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Critiques de Yann Queffélec (628)
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L'homme de ma vie

J'avais oublié que je n'aimais plus Yann Queffelec et que je ne le lirais plus.

Bon, là, il se rattrape un peu.

Il entreprend de parler de son père.

L'homme de sa vie ?

Disons plutôt l'homme qui a un peu pourri sa vie.

Un père à qui il a toujours voué une grande admiration mais de qui il a toujours attendu une parole d'encouragement.

Même quand il a reçu le Goncourt, rien, pas de commentaires.

Depuis petit il se sent moins aimé que ses frères.

Quand il commence à écrire, c'est encore une fois une forme de rejet.

Les seuls mots un peu agréables, c'est quand il appelle son fils « petit vieux ».

Souvent des brimades, du mépris, de l'indifférence.

Henri Queffelec semblait un peu imbu de lui-même.

Il n'a pas laissé beaucoup de place à son fils.

Tous leurs rendez-vous pour tenter de se parler ont été manqués.

Ça n'a pas du être toujours facile pour Yann, et il l'exprime bien dans ce livre.

Ce livre n'est ni un hommage, ni un règlement de compte, c'est un constat plutôt douloureux.
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Tabarly : Une vie

De Yann Queffelec, je n'ai jamais rien lu. Je sais juste qu'il est l'auteur des Noces barbares, prix Goncourt 1985.

D'Eric Tabarly, je ne connais que ces innombrables photos d'un homme au visage buriné, d'un homme taiseux, avare de sa parole. Un solitaire.

Un passage sur les pontons de la cité de la voile à Lorient, une librairie, une couverture ... Partons donc en voyage en compagnie de Queffelec et Tabarly.



@Tabarly, une vie n'est pas à proprement parler une biographie. C'est plutôt une déclaration, celle d'un écrivain amoureux - et connaisseur - de la mer.



Et une déclaration avec la langue magnifique de Queffelec. Où ce dernier, habilement, mêle sa propre vie à celle de Tabarly, dont il a croisé la route plusieurs fois. Parallèle parfois troublant, mais où @Yann Queffélec fait toujours preuve de beaucoup de retenue, de modestie même à l'heure d'évoquer le marin breton et son - ses - bateaux phares : Pen Duick et ses successeurs.



Une déclaration où la mer est toujours là, présente, maîtresse exigeante et parfois cruelle, mais aussi amante et aimante formidable, procurant les plus grands bonheurs à ceux qui la respectent.



Une lecture empreinte d'humilité face à l'immensité de l'océan, une lecture apaisante aussi où fidélité et amitié ne sont pas de vains mots.

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La dégustation

Pas de doute: Le lecteur déguste.

Ma deuxième lecture de Queffelec (Yann), après La menace voici quelques années, me laisse une impression poisseuse et un bouquet de vin menteur.

L'histoire se passe au début des années 70, dans les souvenirs encore présents de l'occupation allemande.

Victime passée et victime future, mère et fille (!!!) sont les deux faces de la sinistre pièce lancée par ce Michel lâche et louchement enrichi. Celui-ci se la joue "affranchi" et lucide, en étant toujours captif d'un passé à demi assumé.

La carte postale est trop chatoyante, comme la côte d'azur que le voyageur regarde de la fenêtre du train. Ce bleu, ces ocres et ces vignes, qui masquent le sordide, les tromperies les magouilles... Et que le vin, si racé soit-il, n'effacera jamais.

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Noir animal ou la menace

Charlie est un enfant de dix ans adopté par un couple de retraités. Il est d’origine zaïroise.

Il subit avec stoïcisme les brimades, voire plus du fils de la famille, Erik, un skinhead pur et dur.

C’est à se demander s’il n’a pas été adopté pour servir d’exutoire à Erik.

63 pages ! Et c’est bien assez tant c’est sombre, déprimant, angoissant.

Il est quand même souvent noir et pessimiste, Yann Queffélec.

La vie est suffisamment dramatique pour certains sans qu’il soit nécessaire de faire des livres aussi glauques. Sans vouloir se voiler la face sur certaines réalités, la lecture doit avant tout demeurer un plaisir, et ce n’est pas le cas ici.

De plus tout est plaqué, serré, condensé, et si le texte avait été plus long, je pense que je l’aurais abandonné avant la fin.

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Les noces barbares

Les noces barbares : un joli terme pour désigner le viol qui préside à la naissance de Ludo. Le viol collectif d'une gamine trop jeune, trop naïve, présidé par le beau soldat américain qui jouait jusqu'alors au parfait prétendant. Traumatisée, stigmatisée par les siens, Nicole ne supportera jamais ce fils qui a les yeux de son père, cette malédiction qui lui rappelle sans cesse l'innommable. Très vite, par amertume, par bêtise, par inconscience, par douleur, par folie, et avec la complicité sordide de ses parents scandalisés, la victime se fait à son tour bourreau.

Ludovic passe la première partie de son enfance dans un grenier, à peine éduqué, brutalisé et ignoré tour à tour par cette femme dont il ne sait rien, qu'il devine essentielle, qu'il épie en secret et qu'il aime malgré tout, autant qu'il la redoute, d'un amour inquiet, éperdu, maladif, absolu. Un amour toujours rebuté, mais qui ne cessera jamais d'espérer, malgré tout - jusqu'à la toute dernière minute.



Le pire, là dedans, n'est même pas le viol - pourtant atroce - mais la mentalité de ces gens-là, qu'on croirait sortis pour le pire d'une chanson de Brel. Mentalité mesquine, étriquée, stupide, tissée de pensées prémâchées, de vérités toutes faites, accrochée bec et ongles au qu'en dira-t-on, vouée à humilier tout élan du coeur, à étouffer toute générosité, à tourner à l'aigre toute sensibilité. De cet état d'esprit, Nicole est victime, tout autant que de son soldat - mais victime cette fois quasi consentante, incapable de remettre en question ce qui achève de la détruire. Avec toutes les circonstances atténuantes du monde, elle devient vite l'une des plus odieuses du lot et le brave homme qu'elle finit par épouser n'échappe pas lui-même à la bêtise ambiante malgré sa gentillesse et ses bonnes intentions.

Rejeté par ce monde, qui en lui refusant son amour et sa reconnaissance l'a épargné en même temps qu'il l'abîme, Ludo possède la grâce maladroite des enfants sauvages. Son innocence excessive, son intelligence jamais débroussaillée font de lui l'image d'un demeuré qu'il n'est pas, mais qu'on l'obligera fatalement à incarner. Dans ce gamin éperdu quêtant l'amour de sa mère, il y a toute la révolte de l'instinct contre la laideur crasse d'une société sans âme. La beauté, bancale et malheureuse mais puissante, de ce qui lutte toujours, sans même comprendre pourquoi ni contre quoi, et finira par se noyer dans ce désir qui le dépasse. Tirer cette beauté là de ce degré de sordide, sans pathos pourtant, par la grâce d'une écriture aussi sensible qu'implacable, est assurément la patte d'un grand auteur - qui pour le coup n'a pas volé son Goncourt.
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Ma première femme

Marc apprend brutalement la mort de sa mère, la veille de passer les épreuves du bac, en répondant au téléphone à la place de son père. Il fait alors un voyage dans le temps passé avec sa mère, dans son enfance et celle de sa sœur. Cathy, la petite sœur aveugle qui lui fait une confiance totale a cependant vu plus de choses que lui, est beaucoup plus réaliste et c’est bien là le problème. Marc, bien voyant n’a jamais voulu admettre la maladie de sa mère, malgré tous les indices. Mais il faut dire que cette dernière n’en a jamais parlé franchement. Abandonnant sa carrière de pianiste célèbre pour s’occuper de ses deux enfants, elle a toujours veillé au bien-être de ceux-ci. Quand elle leur annonçait son départ chez une amie, en réalité elle partait pour la clinique. Alors Marc va se demander s’il connaissait vraiment sa mère, l’amour de sa vie.



J’ai accompagné Marc avec émotion dans son regard lucide sur son déni, voyage indispensable pour faire le deuil de sa mère. Un roman intimiste qui nous en dit bien plus sur l’auteur que tous ses autres romans.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Les noces barbares

Prix Goncourt 1985.

L'histoire de Ludovic, enfant provenu d'un viol de sa mère par une bande d'individus pris par la boisson. . L'enfance cachée de Ludo, son manque d'amour maternel en feront un enfant simple d'esprit , toujours trainé d'un endroit à l'autre. Quelques moments de bonheur tout de même comme quand il est réfugié dans son grenier, puis sur un bateau échoué sur le plage. Roman plein de beaux personnages, Micho, mademoiselle Rakoff, Lise, Amandine et beaucoup d'autres. On respire l'odeur de résine dans les Landes, l'écume , les déferlantes de la mer.
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La puissance des corps

Un gamin se fait enlever sur une plage bretonne. Pour Rémus, son tuteur, c’est Martinat, le magnat de l’entreprise Paneurox, qui se venge. Pour retrouver l’enfant, Rémus engage Onyx, une nénette pas épaisse et un peu étrange. Entre ces deux-là, c’est la guerre à couteaux tirés, d’autant plus que les méthodes de Rémus sont de celles qui mettent Onyx face à ses dégoûts.



Rémus a des relations compliquées avec les femmes, surtout la sienne qui est enceinte et dont l’enfant ne l’intéresse pas. Rude et maladroit, il sait qu’il s’y prend mal. « Les femmes savent tout, mais elles veulent des mots. Tant que les phrases n’ont pas franchi nos lèvres, elles n’existent pas. » (p. 130) Et ces phrases, Rémus ne sait pas les dire.



Onyx est sauvage, toujours la main sur sa lame, toujours dans le combat. « Dire oui, c’était contraire à ses principes. Elle faisait des choses, éventuellement elle agissait, mais dire oui, c’était plier, s’aligner, commencer à demander pardon à quelqu’un qui méritait qu’on lui tranche les nerfs, pour la peine. Dire oui, c’est balancer. Dire oui, c’est perdre et elle était déjà assez perdue comme ça. » (p. 168) Cette indépendance farouche, Onyx la tire d’une enfance que l’on devine âpre et grise. Elle court après sa revanche, après sa vengeance. Ah, si elle pouvait s’illustrer… « C’était mal connaître Onyx qui ne perdait jamais de vue qu’elle était une personne quelconque. Foutue ni bien ni mal, une gueule passe-partout, elle ne pouvait inspirer que des sentiments quelconques à des êtres dépourvus d’intérêt. C’était en fait son unique folie, l’orgueil : un mal qui lui rongeait les sens. Être belle, ô mortels, être belle, ô mortels, comme un rêve de pierre…, pour les voir tous baver, se traîner à ses pieds. » (p. 172)



Voilà un roman bien bordélique ! On passe de la fraude alimentaire de bêtes malades aux coulisses d’un pouvoir présidentiel que l’on découvre plein de trahisons et de mensonges. Il y a aussi cette légère anticipation puisque nous sommes en 2013, le rapt d’un enfant réfugié d’Afghanistan et les relents de mazout d’un cargo que beaucoup voudraient voir finir par le fond. Si Rémus m’a profondément agacée, voire écœurée, j’ai beaucoup aimé le personnage d’Onyx qui m’a un peu rappelé celui de la désormais célèvre Lisbeth Salender de Millenium. Toutefois, je ne garderai pas un souvenir marquant de ce roman, trop éparpillé et parfois inutilement vulgaire.

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La mer et au-delà

Mais qui donc est Florence Arthaud ? Une femme libre, indépendante, obstinée, réfractaire, persévérante, courageuse, déterminée…



Elle et l’eau ne font qu’un. Tous les ans, jeune adolescente en juillet et août, elle faisait du bateau, entendons-nous, du voilier avec son frère ainé Jean-Marie. Ses frères Jean-Marie et Hubert étaient assez libre. Pour elle en tant que fille, les parents étaient plus stricts, dressaient des interdits. Son père, éditeur et passionné de bateau invitait des Tabarly et consorts à diner. Elle entendait les récits des invités et après le repas se retirait dans sa chambre pour lire les récits des navigateurs, bien décidée qu’un jour traverser les océans en solitaire, ce sera elle qui le fera. Elle sera la première femme qui aura gagné la route du rhum en 1990.



Ses parents, l’aimaient, lui voulaient le plus grand bien, prônaient la sécurité, une vie dans le haut de l’échelle sociale mais elle voulait mener une vie de marin, elle admirait les personnes du bas de l’échelle sociale parvenues par elles-mêmes. Elle avait deux « maitres à penser » : d’abord le navigateur Tabarly, ensuite Che Guevara.



Elle connut des épreuves. A dix-sept un accident en voiture qui fait sept tonneaux. Elle est éjectée, hospitalisée deux années et demi, six mois dans le coma, aphasique et amnésique. Le mat de son bateau qui se rompt juste avant la course, elle doit renoncer au départ. Elle est en pleur. Elle part enceinte à une course, elle fait une hémorragie qui la cloue en cabine, deux jours sous pilote automatique pour retrouver des forces. Elle a une bôme qui se rompt en cours de course. Elle perd son frère ainé qui se suicide. Elle tombe à l’eau à vingt kilomètres de la Corse en pleine nuit et lutte contre l’hypothermie durant trois heures avant d’être miraculeusement héliporté…



Florence meurt en Argentine où elle participait à un défi sportif. Deux hélicoptères vont entrer en collision et s’enflammer.



Avant de périr de façon stupide, elle prenait tous les risques pour arriver la première. C’était une gagnante. Son objectif était la première place.



On la disait finie ― son temps étaient passé ― d’autres qu’elle et même des femmes arrivaient à gagner, pourtant dans la vidéo : « Florence Arthaud, un jour, une histoire » on peut voir les innombrables marins skippers qui étaient ses amis qui ne l’oublieront jamais. Florence est morte en 2015 à l’âge de 58 ans.



Je suis époustouflé par tout ce qu’à pu faire Florence Arthaud. Mes regrets, ma grande déception se focalise sur l’auteur Yann Quefféllec, breton, grand skipper. Il ne met pas du tout le combat de Florence en valeur. Il parle trop de lui-même et des courses en général. Les chapitres sont mal agencés et mélange plusieurs thèmes. La chronologie n’est pas respectée.



Il existe une adaptation cinématographique : « Flo » 2023, réalisé par Géraldine Danon. Scénario G Danon et Yann Queffélec. Géraldine Danon est l’épouse du navigateur Philippe Poupon.



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D'où vient l'amour

Nous sommes dans les Cévennes, pendant l'Occupation. Maud, 17 ans, qui vit chichement avec ses parents dans une ferme isolée, sur les pentes d'un volcan, ne rêve que de partir à New York, de devenir célèbre, de porter de belles robes. Elle est embauchée dans l'usine de vers à soie Du Vigan, la ville la plus proche. Elle tombe amoureuse de Samuel, le fils du propriétaire de l'usine, qui va être subjuguée par Maud et abandonner sa vie dissolue. Enceinte, elle accouche d'Eddie, qu'elle abandonne immédiatement aux bons soins de ses parents, partant sans se retourner, rejoindre Samuel. Elle ne le reverra que quatre ans plus tard et n'aura jamais demandé de ses nouvelles.

Ce ne pourrait être qu'une histoire d'amour en temps de guerre, comme la littérature en a tant produites mais avec Yann Queffélec, ce ne peut pas se réduire qu'à cela. C'est aussi le destin entremêlé des parents de Maud, d'un réfugié espagnol, d'un allemand psychopathe et d'un autre mélomane, de la Résistance. C'est aussi la peinture sans concession d'un village de la France profonde avec ses jalousies, ses délations, ses désirs mais aussi ses actes de courage, ses sacrifices.

Bien sûr l'amour est au centre du roman. L'amour maternel, tout d'abord, dont l'enfant se nourrit pour se construire, qu'il recherche désespérément lorsqu'il en a été privé, en manque toute sa vie, une écharde dans le coeur.

L'amour entre un homme et une femme, fait de désir, de tendresse, de moments partagés. L'amour de la nature qui apaise, qui accompagne, qui sert d'écrin au rêve. L'amour de la musique qui fait supporter une vie non choisie, subie.

L'amour, l'auteur nous le fait vivre, sentir , partager par une plume tantôt violente pour décrire les horreurs de l'Occupation, tantôt poétique pour décrire la nature, tantôt empreinte de douceur pour le lien qui s'établit entre un grand-père et son petit fils.

J'ai été, cependant, un peu déroutée par la fin du roman que je ne suis pas sûre d'avoir bien comprise, par le fait également de ne pas savoir ce que sont devenus Maud et Samuel alors qu'ils sont les personnages centraux. J'ai été aussi un peu gênée par le choix d'une mère d'abandonner son enfant tout juste né, qui a failli mourir par manque de lait; le personnage de Maud, passionnément amoureuse à en être entière, égoïste, est assez dérangeant. Petit détail enfin, je m'interroge sur l'objectif de Yann Queffelec, quand il gomme volontairement le dernier chiffre des années (194-), uniquement pour la période de l'Occupation. Je suis preneuse de toute explication.

#Doùvientlamour #NetGalleyFrance
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Les noces barbares

Un roman sombre mais magnifique. L’écriture est fluide, sans complaisance mais tout en pudeur. Les personnages sont bien campés : on les aime, on les déteste mais ils ne m’ont pas laissé indifférente.

Le sujet n’était pas simple : peut-on aimer l’enfant né d’un viol ? Comment peut il se construire ? Comment lui pardonner ?

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Ma première femme

Marc se remémore sa vie d'adolescent qui a vu sa mère quitter ce monde.Sa mère ,pianiste talentueuse ,qui s'étiolait de jours en jours mais essayait de n'en montrer aucun signe .Entouré de son père souvent absent et de sa sœur Cathy ,aveugle ,Marc s'obstine à ne rien voir de la maladie de sa mère .Mis en pension pour préparer son bachot ,il ne revient que les weekends où il retrouve son ami Tim et découvre ses premiers amours.Tiraillé par sa sœur qui aimerait qu'il soit là uniquement pour elle ,Marc préfère s'échapper de cet environnement pesant.Un roman agréable à lire.
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Les noces barbares

J’ai eu un peu le même souci qu’avec Madame Bovary, c’est long avant qu’il ne se passe un peu quelque chose et ça disparaît aussitôt dans un nouveau long moment de vide. Je manque sûrement de patience mais je suis capable d’attendre si quelque chose m’intrigue au début du roman.



J’avais envie de l’aimer ce roman, j’en ai entendu du bien et depuis longtemps, on ne m’en a jamais trop dit, maintenant je comprends pourquoi, c’est un livre contemplatif, qui décrit une époque plus qu’une intrigue.

Comme je n’ai pas tout détesté passons au positif, le personnage de Ludovic est très intéressant, il a un côté poil de carotte et il sert d’éponge pour un peu qui veut passer ses nerfs sur lui et pourtant il persiste dans son but de retrouver sa mère.



Une lecture qui ne me laisse pas insensible mais qui n’a pas su me captiver.
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Les oubliés du vent

Complètement oublié aussi des lecteurs, ce recueil de nouvelles d’ Yann Queffélec paru en 2010.



Aucun avis ni citation, à croire qu’il n’est passé dans aucune main…ce qui serait sans doute mon cas si je n’avais recherché un auteur eu « Q » pour le challenge ABC de l’année.



Pas de quoi crier au miracle non plus. Des nouvelles éphémères car vite lues et vite oubliées, même si la plume de l’auteur est toujours aisée à suivre et agréable à lire. Des personnages décalés, des bouts d’existence…le charme n’a pas vraiment fonctionné.

A vous de tenter si l’occasion se présente.



Moi, j’en ressors surtout satisfaite d’avoir bouclé mon challenge… ;-D

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Happy Birthday Sara

Grosse déception. J'ai trouvé l'ensemble confus et la lecture heurtée. Mais bon, c'est du Queffelec. La lecture n'est pas toujours sans heurts ! La déception provient surtout du décalage brutal entre mes attentes et la réalité.



Mes attentes ?



En faisant allusion dès l'épitaphe de départ au terrible naufrage en mer baltique du paquebot Estonia qui sombra, en moins d'une heure de temps, dans la nuit du 28 septembre 1994, provoquant la mort de 859 passagers sur les 989 à bord, je me suis imaginé que ce roman évoquerait un message, une direction, une opinion, même ténu, en lien avec cet événement. D'autant que, bien que l'enquête officielle ait conclu à un accident, les circonstances de ce naufrage suscitent toujours autant de questionnements et théories du complot diverses, que le débat autour du non renflouage ne cesse par ailleurs d'alimenter.



La réalité ?



J'ai été incapable de cerner les motivations de l'auteur. Simple hommage ? Version d'une de ces théories du complot x ? Hypothèse sur la cause de ce naufrage ? Réhabilitation ? Coïncidence ? Je n'ai pas su démêler ou il voulait en venir. C'est comme s'il avait utilisé des éléments qui font référence aux faits réels, un nom de paquebot (Estonia), un trajet (Tallin et Stockholm), un naufrage, pour créer une fiction lambda sans aucun rapport avec les événements réels. Sauf qu'en choisissant d'y faire référence, il devient difficile d'en faire abstraction.



Je n'aurais pas eu connaissance de ce naufrage, j'aurais certainement abordé cette lecture de manière complètement différente, comme n'importe quelle fiction, en me laissant porter (entrainer?). Et c'est probablement de cette manière qu'il faut l'appréhender. Ne "voir" que l'histoire d'une jeune fille de 18 ans, Sara, qui cherche à comprendre pourquoi son père, le capitaine Oleg Johanson, alors maître de l'Estonia, s'est fait radié de la marine pour avoir pris la décision d'interrompre la croisière et de rebrousser chemin, sans jamais s'en expliquer ; et que son enquête mène, de déconvenues en revirements, vers des révélations & des découvertes lugubres.



Peut être suis-je tout simplement passé à coté de cette histoire ? Je ne sais pas quoi en penser. En tout cas, je n'arrive pas à me départir d'un désagréable arrière gout d'inachèvement. Bien sur, cela n'engage que moi.

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Les noces barbares

Une histoire difficile, triste, celle d'un garçon, Ludovic, en manque d'amour; je ne suis pas sortie indemne de cette lecture. Elle m'a retourné les tripes. La lecture des lettres qu'il adresse à sa mère est quasi insupportable.

Extrêmement touchant.

Pas évident de raconter ce type d'histoire. Yann Quéffelec l'a admirablement fait.
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Les noces barbares

Sur conseils de nombres de mes comparses, et ce malgré mes deux déceptions, j'ai réitéré avec Queffélec et ce roman plus connu que l'on m'a conseillé.



Grand mal m'en a pris, j'ai exécré ce roman comme rarement... C'est sombre, violent et je n'ai pas saisi le sens de tout ça. A quoi bon nous exposer ainsi la torture d'une femme, puis celui de l'enfant qu'elle rejette dans le détail et de manière presque chirurgicale, dénué de toute compassion ? J'ai tenu bon pourtant m'attendant à une finalité, quelque chose mais rien. Ludo malgré les sévices et négligences de sa mère, puis de ses éducateurs prend tout de même le bon chemin, tente de s'en sortir malgré ses failles mais Queffélec ne lui laisse pas une chance...



Je n'ai rien contre les romans sombres, contre les destins tragiques ou sans espoir. Pourtant cette longue énumération de sévices, violences, désamours envers cet enfant m'ont dégouté de cette lecture quand les appels d'affection et l'amour du fils restent désespérément sans réponse, sans même un impact ou une réaction m'ont alourdit la lecture.

La scène la plus violent est pourtant celle d'introduction avec le viol de la jeune Nicole, à la limite de l'insupportable mais je l'ai supporté comprenant bien qu'il avait une raison, qu'il allait justifier la suite du roman et l'expliquer en un sens.... J'aurai aimé pouvoir en dire autant de ce qui est infligé à l'enfant et par la même occasion au lecteur.



Je pense donc en avoir définitivement terminé avec Queffélec. Ce n'est vraiment pas un auteur pour moi.

Même si je reconnais son talent narratif, il le met au service d'un genre qui ne me touche pas, qui me rebute et qui offre un point de vue sur la vie qui ne m'apporte rien et que je trouve vain.
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Les noces barbares

Les noces barbares est un récit dur et révoltant car d'un côté on a un fils cherchant l'amour de sa mère et d'un autre il y a une femme victime d'une agression sexuelle dans sa jeunesse, la marquant à vie et donc, on a bien du mal à lui en vouloir car en une nuit sa vie a été brisée.

Malgré cette histoire douloureuse, nous bouleversant, Yann Queffélec arrive à nous tenir en haleine jusqu'au bout grâce à son écriture poétique et précise avec des dialogues réalistes.

Aussi, la fin est totalement inattendue comme quoi la quatrième de couverture peut être trompeuse mais je n'en dirai pas plus.

Un conseil tout de même avant de commencer cette lecture : ayez le coeur bien accroché.

En conclusion, je ne suis pas sortie indemne de ce roman et c'est une très belle découverte d'un auteur que je n'avais encore jamais lu et je compte bien lire ses autres oeuvres.
Lien : http://univers-des-livres.ov..
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Les noces barbares

Certains livres peuvent faire peur, avant même qu'on les lise ; des romans qu'on ne peut envisager d'entamer parce qu'ils nous paraissent susceptibles de nous ébranler, de nous fragiliser.

C'était le cas pour moi pour Les noces barbares.

Et puis, à un moment précis de ma vie, je me suis dit qu'il pourrait peut-être me faire avancer, au final. Alors je l'ai lu.



Nicole avait à peine quatorze ans lorsqu'elle a été violée par un soldat américain, son béguin d'un bel été, abusée par les camarades de ce dernier, tous aussi enivrés avant leur retour au pays. De cette nuit de cauchemar lui est né un enfant, Ludovic.

L'enfant est rejeté, haï même dès son plus jeune âge par ses proches. Élevé dans un grenier jusqu'à ses 7 ans, négligé de tous, il n'a guère que la grande cousine de sa mère pour venir le voir quand elle le peut, elle qui n'a pas eu d'enfant.

Lorsque sa mère se marie avec Michel, dit Micho, c'est l'éventualité d'un nouveau départ pour Ludo mais il n'en sera malheureusement rien. Celui que la jeune femme appelle l'idiot sera envoyé dans une institution proche d'un asile qui ne sera qu'une étape de plus vers une destinée tragique.



Comme je pouvais m'y attendre, ce roman fait mal, par la violence qui s'y exprime, de toutes ses facettes. Un viol terrible est commis et tout le monde s'entend pour dire qu'elle, Nicole, l'a bien cherché. Depuis les voisins qui l'acoquinent avec les Boches jusqu'à sa propre mère qui la traite de putain, rien ne va permettre à la jeune femme de sortir de son traumatisme. Elle « hérite » d'un enfant, d'un corps étranger dans le sien, si jeune encore. Et c'est ce dernier qui portera le sceau de la faute. Comme ses parents avant elle, elle le méprisera et le maltraitera, l'accusant d'être l'origine de tous ses maux. Victime et bourreau, comme Ludovic à son tour.



Violence physique, violence verbale, rien ne nous est épargné dans ce roman et pourtant, je n'ai pas pu m'en dessaisir, car c'eut été comme lâcher la main de Ludo. L'écriture de Yann Queffélec est troublante, sans fard et lucide, directe et tranchante, poétique aussi. Comment ne pas être bouleversé par cet enfant en manque absolu de mère qu'il idolâtre et qui fantasme tout autant un père dont il ne sait rien ? Comment grandir quand on manque cruellement d'amour ?



Une tragédie comme j'en ai rarement lue. Un roman avec plusieurs niveaux de lecture, tant psychologique que sociétale. Et comme je l'avais anticipé, j'ai pleuré. Mais j'ai appris, aussi.
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Prends garde au loup

Le vocabulaire est soutenu et riche. L'écriture est belle... mais par contre, le texte donne une impression de malaise. Le lecteur est plongé dans un univers de folie, une ambiance malsaine teintée de violence. J'ai lutté pour terminer la lecture du roman, tant l'atmosphère est pesante et glauque, offrant un billet gratuit pour un voyage chez les fous... le narrateur, mais aussi ses parents, sa famille, oncle, tante, cousine, fréquentations... beaucoup trop de sordide...

Mon premier contact avec cet auteur, et un livre qui me laissera un mauvais souvenir malgré le talent de l'écrivain.
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