histoire d’amour, pleine de joie et de tendresse, mais aussi une terrible histoire ou tout est compliqué parce que cela se passe dans un pays totalitaire, qu’il faut se méfier des autres, de ce qu’ils pensent, de ce qu’ils pourraient dire.



Et tout fini mal parce qu’un contremaître et une jeune ouvrière de la même usine ne peuvent pas s’aimer en Chine ou que peut être l’amour n’a rien à faire dans ce pays ou comme beaucoup de choses est réservé aux autres, à ceux qui ont de l’argent et qui peuvent vivre au grand jour ou vivre tout simplement. L’amour est peut être réservé à ceux qui ont pour horizon autre chose qu’une usine où ils dorment, travaillent, mangent et passent les fêtes de fin d’année.

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De terre et de mer

Quel joli livre, j’ai eu l’impression de passer moi aussi 24 heures avec Henri sur cette île.

Les 24 heures que dure ce livre.

Henri jeune parisien qui vient de débarquer à la recherche de la femme qu’il aime tant, mais qui a décidé que sa liberté était plus importante que tout ce qu’Henri peut lui offrir.

Henri qui est arrivé avec l’espoir de la faire changer d’avis.

Henri, lui l’artiste, le peintre, le graveur, qui vient de passer trois ans à faire son service militaire et qui a tant souffert de ces années d’enfermement dans une caserne.

Henri qui devra se rendre compte que non, Youna ne changera pas d’avis et restera vivre cette vie de liberté dans la maison héritée de sa grand-tante.

Henri qui de retour sur le continent en cette belle matinée d’été du 1er aout 1914 comprend que quelque chose a changé pendant ces 24 heures passées loin de tout sur cette île.

Mais ce n’est pas seulement lui qui a changé, c’est le monde entier qui vient de changer à jamais.

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De terre et de mer

Ils se sont aimés mais elle est partie. Il lui a écrit mais elle ne lui a pas répondu. Il a donc décidé de lui rendre visite à l’improviste pour obtenir des explications et, éventuellement, recoller les morceaux. Henri débarque donc sur l’île de B. où Youna s’est installée. Il trouve sa maison, s’en approche et frappe à la porte. Elle lui ouvre et lui dit simplement « entre »…





Un livre acheté tout à fait par hasard, à cause de sa couverture (un tableau de Jean-Baptiste Corot). Sophie Van Der Linden écrit par petites touches un roman impressionniste. Elle invite le lecteur à suivre Henri sur l’île, à partager ses rencontres, ses flâneries. On croise ici un restaurateur déballant des denrées venues du continent, là quelques loups de mer attablés dans un troquet, une petite fille courant dans le sable, un marathonien à l’entraînement, un fermier rentrant ses vaches à l’étable, un allemand en fuite, un musicien accueillant, un chat chasseur de chouette ou encore un jeune garçon en vacances chez son oncle.





Une histoire du début du 20ème siècle, à peine esquissée, comme murmurée à l’oreille. Une histoire belle et triste aux accents contemplatifs. Entre vagabondage, nostalgie et amour brisé, on chemine sur la pointe des pieds avec Henri, ses attentes, ses doutes et ses certitudes. Un joli tableau, aussi bref que sensible, hors des modes et du temps. Après, il faut reconnaître que ce roman à l’atmosphère surannée pourra laisser plus d’un lecteur de marbre. Personnellement j’ai aimé cette ambiance un peu désuète, même si je ne suis pas certain qu’il m’en reste grand-chose d’ici peu.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Tout sur la littérature jeunesse

Énorme coup de coeur pour ce document ! Il est si riche qu'il va être difficile d'en parler en quelques lignes et de trouver les bons mots pour le présenter. Il intéressera aussi bien les professionnels, les personnes qui suivent la littérature jeunesse, que les parents et toutes personnes s'occupant d'enfants. Chacun y trouvera de quoi découvrir, se rappeler, faire des choix, en savoir plus sur le sujet.

Et ça se lit terriblement bien, je pensais le feuilleter, voir de ci de là, je viens de le lire d'un bout à l'autre !!



J'avais déjà lu des livres de Sophie Van Der Linden, notamment, il y a bien longtemps "Je cherche un livre pour enfant (Le guide des livres pour enfants De la naissance à 7 ans)" et je savais que c'est la meilleure dans ce domaine. Mais je ne m'attendais pas à ce que ce titre, qui peut paraître un brin prétentieux, soit la réalité !

On trouve ici, aussi bien des textes de fonds sur tous les sujets relevant de la littérature jeunesse, que des témoignages d'auteurs et de lecteurs, des listes innombrables de titres présentés de façon plus ou moins détaillée. Des conseils aussi, et des idées pratiques : pour lire à voix haute ou en groupe, pour découvrir les bibliothèques et les librairies, voire même pour se lancer dans l'écriture jeunesse, et le détail de la chaîne du livre.

Que vous soyez juste à la recherche de titres à acheter, à offrir, ou à lire avec des petits (ou plus grands) que vous vouliez vous documenter ou même faire un travail comme professionnel, ce livre va vous permettre plein de découvertes.

D'ailleurs, la bibliothèque départementale qui nous le prête l'a rangé en fonds professionnel et je pense que c'est très dommage, sa place est à portée de tous les lecteurs !



Seul tout petit bémol : les numéros de pages en jaune quasi illisible. Comme il y a pas mal de renvois vers certaines pages, c'est agaçant !

Bien entendu, un livre ne peut rendre compte des toutes dernières nouveautés, mais celui-ci va très loin, des tout débuts aux livres parus très récemment. Et après une lecture attentive, on sera capable de choisir aussi dans ce qui paraîtra ensuite, on a tous les éléments pour comprendre.



Je crois que vous avez compris que je vous conseille vivement ce livre !! Pour vous et/ou pour offrir !
Lien : https://livresjeunessejangel..
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La fabrique du monde

Assez déçue de ce livre que je croyais me prendre aux tripes, me faire culpabiliser encore un peu plus en voyant une étiquette made in China sur un vêtement.

Je ne suis pas entrée dans de livre, je suis restée spectatrice.

L'histoire d'amour de Meï, ouvrière du bas de l'échelle avec Cheng,le contremaître séduisant, le temps des fêtes de Nouvel An prend beaucoup trop de place à mon goût.

Certes, elle décrit les conditions de travail abominables dans les usines. Inacceptables pour nous occidentaux mais complices et tout aussi inacceptables par ceux qui vivent cette situation et qui en sont les victimes.

Les tentatives de révolte sont rares et peine perdue. Seule le persévérance finira par faire entendre leur voix.







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De terre et de mer

C'est un tout petit livre, avec une jolie couverture très douce. un paysage de bord de mer tout en teintes pastels, peint par Corot.

Henri arrive sur une île que Sophie Van Der Linden appellera l'île de B. Il vient retrouver Youna, dont il est séparé depuis un certain temps.

Le temps d'une journée, il erre sur le territoire et fait des rencontres.

C'est doux, c'est calme, et l'auteure nous fait part très finement des émotions du jeune homme.

Une petite perle de pudeur et de poésie.

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De terre et de mer

Juste une petite critique pour un livre très court mais très ennuyeux pour moi.

Un style poétique qui fait que je ne rentre absolument pas dans le vif du sujet, des personnages pour lesquels je n'ai ressenti aucune empathie, pas de développement psychologique de leurs traits de caractère,  on nage dans le superficiel ce qui fait que je peux lire des pages entières en restant hermétique, en ne ressentant rien à la lecture et de ce fait la concentration est au plus bas... donc aucun plaisir à la lecture. J'aurais tenté cette auteure mais ce n'est absolument pas ma tasse de thé...tant pis, je passerai mon chemin.
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De terre et de mer

Un poil déçu par ce livre dont j'attendais beaucoup plus après La fabrique du monde tant apprécié.



J'ai en revanche été conquis par cette belle retranscription de ces atmosphères si particulières que seules les îles peuvent offrir à qui sait prendre le temps de s'y perdre. Une atmosphère De terre et de mer.



Henri n'aura que 24 heures pour s'en imprégner, encore sous le choc du rejet de Youna qu'il était venu retrouver à l'improviste après 3 ans d'absence militaire. La fin d'un amour, le début d'une errance. Une page qui se tourne avant qu'une autre, plus horrible, ne démarre.



Mais rien que pour la délicate écriture de Sophie Van des Linden, ce livre vaut d'être lu et la notion "impressionniste" évoquée par l'éditeur convient parfaitement à cette auteure qu'on imagine sur la lande, dans le vent, sur le motif, apportant touche après touche les éléments de ce court récit, repassant sur l'une, rehaussant l'autre, reprenant l'ensemble le lendemain. Une artiste en somme...
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De terre et de mer

24 h de la vie d'un homme au début du vingtième siècle. Henri, parisien, artiste peintre, après 3 ans de service militaire, cherche à rejoindre Youna, la femme qu'il a aimée et dont il est sans nouvelles. Il part pour l'île de R. et les retrouvailles ont lieu, simplement, mais si on sent les jeunes gens proches l'un de l'autre, ils restent tendus et victimes de malentendus ou de préjugés. Youla a choisi d'écrire et de rester libre.

Henri explore l'île, rencontre des insulaires et des "étrangers" comme lui qui sont regardés de travers. L'auteure éprouve une telle empathie pour ses personnages qu'elle glisse parfois de "il " au "je", entraînant le lecteur à partager les mêmes émotions que par exemple ce paysan solitaire ou ce marin à l'accent allemand...

Le texte fourmille de sensations visuelles et auditives et nous plonge dans un air marin vivifiant.

L'édition est soignée et la couverture - un Corot- rend bien compte de l'atmosphère du roman.

Quant à la chute, elle est excellente ! (chut..)

Très bonne lecture, merci Babelio!
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La fabrique du monde

Il y a beaucoup de choses qui m'ont plues dans ce (premier?) roman de Sophie Van der Linden.

L'écriture d'abord, avec ce contraste entre les rêves et la réalité, le côté froid et clinique de l'usine vs la violence des sentiments de Mei, jeune chinoise envoyée à l'usine à 14 ans pour aider à payer les études universitaires du grand frère.

Et ce qui m'a touchée, ce n'est pas tant la description des conditions de vie des ouvrières chinoises - pour l'avoir vu et lu ailleurs, je n'ai pas été aussi bouleversée, surtout une fois de plus révoltée. Ce que je retiens, c'est la violence faite à toutes ces adolescentes à qui on refuse tout ce que nous semble comme allant de soi ici, quand on a 17 ans: les premiers émois, les sorties, la liberté d'aimer. Et quand Mei y sera exposée, le choc sera violent. .

Un livre très fort.

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L'incertitude de l'aube

Après avoir lu " La fabrique du monde", qui évoque avec justesse le travail des femmes en Chine, je découvre ce court livre de Sophie van der Linden. Page après page, l'horreur se précise. Avec des mots simples, poétiques mais beaucoup de réalisme, l'auteure fait parler Anushka, 6 ans qui , pendant trois jours sera retenue en otage avec des centaines d'autres personnes dans un gymnase surchauffé. Les émotions, les sensations de la petite fille résonnent chez le lecteur comme autant de notes d'une lugubre comptine. Et c'est malheureusement trop réel.
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