Lily est un personnage attachant malgré son utopisme et de rares jugements. Au fil des pages, elle sème gentillesse et positivité, ce qui ravit le lecteur qui s'évapore pour quelques temps de la société actuelle où la compétition prime. Malheureusement, cette aura est masquée par le personnage d'Augustin qui prend vite le dessus et dont le comportement refroidit le liseur. À 10 ans, le jeune garçon manque de considération pour ses parents et particulièrement pour son père. Il a la critique facile, un langage déplaisant et des réflexions dérangeantes dont certaines flirtent avec une légère grossophobie (ex. : À ce rythme, il allait finir obèse. […]. Un père employé de banque et en surpoids, ce serait la totale. […] il n'était plus le même, et c'était pas seulement par rapport aux kilos qu'il avait pris). Il est difficile de l'apprécier.
Le fond du récit, composé des réflexions des protagonistes, est assez caricatural car parsemé de stéréotypes. À vouloir parfaire le monde, le livre devient donneur de leçons, voire injuste à l'égard de certaines catégories de personnes.
Pour desservir tout cela, l'auteure semble avoir mis le paquet pour plaire aux enfants notamment dans les références utilisées et en utilisant un langage parfois grossier. Elle abuse également de vocabulaire « pipi-caca » (ex. Description d'une tartine de Nutella lors de l'entraînement de Lily pour devenir méchante : on dirait un caca d'oiseau, on dirait la bouse d'une vache qui ferait une méga gastro-entérite avec, sur les côtés, du crottin et de la pisse d'âne bien puante, on dirait que quelqu'un a chi…, etc.). le vocabulaire, comprenant les mots raturés par Augustin et son cousin dans leur carnet, embarrasse d'autant plus qu'il est utilisé pour un jeune lectorat.
Malgré une trame qui part d'un bon sentiment ainsi qu'une prise de conscience qui se veut noble, le fond et la forme laissent sceptique.
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