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EAN : 9782818504833
640 pages
Fayard (30/09/2015)
4.56/5   16 notes
Résumé :
L'orchestre, comment ça marche ? Quels sont les rouages de cette étrange communauté humaine et musicale ? On la perçoit comme une masse indifférenciée, sous le nom d'Orchestre Philharmonique de Berlin ou d'Orchestre de Paris. Mais on oublie trop souvent qu'il s'agit d'une réunion d'individualités. Qui sont ces musiciens d'orchestre, ces anonymes, ces sans-grade dont on oublie qu'ils sont de grands musiciens ? Ils sont un paradoxe vivant : artistes mais aussi salarié... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pour les amateurs de musique symphonique particulièrement de la période romantique voilà l'ouvrage de référence pour comprendre cet ensemble disparate qui arrive souvent à produire des sons d'une ineffable beauté, grâce ou malgré l'agité qui depuis son pupitre se contorsionne et lance au ciel de mystérieux moulinets.

Christian Merlin musicologue et collaborateur de nombreux média connait son affaire, l'orchestre n'a pas de secret pour lui et beaucoup de ses membres lui ont confié bien des secrets savoureux ou intrigants qu'il livre au fil des pages.

D'abord il faut comprendre l'écosystème de l'orchestre : de la Russie aux États unis les institutions ne sont pas les mêmes, leur financement, leur fonctionnement, les conventions sociales, les recrutements différent et influencent le travail de l'orchestre. Entre les fonctionnaires français ou russes, les associés allemands ou viennois, les salariés précaires anglais ou américains la relation au travail et l'implication n'est pas la même.
La sociologie des musiciens est intéressante à connaitre, en règle générale les cordes, particulièrement les violons sont issus des classes aisées de la société (ça coute cher les longues études des violonistes), les cuivres viennent des milieux populaires (issus des fanfares municipales), dans les bois les flûtes sont enfants de cadres alors que les bassons viennent du peuple. Il faut toutefois rappeler que l'ouvrage a été rédigé en 1986, les profils ont dû évoluer depuis et la féminisation des orchestres s'est accélérée.

Merlin passe ensuite en revue tous les pupitres de l'orchestre en expliquant leur organisation qui ne saute pas aux yeux du mélomane. Quand on parle des orchestres symphoniques on les qualifie souvent de phalanges, à la lecture du livre on comprend l'usage de ce terme guerrier. Un orchestre est une formation militaire à bien des égards. Les hiérarchies sont extrêmement précises dans chaque pupitre et les musiciens sont jaloux de leurs prérogatives, l'auteur livre une foule d'anecdotes sur les conflits internes à l'orchestre.
On apprend par exemple qu'il y a un chef d'attaque des seconds violons et qu'il doit mener ses troupes avec fermeté mais doigté car il ne faut pas oublier que ces musiciens, même anonymes, sont des artistes de haute volée qui souvent pourraient être des solistes prestigieux et que les égos sont sensibles dans ces grandes formations.

Christian Merlin s'arrête aussi sur les instruments et l'on retrouve les vieilles guerres franco-allemandes, souvent les instruments français ne sont pas de même facture que les allemands et chaque pays se refuse à considérer celui de l'ennemi, quant aux autres pays ils font leur marché de part et d'autre du Rhin. du coup les orchestres français et allemands sont aux deux extrémités du spectre. Pour simplifier l'allemand est puissant et lourd pour briller dans Bruckner ou Mahler et le français souple et léger pour Ravel et Debussy.

Enfin l'auteur en arrive à la relation entre le Chef et l'Orchestre et elle ne va pas de soi, les chefs ont leurs caractères, leurs visions musicales et les orchestres les leurs. Il ressort des nombreux exemples de collaboration décrits par Christian Merlin que l'alchimie est mystérieuse et qu'il est difficile de prévoir si elle va aboutir à un chef d'oeuvre ou à un conflit catastrophique.
Tel chef va mettre dans sa poche un orchestre difficile en deux coups de baguette alors qu'un maestro réputé va réussir à se mettre à dos un ensemble docile. Il semble quand même que les problèmes arrivent par manque de considération mutuelle comme dans n'importe quelle entreprise.

Voilà un ouvrage délicieux, d'une lecture facile et agréable qui ravira tout ceux qui s'interrogent sur le mystère de l'orchestre. Christian Merlin en aborde tous les aspects de manière pédagogique et pleine d'humour avec l'aide de mille souvenirs que des générations de musiciens d'orchestre lui ont confié.
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Ce livre était une pure merveille ! J'ai adoré cette analyse de la société qu'est un orchestre. de l'histoire musicale, des explications sur les instruments, des annecdotes sur la musique dans la vie d'un orchestre... j'ai appris énormément de choses et j'ai trouvé ça passionnant.
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critiques presse (1)
Lexpress
21 mars 2012
Ni reportage ni enquête historique, pas plus qu'une réflexion sur l'avenir des grandes philharmonies, cet ouvrage est le fruit d'une passion pour l'orchestre symphonique, perçu comme "la plus magique" des inventions musicales.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un jour, au Boston Symphony Orchestra, le violoniste Rolland Tapley s'aperçut qu'une feuille de la partie de timbales s'était glissée dans ses propres pages. Il jeta un coup d’œil en direction du timbalier Roman Szulc, qui semblait de plus en plus nerveux.Tapley pris alors une décision rapide : assez doué pour les avions en papier, il en fit un avec la page égarée , qui survola quatre altistes, deux hautboïstes, un contrebassiste et trois trompettistes pour arriver juste aux pieds des timbales d'un Szulc aussi reconnaissant que soulagé. Fritz Reiner, qui dirigeait, avoua après coup s'être interrogé sur l'état mental du lanceur d'avion en papier, et s'être demandé un instant s'il ne ferait pas mieux de prendre ses jambes à son cou.
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L’orchestre peut être le paradis ou l’enfer, il peu se comporter comme une classe de sixième ou s’élever jusqu’à la transcendance. Ses membres sont des êtres humains, avec leurs forces, leurs faiblesses, leur diversité, mis lorsqu’ils communient pour le même objectif, l’orchestre devient la plus magique des inventions.
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Le cor chromatique reste excessivement difficile. N'importe qui sursaute au moindre canard, or le corniste n'est jamais tout à fait sûr de ce qui va sortir de son instrument.
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Tel qu’il s’est forgé à travers les siècles, l’orchestre représente une des grandes conquêtes du monde civilisé. Il doit être soutenu et développé pour le bien de l’humanité, car la Musique contribue à la communication et à la compréhension entre les peuples. (Préface de Riccardo Mutti)
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Un orchestre exprime l’âme, le caractère dun peuple. En dépit de la mondialisation, on peu distinguer un orchestre français d’un orchestre allemand, russe ou italien... par des traits qui résultent de la nature spécifique et de la culture profonde d’un pays. (Préface de Riccardo Mutti)
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Videos de Christian Merlin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Merlin
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2/2
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