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Riley Rossmo (Illustrateur)
EAN : 9781401285616
168 pages
DC Comics (08/01/2019)
4/5   1 notes
Résumé :
As Gotham City's guardian, Batman has investigated nearly every kind of murder--but he's never seen a homicide as strange as this. The worlds of Batman and the legendary vigilante the Shadow collide in this crossover for the ages, co-written by New York Times best-selling author Scott Snyder and now available in paperback!

The death of Lamont Cranston, an Arkham Asylum employee, leads the Dark Knight Detective to an impossible conclusion: the crime wa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier mettant en scène la rencontre et la collaboration entre Batman et Shadow. Il n'est pas nécessaire de disposer d'une connaissance préalable des personnages pour pouvoir le comprendre. Une connaissance superficielle des personnages suffit pour l'apprécier. Il comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017, coécrits par Scott Snyder (intrigue) & Steve Orlando (intrigue + dialogues), dessinés et encrés par Riley Rossmo (également pour les couvertures), avec une mise en couleurs d'Ivan Plascencia. Ce tome comprend également les couvertures variantes réalisées par Tim Sale (*6), Ricardo Federici, Cliff Chiang, Chris Burnham, Eduardo Risso, Steve Epting, Francesco Mattina, Jock.

À Gotham City, dans le quartier de Cherry Hill, Barry O'Neill s'apprête à intervenir à une tribune devant les enfants en train de jouer dans la neige, dans la rue. Il est attaqué par un individu se faisant appeler Mister Blizzard. Batman intervient et neutralise le criminel, le lâchant ligoté au pied du préfet James Gordon. Ce dernier admoneste O'Neill lorsqu'il lui apprend qu'il avait effectivement reçu des menaces de mort d'un individu prétendant être le premier ministre d'un royaume de la glace. Au manoir Wayne, Bruce Wayne s'interroge à haute voix devant Alfred Pennyworth, sur le bienfondé de ses actions, au regard du choix d'O'Neill d'utiliser sa fortune en faveur des plus démunis. le soir même, O'Neill est assassiné par un individu portant une grande cape, et un couvre-chef avec des cornes, se faisant appeler le Cerf (Stag), et proférant une unique phrase : je suis un honnête signal. Au temps présent dans les Alpes françaises, Bruce Wayne se tient devant Henri Ducard, l'un de ses mentors, qui tient une épée de bois de la main gauche, et un verre de vin de la main droite. À l'asile d'Arkham, l'employé Lamont Cranston distribue des repas personnalisés, avec un petit mot gentil pour chacun, à Pamela Isley, à Maxie Zeus, à Harvey Dent, et à Victor Fries.

Après sa journée de travail, Lamont Cranston rentre chez lui, où il est accueilli avec effusion par Russell son chien handicapé. Alors qu'il s'apprête à manger des nouilles chinoises, le Cerf l'attaque et l'assassine. Quelques heures plus tard, Renee Montoya examine le cadavre de Cranston. Alors que les autres agents quittent la pièce, Batman sort de l'ombre et demande à Montoya de disposer de quelques minutes pour examiner la victime. Alors qu'il se livre à cet examen, il est attaqué par un individu portant un chapeau de feutre à large bord, une longue écharpe et riant de manière sinistre. Les combattants passent à travers la fenêtre et l'affrontement se poursuit sur un toit voisin. L'assaillant de Batman cite des passages d'une lettre confidentielle qui avait été adressée à Bruce Wayne. Finalement Batman peut voir de manière nette son assaillant qui s'exclame L'Ombre sait, et qui disparaît.

Le 31 juillet 1930, une voix d'outre-tombe (incarnant un personnage appelé The Shadow) commence à introduire des histoires radiophoniques adaptées de magazines bon marché (les pulps). Les lecteurs réclament vite que cette voix dispose à son tour de ses propres histoires. En avril 1931 parait le premier roman consacré au Shadow, écrit par Walter B. Gibson. Il en écrira 282 sur les 325 qui seront publiés dans les 20 années suivantes. Ce personnage a donc précédé la création de Batman qui est apparu pour la première fois en 1939, créé par Bob Kane et Bill Finger. Il semble donc assez logique que ces 2 héros puissent confronter leur forme de justice. Bien sûr, dans le cas de rencontres comme celle-ci les scénaristes se retrouvent dans une position très contrainte d'imaginer une histoire qui ne modifiera pas de manière substantielle l'un et l'autre des 2 personnages car ils sont la propriété de grands groupes d'édition, et de faire en sorte qu'ils disposent de la même exposition, quasiment à la case près. Au cours du récit, les scénaristes indiquent qu'il se déroule au temps présent.

Le lecteur sait donc par avance que selon toute vraisemblance les 2 héros vont se mesurer et se confronter suite à une incompréhension, puis s'entraider pour vaincre la menace. Effectivement lors de sa première apparition, Shadow s'en prend à Batman, en essayant même de le tuer avec une dague ancienne. de la même manière, le lecteur sait très bien que les auteurs vont faire le nécessaire pour inclure une partie des personnages récurrents de l'un et l'autre héros. Sans grande surprise, Alfred Pennyworth et Joker sont de la partie, ainsi que James Gordon et l'asile d'Arkham lors d'une courte séquence. le Shadow ayant moins de personnages récurrents, le choix est vite fait : ses principaux agents Margo Lane, Harry Vincent, Clyde Burke, Miss Shrevnitz, Moe Shrevnitz, Cliff Marsland, son ennemi de toujours Shiwan Khan, et un petit passage par Shamba-La. Il faut que le lecteur ait une solide connaissance des différentes incarnations comics du Shadow pour reconnaître, au détour d'une case, les clins d'oeil visuels à l'excellente version d'Andy Helfer en 1987, voir Shadow Master Series Volume 1 avec Bill Sienkiewicz, puis Kyle Baker.

Par contre, le lecteur ne s'attend pas à la saveur de la narration visuelle. Riley Rossmo est un artiste à la forte personnalité graphique ayant illustré des récits aussi bizarres que Green Wake avec Kurtis J. Wiebe, Rasputin avec Alex Grecian, Bedlam avec Nick Spencer, ou Drumhellar avec Alex Link, Deathbed (2018) avec Joshua Williamson. Ses dessins associent un petit côté psychédélique plus ou moins marqué, avec une forme de dérision gentille. Effectivement, Ivan Plascencia utilise une gamme de couleurs assez riches, avec des teintes inattendues comme le violet clair ou le vert clair. Néanmoins Rossmo et Plascencia ont diminué le degré de psychédélisme par rapport à leur habitude, s'astreignant à une narration visuelle plus premier degré, sans pour autant en rajouter sur les ombres et la noirceur avec des couleurs trop foncées. Comme à son habitude, l'artiste joue sur l'exagération des visages et des postures pour mieux faire ressortir les émotions. Parfois cela a pour effet de désamorcer la tension dramatique par exemple quand Alfred grimace alors que Shadow est en train d'obscurcir son esprit. Parfois cette caractéristique fait ressortir la folie d'un individu, à ce titre Joker a rarement été aussi inquiétant, machiavélique, imprévisible, totalement fou.

Au fur et à mesure des séquences, le lecteur constate la forte implication de Riley Rossmo dans ses dessins, que ce soit pour représenter les personnages en leur faisant exprimer leurs émotions, ou pour représenter très régulièrement les décors, en les rendant uniques et en les rendant parfois expressifs. le lecteur peut ainsi sentir toute la joie des enfants dans les mouvements du petit train, la folie qui habite l'asile d'Arkham dans la façade sinistre et en décrépitude, le poids du passé dans les objets accumulés dans la demeure de Margo Lane, l'obsession de faire souffrir les autres dans les mannequins de couture entourant Joker, le mysticisme de pacotille dans la cité de Shamba-La. L'artiste épate également le lecteur lors des scènes d'action, capable à la fois de citer des images emblématiques de Batman ou de Shadow, tout en les faisant complètement siennes. Il n'y a que les expressions de visages qui trahissent à quelques reprises un amusement, plutôt qu'une histoire à prendre au sérieux. À plusieurs reprises, le lecteur découvre une case totalement inattendue, faisant sens dans la narration, mais incongrue pour elle-même, telle une boulette de viande tombant dans une assiette.

De leur côté, les scénaristes ont concocté une intrigue qui présente elle aussi des éléments prenant au dépourvu, que ce soit la petite phrase du Cerf (Je suis un signal honnête), ou la relation entre Batman et Shadow. le lecteur a l'impression de retrouver les caractéristiques d'écriture de Scott Snyder, que ce soit pour la manière dont Shadow a manipulé Bruce Wayne pendant des années, ou pour cette petite phrase. À la fois, ce scénariste sait proposer un angle d'attaque original, différents des lieux communs éculés d'association de 2 superhéros de franchise différente, à la fois exaspérant parce que pas complètement abouti. le lecteur doit donc faire un effort conscient de supporter les licences artistiques même si elles nuisent à la cohérence interne du récit. Mais quel est le sens de cette petite phrase à la fin ? À cette réserve près, il plonge dans un récit à la trame très basique (neutraliser le Cerf et son acolyte Joker), essayer d'assembler les pièces du puzzle pour comprendre sa motivation, jusqu'à l'affrontement final. Avec un peu de recul, il constate aussi la justesse des frictions opposant Batman et Shadow lorsqu'ils se retrouvent ensemble, générées par leur caractère très autoritaire à l'un comme à l'autre, mais se manifestant de manière différente.

Le lecteur aguerri sait que la promesse de la rencontre entre 2 personnages de 2 franchises différentes se concrétise souvent par une intrigue convenue, parce que trop de contraintes éditoriales pèsent sur elle. Pour ce tome, les scénaristes utilisent le schéma usuel (d'abord un affrontement puis une coopération) tout en y introduisant des variations importantes et originales (manipulation, zéro confiance, besoin d'avoir le dessus, etc.). le dessinateur choisi réalise une narration à la forte personnalité, même s'il ne se lâche pas complètement, apportant là aussi une originalité inespérée. Cela aboutit à une lecture recélant de nombreuses surprises, avec des saveurs inattendues, et une interaction complexe et bien construite. Dans le même temps, la narration souffre parfois d'une logique pas entièrement convaincante, et de dessins originaux, avec parfois des pointes d'humour pas forcément placées à bon escient. Ces 2 héros se sont croisés à nouveau dans THE SHADOW/BATMAN HC (2017/2018) de Steve Orlando & Giovanni Timpano.
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