Tamara McKinley

J'ai toujours eu du mal à aborder les sujets intimes fini-il par admettre. Le seul fait de déterrer le passé me met en colère. Je me sens impuissant, car je ne peux rien changer à ce qui a eu lieu. (p 150)

Jamais encore elle ne s’était sentie seule à ce point. À ce point vulnérable. Elle n’avait nulle part où aller, nulle part où se cacher pour échapper à la colère des cieux. Personne au monde ne se préoccupait de son sort. Elle était prise au piège…
Et le vent de reprendre ses tours… Pour la seconde fois de la journée, la température dégringola. Cernée par le cyclone en furie, Annie se mit à hurler… Hurlements dérisoires, elle ne l’ignorait pas, que nul n’entendrait parmi les mugissements démoniaques de ce vent sans pitié.

Alors, j'ai découvert un gigantesque nuage, un nuage étincelant, qui s'enveloppait sur lui-même à la façon d'une vague. Et cette vague déferlait au-dessus des vastes plaines. Je ne lui distinguait ni début ni fin. Il s'enroulait, se déroulait avec lenteur. Avec majesté. Emprisonnant, dans sa matière scintillante aussi délicate qu'une toile d'araignée, les flamboiements rosés du soleil en train de poindre. Il s'agissait là d'un tableau magnifique et, pourtant, j'ai frissonné, car un pareil titan ne pouvait qu'annoncer la fin de notre monde...
- C'est le Morning Glory, m'a t-il indiqué doucement. Ce nuage paraît à l'aube, quand la brise venue du nord souffle sur nos terres rafraîchies. S'il étincelle c'est parce qu'il est chargé de cristaux de glace.

Julie se concentra sur la préparation du thé. Depuis toujours, elle rêvait d'être infirmière, et grâce aux sacrifices consentis par ses parents, ainsi qu'à sa volonté sans faille, elle était parvenue à ses fins - bien qu'à l'époque on tint encore cette profession pour une activité réservée aux jeunes femmes issues de la classe moyenne. Au contraire de beaucoup de ses consœurs, elle avait choisi, au lieu de rejoindre l'armée, de demeurer dans l'East End, quartier populaire de Londres, et d'y œuvrer , à sa modeste échelle, auprès de ces gens qu'elle connaissait, qu'elle comprenait - une manière comme une autre, songeait-elle, de remercier cette communauté qui l'avait aidée à grandir.

La fondation d'une colonie en Nouvelle-Galles du Sud constitue l'une des solutions à notre problème. Non seulement elle nous permettrait de nous approvisionner en lin et en bois de construction, mais nous pourrions, de là, empêcher les Français de s'installer dans la région. Nous disposerions enfin d'une base géographiquement avantageuse si un conflit venait à se déclarer.

Les aborigènes qu obéissent aux traditions sont en communication avec le rythme de leur corps et celui du onde dans lequel ils vivent, expliqua -t-elle. Il appellent cela "le chant". Quand ils l’entendent, ils savent que le temps d'entreprendre leur dernier voyage dans le Temps du Rêve est venu, Billy va aller retrouver ses ancêtres et confesser toutes ses erreurs qu'il a commise pendant cette période de gardien de la Terre. Une fois qu'il sera confronté aux esprits du bien et du mal, et aura prouvé qu'il est digne d'être reçu, il sera mis en présence de la déesse du Soleil, transporté jusqu’aux étoiles et intégré à la Voie Lactée, conclu Catriona avec un soupir.

C'est merveilleux commenta Polly , étourdie par ses renseignement et cette avalanche de prénoms. Elle s'y retrouverait mieux dès que , sur ces prénoms , elle aurait mis un visage
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Les aborigènes observaient le déroulement des événements. A leurs yeux, la mort représentait moins un deuil qu'un processus inévitable, retour à la terre dont l'être humain est issu.

N’importe quelle jeune femme sensée partirait en courant à la seule idée de se retrouver avec une belle-mère comme Doris sur les bras.. Un vrai tyran domestique.

Où va le monde si un honnête homme ne peut même plus sucrer son thé à sa convenance ?

Grâce à un savant dosage de soleil et de pluie, les massifs éclataient de mille couleurs, cependant que le doux parfum des giroflées flottait un peu partout. Il saturait les lieux, sans parvenir néanmoins à occulter celui des roses tardives.

Toutes les femmes possèdent l’art de dissimuler leurs émotions derrière leurs bonnes manières. Nous nous risquons rarement à confier la vérité.

J'ai compris que l'amour maternel est ce qu'il y a de plus précieux au monde. C'est pour lui que Viola a tué, pour lui que tu as perdu ton mari, et pour lui encore que tu as passé ta vie à chercher ton enfant. Un jour, ma mère, qui m'aime plus que je le pensais, aura probablement besoin de l'amour de sa propre mère. Ce lien universel est un cadeau de la vie sans lequel nous ne pouvons jamais être comblés.

Propriétaire de la pension du Bord de mer, jamais Peggy n’accepterait de quitter sa maison ni les jeunes femmes qu’elle avait prises sous son aile les unes après les autres. Même la Luftwaffe ne parviendrait pas à la déloger.

Enfant, Anne avait éprouvé une véritable adoration pour sa mère, dont elle admirait l'énergie, la fantaisie et le goût pour l'aventure. Elle la croyait alors pleine de sagesse et digne de foi. Elle était convaincue que rien ne viendrait jamais ternir leur relation. Hélas, Christy avait trahi sa confiance, et Anne ne parvenait pas à lui pardonner. Cette distance à présent entre les deux femmes se révélait gênante, tout particulièrement en présence des autres membres de la famille – qui ne savaient rien du terrible aveu de Christy – et, à mesure que le temps avait passé, la douleur s'était peu à peu envenimée, telle une plaie mal soignée, à tel point qu'elle avait fini par dévorer le cœur d'Anne.

ce monde d’après, à n’en pas douter, ce monde nouveau issu de la paix, aurait à cœur de se montrer tolérant.

- Elle sera toujours avec toi, fillette, fit Ron d'un ton bourru. Les morts restent avec nous, dans nos cœurs et nos esprits, aussi longtemps que nous respirons encore, et bien que je ne sois pas un homme pieux, j'aime à penser qui nous serons de nouveau réunis pour le dernier coup de trompette.

- Je suis ravie de faire votre connaissance, fit la jeune femme à la cantonade. En revanche, je me sens navrée d'arriver ici à une heure pareille, mais mon train avait du retard.
- Du lard ? s'étonna Cordélia en fronçant les sourcils.

La vie pouvait devenir très compliquée, songea-t-il tristement en regagnant la cuisine, surtout lorsque les femmes s'en mêlaient.

Stan regarda avec émotion Peggy s’éloigner dans la grand-rue. Il l’admirait beaucoup, car cette petite bonne femme, si menue qu’il semblait qu’un souffle de vent eût suffi à l’emporter, possédait une volonté de fer. Elle croyait plus que tout aux vertus du labeur, à l’entraide et à l’effort.