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Alice au royaume de Joker tome 3 sur 7
EAN : 9782355927485
180 pages
Editions Ki-oon (23/04/2015)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Jusqu'à l'arrivée du Joker et de son mystérieux cirque. Si Alice ne sait trop que penser de ce nouveau venu, les habitants de Wonderland semblent inquiets : le retour du Joker marque le début d'une période de faux-semblants qui pourrait bien être fatale à la jeune fille... Qui est le Joker, et quel est ce mystérieux jeu qu'il compte imposer à Alice ?
Choisissez soigneusement vos cartes et suivez Alice dans une partie des plus périlleuses au royaume de Joker ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Etoiles Norabénistes : ******

Joker No Kuni No Alice - Circus To Usotsuki Game
Traduction : Géraldine Oudin
Adaptation Graphique : Clair Obscur

ISBN : 9782355927485

OUI, ALORS, QUESTION SPOILERS, ÇA NE DEVRAIT PAS S'AMELIORER D'ICI L'EQUINOXE DU PRINTEMPS ... DESOLEE ... ;o)

Et nous voici au tome III du "Cycle de Joker", un volume où se précisent bien des choses. Comme nous avions déjà cherché à le démontrer (l'expression est bien pédante et merci de nous la pardonner), la sexualité, la sensualité et l'érotisme sont terriblement présents dans les cycles d'Alice imaginés par l'éditeur Quin Rose. Il arrive, bien sûr, que ces thèmes primordiaux rentrent parfois dans l'ombre afin de permettre à l'action elle-même d'avancer sans que le lecteur s'en trouve trop distrait mais ils reviennent assez vite envahir le premier plan.

Aussi, dans le troisième tome d'"Alice au Royaume de Joker", l'occasion nous est-elle fournie de revoir certains points :

1) d'abord, et l'attitude du Chapelier est là pour le confirmer, Alice devra bientôt choisir de faire le grand saut charnel. Et avec ce partenaire-là et pas un autre. Pour un homme de ce genre, capable, comme il le dit lui-même - comment pourrait-il être plus clair ? - de "prendre par force" ce qui lui plaît mais se refuse à lui, il faut admettre que, en dépit notamment du long intermède du "Cycle de Trèfle" où le Chat du Cheshire nous semblait devenir l'amant d'Alice, le Chef de la Pègre de Wonderland s'est montré - et continue à se montrer - sur ce point d'une patience exemplaire. Ce qui signifie, n'importe quelle femme le sait, que, même s'il éprouve l'un de ses plus grands plaisirs à jouer au chat et à la souris avec elle, il ressent surtout pour la jeune fille un sentiment sincère et qu'il ne la considère pas comme un simple objet sexuel - cela bien qu'une autre des plus extraordinaires jouissances qu'il puisse là encore éprouver dans leur histoire est de proclamer bien haut et bien fort le contraire dès qu'Alice est à portée de voix. La scène finale du volume, répondant aux pages en couleur du début, montre d'ailleurs que, poussé à bout par les habituelles provocations (dont certaines sont innocentes et d'autres, beaucoup moins) de la jeune fille, Blood Dupré est ici bien près de passer à l'acte sans autre forme de procès. Il faut dire que l'idée que Goround bénéficie des faveurs de la jeune fille l'a fait sortir de ses gonds - alors que, en fait, Alice ne s'est rendue au Parc d'Attractions que pour respecter la parole qu'elle avait donnée au duc - puisque Goround est bel et bien duc - d'aller écouter le nouveau morceau de musique qu'il venait de composer.

Peut-être le Temps n'est-il pas le seul responsable du désir de plus en plus violent affiché par Blood. Dans le "Cycle du Joker", la tension monte de manière générale Lui-même - et il le sait - devra tôt ou tard affronter Joker et son partenaire et, pour ce faire, contrevenir certainement aux sacro-saintes règles de Wonderland. Ce qui ne saurait le déranger outre mesure (ne l'a-t-il pas déjà fait ?) sauf que là, on s'en doute, il va lui falloir frapper un grand coup, comparable à celui accompli lorsque, jadis, il libéra le Lièvre de Mars. Tous ceux d'ailleurs qui observent la lutte larvée, mais souriante, entre Alice et Joker le Directeur de Cirque se doutent bien que le coup final, quel que soit celui qui l'assènera, sera d'une violence jusque là jamais vue.

2) révélations aussi du côté du Lapin Blanc. Révélations parmi lesquelles se perd peut-être cette phrase cependant décisive où il explique que, avant l'époque de Wonderland, Alice a pris soin de lui. Cette phrase, capitale, répétons-le, ne signifierait-elle pas que, jadis, le Lapin Blanc était la peluche préférée d'Alice ? L'exclusivité qui lie tout enfant à son jouet favori - et qui ne disparaît pas fatalement à l'âge adulte - est un lien que nous connaissons tous pour l'avoir expérimenté. Qui parmi nous n'a pas conservé - et avec un soin inhabituel - sa vieille peluche, toute rapetassée et devenue bancale ou manchote au cours des années, bien au chaud dans un tiroir ou une boîte douillettement arrangés ? Cette peluche - parfois cette poupée - c'est bien plus qu'un jouet : c'est une part de nous-même et de notre enfance, bonne ou mauvaise, celui ou celle qui nous a toujours consolé et protégé ...

A sa façon, il l'a dit mais dans le tome précédent, Peter White, Premier ministre en fonction de la Reine de Coeur, est lui aussi résolu à enfreindre toutes les règles pour qu'Alice soit heureuse. Et même s'il eût souhaité qu'elle le fût dans ses bras, si elle opte en définitive pour ceux du Chapelier, qu'importe si celui-ci lui donne ce dont elle a besoin plus que tout : amour et protection ?

En outre, le lien "enfantin" unissant Alice et le Lapin Blanc possède une pureté (qui explique peut-être la peur de Peter de voir "son" Alice contaminée par les microbes d'autrui, y compris par les siens propres) qui leur interdit, à tous deux, tout rapport sexuel. Cet amour exceptionnel doit rester platonique : sinon, il gâcherait - il tuerait - le passé.

3) pour Nightmare, c'est son mode de vie, puisqu'il assume deux rôles, démon des Cauchemars dans les songes et Dirigeant caractériel du Royaume de Trèfle au quotidien, qui semble lui interdire de passer à l'acte. Au fur et à mesure que nous avançons dans la saga, le narghilé dont on ne sait trop ce qu'il tire comme réconfort, apparaît de plus en plus souvent entre ses mains, en tout cas quand il ondoie dans son seul vrai royaume, celui des Songes et des Cauchemars. Or, nul n'ignore que les drogues, bien que certaines, dans certaines proportions également, aiguisent les possibilités intellectuelles, n'apportent à long terme à la sexualité qu'une immense frustration. Nous ne saurons jamais si la maladie de Nightmare - qui ressemble étrangement à la tuberculose et qui, s'il s'agit bien de celle-là, devrait au contraire le pousser à s'intéresser plus au sexe - rend Nightmare impuissant. En revanche, nous savons qu'il souffre d'une déviance : le voyeurisme, issu de sa soif de contrôle. Allié à cette déviance, l'apaisement que lui apporte ce qu'il fume place notre personnage, c'est sûr et certain, au-dessus de toute sexualité banale. de plus, il a le tempérament d'un authentique joueur d'échecs et son désir de tout contrôler, si pathologique qu'il puisse paraître, en fait l'un des personnages les plus puissants de chaque partie, parfaitement capable, s'il s'y autorise, de briser lui aussi les règles sur lesquelles il est chargé de veiller. Jusque là d'ailleurs, combien de personnages, Joker y compris, ont-ils fait quelques écarts ?

4) se profile ensuite la silhouette d'Ace qui, nous le savons depuis longtemps, tient lui aussi plusieurs rôles : en principe Chevalier de Coeur et donc au service de Vivaldi, il tue et récupère les montres pour l'Horloger (dans le volume III, une scène, brève mais très parlante, nous fait découvrir que Monrey, quoi qu'il en pense, ne bronche pas devant le plaisir de tuer qui anime Ace, tout son intérêt se portant sur la montre "qu'il ne faut pas abîmer") et, nous l'avons deviné depuis déjà pas mal de temps, il est aussi ce Bourreau dont, jusqu'à ce Cycle, ni Alice, ni le lecteur n'avaient entendu parler - d'où, peut-être, la ressemblance physique qu'il partage avec les deux Jokers.

Singulièrement ambigu face à Alice, qui l'attire et qu'il cherche tout autant à fuir, Ace l'aime avant tout quand elle est comme lui, c'est-à-dire "perdue." Mais, dans ce volume, il va très loin dans l'ambiguïté puisque, au moment où Joker, le Directeur du Cirque, est parvenu à attirer Alice dans la Prison et est sur le point de la faire "basculer" - mais dans quoi ? - Ace intervient et, expédiant son épée en direction de Joker, rétablit la réalité, c'est-à-dire la fameuse clairière dans la Forêt des Portes où le Cirque a monté son chapiteau. La tension est alors palpable entre les deux hommes qui s'accusent, à mots couverts, d'avoir mutuellement "triché." le plus étrange, c'est qu'Ace ne peut ignorer que Joker est immortel. Par conséquent, la seule explication de son geste était d'enlever Alice de la mauvaise passe où elle se trouvait. de son côté, Joker ne comprend pas les raisons qui ont motivé l'acte du Chevalier de Coeur. Leur allié selon les règles du jeu, à lui comme au Joker-Gardien, pourquoi le Bourreau a-t-il agi ainsi ? Pour avoir le plaisir de tuer Alice ? Ou pour se la réserver ? Si cette dernière question est la bonne, cela impliquerait, ce que découvre Joker alors que le lecteur, lui, le sait depuis le "Cycle de Coeur", qu'Ace l'Insensible éprouve pour la jeune fille certains sentiments qui ne devraient pas être et viennent brouiller encore plus les cartes de cette partie ...

5) enfin, si l'on excepte le cas du Lapin Blanc, plus masochiste qu'autre chose, le sadisme, qui plantait déjà ses griffes solides un peu partout dans les deux Cycles précédents, se déploie ici sans aucun complexe avec ni plus ni moins que le Joker du Cirque et son homologue, le Joker-Gardien. Ce dernier affiche d'ailleurs la panoplie intégrale d'une certaine forme de sadisme sexuel. Quand Peter White, réfléchissant à son projet d'enfreindre les règles, pense : "Je ne peux tout de même pas la laisser à ces deux individus ...", le lecteur soupçonneux ou averti n'a guère de mal à s'imaginer que, pour les Jokers, eux aussi mis pour la première fois en présence d'une authentique Etrangère, mignonne de surcroît et peu décidée à se laisser faire, la tentation serait grande non de la transformer en jouet et de "la ranger dans sa boîte" mais d'en faire une esclave docile. le Joker-Gardien admet d'ailleurs, en toute honnêteté mais quand il est seul avec son collègue, que, techniquement, la présence d'Alice n'enfreint pas les règles. C'est pourtant bien au nom de ces règles qu'elle n'enfreint pas qu'ils veulent l'attirer à la prison et l'y enfermer !

Une façon pour eux de conserver Alice la Perturbatrice pour leur jouissance exclusive ? Mais pourquoi perturbe-t-elle, en fait ? Parce qu'elle semble séduire tous les acteurs masculins - et Vivaldi elle-même ! Dans une série inspirée par un jeu dit "de drague", Alice se comporte de façon très normale. Et il semble bien que, de temps à autre, tant le Joker du Cirque que son alter ego, beaucoup plus brutal en apparence, de la Prison, soient touchés par sa douceur ...

Nous qui assistons depuis tant de pages aux diverses questions que pose la personnalité d'Alice à des hommes aussi différents qu'un Blood Dupré et un Julius Monrey - lequel est visiblement torturé, dans ce volume, à l'idée qu'il pourrait également être tenté d'enfreindre les règles, à tout le moins de détourner la tête lorsque quelqu'un s'en chargerait , afin de sauver Alice des griffes d'un Bourreau qu'il connaît mieux que personne - sommes à même de deviner les problèmes que fait naître chez les Jokers l'attitude de l'Etrangère. Irritation d'abord, puis étonnement, enfin fascination et plus encore excitation, désir de voir, de regarder, de toucher - de posséder dans tous les sens du terme - et surtout de conserver jalousement, tel Harpagon sa chère cassette.

En d'autres termes, cette partie, entamée pour mettre fin à une incohérence, ne fait, au contraire, qu'amener celle-ci sous la lumière crue de tous les projecteurs de Wonderland, et la complique encore des sentiments contradictoires que commencent à éprouver les deux Jokers envers leur victime désignée. L'ambiance se fait de plus en plus pesante à chaque page et l'idée qu'un Complot qui ne dit pas son nom se monte, de façon plus ou moins tacite, entre les Acteurs (et les Sans-Visages à leur service) pour qu'Alice respecte le choix qu'elle a fait, c'est-à-dire rester dans LEUR monde, se dégage avec une netteté qui saute aux yeux. Un Complot pour lequel les Acteurs sont prêts à tout. Absolument à tout, de l'acte le plus sensé à l'acte le plus fou.

Comme vous pourrez le constater dans les quatre tomes suivants ... A bientôt ! ;o)
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Alice continue son immersion dans Wonderland et s'adapte aux nouvelles règles imposées par le cirque de Joker.
Cependant, Alice se retrouve propulsée dans une prison, où le souvenir de sa soeur Lorina l'attend... pourquoi ? que fait-elle en prison ?
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
[...]
A L'ANGLE SUPERIEUR DROIT, ENCART SUR DES ETAGERES COUVERTES DE LIVRES.

BLOOD (hors-cadre et rappelant à l'ordre son interlocutrice - Même s'il a été à deux doigts de la violenter quelques minutes plus tôt, il a recouvré, lui aussi, son ton habituel) : Eh, un peu de respect !

ALICE (hors-cadre et faisant mine de s'offusquer de la sottise qui, laisse-t-elle entendre, afflige son interlocuteur, lequel n'a pas saisi la profondeur de sa pensée) : C'est un compliment !

GROS PLAN SUR SON VISAGE, CETTE FOIS SOURIANT, AU-DESSUS DE LA BANQUETTE.

ALICE (redevenant la petite fille qu'elle aime tellement à être avec le Chapelier) : Eh, eh, quand je parle avec toi, je me trouve trop sérieuse ...

ELLE S'EST RETOURNEE SUR LE DIVAN, LES MAINS CROISEES SUR SON TABLIER, SÛRE ET CERTAINE QUE LE CHAPELIER NE SAURA PAS RESISTER A LA TENTATION. DE FAIT, UN GROS POINT D'INTERROGATION SE FORME DERRIERE ELLE.

BLOOD (hors-cadre et acceptant finalement de rentrer dans le jeu) : Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

ALICE (de son air "sage-comme-une-image") : Tu m'insupportes, mais je t'envie quand même un peu ...

LE SILENCE SE PROLONGE UN TEMPS SOUS LA FORME D'UNE BULLE CONTENANT : "..." PLAN HORIZONTAL SUR UN CHAPELIER APAISE ET ADOSSE DERRIERE LA BANQUETTE TANDIS QU'ALICE RECHERCHE SA TASSE DE THE : LES EMOTIONS DONNENT SOIF.

ALICE (sa tasse à la main et avouant) : Si j'étais comme toi, je n'aurais sans doute pas de regrets !

BLOOD (savourant la sensation d'apaisement qui est désormais la sienne) : Tu crois ça ?

GROS PLAN SUR LE VISAGE ETONNE D'ALICE. ELLE EST CADREE AUX EPAULES ET TIENT TOUJOURS SA TASSE ENTRE LES MAINS. DERRIERE ELLE, LES MURS COUVERTS D'ETAGERES ET LE HAUT DE LA BANQUETTE DERRIERE LAQUELLE SE TIENT TOUJOURS LE CHAPELIER.

ALICE (se demandant s'il se moque d'elle) : Tu en as ? Toi ?!

BLOOD (hors-cadre, ton d'évidence) : Non, vu que je pense que ça ne sert à rien ...

RETOUR EN GROS PLAN SUR LE VISAGE D'ALICE QUI SOURIT.

ALICE (un peu ironique à son tour) : Ton sens du tact m'étonnera toujours ...

ELLE PORTE SA TASSE A SES LEVRES. ELLE EST CADREE DE PROFIL, A LA TAILLE.

ALICE (d'un ton un peu songeur) : Rassure-toi ... Je n'ai aucune envie de te ressembler ... Mais j'aimerais ne pas avoir de regrets !

NOUVEAU PLAN. LE CHAPELIER N'A PAS CHANGE DE PLACE, DERRIERE LA BANQUETTE. ON COMPREND QUE, DE L'AUTRE CÔTE, ALICE S'EST RASSISE.

ALICE (d'un ton tranquille et probablement toujours aussi inconsciente que le Chapelier n'avait pas mémorisé la promesse faite à Goround - sinon, c'est, comme le dit Ace, une vraie "petite peste" mais avouons qu'elle a quelques excusees...) : Et sache que si j'étais en route pour le Parc d'Attractions, c'était pour honorer la promesse faite à Hallowe'en ... Sauf que Dee et Dum m'en ont empêchée !

BLOOD (même si l'on ne voit pas ses yeux, on comprend qu'il se rappelle maintenant le gage donné à Goround par Alice - et, du même coup, il réalise qu'il était prêt à user de forts mauvais procédés à son encontre alors que, finalement, elle n'était en rien fautive - D'un ton faussement naturel et qui s'essaie là encore au sarcasme pour dissimuler peut-être une certaine gêne - ou ce qui, chez lui, y ressemble le plus) : Je comprends que tu ne te sois pas fait prier ! ... (N'oubliant pas de prêcher pour sa chapelle personnelle) : Si j'étais toi, je n'irais pas !

GROS PLAN SUR LA TASSE QU'ALICE VIENT DE TERMINER.

ALICE (hors-cadre et logique) : Il faut bien commencer quelque part, non ?

LE DESSINATEUR ETIRE LE PLAN ET NOUS OFFRE, UNE FOIS DE PLUS, UN MERVEILLEUX PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE, TOUTE SOURIANTE ET LA TÊTE A DEMI TOURNEE VERS LE CHAPELIER.

ALICE (avec une douceur touchante) : Je dois accepter les règles à ma façon ...

PLAN RAPPROCHE SUR SON VISAGE ETONNE ET QUI QUEMANDE, C'EST TRES CLAIR, L'ACCORD DU CHAPELIER.

ALICE (d'abord interloquée) : ! ... (Cette fois-ci têtue) : C'est déjà un progrès, non ?


DEVANT LE SILENCE DU CHAPELIER, ELLE SE RETOURNE. GROS PLAN SUR SON VISAGE, D'ABORD DANS UN ENCART, PUIS DANS UN CADRE PLUS LARGE. ELLE CONTINUE A QUEMANDER ET IL LA FAIT ATTENDRE PAR PUR PLAISIR.

ALICE (hésitante mais rassurée avant même qu'il ait parlé) : Tu crois ... que je suis plus positive qu'avant ?

PLAN EN CONTRE-PLONGEE. LE CHAPELIER, ADOSSE A LA BANQUETTE, ASSIS SUR LE SOL, SOURIT, MONTRANT SON PROFIL DROIT. ALICE S'EST RETOURNEE, PREFERANT SEMBLE-T-IL CONTEMPLER LA TABLE. ELLE SOURIT AUSSI.

BLOOD (sincère et ayant pratiquement recouvré sa nonchalance habituelle) : Je ne sais pas si tu es plus positive ... Mais tu t'es endurcie !

ALICE (sans le regarder mais très heureuse de cette appréciation parce que, justement, c'est lui qui la lui donne et qu'elle sent bien qu'il ne lui ment pas) : Tu as raison ... Si tu m'avais parlé comme ça il y a quelque temps, je ne sais pas si j'aurais été aussi calme ! ... (Dans un petit encart où l'on distingue une fossette sur son visage) : Oui, c'est sûr que je suis prête à tout entendre maintenant ... [...]
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[...] ... PLAN SUR LA JEUNE FILLE, CADREE A LA TAILLE. ELLE SOURIT GENTIMENT.

NIGHTMARE (hors cadre et un peu ennuyé d'avoir dérapé) : Désolé, je ne voulais pas ...

ALICE (avec douceur) : Ce n'est rien ... Pour vous, personne n'est irremplaçable ... (Gros plan sur la pipe de Nightmare et la fumée qui en sort) : Seulement, moi, je n'arrive pas à penser comme ça !

PLAN SOUVENIR DU CHAPELIER ET DE LA JEUNE FILLE SE PROMENANT CÔTE A CÔTE.

ALICE (hors cadre mais l'on sent combien elle tient à ce souvenir-là et, du coup, à celui qui le partage avec elle) : Blood est mon ami ... (Avec une sorte de défi qui laisserait et le Chapelier et le duo des Jokers également pantois) : Du moins, je le considère comme tel !

LE DEMON DES CAUCHEMARS, LE VISAGE NONCHALAMMENT POSE SUR SA MAIN DROITE. IL FLOTTE EN AFFECTANT UN AIR VAGUE MAIS N'EN ECOUTE PAS MOINS AVEC LA PLUS VIVE ATTENTION.

ALICE (hors cadre et d'une voix dont on imagine sans peine le ton à la fois doux et presque tendre - On admirera au passage, même s'il est inconscient, son art de l'euphémisme pour désigner ses sentiments réels envers le Chapelier) : Je suis encore parfois mal à l'aise en sa présence mais je ne le déteste pas ...

NIGHTMARE (certes, il est d'accord mais lui, au contraire, ne mâche pas ses mots) : Mieux vaut ne pas se le mettre à dos, c'est sûr ... Sauf que j'ai peur qu'il finisse par abuser de toi un jour ou l'autre ...

RETOUR SUR ALICE, TOUJOURS A GENOUX, LES DEUX MAINS PRESSEES SUR SON TABLIER ET LES YEUX BAISSES.

ALICE (et le ton est catégorique) : Ne t'inquiète pas ... Ce n'est pas un gentleman mais il n'agirait jamais de la sorte ...

PLAN SUR ALICE, REDRESSEE SUR SES GENOUX ET LES MAINS DERRIERE LE DOS TANDIS QUE NIGHTMARE, QU'ON VOIT DE DOS, LA CONSIDERE SANS DOUTE AVEC UN MELANGE DE RESIGNATION ET D'AMUSEMENT.

ALICE (persuadée de ce qu'elle énonce à moins qu'elle ne cherche à se persuader elle-même bien plus que son compagnon) : Il s'intéresse à moi parce que je suis différente, c'est tout ...

NIGHTMARE (il tient le narghilé dans sa main gauche et on croit le voir sourire) : Ton optimisme m'étonnera toujours ...

GROS PLAN SUR LE VISAGE D'ALICE, SOURIANTE MAIS UN PEU CRISPEE. ELLE SAIT QU'ELLE SE MENT A ELLE-MÊME ET QUE LE DEMON DES CAUCHEMARS A RENONCE A LA DISSUADER D'EDULCORER SES PAROLES LORSQU'ELLE EVOQUE LES SENTIMENTS QU'ELLE EPROUVE POUR BLOOD DUPRE.

ALICE (d'un ton qu'elle souhaite définitif) : Désolée, on ne se refait pas ...

PLAN ELOIGNE SUR LES DEUX PERSONNAGES. CETTE FOIS, LA JEUNE FILLE EST DEBOUT DEVANT UN DEMON DES CAUCHEMARS TOUJOURS MOLLEMENT ALLONGE SUR ... RIEN.

NIGHTMARE (et son conseil montre qu'il a tout de même, lui aussi, sa petite expérience) : Reste prudente malgré tout ... Tu as beau lui plaire, il est imprévisible ...

ALICE (un peu énervée, peut-être) : Ça va, je ne suis pas une gamine !

ON REVIENT SUR ELLE, CADREE AUX EPAULES ET DE FACE.

NIGHTMARE (hors cadre) : Tu ne vas pas tarder à te réveiller ...

ALICE (étonnée en dépit de l'habitude qu'elle a désormais de Wonderland - On sent qu'elle regrette que le temps ait passé si vite) : Déjà ? Décidément, le temps ne s'écoule pas comme dans la réalité, ici !

DANS UNE CASE GRISE DE LAQUELLE ALICE A DEJA DISPARU, LE DEMON DES CAUCHEMARS, LUI AUSSI, SE MET EN MARCHE, LES MAINS DANS LES POCHES.

NIGHTMARE (à celle qui ne peut plus le voir mais peut encore l'entendre) : A bientôt, de l'autre côté !

PLAN RAPPROCHE SUR LE PROFIL GAUCHE DE NIGHTMARE. UNE BULLE NOIRE SE FORME DERRIERE LUI. SES BORDS SONT DENTELES. EFFILOCHES, VOIRE POINTUS.

LA VOIX DANS LA BULLE (impatiente, proche de la colère) : Ne la protège pas tant ! (On passe sur l'autre moitié du visage de Nightmare et la voix continue, lourde de menaces) : Tu ne veux tout de même pas enfreindre les règles, si ?

NIGHTMARE (qui ne paraît guère impressionné, le ton cassant) : Les rêves sont mon territoire ... Tu n'as pas le droit d'intervenir ...

CASE ASSEZ OMBREE OU NIGHTMARE, CADRE AUX EPAULES, AFFICHE UN AIR IMPASSIBLE. ET PUIS LA BULLE NOIRE, PRES DE SON OREILLE GAUCHE, AVEC SES BORDS POINTUS.

LA VOIX DANS LA BULLE (railleuse, admirative et ... quelque peu rageuse aussi) : Tu as la tête dure, démon ! ... [...]
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[...] ... GROS PLAN SUR LA POUPEE CENSEE REPRESENTER ALICE, BRISEE SUR LES DALLES DE LA PRISON. SUR LA GAUCHE, CASE OU L'ON VOIT EN PLAN RAPPROCHE LA JUPE D'ALICE - DE LA VRAIE SANS DOUTE - ET OU L'ON ENTEND UN "VLAN" DEFINITIF, SANS DOUTE PROVOQUE PAR LE CHAPELIER OU LE LAPIN BLANC. PLAN HORIZONTAL SUR LES DEUX JOKERS, CADRES A Mi-EPAULES. LE DIRECTEUR DU CIRQUE EST A DROITE, LE GARDIEN UN PEU EN RETRAIT, A GAUCHE. TOUT AU BOUT, UNE CELLULE VIDE.

JOKER (qui n'en croit pas ses yeux devant la violence de la réaction provoquée) : Eh, doucement !

JOKER-GARDIEN (d'un ton écœuré et évoquant celui qui vient d'empêcher Alice de basculer à nouveau dans leur monde) : Pff... Pourquoi faut-il qu'il nous mette toujours des bâtons dans les roues ?!

RETOUR SUR LE JOKER DU CIRQUE, LA MAIN SOUS LE MENTON ET UN SOURIRE LEGER AUX LEVRES.

JOKER (ton presque rêveur - les bulles sont translucides) : Personne ne peut résister au charme de l'Etrangère ... Ça m'amuse assez de les voir tous lui courir après !

PLAN RAPPROCHE SUR LE PROFIL GAUCHE DU JOKER-GARDIEN.

JOKER-GARDIEN (maussade) : Pas moi ... Je n'ai pas que ça à faire ...

JOKER (hors cadre et revenant à la réalité - enfin, à la sienne) : Tu as raison ... Ça ne nous facilite pas la tâche !

DEUX PETITES CASES L'UNE SOUS L'AUTRE. DANS CELLE DU HAUT, LA TÊTE DE LA POUPEE. DANS CELLE DU BAS, LE CORPS DE LA POUPEE ET L'UN DE SES BRAS.

JOKER (hors cadre et dans une bulle translucide - Le ton est énigmatique mais on peut y discerner une menace) : Il va falloir penser à ranger les jouets dans leur boîte ...

PLAN SUR LE LAPIN BLANC, CADRE A LA TAILLE, LES MAINS CROISEES SUR LE CœUR, LES YEUX CLOS, LE VISAGE APAISE. AINSI COMMENCE LE CHAPITRE HUIT.

PLAN RAPPROCHE SUR L'OEIL DROIT D'ALICE FIXANT UN VISAGE QUI NE PEUT ÊTRE QUE CELUI DU CHAPELIER. GROS PLAN SUR LE CHAPELIER ET ALICE SE RAPPROCHANT POUR ECHANGER UN BAISER. EN DESSOUS, CASE DUPLIQUEE OU LE PLAN EST PLUS RAPPROCHE ET OU LE TEMPS SEMBLE SE FIGER. LE LECTEUR COMPREND QUE C'EST CETTE MANOEUVRE DU CHAPELIER QUI A FAIT ECHEC AUX JOKERS.

RETOUR SUR LE PROFIL GAUCHE DU CHAPELIER.

BLOOD (feignant l'amusement) : Je vois ... (Il se détourne, laissant Alice, dans son costume de sorcière enfilée pour Halloween assise sur le sol, près du Chat du Cheschire qui, s'il a compris quelque chose à l'incident, n'en montre rien) : Il n'a pas tort ...

PLAN SUR ALICE A DROITE ET LE CHAT DU CHESTER QUI LA SECOUE, A GAUCHE. LES DEUX PERSONNAGES SONT CADRES AUX EPAULES.

BORIS (un peu effrayé mais qui tente de ne pas le montrer à la jeune fille) : Eh Oh, Alice ! Y a quelqu'un ?

PLAN RAPPROCHE SUR ALICE QUI REPREND SES ESPRITS ET SUR LE CHAT DU CHESTER, A SES CÔTES. LA JEUNE FILLE EST DE FACE, LE CHAT DE PROFIL.

ALICE (hurlant à la fois parce que, alors qu'elle commençait à glisser dans l'univers des Jokers, elle reprend brutalement pied dans celui qui leur est interdit et aussi parce qu'elle en veut au Chapelier de ses dernières paroles) : Aaah !!!

BORIS (rassuré et tentant, là encore, de dissimuler son soulagement sous un rire) : Ah ! Ah ! C'est quoi, cette réaction ?

GROS PLAN SUR ALICE, LES YEUX ECARQUILLES ET QUI N'A PAS ENCORE REALISE TOUT CE QU'iMPLIQUE LA SCENE DONT ELLE A ETE L'ACTRICE A LA FOIS CONSENTANTE ET HYPNOTISEE.

BORIS (hors cadre et sondant avec prudence) : Tu es vraiment biz ... euh ... mignonne ! J'adore t'embêter ...

ALICE (en son for intérieur et le lecteur voit bien qu'elle y tâtonne encore. D'ailleurs, est-ce bien au Chat du Chester que se rapporte sa pensée ?) : Hein ? Ah oui, c'est vrai qu'il me taquine sans arrêt ...

PLAN OU SE RETROUVENT LES TROIS PERSONNAGES. DE GAUCHE A DROITE : LE CHAPELIER, DEBOUT ET DOMINANT LA SITUATION ; LA TÊTE D'ALICE MAIS COMME ELLE EST CADREE DE TRES BAS ET DE DOS, ON N'APERÇOIT D'ELLE QUE LE HAUT DE SON CRÂNE ; LE CHAT DU CHESTER, ENCORE A GENOUX ET LEVANT UN REGARD UN TANTINET MALICIEUX SUR LE CHAPELIER.

BORIS (ne pouvant, malgré tout, s'empêcher de provoquer) : J'ai vraiment cru que tu allais embrasser Alice ...

BLOOD (nonchalant mais tout à fait prêt à aller jusqu'au bout maintenant que le danger est écarté) : Tu voulais voir comment on fait ?

BORIS (du tac au tac) : Je me débrouillais bien avant ton arrivée, merci !

ALICE (pour elle-même, mi-heureuse, mi-navrée) : Ils ne changeront jamais ...

PLAN SUR LA JEUNE FILLE. ON NE VOIT QUE SES BOUCLES ENTOURANT LE BAS DE SON VISAGE ET SA POITRINE OU ELLE PERÇOIT LES BATTEMENTS DE SON COEUR. ELLE EST A GENOUX ET PARAÎT SE CRAMPONNER A SA CAPE.

ALICE (en son for intérieur, au bord de la défaillance) : Mon cœur bat encore la chamade ... Mais pas parce qu'il a failli m'embrasser ...

PLAN SOUVENIR DANS LEQUEL LA MAIN IMPERIEUSE DU CHAPELIER ATTIRE LA JEUNE FILLE CONTRE LUI.

BLOOD (ton tendre) : Alice ...

ALICE (agressive car, nous le savons pour l'avoir suivie dans l'incroyable fête de Hallowe'en concoctée par le Chapelier et les Jumeaux, elle était en colère à ce moment-là, furieuse que le Chapelier fût apparu au moment où le Chat du Chester, toujours "taquin", la lutinait sous prétexte de "jouer au chat et à la souris) : Quoi encore ?!

UN ENCART, A L'ANGLE SUPERIEUR DROIT DU SOUVENIR, INDIQUE LES PENSEES ACTUELLES DE LA JEUNE FILLE : "En fait, j'ai eu peur ..."

DANS LE PLAN SUIVANT, L'OEIL EXORBITE D'ALICE DANS UNE PETITE CASE VERTICALE ET UN GROS PLAN DU VISAGE TENDU - ET DU REGARD PARTICULIEREMENT IMPLACABLE - DU CHAPELIER QUI, EFFECTIVEMENT, S'EST RENDU COMPTE QUE LES JOKERS ESSAYAIENT ALORS D'ATTIRER ALICE A EUX.

ALICE (hors cadre et réalisant la contradiction entre d'une part les paroles du Chapelier et son attitude et, d'autre part, le regard qu'il avait à cet instant-là, comme s'il voyait à travers elle) : Son regard m'a glacé le sang !

PLAN HORIZONTAL AVEC LE CHAPELIER A GAUCHE ET ALICE A DROITE. LA JEUNE FILLE EST DE FACE ET ON NE VOIT QUE SON VISAGE ET SES CHEVEUX. LE CHAPELIER, CADRE AUX EPAULES, SE DOUTE QU'ELLE A SAISI UN PEU DE L'ANORMALITE DE LA SCENE QU'ELLE VIENT DE VIVRE.

ALICE (en son for intérieur et comme déçue - quoiqu'elle puisse, au contraire, être ravie ...) : C'est bien le chef de la Pègre ...

BLOOD (qui veut savoir s'il a vu juste mais s'engage lui aussi avec prudence sur la même voie que, tout à l'heure, le Chat du Chester, car il ne tient pas, lui non plus, à réveiller la mémoire d'Alice) : ? A quoi penses-tu ? Tu es déçue ? ...

PLAN RAPPROCHE SUR LE CHAPELIER QUI PREND DOUCEMENT LA JEUNE FILLE PAR LE MENTON ET SE PENCHE VERS ELLE, DANS L'INTENTION BIEN VISIBLE D'ALLER AU BOUT DE SON BAISER.

BLOOD (il sait que, en la mettant en colère contre lui, il éloignera les souvenirs qu'elle peut avoir conservés de l'intermède à la prison - Ton charmeur et mufle à la fois) : Tu voulais ce baiser, pas vrai ? Si tel est ton désir, alors ...

ALICE (en son for intérieur et fondant de douceur pour son intolérable soupirant) : Même si l'on a du mal à le croire quand il agit comme ça ! ... (A nouveau en colère. d'ailleurs la bulle est noire) : Attention, Blood ... Ma patience a des limites !

PLAN PLUS PETIT SUR LE CHAT DU CHESTER, SE RAPPROCHANT A DROITE POUR UNE NOUVELLE INTERVENTION QUI DETOURNE LE CHAPELIER, A GENOUX AVEC ALICE, DE SES INTENTIONS APPARENTES.

BORIS (avec une innocence dont on ne sait réellement pas si elle est feinte ou réelle) : Tu m'as fichu une sacrée trouille ! J'ai cru que tu allais nous massacrer quand tu nous as découverts ...

BLOOD (on sent bien que, sous la légèreté du ton, il y a beaucoup de sérieux) : Et à raison ! Je ne laisserai jamais personne d'autre que moi toucher Alice ...

PETITE CASE SUR LES TROIS PERSONNAGES. SI L'ON N'APERÇOIT PLUS QUE LE HAUT DU CRÂNE DE LA JEUNE FILLE, LA POSITION DES DEUX HOMMES N'A PAS CHANGE. TOUS DEUX SONT DONC DE FACE, L'AIR PROFONDEMENT SURPRIS PAR LA REACTION D'ALICE A LA PROVOCATION DE DUPRE.

ALICE (furieuse, dans une bulle bien noire) : Vous n'avez pas bientôt fini vos sottises ? ... ... [...]

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[...] ... JOKER ET ALICE. LUI EST DEBOUT, FACE A LA JEUNE FILLE, ASSISE DEVANT LA TABLE DE JEU SUR LAQUELLE S'ETALENT LES CARTES HABITUELLES. ON NOTERA QU'ALICE A EU L'IMPRUDENCE DE RENDRE SEULE UNE "VISITE DE POLITESSE" AU DIRECTEUR DU CIRQUE EN QUI ELLE VOIT - COMME TOUT LE MONDE D'AILLEURS - UN GRAND ARTISTE.

JOKER (le doigt sous le menton et cherchant à donner à Alice des réponses dont il sait qu'elle les cherche mais que, s'il les lui donne, il l'aidera à signer sa perte - Les deux bulles sont noires) : La Saison d'Avril est la Saison du Pardon ... Celle où chacun peut oublier le temps !

PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE D'ALICE, TOUJOURS CANDIDE ET QUI, PARCE QUE, JUSTEMENT, JOKER EST UN PRODIGIEUX ARTISTE QUI AIME SON METIER, NE PARVIENT PAS ENCORE A ADMETTRE LA PART D'OMBRE DU RÔLE QUI EST LE SIEN.

ALICE (d'autant plus étonnée que la phrase de Joker lui paraît hermétique) : ? Comment ça ?

JOKER (hors cadre et avec gravité, dans une bulle qui reste noire) : En fait, elle existe pour que les gens se distraient ...

GROS PLAN SUR LE MASQUE BLANC, ENTOURE DE QUATRE ROSES, QUE LE DIRECTEUR DE CIRQUE PORTE TOUJOURS A LA TAILLE ET PAR LEQUEL S'EXPRIME, DE SON DOMAINE ET QUAND L'ENVIE LUI EN PREND, LE JOKER-GARDIEN.

JOKER-GARDIEN (toujours impatienté par les circonlocutions qu'il juge inutiles - Ses phylactères sont noirs mais de forme carrée, ce qui permet ainsi au lecteur de le reconnaître dans le monde de Wonderland même s'il ne se matérialise pas) : En résumé, c'est la période du mensonge ...

GROS PLAN SUR LE VISAGE DE JOKER, DONT LE SOURIRE EST A LA FOIS DOUX ET ENIGMATIQUE.

JOKER-GARDIEN (hors cadre et s'exprimant toujours dans ses carrés et rectangles noirs) : On s'amuse mais on ne peut pas s'échapper !

RETOUR SUR LA TABLE OU ALICE A POSE SES BRAS CROISES. SUR LA DROITE, DEUX CARTES NON RETOURNEES.

ALICE (dont on ne voit pas le visage, fortement intriguée même si elle sent qu'elle s'engage sur une pente savonneuse) : Que voulez-vous dire par là ?

JOKER-GARDIEN (sur le point de se mettre en colère car, nous le répétons, il n'aime guère les phrases qu'il considère inutiles - même quand c'est le Directeur de Cirque qui les utilise. Alors Alice, vous pensez bien ... - Rectangles noirs) : Tu l'as vu de tes propres yeux quand tu es venue ...

LE PROFIL GAUCHE D'ALICE SUR DEUX CASES. LA PREMIERE CADRE SON REGARD ETONNE, LA SECONDE LE RESTE DE SON VISAGE ET SES EPAULES. LA REPONSE DU JOKER-GARDIEN, TOUJOURS NOIRE ET RECTANGULAIRE, S'ETALE SUR LES DEUX PLANS.

JOKER-GARDIEN (d'un ton mielleux et méprisant tout à la fois, peut-on imaginer) : ... me rendre une petite visite, non ?

ALICE (en son for intérieur) : Impossible ! (A son interlocuteur invisible et très sincère puisque Nightmare a trafiqué sa mémoire) : HEIN ?

PLAN HORIZONTAL. ALICE EST AU CENTRE DU COULOIR DE LA PRISON. ELLE EST CADREE UN PEU PLUS BAS QUE LA TAILLE. LES CELLULES SONT VIDES, LES JOUETS RAFISTOLES ET LES BONBONS, ENTAMES OU NON, SUR LES DALLES. JOKER L'A SUIVIE. C'EST LA PREMIERE FOIS QU'ELLE SE RETROUVE EN CET ENDROIT AVEC LE DIRECTEUR DU CIRQUE. PLONGEON SUR LES DEUX PERSONNAGES. LE JOKER A SA POSE FAVORITE, FACE A ALICE : L'INDEX SOUS LE MENTON.

ALICE (elle ne cherche pas d'aide, elle veut une explication logique) : Je suis en train de rêver, n'est-ce pas ?

JOKER (énigmatique mais peut-être ne possède-t-il pas lui-même la réponse) : Peut-être que oui, peut-être que non ... A toi de décider !

PLAN SUR UNE GRILLE DE CELLULE VIDE ET, SUR LE SOL, UNE POUPEE ABANDONNEE. ACCOTEE A UN MUR, UNE PELUCHE QUI RESSEMBLE A UN OURS.

JOKER (hors cadre, songeur) : Une prison lugubre ... Des jouets éparpillés sur le sol ... Des cellules vides ... (Etonné malgré lui) : Tu n'es pas surprise ? Je vois, tu commences à avoir l'habitude ...

GROS PLAN SUR JOKER, REFLECHISSANT ET UN PEU PERPLEXE. ON NE SAIT QUI, DE LUI OU D'ALICE, PENSE : "Et un clown ..." PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE D'ALICE, MECONTENTE PLUS QU'APEUREE.

ALICE (en petite fille maussade) : Ce n'est pas drôle ...

JOKER (hors cadre et d'un ton raisonnable) : Si nous sommes là, c'est parce que tu le souhaites !

GROS PLAN SUR LA JAMBE DROITE DE JOKER.

ALICE (hors cadre et avec défi) : Pas du tout !

JOKER (insinuant) : Vraiment ? Tu es bien sûre ...

PLAN RAPPROCHE DES TRAITS D'ALICE. ELLE COMMENCE A SOUFFRIR, C'EST CLAIR.

JOKER (hors cadre et qui continue, avec une douceur cruelle) : ... que tu n'as rien fait de mal ? Que tu n'es pas rongée par le remords ?

INSENSIBLEMENT, LA JEUNE FILLE A RECULE. ELLE SE RETROUVE ACCULEE CONTRE UN PILIER, PRES D'UNE CELLULE. CADRES TOUS DEUX A TRAVERS LA GRILLE, COMME SI QUELQU'UN LES OBSERVAIT DE L'INTERIEUR DE LA CELLULE, ALICE QUI SE DETOURNE VERS LA GRILLE ET REGARDE, ET LE JOKER, QUI L'INCITE EN FAIT A AFFINER SA VISION.

JOKER (dont on saisit ici tout le sadisme, plus efficace peut-être parce que soigneusement occulté, que celui affiché par le Joker-Gardien) : Regarde ... C'est bien pour ça que tu es ici, non ?

PLAN SOUVENIR DU JOKER-GARDIEN, AYANT RETIRE SA CASQUETTE ET SALUANT ALICE.

ALICE (hors cadre et pour elle-même) : La dernière fois, l'autre Joker aussi disait ça ... (S'adressant au Joker Directeur de Cirque et avec terreur) : M ... Mais ... Il n'y a personne !

RETOUR SUR LE PROFIL DROIT DE JOKER. L'HOMME SOURIT ET L'ON PERÇOIT VRAIMENT QUE, SI ÇA SE TROUVE, IL EST PLUS DANGEREUX QUE SON COLLEGUE PARCE QUE BEAUCOUP MOINS FRANC MAIS TOUT AUSSI SADIQUE - SINON PLUS.

JOKER (raisonnablement, avec une tendresse odieuse) : Tu ne pourras pas fermer les yeux éternellement ... C'est pour ça que tu reviens sans cesse !

CASE NEUTRE OU APPARAISSENT DEUX BULLES, L'UNE BLANCHE, L'AUTRE TRANSLUCIDE.

JOKER (hors cadre, insistant sans forcer car il sait qu'il est très proche de la victoire) : Certaines choses sont difficiles à oublier ... Surtout celles qui comptent !

FSHH ENORME DANS LA CASE. A NOUVEAU, QUELQU'UN - MAIS QUI ?- VIENT DE TRICHER POUR RAMENER ALICE A WONDERLAND. ... [...]

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[...] ... PLAN HORIZONTAL. SUR LA BANQUETTE ET A GAUCHE, ALICE, ASSISE, MAIS A QUI LE CHAPELIER, DERRIERE LE MEUBLE, VIENT DE SAISIR BRUTALEMENT LES POIGNETS, LA CONTRAIGNANT AINSI A LEVER LA TÊTE VERS LUI. BIEN QUE LES DEUX PERSONNAGES SOIENT CADRES PRATIQUEMENT EN PIED, ON NE DISTINGUE PAS L'EXPRESSION DE LEURS VISAGES.

BLOOD (plein de rage et de frustration aussi charnelle que sentimentale) : Suis-je le seul à ne pas avoir droit à tes faveurs ?

GROS PLAN SUR LE VISAGE DU CHAPELIER, CADRE AUX EPAULES. SON REGARD RAPPELLERA A CEUX QUI S'EN SOUVIENNENT CELUI QUE SEAN CONNERY DECOCHE A TIPPI HEDREN AU MOMENT OU IL S'APPRÊTE A LA VIOLER DANS LA "MARNIE" D'HITCHCOCK. NEANMOINS, IL RESTE DE LA DOUCEUR DANS LA FAÇON DONT IL TIENT LA MAIN DROITE DE LA JEUNE FILLE CONTRE SA JOUE. JUSTE EN DESSOUS, AUTRE PLAN HORIZONTAL OU L'ON NE VOIT QUE LE BRAS DROIT D'ALICE, SANS LA MAIN ET SON VISAGE QU'ELLE CHERCHE A DETOURNER DU CHAPELIER, SANS DOUTE POUR NE PAS VOIR SON EXPRESSION.

BLOOD (on peut lui imaginer une voix rauque et persuasive, avec une pointe de sadisme) : Je saurai me faire pardonner pour l'autre jour ... Laisse-toi aller ...

DANS L'ANGLE SUPERIEUR DROIT DE LA PAGE SUIVANTE, DEUX PETITS ENCARTS. AU-DESSUS, LES TRAITS VOLONTAIRES DU CHAPELIER, QUI TROUVE ENCORE SUFFISAMMENT DE MAÎTRISE POUR ECOUTER ALICE DONT IL SERRE FORTEMENT LA MAIN. EN-DESSOUS, TRES GROS PLAN SUR LES TRAITS DE LA JEUNE FILLE. ON NE VOIT PAS SES YEUX MAIS MAINTENANT, ELLE REGARDE SON TORTIONNAIRE.

ALICE (hors cadre sur le premier encart et dans un soupir) : Je ne sais pas quoi te répondre ... (Admettant avec honnêteté, dans le second encart) : Tu as le don d'appuyer là où ça fait mal, Blood ...

TRES BEAU PLAN SUR LE VISAGE DE LA JEUNE FILLE, CADREE A MI-EPAULES. ELLE LEVE LA TÊTE VERS LE CHAPELIER ET SEMBLE AINSI S'OFFRIR AVEC TOUTE SA SINCERITE, CETTE SINCERITE QUI TROUBLE TANT LE CHEF DE LA PEGRE. LA SINCERITE : FACE AU CHAPELIER, C'EST LE PLUS SÛR GARANT D'ALICE ... EN FAIT, ELLE FAIT MIEUX QUE S'OFFRIR : ELLE S'ABANDONNE TOTALEMENT, MONTRANT AINSI AU CHAPELIER QU'ELLE LUI FAIT CONFIANCE. MALGRE SA VIOLENCE, LE DESIR QU'IL A D'ELLE ET L'HABITUDE QUI EST LA SIENNE DE PRENDRE CE QUI LUI PLAÎT, FÛT-CE PAR LA FORCE.

ALICE (cherchant toujours à être la plus honnête possible et l'on sent aussi que les paroles qu'elles prononcent la libèrent un tant soit peu de ses angoisses) : Mais le pire, c'est que tu n'as pas tout-à-fait tort !

PLAN HORIZONTAL. D'ALICE, TOUJOURS ASSISE ET FAISANT FACE AU CHAPELIER, ON NE VOIT QUE LE HAUT DU CRÂNE ET LE NOEUD QUI DISTINGUE SA COIFFURE. LE CHAPELIER EST PENCHE VERS ELLE MAIS TOUJOURS DERRIERE LA BANQUETTE. DANS CETTE POSE, IL PARAÎT AVOIR LES EPAULES PLUS LARGES QUE D'HABITUDE. IL SCRUTE NON SEULEMENT CHAQUE EXPRESSION, MAIS AUSSI CHAQUE PAROLE DE LA JEUNE FILLE.

ALICE (s'efforçant au calme et à la clarté) : Je ne suis pas ici pour jouer les croqueuses d'hommes, ni pour essayer de plaire à tout prix aux habitants de Wonderland ...

GROS PLAN EN CONTRE-PLONGEE SUR LE VISAGE DE LA JEUNE FILLE, LA TÊTE TOUJOURS LEVEE VERS LE CHAPELIER. MAIS LE DESSINATEUR LUI A CACHE LES YEUX AVEC SA FRANGE.

ALICE (s'étonnant elle-même) : Pourtant, c'est vrai que je profite de leur gentillesse ...

PLAN TRES RAPPROCHE SUR LE VISAGE FIN DU CHAPELIER. SES YEUX COMMENCENT A S'ADOUCIR MÊME SI LE PERSONNAGE RESTE VIGILANT.

ALICE (hors cadre et bien décidée à aller au bout de sa sincérité) : Je ne peux pas nier en bloc tout ce que tu as dit !

LE DESSINATEUR CADRE A DEMI LE PROFIL DU CHAPELIER, A PARTIR DES EPAULES ET A GAUCHE. A DROITE, ON LE VOIT QUI TIENT ENCORE SOLIDEMENT LE POIGNET DE LA JEUNE FILLE.

ALICE (approfondissant ses explications autant pour elle-même que pour son interlocuteur) : Je suis faible ... (A cet instant, par un caractère tracé à dessein par le dessinateur, le lecteur se doute que le Chapelier accentue volontairement la force de son étreinte sur le poignet de la jeune fille mais elle ne semble en avoir cure) : J'essaie de prendre mes propres décisions, mais je me laisse facilement entraîner ...

PLAN SUR LA TABLE ET LA TASSE DE THE D'ALICE. ON VOIT AUSSI LE CORPS DE LA JEUNE FILLE JUSQU'A LA TAILLE ET L'ON COMPREND QUE, ASSISE COMME ELLE L'EST, SA POSITION EST LOIN D'ÊTRE CONFORTABLE.

ALICE (hors-cadre et approfondissant encore plus) : Il suffit d'un mot pour ébranler mes certitudes et je me mets martel en tête pour des brouitilles !

PLAN HORIZONTAL. LE CHAPELIER A CHANGE DE PLACE ET SE TROUVE MAINTENANT SUR LE CÔTE DE LA BANQUETTE, VU DE DOS. BIEN ENTENDU, CE MOUVEMENT TOURNANT A ENTRAÎNE ALICE, RENDANT LA POSITION DE CELLE-CI PLUS CONFORTABLE. MAIS IL LUI SERRE TOUJOURS LE POIGNET ET ELLE DETOURNE MAINTENANT LA TÊTE.

ALICE (dont la voix commence peut-être à faiblir mais qui entend aller jusqu'au bout, nous l'avons vu) : J'aimerais être moins négative, sauf que je n'y arrive pas ! Je m'en veux ...

A L'ANGLE DROIT DU BAS DE LA PAGE, GROS PLAN DE LA MOITIE DU VISAGE D'ALICE. UNE LUEUR ETRANGE BRILLE DANS SON OEIL DROIT - QUI REVELE PEUT-ÊTRE UNE JALOUSIE QU'ELLE N'AVOUE PAS ENCORE ENVERS LORINA LA PARFAITE. PUIS LE DESSINATEUR AGRANDIT L'ENCART. ON VOIT TOUJOURS LA MÊME MOITIE DU VISAGE MAIS L'OEIL DE LA JEUNE FILLE S'EST ECLAIRCI.

ALICE (sur le plan de fondre en larmes - mais elle ne sait pas exactement pourquoi ou, plus précisément, ne veut pas se le dire) : ... d'avoir abandonné ma sœur ... et d'être restée dans ce drôle de monde ...

LE CHAPELIER DE PROFIL ET LA MAIN D'ALICE QU'IL EST SUR LE POINT DE LIBERER. RETOUR SUR ALICE, ELLE AUSSI DE PROFIL - LE DROIT - ET L'ON COMPREND QUE LE CHAPELIER A DOUCEMENT LAISSE RETOMBER SA MAIN. ... [...]
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