Le mur n’est que figure. De même la paroi. Comment
pourrait-il en être autrement ? Même si, au départ, le
choix de cette figure est profondément vécu.
Il faut écrire et nous sommes coincés par le nom, par le
ciel, trop vastes.
Coincés, arrêtés par ce qui s’est levé devant nous. Peut-
être cela, simplement, un jour, cette prise de conscience.
Mais on ne peut être sûr ; cela ne semble pas suffire pour
expliquer.
Se laisser aller à la défaite. Perdre cet équilibre
uniquement fondé sur une force, une poussée. D’où la
lenteur extrême du travail.
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N’être plus que cet effort bloqué. Parfois l’épuisement,
le désir d’en finir, à n’importe quel prix.
Et à nouveau, après, le désir de voir encore plus loin.
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Pour celui qui est devant, tout ceci n’a que peu
d’importance. Sans cesse, et à certains moments, en feu.
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Attendre. Les textes eux-mêmes souvent ne me semblent
pas des achèvements mais des témoignages d’un temps
qui est passé dans l’attente de quelque chose qui n’est
pas venu.
Le plus beau texte ne donne rien ; il permet d’attendre
encore, un peu plus loin.
Carnet de mur paroi
Un grand mur blanc – paroi de craie – faïence.
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Le mur doit porter tout ce qui heurte.
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Fontes. Refontes. Eboulis.
La sape ne le démantèle pas. Pierre à pierre. On s’entoure
d’éboulis. On n’en vient pas à bout.
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Défaire. Comprendre qu’on ne défait pas tant que l’on
ne connaît pas l’origine.
Comme si les mots pouvaient sauver quelque chose.
Ils retardent au moins, un peu, la fin. Ils ne sont pas la
fin ?
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On ne sait pas ce qu’il ferme.
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Il faudrait que chaque mot pèse autant qu’une pierre.
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