Quel plaisir de trouver en Jacques Cheissex un lecteur format XXL de
Flaubert !
Malgré son érudition, cet "essai" se fonde sur un rapport personnel de l'auteur avec
Flaubert, qu'il explicite au début de la deuxième partie. Pour redécouvrir tout ce qui pourrait nous avoir échappé à la lecture de
Flaubert, il convoque le ban et l'arrière-ban des écrivains et critiques (inspirés ou non) du xixe et du xxe siècle. Et quel bonheur de redécouvrir des sens à des lectures passées mais dont le sens était resté sous-jacent ou caché et qui soudain, reprennent vie à la lecture de ces beaux textes exigeants mais invitant à l'effort plutôt qu'en prononçant des exclusions. Les pastiches de
Proust, le regard de Breton, l'admiration de
Kafka, les singulières convergences avec J. Joyce, les critiques de
Marthe Robert, la dyslexie de
Sartre (j'ai beau voir, je louche !), les fulgurances de
Nabokov sont passés au peigne fin pour faire sortir ce monument de la littérature du moule et en faire valoir les pépites fondamentales, à l'instar du monolithe de 2001, Odyssée de l'espace.