Citations de Thomas H. Cook (526)
Gâté par le sort, je n'ai pas su voir les ténèbres ni ce qu'elles dissimulaient.
- Qui sait ce qu'elle avait laissé derrière elle ? Qui a envie de se rappeler un petit taudis de la Bowery ? (…) Parfois, ça ne suffit pas de s'être élevé dans la vie, de s'être bâti un avenir différent. Parfois, on veut un passé différent. Naturellement, c'est impossible.
(p. 101-102)
Tant qu'on connaît pas quelqu'un, on ne sait rien de rien. On peut se figurer qu'on a une opinion arrêtée sur certains sujets, mais avant d'avoir fait la connaissance de quelqu'un en particulier, on a aucune idée de ses sentiments véritables sur quoi que ce soit.
On a besoin d'avoir quelqu'un auprès de soi quand on meurt. Je crois que c'est la chose la plus importante dans la vie.
La religion, c'est juste un Père Noël pour les adultes.
Ce n'est rien d'autre que le rêve de retourner dans le passé pour effacer tel ou tel événement ou procéder à telle ou telle légère modification qui changerait à jamais le cours de notre existence et, à mesure que le temps s'écoule et que les erreurs s'enchaînent, cela devient le désir le plus ardent que nous éprouvons.
Le danger (…), ce n'est pas forcément une silhouette à l'affût aux yeux pleins de rage injectés de sang, ni un quidam froid et malveillant, attendant, patient, tapi dans l'ombre. Ce peut être quelqu'un d'autre, quelqu'un qui vous séduit gentiment, vous enveloppe de sa chaleur, de sa tendresse, vous attire en douceur vers votre destruction.
son regard revient sur moi, et je vis combien la distance était grande entre ce qu'un homme se doit de dire du point de vue du droit et ce qu'il héberge en son coeur.
Ce n'est pas ce qu'on confie à un ami qui montre combien on l'aime, mais ce qu'on s'abstient de lui confier.
Tu sais ce que c'est l'amour, René ? Un manque de perspective.
C'est un tragique caprice du destin que de ne pas connaître le sublime d'une passion amoureuse.
[...] c'est une chose de jeter un coup d'oeil dans le miroir , mais une toute autre de voir ce qui s'y trouve réellement .
« La vie ne vaut d’être vécue qu’au bord de la folie . »
- Vengeance tardive n'en est que plus douce [...].
Sommes-nous tous des sociopathes, nous, les hommes ?
Faut-il un système écrasant de lois et coutumes en mesure d'imposer de terribles conséquences à nos actes pour arrêter notre main sans conscience ? Est-ce indispensable pour nous empêcher de faire ce que, sans la crainte de si terrifiantes conséquences, nous ferions sans ciller ?
Frank tenta un instant de voir le monde tel que le voyait Morrison, mais il fut rapidement confronté à sa propre incapacité à concevoir un monde aux divisions nettes, où un être humain était forcément en sécurité quelque part et en danger ailleurs. Lui considérait plutôt la vie comme un paysage perpétuellement changeant, dans lequel il n'existait pas de territoire isolé, ni de rempart infranchissable, ni aucun endroit assez en hauteur pour empêcher que la marée ne s'y engouffre et emporte tout sur son passage.
- Julian m'a dit que sur les murs des cellules du goulag, les prisonniers ont écrit un mot plus que tout autre, reprit-il au bout d'un moment. On ne s'y attendrait pas, à ce mot. Ce n'est ni maman, ni papa, ni Dieu.
Il parut être à nouveau en compagnie de mon ancien ami, scrutant la gravité de ses traits.
- C'est zachem.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demandai-je.
- Ça veut dire ''pourquoi''.
Le regard d'Eduardo se fit plus noir, plus intense.
- Je pense qu'il était aussi gravé dans l'esprit de Julian, ce mot, dit-il. Et qu'il y a été gravé par une trahison.
Un voyageur pénètre le monde qu'il visite, alors qu'un touriste apporte son propre monde avec lui sans jamais voir celui où il se trouve.
«Il me vint à l'idée que certaines personnes ne sont pas que des points à la tapisserie de la vie, mais en sont le motif même, et quand une telle personne nous est retirée, ce n'est pas seulement elle qui nous est enlevée, mais une petite part de tous ceux qu'elle a connus ou a pu connaître.»
L’illusion, c’est qu’une journée normale annonce un lendemain normal. Au contraire, on remet tout en jeu chaque jour, et notre vie dépend des caprices du destin.