Un texte court, un conte.
Comme dans mes précédentes lectures de
Véronique Olmi, ce que j'apprécie particulièrement chez elle c'est sa façon de dresser des portraits de laissés pour compte, tant de ressentis avec si peu de mots.
Ici il s'agit d'Andrea, une jeune fille sans âge, pauvre et souffrante, très seule surtout, même parmi la foule.
Elle observe la plage, les touristes, les terrasses où les gens consomment et dépensent leur argent. Elle a soif, si soif ... il faut chaud ... elle est fatiguée, ses vieilles chaussures la blessent. Elle pourrait comme eux se plaindre qu'il fait trop chaud aujourd'hui, alors que s'il se mettait à pleuvoir, ils ne seraient pas contents. Des préoccupations si futiles, le temps qu'il fait quand on ne sait pas où aller.
Elle quitte la plage et ses pas la conduisent vers l'église, elle s'assied sur un banc public où elle s'endort mais on la déloge, elle dérange assoupie sur le banc.
Alors elle entre dans l'église, elle y trouve refuge dans la crypte où, à l'instar de la petite fille du conte d'Andersen, elle fait jaillir le feu, elle allume une bougie, la plus belle, la plus grande pour que la flamme dure longtemps.
Sa grand-mère la convoque: "Et la grand-mère d'Andrea sourit dans la flamme minuscule, dans l'espoir infini" (page 45)
Alors Andréa s'abandonne et lui offre
"ses années de soleil et ses années de pluie, ses années de galère et ses années d'enfance ... "
Le feu vit et pourtant Andrea n'a pas chaud, n'a pas mal, elle attend, elle sait ... La flamme à ses pieds va graver la promesse.
Conte que j'ai relu trois fois, une première fois pour lire les mots, une deuxième fois pour m'imprégner des images, et une troisième fois pour vivre la poésie et l'aspect mystique des retrouvailles.
Une très belle lecture d'une autrice que j'apprécie décidément beaucoup !