Ce tome 4 nous ramène à l'époque romaine : Vénètes et Romains s'affrontent rageusement, et Brocéliande est en plein milieu ! Alors, sous l'impulsion d'un druide, le petit peuple va tenter de trouver une solution pour épargner la forêt.
Mais voilà, parmi le petit peuple, le jeune Istroguel, "face d'homme", va trahir les siens, pensant avoir trouvé la solution à leur problème, et provoquer la mort du géant Kilpenek.
Des années plus tard, un individu étrange va venir s'opposer au projet d'ouvrir le Tombeau du géant pour mesurer ses os...
Pour le moment, c'est cet album qui m'aura le moins plu. Les personnages ne sont pas assez "vivants", on a du mal à suivre leurs motivations et comprendre leurs choix et les retournements de situation. Assez déçue...
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Une BD jeunesse avec une couverture aussi attrayante et un titre aguicheur, ca ne pouvait que me plaire. Et je me suis faite avoir sur toute la ligne. Les auteurs m'ont emmené partout et m'ont jeté sur le bas côté car je n'ai absolument pas tout suivi, c'est peut-être ce qui est recherché pour intriguer et ça n'a pas du tout eu l'effet escompté sur moi. Dans ces traversées de portes, je me suis prise un mur quoi.. Les graphismes sont pourtant superbes avec ces sauts, ces couleurs et ces étapes. Malheureusement, je ne vais pas poursuivre.
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Je dois avouer que la lecture de ce premier tome me laisse perplexe. Je ne suis pas sûre d'avoir compris les ressorts de l'intrigue, mais j'ai malgré tout l'impression que cela traduit une volonté des auteurs, celle de nous égarer. Ce 1er tome clairement orienté action nous plonge brutalement dans un autre monde, tout comme Mikki, l'héroïne, s'y retrouve plongée. Ça court dans tous les sens, ça traverse des portes, on ne sait ni où, ni comment, ni pourquoi. Admettons ! L'aventure est dynamique visuellement, notamment grâce à une colorisation pleine de peps, assez flashy. On aime ou on aime pas, mais cela a le mérite de changer.
Finalement, le résumé sur la quatrième de couverture apporte plus d'éléments de compréhension que l'histoire elle-même. Je regrette d'ailleurs de m'être lancée dans la lecture du tome sans lire le résumé, cela m'aurait évité bon nombre de questions ! Le dénouement de ce premier tome, loin d'apporter des réponses, nous perd encore un plus. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de continuer cette "traversée des mondes"...
Un grand merci à Babelio et aux éditions Glénat de m'avoir permis de découvrir cette surprenante BD.
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Une nouvelle série BD pour les pré-adolescents, ancrée dans les problématiques contemporaines, qui explore les frontières entre la réalité et la virtualité. Tout au long de l'album, le lecteur se perd. Et comme Mikki, il n'arrive plus à faire la distinction entre les mirages et le reste. L'aventure est dynamique. Mikki rencontre des personnages hauts en couleurs dans son périple, des animaux totems aussi effrayants qu'aidants. Elle va tenter de surmonter ses peurs à travers ce nouveau programme révolutionnaire. Les auteurs abordent ainsi les questions de santé mentale de la jeunesse, mais aussi les liens étroits qu'ils peuvent entretenir avec les nouvelles technologies (réalité virtuelle, intelligence artificielle) et les pièges qu'elles peuvent représenter.
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Fin de ce conte animalier qui finira par un tête à tête mélancolique entre Neo et le pigeon venu lui porter des nouvelles de ses amis. Après que Neo ait choisi de rester auprès de Prince, le cheval star, ses amis ont décidé de tout faire pour qu'il poursuive sa route avec eux, Renata, Soazic, Coeur et Ferdinand. Même le chat les aidera à retrouver le chemin de Pig Island.
Histoire sombre, le destin de chacun ne sera pas celui forcément souhaité, Neo trouvera son ile utopique mais à quel prix? les parcours seront difficiles et tristes finalement. La vie est dure pour ces animaux sensés finir à l'abattoir alors entre celui ci et un accident d'où quelques uns pourront peut être s'en tirer, que vaut il mieux choisir? Est ce que le choix est possible? beau graphisme du dessinateur qui rend plaisant ses drôles de périgrinations. Petite larme obligatoire quand on doit quitter ses animaux si attachants.
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Testo a disparu dans "la barrière", Minus se retrouve "dans" Yog-Sothoth et les monstres se réveillent...
Vanille poursuit sa quête de son côté. Les autres enfants, avec le grand père allumé vont, eux, essayer de comprendre la chose qui a provoqué l'apocalypse sur New-York.
Il s'agit d'un tome de transition entre deux moments très fort. Du coup je reste un peu sur ma faim malgré une action trépidante.
Bref, vivement la suite !
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Compte tenu que tout était dit ou presque dans le tome 4 avec le détail des origines et des forces en présence, le tome 5 glisse tout seul. C'est l'affrontement final entre Stassik et les forces de l'ombre. C'est la paix (assez peu crédible) entre les 3 pays en présence.
Stassik est émissaire des Iérétiks. Velikic a utilisé les enfants psy pour prendre le pouvoir, et faire la paix avec tout le monde, car il y a des enjeux plus importants. Et Anika prend le pouvoir dans les Territoires du Sud, car elle est la fille du leader de l'opposition, massacré des années auparavant. Elle va accoucher d'un enfant qui aura les rênes du monde. Clap de fin, ouf !
Je suis très content que cela se termine. L'aspect SF ne m'a clairement pas convaincu. Le dessin est impeccable. Genzianella fait un très gros travail. De nombreuses planches ne contiennent pas de texte et le dessin se suffit à lui-même. C'est une chose à laquelle je suis très sensible. Et cela fonctionne bien.
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Pour les 2 tomes ...
Nous sommes au Groenland, l'explorateur Peary cherche à atteindre le Pole Nord après plusieurs tentatives abortées.
Mais c'est le territoire des dieux, et ils entendent bien rester tranquille, défendu par l'un d'entre eux.
Un des explorateurs plus soucieux de ce territoire, remonte aux origines à l'aide d'une vieille Inuit.
C'est ainsi qu'on suit les aventures de 2 jeunes demi-dieux, un garçon muet et une fille louve, pourchassés par Tupilak, le monstre au service des Dieux.
J'ai bien aimé ces 2 tomes, le scénario est plutôt sympathique avec ces 2 enfants protégés par les animaux du coin, et les gros méchants vikings qui arrivent avec leurs gros sabots.
Et les dessins sont agréables. A bientôt pour le 3ème tome.
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Un tome 2 de bonne qualité avec des enfants livrés à eux-mêmes dans ce New York post apocalyptique, où les adultes semblent tous avoir été zombifiés. Les enfants ont été séparés et doivent absolument se sortir de situations dangereuses. Alors que La Taupe et Testo sont piégés chez le vieux fou, Chief et la Crado sont isolés dans leur QG. Minus a été enlevé et Vanille est enfermée dans le coffre d'une voiture... Mais comment sauver le monde dans ces conditions ? La solution est peut-être là où on l'attend le moins. Une intrigue menée tambour battant avec quelques personnages qui se révèlent et un humour toujours présent. Et bien sûr, j'ai hâte de lire ce tome 3 tant il y a de suspens... #Créatures #NetGalleyFrance
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Avec ce second tome, les auteurs semblent bien déterminés à montrer que leur série est digne de jouer dans la cour des grands ! Grâce à des décors toujours aussi habilement travaillés, l'ambiance angoissante de la BD monte encore d'un cran. Le suspense continue lui aussi de grandir. Ce tome nous amène en effet à nous poser de nouvelles questions. Où sont emmenés les jeunes enfants dotés de pouvoirs ? Pour quelles raisons sont-ils emprisonnés ? Quelles sont les desseins de la créature à têtes de pieuvre envers eux ? Peut-être obtiendrons-nous ces réponses dans le prochain tome, à moins que de nouveaux rebondissements viennent encore nous prendre par surprise. J'ai vraiment hâte de découvrir la suite, d'autant plus que les héros ne sont pas dans la meilleure posture qui soit...
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« Créatures » ressemble étrangement à « Seuls » de Fabien Vehlmann. Enfin, l’histoire est loin d’être la même mais cet album exploite les mêmes idées : des enfants seuls dans un monde post-apocalyptique, un récit fantastique, une sorte de brouillard maléfique tombe sur ce monde, des enfants stéréotypés (l’intello, la brute, le garçon manqué…)…
Même si ce premier tome donne des informations et qu’il lance plusieurs intrigues, l’histoire ne m’a pas intéressé plus que ça. Cela manque de personnages auxquels on s’attache, on manque d’empathie pour eux. D’ailleurs les scènes d’actions ou de tensions ne sont pas assez marquées, le rythme est trop linéaire.
Bref, je me suis presque un peu ennuyé.
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Votre ado ne peut plus vous voir en peinture, j'ai le cadeau qu'il vous faut pour lui.
Dans une ville de New York dévastée, des ados tentent de survivre dans un monde où les parents ont l'air totalement décérébrés et sous l'emprise du grand maître, une créature abominablement effroyable.
Se cacher, se nourrir, survivre sont devenus les leimotivs quotidiens de nos jeunes héros, alors que parents et adultes plus qu'inutiles représentent la pire des menaces.
Une bande dessinée pleine d'humour, des dessins aux couleurs explosées, un premier tome qui nous plonge direct au coeur de l'action.
Un essai réussi à confirmer, bien des mystères restent inexpliqués, vivement les tomes suivants.
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Moins intéressé par ce tome-ci que par d'autres ... le récit promettait, mais rapidement le foisonnement des personnages, le peu d'empathie donné à l'ensemble, cette histoire mélangeant géants, changelins, César et ses Romains, un officier masqué ... boah non ... ça ne m'a pas plus embarqué que ça vers des terres fantastiques ... un élément un peu faible de la série ... le dessin n'est pas trop mal, mais ne vaut pas la texture de certains autres tomes !
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Mes critiques du tome précédent ont été un peu entendues... un peu plus d’horreur, un peu plus de possessions et donc un peu plus d’intérêt.
C’est dommage d’arriver au quatrième tome pour parler de récit horrifique, et encore c’est léger.
Ça traîne encore pas mal (finalement les 3 tomes de Christophe Bec en 48 pages étaient suffisant).
Pour en revenir sur l’histoire, j’ai un peu la même question que pour le récit de Christophe Bec : les morts sont-ils dûs au démon et auquel cas, quel est son intérêt sachant qu’il veut sortir ? À moins que ce ne soit sa raison d’être, enfermé ou pas, il veut jouer à tuer... ou alors les morts sont dus à la protection du Sanctuaire, et dans ce cas le démon essaye d’en sauver certains pour l’aider à s’échapper... mais alors quel est le rôle de Culkin ?
Bref, pas mal de questions qui seront (peut-être) traitées dans le dernier tome de cette série...
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Comme pour le premier tome, je n'ai pas été vraiment séduite par cette histoire.
Bien que les auteurs ne soient pas les mêmes, "l'ambiance picturale" est très poche. Par contre, l'histoire est un peu plus sombre et se focalise sur les tensions entre les humains et le petit peuple qui se disputent Brocéliande. Et il ne semble pas y avoir d'issue optimiste à espérer...
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Belle lecture du 2ème tome des "Liaisons Dangereuses Préliminaires", très bien écrit par Stéphane Betbeder (on retrouve vraiment le style d'écriture du roman par le biais de la voix-off) et merveilleusement illustré par Djief Bergeron
Après avoir découvert la jeunesse du Vicomte de Valmont dans le tome 1 et celle de la Marquise de Merteuil dans le tome 2, vivement le tome 3 pour assister à leur rencontre
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Dans cette bd qui propose un récit d'horreur psychologique, les plus cinéphiles d'entre vous y reconnaîtront des références à des films du genre Cube.
Tout les éléments de ce genre sont présents: des inconnus se retrouvent dans un lieu isolé, inconnu, et doivent subir des épreuves, résoudre des énigmes pour en sortir vivants. le lieu est truffé de piège, et les énigmes à résoudre sont en lien soit avec la personnalité des personnages, soit un pan de leur propre histoire, soit un acte qu'ils ont commis, souvent les trois à la fois.
Le seul intérêt, outre les énigmes elles mêmes, réside donc dans l'élément qui réunit ici tous les protagonistes. Le lecteur verra alors son intérêt accroché jusqu'au bout dans l'espoir de découvrir le lien qui unit ces personnes dans des épreuves communes. Cela a été également repris dans un registre torture porn, par la série de films Saw.
Ici rassurez vous, pas de porno, ni de torture extrême. La torture est psychologique et même si quelques scènes comportent une violence physique, elle n'est pas suffisante pour provoquer un malaise, ou une horreur totale.
Le récit nous balade donc entre els différentes personnalités, les épreuves n'étant là que le déclencheur qui poussera les victimes à se regarder dans un miroir et assumer ainsi ce qu'elles sont vraiment. Ceci étant bien entendu la seule condition à leur réussite.
Alors j'allais que, pour qui a vu les films sus cités, il n'y aura pas vraiment de surprise, le scénario n'apportant rien de neuf, si ce n'est peut être dans la résolution finale, où le récit dévie assez finement vers le genre fantastique, voire même ésotérique.
Puisqu'au final, il propose véritablement, et au delà de l'aspect horreur psychologique simple, une réflexion sur la mort et l'importance de la vie. Et notamment à travers le personnage d'Akikio, qui restera jusqu'à la fin, le fil conducteur de l'histoire. C'est bien ce personnage qui portera l'histoire et le propos de l'auteur.
Lorsque vous aurez lu cette bd jusqu'à la fin et pris la mesure de son dénouement, vous comprendrez alors l'importance du quatrième de couverture "Comment échapper à une mort qu'on n'a pas choisie"?
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L’amour à mort
Le premier tome des « Liaisons Dangereuses préliminaires » présenté sous la forme d’une longue lettre autobiographique était consacré à la jeunesse du Vicomte de Valmont ; le deuxième - à travers quatre lettres adressées à son confesseur- dressait le portrait de la jeune Isabelle de Merteuil.
Le dénouement de la trilogie met donc en scène leur rencontre avant le roman qui les a fait connaître : très vite attirés l’un par l’autre, se reconnaissant la même envergure, ils pourraient former un duo amoureux. Mais ce tome nous dévoile comment ce duo se transformera en duel avec l’arrivée et les manigances d’une mystérieuse femme fatale : Diane, favorite du roi…
Comme dans les tomes précédents, cet ultime opus reprend la technique des ombres chinoises pour symboliser le jeu de la représentation sociale et le théâtre du monde. Il se réfère aussi à de nombreuses œuvres picturales : il effectue un clin d’œil à Reynolds avec sa Merteuil au chapeau ainsi qu’aux miniatures hollandaises circulaires du XVIIe dépeignant les joies du patinage. Il évoque aussi le portrait de Louis XV par Maurice Quentin de Latour ou encore le topos de la favorite peinte en Diane chasseresse telle la marquise de Pompadour par Jean-Marc Nattier et propose une longue citation (sur une page complète !) de l’ensemble de tableaux de Botticelli intitulé « L’histoire de Nastagio degli Onesti ». Ceci n’est nullement au service d’une exhibition d’érudition gratuite de la part du scénariste ni d’une démonstration vaine de virtuosité (pourtant bien là !) du dessinateur mais permet d’introduire l’un des thèmes phare de ce dernier tome : celui de la chasse.
Une partie de chasse métaphorique
En effet, si Mme de Merteuil et Valmont évoluent gracieusement sur la Seine gelée dans une vignette ronde rappelant un tableau de Van Goyen ou Avercamp, c’est parce qu’ils sont observés à leur insu à la lunette par un autre personnage, à l’affût, qui les guettent : l’insert mignard se mue donc en menace. Si l’on retrouve aussi la théorie de la physiognomonie de Lebrun très présente dans le tome 1 (La physionomie humaine peut être rapprochée de celle de l’animal, et expliquer ainsi des traits de la personnalité), c’est sous forme de variante : ici les personnages sont animalisés pour monter que chacun d’eux est tout à tour proie ou chasseur : ainsi la marquise est présentée comme une gazelle puis un chat, Valmont comme un lion puis un rat et Diane est comparée à un rapace qui se joue également de lui. Enfin on observe dans la citation des tableaux de Botticelli une inversion du mythe de Diane : alors qu’elle était la prédatrice, elle devient à son tour une proie et – comme sa célèbre victime Actéon – elle est chassée et mise à mort par des chiens. Ainsi peut-on mieux goûter le beau titre choisi pour ce volume car ce demi alexandrin à la formulation ambiguë (le mot amants pouvant se comprendre comme étant dans une position de sujet : ce sont eux qui sonnent l‘hallali ou au contraire comme entretenant une fonction d’objet : ce sont eux qui sont mis à mort) souligne ainsi que la lutte amoureuse devient une lutte à mort. Ce thème de la chasse métaphorique est également très important dans l’ouvrage de Laclos. Et l’on observe dans ce dernier tome de la trilogie une très grande cohérence avec l’œuvre source.
Un bel hommage à l’œuvre de Laclos
Y sont tout d’abord présents des personnages secondaires du roman : le fidèle Azelan, valet de Valmont, ainsi que le comte de Gercourt un soupirant dont Merteuil voudra se venger dans les Liaisons en faisant déflorer sa promise, Cécile de Volanges, par Valmont. On y retrouve ensuite la même structure narrative : l’album est cette fois polyphonique. Trois narrateurs se succèdent : Valmont, Merteuil et Diane. Certaines scènes sont présentées plusieurs fois sous différents points de vue parcellaires. Seul le lecteur peut les assembler et avoir une vue d’ensemble « surplombante ». Enfin, la lettre ou plutôt les lettres y constituent un enjeu majeur comme l’indiquent déjà les pages de garde de l’album qui montrent Merteuil serrant sur son cœur un billet cacheté.
Nous avons affaire à une bande dessinée épistolaire : la lettre y est cette fois omniprésente. De multiples lettres sont envoyées, lues, dérobées et dictées. Dès l’ouverture de l’album Valmont se met en scène dans une lettre (l’amant soi-disant éploré dont l’écriture chaotique n’est due … qu’aux cahots de la diligence !) ce qui n’est pas sans rappeler la lettre à double entente qu’il écrira plus tard à Mme de Tourvel sur le dos d’une courtisane ; la marquise adresse des aveux qui ne parviendront jamais à son destinataire et, à la manière de Valmont qui dans l’œuvre de Laclos reproduira pour Mme de Tourvel le billet que lui transmet Merteuil, elle écrit sous la dictée de Diane son billet de rupture pour Valmont. Souvent l’effet des lettres sur leur destinataire est présenté au lecteur avant même que leur contenu soit dévoilé dans de grandes vignettes en demi pages un ou deux chapitre plus tard : ceci permet de souligner combien la lettre devient instrument de cruauté, de dépravation, de trahison et arme de guerre ; cela instaure également un certain suspense car le lecteur doit attendre plusieurs chapitres avant d’avoir la vision complète d’un épisode.
Enfin on soulignera la profondeur psychologique à l’œuvre dans ce dernier tome. Semblant reprendre la théorie du désir mimétique de René Girard telle qu’il l’expose dans « Mensonge romantique et vérité romanesque », Betbeder montre combien l’amour propre est à l’origine de l’amour. Il met ainsi en scène non seulement le stratagème de Valmont qui séduit intentionnellement une amie falote d’Isabelle de Merteuil afin de piquer la jalousie de cette dernière mais redouble également cette scène de façon fortuite et fatale pour le héros lors de la fête galante : Diane ne s’intéresse à Valmont que parce qu’il n’a d’yeux que pour Merteuil et a osé l’ignorer mais aussi peut être également parce qu’il intéresse la Marquise... Ainsi entre le trio se tisse une relation d’amour et de haine subtilement mise en scène dans le dessin de Djief grâce aux regards, aux cadrages serrés et aux gros plans. La description du contexte social est elle aussi d’une grande finesse et semble anticiper le portrait crépusculaire de l’Ancien régime dressé par Laclos. Le lecteur plonge dans l’atmosphère du siècle de Louis XV et son style rococo à travers tous les motifs de coquillages, de feuillage, de théâtre de verdure présents notamment dans les scènes libertines des « fêtes galantes » mais ces dernières sont bien différentes des allégories de Watteau et beaucoup plus crues : elles s’apparentent à des orgies durant lesquelles s’exerce un batifolage cruel (Diane fait preuve de sadisme à l’égard du duc qu’elle mutile à dessein). On a ainsi, à travers de superbes séquences nocturnes à l’éclairage particulièrement soigné, dans des pages muettes, la description d’une société oisive et hypocrite qui pratique la débauche mais est en même temps corsetée par la religion et dans laquelle ne sauraient s’épanouir d’authentiques sentiments. On a également dans le portrait des deux héroïnes la description de l’aliénation de la femme qui ne peut disposer librement de son corps et ne s’appartient pas. L’on retrouve donc bien dans l’album le ton désabusé du roman.
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