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Critiques de Véronique Olmi (1498)
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J'aimais mieux quand c'était toi

Pourquoi se contenter du pire quand le meilleur s'offre à nous ? Ne serait-ce que pour une minute, une heure une éternité…



Vous est-il déjà arrivé, de vous asseoir sur un banc, le temps s'arrête, votre regard est dans le vide mais votre cerveau est en pleine ébullition prêt à exploser ? Devant ce banc plusieurs chemins se présentent à vous. Lequel choisir ? Voilà le dilemme qui torture l'esprit de Nelly, 47 ans.



Nelly est assise sur ce banc, au milieu d'une gare. Peu importe que ce soit Nelly, vous ou moi, 47 ou 34 ans ! Quelle importance au fond, un jour ou l'autre un banc se présente à nous et le dilemme tombe comme une urgence, comme si notre vie en dépendait !



Nelly est actrice. Ce soir, l'attend un grand rôle au théâtre. La salle est comble. Mais un homme, au centre du cinquième rang lui fait l'effet d'une entaille, d'une trahison. Nelly puise en elle la force pour tenir son personnage. Mais son corps démissionne. Ses mots se fragmentent en silence. La représentation chavire, la pièce est annulée !



Nelly fuit. Elle va marcher sans but dans les rues de Paris à la recherche d'une réponse, d'un souffle, d'un sursaut de vie qui lui manque pour ne pas asphyxier. Dans cette gare, sur ce banc elle se pose. Durant toute une nuit, l'heure de la mise au point est venue, un face à face s'impose. Des images de sa vie lui reviennent comme des boomerangs. Des flashbacks jaillissent comme des missiles. Ça fuse de toute part. Pas le temps de souffler que ça retombe, coup de poing dans la gueule, aucune pitié pour Nelly. N'oublie pas de tendre l'autre joue ma fille, Dieu l'a dit ! Et puisque tu as choisi ta vie, maintenant tu assumes, quitte à en crever. Pour le meilleur et pour le pire. Pas le droit à l'erreur. Putain, comme ça fait mal. Mais Nelly reste sur ce banc, affronte ses démons, se couche, se relève comme un bon petit soldat et nous raconte :



Une mère qui sombre peu à peu dans la maladie : Les ténèbres de l'oubli.

« Je me demande pourquoi j'ai voulu la blesser. Pourquoi haïssant sa maladie, je me suis emportée contre elle. Je la vois sortir de son rôle, être doucement happée par hier, et même si l'avenir est un oubli perpétuel, je voudrais qu'elle marche sans se retourner, avec une dignité que rien n'entame. »



Un père qui n'a pas eu les armes pour affronter sa sexualité.

« Et soudain, je pense à mon père. A sa vie qu'il n'a pas jouée. Et cette vie sans rébellion m'emplit de chagrin. Cet homme, magnifique personnage tragique, second rôle timide qui ne savait pas qu'il pouvait parler aussi fort que les autres… qu'y avait-il à l'autre bout de la plage, papa ? Y avait-il la solitude, la tentation du suicide, ou celle d'autres hommes ? »



Deux fils qui ne voient en elle qu'une mère dans ce grand lit désert et froid.

« Ils ignorent ma chambre vide. Ils font confiance. […] Comme si la maternité nous rendait infaillibles. Et pourtant, il suffit d'un rien. Un homme qui n'est pas eux. Un homme qui passe et leur mère n'est plus leur mère. Juste une femme qui hurle de douleur. Qui meurt sur scène. Et couche dans les gares. »



Un homme effacé mais tellement présent.

« Mais ce soir, hier soir, elle s'est octroyé le premier rôle. Elle a placé au centre du cinquième rang – place idéale – l'homme idéal. Celui que j'avais nié sans l'oublier. Occulté sans le quitter. le porteur de vie. L'amoureux. Pas un jeune premier, non. Un homme d'âge égal au mien. de force égale. […] Un fait pour moi. »



Une vie. Sa vie. Ses choix.

« Est-ce qu'on me laissera jouer encore ? Est-ce que vous pensez que cela est possible ? Un pardon ? Une grâce … »



On ne peut être que touché, réveillé, bousculé, par la fragilité de cette femme et par l'écriture sobre de l'auteure Véronique OLMI, comme des cris, des bouteilles à la mer. On s'en prend plein la gueule et on se demande, Nelly, vous, moi, 47 ou 34 ans quel chemin, quel choix, quelle voie ? Celle que nous dicte une certaine retenue, une certaine conscience morale ou celle qui va nous apporter cette petite brise qui nous rend si vivant ? A droite ? A gauche ? Tu me suis ? Ne pas cracher sur le bonheur.



« J'aimais mieux quand c'était toi », mais je préfère quand Aimer se conjugue au présent : J'aime mieux quand c'est toi ! L'Amour c'est quand même mieux quand il est vécu au présent ! Ne pas avoir de regret, ne pas avoir à se dire que l'on aurait pu…



Contre vent et marée, Nelly fait le choix de la Vie, de l'Amour, pour une minute, une heure et pourquoi pas l'Éternité ?



« J'ai vaincu la mort pour cet instant-là. Précisément. Être dans ces minutes-là. Ce regard-là. Cet homme là.

Le temps s'incline et nous quitte.

Et la vie est là.

Mon Dieu…

Comme c'est simple. »






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Nous étions faits pour être heureux

« C’est ce que je vais faire, c’est ce qu’elle aurait fait. Il faut déchirer le voile. Déplacer le saccage. Oui, au lieu d’être bouffé de l’intérieur, je vais tout saccager autour... Elle avait raison ma mère, il faut vivre. »



Pourquoi pas ! Mais moi, j’aurais pas fait ça. Du coup, j’ai focalisé et je suis passé à côté.

C’est ballot ! Heureusement qu’on n’est pas obligé d’associer la qualité littéraire d’un roman au plaisir que l’on prend à le lire. Ou pas.



C’est sûr, enfant, Serge a vécu un traumatisme, mais a soixante balais, c’est vraiment trop tard pour tout balancer alors qu’il était fait pour être heureux avec jolie Lucie, amoureuse et trente ans de moins. Il aurait pu transiger, c’était pas l’amer à boire dans sa tempête de ciel bleu de pauvre petit mec nanti. Il aurait pu la remuer autrement sa petite cuillère en argent.

Philosophie à trois balles et considération à deux boules. Adultère comme un cautère sur une vieille jambe de bois. On sait pas pourquoi mais c’est sur cette brave et pas très belle Suzanne qu’il va fantasmer. Vie désaccordée pour l’accordeuse de piano qui va plus aller sano et pour lontano.

J’ai pas fait le tour, ça m’a saoulé. Je vais quand même pas en faire un pâté. Quoique !



Avec Mme Olmi, j’avais déjà eu un peu de mal avec ses « évasions particulières ».

J’envisage un « break » comme on dit pour pas rompre vraiment. Je ferai surement un come « Bakhita ». Tout compte fait comme Serge, vous verrez, qu’à trop peur de la solitude.

« La solitude est à vous, elle vous tient, et on ne sait jamais si c’est une délivrance ou une malédiction. Va-t-elle vous donner des ailes ou vous réduire à une existence de petits pas ? »



Par contre, il a pas peur des mensonges le Serge : « C’est fou comme on s’habitue aux mensonges, la vie inventée devient une histoire acceptable, on raconte des bobards, et à force notre véritable existence s’efface, on finit par être ce qu’on invente. »



Je vous jure que si vous vous y retrouver dans le fatras de mon commentaire, c’est que vous avez lu ce roman ou que vous irez lire quelques critiques sur le site, c’est plus raisonnable.

Il y a de quoi faire, il y en a plus de cent...



Moi, j’arrête de me mettre à l’envers. Au lieu d’être bouffé de l’intérieur, je vais tout saccager le réfrigérateur et tout bouffer à l’intérieur. Elle avait raison ma mère, il faut des vivres.

Et il est bientôt quatre heures.



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Bakhita

Olmi romance assez bien la biographie qu'on peut trouver sur Wikipedia ou chez Susan Helen Wallace, Bakhita, cette esclave soudanaise ramenée à Venise, éduquée au couvent et canonisée en 2000.



M'ont peut-être irrité la trop belle écriture, le trop de mots, la dramatisation, légitimes de la part de la scénariste qu'est Olmi mais qui, à mon avis, ne reflètent pas la joie, l'illumination, le charisme de la religieuse Bakhita.



Je trouve plus de force dans la retenue d'un Lévi ou d'un Soljenitsyne que chez un gardien d'esclaves énervé par les pleurs du bébé qu'il fait tournoyer puis écrase sur une pierre devant sa mère...

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La petite fille aux allumettes

Véronique Olmi sait peindre avec des mots, des situations ô combien tristes et marquées par la solitude, la misère par contraste avec l'opulence et l'indifférence des gens. Ici elle transpose le conte de la petite fille aux allumettes dans une ville balnéaire. Andréa n'a pas froid mais très chaud, elle a soif, très soif et va regarder avec envie les glaçons qui trainent au fond des verres des touristes. Elle se retrouve à regarder les gens qui se prélassent sur les plages , des gens qui visitent, qui se promènent , un monde de lumière, qui n'est pas pour elle, un monde qui l'exclu tout comme ceux qui ne veulent pas la voir dormir sur un banc et qui la réveillent pour qu'elle parte et libère le banc.

Elle se réfugiera dans une église où elle trouvera pendant quelques instants un peu de lueur dans un souvenir.

Ce petit texte est dur, rempli d'émotions. La façon épurée d'écrire de Véronique Olmi renforce cette sensation de pauvreté et de dureté.

Décidément le bord de mer n'est pas vraiment synonyme de bonheur pour Véronique Olmi !

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Numéro six

Un récit qui paraît un peu décousu au début mais qu’on ne tarde pas à s’approprier.

Fanny est la petite dernière d’une famille de six enfants, née dix ans après son frère.

Milieu catholique et conventionnel, père médecin, Fanny souffre un peu de sa situation, différente de ses frères et sœurs, l’aîné a 20 ans de plus qu’elle. Mais elle voue une adoration sans faille à son père. Père centenaire qu’elle choit et bichonne.

C’est un roman très court mais intense, récit sensible de l’amour filial et critique de la bourgeoisie bien-pensante à laquelle Fanny accorde toutes les excuses.

J’ai beaucoup aimé Fanny tant quand elle était petite que quand elle a cinquante ans.

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Bord de mer

Véronique Olmi appuie là où ça fait mal. Elle narre l’histoire d’une petite famille composée d’une maman et de ses deux enfants, Stanley 9 ans, et Kévin, 5 ans.

Cette femme décide de réaliser un de leurs rêves et d’emmener ses enfants au bord de la mer. Ce qui pourrait être une belle idée commence à devenir suspect lorsque l’on comprend que ce projet est réalisé en pleine semaine et hors vacances scolaires. Tout au long du récit, le lecteur va accompagner les trois protagonistes dans cette escapade qui sera tout sauf joyeuse. Il découvrira cette mère dévorée par l’angoisse et la difficulté de vivre, complètement névrosée, à bout de tout et abandonnée à elle-même. Il souhaitera jusqu’à la fin s’être trompé sur l’issue qu’il a pressentie bien avant les dernières pages, mais l’auteure ne lui épargnera rien, car c’est bien le but de l’œuvre.

Combien de personnes croisons-nous tous les jours dans le même cas que cette mère désespérée ? Sommes-nous assez attentifs à autrui et combien de drames pourraient être évités si l’on montrait un tout petit peu plus de compassion ?

Voilà les questions que cette lecture a soulevées et que certainement l’auteure voulait provoquer.

C’est un roman extrêmement noir et difficile à lire tant sa charge émotionnelle est pesante. Beaucoup n’iront pas jusqu’au bout, et personne n’en sortira indemne.





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Bord de mer suivi de Numéro six

C’est une amie qui m’a prêté ce livre et je m’y suis prise à deux fois pour le lire. J’ai commencé le premier roman court, je l’ai laissé puis j’ai retenté l’expérience quelque mois plus tard. J’ai réussi à aller au bout de « Bord de mer ».

On sent tout de suite que l’héroïne est au bout du rouleau, usée par la vie, et qu’elle a lâché prise depuis longtemps. Elle élève seule ses deux garçons.

Stan l’aîné, neuf ans est un enfant devenu adulte trop vite, les rôles sont inversés, c’est lui qui s’occupe de sa mère qui s’enfonce dans la dépression, dort le jour et vit la nuit, toujours exténuée, qui oublie d’aller chercher le petit frère Kevin, quatre ans, qui ne tient pas en place comme tout enfant de cet âge, et pleure souvent.



J'ai bien aimé le personnage de Stan, parfait dans son rôle de grand frère toujours attentif vis à vis de Kevin, même quand ils se disputent, protecteur de sa mère, comme un ange gardien, trop raisonnable car il n'a déjà plus d'illusions...



Elle décide de les emmener au bord de la mer, au bord de la mère dirait oncle Sigmund (Freud bien sûr), elle a retenu l’hôtel sur internet pour qu’ils la découvrent, et passer un bon moment ensemble. Mais rien ne se passe comme prévu.



Durant tout le roman, il pleut, sur la ville, dans les cœurs, ils marchent, trempés dans la gadoue, un peu d’argent dans les poches mais si peu…

L’auteure décrit très bien la misère psychologique et sociale de cette mère dépassée par la situation. L’atmosphère est lourde, angoissante, on souffre avec les petits, on a envie de la secouer un peu parfois. Tout est maîtrisé, l’auteure appréhende bien la misère psychologique et sociale, la fatigue omniprésente dans laquelle l’héroïne s’enlise.



Tout en désirant me tromper, j’ai senti très vite comment cela allait finir, tant l’écriture se veut sinistre, (c’est l’héroïne qui raconte, avec un français approximatif). C’est voulu mais cela coûte de lire ce roman, ligne après ligne, c’est anxiogène, trop réaliste comme la vie actuelle, dépressiogène.

Je n’ai pas lu le second roman, car j’avais le moral assez plombé comme cela. Je suis probablement passée à côté de ce livre, qui est le premier de l’auteur et a reçu en 2002 le prix Alain fournier, car ce n’était pas le moment que je le lise. J’ai aimé celui qu’elle a publié en 2012 : « Nous étions faits pour être heureux ».



Je vous laisse tenter l’expérience, mais avis aux personnes qui ont le blues, la dépression saisonnière : passer votre chemin, ou vider votre pharmacie avant, jeter votre révolver…

Je n’ai pas aimé la première histoire à cause de sa dureté et pas lu la deuxième donc, je ne mets pas de note.


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Le premier amour

On peut s'identifier facilement avec ce personnage féminin qui pense comme nous, analyse sa vie qui ressemble à la notre, le couple passe inévitablement à un carrefour dangereux quand les enfants ont grandi et cette association doit renaître à travers les souvenirs de toute une vie pour justement la prolonger autrement.

Le périple que l'héroîne s'oblige à traverser pour rejoindre son amour de jeunesse lui permet de faire cette mise au point indispensable à l'équilibre de son couple pour le redéfinir et lui donner un avenir durable et salutaire.

Une écriture rythmée très agréable à lire qui donne envie de relire cet auteur, une belle découverte grâce à une bibliothécaire
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Bakhita

Bakhita est le nom sous lequel elle restera dans l’Histoire. Mais pour l’éternité son vrai nom restera un mystère.



Bakhita a 7 ans lorsqu’elle est enlevée dans son village du Soudan. Commence pour elle la longue route de l’horreur, celle du calvaire subit par les enfants esclaves, traités moins bien que des bêtes. Mais Bakhita est une petite fille animée d’une incroyable volonté de vivre. Pendant des années elle va se raccrocher à l’idée de retrouver sa mère et sa sœur. Toujours elle se relève. Une rage de vivre qui va la mener en Italie. Elle finira sa vie en se dévouant au service des autres, des enfants surtout, ayant vaincu la haine pour laisser place à l’amour après avoir rencontré la religion catholique. Un destin hors du commun puisqu’elle a été canonisée puis béatifiée par le Pape Jean-Paul II.



Véronique Olmi a découvert par hasard l’histoire de cette sainte soudanaise, en visitant l'église Saint-Jean-Baptiste de Langeais. Plutôt que d’écrire un récit documentaire elle opte pour une biographie romancée. Avec un remarquable sens de la dramaturgie, l’auteure nous raconte la vie de Bakhita. Utilisant la 3ème personne, le récit, évocation plus que narration, est écrit d’une plume vibrante. Sans pathos mais avec humanité, c’est toute la bonté de Bakhita, sa force, sa rage de vivre, qui éclatent dans ces pages. Si certains passages de la première partie, de l’âge de 7 ans à 13 ans, sont insoutenables tant les style est évocateur d’images, il y a aussi beaucoup de pudeur dans l’écriture de Véronique Olmi, une forme de respect et comme une volonté de garder un peu du mystère de cette femme remarquable.



Ce récit m’a transportée, malgré quelques longueurs dans la partie italienne. J’étais en totale empathie avec Bakhita, admirative par ce parcours. Beaucoup se sont servis d’elle, jusqu’à Mussolini. Tout au long de sa vie elle est restée digne, refusant la haine ou le mépris de ceux qui la trouvaient lente, simple d’esprit parce qu’elle restait méfiante. Après avoir été objet d’exutoire à la violence des hommes et des femmes, en Italie elle devient objet de curiosité, de moquerie, suscitant autant de peur qu’elle en éprouve elle-même. Après tout ce qu’elle a vécu, comment pouvait-elle faire confiance à qui que ce soit ? Comment pouvait-elle comprendre les codes d’une société italienne si différente de celle où elle est née ? Comment pouvait-elle se projeter dans l’avenir quand la mort guettait chacun de ses jours dans l’enfance ?

Bathika qui toute sa vie chercha à retrouver la douceur des bras de sa mère, elle qui s’est construite sur ce que l’humanité à de plus sombre (les bourreaux, les esclavagistes sont les mêmes partout, de tout temps), n’aura de cesse de donner du réconfort et du bonheur autour d’elle, faisant preuve d’une extraordinaire foi en la vie.



Ce que Véronique Olm démontre page après page, c’est la force d’âme d’une femme simple, de celle à qui on a tout pris, jusqu’à son prénom, son identité, mais qui porta au plus haut la notion d'amour du prochain.

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Bakhita

C'est un roman magnifique mais que j'ai eu beaucoup de mal à lire.



Il s'agit de la biographie de Bakhita une esclave du Soudan qui va devenir domestique, religieuse et SAinte.



1865 AU Soudan. Une petite fille de 7 ans.

Son village qui brûle.

Des hommes qui l'enlèvent, l'arrachent à ses parents, à sa soeur jumelle.

Des négriers qui vont lui enlever sa jeunesse, la douceur de la vie, sa famille aimante.

Des monstres qui vont la battre, la traiter pire qu'un chien, la faire marcher sans chaussures, sous un soleil de plomb. Les coups qui pleuvent. Les humiliations. L'eau qui ne leur est pas distribuée. La faim. La soif.

Des monstres qui vont lui arracher sa vie, sa liberté.

Bakhita va être vendue plusieurs fois. Elle va subir des traitements inhumains. La torture. Le viol.

Un jour elle va saisir sa chance. Elle va convaincre un consul italien de l'emmener avec lui en Italie.

Elle connaitra encore la servitude puis entrera en religion après avoir été baptisée. Elle refusera de partir en afrique et préférera devenir religieuse. Elle va consacrer sa vie aux bons soins des enfants.

Comment quand on est traité d'une manière aussi inhumaine cette femme peut elle restée si bonne, si douce, si gentille???



C'est un roman dur, poignant, qui décrit les atrocités vécues par le peuple noir. Je me demande comment des êtres humains ont pu faire de telles horreurs à d'autres humains? Ces esclaves qu'on arrache à leur vie et à leur famille, que l'on fait travailler sans cesse, que l'on traite de manière sordide, ces petits garçons castrés (beaucoup ne survivent pas), ces petites filles achetées pour assouvir des pulsions sexuelles de monstres.



La nature humaine n'est pas belle.

C'est un roman que je ne suis pas prête d'oublier.

Bakhita était extraordinairement courageuse. Elle qui avait oublié son vrai nom, son village, pensera toujours à sa maman. Je crois que c'est ce qui m' a fait le plus de mal dans cette histoire. C'est que cette femme ne retrouve jamais sa famille.

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Le Gosse

Livre dont l'un des deux mérites est de se lire assez rapidement, l'écriture étant fluide et sans aspérités de langage. On se laisse donc entraîner facilement dans de sombres recoins de la France de la première moitié du vingtième siècle.

C'est le deuxième mérite du roman : décrire l'âpreté des conditions de vie moyennes d'un peuple peut être rétrospectivement un peu idéalisées.

On y rencontre des orphelins, des adultes souvent animés de pulsions mauvaises. Des tortionnaires et des pédophiles attirés par ces lieux reclus propices au pouvoir qu'on peut exercer en toute impunité sur les plus faibles. Pour faire moderne, des héros homosexuels, dont on peut d'ailleurs se demander si le lien entre leurs viols et cette homosexualité a été pensée suffisamment par l'auteure, car je doute que l'association pédophilie/viol/homosexualité soit quand à elle très tendance.

Reste que c'est au fond une jolie romance qui nous fait découvrir indirectement un pan caché de notre histoire.

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Bakhita

Lorsque j’ai ouvert ce roman, je ne savais même pas qu’il était tiré d’une histoire vraie… Shame on me. C’est en l’ajoutant sur Babelio que je m’en suis rendue compte.



Pour moi, ça a changé toute la donne et démultiplié les émotions qui étaient déjà fortes après quelques pages.



Darfour, dans les années 1870. Une petite fille de 7 ans, qui vivait tranquille dans son village, est enlevée par des hommes d’un village voisin et livrée aux négriers, aux esclavagistes musulmans (les cathos n’ont pas le monopole).



Non, sa destination ne sera pas les États-Unis mais d’autres pays africains où elle sera esclave. Mais avant d’arriver à cette horrible destination, il faudra y aller à pied et le chemin est long, difficile, ardu, violent, où l’humanité est portée disparue depuis longtemps car les captifs sont traités pire que des bêtes, comme des objets.



Le récit de celle que l’on nommera Bakhita (elle a oublié son prénom d’enfant) commence lentement mais jamais la narration, au présent, ne s’essouffle car le lecteur est happé dans cet univers sombre et violent de la traite des Africains par d’autres Africains et j’ai souvent eu la gorge serrée durant ce récit.



Aucune avanie ne lui sera épargnée, ses maîtres, ses propriétaires, traitent leurs esclaves comme des non-humains, comme des jouets offerts à leurs enfants et je vous passerai certains détails.



La lumière commencera à poindre lorsqu’elle rejoindra l’Italie, même si, mettant les pieds dans un pays où l’esclavage n’a pas cours, elle reste tout de même la propriété d’un couple et un jeune castrat sera offert en cadeau à un autre. Moi, là, j’en avale ma salive de travers ! Oui, on offre des humains comme on offrirait des jeunes chiots, chatons…



La suite, vous le saurez en découvrant cette biographique romancée… Bakhita est un personnage que l’on aime très vite, aussi bien enfant qu’adulte, elle est émouvante, innocente et le fait qu’elle n’ait jamais reçu d’éducation la fait réagir un peu comme un jeune enfant, sans compter qu’elle mélange plusieurs langues lorsqu’elle s’exprime.



Des émotions, j’en ai eu mon quota en lisant ce récit et j’ai même souffert de conjonctivite car j’ai eu de l’humidité dans le fond de mes yeux, sans compter la gorge nouée à de nombreux moments.



Sans jamais sombrer dans le pathos, l’auteure nous romance la vie de Bakhita d’une manière sobre, simple, mais empreinte d’un grand respect, sans rien nous cacher, mais en gardant parfois un voile pudique sur certains événements.



Bakhita, c’est une histoire profonde, forte, remplie d’émotions. Une histoire vraie, une histoire sur l’inhumanité de l’Homme mais pas que ça : dans ces pages, dans sa vie, elle a croisé aussi de belles personnes, remplie d’humanité, de compassion, de foi, et qui ont su l’aider à surmonter les horreurs de sa vie et à lui trouver une place, même si, jusqu’au bout, elle s’est toujours sentie esclave.



D’ailleurs, en Italie, dans ce pays où l’esclavage n’existait pas, il fallait une décision de justice pour que la personne soit affranchie. Cherchez l’erreur aussi.



Un roman puissant, généreux, émouvant, et un beau portrait de cette petite fille qui a tout perdu de sa vie (innocence, enfance, famille, pays, langue, souvenirs, identité,…) mais qui a su, grâce à l’aide des autres, s’en construire une autre et être un phare dans la nuit pour d’autres personnes.



Magnifique.


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Numéro six

Fanny est la 6 ème enfant , et dernière , de la fratrie. Elle est arrivée bien après les autres , dans cette famille bourgeoise et catholique dont le père est un ancien poilu , médecin vénéré . Malgré toute sa bonne volonté, elle n'arrive pas à attirer les regards sur elle. Aujourd'hui, au chevet de son père centenaire, elle se souvient.



Magnifique court roman , où chaque mot compte, où la sensibilité de l'auteur explose. On plonge dans le milieu bourgeois des centres villes, celui où le paraitre prend toute son importance .

Fanny , c'est la sixième, mais elle a été toute seule , trop jeune , trop loin des intérêts de ses frères et sœurs dans sa jeunesse , trop peu en phase avec ses parents sexagénaires à son adolescence.

Pourtant, ce livre nous montre à quel point l'amour filial peut être fort , comment la vie peut amener des gens "disjoints" à se retrouver.

Il y a de magnifiques scènes dans ce livre , portées par le devoir d'une fille .

Il y a aussi un monde périmé, décrit à travers le père, cet ancien poilu dont les lettres nous émeuvent, mais dont la vision du colonialisme peut choquer. Ce père dont la morale peut l'amener à abandonner ses enfants.



Très beau tour de force , d'une sensibilité rare , en une petite centaine de pages.

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Bakhita

Bakhita de Véronique Olmi est un magnifique roman biographique emprunté à la bibliothèque.

Bakhita est une petite fille qui a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage.

Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion.

Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.

Bakhita est un roman qui m'a énormément touché. Cela fait une petite année que je souhaitais le lire, j'ai donc foncé dessus quand je l'ai aperçu dans ma bibliothèque. Et je ne regrette pas un seul instant ma lecture !

J'ai adorée le personnage de Bakhita. Quelle est touchante cette petite fille qui devient une esclave. Elle n'aura pas une vie facile, et certains passages m'ont fait monter les larmes aux yeux.

Elle va finalement consacrer sa vie à Dieu et aux autres, notamment aux enfants.

C'est un ouvrage qui m'a beaucoup touché, il est très bien écrit et je comprend qu'il ai obtenu un prix, c'est amplement mérité.

Je mets un gros cinq étoiles à ce roman bouleversant, si vous ne le connaissez pas, je vous invite à le lire :)
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Sa passion

Je n'avais jusqu'à présent jamais été déçue par véronique Olmi mais je n'ai pas du tout été convaincue par "sa passion ". Je trouve ce livre sans saveur, superficiel. Après avoir lu bord de mer, numéro 6, ou encore Bakhita je suis étonnée de ce manque de profondeur dans les propos. Ici l histoire me paraît vraiment fade, suis je passé à côté ?, est ce que je n ai pas tout compris ?
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J'aimais mieux quand c'était toi

Nelly a quarante-sept ans, elle est actrice de théâtre. Ce soir, au cours de la représentation, quelque chose l'a tellement bouleversée qu'elle ne peut pas rentrer chez elle. Elle passe la nuit dans une gare et se raconte à une personne endormie.



Dans ce roman, une grande place est donnée à la pièce de Pirandello "Six personnages en quête d'auteur". C'est celle dans laquelle joue Nelly, y tenant le rôle de la mère. Et c'est en jouant cette pièce qu'elle a reçu un choc et que son corps l'a abandonnée... Ça partait mal pour moi qui n'ai ni lu ni vu cette pièce. Difficile d'établir des parallèles entre l'oeuvre jouée et le drame vécu, entre le personnage de la femme en noir et Nelly, qui l'incarne. Je me suis raccrochée à ce que j'ai compris : une histoire d'amour mal terminée, une page pas refermée, une blessure à vif depuis six mois. Et je ne sais pas si j'ai trouvé ce texte beau et triste ou ultra-banal et bourré de poncifs. Je reste ainsi parfois sur le fil avec Véronique Olmi, alors que plusieurs de ses romans m'ont séduite (La nuit en vérité, Un si bel avenir, Bord de mer)... Une seule certitude en refermant ce livre : l'envie de découvrir "Six personnages en quête d'auteur" de Pirandello.
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Bakhita

4e de couverture : Enlevée à sept ans dans son village du Darfour, Bakhita a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion.

Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.

Bakhita est le roman bouleversant de cette femme exceptionnelle qui fut tour à tour captive, domestique, religieuse et sainte.

Avec une rare puissance d’évocation, Véronique Olmi en restitue le destin, les combats incroyables, la force et la grandeur d’âme dont la source cachée puise au souvenir de sa petite enfance avant qu’elle soit razziée.



Mon avis : Naître au Darfour, puis être enlevée à l’âge de sept ans, ça commence déjà dans une noirceur absolue. Avant de devenir religieuse, elle va beaucoup souffrir cette jeune esclave.

C’est un beau texte, très dur, poignant, émouvant ! On a du mal a imaginer que cela puisse arriver, et pourtant…

Âmes sensibles s’abstenir ! Mais ce serait dommage ! J’aurai toujours du mal à comprendre comment des hommes peuvent en réduire d’autres en esclavage !

Un très beau roman de Véronique OLMI, à lire pour ne pas oublier les horreurs de l’esclavage, ancien ou moderne.



À lire en savourant du Tiramisu avec un verre de granita, confortablement installé(e) sur une couette moelleuse.



Instagram : @la_cath_a_strophes
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J'aimais mieux quand c'était toi

J'aime le tofu, comme Nelly aime Paul !

Est-ce que cela me déstabilisera si on pose mon tofu au 5eme rang dans le public alors que je joue une pièce de Pirandello ?

Non ça me fera ni chaud ,ni froid !

Même si je préfère mon tofu froid ^^



Le mot amour est un fourretout !



J'aurai du mal à rompre avec mon tofu parce que je l'aime.

Et survivre 6 mois sans en prendre une tranche !

En fait mon tofu je le déguste quand ça me chante !

Et surtout je l'oublie aussitôt après l'avoir mangé…

Il me devient nécessaire que le jour où le goût du soja me titille les papilles à nouveau.



Bon d'accord j'arrête mes comparaisons foireuses ^^



J'avoue que j'ai beaucoup aimé ce livre même si le livre m'a décontenancé !

J'ai admiré la capacité de l'auteur à décrire avec une précision chirurgicale l'impact physique que peut provoquer la présence de l'homme qu'elle aime encore dans le public.

Une lente décomposition de cette comédienne pourtant experte dans le jeu des sentiments qui pourtant se meurt au fur et à mesure de sa réplique lorsque la réalité de la présence de son amoureux s'impose.

Je suis heureuse qu'elle n'ait pas choisi de clore le dernier acte mais de continuer à vivre un amour éphémère avec cet homme sans savoir pourquoi , juste vivre et ressentir !

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Bakhita

Qu'écrire, qui n'a déjà été ėcrit?

Je finis ce roman le coeur gros et la larme à l'œil on aurait pu se dire:c'était il y a longtemps ,à présent cela n'existe plus,mais c'est tellement d'actualité, et c'est cette réflexion qui m'a fait frémir en lisant l'histoire de cette femme noire exceptionnelle. Non il n'y a pas de pathos dans cette biographie, peut-être un peu romancée sur la fin,mais ô combien poignante! Et me dire que cela existe encore me rend furieuse et révoltée.

Ce roman ,il faut le lire, il susciterait beaucoup de débats sur la condition et l'endoctrinement de certains peuples.⭐⭐⭐⭐⭐
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Nous étions faits pour être heureux

Serge, la soixantaine, a en apparence tout pour être heureux. Sa vie bascule le matin où il croise, dans l'entrée de sa maison, Suzanne - une accordeuse de piano. Ce roman qui s'annonce comme le récit d'un adultère prend cependant un virage inattendu lorsque Suzanne lui demande d'arrêter de raconter des mensonges. Car le fond du problème est bien celui-là : Serge se ment et ment aux autres depuis un drame vécu pendant son enfance.



J'avais choisi ce roman pour son titre qui me laissait présager la description de personnages en mal-être. Effectivement la plume de Véronique Olmi nous décrit la vie de personnages à qui tout semble réussir, sauf le bonheur.
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Véronique Olmi

Née à Nice en...

1942
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