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Critiques de William Riley Burnett (84)
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Quand la ville dort

Voici un auteur que je côtoyais pour la toute première fois, attirée vers son œuvre par l'entremise du toujours perspicace réalisateur John Huston, qui avait signé l'adaptation de Quand La Ville Dort avec, entre autres, Marilyn Monroe à l'affiche dans un rôle secondaire.

Et bien je n'ai vraiment pas été déçue et c'est avec grand plaisir que j'ai fait la connaissance de la plume de William R. Burnett. C'est un vrai bon polar de la fin des années 1940 que je catégoriserais volontiers parmi les romans noirs bien qu'il y ait par moments des côtés thriller très palpitants, notamment au moment de l'exécution du casse de la grande bijouterie Pelletier.

L'auteur ne mentionne pas le nom de la ville où se situe sa narration bien qu'il soit tentant d'y reconnaître Saint-Louis dans l'état du Missouri car il nous parle de " la grande ville du Midwest ", " au confluant du Mississipi ", " à 6 ou 7 heures aller-retour de Cleveland ", non trop éloignée de Chicago. Si en plus on se souvient d'une part que lors de la grande dépression des années 1930, Saint-Louis fut la ville qui connut le plus grand bidonville (Hooverville) des États-Unis et d'autre part que l'auteur est originaire de Springfield (avant même l'avènement des Simpson), qui se situe à une portée de fusil de Saint-Louis (une portée de fusil américain, bien sûr, soit quelques centaines de kilomètres), cette ville parait bien répondre au portrait-robot attendu.

Mais si Burnett cite le nom d'autres villes et pas de celle où se situe l'action, c'est tout simplement parce qu'elle est, selon toute vraisemblance, une combinaison, un assemblage composite destiné à faire sentir au lecteur l'ambiance de certains quartiers de ces villes du centre des États-Unis à cette époque-là, notamment le monde de la nuit et des petits malfrats.

Roman noir en ce sens que c'est la température générale, l'atmosphère, la psychologie des personnages qui est le moteur du livre, pas l'enquête en elle-même ni son dénouement.

Ce qui est intéressant, c'est la manière dont se combine le casse, les motivations diverses de chacun des personnages-clés ainsi que des satellites qui gravitent autour.

Très intelligemment, William R. Burnett nous positionne ses protagonistes côté face, dans leurs occupations légales, dans leurs vies familiales, dans la manière dont ils appréhendent la vie, puis côté pile, lorsque tout devient obscur, que la bride est lâchée et qu'ils peuvent se livrer à leurs activités pas très clean ni très avouables.

L'auteur semble sans parti pris (même si, bien sûr, cette affirmation est sotte, en soi), nous rend attachants ou détestables tant des malfrats que des policiers ou des avocats, dresse des portraits de personnages non monolithiques et pose le doigt sur certaines de leurs faiblesses, qui les poussent à agir parfois contre nature.

Au final, c'est surtout le fatalité des quartiers, les faibles espoirs d'amélioration que ses habitants éprouvent et leurs rêves un peu futiles qui leur font de temps en temps passer les bornes et perdre les pédales que Burnett nous dépeint.

La traduction qui date de 1951 est agréable à lire mais a un peu vieilli par endroits, notamment parce que certains termes n'étaient pas encore utilisés en France à l'époque et qu'ils sont devenus maintenant si communs qu'on ne comprend pas qu'ils ne soient pas choisis (je pense notamment aux mots parking, planche à voile, Halloween, etc.). Qualité de l’œuvre et vieillissement de la version française, deux bonnes raisons qui justifieraient amplement une nouvelle traduction ou bien une révision de celle existante qui, par ailleurs permet bien de saisir le talent d'écriture de William R. Burnett, auteur notamment du scénario du mythique film Scarface.

Pour toutes les raisons énoncées, j'attribue largement 4 étoiles en hésitant même à passer à 5 et vous encourage vivement à découvrir cet auteur si ce n'est déjà fait, mais, comme toujours, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Dark Hazard

Dans l'adaptation cinématographique de Dark Hazard tournée en 1934 par Alfred E. Green, le charismatique Edward G. Robinson incarne Jim Turner, un brave type amateur de courses de chevaux marié à la très sérieuse Marg.

Lassés d'être gardiens de nuit exploités dans un hôtel miteux de Chicago, Jim et sa femme quittent la ville pour Crescent City, pensent changer de vie. La crise de 1929 pointe son nez, Jim découvre les courses de lévriers, et sa rencontre avec Dark Hazard, un chien au nom très symbolique va bouleverser son existence.



On connaissait l'intérêt de W.R. Burnett pour les courses de chevaux (Le pur-sang irlandais), avec Dark Hazard, le lecteur découvre en même temps que Jim Turner l'univers du coursing avec simulation de chasse au lièvre, pour lequel notre anti-héros va tout perdre.

Ce roman noir est une extraordinaire plongée dans l'Amérique de la Grande Dépression, des villes où l'on subsiste, anonyme, aux patelins du Midwest où tous se connaissent, une Amérique où tout se gagne et tout se perd en quelques heures, dans les combines minables et les paris plus ou moins légaux.



La trame permet surtout à Burnett de créer un beau portrait d'anti-héros, flambeur invétéré, ayant mis toute son énergie à vivre normalement avec une femme sérieuse et raisonnable, issue d'une longue lignée de protestants du Midwest, mais qui ne peut tourner le dos ni à ses passions, ni à la marginalité.

Dark Hazard lui permet d'égratigner au passage les valeurs hypocrites de l'Amérique puritaine incarnées par la belle-famille de Jim et celles tout aussi hypocrites de la législation américaine en matière de jeux et de paris.
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Quand la ville dort

Encore une énième histoire de casse ? ça passe ou ça casse.

Pas de doute, Asphalt Jungle, ça casse des briques.

Pas du genre croquignolesque et franchouillard

comme Les Montagnards sont là ! de Siniac...

Du Old School beaucoup moins débraillé, costard cintré et bas résille.

La classe amerloque tout en retenue, en sueur et gueule d'atmosphère...

pépères, pépètes et grosses pépites en vue,

que l'on voit adapté une nuit ou l'autre sur grand écran en noir et blanc.

Justement John Huston en a fait une adaptation en 1950

qui a cartonné en révélant la belle Maryline.

Le réalisateur pas encore gâteux était gâté par les prestations

et le scénario original qui est en béton...armé.

En salle, le plein de spectateurs...

Beaucoup moins de lecteurs de William R. Burnett,

un tort parce qu'une fois le nez plongé dans le roman noir

on suit sans temps morts dans la jungle urbaine

à l'odeur alléché par le magot convoité,

un cerveau en chef , un bookmaker flagada,

un fourge fourbe, un dur à cuire à point,

des femmes plus ou moins fatales

et un bossu qui pourrait porter chance.

Un casting inoubliable.

Asphalt Jungle, le top c(l)asse !

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Un homme à la coule

Willie Madden se la coule douce dans un hôtel de luxe de Tropico Beach. Il y aurait bien passé encore du bon temps mais manque de pot, le maître nageur de l'établissement également lecteur assidu de magazines à sensation le reconnaît. Ne voulant pas courir le risque qu'il se change en maître chanteur, le cambrioleur au demi million recherché par le FBI décide de se faire encore la malle et de changer d'identité mais jusqu'à quand va durer cette cavale infernale ?

Plus que l'histoire qui ne casse pas des briques, c'est le style et la vision du monde impitoyables de William Riley Burnett qui retient ici notre attention . L'auteur des classiques "Le petit césar" ou de "Quand la ville dort" y dépeint une Californie au luxe tapageur remplit de flics corrompus, de truands insolents et de femmes vénales. Avec Burnett, exit les détectives à la Hammett, c'est le criminel qui passe au premier plan et là, ça change la donne.

Un homme à la coule, c'est cool man ! (titre original)
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Tête de lard

Dan Moford est plein aux as. Avec les millions qu'il a en banque et un parti politique pour le soutenir il ne se fait pas de bile en taule.

Clinch s'est fait poisser pour une histoire de bagnole volée. Pas de bol ! Pour une fois qu'il était innocent...

C'est un gars pas causant, toujours en alerte. Il reste dans son coin pour éviter les embrouilles. Les gars sont nerveux derrière les barreaux.

Tout le contraire de Dan qui est cool, parle fort et fume des cigares.

C'est peut-être ce contraste qui a plu à Dan. Il a Clinch à la bonne.

À leur sortie de taule Dan a proposé un boulot à Clinch qui est raide : faire le chauffeur pour madame qui froisse trop de tôle. Une chouette poule Rhea ! l'allure d'une actrice avec de la conversation.

Clinch est en ménage avec une gamine qu'il a arraché des griffes d'un mac. Depuis elle fait tout pour qu'il soit heureux.

Ça baigne plutôt bien pour tout le monde jusqu'au jour de la catastrophe.

Une bombe sous sa voiture va envoyer Dan ad patres. Clinch devient dingue, il voit rouge. Les enfants de salauds qui ont fait ça vont devoir planquer leurs abattis !



Une Série Noire de haute volée. J'ai transpiré mon aise en suivant Clinch dans sa folie vengeresse sur les quais sombres du port, dans les tripots enfumés et les hôtels borgnes.

W.R. Burnett c'est du brutal !
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Lune pâle

Superbe couverture (comme toujours pour la collection L'Ouest, le vrai chez Actes Sud) pour un western pas exceptionnel mais bien troussé.



Nous sommes presque à la fin de la conquête de l'ouest, au fin fond de l'Arizona; presque, car si les Indiens, les Mexicains et les hors la loi sont définitivement matés, ni le chemin de fer ni la Loi des hommes bien habillés de l'Est ne sont encore arrivés à San Miguel, bourgade sur laquelle règne sans partage la famille Starr, ce dont toutes les communautés s'accommodent plutôt bien au vu des largesses que la famille régnante prodigue à la population.

Mais le temps fait son oeuvre et la muraille de ce pouvoir se lézarde; il ne reste plus qu'à y faire entrer un peu de politique et manipuler, avec son consentement, un brave renégat du nom de Doan que la famille accueille et hisse aux commandes de la ville, pour que la ville bascule inexorablement du côté du progrès du siècle à venir.



Intrigue construite comme un polar (genre d'origine de WR Burnett) avec une atmosphère bien rendue de désert poussiéreux et de regards noirs appuyés, à laquelle il manque cependant ce petit supplément d'âme qui fait des bons western de petits joyaux.
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Mi amigo

Première incursion chez W.R. Burnett et il y en aura d’autres !



Celui que Bertrand Tavernier qualifie de « meilleur écrivain américain » dans sa postface de Mi Amigo – traduit par Fabienne Duvigneau – a un sacré talent de conteur et de portraitiste, dans une épure d’emphase et de mots qui font tout le charme de ce roman western qu’on aurait bien vu augmenté de 200 pages.



Comme le laisse entendre son titre évocateur, Mi Amigo est une histoire d’amitié, une histoire d’hommes. Celle qui lie John Desportes, Le Sergent, sous-officier auréolé de gloire désormais affecté à la garnison de Mesa Encantada, à Jamie Wiggan dit Bud, un gamin sorti de nulle part qui débarque dans sa vie. Et celle qui lie John à Natty, vieux compagnon d’armes qui regarde avec méfiance cette nouvelle relation.



Car si dans ce territoire du Nouveau Mexique qui fut autrefois le cœur des grandes guerres indiennes, l’heure est à la pacification, à la colonisation et à la conquête des richesses, c’est aussi celle de la chasse aux bandes locales qui volent le bétail des barons locaux pour faire porter le chapeau aux indiens et raviver la guerre. Et Jamie/Bud ne semble pas complètement étranger à ces exactions meurtrières…



Dans une intrigue simple mais parfaitement tenue, Mi Amigo explore les contours de ce qui fait l’amitié, la vraie : le temps, la séparation et les retrouvailles, la confiance, la trahison, la compréhension mutuelle, et cette forme d’amour entre hommes qui ne dit pas son nom.



L’ambiance western est d’un classicisme qui te replonge direct dans les westerns de La Dernière séance et la galerie de personnages, avec mention spéciale pour le Commandant et sa femme, est tout simplement fabuleuse. Un grand et simple plaisir de lecture donc, qui va me conduire sans attendre vers d’autres Burnett.

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L'escadron noir

Créée en 2013 par le réalisateur Bertrand Tavernier, la Collection « L’Ouest, le vrai » nous fait découvrir des grands classiques de la littérature western comme ce roman de W.R.Burnett, un auteur que les amateurs de Série Noire connaissent bien.

Dans l’escadron noir dont l’action principale se situe au Kansas juste avant la guerre de sécession américaine (1861-1865), on suit l’itinéraire compliqué d’un jeune orphelin qui par dépit amoureux, quitte l’Ohio pour suivre sa belle qui vient d’épouser un type peu recommandable se réclamant de l’anti-esclavagiste mais surtout très cupide et dangereux.

Un récit plein de bruits et de fureurs, de cavalcade et de coups de feu, entre romantisme et critique d’une société américaine sur le point de se déchirer dans une terrible guerre civile
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Quand la ville dort

Quand la ville dort, avant d'être un remarquable roman policier au suspense insoutenable, marque les esprits, surtout par sa description minutieuse des personnages et de leurs psychologies. Si le fond de l'histoire est un hold-up relativement assez classique, l'intérêt provient en particulier de l'ambiance extrêmement noire, le décor urbain oppressant croisé à la nuit angoissante donne tout son relief à cette atmosphère glauque et étouffante. Dans un second temps, c'est la tension palpable et montante de façon crescendo entre les principaux protagonistes du gang, qui offre une adrénaline au lecteur, faisant de ce dernier le spectateur privilégié des premières failles et trahisons au sein de la bande de braqueurs. On notera avec un sens de l'observation précis, les caractères et les motivations bien différents de chaque truand, créant une désagrégation inévitable de la belle entente du départ. Mais au-delà des événements tragiques qui s'enchaînent, on voit apparaître de la part de certains malfrats, des rêves de vie meilleure, sorte de chemin rédempteur où l'amour, la famille, l'enfance refait surface, quand pour d'autres, leurs vices les perdront inévitablement.

Ce superbe roman sera adapté au cinéma en 1950 sous le même titre.
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Terreur apache

Plutôt déçue par ce western efficace mais assez convenu. Je m'attendais à un objet beaucoup plus littéraire, autour d'une traque d'homme à homme magnifiée par la prodigieuse nature du grand Ouest.

C'est un peu ça mais pas tout à fait : le cadre désertique de l'Arizona est bien là pour amplifier l'aventure, mais ce cadre n'est ici qu'un décor là où j'aurais aimé qu'il soit personnage. Il y a bien traque, mais d'une bande par une autre, ce qui permet d'étoffer l'intrigue mais affaiblit à mon sens la tension dramatique.

Côté Blancs, le chef éclaireur Walter Grein, taiseux, revenu de tout, courage hors du commun mais coeur qui bat sous la cuirasse est un peu caricatural. Quant au côté Apaches, leur point de vue est totalement absent du roman, si ce n'est à travers les "bons Indiens" à la solde des Blancs.

Dans le genre, autant aller ver Larry McMurtry et sa suite Lonesome Dove où l'aspect caricatural est assumé avec humour, ou dans un registre plus sombre vers la saga The big sky, plus nuancée sur les agissements des uns et des autres.

Tout ceci ne m'a pas empêchée de lire d'une traite ce roman trépidant qui met en scène un groupe d'éclaireurs aguerris prendre le relai de l'armée inopérante face aux Apaches et pister pour l'anéantir le chef Toriano afin de ramener le calme dans la réserve.

Distrayant mais dispensable.





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Terreur apache

Les cinéphiles de l'âge d'or Hollywood auront reconnu le nom du romancier W.- R. Burnett, si souvent cité au générique d'adaptations. Des romans noirs mais aussi des romans de l'Ouest américain, je cherche le terme équivalent au mot western du cinéma, mais en vain. En tant que directeur d'une belle collection dédiée à ce genre, Bertrand Tavernier y effectue des choix judicieux . Et, bon choix éditorial, il ne propose pas de préface ! On est de suite plongé dans le roman, l'esprit vierge. Si préface il y a, je ne les lis généralement qu'après le texte. En revanche Tavernier propose une postface d'un passionné, très personnelle. Un bonheur !

Rapidement on retrouve les codes du genre. Pas de surprise. Un éclaireur rebelle, Walter Grein, dont le courage et l'indépendance ont fait la réputation. Des Indiens sauvages et rusés, guidés par leur « médecine », notion spirituelle ignorée des Blancs, des bureaucrates de l'Est dont l'arrogance n'a d’égale que leur incompétence, une armée aux ordres de l'Est plutôt mal en point, quelques métis ou marginaux pittoresques que Grein saura exploiter en aides utiles, des traîtres, une femme de colonel troublante...

Les types de personnage et les situations sont bien connus. On sait déjà qui ne va pas sortir vivant de l'affaire. Des jugements définitifs sur les Indiens émaillent le récit. Néanmoins je n'ai pas lu d'opposition trop tranchée, des Indiens sont passés du côté des Anglo-saxons, maîtrisant plus ou moins bien les convenances. Leur regard sur les Blancs n'est pas sans ironie ni critique. Dans un souci de politiquement correct, peut-être déjà en 1953, la seule tribu apache est la cible à atteindre et essentiellement leur jeune chef belliqueux. Les insultes épargnent les autres tribus.

Le titre est trompeur. Le titre original « Adobe walls » rend mieux l'ambiance étouffante et poussiéreuse de cette partie de l'Arizona. Car au-delà de la poursuite des Apaches, la terreur n'est pas la dominante du roman. Il semble juste qu'il faille être plus malin que l'Apache pour le dominer et, pour ce faire, les transfuges se révèlent des acolytes en or. Le pouvoir des ignorants mais aussi la traversée du désert, l'épopée dans les montagnes sont beaucoup plus dangereux.

Ne recherchez pas les lieux réels, vous ne les trouverez pas sur la carte. Une Amérique intense et sombre réécrite avec talent, .
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Good-bye Chicago

La rentrée Littéraire de septembre 2019 bat son plein et moi, je me suis amusée dans un vieux roman de 1997… Un p’tit noir bien corsé, avec des truands de tous poils et des flics, corrompus ou non.



L’ombre d'Al Pacino planait sur nous… Heu, Al Capone ! Pardon…



Oui, le milieu de la truande dans années 20-30, moi, j’adore ça, dans la littérature.



Dans la vraie vie, j’évite de me promener dans les travées des parlements… Oups.



Anybref, revenons à nos moutons noirs.



Ce roman noir nous emmène en 1928, à Chicago, dans ses bas-fonds, de ses gargotes, ses arrières-boutiques, ses locaux de la police. Une ambiance folle règne dans ces pages et l’atmosphère des années 20 se ressent bien.



Ce roman noir, on pourrait le résumer par des paroles extraites de la chanson "Rouge" de Fredericks, Goldman et Jones "C’est une nouvelle ère, révolutionnaire […] Rien ne sera plus jamais comme avant, C’est la fin de l’histoire".



Ou comment passer de truand bien positionné, directeur des bordels pour le Grand Mec (Al Capone), qui possède son staff de gros bras, à cible à abattre pour l’un et has been pour les autres.



Il a suffi d’un oubli, un oubli oublié par un homme de main de Ted Beck et de là, tout vole en éclat et effectivement, on assiste à la fin d’une ère et le début d’une autre dans ce Chicago de 1928.



Le milieu de la truande ne fait jamais de cadeau, d’homme providentiel un jour, vous pouvez passer à l’homme à dézinguer le lendemain, ou même l’après-midi et rien ne dure dans le milieu des durs.



Certains devraient méditer dessus, on peut vite devenir un has been sans le sous alors que la minute d’avant, on était le King. Ou dans l’entourage bien vu du King.



L’histoire majeure possède des tas de petites autres qui viendront se greffer sur ce tronc central, afin de donner un squelette (dans le placard ?), qui tiendra debout, mais il faut être vigilant, le nombre important de personnages pourrait venir déstabiliser le lecteur peu attentif.



Difficile de les confondre, chacun est bien défini, décrit, sans pour autant en faire trois tonnes. On est dans le court, dans l’expéditif ou tout est dit en 224 pages et on n'a pas besoin de plus pour se faire une idée des dates de péremption assez courtes du truand, même bien coté.



Sans être magistral, ce roman noir se lit tout seul, avec plaisir car le milieu de la prohibition et des villes américaines en ces temps-là sont toujours sources d’enchantement pour moi (non, je n’ai jamais consulté, pourquoi ?), d’émerveillement et puis, l’auteur ne se prive pas pour parler de la corruption qui gangrenait tout le système de l’époque.



Oui, la corruption gangrène toujours tous les systèmes même de nos jours, mais chut, faut pas le dire, personne ne le sait !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Saint Johnson

Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas faite un petit western ! Cette lecture de “Saint Johnson” de William Burnett, grand écrivain de l’ouest américain, tombe à pique pour combler ce manque. Cette version romancée de l’archi-connue affaire de OK Corral a suscité l’enthousiasme de Bertrand Tavernier, à l’origine de cette nouvelle collection d’Actes Sud dédiée au western, et il a tenu à la faire partager au public français. J’avoue sortir moins satisfaite de ma lecture que M. Tavernier, même si je ne l’ai pas jugée déplaisante pour autant. Que William Burnett ai pris des libertés avec la vérité historique ne me dérange pas du tout, d’autant plus qu’il a pris le soin de renommer tous les personnages de son récit, mais je déplore une certaine platitude stylistique et une impression prégnante de déjà-vu.



“Saint Johnson” a le mérite d’être un roman précurseur et il devait sans doute être très original à l’époque de sa sortie (rappelons qu’il a été écrit en 1932, alors que Wyatt Earp, le principal protagoniste de l’affaire OK Corral n’était décédé que depuis trois ans). De nombreuses particularités le différencient des westerns classiques à la John Ford : l’absence d’héroïsme, la fragilité des valeurs morales, la légalité tournée en dérision, la violence banalisée… Hélas, j’ai lu pas mal de westerns plus modernes ces dernières années et n’ai pas vraiment été touchée par ce classique au parfum légèrement suranné. “Saint Johnson” souffre de la comparaison avec ses successeurs : il n’a pas la noirceur tragique de l’oeuvre de Glendon Swarthout, ni la profondeur psychologique de celle de Larry McMurtry, ni non plus la puissance analytique - certes un peu froide - de Ron Hansen. Les personnages sont nombreux, mais superficiellement traités, la narration efficace mais sans relief. On a la curieuse impression de lire un script scénaristique plutôt qu’un roman. C’est très bien la sobriété et la simplicité, mais, si vous voulez mon avis, point trop n’en faut !
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Terreur apache

Actes Sud ressuscite le western, et c'est tant mieux. On trouvait déjà quelques titres chez Phébus et Gallmeister et évidement aux éditions du Rocher, et voilà que cette nouvelle collection, dirigée par Bertrand Tavernier, pioche dans des titres qui furent adaptés par Hollywood.



Ce western, très classique dans sa facture, nous entraîne en Arizona, où une bande d'Apaches emmenés par Toriano, sème la terreur. Les colons s'étaient déjà appropriés toutes les terres, les Indiens vivaient dans la réserve, mais une poignée d'irréductibles décide de mener une dernière bataille. Une guerilla plutôt. Devant l'impuissance de la cavalerie, les autorités font appel au fameux Walter Grein, chef des éclaireurs et cow-boy taciturne, pour retrouver Toriano et sa bande.



Pas besoin d'en savoir plus. Sous un soleil de plomb, dans les canyons arides, nous suivrons la traque menée par Grein et ses quelques compagnons, des Apaches pour la plupart. Pas de cavalcades effrénées (il fait bien trop chaud), pas de fusillades toutes les deux pages, mais une longue poursuite, ponctuée d'intermèdes qui permettent au lecteur d'opposer deux visions de l'Ouest : celle des gens du cru et celles de ceux qui vivaient à l'Est et ne connaissaient ces régions que par les articles de journaux. Evidemment la question indienne suscitait de vifs débats. Entre un Walter Grein, dur et n'hésitant pas à recourir à la violence, et les "civilisés" de l'Est qui prenaient les autochtones en pitié, pas moyen de s'entendre. Mais Grein, dont nous savons pas vraiment pourquoi il voue une haine aussi tenace aux Apaches, est tout de même capable de bons sentiments, qui le rendent plus humain et plus digne d'intérêt. D'abord, sa romance avec la femme du colonel, et puis son amour des chevaux et des chiens. Il déteste d'ailleurs les Apaches en partie parce que ces derniers sont cruels avec les animaux.



Les Apaches quant à eux, sont, assez curieusement d'ailleurs, les grands absents du roman. La petite troupe pourchasse des ombres, qui deviendront des fantômes. Des voix disparues dans ce désert brûlant. Et ainsi va l'Ouest.



Que retiendrai-je de cette lecture ? Un plaisir fugitif, car quelque chose m'a manqué au fil des pages, un petit plus que j'ai pu trouver dans d'autres westerns. Terreur Apache n'atteint pas le niveau de quelques grands classiques comme La prisonnière du désert, la colline des potences ou encore L'indien blanc et Little big man. Et cependant, je l'ai préféré à un Elmore Leonard ou même le Tireur de Glendon Swarthout.



J'attends donc de voir que ce Bertrand Tavernier proposera comme autres titres pour cette belle collection.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Terreur apache

Pour ceux qui aiment les westerns, je ne peux que conseiller ce roman de W. R. Burnett, "Terreur Apache", réédité par Actes Sud et accompagné d’une postface de Bertrand Tavernier. Mais attention tout de même. Ne vous attendez pas à des duels en série, des bagarres à gogo, des poursuites infernales et des fusillades tonitruantes, car tel n’est pas le cas dans ce récit tout en langueur sous la chape de plomb du soleil de l’Arizona. Burnett cherche plutôt à évoquer un territoire encore en gestation. Si les Blancs se sont bel et bien implantés en s’appropriant définitivement la grande majorité des terres arables, les Indiens n’ont pas encore totalement abdiqués. Si la grande majorité se soumet peu à peu à la loi du colon, certains savent encore profiter de leur maîtrise du terrain pour semer le trouble et revendiquer leurs droits, comme le jeune chef apache Toriano. Poursuivre pendant plusieurs semaines en plein désert une bande d’Indiens n’est pas à la portée des unités de cavalerie de la fédération des Etats-Unis. Comme si des marines tentaient de stopper des attaques viêt-cong en pleine forêt ! Seuls d’autres Indiens peuvent les suivre. Et ce roman est justement le récit d’un éclaireur, Walter Grein, peut-être inspiré d’un personnage ayant réellement existé, qui va pourchasser Toriano avec l’aide d’éclaireurs indiens. Le récit se construit à partir du regard de ce héros un peu marginal, bourru et misanthrope. Un western crépusculaire qui inspira le film « Fureur Apache ».
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Tête de lard

Ça commence dans la prison (on sent que c'est du Burnett). Clinch y est depuis quelques mois mais ne se mêle pas à la foule, n'est pas causeur, garde ses distances, observe. Pas chanceux, ce Clinch, pour un malheureux passage à la frontière d'une bagnole volée, et même pas par lui.

Méfiant, taciturne, coléreux, il a reçu des coups de poing dans la mâchoire, ça fait mal, mais les coups sous la ceinture font encore plus mal.

Dans les premiers deux tiers du roman toute la noirceur de l'atmosphère coule de la tête de Clinch, de ses suspicions, de ses méfiances, de sa brutalité qui jaillit tel un geyser, car il n'y a pas de violence, pas de coups tordus, tout le monde à l'air sympa, la politesse est de mise, une certaine générosité aussi... et pourtant ça gronde en sous-sol... et Clinch entend ce grondement et ne baisse pas la garde ou au moins c'est ce qu'il croit. Deux tiers du romans dans une attente, l'attente du mort car je lis bien un roman de WR Burnett. Et finalement ça arrive... et avec quel bruit !

Et là la course commence, poursuiveurs et poursuivis, souris et souricières, pigeons et salauds (le féminin marche aussi), le souffle est court la corde se serre autour du cou. Et le noir prend possession de tout, règne en roi sans couronne sur les perdants.

Intérêts, magouilles, chantages tout se tient par un fil, comme un château de cartes... il suffit qu'une s'écroule pour qu'elle entraîne dans sa chute le château entier. Suspicions, hypothèses, mensonges à la pelle, vont bon train, l'agitation est au comble, elle grossit à chaque page, l'air de la calomnie est un enfant de cœur, et dans la fièvre qui monte, un fugitif la peur au cœur, la mort au trousses.

C'est noir, sec, impitoyable, vif et coupant, et une fois le livre fermé, loin de moi "de roupiller un bon coup, maintenant."

Mêmes insomnies après Little Caesar, High Sierra ou Asphalt Jungle, le Underworld.

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Terreur apache

S’ils eussent été plus, nous aurions eu des problèmes ! Enfin, les nouveaux habitants des États-Unis eussent eu des problèmes si les Apaches eurent été 200.000 au lieu de 6.000 (par un prompt renfort, ils auraient pu…).



Oui, si les terribles guerriers Apaches avaient été plus, sûr qu’ils auraient bouté les colons Blancs hors du territoire.



Ils étaient sans pitié, attaquaient par surprise, évitaient les batailles rangées et fichaient le camp aussi vite, après avoir pillé tout ce qui pouvait se voler. Des guerriers fantômes, presque.



Durant tout le récit, nous allons courir après ses fantômes, une petite trouve d’une vingtaine de jeunes guerriers qui ont rejoint Toriano et qui mettent cette partie de l’Arizona et de la frontière avec le Mexique à feu et à sang.



De vrais fantômes car jamais nous ne connaîtrons leur motivations ou leurs aspirations car jamais l’auteur ne leur donnera la parole. Nous suivrons le groupe constitué par Walter Grein, le chef des éclaireurs (bourru, ne souriant jamais et misanthrope) et ses hommes, des marginaux constitués d’un ancien soldat Sudiste alcoolo et d’éclaireurs Indiens, métissés ou que l’on a "civilisés" (de force) dans nos écoles de Blancs.



Grein a plus de respect pour ces hommes que pour les bureaucrates de Washington qui pensent beaucoup mais qui ne font pas grand-chose, à part pérorer sur des sujets qu’ils ne connaissent pas (c’est toujours le même de nos jours, dans tous les pays).



♫ Sous le soleil, exactement ♪ Oui, le soleil est implacable et la poursuite impitoyable car la politique et l’administration vont venir s’en mêler, sans oublier les braves gens qui pensent que l’on peut discuter avec Toriano.



Ben non, on ne discute pas, on ne montre pas ses faiblesses, on ne fait pas preuve d’indulgence, sinon, les Apaches se gausseront de vous et cela en sera fini pour vous. Walter Grein le sait, mais certains biens pensants de Washington ne veulent pas le croire, malgré les preuves sous leurs yeux. Ce sont des bureaucrates et ne connaissent rien à la réalité du terrain.



Ici, pas de duels, mais une poursuite, dans les montagnes, dans des reliefs accidentés, sous une chaleur d’enfer, avec des chevaux qui n’en peuvent plus, qui souffrent du manque de nourriture, d’eau et de fatigue et les hommes de même.



La mauvaise humeur gronde car le manque de sommeil (et de café chaud) aigri l’humeur de tous. L’auteur a réussi à nous décrire les paysages grandioses et le climat rude et dur. Non, on ne court pas, on se hâte lentement car la vitesse est impossible et il faut faire gaffe à ce qui pourrait surgir de partout.



Les personnages des poursuivants étaient bien détaillés, Walter Grein, le cynique, est capable de faire preuve de bons sentiments… Par contre, son caractère effronté lui jouera des tours, permetant à l’auteur de parler des différences de points de vue entre les habitants de l’Est, bien protégés, civilisés et ceux de l’Ouest, plus bruts de décoffrage et violents.



Dommage que ce roman, qui ne manque pas de rythme ni d’action, ne donne pas une place plus importante aux Indiens rebelles, que l’on en sache un peu plus de leur mode de vie, de leur fuite, de leurs attaques.



Tout le récit est tourné vers les Blancs, qu’ils soient soldats, officiers, éclaireurs ou petites gens qui ont peur. Nous aurons juste l’intervention d’un Indien, mais un pacifiste, lui. Je saluerai quand même que l’auteur ne fait jamais preuve de manichéisme. Rendons à César ce qui est à César (Burnett a écrit "Little Caesar", au fait).



Un bon western, âpre, noir, sec, qui ne prend pas de pincettes et appelle un chien un chien, qui ne se voile pas la face et qui balance le politiquement correct aux cactus (pas d’orties dans le désert).



Mais il a manqué une petite touche Indienne dans le récit afin de mettre tout le monde à égalité et de donner la possibilité au lecteur d’avoir de l’empathie (ou pas) pour ces féroces guerriers qui ont semé la mort sur leur passage.



Pas de panique, on enfourche de nouveau son canasson et on poursuit son exploration du western en roman avec la collection "L’Ouest, Le Vrai" parce que ici, c’était pas du cinéma ! On pue la sueur, on sent pire qu’un chacal et on a mal son cul à force de chevaucher. La belle vie, en quelque sorte.



Pour se coucher moins con au soir : Le personnage de Walter Grein s’inspire en partie du célèbre chef des éclaireurs durant les guerres indiennes, Al Sieber.



Dutchy joue son propre rôle. Cet Indien extraordinaire fut le plus grand traqueur de tout le Sud-Ouest, autant parmi les Rouges que les Blancs. “Celui-qui-marche-dans-la-montagne” était surnommé Coyote Jaune par son propre peuple. Les Blancs l’appelaient Dutchy. C’était un génie.



Toriano fait revivre le grand chef de guerre apache Victorio. Les noms de lieux sont fictifs.



Transposé à l’écran (Le Sorcier du Rio Grande) et source d’inspiration du chef-d’oeuvre de Robert Aldrich (Fureur apache), ce dernier combat contre les Apaches s’appuie sur des faits historiques.



En fait la véritable adaptation cinématographique d’Adobe Walls titre V.O du roman), celle qui capture l’opacité, la narration au scalpel, le refus des clichés, s’intitule Ulzana’s Raid (Fureur apache), un des chefs-d’œuvre de Robert Aldrich et le plus grand western des années 1970 (et merdouille, je ne le possède pas).



Un film rendant palpable ce combat entre l’idéalisme et la réalité brute qui est au cœur des romans de Burnett, ce mélange de grâce épurée et de précision impitoyable, cette vision nette, décapante, qui nous fait regarder le monde autrement (putain, je le veux !).


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le petit César

Voilà un bouquin pour hommes !

C’est du violent, du flingueur. Burnett ne fait pas dans la dentelle de Calais ou d’ailleurs, il colle à la semelle un porte-flingue de seconde zone pas trop cave qui s’ouvre le chemin des Dieux à coups de colt et de baffes.

Ecriture directe, sans prousterie et traduc comac du sieur Duhamel, Marcel de son petit nom, le parrain des éditions « Série Noire » et traduc au poil du même zigue, c’est dire.

Little Italy à Chicago, années 30 pour vous situer la cage du zoo. Costards croisés, pompes en crocos, gants beurre et chapeaux mous, la deuxième génération de ritals trafique dans les dancings, boites à jeux, on commence à tâter à la drogue. Les quartiers sont parrainés par de vieux caïds de 40 balais, déjà trop courges et les jeunes loups poussent au portillon. Rico est l’un d’eux, plus froid, plus sobre, moins sentimental, il va impitoyablement dézinguer la concurrence.



Pas sérieuse comme littérature, mauvais genre ? A voir !

C’est plus direct que le père Shakespeare, c’est sûr mais non moins instructif. c’est du sûr, de l’intemporel.

L’itinéraire du Rico, c’est celui du petit Nicolas S. face au vieux Charles P. , celui du tendre Emmanuel M. face au vieux mou François H. C’est le glorieux et remarquable parcours de votre nouveau DRH, de votre Directeur commercial et de bien d’autres teigneux qui eux-aussi commencèrent… petits.
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Terreur apache

Bien que l'auteur soit plus connu comme un des pères du polar moderne, noir et violent, Terreur Apache tient bien sa place au panthéon des westerns classiques: langue qui claque, personnages intéressants, assez de cadavres et de couleurs locales pour contenter l'amateur... Que le lecteur ne s'attende pas à des grandes batailles, clairons à l'aube, cavalerie contre indiens, scènes colorisées avec un jeune premier héroïque à la mèche gominée, non, pas de ça ici. L'auteur vise plutôt la vraisemblance et les seuls vraiment de taille à se lancer à la poursuite du jeune chef apache qui cherche à se faire un nom, ce sont les éclaireurs. Pas très décoratifs, têtus comme des mules, buvant souvent trop et refusant d'accepter les ordres idiots, ils ont quelques soucis à s'entendre avec l'armée régulière! Inspirés en partie de personnes ayant réellement existé, nos héros cabossés s'enfonceront dans le désert pour une course poursuite où celui qui survivra sera le plus chanceux et le plus malin, pas forcément le plus grand soldat. Il est d'ailleurs très intéressant je trouve que la plus nette séparation ici ne soit pas entre les Apaches et les Blancs, mais entre les gens de l'Est et leur vision romantique de l'Ouest Doré, comme ils disent, et ceux qui y vivent réellement, dans sa poussière, sa chaleur et sa violence.

J'ai un peu tendance à juger tous les westerns désormais à l'aune de Lonesome Dove, excellentissime, et celui-là manquait résultat un peu d'épique, mais c'est plutôt l'histoire en elle même qui veut cela.

Tous les amateurs de western vont se régaler!

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Terreur apache

Terreur Apache - W.R. Burnett



Je n'ai pas vraiment été emballé par ce roman. Je m'attendais sûrement à de grandes chevauchées, des poursuites infernales et des coups de fusils dans tous les sens, comme dans les Western que je regardais à la télé il y a très longtemps.



Eh bien rien de tout cela et je me suis un peu ennuyée pendant ma lecture. J'ai eu l'impression que les descriptions des paysages étaient toujours les mêmes que les mêmes mots revenaient souvent, je n'ai pas accroché avec les personnages que j'ai trouvé fort antipathiques et quelque peu caricaturaux.



Et même après avoir lu la postface de Bertrand Tavernier, je n'ai pas été convaincue. Bon je réessaierai quand même un autre autre roman d'un autre auteur de cette collection peut être que je n'ai pas choisi le bon ou ce n'était pas le bon moment

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