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Critiques de Yann Queffélec (628)
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L'homme de ma vie

Je n’ai lu aucun précédent livre ni de Yann Queffelec, ni de cet autre écrivain célèbre qui lui a donné et pourri la vie : son père Henri, universitaire et auteur estampillé breton dès le lendemain de la seconde guerre, pupille de la Nation et ancien élève de la prestigieuse Ecole Normale Supérieure, né en 1910, comme mon papa titulaire du seul Certificat d’Etudes Primaires mais qui savait nous aimer avec passion.



Yann, de son vrai prénom Jean-Marie, est un de mes quasi-contemporains puisque je ne suis son aînée que de trois ans. Cette enfance parisienne, c’est donc aussi mon enfance qu’il raconte, avec ses modèles de voitures – la spécialité de son frère aîné Hervé dit Bouéboué - son mobilier emblématique – le tourne-disques Pathé-Marconi – ses nombreux déménagements – au gré des succès littéraires de ce père psychorigide, égocentrique et mal aimant. Une enfance plus intellectuelle et plus bourgeoise que la mienne, certainement pas aussi heureuse.



Yann, surnommé «p’tit vieux », à l’impression permanente de s’être trompé de famille : toutes les louanges paternelles vont à son grand frère. Il a la mauvaise place, celle du cadet. Sa sœur s’en sortira grâce à la musique. Le petit dernier, Tanguy, jouit de la place de petit dernier. Yann s’efforce d’exister : mauvais résultats scolaires, mensonges – de toute façon, son pervers de père lui donne toujours tort – et un exutoire privilégié : la mer. Heureusement, il peut compter sur l’appui indéfectible de sa mère, l’héroïque Yvonne qui coupe ses Gauloises en deux pour les fumer la bouche en coin, mais qui disparaît alors qu’il n’est qu’adolescent. Pour son père, il restera toute sa vie un incapable, la honte de la famille … rien à en tirer. Sacré handicap pour un homme. Jusqu’à ce qu’il se mette, lui aussi, à écrire et à publier à l’âge de 32 ans. D’abord une biographie de Belà Bartok (en 1981), puis un premier roman, puis « Les noces barbares » en 1985, pour lequel il obtient le Prix Goncourt.



Son père ne le lui pardonnera jamais. Lui qui pourtant est lauréat du Grand Prix de l’Académie française depuis 1958, jamais ne lui dira ce qu’il pense du roman de son fils, si tant est qu’il l’ait jamais lu … C’est de cette immense incompréhension dont il est question dans ce récit tendre, plein de regrets, d’occasions manquées, d’amour filial – quand même - de la difficulté infinie de vivre dans l’ombre d’un surdoué – sauf pour l’amour paternel – qui continuait à se baigner dans l’eau glacée à plus de 80 ans … et qui succomba à un infarctus le 13 janvier 1992.



Après 23 romans et bien d’autres ouvrages, le fils écrivain reconnu se libère de l’emprise maléfique de son père. C’est un texte émouvant, drôle et sincère … qui me conforte dans l’impression depuis toujours mienne que nous, parents inconscients, exerçons une influence majeure, bonne ou mauvaise, ou les deux à la fois, sur nos enfants. Qu’ils nous pardonnent !






Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La mer et au-delà

L’hommage d’un grand écrivain -marin à une grande navigatrice – écrivaine.



En lisant ce récit, je me suis rappelé que Florence Arthaud méritait le plus profond des respects. Elle fait partie de ces hommes et femmes qui vont jusqu’au bout de leurs rêves, qui ont soif de vivre (intensément) et dont l’esprit de liberté est inaliénable, ce qu’ils payent souvent (toujours) au prix fort.



Par petites touches, Yann Queffélec nous dresse le portrait de cette femme, belle et rebelle, disparue tragiquement en mars 2015 en Argentine suite à un crash entre deux hélicoptères lors du tournage de « Dropped », une émission genre Koh- Lanta pour sportifs français de tous horizons.



Née avec une cuillère en argent dans la bouche, fille d’un grand éditeur sur la place parisienne, Florence Arthaud a toujours fait entendre sa différence. Parmi toutes les valeurs que ses parents lui ont inculquées, elle a choisi la liberté et l’aventure. Elle a choisi la mer.



En mêlant anecdotes personnelles au parcours de vie chaotique de celle qui fut dénommée pour toujours la « fiancée de l’Atlantique », Yann Queffélec nous livre un récit touchant, drôle, léger et tragique. Une très belle écriture.



Vous l’avez évidemment vu sur le petit écran lors d’émissions littéraires, Yann Queffélec est un conteur né. Il est tout de suite identifiable par le timbre de sa voix, profonde, grave, chaude et par son éloquence : il est aussi à l’aise à l’oral qu’à l’écrit.



Alors pour celles et ceux d’entre vous qui sont friands d’aventures et qui aiment les destins exceptionnels, n’hésitez pas à lire ce court récit écrit par un grand écrivain. Si vous ne connaissez pas suffisamment bien Florence Arthaud, découvrez-là à travers la plume de Yann Queffélec, vous ne le regretterez pas.

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Noir animal ou la menace

Roman court mais percutant, Yann Queffélec nous présente Charlie, 10 ans. Des rêves trop grand pour lui, un gamin orphelin voulant juste faire partie d'une famille, malheureusement il n' est pas tombé sur la meilleure. L'auteur rend attachant cet enfant perdu, ce livre traite de grands thèmes tels l'adoption et le racisme. Un ouvrage d'à peine 140 pages qu'on dévore même si l'épilogue est sans doute de trop.
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La mer et au-delà

Je ne connaissais Florence Arthaud que par sa victoire sur la route du rhum en 1990, sa mort tragique en 2015 et par son surnom « La fiancée de l’Atlantique », en bref par sa trace dans les médias mainstream.

c’est avec grand intérêt que j’ai lu ce portait-hommage littéraire qui met en scène de manière intimiste, poétique et sans fard, ce que fut Flo. Son chemin de vie fut marqué par les épreuves, plusieurs « miracles », et très paradoxalement celui d’une rebelle très éduquée, à la fois fidèle à sa famille mais aussi en rupture, féministe et au comportement très mâle-marin. Marin surdouée elle a su s’imposer et mettre toute son énergie pour gagner. Toutes les dimensions de la vie et ses parts de mystères sont abordés de manière sensible et originale.

l’exercice de son écriture, qui a sans doute était fort difficile, Queffelec ne s’étend pas trop là dessus, nous laisse une œuvre à la hauteur de l’hommage à être d’exception et à sa passion : la mer de préférence à l’état brut.
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Les noces barbares

Un récit qui vous marque au fer rouge ! C’est un choc, un cri, le livre le plus poignant que j’aie jamais lu . L’écriture est superbe, on expérimente dans son âme et dans sa chair tout ce que les personnages ressentent , c’est absolument terrible et d’une grande beauté tout à la fois .Quel talent que celui de pouvoir ainsi comprendre et faire vivre avec une telle justesse , une telle profondeur et pareille acuité tous les ressorts psychologiques et émotionnels de ces personnages dysfonctionnels . Malgré tout, malgré l’horreur, l’injustice, l’incompréhension, la douleur, l’auteur réussit aussi l’exploit de faire jaillir une immense tendresse de son récit, la sienne, sans doute, pour cet enfant et sa mère torturés par l’existence, et bien sûr la notre . Chapeau !
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Les noces barbares

Ce livre ne peut laisser indifférent. Comment aimer un enfant issu d'un viol qui dans ses yeux vous rappelle sans cesse l'horreur vécue qui vous a volé votre adolescence (voire même fin d'enfance), voilà l'histoire de Ludo. Dans une époque où avoir un enfant hors mariage est inconcevable, les futurs grand-parents ne peuvent pas le tolérer.



Une lecture qui remue, les premières pages sont d'une violence qui fait monter les larmes. Une vie sans amour, un enfant qui ne peut comprendre puisqu'on ne lui permet pas.

On espère une lueur, une éclaircie dans ce ciel si sombre au-dessus de lui.



Puis j'ai trouvé quelques longueurs dans la deuxième partie.



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Les noces barbares

Le talent narratif de Yann Queffélec est indiscutable, l'écriture est brillante. Mais voilà, je n'ai pas été convaincue : outre que la courte vie de ce pauvre garçon conçu lors du viol sauvage de sa mère est absolument désespérante, il ne m'a pas semblé que l'histoire sonnait tout à fait juste et je suis d'ailleurs bien en peine d'analyser pourquoi. Enfin, je n'y ai pas cru et c'est bien sûr un défaut majeur pour ce type de roman. Sur le même thème, j'ai largement préféré « Mais moi je vous aimais » de Gilbert Cesbron et « le Sagouin » de François Mauriac.
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Osmose

Etrange et un peu décousu, c’est l’impression que j’ai ressentie en début de livre.

Puis les relations entre Pierre, le fils, et Marc, le pseudo père, deviennent plus intenses et plus compréhensibles.

L’atmosphère est oppressante, les liens étouffants. On se sent englué dans la folie de Marc. Pierre et ses émotions sont admirablement décrits.

Ce n’est pas une lecture apaisante et le livre se referme sur un sentiment de mal-être.

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Les noces barbares

« On ne choisit pas toujours dans la vie »

En lisant ce livre, il m’est revenu les paroles d’une chanson de Maxime Le forestier : « On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille….. »

Le moins que l’on puisse dire c’est que Ludo, "l’idiot" dans la bouche de sa mère, n’a pas choisi, mais en plus il a tiré le mauvais lot…

Né dans la souffrance, né d’une souffrance, il a grandi dans la souffrance au milieu d’une famille elle-même en souffrance.

« C’est alors qu’on l’avait enfermé là-haut. Pour ne pas ajouter le meurtre au viol. »

Comment s’étonner ensuite que ce pauvre gosse ne tourne pas mal ? Conçu sans amour, dans la haine, la violence et la terreur par "trois saloperies". Délaissé par une mère qui n’est pas en mesure d’aimer ce gamin qui lui rappelle tant de souffrances, et elle-même rabaissée par une mère et un père plus préoccupés du qu’en dira-t-on, que des états d’âme de Nicole.

Et pourtant, il l’aime tant sa mère. Il la cherche, la recherche.

« Plus le temps passait, plus Nicole évitait son fils, et plus il cherchait à la voir. »

Enfermé dans un grenier, habitant un temps en famille, puis laissé pour un demeuré dans un dépotoir pour gamins dont personne ne veut, il n’aura de cesse de se d’inventer mille et une choses pour qu’enfin l’on s’intéresse à lui, pour être aimé.

Jusqu’au bout j’ai espéré un miracle, jusqu’au bout j’ai espéré tout court. La fin est surprenante, violente, passionnelle.

Le style colle parfaitement à l’histoire. L’écriture est alerte, passionnée, chaotique, percutante. Les personnages ont tous une très forte présence. J’avais de la peine pour Ludo, qui dans un autre milieu, serait devenu quelqu’un d’autre. J’avais quelques indulgence pour Nicole qui n’a pas été aidée comme elle aurait du l’âtre. J’ai détesté ce couple de boulangers, ses parents qui portent une grosse part de responsabilité à ce désastre. Que dire des trois saloperies……si ce n’est qu’ils méritaient la corde pour les pendre…..

Peut-on parler d’un coup de cœur avec un sujet aussi lourd et douloureux ? Le mot est-il bien choisi ? Un livre qui marque, un livre coup de poing.




Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Happy Birthday Sara

happy Birthday Sara Yann Queffelec

Bon autant vous dire que je n'ai pas accroché du tout !

Pourtant Yann Queffelec est un auteur que j'aime car j'avais lu '"noces barbares" "disparue dans la nuit ",

"prends garde au loup" et j'avais beaucoup aimé

Là ce livre nous est parvenue récemment dans mon "hangar aux livres"

(donc j'ai des photos sur mon blog "lirecestvivre.skyrock.com" (excusez pour la pub !! mais bon c'est dit )



Donc le naufrage du paquebot “Estonia” qui sombra la nuit du 28 septembre 1994 en Baltique est réel j'ai fouillé un peu c'est vrai

et cela m'a fait penser au livre de Jules Verne "le Sphinx des glaces" avec l'histoire réelle

de Edgar Poe , Les Aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantucket.



- je savais que le style d'écriture de Yann Queffelec était cool au début pour devenir dynamique ,rapide .

très dur à suivre car la lecture se fait dans les pensées du personnage principal pour revenir dans le réel

- C'est brouillon ici dans ce livre chose que je n'ai pas vu dans les autres

- cela m'a dérangé ,car a un moment je ne savais plus ou j'étais comme Sara d'ailleurs .

Je pensais même qu'elle était dans le coma depuis le début c'est pour dire !!!!!!!

- les autres personnages pas trop attachants mais bon cela c'est l'histoire qui le veut.

Je ne veux pas casser l'auteur j'ai horreur de ça !

La renommé de Queffelec n'est plus a faire ni a critiquer ! mais là il y a dut y avoir un loupé , ou ?

Je ne sais pas dommage, l'histoire était sympa mais quelque chose n'a pas cadré , même à la fin !!

Dur dur ,je me suis dit Fabio lino je crois que tu n'ais plus bon qu'a lire les fables de La Fontaine , encore que dès fois c'est difficile :)

Ou les BD de Achille Talon ! va falloir réagir monsieur Fabio lino!



Enfin quoiqu'il en soit Lisez le en appliquant quelques commandements de Daniel Pennac sur la lecture

vous en saurez choisir un des dix.

Bonne lecture et n'hésitez à me donner des renseignements sur ce que je n'ai pas compris .

Fabiolino
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Les noces barbares

Une fillette est violé par des soldats américains. Un enfant va naître de ce viol et sera rejeté et maltraité par sa mère. On va suivre l'errance de cet enfant et ses retrouvailles avec sa mère. J'ai lu ce livre il y quelques mois et je trouve que l'écriture est superbe et n'a absolument pas vieilli.
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Les noces barbares

Il faut tout l'art de Quéfellec pour nous mener au bout de ce livre. Et il est grand, son art. Une phrase sèche, rude, dépouillée jusqu'à l'os, qui vous marque comme un fer rouge. L'enfant martyrisé pour racheter les crimes des autres ( tiens, çà rappelle quelque chose), la mère victime et bourreau - d'elle même, aussi - une socièté bien pensante et fermée à la compassion. On ferme les fenêtres en lisant ce livre car il vous glace littéralement. Mais qu'il est beau !!
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Les noces barbares

Tout d'abord, je pousse un cri de colère après Gallimard qui ne sait pas faire une 4ème de couverture !

C'est la deuxième fois que cela m'arrive et c'est fort désagréable : l'histoire est entièrement racontée ; il s'agit d'un résumé de toute l'histoire. Cela m'a vraiment gâché mon plaisir du livre !



Mis à part cette erreur de la part de l'éditeur, très jolie plume qu'est Yann Queffélec ; je pense découvrir d'autres livres de cet auteur qui m'a bien plu.

Je suis du coup très contente de participer au défi ABC car il permet de nous faire découvrir des auteurs que nous n'aurions pas l'occasion de rencontrer sans chercher désespéramment un auteur avec un Q !



La force de ce livre est bel et bien les personnages ! On s'y attache tous que ça soit par amour, par pitié, par haine mais on s'y attache... Des personnages qui nous montrent la palette des émotions humaines !



C'est l'histoire de Nicole, une fillette de 13 ans qui tombe enceinte de Ludovic suite à un viol.

Un enfant qui a malheureusement hérité des yeux verts de son père. Elle ne peut pas croiser son regard sans penser à cet homme qui l'a souillée après lui avoir fait mille promesses d'avenir !

Dans les premières pages du livre, nous voyons bien qu'elle est intriguée par cet enfant, qu'elle voudrait l'élever autrement que caché dans le grenier où Ludovic vivait comme un sauvageon. Elle a pitié de lui à certains moments...



Puis, Nicole se marie avec Micho, "un vieux" qui a perdu sa première femme avec qui il a eu Tatav, un garçon qui va s'amuser à taquiner parfois méchamment Ludo.

Elle, si belle ! Elle qui aurait pu trouver un si beau et bon parti... Nicole sombre dans l'alcool pour noyer son chagrin.

Les pages défilent et nous la détestons même si nous avons toutes les raisons du monde de comprendre son malheur....

Mais Ludovic est là ; il n'a demandé à personne de venir au monde... Son malheur à lui rend cette femme détestable.

Il aime sa mère mais comment peut-il aimer convenablement quelqu'un après avoir été élevé 7 ans dans un grenier sans contact humain ? Ludo est donc différent et se retrouve interné chez la cousine de Micho.



Micho est un brave homme ! C'est le personnage au grand coeur du livre ! Tous ses efforts pour aider Ludo et Nicole nous font aimer ce personnage !



On suit leur histoire avec l'espoir que tout va s'arranger pour eux. On espère ardemment que sa vie sera enfin un peu remplie de bonheur jusqu'à la dernière page...



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Prends garde au loup

Sous des allures de mélo Yann Queffelec brosse le tableau d'une obsession amoureuse, celle de Toni pour sa cousine Maï.

Toni vit avec Maï depuis son enfance puisque leurs parents partagent la grande demeure familiale. Elle a deux ans de moins que lui, il l'a bercé, langée, il se sont baignés tout nu ensemble et il a vu sa fente.

A douze ans Toni est profondément bouleversé et angoissé par le décès de sa grand mère, il doit lutter contre ses démons familiers. Souffrant de troubles affectifs entretenus par des parents toxiques il trouve refuge dans la pensée magique et se livre à de cruels rituels. Lors de ses terreurs nocturnes la présence de Maï avec qui il partage sa chambre, le rassure. Oui mais voilà, la gamine grandit et le temps béni du vert paradis des amours enfantines prend fin. Maï s'éloigne sensiblement de son cousin qui l'aime comme un fou et n'a qu'un désir, celui de l'épouser et d'avoir cette fente qui l'obnubile.

Les années ont passées, Toni a dix sept et ne parait pas avoir évolué, il est toujours enfermé dans son obsession. Maï " son jouet, son enfant " a non seulement pris de la distance mais elle lui ment, l'humilie et le torture. Toujours aussi passif, incapable de lui avouer simplement son amour Toni est au comble de la frustration. Il la harcèle, adopte une attitude servile essayant de ce faire apprécier par tous le moyens. Mais surtout il développe une jalousie féroce à l'encontre de son seul ami, Julius, qu'il soupçonne de vouloir séduire sa cousine. Il a l'impression d'avoir deux coeurs, un pour l'amour de MaÏ, l'autre pour la haine de Julius.

La lecture de ce roman n'a pas été des plus agréable, j'ai été tentée de l'abandonner à plusieurs reprises mais me suis forcée à le terminer. L'atmosphère y est glauque et malsaine comme celle du marais que Toni aime sillonner à bord de son chaland. Des vapeurs délétères y flottent , empoisonnant l'air et le lecteur par la même occasion... Quelques lignes très poétiques sur la nature embellissent quand même ce récit.

C'est un roman très sombre qui n'a manifestement pas été écrit pour "faire du bien".
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La mer et au-delà

De la mer, il dit peu mais laisse entendre. Tout comme de Florence Arthaud, la navigatrice au long cours.

Je reconnais à Yann Queffélec un style, une manière de raconter, mais son récit m’a plutôt laissée de glace. L’impression forte que l’auteur parlait à des initiés de la voile, des « voileux », comme il aime les appeler. Bien sûr, le vocabulaire maritime y contribue grandement, mais aussi les apartés abscons, les « inside jokes », de même que la chronologie bousculée compromettant parfois la compréhension du texte.

La mer et au-delà relate un lien d’amitié qui unissait l’auteur à son sujet et ne constitue nullement une biographie conventionnelle. Là se situe ma déception. Peut-être ferais-je mieux de lire les écrits de Florence Arthaud pour en apprendre un peu plus…



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Les noces barbares

Tombant par hasard en parcourant ma bibliothèque sur cette vieille édition folio datant de 1987, je m'avise que je ne l'ai jamais lu et, donc (pourquoi pas ?), je l'embarque. Pourquoi pas maintenant, en effet, même s'il me faut surmonter cette méfiance instinctive des prix Goncourt qui depuis une vingtaine d'années font assez rarement dans la qualité.



Première surprise, c'est fort bien écrit. L'auteur possède une très bonne virtuosité des phrases, des agencements syntaxiques, de la grammaire et du vocabulaire, et tourne sa pensée d'une manière fluide et travaillée. Le plaisir de la lecture, toujours un plus que j'apprécie.



Quant à l'histoire, elle est puissante. Elle a cette force qui font les grands romans et vous entraîne dans un univers affreux et tourmenté. Ça se passe au début des années 60 dans un milieu encore rural, celui d'un village où se côtoient paysans, petits commerçants et artisans. Une mentalité disparue et fort bien mise en scène par Queffélec.



Je vous préviens, on ne rit pas… La fin est logique, on l'attend presque. Ainsi disparaissent les personnages de cette tragédie trop humaine. A lire, si ce n'est déjà fait.





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D'où vient l'amour

Dans un village des Cévennes, pendant la guerre, une histoire d'amour entre une jolie fille de milieu très simple et un fils de famille, sur fond d'occupation, de résistance et de collaboration.



Yann Queffelec est entré dans ma vie de lecteur en 1985, avec Les Noces Barbares. J'avais 17 ans et c'était le premier Goncourt que je lisais juste après sa sortie. J'avais été ébloui. J'ai relu de temps à autre Yann Queffelec pour essayé de retrouver l'écrivain prometteur d'alors et j'ai toujours été déçu. Une fois de plus je suis passé à coté de ce roman que j'ai trouvé compliqué et peu réaliste. La zone sud a été occupée par les allemands à partir de novembre 1942, les premiers maquis cévenol se sont constitués à partir de janvier 43, et la libération de la région est intervenue fin août 44. Dans le roman, Maud rejoint le Vigan occupé en octobre alors que le maquis existe déjà. Donc octobre 42 ne fonctionne pas et elle ne peut rencontrer Samuel qu'à partir d'octobre 43. Son bébé ne peut naitre qu'en juillet 44. Difficile de l'imaginant marchant et parlant quand les allemands arrivent aux Fabrèges. Tout est permis au romancier mais dans un récit un peu confus, les incohérences de dates n'aident pas…



Il y avait la matière pour un solide et beau roman dans D'où vient l'amour. L'écriture n'est pas désagréable, et pourtant le livre ne m'a pas vraiment rejoint. Etais-je donc plus complaisant à 17 ans? Je crains aussi que Yann Queffelec n'ait quitté Gallimard et feu Françoise Verny un peu trop tôt. Dans la famille Queffelec, qui m'est d'ailleurs fort sympathique, je préfère le père, ou la fille...



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D'où vient l'amour

Didi, il peut pas savoir encore. Il peut pas savoir qu'il va naître au milieu de la guerre. De la peur. Et de la résistance aussi.

Il peut pas, tout carapacé au chaud dans le ventre de Maud.



Il ignore que son père est Samuel Poujol, le fils du patron. Tu parles, même Samuel il ignore qu'il va être papa ! Même que Maud elle n'est pas rassurée de lui avouer, content, pas content, c'est vrai qu'il n'est pas facile à déchiffrer, il a ses mystères, le fils à papa.



Des mystères lourds comme la guerre.

Samuel, il se bat aux côtés de son père, il ne se bat pas tant pour les juifs que pour la fierté paternelle.

Et Maud dans tout ça ?

Maud elle est belle comme les terres sauvages où elle a grandi. Elle s'offre sans retenue, sans calculs.



D'où vient l'amour ?

Du ventre peut-être...



Yann Queffelec a gardé toute son habilité à mener les mots comme on mène un voilier, il leur fait subir gros temps et mer d'huile.

Sûr que c'est toujours un plaisir de se laisser embarquer !
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D'où vient l'amour

Un grand coup de cœur pour le dernier livre de Yann Quéffelec. Une histoire de famille , une histoire d'amour, une histoire de femme, une histoire d'enfant. La plus grande partie de l'histoire se déroule dans les années 194... sans précision supplémentaire comme le note volontairement l'auteur. Sur que cela se passe pendant la seconde guerre mondiale dans la région du Vigan, dans le maquis, au pied d'un volcan et de gouffres froids et glissants. Il faut compter cinq heure de marche pour arriver aux Fabrègues où se trouve le Mas des parents de Maud, dix-sept ans. Un lieu isolé que le jeune femme rêve de quitter pour aller à New-York comme l'a fait Michèle Morgan. Le destin de Maud changera du tout au tout dès lors que son regard croisera celui de Samuel, digne descendant des Ateliers Pujol qui font vivre la région. Entre amour contrarié, occupation allemande et résistance, la destinée des uns et des autres se croise, se mêle. On s'aime, on se jalouse, l'époque est à la délation. Il y en aura pour faire des choix courageux, s'engager et sauver des juifs et d'autres choisiront le côté obscur de la milice française et des lettres anonymes. J'ai été happée par cette histoire d'un autre temps, transgénérationnelle, qui se termine par les années Covid. Beaucoup d'émotions en lisant le parcours de Maud, elle est jeune, elle est belle à croquer et ils seront nombreux les loups qui voudront y goûter. Une galerie de personnages éclectiques comme Toï le catalan au grand cœur et aux mains de poupée, Müller le nazi psychopathe, Asteker le SS mélomane mais aussi la tante Rachel, vieille fille réfugiée dans la religion, Maxou le gamin voyeur et bien d'autres encore qui viennent donner au roman un relief particulier nous les rendant inoubliables. Bonne lecture.
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D'où vient l'amour

Il a suffi d’un regard pour que Maud tombe amoureuse. Il est monté aux Fabrègues pour parler à ses parents à qui il a proposé d’embaucher leur fille, dans son usine : les Ateliers Poujol. Elle n’a pas participé à la discussion, elle a observé la scène de loin, mais elle a su qu’elle voulait l’épouser. Le lendemain, elle a appris qu’il s’appelait Samuel. Elle a déclaré à ses parents qu’elle acceptait le poste.





Samuel est le fils de Pierre Poujol, le patron d’une fabrique de sous-vêtements et de pyjamas. Il se croyait laid, mais son physique avantageux lui a été révélé par son succès auprès des ouvrières qu’il invite, en toute discrétion, dans son bungalow. Ou qu’il n’invite plus. Âgé de vingt-deux ans, il enchaîne les aventures. Son père s’inquiète de son comportement et lui demande d’être prudent : il craint d’être dénoncé aux nazis pour un mot, un regard. Nous sommes en 194… et il consacre ses nuits à sauver des Juifs.





Les Ateliers Poujol sont situés en ville, aussi Maud habite chez sa tante, Rachel. Elle a dix-sept ans. Elle est souvent reçue chez Samuel, quand il n’est pas en compagnie des Allemands. « Sûr qu’il m’a tapé dans l’œil, se disait Maud en attendant l’autocar du volcan. Sûr qu’on s’aime et qu’il sera content, lui aussi, drôlement content… » Elle porte son enfant, à qui elle parle dans le bus qui l’emmène chez ses parents pour accoucher. Elle n’a rien dit à personne.





Alors que l’occupant allemand traque le réseau de résistance, appelé G, les rôles de chacun sont troubles et les destins s’emmêlent. Les traîtres ont des visages d’innocents, les alliés ont des allures d’ennemi, les héros ressemblent à des personnes craintives et isolées et certains personnages naviguent d’un groupe à l’autre. La musique adoucit les mœurs, mais elle réveille aussi des pulsions. Après-guerre, des enfants s’accaparent des souvenirs, d’autres essaient de ne pas oublier. Nous tentons de démêler les fils et lorsque arrive la fin, nous comprenons ce qui restait obscur. La pensée qui m’est venue a été : « Tout s’explique. » J’ai compris pour quelle raison des éléments me perturbaient. Et j’ai aimé cette explication. Des émotions m’ont atteinte de manière rétrospective et se sont ajoutées à celles que j’avais ressenties durant ma lecture. J’ai, souvent, eu l’impression que mes sentiments étaient sur un fil et j’ai aimé cette sensation d’équilibre et de vertige.





J’ai beaucoup aimé D’où vient l’amour.




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